۝ Une longue traversée ۝, Quête du Cercle...

MD

L’Exilé à leur côté avait pris l’apparence d’un marchand calishite opulent aux trais plus marqués et au teint soudain plus halé encore que Malig.

Exilé

- C’est la première caravane que vous avez à protéger n’est-ce pas ? Non, tu n’as pas à te déguiser, aucun d’entre vous d’ailleurs. Leur dit-il, accompagné d’un petit sourire narquois. Jusqu’à la première halte, vous resterez ici avec moi pour me poser toutes les questions qui vous viendraient à l’esprit. Après, il ne faudra plus y compter. Ajustant un fin bouc postiche, il reprit, à l’attention du gnome et des autres en même temps : - "A moins que tu ne tiennes à cheval, et je doute que nous en ayons à ta taille, la garde de jour sera plus une formalité qu’autre chose. Cornebois est le propriétaire de cette caravane et tu seras son apprenti. Je ne doute pas de tes talents, tu n’as pas été enrôlé pour rien, mais les gardes n’ont pas toujours ce bon sens et pourrait se poser des questions gênantes." Il se redressa, prenant une attitude noble, presque sévère, et d’une voix aux accents alzhedo poussés précisa : - "A l’exception de mon cousin –dit-il en désignant Malig, l’informant de même du rôle qu’il jouerait, vous êtes tous à son service, nous serons les seuls marchands. Que vous n’ayez pas l’air de grands guerriers n’a pas beaucoup d’importance, les mercenaires sont diversifiés en talents et habilitées. Abstenez-vous juste de parler aux gardes et autres patrouilles à moins que vous n’en receviez l’ordre. C’est l’usage." -------------------- Voici un des membres du Réseau des Éxilés du Cercle de l'Ouroboros. Ils arborent souvent de longs manteaux de couleur sombre, soit noirs, soit bleus, pour cacher leurs traits. Leur capuche est toujours rabbatue sur leur visage, de façon à cacher leurs yeux, et ils portent parfois même des bandeaux qu'ils nouent au bas de leur visage. Ce sont des gens discrets, professionnels, et leur langage est parfois incompréhensible, ce qui déroute quelque peu les novices...

A l’Est le ciel d’encre poursuivait sa déclinaison vers un bleu roi profond encore piqueté d’étoiles. Abdhen Hamad, l’homme en noir déguisé et renommé pour l’occasion, précisa qu’ils venaient de vendre une cargaison de tissus et l’avaient remplacée par du matériel de construction acheté à bon prix à Luskan à destination de Port-Ponant.
Une quinzaine de minutes plus tard, la caravane s’arrêta et, avant que les aventuriers n’aient eu le temps de s’inquiéter de ce qu’il se passait, apparaissait Cornebois, une trousse en cuire à l’épaule.

Cornebois

- Descendez un instant, juste un petit réglage. Il s’accroupit près de la roue arrière gauche du chariot et revissa quelque chose dans le système complexe la soutenant. Voyant l’intérêt du Gnome, il lui expliqua en quelques mots les avantages du système, une pointe de fierté dans la voix et sans quitter son ouvrage des yeux : - "Confort et vitesse. Renforcées pour ne pas avoir à les changer trop souvent et pour nous permettre d’aller encore plus vite si nécessaire. Les chocs sont amortis pour que les montures en souffrent moins. De ma fabrication mon gars, regarde ce que tu veux mais abstiens-toi de changer quoi que ce soit sans me demander mon avis ! Si le coeur t’en dit, tu peux passer dans le second chariot, je travaille sur un projet pour lequel un avis extérieur est le bienvenu. Un système de loquet amélioré." Il frotta ses mains sur sa tunique et, jetant un regard vers ses nouvelles recrues, leur lança : - "On fera une pause dans quatre heures. A tout à l’heure." -avant de repartir sans leur laisser plus de temps d’intervenir ni même au gnome de répondre à sa proposition. -------------------- Cornebois, comme il est appelé à Noirécume par les représentants du Cercle, s'occupe de l'Atelier de la Chimère Glacée.

lloa hésitait à remonter dans le chariot, tant elle désirait déjà mettre ses talents à profit. L’absence de mouvement dont elle avait été victime ces derniers jours lui avait donné des fourmis dans les jambes, elle ne désirait qu’une chose : sentir à nouveau la brise, même froide lui mordre les joues tandis qu’elle parcourrait les routes, loin en avant. Pourtant, les indications qu’elle avait reçues quand à sa tache étaient plus que vagues, et le fait qu’elle ne sache pas monter à cheval semblait poser un problème épineux.

¤C’est stupide, un guetteur doit se fondre dans le paysage, il ne peut le faire sur le dos d’un animal aussi grand et aussi bruyant. Peut être devrais je me renseigner davantage sur la façon de faire des humains. Elle doit être fort différente puisque les arbres ici, ne portent pas leur feuillage toute l’année.¤

Devrait elle passer encore quatre heure assise dans cette maudite carriole ? Se retournant vers les autres, elle leur dit :

- Moi je retourne pas la dedans. Je revois vous dans quatre hure. Si un veux se promener avec moi ? Dit elle en esquissant un sourire radieux.

Et sans même attendre une réponse, elle rabattit la capuche de sa cape sur sa tête et commença à remonter progressivement le convoi, observant chaque chariot et l’activité qui y régnait. Du moins, ce qu’elle pouvait apercevoir, car malgré l’arrêt forcé, les passagers faisaient preuve d’une grande discrétion.
Elle huma l’air profondément. La brise maritime apportait des embruns chargés de son parfum salé caractéristique. Cette odeur plaisait à Elloa, presque davantage que celle de la résine fondant au soleil. Elle s’étira, savourant la fraîcheur de l’air, chargé de l’humidité matinale, tandis que peu à peu l’horizon s’éclaircissait, laissant entrevoir les tout premiers rayons du soleil. Alors subitement, la gurnash se mit à courir, suivant le tracé du chemin, le cœur débordant de joie.

hélès tout en cherchant de nouveau vêtements pensait à son utilité au sein du groupe. Bien que le barde n'allait pas changer d'accoutrement, quelques draps et habits sombres ne seraient pas de refus, surtout qu'ils avaient l'air gratuits. Apres avoir trouver un semblant de cape noire qu'il mit dans son sac, celui si s'adressa à l'exilé sans pour autant attendre de réponse.

- Bien que j'aie été engagé pour escorter la caravane, je me demandais si j'aurais pu être plus utile a la compagnie, monter la garde ne me dérange pas le moins du monde.. dit Phélès "mais étant donné que je connais l'Alzhedo, je me disais que j'aurais pu jouer un rôle plus flatteur pour l'esprit, certes mon teint pâle et le fait que je sois habitant du Tethyr ne me permettraient pas de passer pour un calishite, mais pourquoi pas pour un traducteur accompagnant ces marchands lors de leurs échanges commerciaux avec les autres races ?"

Le barde avait failli ne pas entendre la demande d'Elloa. S'il avait bien compris, elle demandait qu'on l'accompagne dehors. Phélès etait d'avis mitigé: Il se rappela la douceur de la peau de l'elfe et du goût sucré qu'il avait cru sentir, mais marcher à coté d'une caravane ne l'enchantait guère. Surtout lorsqu’il etait engagé pour l'escorter. Il n'etait pas particulièrement apte à faire face au danger, enfin du moins à réagir efficacement. Puis de toute façon, elle etait déjà partie.

C'est alors que le barde réussi à esquiver l'attaque sournoise de Nefer en direction de ses parties intimes. Ce chat devait appartenir à un des membres de la compagnie puisqu'il n'avait pas été balancé par-dessus bord. Phélès malgré l'attitude hostile du chat décida de l'amadouer avec un bout de ficelle qu'il agita au-dessus de la tête du chat espérant que celui ci essaye d'attraper cette cordelette avec un semblant de vie.

Malig avait bien accueilli les conditions de sa nouvelle de son affectation, que le prétendu Abdhen Hamad soit donc son cousin pour l‘occasion ! Cela l’arrangeait bien car Malig aurait ainsi plus de liberté pour circuler entre les chariots et faire comme bon lui semblerai. N’était-ce pas le privilège des hommes fortunés ? Il ne laissa cependant rien paraître de son contentement, plaquant un masque inexpressif sur son visage.

Malig avait profité du réglage de Cornebois pour passer un carquois de carreaux d’arbalète pris dans son sac. Attaché à sa taille par sa ceinture et à peine dissimulé par sa cape, il savait que le fait de porter des munitions sans l’arme pourrait paraître étrange mais ne s‘en souciait pas le moins du monde. Si ses compagnons n‘avaient pas deviné ses talents ils les découvriraient bien assez tôt.

Pendant ce temps, l’envie subite de l’elfe de courir au devant de la caravane et une demande de revalorisation du nouveau venu attirèrent son attention. Sans se retourner, Malig vit du coin de l’œil Néfer échouer, ce qu‘il trouva regrettable. La demande du nouveau venu lui était égale, il n’aurait pas à changer radicalement son rôle, mais il doutait que le Mystérieux Inconnu parle couramment l’Alzhedo et il lui semblait plus probable qu‘il n‘arrivait qu‘à sortir cet accent à couper au couteau. Une parodie du dialecte Calant, une variante du Commun si familière au Calimshan qu'il s'était retenu de parler jusqu'à présent. De toute façon la décision ne dépendrait pas de lui et il en serait informé bien assez tôt.

Voyant Elloa le dépasser et s’en aller il lui emboîta le pas, du moins tant qu‘elle resterait à peu près au niveau de la tête de la caravane décida-t-il.
¤ Ainsi je rejoindrai mon poste au premier chariot. ¤ Pensa-t-il.

Malig sauta donc à terre, le bâton à la main et la cape au vent, se retourna pour saluer d’une courbette Sarinah, Dobun, Phélès oubliant sciemment Hérudae. Puis il marcha d'un pas rapide derrière l’elfe pour ne pas se laisser trop distancer mais sans toutefois l'appeler. Pendant ce temps Néfer amusé un moment par le jeu de Phélès fini par se blottir contre les jambes de Sarinah tout en scrutant Hérudae d’un air attentif. Tout aussi silencieux que l'avait été son maître.

obun était ravi. Non seulement il jouait le rôle d'un apprenti de Cornebois, ce qui au passage était presque vraiment le cas. Mais il avait la chance d'être avec quelqu'un qui s'y connaissait vraiment!

¤ Pas comme ces professeurs d'université qui savent même pas comment fonctionne une serrure. ¤

De plus ce rôle lui permettait de regarder librement tous les systèmes mécaniques de la caravane. Il avait suivit la proposition de Cornebois et l'avais rejoint dans le deuxième chariot. Décidément ce nain était un véritable mécanicien, loquet, roue, suspensions,… et pas n'importe quoi en plus, du vrais travail excellente qualité, bien pensé bien réfléchis.

¤ Je me demande bien ce qu'il a pu inventer d'autre, il faudra que je me renseigne à l'occasion. ¤

Quand, il n'était pas à travailler avec Cornebois, Dobun mettait le nez dehors marchait un peu. Mais surtout surveillait tout le monde. Il monta une fois jusqu'à l'avant de la roulotte déposant au passage quelques cailloux, brindilles, et autres éléments naturels de manière discrète mais respectant un code établit avec Hérudae. Le message lui indiquait de bien surveiller tout le monde, mais surtout Phéles et Sarinnah. Car ce sont ces deux personnes qu'ils connaissaient le moins dans l'équipe. Elloa et Malig semblaient plus clair à cerner. Daran ne s'était pas représenté, dommage il aurait pu être utile, voir même s'associer avec lui et Hérudae. Une fois cela fait il retourna voir Cornebois et son mystérieux loquet.

Désolé pour l'absence, ma réponse reprend plusieurs posts en retard mais n'intéragit pas avec le déroulement de ce qui s'est passé donc..


Ainsi un nouveau venu avait rejoint leurs petite troupe, pourquoi pas mais l’étrange arrivant n’avait rien d’enjoué. Il semblait même hautain et maladif. Une sorte de saltimbanque à n’en pas douter mais la suite du voyage lui en apprendrait plus. Mais ne sachant pas réellement d’où il vient et qui l’a engagé le jeune voleur décida que la prudence serait de mise.

¤Comme toujours¤ pensa t-il dans un sourire.

Enfin Cornebois revint à la réalité et leurs parla et il s’adressa même directement à Hérudae.

-Je ne pensais pas qu’il faudrait faire un compte si précis pendant ce voyage. Alors je préciserais aussi tout ce que je fais pour la caravane mais qui n’est pas de la protection. Sinon va pour le troisième chariot. : annonça le jeune homme.

Puis il se dirigea vers le quatrième chariot avec l’ensemble des gardes engagés pour défendre l’étrange caravane. Et dans la chariote, chacun proposa d’autre idée pour le voyage.

-Désolé, mais qu’importe le vrai ou le faux rôle de chacun je crois que chacun devra prendre une garde de nuit et de jour. Afin que chacun puisse se repose de jour comme de nuit. Sinon ceux de nuit seront fatigués le jour en cas d’ennui et vice versa. Donc puisque nous sommes 6, nous pourrons faire des gardes par deux de jour comme de nuit. Réveillé la nuit par le cri d’alerte et de jour par les conducteurs des chariots où nous nous situons. Car il y aura toujours des inconvénients qui obligeront ceux de garde la nuit a veillé le jour et pareil pour ceux de nuit donc le repos sera moindre. Et on a plus de mal a resté éveillé longtemps dans le silence de la nuit quand on est fatigué.

Puis Phélès parla de lui, ou plutôt lui donna un autre nom mais pour une raison inconnue. Le ton indiquait clairement Hérudae. Le joueur de pipeau était-il jaloux au sujet d’Elloa ? Il semblait être tombé sur le charme de la jolie elfe. Le voleur sourit en pensant à cette idée. Il est vrai qu’elle ne manquait pas de charme et que si une aventure devait commencée de ce côté-là, il ne dirait pas non mais Hérudae avait bien d’autres idées en tête. Bien qu’il n’aurait pas du répondre, il s’adressa tout de même au maigrelet jaloux sur un ton courtois, le sourire chaleureux qu’il donnait toujours à ses victimes.

-Malheureusement je n’ai aucun talent pour la survie à l’extérieur d’une ville. Mais je prendrais ce rôle si nous devons avancer dans un ville ou dans un domaine bâti. Elloa est sans nul doute la plus douée d’entre nous pour cette mission. Mais si elle a besoin d’aide, j’irais bien sur l’aider, si elle veut bien m’attendre à chacune de mes chutes dans un buisson épineux.

Elloa justement était heureuse du rôle qu’on lui avait confié et elle était déjà prête à courir à l’extérieur. Malig lui sourit aussi quand on lui annonça son futur rôle de marchand. Le conducteur du chariot où il était réunit leurs expliqua un peu plus leurs missions attendant aussi certaines questions.

-Pour ma part, je voudrais juste récupérer l’arbalète et les si précieux carreaux demander à Cornebois pour défendre cette caravane. Quand à ne jamais parler pendant le voyage aux personnes et patrouille que nous allons croisé est un risque bien inutile à prendre pour nous donner peu d’informations. Car comme nous averti Cornebois la prochaine ville craint les espions. Et un garde ne sachant pas ce qu’il transporte ou parler un petit peu est quelqu’un qui cache quelques choses. Cela pourrait éviter justement des contradictions sur le peu que nous sommes sensé savoir.

Sur ce Cornebois arriva et repartit aussitôt après avoir réglé un petit mécanisme sur le chariot. Elloa disparu dès que la caravane reprit la route souriante. Phélès lui tenta de trouver un emploi qui lui en ferait faire le moins possible, ce qui collait parfaitement avec l’image que s’en faisait Hérudae. Malig lui quitta l’ensemble en n’oubliant volontairement de saluer Hérudae, ce qui le fit sourire.

Je sens que je vais bien m’entendre avec lui, une fois que nous nous connaîtrons un peu mieux. A les joies du voyage organisé.

Puis son instinct indiqua à Hérudae qu’il était surveillé et ses yeux se posèrent sur le petit chat blottit entre les jambes de Sarinah. Une lueur d’intelligence brillant des ses petits yeux félins. Cette même lueur qu’il avait vu dans de si singulier familier. Puis le jeune homme partit lui aussi vers son chariot de destination un sourire pour le petit félin et un regard pour Sarinah ou l’on pouvait y lire, d’un coté un salut respectueux et une demande d’excuse pour la laisser avec le maigrelet coloré. Sur le chemin Hérudae remarqua les petits signes de son camarade court sur pattes et il était parfaitement d’accord.

MD

L’Exilé arbora un semblant de sourire en voyant Elloa prendre ses jambes à son coup et plonger aussi vite dans l’occupation que l’on attendait d’elle, vouloir la retenir eut été aussi futile que de vouloir empêcher un torrent de s’écouler. Ce fin sourire disparut, remplacé par un masque inexpressif, quand le barde lui proposa de changer de rôle.

Exilé

- Nous en reparlerons quand il sera question de jouer de diplomatie ou qu’apparaîtra une occasion de commercer. Ce n’est pas le cas pour l’instant et ne devrait l’être avant un moment. Libre à toi d’essayer de convaincre notre ami Nain que son jugement est faussé à ton égard à la pause … ou de lui prouver, laissant le temps faire les choses, que les talents dont tu parles sont bien tiens. Il fit semblant de ne rien voir de l’attaque du chat mais quand il tourna la tête, il avait retrouvé la moue amusée que la question lui avait fait perdre, il alla même jusqu’à laisser s’échapper un petit rire en entendant Hérudae s’improviser organisateur de la défense de la caravane. - Bien sur que vous serez fatigués et que vous n’aurez pas la tâche facile, vous n’êtes pas payés pour profiter d’un voyage organisé. Et, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, vous n’êtes pas seuls. Libre à toi de protester à chacune de nos recommandations et de croire que tu connais notre boulot mieux que nous. Un garde n’a pas à savoir ce qu’il transporte … et aucune patrouille ne se satisferait de sa réponse, il s’en informerait par lui-même. -------------------- Voici un des membres du Réseau des Éxilés du Cercle de l'Ouroboros. Ils arborent souvent de longs manteaux de couleur sombre, soit noirs, soit bleus, pour cacher leurs traits. Leur capuche est toujours rabbatue sur leur visage, de façon à cacher leurs yeux, et ils portent parfois même des bandeaux qu'ils nouent au bas de leur visage. Ce sont des gens discrets, professionnels, et leur langage est parfois incompréhensible, ce qui déroute quelque peu les novices...

Chacun prenait sa place dans la procession, adaptant son rythme à celui soutenu de la caravane et sans qu’aucun évènement fâcheux ni rencontre ne les arrêtent, passèrent les quatre premières heures du voyage. L’aube était arrivée et avec elle un vent chaud venu de l’Est, par delà le bois du Padhiver au dessus duquel flottait en ombre fantomatique, évaporation de l’humidité nocturne, un fin filet blanchâtre comme si le volcan éteint du Mont Chaudenow ne l’était pas vraiment.

La caravane s’arrêta aux appels des cochers, sur le bord de la Route de Commerce, et il fut installé sur une série de tables, dépliées pour l’occasion -une autre invention de Cornebois- cruchons divers, pains et autres victuailles. Les chevaux, encore frais, ne furent détachés de leur harnais et se contentèrent des quelques herbes à leur portée.
Soudain, alors que chacun s’apprêtait à prendre sa part de la collation, un Exilé resté à cheval se redressa de toute sa hauteur, semblant épier quelque chose plus loin sur la route, au Sud, attirant de même l’attention d’Eloa qui cru apercevoir un léger nuage de poussière à la limite de sa vision elfique…

lloa se redressa vivement et déposa la miche de pain qu’elle avait commencé à dévorer sans prendre le temps d’en couper un morceau ni de l’accompagner de fromage. Son regard fixait l’horizon.

- Hum…dit elle simplement « Je vais ce qu’il se passe voir. Je préviens vous si problème arrive. »

Sans plus attendre, elle s’élança dans la direction de ce qui semblait être un nuage de poussière. Courrant aussi vite que ses longue jambes effilée le permettaient, se tenant courbée afin de dépasser le moins possible du sol, la jeune elfe cherchait du regard tout élément du paysage qui aurait pu servir à la couvrir. Il était plus que probable que la poussière ne fusse soulevée que par un simple cavalier, un messager ou tout autre chose inoffensive, mais Elloa ne put résister à l’occasion de partir au devant comme elle le faisait autrefois dans les hauteurs du Bois de Chondal.

S’écartant peu à peu de la route afin de se fondre dans la végétation, elle s’arrêta un instant, pour réguler sa respiration devenue rapide et permettre à son cœur qui battait à tout rompre dans sa poitrine, de se calmer. Accroupie, tous sens à l’affût, sa vue perçante se focalisait sur la cible. Elle devait se prouver à elle-même que malgré son déracinement, malgré l’arrêt de toute pratique spirituelle par faute de vénérables shamans à ses côtés, elle possédait encore toutes ses facultés, et que l’esprit du faucon vibrait encore en elle. Elloa avait rêvé de liberté des décennies durant, son âme avait aspiré à se fondre comme le vent et parcourir le monde d’un bout à l’autre sans attache et sans contrainte, pourtant dans le cœur de la grugash, l’amour de sa terre était demeuré intact, et sans qu’elle ne s’en rende compte, ce qui faisait d’elle un membre de la tribu, lui était très précieux.
Elle repris sa course, ventre à terre et s’arrêta à l’endroit idéal pour apercevoir à la fois ce qui arrivait et le convoi qu’elle se devait de protéger, sans être trop exposée. Il lui faudrait revenir sur ses pas rapidement en cas de problème, la corne de vent ne pouvait être utilisée qu’en dernier recourt, lorsque la discrétion serait devenue inutile.

Hérudae fixa un instant l'homme déguisé et sourit lui aussi de l'insouciance de celui-ci. Croyait-il vraiment que les gardes d’une caravane honnête ne savaient pas ce qu’il surveillait ou bien était-il si imbu de lui-même. Seul des gardes peu scrupuleux ou stupide ne s’intéressaient pas à la marchandise qui définissait le danger à venir et les ennuies. Enfin plus le temps passait et plus le jeune homme était sur qu’il y avait un truc particulier dans cette caravane qui demandait tant de secret. Le temps lui en dirait plus. Mais il reprit l’information de l’homme.

-Nous ne sommes pas seuls ? Bonne nouvelle donc et peut-on savoir sur combien d’autre gardes nous pouvons compter pour les gardes et la sécurité car cette une information nouvelle pour moi. Je pensais que nous étions les gardes exclusifs de celle-ci. Quand à la fatigue, libre à vous de ne jamais dormir pour jouer les marchands du Sud mais les nuits blanches et les journées à voyager n’améliore pas mes capacités de surveillance ni de tir. La fatigue et le lot de tous mais je parlais surtout d’épuisement. Mais nous verrons cela quand nous saurons exactement combien nous sommes de gardes. Finit Hérudae par un franc sourire à l’intention du cousin germain issu d’on ne sait où de Malig.

Puis il poursuivit le voyage sur son troisième chariot jusqu’à se que la halte soit ordonné par Cornebois. Il n’eut pas le temps de s’installer pour manger que Elloa se releva et fixa l’horizon au sud. Puis partit en annonçant un avertissement s’il y avait danger. Hérudae regarda vers le sud lui aussi mais ne vit pas grand-chose et haussa les épaules. Mais pour plus de prudence, il se leva et rejoint le toit de son chariot, ainsi perché il aurait une vue sur ceux qui arrivait peut-être et surtout une position surélevé par rapport à d’éventuels adversaires. Et Hérudae attendit tout en sifflotant jetant un regard sur l’ensemble du camp et des environs.

Ayant de prime abord avancé à côté du chariot de tête, Malig avait fini par s’asseoir à côté du conducteur quand la silhouette d‘Elloa était devenue difficile à distinguer. Sur le rebord du chariot, il vit la ville s’éloigner et regarda la route défiler sous ses yeux, tout en pensant que cette route serait sa maison pour longtemps encore, qu’elle serait probablement le lieu de combats furieux et d’embuscades, et qui au bout du compte le rapprocherait du but qu’il s’était lui-même fixé. Dans la lumière de l’aube, le tableau aurait pût être magnifique.

¤ Le Vieux me parlait si souvent de la Mulhorande, de ses dieux et de ses mystères… Qu’en est-il à présent, qu’en est-il vraiment ? ¤ Ces pensées tournaient encore dans son esprit lorsque les cahots de la route - relativement bien diminués par le système de Cornebois sans doute - stoppèrent dans concert de cris. Clignant des yeux, Malig revint sur terre, son estomac commençait à se manifester.

Il s’était donc attablé et avait subi les doléances de Hérudae tout en commençant à se servir, en commençant par divers spiritueux. Cet homme semblait prendre les détails de cette expédition à cœur, et il trouvait cela reposant dans la mesure où quelqu’un se souciait des problèmes à sa place. Plongé dans la dégustation de son petit-déjeuner qu‘il mangeait comme à son habitude sans couverts, il entendit sans vraiment l’écouter l’avertissement d’Elloa et n‘interrompit pas son repas à peine entamé. Un observateur attentif aurait pu remarquer que certains morceaux de son repas se retrouvaient à ses pieds sans qu‘il n’y parût et qu’un chat opportuniste semblait profiter de l’occasion.

Ayant fini, il trouva le temps de nettoyer sa main, sa bouche et se remémora les paroles d'Elloa. Il retourna tranquillement à sa place précédente au premier chariot car c‘était a cet endroit que l’on attendait le marchand Malig Ibn Thebain. Puis s'adressant à personne en particulier.

- Esperons que ce soit un événement heureux qui se prépare, de l'action trop tôt pourrait perturber ma digestion. De toute évidence il avait un peu trop bu et ne se faisait pas de soucis inutiles.