Troubles à l'aube

MJ

Dans une piteuse taverne de Port Crâne nommée "Au Ver Pourpr'" un groupe d'aventuriers se dévoile dans une querelle qui ne sera pas sans conséquences...

Alors que les voix étaient maintes fois montées et qu'une ambiance électrique s'était peu à peu installée, les quatre protagonistes se lançaient des regards interrogateurs et interrogés sur l'état de la situation. Syz, l'habile Haleflin à l'humeur joviale, se trouvait près de la porte de la taverne, à ses côtés Flint, qui le regardait d'un oeil noir, en face Ignus, impressionné par le tour d'habileté du roublard et enfin se tenant face à la petite personne, l'imposant Bordak à l'esprit aussi martelé que les dépouilles de ses ennemis pouvaient l’être...

Tous parlant, se questionnant, donnant leur avis sans directement trancher du fait de la complexité de la situation, avaient attirés l'attention, bien trop même et le tavernier semblait plus qu'exaspéré de tout ce remue ménage. Avant que d'autres paroles ne puissent à leur tour être énoncées et que le sort du jeune roublard soit scellé, le semi orc tapa des deux points sur le comptoir faisant trembler le sol et renversant au passage quelques consommations de paisibles clients.

Dans un grognement il hurla dans la langue de ses pères :

- Grôn graor Gnum'swa, gor ! Y wa, srop da foum'rbariaor dwa, nor gr-ancgros, rwa, manaz voum'or davwa, ns grwa, pgrwa, ca dum' Vhon! Y an wa, qum'i joum'ans srop wa, um' Nwa, orhky ici !

Sans attendre, deux de ses frères sortirent de la porte fermée de l'intérieur qui gisait derrière lui, se positionnant chacun d'un des côtés du tavernier. Les "Gnutags", terme orc signifiant frère, comme il les appelait, étaient armés de hachettes et protégés par une rondache qui couvrait leur avant bras de garde. Deux autres semi orcs armurés et armés de façon conséquente entrèrent dans l'enseigne, bousculant le halfelin, et affichant une mine avide de frottements. Les fléaux qui pendaient vers le sol, la tête tenue par une chaîne épineuse et rouillée, liée à un manche massif et diforme, avaient de quoi calmer certains récalcitrants. Leurs armures de mailles mal ajustées portaient à croire qu'elles n'étaient pas de leur possession, à l'origine du moins, mais pour des gardes d'auberge ils étaient bien équipés...

Il ne manqua plus à cela pour clore le festival que trois "chefs cuisiniers", les tabliers tachés de sang et de longs couteaux en main, ne viennent répondre à l'appel du maître des lieux. Ils se rapprochèrent, écartant les clients gênants, afin de rejoindre l'entrée de la taverne depuis les cuisines. Les crocs sales et souvent en mauvais état de la bande, prenaient timidement l'air hors de toutes ces mâchoires abîmées et saliveuses. Encerclé le groupe, se vit interpellé par Grizolk :

- Bon les faisandeaux, vous allez écouter Grizolk. Vos gnolleries j'en ai ras la panse, alors maintenant c'est moi qui dict' les regl' d'jeu : Pô de combats ici, c'est assez lumineux pour vous les culs roses!?

La bouche grande ouverte, adressant une voix rauque et un ton exacerbé, l'hybride se laissait prendre bien aisément par sa moitié primitive, lui faisant recourir à un langage lacunaire, usant de mots raccourcis dans la précipitation de la prononciation.

Braquant chacun des "faisandeaux" du bout de l'arbalète positionnée dont il s'équipa lentement, adressant à chacun une ligne de mire dans le viseur de fortune de l'arme de mauvaise facture. Apparemment, son entreprise ne s'arrêtait pas à l'entretient d'une échoppe mais semblait avoir d'autres visées moins...honorables.

Qu'allait à présent advenir d'une simple querelle arrivée à son paroxysme ? Un jeune gnome des profondeurs nommé Gorka avait assisté à la scène du bas de sa place et peinait à discerner à présent ce qui passait dans ce cercle de tensions qui venait de se former.

Au même moment, une guerrière fougueuse et naïve pénètre la ville de Port-Crâne en débouchant dans un des quartiers les plus pathétique, se trouvant être le coeur de l'activité en sous main de la Noire Jumelle.

L'imposante morosité des lieux avait de quoi rendre mal à l'aise Alistina, la ville était grande, sombre, tout semblait si sale, si...dénudé, surtout au sein du quartier qui accueillait la jeune fille. Les dames de compagnie oeuvraient à toute heure, et les places libres sur les trottoirs et dans les moindres ruelles de la ville étaient rares, voir quasi inexistantes.

De nombreux hommes encapuchonnés, souvent armés semblaient surveiller que leur labeur soit récompensé et qu'aucun débordement ne soit à décrier. Les regards fusaient vers la petite étrangère au visage innocent et attrayant. Certains étaient méprisant et méfiant, d'autres paraissaient plus chaleureux, parfois même incitateur, mais tous auraient pus la poignarder.

Sur sa gauche, des Shamans Orcs vendaient des besaces de plantes à un groupe d'humain, certains ne prenant part à la transaction mais à ce qui se passait aux alentours, d'autres négociaient, pendant que les derniers maltraitent un homme en tunique blanche et déchirée, aux points liés et à la figure marquée par de nombreux coups déjà. Alistina assista à la scène, deux hommes de main rouaient le corps souffrant de leur victime en ricanant et en le couvrant d'injures.

- Saleté d'illuminé, viens pas répandre ta foi dans notre ville, ça t'apprendra à parler de compassion, je vais te faire aimer ton prochain moi.

Un des deux tortionnaires, s'étant adressé d'une voix aigue et sournoise, tira le visage du fervent d'Illmater par les cheveux et le força à ouvrir les yeux pour fixer la personne qui se tenait devant lui. Le sang dégoulinait sur son front, de sa bouche et de son nez, ses blessures le fatiguaient et malheureusement pour lui, il n'était pas encore assez faible pour s'évanouir. Cet homme captif pouvait apercevoir une silhouette presque dénudée, un guerrier chauve de plus de deux mètres de haut et à la carrure imposant respect et générant la terreur dans le coeur de l'inconnu.

Le captif se vit traîné sur le sol, on lui plaça la tête sur un rondin de bois. Pendant ce temps les négociants proposaient aux Shamans de tester leurs marchandises. Les Herbes Hach' sont d'un usage courant chez les guerriers orcs qui décuplent leur furie sanguinaire en respirant la fumée du mélange de plantes consumé. La massive silhouette qui venait d'être présentée au fidèle d'Illmater fut prise en main par les deux Shamans, qui lui procurèrent une dose d'herbe à infuser, montrant par la même occasion, comment se déroulait la préparation du mélange aux futurs acheteurs.

- Voyez, vous brûlez ça dans ce truc de terre cuite, le niais, il respire, et il s'en va gifler, trancher, marteler à tout va. Quelques effets s'condaires, mais ça, c'est de la gnollerie, tant que ça fait taper fort…

Sous l'effet du produit enivrant, le "niais" se dirigea le visage rouge, près à exploser, vers le prisonnier et se mit à battre son crâne contre le rondin, accélérant les mouvements de sa main, frappant de plus en plus fort, encore, encore...toujours. Les premiers râles devinrent vite des cris d'horreurs et du sang et des lambeaux sifflaient dans les airs putrides de la ville.

Chaque coup était accompagné d'un grognement du bourreau, qui prenait un plaisir primitif à fracasser le crâne de sa victime. Le corps agité et maintenu par deux autres de ces bandits, devint peu à peu inerte et sans vie. L'excitation semblait à son comble et ce à la joie de tous, les acheteurs convaincus invitèrent les shamans à les suivrent, s'écartant de la place principale du quartier, alors que le corps au visage explosé gisait, et que le reste des gardes veillaient.

Personne ne semblait surprit, ni même choqué, cela paraissait être le lot quotidien d'une ville où le mot "Malveillance" était un compliment...

Funeste accueil que celui réservé à Alistina, et pourtant il fallait se fondre dans le décor pour s'en sortir, ou du moins survivre un maximum de temps.

' Surprise '. Cette adjectif définissait parfaitement le sentiment d'Alistina après que celle ci eu assistée à la scène que beaucoup de monde aurait qualifie d'horrible, et encore, le mot aurait été faible. Après les catins gagnants leurs vie du mieux qu'elles pouvaient, la race répugnante des orcs exposaient ses talents primitifs en public. Alistina avait vu de quoi faire fuir un bon nombre d'aventurier chevronnes ! Pourtant, malgré qu'elle soit surprise, elle était comme intrigue par cette violence brute et cette pudeur quasi inexistante. Elle venait de plonger dans le décor d'une des plus terribles villes de Feerun, et elle aimait sa ! L'excitation était à son comble, Port-crâne était ' presque ' aussi magnifique que sa grande soeur, mais outre cela, sa véritable originalité résidait dans ses évènements quotidiens. Ces évènements permettraient continuellement à notre jeune guerrière de mettre en oeuvre SA neutralité. Tuer, sauver, voler, protéger, Alistina pouvait TOUT faire et qui plus est, Port-Crâne était grande et réservait sûrement de nombreuses surprises a notre jeune aventurière. Mais cela, Alistina ne le savait pas, du moin pas encore.

¤ Whoa ! Impressionnante cette nouvelle ville. Le barde n'avait pas mentit, à croire que tout le mal du monde est concentre dans cette ville. Bah ! Tant mieux, je vais m'amuser a l'éradiquer, puis a le répendre. Un vrais jeux d'enfant, il me tarde de commencer ! D'ailleurs, je devrais me trouver un abris ' stable ' si cela est bien sur possible dans cette merveille du mal .J'ai quand même intérêt à rester vigilante dans cette enfer si paradisiaque ! Préparons ' Loyauté ' au ça ou ...
Je commencerais seulement à explorer Port-Crâne lorsque j'aurais trouver ce qu'il me faut. C'est à dire un toit et un lit !
Bon, les gardes doivent bien savoir ou trouver une auberge pour personnes ' normale ', je devrais aller demander. ¤

Alistina, pourtant prévenue, n'avait pas rebroussée chemin face à son accueil funeste. Au contraire, bien décidée à découvrir et a s'amuser, elle était partie d'un pas décider vers le premier garde des lieux afin de lui demander l'auberge la plus proche, et surtout la plus calme .

Le tavernier et ses acolytes avaient encerclé Bordak avant même qu’il ne puisse pousser ne serait-ce qu’un souffle, ils étaient là, posté autour de lui, d’eux, armes en main près au combat. Le jeune barbare baissa sa grande hache qu’il tenait jusque là fermement entre ses mains, il espérait que ses « assaillants » comprennent qu’il ne comptait pas s’en servir. Il est vrai que le téthyrien est friand de bagarre mais il n’était pas complètement fou et ne comptait pas mourir aujourd’hui, du moins pas avant d’avoir vu la couleur des tripes de Syz, cette pensée lui fit faire un lien entre le semi-homme et la situation actuelle ¤ C’est sa faute, si il n’avait rien fait on n’en s’rai pas là ! ¤ Pour lui c’était clair, il avait une raison supplémentaire de nourrir le corbeau de Flint et d’abreuver sa grande hache. Il essayait de ne pas laisser échapper sa colère, en tout cas pas pour l’instant, cela serai vraiment stupide de sa part de causer la mort de tous alors qu’un seul doit payer… Syz. Bordak jeta un regard transperçant en direction, lui faisant bien comprendre que pour lui c’était lui le coupable, puis il s’adressa à Flint et Ignus.

-Bon je pense que vous voulez vot’ dépouille et que, comme moi, vous voulez pas mourir ici… Alors, se tournant vers le tavernier, je vais, si tu l’veux bien, sortir de ta taverne et vous, se retournant vers l’humain et le gnome, vous tenterez de négocier votre cadavre.

Bordak attendait à présent la réponse du demi-orque, pour patienter il s’imaginait déjà entrain de gorger le gravier des allées de Port Crâne avec le sang de Syz…

Gorka gigotait, il essayait d’introduire son regard entre les larges épaules des brutes réunies autour du groupe d’aventuriers. Il était surpris.

¤ Mon dieu, comment puis-je aller à leur rencontre maintenant ¤

Toujours à la recherche d’un meilleur angle de vue, il crut apercevoir un autre gnome des profondeurs au milieu du cercle.

¤ Tiens donc, un cousin avec eux ?! Peut être qu’il vient de Blingdenstone ¤

Gorka continuait à réfléchir. Il se sentait complètement impuissant dans ce genre de situation. Il cherchait pourtant à trouver une solution pour calmer le jeu et peut être se faire remarquer par le groupe d’aventuriers.

¤ Mon vieux Gorka je pense que si tu veux te joindre à ce groupe un jour, tu as intérêt à faire quelque chose pour eux avant qu’ils ne se transforment en plat principal pour ces saloperies de porcs verts. ¤

Une goûte de sueur longea l’arcade sourcilière du petit être. Une idée lui traversa l’esprit cependant il la trouvait complètement stupide et suicidaire !
Gorka préféra attendre de voir l’évolution de la situation avant de tenter quoi que ce soit. Il essaya de se rapprocher lentement et discrètement du cercle de tension évitant au maximum les regards importuns, pour écouter ce que disaient les protagonistes, et peut-être commettre un acte un peu plus réfléchit

Ignus avait aperçu le regard noir que le gnome des profondeurs lui avait lancé, il sentit que cela n’était pas bon signe. Il cherchait à savoir pourquoi Flint lui avait lancé un tel regard, il ne fallait pas qu’il ait de mauvaises pensées sur lui pour des raisons évidentes, c’est grâce à lui qu’il obtiendrait plus de puissance, il repensa alors à ce qu’il venait de dire au petit être.
¤Enfer et damnation ! Ignus a parlé trop vite, il faut pourtant que je rattrape mon erreur pour regagner sa confiance, mais comment ? ¤
Le fidèle de Kossuth demeura silencieux, il cherchait une solution pour se sortir de ce mauvais pas, il se repassa dans la tête la scène qui venait de se produire, examinant chaque détail, quand soudain, lui vint une idée.

¤Ignus a dit qu’il ferait en sorte que l’idiot du village ne toucherait pas à l’être habile, mais je n’ai pas dis que Flint ou moi même ne lui ferons aucun mal, je l’ai peut être dis en fin de compte, mais je ne lui ai pas donné ma parole…¤
Un petit sourire revint se placer sur les lèvres du prêtre, il pensait avoir trouvé une manière de se jouer du voleur et remonter la faible estime que Flint avait pour lui. Il vit que Flint essayait de marchander avec le tavernier pour récupérer le corps du défint drow, ce qui le conforta dans sa position. Mais malgré cela, il était très énervé, car cela faisait un moment qu’il se trouvait dans cette taverne tenue par un satané orque, le temps passait sans qu’il ne puisse rien faire et cela l’irritait fortement, il en avait complètement oublié la présence du tenancier ainsi que celle des clients.
¤Cela commence à bien faire, cela fait trop longtemps que nous sommes ici, nous devons reprendre le cadavre, sortir de la taverne tranquillement, trouver le prêtre qu’il nous faut, faire parler ce maudit elfe noir et Ignus accomplira la mission pour le puissant Kossuth. Ô grand maître, viens moi en aide, met moi sur la voie, fais en sorte qu…¤

Le petit être le troubla dans sa prière en se moquant du gros barbare, ce qui , à priori, était normal et non condamnable, mais interrompre une prière, qu’elle soit silencieuse ou non et dire qu’il devait le protéger de sa masse dont il se sert pour répandre la justice du puissant maître des flammes n’était pas très intelligent. Le rashémi coléreux n’avait pas du tout apprécié, et ce n’est pas une chose qu’il pourrait oublier, c’est une injure qui ne restera point impunie. Mais le petit lui tendait la main pour que celui ci la sert amicalement, l’humain ne réagit pas dans l’immédiat.
¤Qu’est ce qu’Ignus pourrait bien répondre à cela ? Lui fendre le crâne dans la seconde ou laisser Bordak le punir à ma place ? Nous verrons bien, mais il est vrai que ce petit peu avoir une utilité. Gardons le sous la main sans lui montrer de l’attachement, mais le problème, c’est que je ne sais pas mentir…¤
Il se détourna de l’halfelin en marchant lentement pour venir aux côtés du nécromancien en laissant quelques mots au voleur.
-Ne le prend pas mal petit être, mais Ignus ne sert jamais la main des gens, je ne sais pas où elles ont bien pu traîner…

Il releva la tête et vit que deux orques aussi immondes que le tavernier s’étaient postés à ses côtés, une ressemblance dans leur laideur était notable. Deux autres étaient arrivés, toujours aussi laids, mais ceux ci semblaient au moins bien équipés. Et la vue des trois derniers orques laissa un goût amère dans la bouche du prêtre, voyant ce qui ressemblaient à des vêtements, leur tablier et leurs couteaux, il ne pu s’empêcher de penser à ce qu’il avait mangé plus tôt.
¤C’est horrible ! Pas étonnant que la nourriture soit aussi mauvaise par ici à en juger la race et l’allure de ceux qui l’ont préparée. Il va falloir se calmer, engager une lutte face à un nombre aussi élevé d’ennemi potentiel et aussi bien armé se serait de l’inconscience. L’intelligence de Flint saura sûrement faire la différence, restons donc silencieux et récupérons ce satané corps !¤

Ignus tentait de contrôler ses nerfs pour ne pas faire de bêtises, il continua à marcher jusqu’au gnome en faisant comme si de rien n’était, ne montrant aucun signe sur son visage pouvant faire croire qu’il pensait être en danger.
Le barbare avait lui choisis l’option de la sortie pour contrôler ses nerfs, ‘une preuve d’intelligence’ pensa Ignus.

MJ

Quoi de pire qu'une surprise de la sorte ? Sept combattants, certains armés, d'autres l’air sanguinaire et l'oeil emplit de bestialité, tous ici pour faire valoir les droits de leur chef qui visiblement était plus qu'un petit tavernier sans trop d'histoires.

Qu'est ce qui avait bien pu pousser les aventuriers à se comporter ainsi ? Alors que Bordak laissait de côté un instant sa rage grandissante pour le halfelin, Ignus maintenait un voile impénétrable, afin de maîtriser sa folie destructrice. Syz s'était tu, visiblement dépassé par les évènements alors que la confusion semblait régner dans tous les esprits.

Les clients commençaient à se tourner vers la scène, se reculant, sans prendre part à l'incident.

La réaction de Grizolk fut succincte, face aux actions de Bordak et Ignus, l'un bougeait sans que ses intentions ne paraissent clairs, l'autre demandait à se retirer...

- Oh les cul roz' ! On bouge pô j'dis, s'pa non plus de la viande de gnoll à avaler pour vous...si ? Vous v'vlez partir après ce spectacl', ça va pas être gratuit. Suivez mes Shavos...

Indiquant les trois "cuisiniers" de son arbalète

- Là bas vous allez pouvoir discutailler en paix.

Les deux gardes s'avancèrent poussant les aventuriers à entamer la marche, quand Flint rétorqua :

- Bon, nous sommes désolés, nous ne voulions pas porter atteinte à votre entreprise, de toute mon humilité je me dois de vous rembourser pour le trouble et les dégâts causés. Combien Syx vous doit-il ?

L'hybride "grumpha" avant de réitérer.

- C'est là bas que tu vas dire ça...c'est suffisamment ancré dans ta boîte à os' ?

Le rapprochement des gardes sur les aventuriers, pressés de retourner à leur repos devant la taverne, pressant à présent le groupe en secouant les chaînes de leurs fléaux. Les trois cuisiniers tournaient déjà les talons afin de guider les fouteurs de trouble aux "cuisines", tandis que les deux frères du tavernier s'approchaient pour clore le défilé. Une coopération forcée semblait devoir s'établir, mais dans quelle mesure?

Gorka pouvait assister à la scène, Flint ne porta pas un regard sur lui, concentré sur le sort qui lui serait réservé. La marche du groupe devrait bien croiser son chemin mais serait-il à même de les aborder ?

Alors que le groupe semble être dans une situation critique et confuse, la jeune guerrière humaine fait sa première rencontre en Port-Crâne...

Les gardes qui surveillaient la transaction étaient des hommes de main, à coup sûr, des hommes armés, encapuchonnés et discrets, tentant de percer chaque parcelle de terrain sur la place à l'affût de la moindre anomalie, du moindre comportement suspect...

Ce n'était certes pas des gardes de ville, de même, Port-Crâne aurait-elle une garde...? Pour cela il y faudrait une autorité dominante reconnue, et la débâcle qui se manifestait dans le brouhaha des rues, portait à croire sans pour autant rien affirmer que tel n'était pas le cas.

A l'approche de la jeune fille, deux bras se tendirent simultanément, laissant entrevoir des brassards marqués d'un symbole. Un insecte, dans une opale ovale, à l'intérieur de la quelle était gravée les lettres"B" et "D".

Le refus immédiat et catégorique de pénétrer le cercle formé par ces hommes fut cinglant :

- Hep fillette, t'as rien à faire ici, détourne ton chemin si tu veux pas d'histoire aller ! Et sans broncher...

La méfiance et la suspicion des rats des souterrains, s'illustrait à présent, le décor se posait peu à peu pour la nouvelle arrivante.

Cet insigne sur les brassards des gardes, se trouvait également sur le buste de leurs cuirasses, l'intrigue commençait à faire son effet, dans toute la splendeur des mystères de Port-Crâne…

"Les yeux de la taverne" étaient rivés sur le groupe, Bordak n’aimait déjà pas trop la compagnie en temps habituel et à présent tout le monde s’y intéressait. Un bon bain de sang publique aurait fait parler de lui et il n’en voulait pas, surtout qu’après un tel combat on parlerait sans doute de lui au passé.
Il était resté calme jusqu’à présent, comment avait il fait ? Même lui ne le savait pas, la seule raison plausible était l’infériorité numérique de son « groupe ». Mais lorsque la bestiole qui se tenait face à lui le rabaissa à un statut inférieur de celui d’un gnoll alors que ces derniers avaient massacré son village c’en était trop. ¤ Cette chose puante se pense mieux que Bordak… et Bordak moins bien qu’un gnoll… rrrr... il aurait gouté ma hache si z’étaient pas tant ! Aaaaarhg je sens que Bordak va exploser !!! Non… calme… CAAAAALME !!! Tu veux sa mort pas celle de Bordak ! Alors sage… sage… Syz sera là pour pouvoir taper quelqu’un !¤ Le visage du téthyrien avait viré au rouge écarlate, il serrait aussi fort qu’il pouvait sa grande hache tout en tentant de ne pas la brandir, il faisait tout son possible pour retenir sa furie et garder la vie, mais cela était très dur pour quelqu’un comme lui. Les yeux emplis de sang il osa tout de même décocher quelques mots qu’il eu un certain mal à prononcer tout en restant calme.

-B-B-Bordak est mieux qu-que pourriture de g-gn-gnoll !!! ¤ Et que orque galeux ¤ En pensant ces mots il eu peur de les avoir dit à vive voix, le nigaud qu’il était cumulé à son état actuel l’aurait bien permis mais heureusement pour lui ce n’était pas le cas. Il réussissait à rester calme mais intérieurement la colère était bien présente. Cela l’empêchait, déjà qu’en temps normal cela n’est pas aisé pour lui, de réfléchir ou même de penser à quoi que ce soit d’autre, il parvenait seulement à se concentrer pour se contrôler. Il se tourna vers Flint et Ignus afin de laisser filer quelques paroles supplémentaires.

- Faites ce que vous voulez ! Bordak faire pareil ! Le message était clair, si il suivait le demi-orque le barbare en ferait autant… de même si il décidait de combattre. Il lui fallait juste savoir ce que comptait faire l’humain et le gnome, il les savait plus sages que lui et savait qu’ils feraient le meilleur choix…

Ignus fut surpris, et à la fois soulagé, que le jeune Syz soit si choqué par ce qu’il se passait qu’il en avait complètement fermé la bouche. Même après lui avoir parlé de façon proche de l’impolitesse, il n’avait pas dis un mot.
¤Que ça fait du bien de ne plus entendre ce petit piailleur, il ne fait que parler, tout le temps, ça devient insupportable. Un jour, il risque de pousser Ignus à bout, et je lui mettrais un coup de gourdin sur la courge pour le faire taire et lui remettre les idées en place…¤

Le prêtre vit que le gros tas de muscle avait du rebrousser chemin à cause de tous ces peaux vertes présents dans la taverne et si bien armés, il eu soudain une crainte énorme lorsqu’il aperçu l’arbalète du tavernier pointé sur le barbare.
¤Mon dieu, Kossuth, faites qu’il ne fasse pas de bêtise, ou se sera la mort assurée pour votre éternel fidèle serviteur.¤
Heureusement, comme le rashémi, il se contrôla et ne fit aucun acte inconscient.
¤Merci à vous maître, Ignus fera bientôt un sacrifice pour votre honneur et votre gloire.¤

Il sentait qu’indirectement, les pitoyables orques le poussait à avancer sans le toucher, mais il se sentait forcé de faire quelque chose contre son gré, la colère qu’avaient créées cette taverne ainsi que les paroles de Syz s’amplifia chez le pyromane, c’est à se demander comment il faisait pour ne pas exploser et déclencher sa folie furieuse sur tous les êtres présents dans la taverne.
¤Profites en sale créature, sale race impure, pendant que tu es en position de force, Ignus patiente. Une fois que j’aurai obtenu ce que je veux pour mon maître, je brûlerais ta propriété ainsi que tous ceux qui s’y trouvent. Les flammes se verront à des kilomètres à la ronde, se sera magnifique, j’ai déjà hâte d’y être…¤

Mais cela ne s’arrêtait pas là, la manière dont parlait le tenancier de ce piteux endroit à Flint était inacceptable, cela ne pouvait que confirmer les pensées d’Ignus, il pourra bientôt étancher sa soir de massacre et se rappeler avec grandes émotions ce fameux jour où il orchestra son premier carnage…

Il contenait tout de même sa rage au plus profond de son âme, il savait qu’elle sortirait incessamment sous peu. Il marcha donc derrière les trois hommes qui servaient apparemment de cuisiner dans la direction que lui donnait le tavernier. Il laissa tout de même Flint prendre les devants et vérifia si Bordak le suivait bien. Par contre, ce que choisirait de faire le petit roublard n’était pas sa préoccupation première, du moment qu’il gardait la bouche fermée…

Gorka continuait à fixer la scène. Bien qu’il ne comprenait pas du tout ce qu’il se passait, il voyait que le groupe était dans une position peu confortable. Le petit roublard fixait particulièrement l’humain barbare qui l’impressionnait du haut de ses 1 mètre 90 et de sa lourde masse musculaire.
¤ magga cammara ! je ne lui arrive même pas à l’abdomen, en plus ces humains sont fous ! Peut être qu’il m’écraserait la tête d’une main rien que pour lui avoir adressé la parole ! En attendant il faudrait peut être que j’en ai l’occasion un jour ! ¤
Cette pensée rendait le gnome mal à l’aise. Il se fichait pas mal du sort des trois personnages, mais si ceux-ci avaient des problèmes, il passerait à côté d’une chance rare ! La chance de parler à autre chose qu’un gnome sombre. En effet, Gorka n’avait jamais adressé la parole à qui que ce soit à la surface, si ce n’est pour demander une chambre ou sa route… et encore. Les humains le rendaient nerveux par leur comportement imprévisible, il trouvait les elfes arrogants, quand aux nains, Gorka les considérait comme de petits tas de muscles ne vivant que pour la bière et le sang sur leur hache. Il est clair que Gorka se sentait supérieur de par sa race. Mais un gnome des profondeur, à la surface n’avait pas l’occasion de se faire beaucoup d’amis de sa race.
¤ Mon petit Gorka ça fait trop longtemps que tu marches seul sous le soleil, si ce n’est pas aujourd’hui que tu établis le contact tu pourras toujours te brosser ! En plus il y a un autre Svirfneblin avec eux alors pourquoi me rejetteraient-ils ? Soit… mais pour quel motif pourrais-je m’intégrer à eux ! … Rhaaaa mais arrêtons d’être aussi défaitiste ! D’ailleurs je crois que j’ai une idée ¤
En effet, une idée folle venait de surgir de son petit crâne teigneux. Bien que complètement stupide, elle ne pouvait plus le quitter. Il en avait décidé ainsi.

Gorka se plaqua contre un mur isolé de la lumière des torches, et avança en direction des 3 personnages, essayant au mieux de ne pas se faire remarquer. Il sentait leur nervosité et avait un léger soupçon de bagarre. Dans ces cas il était prêt à intervenir. Dans le cas contraire, c’est lui qui déclancherait la bagarre entre les orcs et leurs "captifs".
¤ Héhéhé, quoi de mieux qu’une bonne bagarre pour rendre les choses plus simple, oui ! Surtout quand le petit Gorka se glisse entre les jambes de ses ennemis qui lui sont encore acquis pour leur enfoncer sa dague dans le dos ¤
Un sourire mauvais se dessinait sur ses lèvres. Il était prêt à se cacher dans les ténèbres et voir le déroulement de la scène.

Notre jeune guerrière fut littéralement sonnée par la réponse du personnage qui lui avait semble être un milicien quelques minutes auparavant. Malgré qu'elle ai dejà voyage dans maintes endroits unique tels que le célébre desert de l'Anauroch ou la lisière de la Haute forêt, Alistina n'avait jamais vu dans une ville, des activités tels que celle qu'elle venait de decouvrir. Des hommes de mains d'une guilde, surement loin d'etre noble, venait de la menacer d'avoir des ennuies si elle marchait sur leur territoire ! Et cela en pleine rue ! Port-crâne était vraiment unique.
Mais ou était donc les vrais gardes ? Ceux qui arpentaient les rues d'Eauprofonde plus au dessus ? Cela, Alistina ne le savait pas mais, à en jugait par le climat de Port-crâne, il ne fallait compter que sur soi même pour se defendre et pour avoir justice. Seul exitait la loie des armes chez la sombre jumelle de la cité des splendeurs.
Malgré le choc, Alistina avait quand même remarque les insignes que portaient les gardes : "BD". Ce que cela pouvait signifier, notre aventurière n'en avait pas la moindre idée, mais elle comptait bien le decouvrir !

¤ Cette ville va me rendre folle ! Cela fait seulement depuis quelques heures que je suis la et j'en ai deja vu plus que partout ailleurs ! Quel aubaine de ville ! Bon, ce n'est pas tout, il faut que je m'arrange pour decouvrir la signifiquation de l'insigne portée par ces droles de ' gardes '. Si je tente l'intimidation, je cours au massacre. Soyons plus futile ; je vais proposer a l'un d'eux un petit plan qu'il ne serait pas prêt de refuser ! ¤

- (Commun) Oh excuser moi ! Je ne veus surtout pas d'histoire, je souhaite seulement un peu de reconfort voyez vous ? elle lance un clin d'oeil a un des gardes . Cela ne tente t'il personne ? ' Baiser ' une noble, c'est bien mieux que de se faire une catin, je me trompe ? Aller, c'est gratuit ! elle sort sa langue, et la tourne .

Alistina était bien consciente du danger dans lequel elle se mettait. Mais, " Qui ne tentait rien, n'avait rien ". Alors mieux vallait forcer la chance que de continuer à arpenter les rues tel une vagabonde en prise aux coup-jarrets.