۝ Le Coup Du Siècle ۝, Quête de l'Ouroboros

Néféris s’était muré dans un silence qui confinait au mutisme. Non pas que la mort du demi-elfe l’ait ébranlé plus qu’autre chose. Des morts, il en avait déjà vu des dizaines et ce gamin était trop irréfléchi et impulsif pour pouvoir faire long feu dans une mission aussi dangereuse. Seulement, l’atmosphère lugubre des égouts lui pesait et cela s’en ressentait sur son humeur.

Alexan semblait avoir été remplacé par un halfelin du nom de Nish… Restait à espérer que ce dernier serait moins stupide que son prédécesseur. En tout, cas, il semblait désireux de s’intégrer. Et comme toujours Rosimar avait du faire preuve d’autorité et rappeler qui était le chef. Ce gars-là devait avoir un sacré complexe pour toujours devoir le rappeler. Mais si cela lui faisait plaisir, après tout…

Quand à Zarathoustra, après son émouvant discours, il s’était lui aussi tu. A quoi pouvait-il donc réfléchir ? Au fait que la vie ne ressemblait pas aux contes ? S’il avait cru vivre une belle aventure comme les compte les baladins, il devait être légèrement déçu. On ne parlait pas des odeurs infectes des égouts, des compagnons qui mourraient presque dans l’indifférence générale. Rude coup pour le magicien. Néanmoins, Néféris devait admettre qu’il l’avait sous-estimé. Sa magie était puissante… Finalement, il serait un compagnon précieux.

Ils marchaient tous, se fiant à Rosimar. Néféris n’avait même pas l’envie de remettre en cause ses compétences… Mais si jamais il s’avérait qu’il les menait nul part… Soudain, ils débouchèrent dans une salle. Le passage devant eux était fermé par une grille. Il manqua soupirer quand il remarqua les lueurs des deux torches. Son cimeterre bien en main, il toucha machinalement la garde de la rapière. Belle arme… Les yeux étrécis pour tenter de distinguer quelque chose, il attendit, prêt à bondir.

MD

William

Soudain la lueur qu’ils suivaient tel des papillons avides de lumière, disparut et priva le moine de son seul repère. La "pièce" dans laquelle ils déboulèrent, n’était en fait que l’élargissement du couloir pour permettre aux huit tuyaux, quatre de chaque côté, de vomir l’eau nauséabonde responsable du courant qu’ils avaient à remonter. Il leur était impossible d’y éviter les éclaboussures mais c’est le bruit qui poussa Marcus à avancer malgré la position de combat de son compagnon. Par inconscience ou courage, le marin lui fit signe une fois de l’autre côté, l’incitant à venir le rejoindre : - « Dis mon gars, ça t’plait d’rester dans c’te bouillasse ? On n’va pas rester ici sans rien faire, y avait d’la lumière par là ! »

Zarathoustra, Rosimar, Néféris, Nish

Voir et ne pas être vus. Après quelques secondes interminables d’adaptation visuelle, plaqués contre les murs de leur nouvelle pièce, ils purent voir clairement le porteur d’une des deux torches : un humanoïde bien en chair, habillé à la manière des marins, portant à bout de bras une torche et dans l’autre, un javelot. Il leur tourna le dos pour s’exprimer d’une voix forte, à peine camouflée par le bruit de chute d’eau face à eux.
Sans pouvoir en identifier outre mesure ses membres, le groupe qui s’avançait vers eux n’était semble-t-il qu’une paire … follement imprudente… Ou pas !

Jet de Volonté de Zarathoustra : 18(dé) +1 = 19 : réussite
Une terrible pensée tentait d’envahir l’esprit de Zarathoustra, il ne put la réfréner que par un intense effort de volonté : le sentiment qu’il se sentirait incroyablement mieux s’il tuait l’inopportun marin …

’homme n’avait certes pas les allures dont normalement se pare le danger, mais Zarathoustra jouait tous les jours de son apparence pour tromper ceux qui par arrogance ou ignorance croyaient pouvoir jauger une personne a son port, sa prestance et sa parure. De plus, cette voix tentait a nouveau de lui imposer sa volonte, mais tel ne serait pas le cas. Tenter de prendre le contrôle du corps ou de la vie de Zarathoustra le Magnifique revenait a commettre un crime de la plus haute importance. Le pardon serait difficilement accorde a une telle personne. Mais la donne etait autre lorsqu’il s’agissait de Zedriniset.

Refreinant sa premiere envie, l’aquafondien ne fondit pas sur le marin qui se tenait devant lui. En revanche, que ce dernier fasse un geste agressif et la magie instinctive qui coulait dans les veines du jeune homme deferlerait sur lui. ¤Que de rencontres dans cette atmosphere putride ! A croire que les egouts sont autant frequentes que les rues de la surface ! ¤

Zarathoustra regardait donc le nouvel arrivant, une brise glaciale au bord des levres. Apres tout il n’y avait a priori aucune raison pour qu’un combat ait lieu. C’etait une rencontre comme une autre dans un lieu peu commun, voila tout. L’ennui residait dans le fait que cet importun pouvait constituer un temoin a l’escapade humide de la compagnie. A bien y reflechir, celui-ci avait aussi surement une chose a cacher et, comme serpents et scorpions s’evitent pour ne pas livrer une bataille dont le prix a payer pourrait s’averer bien cher pour les uns comme pour les autres, il serait a coup sur facile de passer sans qu’aucune des parties ne se posent de question.

C’est ainsi que toujours sur ses gardes, l’aquafondien se fendit d’un sourire et salua le nouvel arrivant : « Bonne rencontre tres cher ami ! ». Il etait evident que tout le groupe etait sur ses gardes, mais Zarathoustra parla sur le ton courtois de celui qui ne salue que par politesse et souhaite poursuivre son chemin sans delai.

Écoeuré par la situation, Rosimar ne pouvait le croire ! Il avait nargué Tymora de son poing fermé le long de son visage crispé et grimaçant, pour tout ces embarras et cette malchance que la déesse devait lui affligé… ¤ Qu’ont n’viennent pas me dire que ce trou à rats est toujours aussi circulé ! ¤ Enfin, il fit signe à ses ‘laquais’ de se préparer à toutes éventualités, et de sortirs leurs ‘outils à massacrer’. La forme de la poigne de son cimeterre était pratiquement étampée dans le creux de sa main droite qui, rapidement, alla tirer hors de son fourreau le sabre acéré…

Le front plissé du vielle homme de la Saiyaddar faisait face à la lumière qui les dérangeait dans le milieu de leurs boulot, et ce dernier n’avait pas humeur à rire, rien de bien particulier d’ailleurs. Il s’avança de quelques pas de manière à être la cible et ainsi protéger les gamins derrières, puis de sa leste main gauche il sortit un dangereux petit poignard de jet qui fit ‘chling !’ lorsqu’il alla s’abattre contre l’épaisse lame de son arme principale. Murmurant à sa propre oreille des mots sûrement peu courtois à l’égard de celui ou ceux qui venait saboter leurs mission, Rosimar regarda vivement vers l’arrière de manière à distinguer ses frères d’arme du moment, puis refit face à l’intrus.

-Alors tu nous fais encore plus de bruit, grosse vache ?! Hurla-il à la large silhouette, qu’il ne reconnaissait pas tout à fait et enterrant la tentative diplomatique de Zarathoustra. ''J’te dis tout de suite, j’suis pas d’humeur à rire ! Ne joue pas les bonnes sœurs, elle ne traîne pas la nuit dans les bas fonds d’ce monde pourris !'' Reniflant fortement pour en recracher un épais crachat semi morve, semi bave en retrait de ses belles bottes de cuir maintenant toutes ruinés par les marches forcés dans les déchets dégoûtant type de la place, le roublard termina son discours de ‘bienvenue’ comme suit : ''Et tu gardes ton arme bien en évidence l’péquenot tandis qu’tu m’dis qu’est-ce tu fou dans c’trou à merde ! T’as compris ?'' Sa voix était bel et bien du genre à résonner dans les ténèbres, avec la force qu’il avait utilisée. Mais il était comme ça, pas de demi-mesures, jamais !

Consterné, voila comment était Nish après l'intervention de Zarathoustra et Rosimar. Il n'en revenait pas de voir tant de différence de comportement entre deux hommes mais, à bien y réfléchir, il se demandait surtout lequel des deux était le plus siphonné. Il regarda la scène, médusé, la main toujours sur la garde de sa dague.

¤ Hé ben... J'suis pas sûr de toujours approuver les réactions de Rosimar mais, je crois qu'il a peut-être le mérite d'avoir celle la plus... normale ? ¤

L'Halfelin ne comprenait pas ce que pouvait bien faire un homme, visiblement marin, dans les égoûts ainsi. De plus, il n'avait pas l'air seul. Pendant quelques secondes, Nish songea que ce drôle de couple cherchait peut-être la même chose que le groupe dont il faisait partie et un frisson glacé lui parcourut l'échine. Il avait pensé à divers monstres et tourments ici mais sûrement pas à de la concurrence ! Un mélange de peur et de colère naquit en lui, lui faisant crisper la machoire.

¤ Et s'ils s'étaient simplement perdu ? On sait jamais... Les blagues entre marins, ça peut parfois prendre de drôle de tournures... A moins que ce ne soit une vengeance personnel ou un mauvais tour ? Bah, pourquoi me creuser la tête pour un rien ?! Laissons les fils se démêler seuls ! ¤

Lentement, avec un calme apparent, le Barde se creusa la tête. Si le couple commençait à poser des questions sur leur présence à eux, il serait bon, s'ils ne se montraient pas belliqueux, d'avoir une histoire plausible à leur service pour apaiser leur curiosité et avoir la paix. Après tout, la violence n'était pas forcément la réponse à tous les problèmes !

Néféris se retint de lever les yeux au ciel aux interventions de Zarathoustra et de Rosimar. Le premier avait tenté la diplomatie, tentative aussitôt réduite en cendre par le ton hargneux du second. Etait-ce vraiment le moment de faire la causette? Surtout que Rosimar commençait sérieusement à lui taper sur le système avec ses regards de maître envers ses larbins qu'il venait de leur adresser. Mais pour qui se prenait-il? Néféris était trop fier pour supporter une telle attitude longtemps. Il n'avait pas de maître, ni d'ordre à reçevoir et surtout pas d'un humain!

Finalement, il se demanda si ce n'était pas l'halfelin qui était le plus censé de ses compagnons. Le petit homme se taisait lui aussi et semblait réfléchir. Mais à quoi? AU moyen de se tirer d'un mauvais pas? Et se taisait-il par couardise ou par sagesse?

Quoiqu'il en soit, le taciturne génasi restait plongé dans son mutisme aussi, mais commença lentement à bouger afin de prendre le marin et son autre compagnon pas encore présent à revers. Il gardait la main sur son cimeterre et le serrait tellement que ses jointures blanchirent. Il se força à desserer son étreinte et guette la deuxième silhouette. Que l'un des deux esquisse le moindre geste agressif et ce serait son dernier mouvement avant de rejoindre la mort.

MD
Tous
Je vous félicite de ne pas être tombé dans le piège (facile) de faire comme si vous reconnaissiez William en ce personnage encore caché par le marin.

L’invitation de Zarathoustra fit sourire le marin qui pensait avoir enfin trouvé son homme, il allait se retourner pour faire signe à William quand raisonna la voix terrible de Rosimar … et la menace évidente qu’elle portait à qui pouvait l’entendre.

Les rats des environs s’égaillèrent, ne sachant s’ils devaient fuir les environs et attendre la fin du combat qui suivait toujours de tels rugissements, ou prendre de l’avance pour s’assurer être les premiers à se repaître du charnier. Ne parvenant se décider, ils tournaient en rond, couinant à qui mieux mieux, offrant un écho lugubre à la voix de stentor.
- Et m…
Persuadé d’être face à un ennemi potentiel, Marcus eut un réflexe que l’homme de la Saiyaddar aurait pris pour le plus logique, il lança de toutes ses forces son javelot nouvellement acquis vers la voix avant de se cacher derrière le dernier des lourds tuyaux de terre cuite et son flot d’eau brunâtre.

Attaque du marin (javelot) contre Rosimar 10(dé)+3 = 13 VS 15 +2(invisible) échec

Qu’elle fut verbale plutôt que d’acier, le marin avait réagit à l’attaque de la seule manière qui lui était venu à l’esprit. Aucun cri n’y répondit, juste le fracas de son arme dans l’eau signe que son attaque avait raté sa cible invisible …
Le déplacement du marin eut un autre effet, totalement inattendu pour Neferis qui le premier découvrit, stupéfait, la silhouette juste plus sale du moine qui les avait quitté peu de temps avant qu’ils ne descendent dans les égouts et qui gesticulait maintenant en hurlant, demandant aux uns et aux autres d’arrêter là le combat : - "Stop ! C’est moi ! William !"
Jets d’initiative :
Zarathoustra 16(dé) +2 = 18
Neferis 11(dé) +2 = 13
Rosimar 7(dé) +3 =10
William 14(dé) +2 = 16
Marcus 10(dé) +3 = 13

William tenta de garder son calme. Il était presque content d'entendre à nouveau la charmante voix de Rosimar. Malheureusement, la rencontre ne se déroula pas tout à fait comme il l'aurais souhaité. Marcus, venait de lancer un javelot sur Rosi' et Will savait parfaitement qu'attaquer celui-ci n'était pas une bonne chose sauf si on désirait faire le plein d'insultes et de blessures. Il y eu aussi le bizaroïde en blanc qui demanda se qu'il se passait mais Will' se contenta de lui jeter un bref regard avant de se retourner vers Marcus, préférant tenter de le calmer avant qu'il ne lance un autre javelot. De toute façon, c'étaitRosimar le chef et pas lui. Aussi, le moine tenta-t-il de calmer les deux combattants. Il commença par Marcus en s'adressant à lui d'une voix qui se voulait ferme.

-Marcus, mon vieux, fait pas de mal à mes amis, c'est le groupe dont je t'avais parlé. Des javelots dans le cul c'est pas la joie si tu vois ce que je veux dire... Et Rosi te le fera regretter si tu essaye à nouveau de l'estropier. Bon tu ne dois pas savoir qui est Rosi, n'est-ce pas? Son nom est Rosimar le gris, il est le chef de notre expédition. Quant à celui qui vient de nous contourner, c'est Néféris, un bon combattant selon ses dires. Il y a aussi le type en blanc dont le nom m'échappe. Et ce p'tit gars là bas, je ne sais pas c'est qui. Mais attends... il manque quelqu'un, si, c'est le mage Alexan. Que lui est-il arrivé?

William s'adressait maintenant à son chef.

Vraiment désolé les gars, j'ai eu plein d'empêchements ces derniers temps (devoirs et Voyage de 4 jours à Toronto) et je n'ai pas eu le temps de vous annoncer mon absence... Me voilà de retour, à votre grand plaisir...ou déplaisir!

Edit: Voi;à, j'ai enlevé une grande partie de mon post que je ressortirai plus tard. Zara' ne pense pas que je t'ai ignoré, ce n'est que le RP de mon moine qui n'aime pas vraiment ton personnage qui est pour lui, un "sale riche en robe blanche", selon ses propres mots. Désolé de ne pas avoir tenu compte de l'initiative, c'est mon erreur. à présent, poursuivons avant que Rosi' parte pour l'Alberta!

out venait de se derouler le temps d’un eclair, l’aquafondien n’ayant pu qu’assister en spectateur a l’ecroulement de sa tentative diplomatique. Zarathoustra avait voulu faire de cette rencontre une anecdote au milieu de la legende qu’ils ecrivaient. Tout n’avait pas a se regler par la violence, qu’elle soit verbale ou physique. ¤Quand cet homme qui se targue de mener des hommes se decidera-t-il a utiliser ce qui parmi eux devoile ceux qui ont l’apanage des grands ? L’intelligence, une vertue si mal comprise et si peu exploitee… En plus, cet homme a tout du marin, ce sont des gens qu’on ne menace pas si l’on veut que tout se passe pour le mieux, a croire que Rosimar souhaite se battre. ¤

Il fallait reagir vite et bien, et cet homme au sourire chatoyant dont certaines citaient le nom en fremissant, se voulait doue d’une qualite propre aux heros : il savait jouer de la fortune. Grace a Tymora, a un esprit vif et a un certain opportunisme, Zarathoustra pensait savoir mieux apprehender les aleas de la vie que le commun des mortels. La situation avait derape et il fallait la controler. ¤William ? Ca ne peut-etre que Lamebleu dit ‘crane d’œuf’ ! Mais un detail me gene : je ne fais pas entierement confiance a ce type qui s’est ainsi enfui de la taverne. Nous n’allons tout de meme pas occire ces deux etres pour si peu. Sans-nom lui faisait confiance et le pauvre marin ne semble pas si dangereux.¤

« Arretez sur le champs ! tonna-t-il» Puis, disant a voix haute ce qui lui pesait sur le cœur, l’aquafondien rajouta nonchallament : « Parfois les guerriers, s’exagerant l’impuissance relative de l’intelligence, negligent de s’en servir. Mais quelqu’un va-t-il m’expliquer ce qu’il se passe ici ? ». Certes Zarathoustra s’etait arme de paroles se voulant apaisantes, mais il n’en avait pas pour autant baisser sa garde, une brise glaciale toujours au bord des levres.

Zarathoustra prepare une action : cone de froid si William ou Marcus fait un geste agressif.

MD

Aussi trempé d’une sueur froide que de l’eau qu’il avait tenté d’éviter en prenant les devants, Marcus tremblotait, les yeux grands ouverts, conscient et soucieux de la situation dans laquelle la peur l’avait emporté. A sa place, Zarathoustra aurait pu se perdre en réflexion sur l’état de petite mort qu’une peur panique pouvait provoquer chez celui qui ne l’acceptait pas, mais Marcus avait juste peur. Et était bien incapable de réfléchir plus loin. Entre le fracas de l’eau et les couinements des rats, il y avait de quoi perdre pied. S’eut-il retrouvé face à quelque ennemi qu’il aurait subi l’affrontement sans pouvoir réagir.

- J’demande pas mieux les gars! I’ m’a foutu les ch’tons l’aut’ là-bas! On s’calme et on discute, ça vous va ?

Les tentatives de William et de Zarathoustra de calmer les choses pouvaient encore être réduites à néant mais ce ne serait plus par la faute du marin qui restait reclus dans le renfoncement de la pièce aux tuyaux. Si Nish ne semblait chercher l’affrontement, nul ne pourrait deviner ce que choisiraient de faire Néféris ou Rosimar…