Quartier Marchand-Taverne de L'Albion chromatique, Recrutement - L'amulette de Xanthen

L'ensorceleur suivait donc le groupe en tête aux côtés de Kurto, et il en profita donc pour entamer la conversation sur la suite de leur voyage.
"Dit moi Kurto as tu une idée de ce qui peut nous attendre? Et sais tu s'il y auras une quelconque récompense pour cette expédition quelque peut risqué? Non pas que je sois dans l'attente d'un important butin, mais pour ma personne, je n'ai en aucun cas prêté allégeance au Compagnie des Marches, et je ne veux donc pas courir de risque pour rien, ce que je pense tu comprendra aisément...Je ne sais pas si tu voit ou je veux en venir, mais je ne suis pas homme à donner ma vie pour une compagnie à qui je ne doit rien... Bien et pour titre d'information, je vous dit à tous, je suis comme vous pouvez le dire un lanceur de sort en quelque sorte, mais ne vous y trompé pas, la lame pendu à ma robe, n'est pas que babiole, je suis aussi manieur d'épée."

Puis l'ensorceleur qui n'avait pas jusqu'à présent été très courtois avec Joinon s'adressa à lui d'un ton qui se voulait amical et confiant.
"Tient, Joinon, aurais tu déjà une idée pour une quelconque comptine que tu pourrais chanter pour nous? Et soulage moi, ta seule arme n'est pas le chant?"

Valcor commençait à se sentir à l’aise dans se petit groupe, qui paraissait joviale, et plein d’entrain. Le jeune ensorceleur était de tout façon aux anges car il avait retrouvé son cousin, et plus rien ne pourrait les séparer. Il retourna donc aux côtés de celui-ci, en attendant que Kurto veuille daigner répondre à ces questions. L’aventure s’annonçait palpitante, et le groupe pourrait enfin commencer à apprendre à vivre ensemble ; tout cela donnait déjà l’eau à la bouche à Valcor, qui pardessus s’amuser, avait une grande passion, qui était les combat et la vie de groupe…

MJ

Précédés par leur "garde du corps" nain qui restait silencieux tout en affichant un soulagement évident à voir le petit groupe obéir, de bonne grâce, aux consignes reçues, tous se dirigeaient vers la prison pour une rencontre attendue avec le capitaine MarteauTonnerre.
Les conversations joyeuses agrémentaient leur marche, provoquant quelques regards surpris de la part des habitants de Felbarr, habitués à plus de sérieux en ces temps troublés.

Parvenus à leur objectif, ils furent rapidement conduits dans le bureau du commandant de la garde, permettant ainsi à leur escorte de repartir vaquer à son travail habituel.
Le capitaine MarteauTonnerre les attendait avec une impatience qu'il ne cherchait même pas à dissimuler. A leur arrivée, il les dévisagea lentement, l'un après l'autre, sans faire de commentaire. Seule, une petite lueur amusée naquit dans ses yeux lorsqu'il inspecta Bratak. Machinalement, il regarda à ce moment vers la fenêtre, notant les solides barreaux en fer qui en barraient l'ouverture.
S'éclaircissant la voix, le nain prit la parole, d'une façon posée, détachant bien chaque mot pour être certain d'être compris :

- Je vous remercie d'être venu. Même si vous n'aviez pas vraiment le choix, il m'est agréable de voir des aventuriers décidés, n'ayant pas froid aux yeux. Comme vous le savez, bien que nous ayons reconquis de haute lutte cette forteresse, notre situation n'est pas encore très stable. Notre présence militaire se renforce de jour en jour mais elle reste encore bien fragile. C'est pourquoi, les renseignements apportés par votre ami (Petite inclinaison de la tête à destination de Kurto.) sont vraiment à prendre au sérieux. Une attaque vicieuse depuis les profondeurs de l'OutreTerre est toujours possible et difficilement contrable. Aussi, j'aimerais vous envoyer explorer cette zone à la recherche d'indices laissant présager une activité hostile à Felbarr.

L'air un peu inquiet, le nain se tut quelques secondes puis reprit : "Je sais, de source sûre, que nos frères d'Abdarr patrouillent activement le Fardrimm et cherchent à retrouver les anciens tunnels de communication entre nos deux citadelles. A mon avis, il y a peu de risque de voir un danger quelconque venir de cette direction. Par contre, je suis assez inquiet en ce qui concerne la zone occupée par Araumycos. D'énormes portions de cette créature vivent et meurent, libérant des galeries ou, au contraire, en obstruant d'autres, si bien qu'il est impossible de dresser une cartographie précise. Des cités, voire des civilisations anciennes, apparaissent parfois comme par miracle. Des échos sont parvenus à mes oreilles parlant de Xanthen, sans que j'arrive à savoir si ce nom s'applique à un lieu, à un être de chair et de sang ou même à un démon caché... Je suis certain que toute information nous aidant à éclaircir ce mystère serait appréciable et, bien entendu, récompensée à sa juste valeur. Alors ? Puis-je, ou plutôt, Felbarr peut-elle compter sur vous ?"

Joinon, conversant avec Bratak, n'avait pas daigné répondre à la question de Valcor'Darche qu'il jugeait insultante. Ceci-dit le barde n'aurait pas su quoi répondre, sinon qu'il possédait une arbalète encore à peine rodée.

¤Bah! Cet humain ne vaut pas son cousin!¤

Alors que le groupe approchait de la prison, Joinon lissa sa barbe ainsi que ses sourcils qu'il tenta de faire les moins broussailleux possibles et passa une main sur son crâne comme pour y peigner d'invisibles cheveux.

¤ C'est qu'il s'agit d'être impeccable devant les militaires! ¤

Alors même que le capitaine Marteautonnerre parlait, Joinon en était encore à épousseter son costume rouge et vert pour la énième fois. Il tenta également de mettre en valeur son arbalète, et tripota relativement bruyament son carquois de carreaux comme l'aurait fait un chasseur impatient de traquer une proie. Venant de Joinon, cela paraissait plutôt parodique, aurait-il pu seulement traquer une mule boîteuse avec un tel ventre à traîner?

Le barde hochait la tête avec un large sourire à chaque phrase du militaire comme pour les confirmer. Mais plus les phrases s'enchaînaient, plus le large sourire rétrécissait pour laisser place à une immense bouche bée, à tel point qu'à la fin du discours la machoire inférieure de Joinon aurair pu toucher par terre.
Son visage d'un naturel rougeaud était soudainement devenu affreusement pâle. Il s'écria:

-QUOI??? L'Outr...l'outreterre?!! M...mais non! C'est pas vrai?! Araumycos?
Puis, se tournant vers ses compagnons.
-Vous savez ce que c'est l'Outreterre? Tu sais ce que c'est Luciole? Un monde de chaos et de ténèbres, un lieu où le Mal est maître-mot, ou la peur constante est le seul mode de survie imaginable! Trois niveaux s'y superposent, chacun plus horrible que le précédent. Cela est sous nos pieds et fait bien d'y rester. Les plus étranges et dangereuses créatures y vivent. Tyrannoeuils, flagelleurs mentaux, duergars, drows et derros... Il paraît même qu'y vivent des Aboleths, les créatures les plus intelligentes et cruelles de Faerûn!

Joinon passait d'un compagnon à un autre, espérant trouver dans le visage de chacun la peur que le barde tentait d'instaurer, dans un espoir de dissuasion.

-Et...et Araumycos, vous savez ce que c'est? Certainement le plus ancien être vivant de tout Faerûn! Une énorme créature végétale mais terriblement intelligente de plusieurs milliers de kilomètres de long à ce que l'on dit, il aurait au fil des millénaires ingéré des civilisations entières. Des civilisations tellement puissantes qu'elles n'avaient rien à envier aux Nétherisses!
Je vous suivrai aussi loin que ma fidélité peut m'entraîner compagnons, mais ne peut-on éviter de se rapprocher de ce lieu? Luciole? Bratak?

Luciole avait suivit son cousin Valcor à travers toute la ville et avait écouté le long discours du capitaine MarteauTonnerre avec le plus d'attention possible c'est à dire quasiment aucune. Il avait écouter le début des paroles du nain et avait finit par renoncer à comprendre. Pour lui, l'OutreTerre, Araumycos et tous les mots qu'employait le militaire étaient des choses inconnus et donc sans importance. Le guerrier avait cependant prêté une oreille des plus attentives à Joinon qui avait comblé son ignorance par son explication sur le monde souterrain et toutes les créatures qui y vivent. Luciole eu un petit frisson en entendant parler de toutes ces créatures de l'OutreTerre. Le guerrier réfléchit un moment et prit la parole:

-C'est bon, c'est bon. Calme toi Joinon on sait très bien tout cela... Mais d'un autre côté la citadelle est assez importante, il faudrais pas qu'elle tombe aux mains des p'tits vert... Qu'est ce que je raconte moi? On s'en fou de la citadelle mais y faut qu'on aille là bas!!! T'entend ça Valc'? Ca a l'air génial!!! On va pouvoir se défouler!!! Ca fait longtemp que j'ai pas fait d'exercice, je commence à rouiller.

Le guerrier reprit un air sérieux et se tourna vers ses compagnons.

-Qu est ce que vous en pensez? Moi je suis partant. Je voudrais pas critiquer les orques mais quand on en a vu un on les as tous vu. Alors que là... y va y avoir des flagelleurs mentaux tu dis? Et des Aboleths??? Moi j'y vais, ça change un peu de la routine habituelle.

Voyant que Joinon n'était pas aussi enthousiaste que lui Luciole le prit par les épaules et lui dit calmement:

-Tu n'es pas obligé de venir tu sais. Mais je suis sur que tu en as les capacités. Et puis tu sais je serais là, je te protégerais s'il le faut. Tu sais que j'ai déjà tué Samarcande alors c'est pas des petites bestioles qui vont m'arrêter...

Se retournant vers les autres compagnons il demanda:

-Bon qui est partant? Moi j'y vais, je suppose que Valc' va vouloir venir pour s'amuser aussi. Kurto je pense que tu pourrais t'éclater un peu plus qu'avec des petits orques... Bratak? Emerlin? Joinon?

L’ensorceleur avait lui aussi prêté attention au discour du Capitaine, mais plus spécialement au discours de Joinon. Ce petit être semblait finalement déborder de connaissances et cela plaisait àValcor. Les dires de Joinon n’étaient pas inconnus à l’ensorceleur, qui c’était toujours penché dans son plus jeune age sur les créatures fantastiques du monde de Faërun, ainsi que les mystères qui les entouraient. L’ensorceleur se remémora tout ces connaissances acquises depuis son plus jeune age, puis reprit la parole.
"Et bien mon chère Joinon, tes connaissances m’impressionne. Je te prie de bien vouloir m’excuser sur mes propos attife en vers ta personne, et surtout envers les bardes. Je ne voudrais en aucun cas mettre en doute tes qualités, et je te prie donc de m’excuser. J’ai aussi quelques connaissances sur ces créatures du bas font, et effectivement tes dires sont justes, le danger est bel et bien présent…Cependant, je partage l’avis de Luciole, je commence a avoir des fourmis dans le sang, et j’ai grandement envi de m’amuser, même si cela ne risque pas d’être juste une partie de plaisir, mais au moins on va se défouler, et puis je vous avoues que je suis excité à l’idée de pouvoir me confronter à plus imposant qu’un simple orque…"

Valcor avait toujours aimé le danger, et avait toujours considéré la mort comme un allié. Malgré ce qu’avait dit Valcor sur Joinon, il considérait beaucoup se petit être, et prenait plaisir à l’avoir à leur côté. Il espérait donc que celui-ci soit du même avis. Puis l’ensorceleur, se retourna vers le capitaine, et afficha sous sa capuche noire un sourire de côté.
" Chère Capitaine, je suis aussi du périple. Bien que ne portant aucun intérêt à cette citée, je porte grand intérêt aux mystères qui naisses et vives sous ces terres. Voilà ma seule motivation. Bien sur j’espère m’amuser et vous rapporter un ou deux orques histoire de partager…"

Valcor sentait son sang bouillir dans ces veines, et l’excitation grandir. Bien sûr le petit groupe allait risquer sa vie, mais en échange, une aventure des plus plaisante leur était offerte, et cela l’ensorceleur ne pouvait en aucun cas refuser. Il alla donc se placer vers son cousin, et mit son bras sur son épaule. Puis lança un sourire amical à Joinon, pour lui montrer qu’il serait fort satisfait à l’idée que celui-ci les rejoigne dans cette expédition.
" Joinon, je te prie de bien vouloir accepter mon aide et mon soutient dans ce périple…Je ne suis pas une personne mauvaise mon ami, bien au contraire, mon seul défaut étant d’aimer m’amuser et me battre pour du pouvoir… Mais je puis te promettre que nous allons bien nous entendre si cela te convient… Bien alors compagnons, ont y va dans ce fichu souterrain ? Luciole, tu es prêt à repartir à l’aventure à mes côtés ? "

Le nain avait écouté attentivement ses compagnons se prononcer. C'est Joinon qui l'avait le plus inquiété, il avait légèrement entendu parler des créatures se terrant dans les sous-sols, mais n'en connaissait pas plus que ça. La décision d'Emerlin fut vite prise, mais pas pour les mêmes raisons que ses camarades.

"Et bien, quand à moi mes amis je suis de l'aventure. En effet je veux défendre cette citè que mon peuple a récupéré il y a peu et je ne veux pas la voir sombrer aux mains des villes créatures telles que les orques. Je suis donc partant, mais une grande prudence est recommandée si nous ne voulons pas voir nos jours se raccourcir. De plus, il est vrai que je n'ai pas eu le plaisir de pouvoir massacrer des monstres des abysses depuis bien longtemps, un peu d'exercice ne pourra nous faire que le plus grand bien."

Emerlin replaçât sa targe qui glissait de son dos, il en profitât pou observer ses camarades, et remarquait que les deux cousins étaient on ne peut plus enthousiaste. Joinon, lui semblait légèrement bouleversé quand aux deux autres restants, Kurto devrait sans doute être partant et Bratak, Emerlin n'en savait rien. Le nain reprit la parole

"Messire MarteauTonnerre, vous comptez nous envoyez dans les bas-fonds, mais allons-nous être accompagné par quelques soldats, ou au contraire avons-nous une autonomie totale? Une troupe nous accompagnant rassurerait sans doute mon compatriote, Joinon. Mais une liberté totale dans nos recherches nous permettrait d'être plus efficace. Alors, je sais trop comment vous allez gérer notre départ. Enfin bon, je pense que vous n'êtes pas à ce poste par hasard et que vous avez assez d'expérience pour faire le bon choix.
Quand à toi, mon ami barde il ne faut pas t'inquiéter, je viellerai également à ce que tu sois en sécurité, et ta compagnie nous fera le plus grande bien. C'est pourquoi j'espère que tu seras des notre."

Bratak avait écouté le discours du capitaine d’une oreille distraite mais il capta avec la plus grande attention son allusion à la fenêtre nouvellement barrée, une sortie de secours coupée pour le prochain qui tenterait une telle folie . . .Quand au discours de Joinon il était vrai qu’il en connaissait un rayon sur l’outre-terre, les seuls connaissances de Bratak à ce sujet était : Tunnel ombreux, drows sournois, duergars puants, un endroit rêvé pour les représentant de sa profession, une occasion que peut de roublard manquerait car qui sait quel trésor enfouis pouvait bien traînés là-bas.

_Bon, sans vouloir te faire peur Joinon, d’après ta description cet endroit à l’air d’être le neuvième cercle de l’enfer réincarné, raison de plus pour y aller comme ça, ça me donne un aperçu de l’endroit où je risque de me rendre à mon trépas, qui risque bien de se passer dans ces tunnels. En plus, il y a pas de fenêtre et donc pas de soleil moi qui aime pas la forte luminosité c’est parfait.

Ses raisons énoncées, Bratak se retourna vers Kurto le dernier à parler, celui qui prendra la décision fatidique pour le groupe nouvellement formé. Il allait enfin pouvoir utiliser ses capacités à cent pour cent, la seule chose qu’il pouvait encore craindre était de se perdre dans ce labyrinthe de tunnels, mais avec un guide ça ne poserais pas de problème, enfin l'espérait-il.

°L’outre-terre me voilà, enfin nous, je sens qu’on ne va pas s’ennuyer une seconde là-bas, car si seulement un centième de ce que l’on dit sur cet endroit est vrai, ça reste quand même un endroit réservé aux aventuriers , aux vrais !°

Le barbare avait écouté le discourt du capitaine avec un mélange de fierté et d’agacement. De fierté, parce que le nain reconnaissait qu’il avait apporté des nouvelles inquiétantes et d’agacement, parce qu’il avait dû passer dans les cellules pour qu’on le prenne au sérieux.

Kurto écouta ensuite les différentes interventions des ses compagnons. Visiblement Luciole était, égal à lui-même et tout comme son cousin, prêt à foncer n’importe où il y avait de la bagarre. Les deux nains quant à eux, malgré la réticence du faiseur de chanson, allaient les accompagner pour le bien de la cité.
Pour sa part, Bratak voulait descendre à la recherche de trésors qu’il pourrait revendre à bon prix.

Le barbare réfléchit quelque seconde pour savoir la raison profonde pour laquelle il allait faire le voyage. Etait ce pour mener à bien la mission confier par le nains de Sundabar? Pour le coup, il en était certain, ce n’était pas le cas.
Sa décision était prise depuis sa visite aux orcs du bâtiment.
Il observa ses compagnons et pris enfin la parole.

- Capitaine, Il semble évidant que tous ici présent nous nous ferons une joie d’accomplir cette mission. Il glissa un regard à Joinon sachant que malgré son malaise de descendre il ne pourrait résisté à l’attrais que représentait la perspective de renommé lors de son retour. Les raisons en sont plus ou moins louable, je le reconnais. Mais, je pense que nous y trouverons tous notre compte. la déclaration qu’il venait de faire n’était pas destiné au capitaine mais il valait mieux, à son avis, mettre les chose au claire avec le capitaine quant aux opinions du devenir de la citadelle des membres du groupe.
Il sourit alors imperceptiblement car il venait de comprendre que son seul but était effectivement d’éliminer un danger pour la cité.

Il repris alors :
- Bon, maintenant que nous nous sommes décidé. Capitaine, Pourriez-vous nous fournir des vivres, des torches et un guide?
Il croisa les bras et attendit la réponse du capitaine.

¤Non, c'est impossible!¤
fut la première pensée de Joinon après que, tour à tour, chacun de ses compagnons ait exposé son propre point de vue sur ce risque de s'approcher de l'Outreterre.
Apparemment tous sauf le barde étaient d'accord, voire enthousiasmés, pour aller dans les profondeurs de la citadelle.
Le pire pour le nain fut que les autres membres du groupe semblaient vouloir aller à la mort plus qu'à l'aventure.
Mais quel choix lui restait-il? Après sa chanson à l'auberge, les paroles qu'il avait dit à Luciole ou Emerlin, quel choix s'offrait à présent au pauvre Joinon?
¤Fuir? Alors seulement que je pensais avoir trouvé des gens qui, je l'espérais, deviendraient des amis...Fuir et abandonner dès à présent un avenir potentiel pour revenir dans une vie qui est plus un passé qu'un présent?¤

Le barde regarda successivement ses compagnons
¤Luciole...
Valcor'Darche...
Emerlin...
Bratak...
Kurto...
Quels sont donc vos but? Et moi...ai-je seulement un but?¤Comme souvent, des paroles de son père lui revinrent. Son père avait été sa seule éducation avant d'être lâché dans le monde des humains. Voilà ce qui passa alors dans l'esprit du barde: "Joinon mon p'tiot, y t'faut savoir qu'un nain s'ra connu plus par ses actes qu'par ses pensées. Voilà pourquoi j'veux faire d'toi un guerrier fiston, pour que l'monde s'souvienne de toi et qu'tu vives plutôt qu'subir...Et va donc m'chercher une aut' bière!
¤Papa...où es-tu en ce moment? Certainement sur les routes, à bord de ton chariot. Comme tu l'as toujours été. Seul...
Et bien soit, moi je ne suis plus seul aujourd'hui. Voilà pourquoi j'irai, voilà pourquoi je me battrai si il le faut.¤

Le nain tenta de reprendre du poil de la bête, saisis les bords du long col de sa tunique et, d'un air qu'il fit aussi fier que possible, déclara:
-Je voulais simplement essayer de décourager un potentiel peureux. Mais apparemment vous avez tous du sang de nain dans les veines.
Alors, quand part-on?

MJ

S'il était ravi de voir les aventuriers accepter la mission, le capitaine MarteauTonnerre n'en laissa rien paraître. AU contraire, sa mine s'assombrit en entendant les demandes de Kurto. Cette reconnaissance en OutreTerre était, certes, indispensable à la citadelle mais il ne fallait tout de même pas exagérer.
Bougon, le nain répondit néanmoins au barbare : "Vous partirez donc demain dès l'aube. De toute façon, là-dessous, il fait toujours nuit alors, autant commencer la journée assez tôt. Je préfère toutefois que vous soyez bien reposés avant de vous lancer dans cette expédition. Regagnez votre auberge, vous y êtes les invités de Felbarr. Je viendrai vous y faire chercher aux premières lueurs du jour, soyez prêt ! Je veillerai à ce que vous ayez assez de nourriture et des torches en nombre suffisant pour votre reconnaissance. Par contre, il me sera très difficile, voire impossible, de vous trouver un guide. D'une part, ces souterrains nous sont complètement inconnus et nous n'avons pas eu le temps de les explorer et, d'autre part, le moindre de mes soldats est indispensable à la sécurité de la forteresse. Je vais, malgré tout, tâcher de trouver quelqu'un susceptible de vous aider ou, à défaut, de vous fournir une carte sommaire de ces lieux."

Se dirigeant brusquement vers la porte, le chef de la garde marqua ainsi la fin de l'entretien. Se ravisant, il s'immobilisa un court instant, l'air absorbé.

- Je... enfin, non, toute la ville compte sur vous pour rapporter des informations vitales. Allez jusqu'à la zone occupée par Araumycos et trouvez ce qu'est ce fameux Xanthen. Dites moi quels sont les tunnels obstrués et ceux laissés libres pour une armée d'invasion. La survie de Felbarr est à ce prix.

Ouvrant la porte, MarteauTonnerre s'effaça pour laisser sortir le petit groupe, dévisageant à tour de rôle chacun d'entre eux, comme pour se graver en mémoire, une dernière fois, les traits des aventuriers.