Vieux Delzoun - Région de la Fourche, Sale embrouille

¤Fourberie de serpent, j'aurais du m'en douter. Vite réfléchissons et agissons vite.¤

La soudaineté du passage de la lumière à la noirceur la plus totale surpris tout le monde. Il fallait donc agir vite et précisément. Très précisément même, car la moindre fausse manœuvre pouvait être catastrophique pour eux. La première chose à faire était de se dégager de cette zone sombre. Il n'existait que deux possibilités pour cela. Soit ils décidaient d'avancer, soit ils reculaient. Célestia n'avait jamais reculer face au danger mais il fallait faire front avec justesse et ne pas avancer tête baisser dans le danger bêtement. Heaume lui même ne le voulait pas. Elle recula faisant confiance à ses sens qui pouvaient encore être utile et commença à reculer jusqu'à ce que le lumière réapparaisse. De là elle aviserait suivant la situation qui se présenterait à elle.
Cette ombre soudainement apparue devait avoir une taille limitée. Il fallait que tout le monde recule car elle craignait que les lézards avaient prévu cette tactique de la par du yuan-ti. Si ce n'était pas le cas tant mieux, mais elle ne pouvait pas en prendre le risque. Il lui fallait aussi prévenir les autres, ce qu'elle fit rapidement quand elle serait en pleine lumière par un simple avertissement.

-Hé par là.

Défense totale je recule jusqu'à ce que je vois de nouveau et je parle

La soudaine apparition des ténèbres tellement épaisse qu'il ne voyait plus rien fit trembler le druide de la tête aux pieds qui eut du mal à reprendre le contrôle de lui-même et parvenir à se maîtriser totalement. C'était la première fois qu'il se retrouvait pris dans des ténèbres déclenchées magiquement et il n'aimait pas du tout l'impression d'oppression qu'il ressentait ainsi que le sentiment d'insécurité croissant en lui. Il ignorait complètement si les ténèbres étaient les mêmes pour tous les protagonistes, quelque soit leur camp ou si le lanceur du sort pouvait voir à travers cette noirceur magique, tout sauf naturelle.

Soudain, Kerlomar entendit une voix qui les appelait et tourna la tête dans le noir, tentant en vain de retrouver la moniale, la voir pour la suite. Il poussa un soupir d'exaspération en voyant son réflexe de rechercher quelqu'un alors qu'il ne pouvait voir et se dit que sous la peur, il était vraiment bien stupide. Car oui, le druide avait peur, il était même terrorisé et la main tenant son cimeterre était tellement serrée contre la garde qu'il aurait pu voir les jointures de ses doigts devenir écarlates. Il les serrait tellement qu'il en avait mal, qu'il pouvait entendre ses os craquer, qu'il pouvait sentir la peau se sa main, entre son pouce et son index s'étirer, et l'espace d'un instant, il se dit que s'il continuait, il allait s'arracher la jointure entre ces deux doigts. Kerlomar se rendait compte que la peur et les ténèbres l'empêchaient de réfléchir convenablement. Il se retrouvait ainsi face à lui-même, confronté à se qu'il était et à ses peurs les plus secrètes. Il ne s'était pas retrouvé dans un tel état, une telle situation depuis sa dernière nuit de méditation profonde, aussitôt après avoir réussis son épreuve initiatique faisant de lui un druide à part entière, encore couvert de blessures dont une au visage assez profonde, qui se voyait encore maintenant, lui dévorant le faciès. Et se qu'il voyait maintenant lui rappelait se qu'il était au plus profond de lui, et la constatation n'était pas plaisante.

Se fut un ululement qui ramena le druide à la réalité. Celui-ci venait de derrière et Kerlomar supposa qu'elle avait réussis à trouver de la lumière, ou qu'elle pouvait dans ces ténèbres mystérieuses et oppressantes. Il se mit à écouter autour de lui et remarqua qu'il n'avait bougé que de quelques pas sur le côté, mais du coup, il ne parvenait plus à savoir où était le salut. Mais il tourna le dos à l'endroit d'où provenaient les voix et les ululements de son amie à plumes et recula, cimeterre bien droit devant lui, prêt à se défendre et à frapper à la moindre agression, quitte à frapper dans le vide.

¤ Que Maïlikki nous garde. ¤

- Maïlikki ! cria t-il, tel un cri de guerre cherchant à lui redonner courage.

Défense totale et recule jusqu'à se qu'il atteigne Célestia et la zone illuminée

oilà une sensation qui lui était bien peu familière. Gaënor avait été, probablement au même titre que ses compagnons, surprise et prise de court par les ténèbres soudaines qui s'étaient abattues sur eux.

Sa première réaction fut de se baisser, plus par réflexe de sauvegarde que par stratégie, bien que sa position offrait ainsi moins de surface à frapper au reptile qui s'évertuait à les taillader depuis quelques minutes.
Ainsi courbée, la demi-elfe coinça ma manche de la dague qu'elle tenait dans sa main droite grâce à son bras opposé. Elle tendit la main vers la position qu'occupait Aanehiel quelques minutes auparavant, se dirigeant lentement et, autant que possible, silencieusement.
Elle ne tarda pas à trouver le bras puis la main du demi-elfe. Elle la serra brièvement dans la sienne, lui indiquant ainsi de ne pas parler, et l'entraîna à reculons vers l'entrée de la pièce.

Gaënor entendit alors la voix de la moniale, derrière elle, ce qui la conforta dans son choix et affina la direction à suivre.

Fait comme tout le monde, recule.

Paradoxalement, les ténèbres qui avaient surgies confortèrent Aanehiel :
¤ Haha ! Voilà qui confirme ce que je pensais ! Ils veulent nous prendre vivants ! Assurément que les ténèbres sont un moyen pour eux de nous décourager pour nous pousser à nous rendre. ¤
Il allait en profiter pour redoubler ses attaques sur la pauv... hum, la sale bête qui avait certainement baissé sa garde en constatant l'avancée de leur plan. Voilà qui lui apprendrais à utiliser des coups de lâche comme celui de profiter de l'appui de son chête dans un combat.
Mais à ce moment-là il sentit la main de Gaenor - aucun doute là-dessus - serrer la sienne. Puis il la sentit reculer sans lâcher. Il n'allait pas rester et décevoir son aimée pour frapper une sale bête. Il ne pouvait que la suivre.

Idem, recule.

5ème nuit de la Seconde Chevauchée d’Eleinte - 1372 CV, Année de la Magie Sauvage


Groupe : Les Échappés des Oubliettes
Température : Normale (18°C)
Moment : Milieu de la nuit

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Célestia, test de sagesse pour trouver le couloir 13(Dé)+3 = 16 >< DD 8 : Réussite

Narration

e groupe entier préféra reculer pour échapper aux ténèbres. Les hommes lézard ne leur portèrent pas d’attaque pendant leur retraite, ils étaient probablement rendus aveugles par le sort, eux aussi… Heureusement pour les aventuriers, qui auraient été bien incapables d’éviter la moindre attaque.
Tandis que Célestia s’engageait, assez sûre d’elle, dans le couloir en appelant les autres à la suivre, beaucoup d’entre eux parlaient ou criaient, à la fois pour se rassurer et pour recevoir une réponse. Même les reptiles lâchaient de brèves paroles dans leur étrange langue, transformant cette scène invisible en un dialogue de sourds presque comique.

- Où on va !? s’enquit Iska

- Quelle technique de lâche ! vociféra le nain.

- Reculons, vite ! lâcha Mamon.

Une vingtaine de pieds plus loin, la lanterne de Célestia se raviva enfin, illuminant la suite du couloir. Elle s’avança encore de quelques pas pour permettre aux autres d’émerger eux aussi des ténèbres.
Cette zone opaque qui bouchait toute la hauteur du tunnel était un spectacle des plus étranges. On eût dit une flaque huileuse qui flottait à la verticale, ou un drap noir sans réelle consistance, d’où émergèrent rapidement tous les aventuriers.
Tous, sauf Mamon qui se faisait attendre. Célestia, Horïn, Kerlomar, Gaënor et Aanehiel guettèrent son arrivée, surveillant le voile impénétrable avec anxiété. Ils entendaient des pas, sans être certains qu’il s’agît du prêtre, jusqu’à ce qu’il débouche des ténèbres en claudiquant. Lorsqu’il se retourna, les autres découvrirent une blessure sanguinolente dans son dos.

- Il nous suit… les avertit-il, haletant, en pointant son arbalète vers les ténèbres, sans oser tirer. « Je crois que les ténèbres l’accompagnent… »

Il avait à peine fini sa phrase, que la zone obscure se mit à avancer vers eux. Instinctivement, le groupe recula tandis que les ténèbres gagnaient du terrain. L’obscurité avançait au pas, ce qui laissait aux fugitifs le temps de se reculer tranquillement, mais cette situation ne pouvait pas durer éternellement… Ils ne connaissaient que le chemin d'où ils étaient venus, et des créatures risquaient de les prendre à revers à n'importe quel moment.
Cependant, à cet instant précis, personne ne semblait avoir de plan pour contrer la manœuvre de l’homme-serpent, qui menait le jeu avec une facilité certaine.

ace à cette menace, tout le monde opérait la même manœuvre à savoir le recul. Les reproches du nain ne changeaient rien à la donne. Combattre dans le noir sans rien voir tout en sachant que l'autre en face disposait de toutes ses facultés était presque suicidaire. Suicidaire et désespéré. Il fallait trouver une solution à leur problème et vite car ils ne pouvaient reculer éternellement. Tôt ou tard ils seraient pris au piège et la situation risquerait de leur échapper complètement. Célestia cherchait un moyen d'agir pendant qu'il était encore temps de le faire et qu'ils pouvaient encore le faire. Elle analysait ce qu'elle savait et ce qu'elle voyait.

¤Une ombre qui marche, c'est une ombre qui marche tout simplement. Ce qu'il faudrait, c'est savoir où il se trouve pour le coincer, où tout du moins le forcer à reculer. Ces maudits ténèbres bloquent toutes lumières, même le plus virulent des feux n'arriveraient pas à les percer.¤

Soudain Célestia eut une idée. Une idée folle, une idée de la dernière chance mais qui si elle fonctionnait pourrait les sortir de ce mauvais pas.
Elle sortit de son sac une flasque d'huile et ajouta aussi vite qu'elle le pouvait une mèche de fortune pris sur ses propres vêtements. Puis tout en préparant le tout elle demanda au nain.

-Dites moi voir Horïn est-ce que vous le voyez ? Si c'est le cas vous allez lui balancer ça dessus dès que je l'aurai allumé. Cela devrait l'occuper un moment le temps qu'on passe de l'autre côté et s'il le faut on se chargera de lui ensuite. Je suis sûr que son art ténébreux doit pouvoir être bloqué mais je n'ai pas d'autres solutions là. Sinon je m'en chargerai moi même.

je fabrique un feu grégeois de fortune avec ma flasque d'huile et je l'allume ensuite

Narration

e nain répliqua immédiatement :

- J'y vois pas le bout d'une queue de chique !

Cela avait le mérite d'être clair, mais n'arrangeait guère Célestia et son plan. Elle tentait désespérément de localiser sa cible à l'oreille, mais rien n'y faisait. Mais alors qu'elle terminait sa bombe de fortune, elle sentit une petite pression, suivie de sept autres dans son flanc gauche. C'était l'Aveugle qui discrètement lui faisait signe en lui donnant de petits coups avec son bâton.

Huit coups... Cela devait bien signifier quelque chose.

L'intervention de l'aveugle fût presque providentielle. Le fait que Horïn ne voyait pas plus loin que le bout de son nez renforça Célestia dans son idée que la magie qu'avait employée leur ennemi n'était pas la seule qu'il leur réservait. Huit coups sur son côté gauche pouvaient signifier bien des choses mais Célestia choisi de l'interpréter de la manière la plus simple. Sans mot dire elle alluma sa mèche et balança droit devant elle son projectile enflammé huit mètres devant elle. Elle espérait qu'au moins cela bloquerait la créature et que dans le meilleur des cas, elle la touche de plein fouet. Le sort en était jeté et la moniale annonça à Horïn le plus discrètement possible.

-Préparons-nous à lui foncer dessus si jamais il ne s'enfuit pas.

¤Si seulement il pouvait s'enflammer en plus ça arrangerait bien nos affaires je pense. Mais ne comptons pas trop sur la chance car sinon nous serions tous perdus si on en est réduit à cela.¤

Célestia resta attentive à l'ombre qui avançait vers eux. Elle attendait un changement dans sa progression. Elle espérait très fort que sa flasque irait directement sur la créature ou tout du moins tomberait à ses pieds ce qui avait été sa première intention au départ. Le reste appartiendrait soit aux livres d'histoire, soit aux livres des morts.

Kerlomar avait reculé et poussé un immense soupir de soulagement en rejoignant la lumière et surtout le reste du groupe. Il s'était senti nu et vulnérable, tel un jeune loup éloigné de la meute, à la merci du moindre prédateur un peu audacieux. Or, le prédateur audacieux était bien présent, et comme il put l'apprendre plus tard, à l'arrivée de Mamon dans un mauvais état, que le prédateur était terriblement audacieux et terriblement puissant. Le fait que les ténèbres se déplacent avec lui et qu'il puisse y voir à travers dénotait un certain pouvoir même s'il n'était pas forcément surpuissant. Et Kerlomar dégllutissait avec difficulté en voyant le prédateur alors que lui se sentait de plus en plus dans la peau du louveteau sans défense même s'il savait qu'il ne fallait jamais sous estimer un animal traqué et acculé, car alors l'animal pouvait puiser dans son désespoir et se battre avec l'énergie du désespoir.

Et acculé, Kerlomar le sentait vraiment beaucoup. Il avait compris le manège du guerrier Yuan ti. Il suffisait, quand on était dans sa position de force, de les forcer à reculer jusqu'à se qu'ils tombent sur un autre groupe ennemi ou se retrouver dans un cul de sac, confrontés aux ténèbres de la mort qui s'abattrait alors sans peine sur eux. Cependant, contrairement au scénario qu'il s'était défilé en pensée,s le louveteau n'était peut-être plus dans la meute mais n'était pas seul car d'autres louveteaux perdus l'avaient rejoins et ils formaient un groupe hétéroclite, certes, mais néanmoins viable à court terme et surtout relativement efficace jusqu'à présent quand il s'agissait d'assurer la défense de tous les membres le composant.

Tout à ses pensées qui passaient désormais de l'image du louveteau solitaire à l'élaboration d'un plan, Kerlomar ne remarqua pas tout de suite la démarche de la moniale. Il essayait de trouver une solution pour percer les ténèbres, en réfléchissant au fait qu'il avait appris deux sorts pouvant libérer de la lumière, illumination et lumière. Il savait que le sort illumination ne pouvait se lancer que tu un objet et réfléchissait aux possibilités et surtout aux conséquences possibles s'il lançait le sort illumination sur son arme, ne l'ayant encore jamais fait auparavant. De même, le sort lumière produisait une importante lumière mais il ne savait si celle ci, une fois crée, serait à même de percer cette nuit provoquée par un terrifiant et puissant ennemi saurien qui ne rêvait que d'une chose, les tuer, et faire souffrir Kerlomar pour son impudence. Le druide se savait avoir toujours été un emmerdeur et d'un certain côté, il voyait une possible capture suivie d'une séance de torture comme un moyen de foutre des bâtons dans les roues du guerrier le plus longtemps possible avant de succomber à ses blessures ou à une quelconque action visant à restreindre sa durée de vie. Cependant, il ne fallait surtout pas croire que le druide, serviteur de Maïlikki et membre de la Confrérie des Gardiens sylvestres allait se laisser capturer sans se battre. Le louveteau avait peur, et le louveteau allait se battre pour préserver sa liberté.

- Maïlikki donnes nous la force et la détermination suffisante pour la victoire.

C'est alors qu'il remarqua le manège de Célestia et qu'il se décida soudainement pour son plan. Il savait que leur ennemi commun les voyait, il allait tenter de renverser la donne afin de rendre au groupe d'évadé l'avantage qui leur avait été retiré.

- Que la lumière soit, hurla t-il, autant pour se donner du courage que pour provoquer son adversaire. Que les forces naturelles combattent tout se qui n'a pas été crée par son sein !

Lances le sort Lumières

¤ Aaah. Le druide humain voit enfin comment il faut agir. C'est pas trop tôt. ¤ L'action du druide plut beaucoup à Aanehiel : ça c'était de la détermination ! Crier ainsi à la face de l'ennemi alors que lui seul pouvait voir sans craindre de répercussion, ça c'était quelque chose.

- (Commun) C'est bien l'ami. C'est comme ça qu'il faut faire. Ne te laisse pas abattre et montre à l'ennemi qu'il peut sortir tous les artifices de son choix sans attendre notre moral ou notre panache ! Le faire avec des sorts c'est pas l'idéal mais ça ira pour le moment. Allons, tous, imitons-le : du panache, de l'allure !

Aanehiel montra l'exemple en faisant des fioritures avec son épée sans même attendre que la lumière revienne - si elle revenait -, après tout, les autres entendaient sûrement les mouvements de son épée tandis que le chête le voyait. Or c'était lui qu'il voulait intimider... Oui, il voulait l'intimider et lui montrer que le noir ne l'arrêterait pas, ce n'était pas du tout parce qu'il s'était laissé entraîner par son enthousiasme, non.