Vieux Delzoun - Région de la Fourche, Sale embrouille

Il fallait encore une fois agir dans l'urgence. Célestia aurait préféré cent fois prendre son temps pour voir ce qui pouvait bien se trouver de l'autre côté de l'ouverture. De plus il fallait gérer le problème du prisonnier. Mais elle avait déjà une idée derrière la tête concernant ce cas. Il était plus un boulet que l'on traine avec soit et il n'avait pas une grande importance pour eux, car le peu d'informations qu'il avait pu leur fournir n'était finalement que bien vague. Célestia commença donc par s'occuper du plus pressant.

-Ne perdons pas de temps. Les renforts reviennent nous chercher je crois, inutile de rester ici. Prenons ce chemin Je fermerai la marche et laissez le prisonnier avec moi, je vais m'en occuper.

Par s'en occuper Célestia voulait dire surtout hors d'état de leur nuire dans l'immédiat. Elle attendit que tout le monde passe l'ouverture pour agir tranquillement. Elle en profita pour écouter les fameux bruits que le nain avait entendus. Elle repensait tout de même à l'histoire que lui avait racontée Iska. Quelque chose gênait la moniale. Elle ne savait pas vraiment quoi exactement mais cela concernait la fameuse société d'humains rivaux de de ces créatures. Elle se savait pas pourquoi mais cela lui paraissait étrange de rester aussi vague.

¤Nous verrons cela plus tard, en attendant j'ai quelqu'un à faire taire moi.¤

Elle se plaça derrière le prisonnier et se prépara à lui asséner un coup derrière la nuque afin non pas de le tuer mais de le rendre inconscient pour un bon moment, le temps pour eux de disparaitre le plus discrètement possible. Une fois assurer qu'il ne pourrait pas se réveiller de si tôt elle prendrait le chemin à son tour en vérifiant bien que personne ne les suivait.

j'assomme le prisonnier par un "coups de grâce" mais non létal

Kerlomar suivit toute la troupe en s'interrogeant sur la direction que prenait Iska. Finalement, elle leur montrait un passage pour les conduire dans un autre, qui se révélait en plus être un couloir que Kerlomar avait déjà visité avec Célestia. Quelle ne fut pas sa surprise quand, en se penchant pour voir se qu'éclairait la moniale avec sa lanterne, il vit des petites prises creusées dans le mur afin d'ecalader. Regardant tout autour de lui, il se souvint bien être déjà passé par ici et se tapa le front du plat de la main pour maudire son manque de curiosité évident. S'il avait remarqué ce passage plus tôt, il lui aurait été alors possible de prévenir les autres et de quitter cette zone beaucoup plus tôt.

Seulement, en regardant les autres membres du groupe, et plus particulièrement les deux semi elfes, il se demandait s'il serait revenu les chercher. Les trouvant hautains, acerbes et surtout fort suceptibles, il ne les portait pas dans son coeur et seul son devoir faisait qu'il résistait à son envie de les abandonner dans cet enfer rempli d'humanoïdes aux formes reptiliennes. Deplus, il se rappelait le regard assez mauvais que la femelle demi elfe lui avait lancé lorsqu'il avait pris le parti de Célestia et de la prisonnière qu'ils venaient de libérer et se disait qu'il ne devait surtout pas lui tourner le dos. C'était pour cette raison qu'il avait pris la deuxième place, juste derrière Célestia qui avait pris la tête de la troupe hétéroclite. Cependant, il devait reconnaître qu'il se méfiait énormément même s'il pensait qu'il arrivait à se contrôler suffisamment pour que celle-ci ne suinte pas dans toutes ses expressions et ses paroles.

Mais, le druide doutait de pouvoir garder encore très longtemps ses pensées amères et sa colère pour lui. Son contrôle de soi avait des limites et celles-ci risquaient rapidement d'éclater s'il ne mangeait ni ne buvait rapidement. La faim lui tiraillait l'estomac, lui donnait des crampes dans le ventre et parfois lui donnait des vertiges. Quant à la soif, elle lui laissait la gorge sèche et brulante. Il n'arrivait presque plus à produire de la salive qu'il pouvait ensuite avaler, faisant alors avec se qui lui restait. Aussi loin qu'il pouvait s'en rappeler, Kerlomar n'avait jamais souffert ni de la faim, ne de la soif. Il s'était toujours trouvé dans un milieu forestier, son domaine par excellence où il chassait quand il avait besoin et où il pouvait trouver rapidement un cours d'eau ou un plan d'eau pour replir sa gourde lorsque celle ci était vide. Seulement, dans ce lieu maudit, son enfer personnel, impossible de chasser et de trouver un point d'eau pour se rafraichir et se remettre d'applond. Le seul moyen de ne pas penser à ses besoins naturels était de s'occuper la tête avec autre chose, se plonger totalement dans la résolution de leur problème commun et enfin trouver une sortie à cet endroit machiavélique et qui les rendrait tous fous. Kerlomar se disait que lorsque le manque de nourriture se ferait trop fort, ils finiraient peut-être par se battre entre eux, s'entretuer même. Le druide humain n'avait jamais été dans un cas comme celui là et, il devait le reconnaître, c'était la première fois qu'il ne se trouvait pas dans un groupe composé exclusivement de druides ou de rôdeurs.

Se tirant de ses pensées néfastes pour le calme que la situation demandait, où il voyait de bons repas copieux cuit au feu de bois dans un camp sauvage établi dans un coin isolé et où il partageait le repas avec des amis, buvait, chantait puis finissait par dormir sous un ciel étoilé. La nature lui manquait beaucoup et il considérait cette distance entre la forêt la plus proche et lui comme une épreuve difficile et un test qu'il se devait de passer afin de montrer à sa déesse qu'il était signe d'elle, digne de la servir. Kerlomar se servait de sa foi envers la reine de la nature pour résister à tous ses penchants les moins charitables envers surtout les deux demi elfe,s pour ne pas citer uniquement la femelle métis, à qui il jeta un regard noir lorsqu'il se rendit comtpe qu'il pensait à elle alors qu'il pensait à se qui lui manquait. Il mettait toute sa colère et ses pertes de calme sur le compte de la roublarde qui ne cessait de l'ennuyer avec ses gérémiades et autres discours. Il ne demandait qu'une seule chose, qu'elle se taise. Mais, Kerlomar se doutait qu'une telle chose n'arriverait pas et que s'il apparaissait qu'elle avait eu raison de ne pas avoir confiance en Iska et de l'avoir dis haut et fort, elle ne se gênerai pas pour le leur rappeler, leur casser du sucre sur le dos et les accuser de les avoir mis encore plus dans le bourbier si cela arrivait. Et comme l'humain gardait son manque de confiance pour lui, ne voulant pas le mettre à jour pour que Iska aille au bout de ses plans, il lui serait alors impossible de se défendre.

La voix du nain le ramena brutalement à la réalité des faits et à l'endroit où sa vie pouvait se terminer. Lui-même ne les entendait que peu, ou pas du tout aussi se décida t'il à bouger afin qu'ils puissent tous passer. Célestia voulait passer la dernière après s'être occupé de faire taire leur prisonier reptilien, Kerlomar allait donc passer le premier, mais pas sans prendre de précautions. il envoya Haridian en éclaireur et se pencha légèrement en avant pour évaluer la distance qu'il lui faudrait descendre.

¤ Bon, pour l'instant, j'ai eu de la chance, je n'ai aps connu de chute gênante. Mais autant être prudent, une chte est si vite arrivée. ¤

Puis, se tournant vers la moniale.

- Il faudrait tout de même récupérer la corde, on pourrait en avoir besoin par la suite.

Sur ces mots, Kerlomar seretourna, se baissa en posant les mains sur le bord du gouffre et cherche quelques instant la première prise avec un pied pour commencer sa descente dans le gouffre, priant silencieusement Maïlikki, ne faisant bouger que ses lèvres, en une prière muette qui parviendrait quand même à sa déesse.

lle s'était mise en marche à contre-cœur et avait suivi les autres. Célestia avait tenu à rester en arrière avec la bête et elle ne tenait à rester et à assister au massacre, du moins pensait-elle que c'est ce que préparait la moniale. Gaenor se faufila donc dans le conduit, à la suite du druide. Elle le regarda observer le puit, autant qu'elle put en juger de l'endroit où elle se tenait.

Un fois le druide décidé à descendre le long de la paroi, elle s'en approcha et observa à son tour les lieux. Un sourire mauvais passa sur ses lèvres tandis que naissait, dans son esprit, l'idée que ses compagnons étaient probablement venus ici et n'avaient pas remarqué l'orifice dans la roche.

La demi-elfe se retourna vers le groupe et sembla réfléchir. Elle se dirigea vers la vieille femme, commençant à dénouer la corde qu'elle avait conservée nouée autour d'elle. Son ton était sec et son air sévère, le revers qu'elle avait essuyé lui pesait et sa méfiance n'avait pas faibli.

- Hey, Iska. Vous savez qu'il nous faut descendre le long de la paroi, n'est-ce pas ? N'allez pas croire que votre sort m'importe. Cependant, s'il s'avérait finalement que vous connaissiez le chemin de la sortie... ou si le bruit d'une chute venait à éveiller l'attention... Bref, attachez-vous.

Gaenor lui tendait l'extrémité de la corde.

Que d’étonnements pour Aanehiel ! Il n’était pas suffisant de se réveiller dans une cage suspendue au plafond dans un repaire à sales bêtes, de rencontrer des humains eux aussi perdus dans ce trou, de trouver une prisonnière qui attaque son aimée, de décider de la libérer, il fallait en plus que ses camarades la suivent sans questions ! C’était ébahissant. Proprement ahurissant même.
Et la façon dont ils l’avaient ignoré lui ! Comme si ce qu’il avait dit ne les interpellait pas ! Ils l’acceptaient tout simplement. « Oui, c’est possible mais il faut qu’on reste ensemble pour sortir d’ici. » Qu’on reste ensemble ! Elle allait les mener dans un piège, oui. Toute son attitude était louche : elle commençait par capturer Gaenor, puis se montrait agressive une fois libérée. Elle disait les guider vers la sortie mais elle pouvait juste les leurrer pour gagner leur confiance et les échanger contre sa propre liberté ou quelque chose du genre. Non, Aanehiel ne lui ferait pas confiance avant de sortir.

Et voilà qu’il fallait descendre dans un gouffre. L’exercice en lui-même n’avait rien d’effrayant mais la perspective d’être à la merci d’Iska pendant sa descente mettait Aanehiel mal à l’aise. Etait-il mieux de descendre après elle et risquer qu’elle parte avant de les avoir attendu ? Aanehiel se posait encore la question quand Gaenor montra la corde à Iska. Voilà qui résolvait son problème. Aanehiel se plaça donc aux côtés de sa compagne et fixa Iska en croisant les bras pour lui intimer d’obéir. Le ridicule de fixer une aveugle pour lui faire faire quoi que ce soit mis un moment à s’imposer à lui. Alors il ne la fixa qu’avec plus d’intensité. Elle se moquait de lui en le poussant à agir bêtement ! Mais il se laisserait pas faire…

5ème nuit de la Seconde Chevauchée d’Eleinte - 1372 CV, Année de la Magie Sauvage


Groupe : Les Échappés des Oubliettes
Atmosphère : Humide (19°C)
Moment : Milieu de la nuit

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Célestia frappe l'homme lézard, 4(Dé)+3 = 7 >< CA 9 : Echec
Homme lézard tente de s'enfuir, attaque d'opportunité de Célestia 13(Dé)+3 = 16 >< CA 9 : Touché
Homme lézard subit 4 pts de dégâts temporaires, assomé

Kerlomar descend, escalade 12(Dé)+1 = 13 >< DD10 : Réussite
Célestia descend, escalade 13(Dé)+2 = 15 >< DD 10 : Réussite
Iska descend, escalade 7(total) >< DD 10 : Echec
Iska retente, escalade 17(total) >< DD10 : Réussite
Gaënor descend, escalade 9(Dé)+0 = 9 >< DD 10 : Echec
Gaënor retente, escalade 12(Dé)+0 = 12 >< DD10 : Réussite
Aanehiel descend, escalade 5(Dé)+4 = 9 >< DD 10 : Echec
Aanehiel retente, escalade 2(Dé)+4 = 6 >< DD 10 : Echec
Aanehiel re-retente, escalade 3(Dé)+4 = 7 >< DD 10 : Echec
Aanehiel re-re-retente, escalade 13(Dé)+4 = 17 >< DD 10 : Réussite !
Mamon descend, escalade 11(Dé)-2 = 9 >< DD 10 : Echec
Mamon retente, escalade 19(Dé)-2 = 17 >< DD 10 : Réussite
Horïn descend, escalade 13(Dé)+4-2(écu) : 15 >< DD 10 : Réussite

Narration

erlomar passa devant Célestia et s'engagea en premier dans le puits. Son pied trouva rapidement la première prise, puis ce fut un jeu d'enfant. Les prises étaient judicieusement placées pour les pieds et les mains. La difficulté principale était en fait l'humidité qui rendait la paroi très glissante.

Tandis que le druide arrivait au niveau de l'ouverture en contrebas, Célestia, pensant par erreur que les liens de l'homme-lézard en feraient une cible facile, fut surprise de le voir éviter son attaque par derrière, puis se lancer sans réfléchir en direction du vide. Le bougre avait des ressources bien cachées... Par un heureux réflexe, elle le frappa violemment dans le dos, l'envoyant s'étaler au sol comme une planche, à un pied seulement du bord du précipice.

Poussée par l'avertissement du nain, elle ne se préoccupa pas plus du sort de leur prisonnier. Accrochant sa lanterne à sa taille, elle s'agenouilla puis descendit, avec plus d'aisance encore que Kerlomar, les quelques mètres qui la séparaient de l'autre issue. C'était un conduit étroit, d'environ trois pieds de large et autant de haut. Le druide profita de la lumière apportée par la moniale pour s'avancer un peu.

Pendant ce temps, Iska avait noué la corde de Gaënor autour de sa maigre taille.

- Si je dois tomber, j'espère que je vous m'accompagnerez dans ma chute, railla t-elle en disparaissant dans l'obscurité du puits.

Fermement assurée par la demi-elfe qui surveillait sa progression avec inquiétude, ainsi que par Aanehiel, l'aveugle peina à trouver ses repères, et perdit quelques longues secondes pour trouver les premières prises. Cependant, une fois que ce fut fait, elle descendit le reste comme si elle connaissait le chemin sur le bout des doigts, puis s'engouffra dans le conduit.
Gaënor sentit la corde se relâcher lorsque l'aveugle se détacha, et elle laissa à son compagnon le soin de l'assurer.
Le fait qu'une handicapée ait réussi juste avant elle à descendre cette paroi était plutôt confortant, si bien que la roublarde, trop sûre d'elle, manqua une prise et se retrouva un instant les deux jambes ballant dans le vide, avec seulement ses mains pour la retenir. Ses doigts s'agrippèrent si fermement dans la roche qu'ils en saignèrent, le temps que ses pieds retrouvent un appui. Son cœur tambourinait si fort dans sa poitrine lorsqu'elle entra dans l'ouverture, qu'elle n'entendit pas son bien aimé pousser un soupir de soulagement après quelques secondes d'apnée.

Peu rassuré par le contre-exploit de sa compagne, Aanehiel pensa tout d'abord à confier la corde au nain pour qu'il le retienne en cas de chute, mais voyant ce dernier occupé à défaire les liens de l'homme lézard, il se ravisa et se mit malgré tout en position de descendre.

Alors même qu'il commençait à chercher la première prise, il sentit que ce ne serait pas une mince affaire. Ses mains tremblaient et transpiraient, et ses pieds ne trouvaient rien. Il tenta de repérer le premier appui au regard, en se penchant dans le vide, mais blêmit en voyant ces ténèbres sans fin qui l'appelaient. Enfin, plus par hasard qu'autre chose, il parvint à faire une première enjambée, puis une deuxième... se retrouvant bien vite au beau milieu de la paroi, tout seul avec ses mains glissantes qui semblaient s'allier à l'obscurité pour l'entraîner dans le gouffre.
Il se mit à paniquer, sans savoir quoi faire : s'il enlevait un pied de la prise où il était, il risquait de se déséquilibrer et de tomber... de même pour les mains... Il avait tout à coup l'impression que s'il bougeait ne serait-ce qu'un poil, il chuterait irrémédiablement. Le puits entier se mettait à tourner autour de lui, et il ferma les yeux pour ne plus voir cela, ce qui ne fit que renforcer la désagréable impression.
Alors, il entendit une voix l'appeler, en dessous, et daigna entrouvrir un œil... C'était Gaënor, qui le fixait d'un air de profonde incompréhension, mais surtout avec l'air qu'elle avait lorsqu'il la décevait au plus haut point.
Le courroux de sa belle lui donna des ailes, dont il se servit non pas pour s'envoler, mais pour redonner à ses muscles tétanisés la force de l'amener jusqu'en bas. Lentement, mais surement, il parvint à atteindre l'ouverture, partagé entre la honte de sa vie et le soulagement de n'être pas mort, écrasé au fond de ce gouffre.

Mamon, puis Horïn ne tardèrent pas à les rejoindre. Le nain informa le groupe que les lézard ne les avaient pas rattrapé, soit parce qu'ils n'avaient pas eu le temps de fouiller la pièce des cellules, ou parce qu'ils n'avaient pas voulus s'engager dans le tunnel.

La longue file menée par Kerlomar chemina tel un ver de terre dans l'étroit goulet serpentant dans cette roche noire et dure, qui formait des angles et des pointes inconfortables pour les genoux comme pour les têtes. Forcés à ramper pour avancer, ils ne remarquèrent pas tout de suite la chaleur croissante de ce tunnel. La plupart du temps, ils descendaient, et ce sur une vingtaine de pas environs, jusqu'à ce que Kerlomar stoppe brutalement leur progression, car le passage plongea brutalement à la verticale. Heureusement, ce « puits » n'avait rien de comparable avec le précédent, et avec un peu d'organisation, ils le franchirent sans encombre. Il donnait, deux mètres plus bas, sur un palier qui permettait de se tenir debout à deux. De ce palier, Kerlomar remarqua que le puits donnait sur une sorte de petite pièce naturelle, de trois mètres de haut pour quatre de côtés, dont la moitié du sol était occupée par une flaque d'eau.

Du côté qui était sec, le passage se poursuivait, toujours aussi étroit et sombre.

D'un petit saut, le druide se retrouva dans la pièce, bientôt suivi par les autres. Tout le groupe tenait sans problème dans cette pièce, où ils s'arrêtèrent un instant, contemplant cette singulière étendue d'eau. Très claire, elle était alimenté par un fin filet qui ruisselait silencieusement du plafond, et avait une profondeur étonnante.

Lorsqu'elle sentit le contact de l'eau sous ses pieds, Iska s'agenouilla, parcouru la surface du bout des doigts, puis but à même la flaque, sa bouche déformée produisant de drôles de gargouillis.

Elle avait failli se faire surprendre. Cet homme lézard lui avait presque échappé. Qui sait ce qu'il serait advenu si jamais il avait pu prévenir les autres. Non pas qu'elle espérait que leur présence ne soit pas remarquée, mais plutôt qu'ils soient pourchassés le plus tard possible. Il leur fallait absolument trouver une sortie et ce le plus rapidement possible. L'étendue d'eau devant eux pouvait être un signe de chance. Il fallait bien que cette eau vienne de dehors ou qu'elle s'écoule au dehors. Restait à savoir qu'elle direction il fallait prendre. Elle réfléchit un instant puis opta pour suivre l'écoulement de l'eau, si le courant de cette dernière était visible. Célestia regarda l'eau un peu plus attentivement pour voir si elle arrivait à voir comment l'eau s'écoulait. Il ne fallait tout de même pas trop trainer ici car tôt ou tard, les autres habitants de ce temple finiraient par les trouver.

-Il nous faut trouver une sortie et vite. Les autres vont vite comprendre que des intrus en balade se trouvent dans leurs murs. Ils vont donc nous traquer dans chaque coin et ils connaissent mieux les lieux que nous, même si nous avons un guide parmi nous. Iska une fois que vous aurez étanché votre soif, mettons nous en route, je crois que vous ne voudriez pas rester trop longtemps ici. Voir le ciel à nouveau même de nuit doit vous manquer terriblement non ?

Elle jeta un bref regard en haut de la corniche où ils se trouvaient tous il n'y avait pas si longtemps surtout pour voir si d'autres créatures essayaient de les rejoindre.

Kerlomar était descendu très facilement et s'étonnait lui-même d'avoir réussis sans encombre. Il se disait que malgré tout, ses multiples heures à escalader sous la coupe de son maître n'avaient pas été inutiles. Il parvenait à expliquer se que lui disait son mentor pour justifier tous ses exercices épuisants. Comme quoi, c'était bien lorsqu'on s'y attendait le moins que les entrainements étaient porteurs et surtout efficaces. Il savait bien escalader et cela lui revenait naturellement. Mais quand il regardait le mur, il se dit que l'exercice était terriblement facile et que cela n'avait peut-être rien à voir avec ses prouesses personnelles. Enfin, pas si facile que cela quand il vit le passage de Gaenor, puis de son amant et il dut se forcer à réprimer un éclat de rire peu charitable pour le mâle semi elfe. Il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait supporter les deux métis qui formaient ce couple, mais il mettait ça sur leur caractère, leur air hautain et leur assurance, alors qu'ils n'étaient pas bons à grand chose. Seulement, il savait qu'il ne devait pas être comme ça, qu'il passait peut-être à côté quelque chose d'important et qui pourrait tous les aider. Mais quoiqu'il se dise, il n'arrivait pas à être plus gentil dans sespensées et ses regards lorsqu'ils étaient concernés. De plus, il savait que sa faim et sa soif le rendait encore plus désagréable et maussade, en plus d'être sur les nerfs.

C'est inconsciemment qu'il prit la tête de la petite troupe bizarrement formée et il les guida dans les couloirs, secondé par sa fidèle amie à plumes, Haridian qui était la seule à ne pas lui faire défaut dans cette épreuve tant physique de mentale et morale. D'ailleurs, pour le druide, voir la chouette passer devant lui en battant des ailes lui permettait de se détendre et de sourire, au moins intérieurement. Mais il continuait de prier sa déesse, espérant un nouveau coup de main, pour trouver la sortie. Il fut surpris au moment ou il sentit quelque chose d'humide et en baissant es yeux, il put voir de l'eau. Il la regardait avec envie, mais préférait être méfiant. Cependant, Iska y but avec avidité et il ne lui arriva rien, aussi Kerlomar l'imita t-il et étancha sa soif sans pour autant trop boire pour ne pas ensuite avoir mal au ventre.

Tout à coup, Kerlomar regarda la source d'eau et regarda d'où elle venait et où elle partait. Il se dit que l'eau venait forcément du dehors, aussi y avait il une sortie possible par cette voie là. Le problème était de savoir si le courant y serait fort et s'il serait possible de sortir par cette voie là. Seulement Kerlomar en avait réellement assez de tourner en rond aussi était il prêt à prendre le risque.

- L'eau arrive bien de quelque part. Nous devrions suivre l'eau vers son amont pour tenter de trouver une sortie, si Iska n'a rien de mieux à nous proposer.

Entendre Célestia parler du ciel, même nocturne fit l'effet d'un coup de poignard au malheureux druide. Lui qui avait toujours aimé regarder le ciel, surtout le ciel étoilé d'une belle nuit sans nuage. Il avait toujours trouvé le ciel fascinant, plein de mystère. Longtemps il avait rêvé qu'il pouvait voler comme un oiseau. Il savait que certains druides pouvaient se transformer en animaux, aussi espérait il pouvoir y parvenir un jour. Il savait qu'il prendrait déjà l'apparence d'un loup, son animal totémique, ainsi que d'une chouette, pour pouvoir accompagner sa fidèle compagne à plume dans ses promenades et chasses nocturnes. il pensait que pour un druide, il ne pouvait être mieux que pouvoir se métamorphoser en animal pour être au plus proche que possible de la nature que chacun d'eux servait, protégeait et aimait.

- Le ciel nocturne est encore plus beau que le ciel diurne. Et quand le vent passe dans les branches, fait bruisser les feuilles des arbres, vous passe sur le visage comme la caresse d'une plume, il n'y a rien de mieux dans une vie que l'appel de la nature et profiter de ses dons et de ses bienfaits. Rien de tel pour rendre un homme heureux.

5ème nuit de la Seconde Chevauchée d’Eleinte - 1372 CV, Année de la Magie Sauvage


Groupe : Les Échappés des Oubliettes
Température : Normale (20°C)
Moment : Milieu de la nuit

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Jet de fouille de Kerlomar : ?
Horin déplacement silencieux, 11+1 = 12
Iska déplacement silencieux, 8+2 = 10
Gaënor déplacement silencieux, 7+6 = 13
Aanehiel déplacement silencieux, 13+3 = 16
Mamon déplacement silencieux, 15+0 = 15
Kerlomar déplacement silencieux, 11+4 = 15
Célestia déplacement silencieux, 19+8 = 27

Narration

omme si elle acquiesçait aux dires de son maître, Haridian poussa un léger hululement qui semblait emprunt de tristesse. Pour elle qui aimait passer ses nuits à voler, ces étroits conduits où elle ne pouvait même pas étendre correctement les ailes étaient une vraie malédiction.

Mais Kerlomar n'y prêta pas attention, trop occupé à scruter ce curieux bassin naturel. De deux mètres sur quatre environ, sa profondeur était difficile à évaluer, mais il n'était alimenté que par un fin filet d'eau qui longeait la paroi depuis petite fissure dans le plafond ; aussi, il n'était pas certain du tout que la sortie fût plus large. Le druide avait du mal à discerner le fond, à cause des multiples reflets produits par leurs torches et lanternes, cependant, il y avait comme une renfoncement dans les profondeurs, qui pouvait cacher cette possible issue.

Suivant l'exemple, le nain et les deux demi-elfes burent dans le bassin. L'eau était claire et pure, avec ce petit goût minéral du fait qu'elle venait directement de la roche.
Le druide y avait cependant décelé autre chose, une très légère saveur douceâtre qu'il n'avait pu identifier, mais qui ne l'inquiéta pas outre mesure ; il était peu probable qu'une telle source fût empoisonnée.

Iska lui répondit :

- Comme je vous l'ai dit, je ne connais pas ce passage, mais je suis sûr qu'il doit rejoindre, un peu plus loin, celui par où je m'étais échappée.

Décidé à s'assurer qu'il n'y avait pas d'autre sortie que celle qui les attendait dans le fond de la pièce, Kerlomar prit l'initiative de sonder le bassin. Il se débarrassa donc de ses guenilles, ne gardant que ses piètres sous-vêtements. Le contact glacé de l'eau le fit patienter au bord quelque secondes, avant de s'enfoncer plus dans le bassin, dont la paroi tombait presque à pic. Pensant qu'il en aurait jusqu'à la poitrine environ, il fut surpris de se retrouver mouillé de la tête au pied, et remonta pour pour prendre une grande bouffée d'air avant de replonger à nouveau.

S'aidant de sa vue, mais surtout de ses mains et de ses pieds, il descendit tout d'abord vers le renfoncement que l'on ne pouvait voir entièrement depuis la surface. Il tâta les parois rugueuses, et constata bien vite qu'il n'y avait aucun passage, mais seulement une sorte d'alcôve. Alors qu'il s'apprêtait, ses espoirs déçus, à faire demi-tour, ses doigts rencontrèrent un objet au niveau du sol. Long, irrégulier et relativement léger, il pensa à un morceau de bois.

Avant de remonter, il sonda le reste du bassin, et trouva d'autres morceaux comme le précédent, mais leurs formes insinuèrent le doute quant à leur nature... Le fond en contenait apparemment beaucoup, recouvrant entièrement certains endroits. Dans un coin, il ramassa quelque chose de plus lourd.
L'air commençant à lui manquer, il remonta à la surface et déposa son butin sur le bord du bassin naturel, sous les yeux de ses compagnons. Son pressentiment se confirma alors...
Il s'agissait d'ossements, certains très abîmés, d'autres intacts, peut-être même fort récents. L'objet plus lourd était le pommeau d'une épée rongée par la rouille.

Cette découverte fit dénouer sa langue au nain, à qui l'escalade avait quelque peu coupé le souffle.

- Effectivement, cela ne me donne pas très envie de trainer ici. Je n'sais pas ce qui a amené tout ces os ici, mais je préfère ne pas le découvrir...

- Je suis d'accord, acquiesça Mamon. « Et comme a dit Célestia, nos poursuivant ne vont sans doute pas tarder... »

Kerlomar, gelé jusqu'aux os, était déjà sorti de l'eau et renfilait ses vêtements.
Comme Célestia était occupée à surveiller leurs arrières, d'où ne venaient fort heureusement aucune créature, ce fut Horïn qui ouvrit la marche. Sa vision dans le noir le dispensait de torche ou de lanterne, et sa petite taille lui permettait de ne pas trop se baisser.

Pendant leur avancée, le nain leur chuchotait des indications sur les dénivelés et autres obstacles auxquels ils devaient faire attention. Cela dura quelques longues minutes, jusqu'à ce qu'il donne une information sortant des habituels « ça monte », « ça descend d'un coup là », « attention à la tête » ou « bordel il me casse le dos ce tunnel ».

- Y'a de la lumière plus loin... Et vous sentez, y'a comme une odeur de rôti par ici...

Effectivement, cela sentait la viande cuite, ou quelque chose d'approchant, qui mit l'eau à la bouche des anciens captifs.
Quelques mètres plus loin, avant que le tunnel ne touche à sa fin, il était percé sur sa droite, de quatre ouvertures irrégulières, pas très hautes, mais longue, puis d'une autre qui, révéla le nain, était assez grande pour qu'ils s'y glissent.
C'était de ces ouvertures que la lumière venait, car en contrebas, il y avait un feu nourri sous une grosse marmite, dans le coin d'une pièce qui paraissait bien large en comparaison de la dernière, mais surtout qui n'avait plus rien de naturelle ; elle était taillée de façon bien régulière, comme celle où Horïn, Kerlomar, Gaënor et Aanehiel avaient été maintenus prisonniers.
Ils ne pouvaient pas tout voir depuis leur observatoire, qui se trouvait à l'opposé de la marmite, au niveau du plafond, mais la pièce faisait au moins cinq ou six mètres de large. Elle était encombrée de sacs et d'étagères. Les ouvertures d'où les aventuriers espionnaient étaient étroites, et dans un endroit si sombre qu'elles devaient être quasiment invisibles.

Un homme-lézard s'occupait de nourrir le feu, et de remuer avec une longue tige le contenu de la marmite, qui bouillonnait et exhalait un fumet âcre mais tout de même engageant pour des estomacs vides.

Avant qu'ils n'aient pu se concerter sur la manière d'agir, un homme -du moins, un humanoïde- surgit en dessous d'eux (ils ne pouvaient pas voir d'où exactement), tandis que trois hommes lézard armés débouchèrent du couloir qu'ils pouvaient voir en face.

Ils échangèrent quelques instants dans leur langue sifflante. L'humanoïde était véhément et agité, haranguant les trois autres qui semblaient sur la défensive. Finalement, sifflant furieusement, il les renvoya d'où ils venaient, au pas de course.
Il se dirigea vers l'homme lézard qui s'occupait de la marmite, lui siffla quelque chose, et ce dernier quitta également la pièce.
La lumière du feu révéla la belle armure, fine et étincelante, que portait l'humanoïde et ses épaulières ornées de petites plumes rouges. Un sabre battait à sa ceinture. Il prit sur une étagère un bol, et le remplit de ragoût. Lorsqu'il se retourna, les espions improvisés découvrirent son visage aux traits de serpent, sévère et effrayant.

Le yuan-ti se mit à faire les cent pas d'un bout à l'autre de la pièce, en dévorant son repas. Il disparaissait parfois, l'espace d'une seconde, sous les ouvertures où ils étaient perchés, avant de reparaître.

La baignade dans le petit bassin auprès duquel il avait fait leur halte précédente avait apporté beaucoup d'espoirs au druide, ainsi que pas mal, de questions et de raisons de désespérer. Néanmoins, cela lui avait également permis de bien se réveiller et de se remettre les idées en place. Mais il se devait de reconnaître que l'eau froide, même si maintenant elle le forçait à se frictionner un peu pour chasser les derniers engourdissements de ses doigts et de ses autres membres importants, lui avait fait don de tous ses bienfaits. Il était content qu'ils aient pu trouver cette source providentielle et content que ses compagnons ne se soient pas mis à rouspéter alors qu'il vérifiait son idée. C'est vrai que la profondeur du bassin l'avait fortement surprise et que se qu'il en avait retiré l'avait un peu démoralisé, mais cela n'avait rien à voir maintenant avec cette odeur de nourriture cuite qui lui chatouillait les narines sans qu'il puisse s'en approcher outre mesure car un guerrier saurien bien armé et portant une armure magnifique était en train de manger devant eux. Le druide de massait le ventre à travers ses vêtements pour que l'on entende pas son estomac crier famine et quémander de quoi le restaurer.

Pour arrêter de penser à la nourriture que le guerrier reptilien ingurgitait devant lui, Kerlomar se regarda des pieds à la tête. Et se qu'il vit n'était guère glorieux. Il était sale, affamé, trempé, et des gouttes coulaient le long de sa nuque en partant de sa chevelure. De plus une barbe de plusieurs jours pouvait se voir sur son visage comme il ne s'était pas rasé depuis qu'il était parti de Thuldae avec Gosterroti, l'archiduide gnome de la Confrérie. Il n'était plus que l'ombre de lui-même et les questions qu'il se posait incessament, surtout en regardant certaines des membres du groupe qu'ils composaient ne lui permettait pas de rester optimiste, sauf si bien sûr, ils décidaient de se sacrifier pour aller trucider le rempart entre eux et la nourriture.

¤ Bon, le nain doit rester, il est fort, et surtout je lui ai promis de le faire boire jusqu'à se qu'il s'endorme si on sort de là. Célestia elle aussi doit rester, c'est elle qui mène le groupe, et sans elle, on se serait déjà entretués. Quant à Manmon, il reste, je lui doit assistance et secour. Bon en gros, il n'y a que les deux semi elfes que je veux voir partir, ça ne me surprend pas vraiment tout ça. Enfin bref, autant essayer de faire contre mauvaise fortune bon coeur, il faut qu'on puisse tous sortir de là, même si j'ai envie d'en laisser deux derrière moi en tas de membres sanguinolents. ¤

- Bon alors, que fait on maintenant ? demanda le druide dans un chuchoti quasi inintelligible.

L'odeur de viande cuite qui parvint aux narines de Célestia ne lui présageait rien de bon. En observant les anciens prisonniers qui l'accompagnaient elle ne put qu'imaginer ce qui pouvait se trouver à l'intérieur du chaudron. La créature qui se tenait devant devait tenir un rôle important. Elle avait commander aux autres et ils avaient obéi sans rechigner. Il restait à savoir quelle autorité elle représentait exactement, mais la priorité pour tout ce groupe était de trouver une sortie à ce bâtiment. Célestia fit signe de se déplacer en silence, en même tend qu'elle ferma sa lampe pour ne pas se faire repérer par les serpents. Une fois qu'elle sera sûr de pouvoir éclairer en toute sécurité, elle ouvrirait de nouveau la sourdine de sa lampe. Tout en chuchotant, elle ajouta.

-Filons d'ici. Il ne faut pas se faire repérer.

Par acquis de conscience elle regarda quand même si le serpent humanoïde ne lui rappelait pas quelque chose. Elle se rappelait de la créature qui avait tué Giulia quand elles étaient arrivées toutes les deux. Elle se rappelait surtout d'un formidable créature dégageant une puissance incroyable. Non pas qu'elle avait peur de l'affronter, mais elle n'était pas sûr que le reste du groupe puisse affronter un pareil adversaire. De plus à le voir tout en armure étincelante ne pouvait signifier qu'il était plus que correctement préparer à les recevoir.
Elle regarda droit devant elle après s'être assurée de son identité et chercha le passage qui devait les mener vers la liberté. Elle engagea le nain à le mener dans l'obscurité tout en faisant le moins de bruit possible. S'il s'agissait de la même créature qu'elle avait rencontré tantôt, elle avait pu constaté qu'elle possédait une ouïe plus que fine.