Vieux Delzoun - Région de la Fourche, Sale embrouille

¤Mais qu'est-ce que c'est que cet endroit ? Dans quoi est-on tombé ?¤

Célestia se serra au maximum contre la paroi pour permettre à celui qui le suivait de voir à son tour la cheminée qui montait des entrailles de la terre.

-Venez voir un peu ce que l'on a découvert ! Quelque chose me dit que l'air chaud que l'on sent, vient d'ici et d'en bas. Et quelque chose me dit qu'on ne va pas aimer ce que l'on trouvera en bas. Je crois que notre prisonnier à beaucoup de chose à nous raconter encore non ?

Il était hors de question de tenter une escalade de cette paroi et encore moins de descendre d'elle. Cependant la moniale voulait connaitre ou tout du moins estimer la profondeur de la cheminée. Elle prit donc une pierre de la taille d'un petit poing et la laissa choir jusqu'au sol. En même temps elle commença à compter mentalement le temps qui s'écoulait pour qu'elle puisse entendre le bruit de la chute de la pierre sur le sol.

¤un,..., deux,..., trois,...,quatre,..., cinq¤

Elle espérait qu'elle n'aurait pas attendre trop de temps car cela signifierait qu'ils n'étaient pas près d'atteindre les profondeurs de cette bâtisse.

Kerlomar s'engagea dans l'étroit boyau à la suite de la moniale et se contentait de la suivre à l'aveuglette. il ne voyait pas ou peu se qu'il se passait devant lui et d'un certain côté ne tenait pas vraiment à le voir, ne voulant pas être déçu. Par contre, il ne cessait de jeter des coups d'oeil en arrière afin de vérifier qu'un des guerriers reptiliens ne les suivait pas dans le but de les trancher dans le vif. De plus, le druide ne voyait pas de possibilité de bien se défendre, mais il tenait tout de même son bâton bien ferment, prêt à l'utiliser dans tous les cas.

Quand la moniale s'arrêta, Kerlomar resta derrière elle, peu rassuré par cet arrêt. Il ne fut encore moins lorsque qu'il vit la raison pour laquelle la jeune femme avait été obligée de stopper son exploration. Comme elle lui faisait un peu de place pourqu'il s'approche du gouffre, il se pencha légèrement en avant et recula aussitôt, frappé d'horreur. Il approuva alors le test de Célestia visant à tenter de connaître le plus exactement possible la profondeur du gouffre et surtout plus ensore quand elle parla de retourner voir le prisonnnier pour l'intérroger de nouveau.

- Oh oui, il a encore énormément de choses à nous dire celui-là. Et il a intérêt à le dire, car je ne tiens pas vraiment à moisir dans ce lieu plus longtemps. Mais êtes vous vraiment sûre que sa connaissance du commun sera suffisamment bonne pour qu'il nous donne des réponses claires au sujet de ce gouffre, du nombres de niveaux de cette bâtisse ainsi que de l'emplacement des sorties ?

a chose l'avait relâchée brusquement et Gaënor marqua un temps d'arrêt avant de se redresser tout à fait. Par réflexe et pour soulager sa douleur, elle se frotta vigoureusement le crâne tout en arborant une grimace fort peu seyante.

Elle n'aurait su dire si la gêne d'avoir été découverte dans cette humiliante position par Aanehiel ou la colère liée au fait même de s'être laissée attraper l'emportait. Cependant, à peine avait elle recouvré sa mobilité qu'elle s'approcha vivement de la grille et fouilla des yeux la pénombre.

Avant de répondre, elle fit des signes plus explicites que cela eut été nécessaire afin que celui-ci la rejoignit. Elle le regarda un court instant et relégua ses dernières hésitations. Juchée sur la pointe des pieds, elle essayait de percer l'obscurité qui régnait derrière la porte :

- Montrez vous donc. Quand ce sera fait, sans doute trouverons-nous un terrain d'entente.

Gaënor adressa un nouveau regard à son compagnon, ne doutant pas qu'elle trouverait dans ses yeux ou sur ses traits son approbation.

-Je ne sais pas s'il connait les réponses mais nous n'avons personne d'autre sous la main à qui demander. Enfin pour le moment du moins nous devrons nous contenter de cette seule source de renseignements aussi peu fiable et exact peuvent ils être. En attendant je n'entends toujours pas le bruit de fond ce qui n'est pas une bonne nouvelle en soit. Car si je me rappelle bien il nous faut descendre pour trouver l'autre sortie non ? Bon revenons sur nos pas. Nous ne trouverons rien d'autre ici.

La moniale s'en retourna en direction de son point de départ. Une nouvelle séance d'interrogations allait démarrer sous peu. Il leur fallait des éclaircissements sur ce qu'il y avait en bas. Célestia s'imaginait vaguement ce qu'il pouvait y avoir en bas. Elle s'imaginait une communauté cachée et bien cachée, mais une communauté composée de qui ou de quoi ? La question restait en suspend. Elle avait bien quelque piste mais pas de certitude. Et c'était de certitude dont elle avait besoin. De son pas alerte et décidé elle fonça directement vers leur prisonnier qui avait visiblement encore beaucoup de chose à raconter. Et puis il fallait retrouver les autres car elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait qu'il fallait rester le plus groupé et surtout le plus solidaire possible. De leur comportement dépendrait leur survie.

Gaenor avait absolument raison, elle verrait une approbation totale dans les traits de son compagnon. Comme toujours. Il lui était entièrement dévoué et lui dirait toujours être d'accord avec elle. Du moins en public. En privé, où il pouvait se montrer plus libre avec les émotions qu'il affichait et plus sincère, c'était une autre histoire.
Ici bien sûr, la question ne se posait pas, il était bien sûr tout à fait de son avis, il était hors de question de traiter avec quelqu'un d'invisible. Trop de possibilités seraient cachées.
Aussi il rangea son épée, en signe de bonne foi pour inciter l'inconnu à se montrer. Puis il se rapprocha de Gaenor. Pour la rassurer mais également pour que la lumière de son bâton éclairant vienne dans ce qui devait être une cellule. Se faisant, il approcha sa bouche de l'oreille de son amie pour lui souffler :

- Je me méfie autant que toi.

A la suite de quoi il ajouta, tout haut et à l'attention de la créature :

- Oui, montrez-vous. En cela vous avez l'avantage sur nous, nous ignorons tout de vous alors que vous nous voyez parfaitement.

5ème nuit de la Seconde Chevauchée d’Eleinte - 1372 CV, Année de la Magie Sauvage


Groupe : Les Échappés des Oubliettes
Température : Moins Fraîche (15°C)
Moment : Milieu de la nuit


Narration

 nouveau, la voix rauque et chevrotante émergea de la grosse porte rouillée.

- Me montrer... il y eut une longue pause. « C'est que vous risqueriez d'avoir peur, mes agneaux... Vous semblez si fragiles et innocents... Non, vous me verrez bien assez tôt. Voyez déjà ma main... »

Et une main apparut derrière les barreaux, éclairée par la lumière bleutée de la torche d'Aanehiel. Fine et nerveuse, aux doigts longs et abîmé, les ongles étaient partiellement arrachés ou cassés, laissant d'horribles croûtes rougeâtres. Quoiqu'il en soit, c'était une main humaine, ou du moins humanoïde. La peau semblait un peu plus foncée que celle des deux demi-elfes.

- Vous voyez, je ne suis pas un monstre. Et détrompez vous, jeune homme... je ne vous vois pas si bien que vous pourriez le croire. Et ça n'en a peut-être pas l'air mais... ceci est mon cachot... Alors aussi fragiles que vous êtes, je ne pourrais pas vous faire grand mal... Mais si vous m'aidiez à ouvrir cette porte... Je vous montrerai la sortie de ce dédale. Je suis sûr que vous en avez grand besoin, mmh..? Moi, j'ai déjà réussi à m'échapper de leur emprise, mais pas longtemps, non, ils m'ont rattrapé à chaque fois. Mais je sais où est la sortie ! Sinon, vous iriez droit dans la gueule du loup, et s'en serait fini des petits agneaux !

À mesure que la chose parlait, son discours gagnait en fluidité et en clarté. La voix devenait même un peu moins rauque et cassée.
De leur droite, à une bonne dizaine de mètres peut-être (les pans de murs rendaient les sons difficiles à capter), résonnèrent quelques voix, des bribes de conversation.



La moniale dut patienter sept secondes avant d'entendre enfin un « plouf », ce qui laissait présager de la profondeur de ce puits, et de ce qu'il y avait au fond.
Elle et le druide se croisèrent difficilement dans le couloir, puis après avoir parcouru tout le tunnel en sens inverse, elle trouva Horïn, accompagné de Mamon, du lézard proprement ligoté et bâillonné, et de Canthus qui, plutôt agressif, crachait sur le pauvre reptile. Kerlomar sortit du passage à la suite de Célestia, un peu retourné par l'énorme gouffre qu'il venait de voir.

- Il gigote, informa le nain. « Il a même essayé de partir, alors je lui ai mis un coup sur la tête et il s'est calmé, mais il tient plus trop debout... »

- Cette salle a l'air plutôt sûre, finalement, reprit le prêtre. « Mais j'ai entendu quelqu'un, vers la gauche, là où nous ne sommes pas encore allés. Ce doit être les deux demi-elfes, nous devrions les retrouver... Au fait, qu'y a t-il, dans ce tunnel ? »

-Un trou. Un trou d'un profondeur d'au moins une centaine de toise. Et au fond de ce trou il y a comme une ville ou du moins quelque chose d'approchant. Nous sommes revenu justement pour demander à notre invité ce qu'il y avait en bas et pourquoi était-il si pressé de nous envoyer là-bas ?

Célestia s'approcha de lui et lui planta son regard directement dans le sien.

-Je t'écoute. Qu'est-ce qu'il y a en bas ? Qui habitent en bas ?

Elle était déterminée et rigide dans sa démarche. Elle savait qu'il lui cachait quelque chose. Son envie de partir et de filer pouvait être légitime, mais elle était sûr qu'il y avait quelque chose d'autre. Quelque chose dont le lézard avait volontairement caché l'existence. Quelque chose qu'il craignait suffisamment pour ne pas en parler. La question était de savoir quoi.
Une fois la réponse du lézard connue elle se redressa et s'adressa aux autres.

-Bien explorons le côté gauche. Si les deux autres ne sont pas encore revenus c'est que soit ils sont dans de sales draps, soit ils ont trouvé quelque chose qu'ils ne désirent pas nous faire part.

Elle s'avança prudemment en direction de l'autre passage toujours sa lampe éclairée braquée vers l'avant.

la vue de la main qui, quelques instants auparavant, la malmenait et retenait ses cheveux, Gaënor fit une grimace discrète mais explicite. Elle mit quelques secondes à réaliser que la porte était celle d'un cachot et non celle de sa liberté et soupirait déjà ostensiblement lorsque la personne leur révélait sa situation et sa prétendue connaissance des lieux.

Le silence se fit lorsqu'elle cessa de parler. La demi-elfe entendit alors clairement des voix à quelques pas d'eux seulement, lui sembla-t-il. Elle jeta un regard à la porte, cherchant des yeux une serrure, aux gonds, évaluant leur résistance. Les voix résonnaient toujours.

¤Sont-ce là les voix de nos compagnons ? Impossible d'en être sûre...¤

Il fallait prendre une décision rapide : Elle interrogea du regard Aanehiel.

Kerlomar avait du mal à se remettre de l'énorme trou qu'il venait de voir. Il commençait sérieusement à déprimer à rester confiner dans cet endroit lugubre, fermé, et oppressant. Il se sentait prisonnier, mais plus qu'il ne l'était physiquement. D'habitude, il s'évadait toujours par la pensée quand il était obligé de rester enfermé dans un bâtiment. Mais là, il ne parvenait même plus à s'évader mentalement, tellement il se sentait oppressé et tellement il avait besoin d'être constamment en alerte pour ne pas tomber sous les coups des ennemis plutôt nombreux.

Cependant, voir Mammon et Horïn le rassura.Il était content d'avoir un frère de l'art druidique avec lui. Il se sentait moins seul. Et puis, ainsi, il avait moins l'impression d'être abandonné par sa déesse. De plus, cela faisait deux personnes pouvant soigner au lieu d'une et d'ailleurs, si Kerlomar ne se reposait pas, il ne pourrait pas de nouveau utiliser ses sorts de soin.

Reprenant peu à peu conscience de tout et décidant de ne pas se laisser abattre, Kerlomar ne s'intéressa pas plus que ça au prisonnier reptilien qui se trouvait en suffisamment bonne surveillance pour ne pas rajouter en plus un druide nerveux et déprimé avec. a la place, il fit appel à Haridan, puis se tourna vers les autres pour leur parler.

- Je vais voir où sont les deux demi elfes. Si jamais je les trouve, j'essaierai de revenir avec eux, si j'ai un problème, j'enverrai Haridian pour prévenir dit il en montrant sa chouette. Terminez d'interroger le monstre pendant ce temps là.

Sur ce, armé de son vulgaire bâton et accompagné de son fidèle ami à plume, Kerlomar partit dans les couloirs de gauche, se demandant se qu'il allait trouver et où pouvaient bien être le couple de métis.

5ème nuit de la Seconde Chevauchée d’Eleinte - 1372 CV, Année de la Magie Sauvage


Groupe : Les Échappés des Oubliettes
Température : Moins Fraîche (14°C)
Moment : Milieu de la nuit

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Aanehiel tente de discerner les voix, 4(Dé)+1 = 5, Echec
Gaënor tente de discerner les voix, 5(Dé)+1 = 6, Echec

Perception auditive de Kerlomar 3(Dé)+6 = 9
Déplacement silencieux d'Aanehiel 2(Dé)+3 = 5 >< DD 9 : Echec
Déplacement silencieux de Gaënor 18(Dé)+6 = 24 >< DD 9 : Réussite

Détection de Kerlomar 6(Dé)+4 = 10
Aanehiel se cache, 20(Dé)+3 = 23 >< DD 10 : Réussite
Gaënor se cache, 8(Dé)+6 = 14 >< DD 10 : Réussite

Narration

aënor et Aanehiel étaient soudain complètement immobiles, leur attention toute entière dirigée vers les voix provenant de la droite, au delà des murs. Comme ni lui, ni elle ne parvenaient à savoir qui parlait, le fringant épéiste détala derrière un mur dans la direction opposée, serrant fermement sa lame, et réduisant le puissant halo de sa torche enchantée à une petite lueur juste suffisante pour ne pas le plonger dans le noir total.
Sa compagne lui emboîta le pas, se tapissant comme lui derrière une des parois humides. Chacun de leur côté du mur, ils guettèrent l'arrivée de l'inconnu.


Pendant ce temps là, Célestia tentait d'extorquer de nouvelles informations à l'homme lézard. Celui-ci, comme l'avait prévenu le nain, était légèrement estourbi, et ses mots n'en était que plus insupportables pour une oreille sensible.

- En bâ..? En bâ, Maïtres, oui Maïtres... Nâââââ... Vou échappé.. Aï Aï Aï ! Eux pâ content...

Il chancela, et seul Horïn l'empêcha de s'étaler au sol.

- Pitoyable ! commenta t-il. « Quelques baffes, et ça sait plus se tenir ! »

Mamon quant à lui, fronçait les sourcil en considérant leur prisonnier d'un air pensif. Il n'avait pas repris de forces depuis son empoisonnement par l'araignée, et il faisait peur à voir. Blanc comme la mort, silencieux et apathique, il n'était plus que l'ombre de lui même, et plus guère utile au groupe dans un tel état.


Kerlomar, parti tout seul en direction des voix, n'eut bientôt que son ouïe et sa chouette pour faire face à l'inexorable obscurité. Les voix s'étaient évanouies à son approche, et il s'arrêta au coin d'un mur pour tenter de repérer quelque chose. Des bruits de pas précipités résonnèrent à quelques mètres, avant de cesser. Il faisait confiance à sa chouette qui, sur son épaule, guettait tout mouvement suspect, pour l'alerter. Quelque chose se cachait... Brandissant fermement son bâton, il avança à pas de loup, quand derrière lui les autres arrivèrent, avec de la lumière.
Célestia, Mamon, Horïn et leur prisonnier découvrirent, au détour d'un pan de mur, une nouvelle porte de fer comme celles des cellules déjà visitées.
Lorsque Kerlomar les avertit de la présence d'intrus plus loin, ils se mirent sur leur garde, prêts à faire face à l'ennemi.


Les deux demi-elfes constatèrent avec soulagement que les nouveaux venus n'étaient que leurs compagnons de malheur, et sortirent de leur cachette.
Les deux groupes s'apprêtaient à faire part de leurs récentes découvertes, mais...

- Alors, vous m'ouvrez ou pas ?

Cette voix surgit de la porte, faisant sursauter la moniale, le druide, le nain, le prêtre et le reptile bipède en un même mouvement, qui pensaient que ce n'était qu'une cellule vide comme les autres.