Vieux Delzoun - Région de la Fourche, Sale embrouille

Nephis avait gardé silence au court de l’échange et en avait même profité pour terminer son repas. Elle avait repoussé discrètement son bol et sa coupelle vers le centre de la table et ne semblait pas prête à se mêler de la conversation, jusqu’à ce que Valcor l’interroge directement.

¤Visiblement, nous avons tous quelque chose à cacher. Et puis Valcor est étrangement curieux, tout d’un coup. Qu’a-t-il contre la magie, à vouloir tant trouver un magicien ou un sorcier? Je n’aime pas du tout le regard qu’il utilise sur ce pauvre tenancier.¤

- Messire Valcor, le convoi lui-même était escorté de magicien. J’ai senti sur moi leur scrutation… Peut-être vous trouvaient-ils trop suspect pour se permettre de vous garder avec-eux? Pour ma part, je les trouve étranges, oui, mais je suis partie de mon plein gré. Cette histoire n’était pas net depuis le début… Êtes-vous l’un des marchands de ce convoi? Comment êtes-vous arrivé avec eux? Vous n’avez pourtant pas l’air mulan.

Valcor avait craqué. Son obsession pour la magie était tellement forte qu’il s’était emporté. Valcor décida donc de se calmer un peu et de revenir les pieds sur terre.
-Hum Hum !! Que tout le monde m’excuse pour tout ce remue ménage. Je me suis un peu emporté. Mon voyage a été long et je suis extrêmement contrarié par ma mésaventure.

¤Quel imbécile je fais tien. Et le gros lard qui ne m’a toujours pas donner d’info. Je croit qu’il vaut mieux pour moi que j’ailles me reposer. ¤

Valcor décida donc qu’il était temps d’aller se reposer.
-Bien je ne vais pas vous importuner plus longtemps chers compagnons. Je suis désolé Irvag pour mes paroles déplacées. Manifestement vous ne savez rien qui pourrait palier à mes attentes. Pourriez vous me prêter une chambre pour la nuit ? Je repartirai demain.

Valcor était contrarié de n’avoir rien apprit. Et après un dernier ver de vin, il se leva prêt à partir.
-Et pour répondre à votre question Mademoiselle, je n’avais aucun rapport avec les membres de la caravane. Je faisais juste route avec eux. Voila tout.

Narration
Irvag regardait toujours Valcor d’un air étonné. Au bout de quelques instants, il se leva en même temps que lui et lui attrapa le poignet alors que celui-ci allait partir. Son énorme poigne enserrait le bras du frêle ensorceleur comme l’aurait fait un étau, prêt à le briser comme une brindille s’il le voulait. Le regard de l’Ours avait changé, ses sourcils épais formaient désormais une grosse barre au dessus de ses yeux noirs.
- Vous devriez rester un instant de plus, ‘l’ami’, car il est clair que vous tous ici n’avez pas très bien compris la situation telle qu’elle se présente à vous. Vous êtes arrivés ici par des moyens différents, liés ou non, cela je m’en moque car ce n’est pas mon problème, mais une chose est sûre… Lorsque je vous dis que la région ne présente pas de choses inhabituelles que j’aurai pu constater, cela ne veut pas pour autant dire qu’elle n’est pas sans danger. Encore plus pour des ignorants comme vous. Il regarda Nephis comme pour s'excuser avant de poursuivre. Sans vouloir vous vexer, dame. Sans compter que vous ne connaissez pas la région pour vous y repérer, vous n’êtes pas habitués aux rigueurs des conditions climatiques qui y règnent. Vous ne connaissez pas les dangers liés aux créatures nombreuses et hostiles qui la parsèment et ne pourrez encore moins le repousser en étant seuls… Je vous conseille, si vous voulez pouvoir vous en sortir, de discuter ensemble de la marche à suivre en faisant table rase de vos antécédents.
Irvag parlait de sa voix forte et impressionnante qui dénotait un certain agacement aux ronds de jambes qui ne devaient pas être sa tasse de thé. Puis fixant un regard plus dur sur Valcor.
"Par les diables, arrêtez de me parle de cette ville Al…quelque chose qui n’existe même pas dans cette région. Et recommencer vos entourloupes comme tout à l’heure et je vous jette nu dehors après vous avoir brisé les deux bras !"
Sur ce, il relâcha son étreinte du bras livide de l’ensorceleur qui arborait maintenant des grosses marques mauves et se dirigea vers les cuisines.
- Je vous laisse méditer là-dessus tandis que je vais vous chercher une goutte de tord-boyaux.
Sans plus attendre, il franchit le seuil de la porte.

La roublarde ne perdit pas une miette des paroles d'Irvag, elle n'attendait que cet instant : voir l'ours qui sommeillait dans le géant se réveiller et enfin s'exprimer.
A l'annonce du tord-boyaux, elle repris sa place à la table.

-" A voila qui me fais plaisir, je préfère voir notre aubergiste ainsi, son énorme gentillesse et amabilité commençaient à m'énerver.
Je crois qu'il a raison, seul dehors nous n'aurons aucune chance.
D'ailleurs je dois vous avouer quelque chose, je n'ai jamais eu de mari, en fait, je me dirigeais vers sundabar seule et je suis me fais repérer par la douzaine d'orque.
Comme je ne suis pas folle je n'ai pas tenté de les affronter mais je suis partie en courrant.
Heureusement pour moi, alors qu'un orque m'avait attrapé, Irvag m'a sauvée et je me suis réveillée ici, au chaud et propre.
Alors je suis bien placé pour vous dire que nous devrions nous organiser si nous voulons survivre là dehors.

Qu'en pensais vous ?"

Giulia regarda Nephis assise en face d'elle et Valcor encore debout toujours sous le coup de l'énervement

Le sourire de la prêtresse faisait profil bas suite au discours cru d’Ivrag et à ses gestes brusques. Évidemment, elle n’était que plus charmée qu’un tel homme s’impose comme il le faisait, mais elle n’avait rien fait, encore moins dans ses propos, pour se mériter de telles insultes. La jeune humaine glissa sur Giulia son regard d’or, mine déconfite.

¤Mais ou suis-je tombée, Isis? Un tenancier aussi rude que le climat, une menteuse et un jeune homme caractériel!¤

Nephis ravala ses pensées, comme par peur qu’on puisse les détecter, puis s’éclaircit la voix d’une petite gorgée de vin.

- Pour ma part, je suis prêtresse de la Dame féconde, de la Mulhorande. J’ai du faire le voyage jusqu’ici pour mon clergé; les marchandises du convoie sont volées à même les greniers de mon Empire. Je devais donc escorter les marchands pour voir jusqu’ou ils iraient… Mais ma déesse a su me prévenir d’un éventuel danger, j’ai donc quitté la nuit-même pour me retrouvé ici. Et pour sortir d’ici ensemble, je doute que l’idée soit bonne. Si je quitte la région, c’est pour retourner à Skuld, sur les terres saintes de la Mulhorande, et je ne veux pas reprendre le chemin vers l’Anauroch. Nous avons des destinations différentes, je crois. Ou devez-vous aller?

Giulia repris la parole après Nephis, pour lui répondre.
-" Vous savez, je suis libre comme le vent ! Je n'ai pas de destination spécifique pour le moment.
Nous devons voir tous ensemble comment faire pour sortir vivant de cette région, après chacun fera ce que bon lui semble.
Personnellement, mon rendez-vous à sundabar est tombé à l'eau, tout comme moi ce matin alors que l'orque essayait de m'attraper."

Giulia s'arrêta quelques instants, rigolant de la comparaison qu'elle venait de faire.
¤ Ralala que je suis drôle quand je m'y mets... "Tombée à l'eau" ... bien joué giulia ¤

Après cette parenthèse si singulière, la roublarde repris son sérieux, elle se sentit seule mais elle avait l'habitude.

Valcor avait écouté tout le monde sans plus d’enthousiasme. La pogne de Irvag lui avait endolori légèrement le bras certes mais ce n’était pas cela qui allait impressionner Valcor.
¤Pour qui se prend ce gros tas de muscles ? Il m’a aidé certes mais cela ne lui donne aucun droit sur moi. ¤

Valcor décida donc de se rassoire. Il n’avait nullement envie de dévoiler ces ambitions pour le moment. Ce qu’il l’importait était de sortir de cette maudite forêt vivant.
-Et bien d’acore alors, essayons de trouver le moyen de sortir de cette maudite plaine. Mais je suis d’accord avec la prêtresse pour dire que nos chemins se sépareront après.

Valcor n’avait cependant aucun but dans la vie à part bien sur le POUVOIR.
¤Et bien voyons donc comment va se tramer cette discussion.¤

Valcor, utilise un correcteur ou relis-toi, l'ami. Parceque des fois
J'ai modifié mais je le précise parceque pour certains ce n'était peut-être pas clair vous n'êtes pas dans une forêt mais dans une vaste plaine sans arbres quasiment .

Narration
Les pas pesants du grand illuskien annoncèrent son retour avant que les convives ne le voient arrivé chargé d’une bouteille en terre cuite qu’il déboucha une fois à hauteur de la table. Demandant d’un geste à chacun s’il souhaitait goûter du breuvage de feu, Irvag se remplit après son godet et reprit sa place sur sa chaise, non sans jeter un regard de reproche à Valcor. Néanmoins la froide colère qui l’agitait précédemment semblait avoir disparue.
- Bien je ne sais ce que vous avez décidé mais il me paraît clair que vous ne pouvez repartir chacun d’où vous venez sans recourir à une forme d’entraide quelconque que vous le vouliez ou non. Le sort vous a jeté ici dans ces terres hostiles mais c’est votre intelligence et votre sagesse qui devra vous en sortir. Les plaines gelées de la région sont pleines des cadavres de ceux qui se croyaient plus fort que la nature elle-même et qui s’aventurèrent ainsi à l’aveuglette.
Il s’adressa à la jeune et jolie mulane en premier, puis en revint rapidement à parler à sa petite assemblée."Dame, vous me parliez d’avoir traverser le grand désert de l’Est et, bien que je ne sache pas de quelle contrée vous provenez au-delà de ces territoires arides, je sais par contre que vous n’aurez aucun moyen d’y rentrer seule en vie. Pour les autres, cette région est frontalière en ce qui concerne les terres dites civilisées. Plus u Nord vous ne trouverez que les citadelles de nains peu accueillants qui bordent les contreforts du Toit du Monde. Au Sud vous ne pourriez gagner la haute forêt qu’au prix de traverser les dangereuses Montagnes Nétheres. Votre seule chance est de gagner l’Ouest jusqu’à Sundabar où vous pourrez alors échafauder un plan avec des éléments plus positifs."

Il laissa passer un blanc avant de rajouter :
"Vos histoires sont quand même étranges et peu communes quand j’y pense… Malgré vos origines clairement différentes vous vous retrouvez dans une galère similaire en un lieu vaste et isolé de tout."

Giulia accepta de boire le tord-boyaux proposé par Irvag, elle adorait goûté à tous ces alcools locaux,
même si parfois ils provoquaient chez elle des effets secondaires étranges.
Elle bu le godet cul sec et s'adressa au géant.

-" Je pense que tout le monde ici commence à se faire à l'idée de rejoindre l'Ouest, ensemble. Malgré nos caractères et nos histoires différentes, nous avons en commun une chose : nous souhaitons vivre encore un peu."

¤ Au moins jusqu'à la prochaine cabriole ¤

" Par contre, il nous faudra un maximum d'informations pour pouvoir préparer au mieux notre voyage et éviter les déconvenues."

La roublarde tendit à nouveau son godet, espérant qu'Irvag lui redonnera une petite rincette de son breuvage.

Valcor accepta avec plaisir le tord-boyaux d’Irvag. Il adorait ça.
¤Hum…quel breuvage exquis. A les douces tavernes de mon enfance quelles souvenir chaleureux…¤

-Je suis tout à fait d’accord avec vous pour faire chemin ensemble. Du moins jusqu’à que le danger soit derrière notre dos.

Valcor venait de retrouver sa joyeuse humeur et cela ne lui déplaisait pas.

-Bien vu que nous allons voyager certainement ensemble, mieux vos que nous nous entendions le plus possible. Pour mieux me présenter, je me nome donc Valcor’Darche et j’étais donc partit pour Algornar. Je viens de la ville de Tezir qui se situe sur les côtes des dragons.

Valcor venait de finir son verre et tout comme la demi-elfe, il tendit son verre à Irvag pour être resservie.
-J’espère en tout cas que nous nous entendrons le mieux possible.

Il regardait maintenant Irvag pour le supplier de le resservir.