Vieux Delzoun - Région de la Fourche, Sale embrouille

La roublarde ne changea pas d'avis une seule seconde, ils avaient déjà perdu trop de temps à réfléchir et il fallait agir. Elle n'avait surement pas choisi le meilleur chemin, l'odeur nauséabonde se promenait dans toute l'ame de la roublarde. Ce genre de souvenir olfactif qui vous marque pour un bon moment et qui vous fais rigoler pendant les soirées arrosées dans les tavernes. Mais cela faisait bien longtemps que Giulia n'avait pas fais la fête et elle pensa un instant à la fête de la cabriole qu'elle louperait surement vu les événements qui s'enchainaient.
La semi-elfe se tourna vers Celestia, le regard encore pleins de malice, en imaginant cette fête si inoubliable.

"Mais ne t'inquietes pas Celest, je ne vous oublie pas, mais nous devons avancer, tu le sais bien. Alors allons y maintenant !"

La roublarde continua d'avancer tout en examinant calmement les murs et parois du couloir, un piège mortel pouvant être dissimulé.

Test de Fouille de Giulia 13(Dé)+8 = 21 >< DD ? : Réussite
Test de Détection de Célestia 15(Dé)+8 = 23 >< DD ? : Réussite

Narration MD

amon acquiesça, attestant qu'il était prêt, et les deux gros-bras de Galanodel et Dragan suivirent Giulia à quelques pas de distance. Ils ne voyaient pas très loin, du fait de la faible luminosité de la torche magique. Heureusement, Célestia vint aux côtés de la jeune demi-elfe, éclairant loin devant grâce à sa lanterne à capote. Giulia avait une assez bonne vision pour voir à plus de trente pas. Kran, hache à la main, devançait de peu le blessé et ses deux porteurs afin de les protéger.

- T'as raison, faut rester grouper, Célestia ! lui lança t-il avec une tape sur l'épaule, alors qu'elle passait à côté de lui.

Le problème était donc réglé. Était-ce le bon choix pour autant ? Seule la suite le dirait...
Giulia avança donc le plus prudemment possible, observant avec attention chaque pan de mur, ainsi que les dalles qui pouvaient se révéler traîtresses. Célestia quant à elle, scrutait le plafond avec vigilance, sans doute afin d'y déceler d'éventuelles autres araignées. Il n'y avait apparemment rien de dangereux, et tous purent les suivre sans problème. Les deux jeunes femmes furent cependant encore une fois étonnées par la propreté des lieux. A part une fine couche de poussière sur le sol, tout était impeccable. Cette poussière permit d'ailleurs à la jolie roublarde de découvrir un détail important : des traces de pas. Il y en avait plusieurs, certaines plus ou moins anciennes, au vu des différentes épaisseurs de saleté qui les recouvrait. Les plus récentes étaient celles de pieds plutôt grands et griffus. C'étaient sans nul doute des créatures bipèdes.

L'odeur de charogne se faisait de plus en plus forte, et inévitablement, les aventuriers finirent par en découvrir la source. Une forme humanoïde était étendue sur le sol, inerte et fort malodorante. Ils durent se boucher les narines pour ne pas avoir à supporter ces insupportables effluves. En s'approchant plus, ils constatèrent qu'il s'agissait d'une bien étrange créature : plus petite qu'un homme, un corps de lézard ou de serpent, et quatre petits membres qui eux, étaient très humains. Sa tête était celle d'un reptile antique, aux longues dents jaunes et acérées. Sa peau écailleuse tirait sur le gris et le marron. Et surtout, il avait été en partie dévoré : de larges déchirures dans sa chair laissaient entrevoir ses côtes, et sa queue était sectionnée à mi-chemin. Autour d'elle, le sol était rougeâtre, et des insectes rampaient ou volaient autour.

ue de choses étranges se trouvaient dans ce bâtiment. L'absence d'arachnide au dessus de leur tête la rassura. Au moins il n'y avait pas mauvaises surprises à avoir de ce côté. L'état du corps devant eux et l'odeur que Célestia prit pour celle d'un corps putréfié ne fut pas rassurant pour autant. Cette créature avait été blessée et même peut-être tuée par quelque chose qui l'avait chassée mais n'avait prit la peine de terminer son repas. Elle observa cette forme reptilienne, cherchant une marque ou un symbole sur son corps. Elle réfléchit en même temps sur la cause et l'auteur de la mort du gros lézard.

¤Alors qu'est-ce qu'on a là ? Etait-ce un explorateur ou vivait-il ici ? Et surtout comment s'est-il fait tuer et par qui ? Et pourquoi avoir coupé sa queue ? Cela signifierait également que son assassin était armé d'une arme tranchante. A moins qu'il ne s'agisse du même genre de créatures qu'on a du affronter hier.¤

Elle observa aussi les environs immédiat pour voir si quelque chose d'autre aurait pu causer ce qu'ils voyaient tous devant eux. Dans le doute elle préféra demander à l'experte du groupe dans ce domaine.

"(commun) Giulia est-ce qu'un piège aurait pu causer de tels dégâts ? Sinon cela veut dire que nous ne sommes pas seuls ici. Cela explique aussi pourquoi les autres ne sont entrés avec nous. Il va falloir redoubler de vigilance. J'ai bien peur que les araignées de tout à l'heure n'ont été que des détails à côtés de ce qui nous attend. Parce que ce n'est pas elles qui ont causé cela, j'en suis pratiquement certaine."

Elle regarda où pouvait mener les traces qui se trouvaient autour du corps. Il suffisait de suivre la poussière qui avait été modifiée par le passage de quelqu'un ou de quelque chose avant que leur groupe n'altère ce précieux renseignements. Elle examina également si les traces étaient celles d'empreintes naturelles ou causées par des pieds bottés.

Jet d'Intelligence de Giulia 9(Dé)+2 = 11 >< DD ? : Réussite
Jet de Fouille de Célestia 12(Dé)+1 = 13 >< DD ? : Réussite partielle

Narration MD

iulia s'accroupit -non sans un certain dégoût- à côté de la bestiole en putréfaction pour l'examiner du bout de la dague. Pendant ce temps, Célestia observait les traces au sol, qui pouvaient probablement révéler bien des secrets. Les autres oscillaient entre crainte et perplexité, devant cette étrange créature reptilienne qui ne ressemblait à rien de connu.
Galanodel cependant, regarda la chose inerte avec plus d'attention, fronçant les sourcils comme s'il cherchait à se remémorer une connaissance enfouie. Avec les lumières vacillantes autour d'eux, son expression mystérieuse donnait un air bizarre à cet homme. Il ne faisait partie du groupe que depuis quelques minutes encore, et ils ne savaient pas ce qu'il faisait précisément par ici...

- Cette créature... Des espèces d'hommes-lézard bipèdes, il y en a de semblables dans les Jungles de Chult, au sud du Calimshan... Je ne savais pas qu'on en trouvait aussi par ici. Ils ne sont pas très intelligents, du peu que j'en sache, mais parfois ils ont des armes.

Sa voix au fort accent du Sud était volontairement atténuée, et il jetait fréquemment des coups d'œil vers le prolongement du couloir.
Célestia regarda les traces sur un périmètre assez large. Elle ne trouva pas de traces de bottes, ou autres pieds chaussés. En revanche, des pieds reptiliens et griffus, il y en avait à la pelle. Couverts de couches de poussières plus épaisses, donc plus anciennes, d'autres empreintes étaient discernables. Mais on ne saurait dire par qui ou quoi elles avaient été laissés, car trop effacées, et trop nombreuses. A un certain moment, cet endroit devait être encore fréquenté.
Mais surtout, la moniale découvrit une longue trace, comme celle d'un sac ou d'un corps qu'on aurait traîné vers la suite du corridor, dans les ténèbres. Elle était assez récente, comme les traces reptiliennes, et en l'analysant de près ou pouvait remarquer un fine traînée de sang sec qui l'accompagnait...

Puis, la roublarde demi-elfe finit par rendre son verdict.

- Non, aucun doute, ça n'est pas un piège... et c'est pas les araignées non plus. Plutôt une très grosse bête, avec une très très grosse mâchoire, et des dents... énormes ! Notre pauvre lézard a dû se faire bouffer en moins de deux, c'est pas comme s'il avait été grignoté longtemps. Elle désigna les flancs de la créature. « Regardez, là, on voit encore les traces des dents, et ça a été arraché d'un coup... Berk. »

Dragan dégaina sa fine lame, et s'avança lentement, mais bravement, dans le couloir obscur. Il s'arrêta cependant avant de se retrouver dans le noir complet.

- Par Ilmater, cet endroit est peuplé par les créatures les plus immondes ! lança t-il. « Je sens que nous allons passer ici la pire nuit de notre vie... »

Devant, le silence était complet, pesant même. L'odeur de pourri accentuant la lourdeur de l'atmosphère. Et là dessus, au fond de ce couloir se terrait peut-être un monstre énorme, conscient de leur dérangeante présence...

- On ferait mieux de faire demi-tour, lâcha Mamon d'une voix faible. « On va droit au suicide par ici... »

- Mais non, insista Giulia. « De toute façon, vous croyez que de l'autre côté on trouvera une joyeuse taverne avec des danseuses et de la bière à flots ? Ca sera la même chose, alors autant avancer, il faut qu'on trouve vite la sortie de ce trou puant ! »

a réponse de Giulia fit presque sourire Célestia. Trouver une sortie alors que la réponse semblait évidente. Ils venaient de passer l'entrée qui d'après la difficulté pour la franchir, ne pouvait être que certainement unique. Mais l'heure n'était pas venue de plomber le moral de tous qui n'était déjà pas très bon. Et puis comme l'avait fait remarquer Giulia il fallait avancer. Célestia avait besoin de connaître les raisons qui pouvait pousser un lézard humanoïde venant de la zone sud de Faerün à se retrouver mort, ici dans le nord du continent. Des questions sans réponses surgissaient dans la tête de la moinesse.

¤Combien sont-ils ? Que venaient-ils faire par ici, si loin de chez eux ? Qu'allons nous donc découvrir dans ce qui ressemble de plus en plus à un temple ?¤

"(commun) Du sud vous avez dit n'est-ce pas ? Alors leur présence mérite une enquête pour le compte de la compagnie. Je sens qu'ils ne sont pas venus pour une visite de courtoisie. Décidément ces lézard marcheurs, peuvent représenter une menace aux marches et pour nous. Cela ne fera que rallonger la liste des inquiétudes que nous donne cet endroit."

Seuls quelques membres de leur groupe semblaient prendre pleinement conscience de cet état de faits. Mais peut-être que leur salut viendra de cette insouciance Elle se rapprocha de l'homme et de la femme de tête tout en cherchant à percer les ténèbres avec sa lanterne. Elle tendit aussi l'oreille afin d'entendre n'importe quels bruits inhabituels.

Jet de Connaissance (Mystères) de Galanodel 3(Dé)+6 = 9 : Echec

Narration MD

a roublarde se leva et regarda vers le prolongement du couloir, pendant que Dragan, Galanodel, Kran et Mamon s'approchaient doucement pour ne pas faire trop de bruit. De manière générale, le groupe était plutôt discret : malgré sa cotte de mailles, le paladin était leste et maîtrisait bien ses mouvements, produisant un faible cliquetis métallique. Le barbare, lui, avait le pas lourd, mais son armure était légère. Les autres portaient du cuir ou de simples vêtements, et leur bardas restait raisonnable. Cette discrétion serait sans doute un atout important pour parcourir ces couloirs sombres et fort mal fréquentés…

- Le couloir tourne à droite à une vingtaine de mètres, souffla la jolie demi-elfe. « Mais y’a pas de bruits. »

En effet, Célestia n’entendait rien, si ce n’était son cœur qui battait toujours fort dans sa poitrine. Quelques secondes passèrent ainsi, le temps suffisant pour que chacun soit sûr que le silence était complet. Le prêtre d'Azouth fut le premier à le briser.

- Oui, du sud. Mais on en trouve peut-être ailleurs, je ne saurais dire... Il n'avait pas l'air très calé sur le sujet. Il maintenait son air réflexif depuis quelques temps, mais finit par secouer la tête comme pour chasser des idées sombres. Galanodel esquissa quelques pas vers l'avant, et le mouvement fut bientôt suivi par les autres membres du groupe. Visiblement, la tendance n'était pas au renoncement.
Giulia prit de nouveau la tête du groupe, avançant lentement pour bien observer le sol, le mur et le plafond. Lorsque celle-ci arriva au niveau du fameux coude, elle se colla au mur du côté intérieur, et jeta un coup d’œil furtif dans le couloir qui partait à droite. Célestia s’approcha avec sa lanterne pour qu’elle y voie plus clair, et elle fit signe d’avancer. Entre la salle d’où ils venaient et l’angle du couloir, ils avaient parcouru tout de même près d’une quarantaine de mètres.
Ils avancèrent encore sur une quinzaine avant de tomber sur un escalier de pierre qui montait sur la droite, tandis que le couloir s’étendait encore plus loin. Cet escalier était plutôt abrupt, et des pierres de différentes tailles s’étaient amoncelées à sa base. Certaines faces de quelques cailloux étaient plates, ce qui signifiait sans doute que c’était un pan de mur qui s’était effondré, plus haut.
Alors qu’ils réfléchissaient sur le chemin à prendre, un bruit provenant des marches les surpris ; les aventuriers retinrent leur souffle en se préparant au pire. Mais ce n’était qu’un gravas ; ils ne le virent pas, mais à l’oreille, ce ne pouvait être autre chose.

- Il y a quelque chose là haut… dit Dragan, dont la voix ne trahissait aucune crainte. Il avait troqué sa place de porteur de Mamon avec le barbare. « Allons voir. Surveillez bien nos arrières, quelque chose peut toujours arriver. Galanodel et Kran, restez en bas avec Mamon, d’accord ?»
- Non, intervint le Prêtre de la Nature, ça va mieux, je peux me tenir debout maintenant. Je monte avec vous.

A ces paroles, Dragan acquiesça et gravit les premières marches, mais Giulia qui n’avait pas froid aux yeux, passa devant lui avec Kran à ses côtés. Toutes les haches, rapières, ou autres épées étaient sorties et n’attendaient qu’un ennemi à trancher. Lentement, ils mirent les degrés derrière eux, jusqu’à arriver à un tas d’éboulis massif. C’était le plafond qui s’était affaissé, provoquant la chute de gros blocs clairs et des bris de pierre. Le passage semblait bloqué, mais en s’approchant, ils découvrirent qu’il y avait un assez large interstice au niveau de la jonction entre le mur droit et ce qui restait du plafond. Une personne menue, comme Célestia, Giulia, ou encore Mamon pouvait s’y glisser en faisait preuve d’agilité, mais pour les autres il fallait élargir le passage en retirant quelques blocs.

- On peut aller voir avec Célestia, chuchota la roublarde qui faisait preuve d’un courage (ou d’une inconscience) remarquable. Elle se tourna vers la moniale. « Je préfère ne pas y aller toute seule… Mamon est pas en état, et mieux vaut éviter de faire du bruit en déplaçant ces gros cailloux. »

a proposition de Giulia était assez censée pour une fois, ce qui surpris presque l'adepte du Vigilant. En effet, approcher le plus discrètement possible pour voir sans être vu était complètement fidèle à ses principes et ses enseignements. Elle n'avait pas la grâce des elfes ni leur discrétion naturelle, mais ses années à étudier au monastère ne devaient pas rester sans lendemain. Elle commença à se préparer tout en acquiesçant d'un hochement de tête en direction de la sang elfique. Pour commencer elle diminua fortement la lumière émise par sa lanterne en abaissant le cache. Puis elle se concentra sur le parcours qui se trouvait devant elle. Elle en étudia rapidement les obstacles éventuels, cherchant les pièges qui pourraient trahir leurs présences à d'éventuels inconnus et peut-être ennemis. Elle ne savait que trop bien ce que pouvait coûter un échec de leur part. Elle repensa au cadavre, juste en dehors de ce bâtiment. Elle repensa à l'homme sanglier qu'ils avaient affront, elle lui semblait une éternité maintenant. Elle fit le vide dans son esprit pour ne se consacrer qu'aux évènements et aux actions qu'elle allait devoir entreprendre. Ce n'était pas le moment pour que des souvenirs aussi douloureux soient-ils, viennent la troubler et les mettre en péril. Elle fit signe à Giulia qu'elle était fin prête et commença à gravir les escaliers. Telle une chatte guettant sa proie elle s'avança aussi furtivement qu'elle le pouvait en direction de l'ouverture tous ses sens aux aguets et en action, cherchant du regard le moindre indice de danger.

¤Je serai invisible comme l'ombre dans la nuit. Les yeux de mes ennemis glisseront sur moi comme la glace sur le sol. Ils ne me verront pas, ils ne m'entendront pas. Je serai feuille parmi les feuilles. Je serai un arbre parmi la forêt.¤

Tout en se récitant sa lithanie, elle pensa que la traque était lancée. Seulement restait à savoir qui était le chasseur et qui était la proie.

discrétion, déplacement silencieux en actif et détection et perception auditive en passif

Test de Déplacement silencieux de Giulia 3(Dé)+6 = 9 >< DD ? : ?
Test de Discrétion de Giulia 2(Dé)+5 = 7 >< DD ? : ?
Test de Déplacement silencieux de Célestia 5(Dé)+7 = 12 >< DD ? : ?
Test de Discrétion de Célestia 5(Dé)+7 = 12 >< DD ? : ?
Test de Perception auditive de Giulia 20(Dé)+5 = 25 >< DD ? : Réussite.
Test de Détection de Giulia 12(Dé)+6 = 18 >< DD ? : Echec.
Test de Perception auditive de Célestia 6(Dé)+8 = 14 >< DD ? : Echec.
Test de Détection de Célestia 4(Dé)+8 = 12 >< DD ? : Echec.

Narration MD

es deux jeunes aventurières escaladèrent prudemment les éboulis, Giulia la première. La tâche était ardue, car il fallait éviter de faire rouler trop de gravas pour ne pas faire de bruit. La roublarde comme la moniale s'en acquittaient cependant bien, et rapidement, Giulia put glisser la tête d'en l'ouverture, avant d'y pénétrer complètement grâce à quelques contorsions. Lorsque ses pieds eurent disparu derrière les pierres, Célestia s'engagea à son tour. Le passage était vraiment étroit, et long d'environ un mètre, aussi eut-elle quelque peine à en sortir. Elle dut passer la lanterne à la semi-elfe pour éviter de la renverser et de se brûler. Mais alors qu'elle commençait à descendre le tas de pierre vers l'escalier qui continuait à monter, Giulia perdit quelque peu l'équilibre et faillit tomber la tête contre les marches. Heureusement, elle parvint à se tenir à temps au mur, mais la lanterne le heurta dans un bruit décuplé par le silence des lieux.
Retenant leur souffle, elles attendirent que l'écho du choque se dissipe, guettant le moindre bruissement, souffle, ou autre grognement provenant du haut des marches. Mais il régnait toujours un silence de mort. Du moins, c'était ce que croyait Célestia...

- J'ai entendu quelque chose, lui chuchota l'autre qui se tenait à ses côtés, appuyée contre le mur. « Quelque chose… qu’on glisse par terre. »

Ses yeux se fixèrent instinctivement sur le sol, et elle s’accroupit pour mieux scruter les marches. Célestia pendant ce temps, guettait le haut des escaliers. Très vite, Giulia lui tapota la jambe pour attirer son attention. Son doigt pointé sur le sol, désignait une trace d’un rouge terni, semblable à celle du couloir. Un cadavre aurait donc été traîné jusqu’en haut de ces marches ?
De plus en plus nerveuses, les deux femmes se remirent à monter, lentement, calmement. Le bruit quasiment imperceptible de leur pieds se posant sur la roche et leur souffle mesuré était tout ce qu’elles percevaient. Après quelques pas seulement, Célestia vit que les murs, comme les marches, cessaient à une douzaine de mètres, l’escalier donnant certainement sur une salle. L’autre l’avait sûrement déjà vu bien avant, mais n’avait pas jugé utile de l’en avertir. Prudente, elle sortit son arc qu’elle portait jusque là dans son dos, et encocha une flèche. Côte à côte, elles finirent par arriver à hauteur de l’ouverture. Leur cœur battait la chamade dans leur poitrine, mais leur courage et leur détermination restaient indéfectibles. Après un rapide signe de tête, elles jetèrent avec la plus grande réserve un œil dans la pièce qui achevait les marches.

A une bonne dizaine de mètres, Célestia distingua deux autels massifs situés l’un en face de l’autre, l’un à droite et l’autre à gauche, en biais par rapport à l’escalier. Giulia l’informa de la présence d’un troisième, un peu plus loin et lui, face à l’escalier. Le mur opposé était trop éloigné pour qu’elles le vissent avec la lueur affaiblie de la lanterne, mais à voir la courbure des parois dans leur champ de visions, cette salle était circulaire. Le plafond était lui aussi trop élevé, mais de nombreuses et larges racines en descendaient, certaines arrivant à moins de trois mètres du sol. Il y en avait surtout au centre de la pièce, où elles formaient un véritable jungle suspendue.
Mais de monstre… nulle trace. Le sol était dégagé, si ce n’était de quelques tas de pierres, de débris ou autres saletés trop insignifiants pour dissimuler quoi que ce fût.

Quelques pas dans la salle les rapprochèrent du centre, et la peur s’accroissait d’un cran à chaque enjambée. Tout à coup, une voix s’éleva. Une voix, ou plutôt un murmure sifflant qui semblait venir de partout à la voix. D’abord, elles ne comprirent pas ce qu’elle disait, puis tout à coup, les paroles eurent un sens pour les deux jeunes femmes.

- [Commun] Qui est là ?

Comme terrorisée, Giulia ne dit rien, regardant les autels, les lianes, et les ténèbres de l’autre côté de la salle avec des yeux grands ouverts et affolés. Mais rien n'y était visible, pas une forme distincte ou un mouvement ne s'y discernait.

omber de troll en dragon. Jamais expression n'avait autant poursuivit Célestia depuis qu'elle avait rencontré ses compagnons. Elle ne se souvenait plus où elle avait entendu ce proverbe, ni de son auteur. Tout ce qu'elle constatait, c'est qu'il semblait se vérifier à chaque instant et à chaque moment où Giulia était dans les parages. Il y a avait tout de même une bonne nouvelle lorsque le son de la voix retenti. Elles n'étaient pas les seules occupantes de ce lieu. La mauvaise était qu'elles ignoraient tout des intentions de son propriétaire. Giulia semblait comme pétrifié, tel un voleur venant de se faire prendre la main dans le sac. Elle décida donc d'agir. Comme elles étaient repérées, il était inutile de chercher à se faire discrète. De plus il fallait bien voir à qui elles avaient à faire. Elle décida donc de relever le cache de sa lampe pour que le maximum de lumière puisse jaillir. Ceci fait elle balaya les environs cherchant leur interlocuteur mystérieux et visiblement curieux. Elle réfléchit rapidement puis lui donna une réponse certes vraie mais incomplète.

"(commun)Nous sommes des voyageuses égarées ayant été forcées d'entrer en ce lieu. A qui parlons-nous en ce moment ?"

Célestia se voulait volontairement peu précise et même très évasive quant à ses réponses aux questions qu'on lui posait. Après tout le vigilant n'enseignait-il pas de toujours se montrer prudent face à l'inconnu ?

Test de Détection de Giulia 11(Dé)+6 = 17 >< DD ? : Échec.
Test de Détection de Célestia 18(Dé)+8 = 26 >< DD ? : Réussite.

Narration MD

a lueur de la lanterne parvint jusqu'au fond de la salle, qui était effectivement circulaire, d'un diamètre de plus d'une vingtaine de mètres. Sur les murs grimpaient -ou plutôt descendaient- des racines plus ou moins épaisses s'aggripant, pénétrant dans chaque fissure, chaque interstice entre les blocs de pierre. Mais à part ces trois autels qui faisaient presque deux fois la longueur d'un homme, la pièce était vide. Peut-être la créature se cachait-elle derrière un de trois édifices rocheux ?

Un sifflement dont la source était toujours aussi introuvable s'éleva de nouveau.

- Shhhhhhsssssssss... [Commun] Voyageuses...

Le silence, lourd et oppressant, retomba. Alors, un mouvement dans son champ de vision attira le regard de Célestia, qui leva les yeux vers l'enchevêtrement de lianes. Certaines d'entre elles oscillaient nettement -Giulia n'avait cependant pas remarqué ce détail- mais surtout, là où elles étaient les plus denses, la jeune femme distinguait nettement une forme assez massive et inquiétante qui y était accrochée. Elles n'étaient pas en dessous, mais à environ six pas de cette amas de racines et de la chose qui s'y terrait. Célestia ne pouvait pas vraiment savoir de quoi il s'agissait, mais c'était sans nul doute plus grand qu'un homme. A la façon dont la chose c'était dissimulée dans cette masse végétale, c'était un vrai coup de chance qu'elle eût pu l'apercevoir.

- Avez-vous vu ësjruo ? s'enquit la chose. Les deux aventurières perçurent le nom donné d'une manière étrange, comme s'il avait été dit dans une autre langue. D'ailleurs, elles n'étaient même pas certaines d'avoir bien entendu. De toute manière, ce nom ne leur disait absolument rien.

La demi-elfe regardait toujours aux alentours d'un air tétanisé. Elle fit quelques pas sur la gauche avant de revenir, pour vérifier qu'il n'y eût rien derrière cet autel.

- J'ai peur, avoua t-elle à Célestia dans un souffle. « On ferait mieux de partir... »