Retour à l'auberge., Une bonne nuit de repos en perspective.

MJ
Un homme fort à la barbe noire bien fournie mais grisonnante autour du menton avait remplacé l'halfelin jovial qu'il avait vu en arrivant dans ce village. Il portait un tablier tout tacher de graisse et sans doute de ce qui devait être de la farine de blé car cette homme devait avoir fait du pain, les narines du nain ne pouvaient absolument pas lui faire défaut sur ce coup là... Il discutait avec deux hommes les gratifiants souvent d'un hochement de tête compatissant à leur malheur et au faite que leur ronde de nuit n'avait pas été de tout repos avec ce temps à ne pas faire dormir un chien dehors. Mjöllnir s'approcha et demanda ce qu'il avait à demander...

- Des chambres on en a monsieur, nous n'en avons que quatre d'occupées sur les dix de l'auberge du Cerf et vous m'avez l'air d'en avoir sérieusement besoin... Laissez vos affaires à sécher sur ce tabouret, les chambres restantes sont dépourvues de cheminée, je les mettrai en cuisine et vous les récupérerez sèches demain... Pour tout cela il vous en coûtera cinq lunes d'argent. Les portes des chambres libres sont ouvertes si vous n'avez pas de consignes particulières pour ce soir ou pour demain vous pouvez monter par cet escalier.

- Comme vous dites! Lui répondit le nain en baillant, sa large main encore trop petite pour couvrir le gouffre de sa bouche grande ouverte. Il détacha son manteau et d’une secousse d’épaule le fit glisser dans son dos, s’en saisit et l’étendit avec soin sur le tabouret. Quelques secondes plus tard, il était rejoint par une tunique détrempée, une paire de bottes et tout ce que le moine avait d’humide sur lui, le laissant en chausses. N’eut-il eu le temps de sécher en profondeur chez le devin qu’il se serait trouvé nu sur le parquet de la salle commune.

Entrouvrant sa bourse, il prit les cinq pièces d’argent demandées qu’il tendit, un sourire aux lèvres, à l’aubergiste. "Une Elfe bleutée dort dans l’une de vos chambres, pourriez-vous demander qu’on me réveille quand vous la voyez? Et... cette bonne odeur ne trompe pas, je déjeunerai ici demain matin."

Il s’étendit encore, dans une posture étrange, faisant craquer ses articulations endolories de la nuque aux chevilles. S’excusant pour ces bruits qui auraient pu incommoder ses hôtes d’un sourire penaud, il les salua une dernière fois. "Je vous souhaite la bonne nuit messieurs! A demain!"

Il saisit finalement ses affaires et entreprit, en dernière escalade de la journée, la montée de l’escalier menant aux chambres desquelles s’échappaient le bruit incontestable d’un ronflement. ¤Si ça s’trouve c’est Stor qui de tous est le plus gros ronfleurs...¤ Il se glissa par la dernière porte du corridor ouvrant sur une chambre simple dépourvue de fenêtre, déposa avec soin ses affaires dans un coin, et s’allongea enfin. A peine eut-il fermé les yeux qu’il plongea dans un profond sommeil sans rêve.

MJ
Le réveil fut tardif pour tous les aventuriers, l'heure du petit-déjeuner était déjà passé depuis longtemps et celui du déjeuné aurait sans doute passé à la trappe également comme dise les voleurs à Luscan si le vent violent qui soufflait depuis deux semaines sur les Marches ne s'était pas déchaîné en cette de matinée pour les faire sortir du lit faisant sifflé le toit du Cerf siffleur ce qui aurait pu être un euphémisme amusant si on avait pas eu l'impression que ce dernier eusse pu se décrocher à n'importe quel moment. Il faisait froid dans la chambre malgré les conduits de cheminée qui traversaient derrière les murs de leurs chambres respectives. Ylinya avait été la plus matinale des couches-tard et son sommeil avait été des plus réparateurs, le bain tiède qu'elle avait pris y était sans doute pour quelque chose. L'appel de la mer aggravé par la mort de ses compagnons lui laissaient tout de même un noeud au ventre qu'elle aurait du mal à faire passer. Mais tout cela, elle le savait, cela faisait maintenant longtemps qu'elle vivait avec ce mal être et cette mélancolie matinale.

Dans l'autre chambre Stor se réveilla en premier, le grand dadet à côté de lui avait tiré les couvertures pendant toute une partie de la nuit et il avait eu bien du mal à récupérer le moindre bout de fourrure du tigre rouge. Pour Absurbanipal la nuit avait été agité un ronfleur avait sévi et ce n'était pas lui, ni quelconque autre nain qui se serait caché sous le lit. Les deux aventuriers étaient donc tout juste reposé, l'alcool ingurgité n'avait pas aidé à effectuer un sommeil de marmotte même s'ils étaient restés tard dans leur lit. L'essentiel était d'être reposé et de ne pas avoir mal au crâne.

Mjöllnir se réveilla lorsque le soleil fut au zénith, se ne fut pas ce dernier qui le poussa hors du lit car sa chambre était dénuée de fenêtre et même du plus petit oeil de boeuf comme celle de ses compagnons d'ailleurs. De plus avec sa fatigue, il n'avait même pas entendu le vent... C'est plutôt l'odeur de viande qui lui chatouillait les narines qui le sortit du sommeil. Du sanglier! Le nain pouvait le parier et mettre sa main à couper si ce n'était pas cela!

linya avait finalement passé une nuit sans rêves. Ou tout du moins ne s'en souvenait-elle pas. La fatigue, très certainement, lui avait permis de se reposer physiquement, mettant son mental sous clé. Elle se leva, doucement, afin de ne pas réveiller Embrun... S'étirant elle regarda d'un oeil un peu triste sa baignoire désormais glaciale. Alors qu'elle se réajustait elle songeait à nouveau à ce qu'il s'était passé la veille. Etrangement, malgré ces évènements dramatiques elle sentait qu'elle avait appris, sur la vie, sur elle ainsi que sur sa vocation. En sorte, la vie était faite ainsi que de toute chose naissait un enseignement dont on se forgeait une expérience personnelle. Certes elle n'en était pas plus forte et glorieuse mais certaines choses avaient changé... Elle pria Sylvanus, le remerciant et espérant une journée riche mais heureuse. ¤Qu'on en sache plus au moins... Et si nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins... Nazeroth et Sion doivent être rentrés depuis! Ainsi va la vie, mais je n'ai que trop traîné...¤

La druide finit de se préparer, mettant même son sac au dos, ne sachant s'ils partiraient aujourd'hui ou s'ils étaient destinés à dormir à nouveau à l'auberge. Elle ouvrit sa porte, accueillit par une bouffée alléchante d'odeurs de cuisine. Du sanglier devait les attendre dans la salle commune... Sanglier et cardamome semblait-il. Son ventre se rappela à son esprit, lui signifiant une heure un peu trop tardive pour des aventuriers devant aider un village. Elle prit délicatement Embrun, faisant en sorte de ne pas le réveiller et descendit doucement les escaliers, passant devant une chambre d'où émergeaient des ronflements plutôt impressionnants...

¤Il s'agit au moins d'un de mes compagnons. Hé, hé!¤ C'est avec un grand sourire, plus silencieux qu'un rire, qu'elle arriva dans la salle commune, déjà bien envahie. L'aubergiste avait changé derrière le comptoir mais elle put apercevoir Tirry qui semblait difficilement supporter le bruit des clients, d'ailleurs, ils pourraient tous être de petites souris qu'il aurait eu du mal à son humble avis. Elle le salua de la tête, lui offrant un grand sourire, avant de reprendre son inspection de la pièce. Nulles traces de ses amis, que ce soit Nazeroth ou Sion. Peut-être étaient-ils dans une chambre à se reposer aux aussi?

¤Ce ne serait que justice, après la nuit qu'ils ont du passer sur ce tumulus...¤ Par contre elle aperçut le vieux sage, Simaïus, et Amra, qu'elle s'empressa de rejoindre.

- Bonjour à vous Dame Amra, Maître Simaïus... Je suis désolée que nous vous ayons ainsi fait attendre... J'espère que vous n'avez pas rencontré de difficultés cette nuit? Elle pouvait entendre un groupe d'homme en train de se disputer à grands cris le matériel de secours en provenance de Lunargent. Ylinya sourit, prenant place auprès d'eux. Elle attendrait qu'ils soient au complet afin de commander à manger... Elle se tourna vers la druide pour écouter sa réponse.

MJ
- Nous n'avons pas retrouvé vos amis Ylinya, il n'était plus là où ils auraient du être. En tout cas il n'y avait aucune trace de lutte et les fournitures que vous nous avez amené étaient bien sur la route. Nous pensons qu'ils sont retournés vers Lunargent. Peut-être ont-ils eu peur de quelque chose? Tymora vous les fera peut-être revoir un jour qui sait?

Amra s'adossa contre le mur et contre une superbe tapisserie représentant une chasse au sanglier. Le reste de la décoration de la salle commune était typique d'une région de chasseur, on y trouvait nombres de têtes de cerf, des tentures en peaux d'ours et tigre rouge, des bois de pérytons et d'autres trophées semblables. Trois anciens semblèrent se chamailler l'espace d'un instant mais leurs mécontentement fut étouffé par la vingtaine de personnes présentes qui se disputaient les marchandise amenées. Unddreth, le sergent de garde genasi était au comptoir et discutait avec Julius, lorsque Saernus le rôdeur entra et se joignit à eux deux.

Simaïus fumait encore la pipe et s'évertuait à passer le temps en faisant des ronds de fumée, chose qui n'est amusante qu'un temps pour le comment des mortels mais le devin semblait prendre un malin plaisir à renouveler sans cesse l'expérience. Peut-être pouvait-il également lire dans les ronds de fumée après tout c'était également des des petits nuages pour ceux qui avaient de l'imagination et Simaïus devait en avoir à revendre. Le vieil homme arrivait même à s'extasier devant certaine forme incongrue qu'il arrivait à faire. Il avait l'air absent aujourd'hui, plongé dans son monde et loin de l'agitation de l'auberge, pas étonnant que la plupart des villageois le prennent pour un fou...

cartant le rideau d'une main décidée, Stor pénétra dans la salle commune, derrière lui Absurbanipal descendait les excaliers également. Il était encore tout effaré à l'idée d'avoir pu ainsi rater le petit déjeuner. ¤Pourvu qu'une telle honte ne parvienne pas aux oreilles de mes amis de Lunargent, sinon c'est la disgrâce qui me guette.¤

La nuit avait été fort reposante, nul ronfleur n'ayant eu l’outrecuidance de troubler son sommeil. Les odeurs fort alléchantes qui montaient des cuisines rendirent aussitôt le moral au halfelin. Saluant de façon joviale et enjouée son ami Simaïus, Stor s'inclina cérémonieusement devant Ylinya : "Salut à toi, fille de la terre et des océans, j'espère que la nuit te fut douce et reposante. Pour ma part, je te remercie, j'ai bien dormi, sauf qu'il y a une espèce d'olibrius qui s'est évertué à me piquer toute la couverture. Heureusement que je dors toujours comme un bébé et qu'il en faut beaucoup pour me réveiller. Bonjour à toi également Amra, ton expédition a-t-elle été couronnée du succès qu'elle méritait? As-tu retrouvé les compagnons de nos amis?"

Se mettant à table sans plus de façon, le barde poursuivait la conversation, le prêtre mulhorandi se mit également à table gratifiant tout le monde d'un signe de la main, sans doute n'était-il pas encore très réveillé... "Qu'y a-t-il au menu? Ce n'est pas dans mes habitudes de trop manger, mais en ce moment, je meurs de faim. Ce doit être le temps qui m'ouvre l'appétit. Quand il pleut, je ne sais pas pourquoi, il faut que je mange..."

jöllnir se leva d’un bon, salivant à l’odeur du repas qui se préparait. Il ne se souvenait pas avoir jamais dormi assez que pour se réveiller si tard dans la journée mais n’en ressentait aucune honte tant il se sentait à présent dans une forme telle à renverser une montagne de ses poings. Il fit ses quelques étirements du matin, réveillant son corps d’enchaînements de positions martiales et de coups retenus faisant siffler l’air. Ses affaires l’attendaient, étalées sur le tabouret et la table de la chambre, parfaitement sèches mais déjà refroidie. Elles gardaient un léger fumet de pain qui acheva la volonté du nain dont le ventre semblait le supplier de descendre au plus vite et prendre part au festin qui semblait l’attendre. ¤Personne n’est venu me réveiller, Yli’ dormirait-elle encore?¤

Peu désireux d’abandonner quoi que ce soit à n’importe quel opportun passant par là, il s’habilla rapidement et prit son sac comme s’il eut s’agit d’un colis. Il ne sentait plus la moindre des douleurs qui avaient transi son corps la veille encore, les soins d’Absurbanipal avaient parfaitement fait leur oeuvre. Laissant la porte ouverte pour en signifier la non utilisation, il traversa le couloir, se rendant vite compte que toutes les chambres étaient déjà libérées de même. Ecartant la lourde tenture ouvrant sur la salle commune, il prit un grand bol de ses odeurs mélangées et reconnut en elles, cachées derrière celui du gibier, le parfum des herbes qu’il avait partagé la veille. Ses compagnons étaient déjà attablés. Il reconnut également le genasi qui lui tournait le dos et le rejoint d’un pas décidé.

- Bonjour Unddreth, messieurs. Dame Amra m’a déjà informé du résultat de vos recherches. J’tenais à vous remercier quoi qu’il en soit. Si l’coeur vous en dit, la prochaine tournée est pour moi. Faisant signe à l’aubergiste, trois doigts levés à son intention. Jamais il ne serait dit que Mjöllnir manquerait de reconnaissance, il en faisait un principe inflexible. Il resta un moment près d’eux après lequel il rejoindrait ses compagnons d’aventure et calmerait enfin son ventre presque aussi bavard que Stor.

MJ
Mjöllnir resta un moment avec Saernus, Julius et Unddreth, il acceptèrent son offre et commandèrent chacun quelque chose de différent, le rôdeur aurait apprécié appremment un petit vin liquoreux parfumé de plantes locales et de sève de chênes et de peuplier mais apparemment la dernière bouteille de l'auberge avait été sifflée la veille. Ils se rabattirent sur une bière tout aussi parfumée, une verte d'Arragrath au génépi. Ils discutèrent ensuite un instant de tout et de rien, de problème du bourg, de familles sinistrées et d'orques en déroutes. Apparemment ils étaient plutôt optimistes même si le temps était encore chamboulé aujourd'hui. Après un petit quart d'heure, le nain aperçu Simaïus, lui faire un signe de la main pour l'inviter à les rejoindre...

Simaïus avait éteint sa pipe et se frottait les mains. En attendant que tous soit à table il avait raconté quelques histoire régionale dont celle du fameux monstre du Valfroid, un terrible wendigo. Ou encore l'origine du nom donné à l'auberge que les anciens se plaisent à raconter aux chasseurs venus des grandes villes des Marches et où un cerf était parvenu au cours d'une battue d'une journée complète, à laisser bredouilles même les plus habiles chasseurs du bourg et où le matin suivant, on le retrouva en train de se promener dans le village, en sifflant nonchalemment et en jettant des regards amusés aux chasseurs bouche bée qui s'étaient amassés dans les rues pour le voir passer. Apparemment les trois vieillard, conteurs de leur état, qui haussaient le ton de temps en temps assis prêt de la grande cheminée de pierre, faisait débat sur la véracité du fait que le cerf ait pu faire un clin d'oeil à l'un des chasseurs lors de sa parade...

- Et oui mes amis la discution semble loin d'être close comme vous pouvez le voir... En tout cas depuis ce jour, la bannière de Quaervarr est un cerf fringant sur fond vert mais depuis un moment on évite de les faire flotter de peur quelles ne s'envolent. Ah, mais regardez que voici voilà, à défaut de petit déjeuner je me suis permis de nous commander le déjeuner. C'est une spécialité de l'établissement dont Julius à le secret un rôti de sanglier sous une croûte de noisettes aux pommes et à la badiane avec son accompagnement de choux-fleur et de haricots au beurre. Tirry et Julius arrivèrent avec de quoi dresser une table en quelque seconde tout fut en place et le sanglier arriva fumant et faisant des envieux parmi la foule présente.

on esprit vaquait encore à la réflexion des dernières paroles de Stor, embrumé encore qu'il était de la nuit passée dans la petite chambre au côté de son compagnon halfelin. Certes le repos avait été profitable mais il avait découvert qu’un petit être de taille modeste pouvait engendrer des ronflements tels qu’il lui avait semblé que la toiture elle-même aurait pu en être arrachée.

La pluie, le vent, ce climat ne lui donnait guère de coeur au ventre pour entamer chaque nouvelle journée qui s’offrait à lui. Le renouveau quotidien de son Seigneur n’apparaissait que faiblement en ces contrées, minant son humeur joviale qui lui était d’ordinaire coutumière et ne lui donnait que peu de réconfort dans ses actes de piété matinaux. Ce matin, il avait axé sa prière sur des suppliques concernant la voie qui devait être sienne, même s’il ne doutât pas qu’il fut en cet instant en ce lieu par un simple caprice du destin mais pour satisfaire les exigences divines de son Maître. Il n’avait pas atteint un niveau de clarté et d’éveil suffisant pour comprendre les buts véritables de celui-ci mais il ne perdrait jamais espoir tant qu’il se saurait soutenu par sa puissance incommensurable. Malgré tous ces tourments et afflictions intérieures, Absurbanipal ressentait une joie profonde à avoir pris place dans ce petit groupe sympathique qui s’était spontanément formé pour porter secours aux peuples dans le besoin. Il sourit à Stor dans un acquiescement muet en prenant une bonne tranche de cette viande juteuse face à lui dont il ne connaissait pas la bête de provenance. ¤Sanglier.¤ Nota-t-il pour lui-même.

- Merci, Simaïus. J’aime votre propension et votre talent naturel à narrer des histoires. J’aurai aimé vous connaître plus tôt et vous avoir comme enseignant dans les écoles où j’ai reçu mon instruction religieuse. Certaines matières m’auraient alors semblé moins... rébarbative parfois. Il sourit à l’évocation de ces souvenirs de jeunesse. Il mangea avec appétit quelques instants en silence en écoutant les autres parler. "Humm, délicieux, vraiment délicieux. Mes compliments au cuisinier."

- Partons nous observer les phénomènes dès le repas terminé? Dit-il enfin dans un moment de silence après avoir laissé parler ses compagnons.

ésireux de se rattraper, Stor enfournait d'assez grosses quantités de nourriture. Simaïus regardait faire son ami avec un sourire attendri. Il était toujours effaré lorsqu'il voyait un halfelin manger. Comment un être aussi petit pouvait-il absorber tant de chose? Et surtout, où pouvait-il les dissimuler sur sa personne sans que cela ne se remarque? Ces deux réflexions devaient trotter dans la tête du vieil homme, sans qu'aucune réponse sensée ne vienne mettre un terme à ses interrogations. Horrifié, Stor avait réalisé, qu'en raison de l'heure tardive, ce n'était pas un, mais deux repas qu'il avait sauté - le petit déjeuner et la pause de dix heures. Vexé par cette défaillance, il était décidé à effacer cet affront et semblait vouloir manger l'équivalent des trois repas en une seule fois. Seul le bruit de mastication faisait écho aux histoires contées avec talent par Simaïus mais personne ne se faisait trop d'illusion, le barde finirait bien par arriver à bout du déjeuner et la quiétude de leurs oreilles seraient aussitôt menacée.

- Hum, succulent ce petit en-cas... Affirma Stor, repus, en se frottant le ventre. "Je me sens en pleine forme pour faire une petite promenade digestive maintenant. Dis, Simaïus? Quel est le programme des réjouissances pour aujourd'hui? Je me sens de taille à aller tirer les poils des pattes des deux cents. Quoique... Ca ne doit plus avoir beaucoup de poil sur les gambettes maintenant. A moins que ça pousse aussi sur les os des squelettes... Oh, ça doit être très intéressant à voir ça." Curieux, le barde essayait d'obtenir des informations pour étayer la nouvelle idée qui venait de germer en lui. Avisant Ylinya et Mjöllnir, il les pressa à leur tour de questions. "Dites, vous avez remarqué si leurs jambes étaient velues lorsqu'ils vous ont attaqué dans le tumulus? Ils portaient quoi sur le dos? Ah, j'espère que nous allons pouvoir les voir prochainement..."