Des étrangers à la Maison du Chêne., Absurbanipal, Stor, Ylinya et Mjöllnir

MJ
Etat préjudiciable : Absurbanipal est Epuisé.

Cela faisait plus d'un mois que le prêtre voyageait seul, il se rappelait tout juste les péripéties et le climat rigoureux qui l'avait conduit si loin au nord et mis dans cet état d'épuisement proche de l'évanouissement et de la mort... Il y a deux jours, il c'était décidé à pénétrer dans la sombre forêt qu'il ne connaissait pas et qui allait le priver de la lumière de son dieu pour pouvoir échapper à la terrible morsure du vent glacé et de la tempête. Et depuis ce temps il errait...

Le très jeune prêtre utilisa ses dernières forces pour grimper sur une légère montée à l’abri des grands pins, dans un taillis. De là où il était le mulhorandi remarqua que les grands arbres se faisaient plus rares vers le sud-est. Les taillis avaient pris le dessus, créant une sorte d'allée au milieu de la forêt. Absurbanipal avait découvert un sentier, il n'était pas au nord mais cette fois il fallait mieux reculer, sinon c'était la mort. Grâce à sa volonté et à Horus, il n'était plus perdu, mais encore fallait-il que les habittants qu'il allait rencontrer au bout de ce chemin, s'il y parvenait, ne soient pas des sauvages ou tout simplement hostiles.

Absurbanipal avança, le sentier s'infléchit et grimpa dans le sens de la plus grande pente ; c’était un étroit couloir entre deux rangées de jeunes arbres que le prêtre n'avait jamais vu comme beaucoup de chose d'ailleurs. D’un beau vert clair, les aiguilles rangées serrées qui s'annonçait devant lui le griffait sans cesse au visage mais le maintenait éveillé. On ne voyait rien derrière, les ténèbres enfouissaient ses pas sous cet épais manteau! Il ne pouvait qu'avancer.

es aiguilles de pins écorchaient de plus en plus son visage car il n'avait plus la vivacité nécessaire pour les éviter. Depuis ce long mois progressant au nord il en était venu à se demander comment on pouvait apprécier la froideur de la région. Lui si habitué à la douceur et la quiétude des palais de Mishtan, il se retrouvait errant dans une forêt depuis deux cycles divins.

¤Loué soit Horus-Rê j'ai au moins pensé à emporter un manteau de fourrure avant de partir dans cette folle expédition¤ Il souriait à son évocation de sa divinité tutélaire, seul réconfort à ce jour pour lui. Perdu dans ses pensées son pied avait glissé. Absurbanipal se rattrapa de justesse avant de dégringoler.

- Enfer! Pourquoi son supérieur sur les ordres du grand vizir l'avait-il envoyé ici? Non qu'il se plaignait, mais il était dans sa nature d'ainsi pester afin de surmonter les difficultés rencontrées. Peu lui importait les dangers qu'il rencontrerait plus avant sur le sentier car c'était sa seule issue. Guettant le ciel, le mulhorandi ressentait la course de l'astre solaire. Depuis leur enfance les prêtres du Seigneur Soleil priaient en rythmant leurs vies en cadence de son évolution diurne. Même sans le voir avec cette sombre végétation plus que luxuriante il connaissait le moment de la journée avec précision.

- Encore une petite heure avant l'Erubi-Rê. Je rendrai alors mes grâces. La Bienvenue du Seigneur Soleil, alors que les ténèbres menaçaient de l'ensevelir, le prêtre continuait d'avancer, récitant pour lui même la prière cent mille fois répétée... ¤Abaset Apshesouth Rê... Le Seigneur Soleil guide mon chemin.¤

Il y avait là plus de variétés d'arbres qu'il n'aurait été capable d’énumérer. Le décor dans lequel il évoluait aurait pu être paradisiaque et enchanteur s'il ne lui avait pas paru si dangereux de ses yeux d'étranger. Dans l'obscurité ambiante son esprit était tout naturellement allé à son Dieu. Ainsi perdu au milieu des ténèbres il devait plus que jamais s'appuyer sur sa foi. Le corps tremblant et la tête pleine de mirages il s'était relevé d'une chute sans gravité. Cette pénombre n'arrangeait décidément rien, minant ses forces et son moral. Las de cet situation il décida que, pour un moment au moins, il ne voyagerait plus dans la nuit éternelle de cette forêt. Ramassant une branche cassée au sol, il l'appliqua sur son front fermant les yeux. Ses lèvres remuèrent relâchant des paroles à peine audibles...

- Abaseth Jaera Rê Orem. (Au nom d'Horus-Rê que s'illumine mon chemin). Le bois dans ces mains se mit émettre une lueur de plus en plus forte jusqu'à égaler celle d'une torche. Réconforté par cette chaleur intérieure, il regagna un peu d'énergie pour poursuivre son périple.

Absurbanipal lance le sort Lumière.

MJ
Le sentier forestier descendit vers le vallon puis monta à gauche, d’abord entre de petits sapins, puis entre des arbres plus grands, pins, épicéas ou sapins, ici encore, Absurbanipal longeait le chemin épuisé en traînant les pieds. La forêt changeait sans cesse de physionomie. Tantôt, c'était des grands pins, tantôt des petits sapins ; tantôt le sous-bois était vert, tantôt il paraîssait gris. Le chemin traversa un bosquet de sapins serrés et bas, leurs branches basses, mortes, balayaient le sol et aucune lumière ne filtrait. Des spectres semblaient s’agiter dans l’ombre, le jeune homme tomba à genou. Il n'aurait pas été surpris d'entendre le hojotoho, le cri de guerre des guerriers de son empire magistralement mis en musique par les trompes et les tambours mulhorandi, et à voir surgir son dieu devant lui, survolant la forêt et les rochers épars. Mais les fantômes s’évanouïrent lorsque le prêtre parvint à se relever et à avancer un peu plus loin là où la forêt s’éclaircissait.

Il arriva à l’orée, il n’y avait plus que quelques grands pins, bien droits. Et dans la clairière, étaient installées quelques maisons en bois. C’était un hameau perdu au milieu de la forêt, presque inaccessible. Mais voilà qu’entre les arbres qui s’entrouvraient, apparut, au-dessus des genêts qui marquaient la lisière du bois et au milieu d'une futaie intacte de très vieux arbres, certainement ce qui devait être un temple. Vision fantastique qui évoque une arche voguant sur une mer de sapins. C'était un spectacle éblouissant, un des plus impressionnants que le jeune homme ait vu... Le bâtiment était un pavillon à moitié ouvert, fait de troncs grossièrement taillés, venant d'arbres tombés seuls, sans l'intervention d'une hache ou du feu. Des rameaux de sapins verts étroitement tressés entre les troncs devaient empêcher la pluie de s'infiltrer. Sans qu'il s'en fut rendu compte auparavant de nombreux hommes et femmes armés de bâtons avaient encerclés Absurbanipal...

nconscient de la présence autour de lui, le prêtre avait fermé les yeux et priait humblement à terre. Les arbres ici étaient de moins en moins nombreux même si chacun demeurait considérablement touffu. Les petites maison de bois le rassuraient, il était sauvé. Son coeur faillit jaillir de sa poitrine tant sa joie était grande. Dans la clairière face à lui les divins rayons dardaient de leur lumière le sol dégagé.

Le spectacle était tel qu'il n'eut jamais cru cela possible. Là, devant lui, la bâtisse colossale de bois semblait avoir littéralement poussée de la forêt même. Tombant alors à genoux, Absurbanipal se prosterna face à ce qu'il avait reconnu en homme de clergé comme étant un lieu sacré. Bien qu'il ne sache pas encore qui en était la divinité patronne, il ne doutait pas un seul instant qu'elle ne fut pas bénéfique, Horus-Rê l'ayant guidé jusqu'à son sanctuaire.

MJ
Une femme se détacha du groupe et vint se placer juste devant Absurbanipal, il se rendit alors compte qu'une petite dizaine de personnes avaient du suivre ses mouvements deuis le sentier un peu plus bas, derrière lui deux rôdeur armés d'arcs le menaçaient. Devant lui quatre personne en robe blanche le dévisageaient et regardaient ses vêtements cherchant apparemment de quel pays, il pouvait bien venir. La femme était extrèmement belle et charismatique même pour un étrangère, la forme de son visage et ses traits fins fit comprendre au prêtre d'Horus qu'elle n'était pas humaine ou alors à demi. La beauté des elfes n'était pas étrangère à Absurbanipal, c'est pour cela qu'il devait lui trouver une certaine prestence que les deux autres humaines autour ne possédaient pas, elle prit la parole...

- Je suis Amra Eauclaire druide de Silvanus de la Maison du Chêne de Quaervarr. Et toi, qui est tu? Et que viens-tu faire dans le Boilune sans y avoir été invité? Es tu fou ou tellement ignorant que tu risquerais ta vie pour rien après un si long voyage mulhorandi?

La voix claire et douce de la jeune demi-elfe semblait venir de tous les côtés à la fois, comme si la nature semblait en parfaite harmonie avec elle et que les arbres renvoyaient l'écho de sa voix. Après quelques secondes Absurbabipal se rendit compte que les lèvres de la druide ne bougeaient pas, elle ne parlait pas mais communiquait avec lui par la pensée.

bsurbanipal n’avait que trop tard perçut les différentes gens l’ayant entouré... Mais cela aurait-il changé quelque chose? Le mulhorandi n’en était point à ses préoccupations. De nature résignée sur l’existence du destin, il confiait constamment sa foi en son divin seigneur, le laissant choisir les voies qu’il voudrait bonne pour lui. Jamais il n’avait contemplé pareille beauté que cette femme au sang elfique qui lui semblait posséder un immense pouvoir sur la nature alentour. Ne sachant trop s’il répondait à haute voix ou dans sa tête il avait du mal à concentrer son esprit dans une langue qui n’était pas la sienne.

- Unuk Ankh! Meshu hun jagahetu bu zaid iben me, Sylvanus otohbo nohobe huepo ônruhene thue menepu me hun". (Force et vie! Pardonne-moi mon ignorance Amra femme à la voix pareille au tonnerre, comme à mon étonnement tu connais mes origines, tu sais que je viens de loin et que je ne connais ces terres qui sont celles de ton puissant maître Sylvanus).

- Fehiju Rê nobe hounu etu abaset neoge bâurune. (Je ne fais que suivre la voie qu'a tracé mon Dieu le seigneur Soleil pour mon destin).

- Beleel hoja Arzou el tarib Absurbanipal orem, Geboh ûurune bana nâigene nobe moeru, Fehiju Rê nobe hounu etu abaset neoge bâurune. (Mon nom est Absurbanipal l'aîné d'Arzou fils de Beleel, serviteur de mon Dieu et je ne veux point vous causer d'embarras). Absurbanipal était tombé à genoux sans même s'en rendre compte tellement il était impressionné par cette apparition irréelle. Baissant la tête, il attendait de savoir le sort que le tout puissant Rê lui avait réservé.

MJ
Amra lance le Sort Détection de l'alignement.

La druide veilleuse de ce Temple forestier, sembla entamer une prière silencieuse l'espace d'un instant, le mulhorandi fut envahit par sa magie bienfaisante qui le caressa et le réchauffa pendant quelques secondes, puis elle ouvrit les yeux quelle avait clos et observa Absurbanipal d'un oeil satisfait. A demi-voix, ses lèvres remuèrent et encore une fois ses paroles résonnèrent dans la tête du prêtre tel un souffle de vent pénétrant par ses oreilles, cette fois ci, la voix douce et mélodieuse semblait parler en mulhorandi. Le jeune étranger remarqua que collier qu'elle portait autour du cou s'illuminait à chaque fois lorsquelle lui parlait de cette façon...

- Rê pagat mushep menanoth ônhuepo hun. Yeb-Rê iruge na-Rê yeb tûlsep etu Sylvanus dehupeth urune ôninomen-Rê Rê eruûne ônrushu erubi huepo. [Tes pairs sont rares dans la région, ami du Soleil. Mais sois le bienvenu que les rayons bienfaisants de Rè éclairent et fassent croître ce que Sylvanus a planté du grand Nord au Sud]. Amra sourit alors au jeune prêtre et fit les quelques mètres qui les séparaient encore, elle remarqua l'état de fatigue du prêtre et lâcha alors quelques mots à ses amis dans une langue qu'Absurbanipal ne connaissait pas, ils baissèrent aussitôt leurs armes, les rôdeurs disparurent dans les profondeurs de la forêt, une femme vêtue de blanc aquiesça de la tête aux ordres de sa maîtresse et tous retournèrent vaquer à leurs occupations laissant la druide et le prêtre seuls aux abords du temple.

- Les amis de la Nature ne sont pas très nombreux. Malgré la présence de notre demeure en hommage à Sylvanus, peu sont ceux qui sont venus prier ces dernières semaines après les déchaînements climatiques. Et les étrangers des cités sont souvent spirituellement bien pauvre et seraient les plus à même de s'en prendre à nous et à la Nature, si tant est, et j'en ai bien peur, que ses phénomènes ne soient pas d'origine naturelle. J'espère donc que tu ne t'offenseras pas et que tu ne me tiendras pas rigueur, mon ami, d'avoir été aussi méfiante et de t'avoir testé. La demi-elfe avait maintenant abandonnée sa communication par télépathie, certainement n'avait-elle plus besoin d'impressionner le jeune homme, elle lui parlait désormais en commun.

- Prends mon bâton pour te redresser et suis moi, je vais te trouver un endroit où tu pourras te réchauffer et te reposer de ton long voyage. Mais au fait, tu ne m'as toujours pas dit ce que tu étais venu faire de part chez nous?

ux paroles si réconfortantes de bienvenue prononcées par la belle Amra, une chaleur rayonnante s'empara de 'Ba', son âme, pour le transporter en une pieuse reconnaissance. Prenant par respect la parole dans la langue commune, son verbe se chargea d'un fort accent oriental à la consonnance exotique

- Louez soit le Pharaon des Dieux pour son infinie sagesse et pour la justesse de ses voies. J'étais perdu errant au milieu des ténèbres et me voici sauvé avec pour agréable compagnie celle d'une femme digne des rêves d'un roi nantie d'une foi noble et pure. Le prêtre Mulhorandi exprima un sourire pour lui-même tandis qu'il redressait sa personne s'appuyant de part et d'autres sur sa hallebarde et sur le fin poignet de son hôtesse. Sa peau basanée contrastait sur la peau claire d'Amra.

- Je ne puis croire que je fus conduit en ce lieu sacré d'une intense beauté sans qu'il y en eut raison. Ma mission telle que me le confia le grand prêtre de mon ordre était de parcourir les terres jusqu'au nord et d'y trouver l'essence même d'un animal dans un but qui ne m'a pas été révélé. Tandis qu'il confiait sans crainte et avec sincérité les raisons de sa venue, ses yeux noirs comme l'ebène fixait avec intensité la femme charismatique dont les veines recelaient le sang du peuple elfique.

- Nos chemins doivent converger et nos buts se mêler, peut-être ensemble saurons-nous éclaircir le mystère qui vous préoccupe, et pourrais-je en apprendre plus sur la quête qui m'amène en votre présence, maîtresse des forêts. Marquant une légère pose afin de laisser le temps à ses paroles de prendre pleinement toutes leurs implications, il continua d'une voix interrogative et chaleureuse.

- Vous parliez d'évènements inhabituels dans le comportement de la sauvage nature environnante... Je suis si peu familier des conditions extrêmes du nord et de ses régions que je pensais cet état de choses normal. D'une moue discrète il exprima sa gêne et sa honte de n'avoir été plus clairvoyant en la matière.

- Vos saisons semblent si rudes et éprouvantes pour le corps... je dois encore vous remercier pour votre hospitalité noble Amra, je l'accueille avec un vif plaisir, et un intense soulagement je dois l'avouer. Son expression prit celle d'un sourire complice à l'attention de sa séduisante guide.

MJ
Amra rendit son sourrire au prêtre, et l'aida du mieux qu'elle pouvait à avancer sur ces petites collines. Le ciel légèrement couvert et la lumière grisâtre annonçaient la venue prochaine de l'hiver. Par bonheur, les grands arbres qui flanquaient la piste, serrés les uns contre les autres, faisaient rempart à la bise. Dans ce sanctuaire rempli de parfum des sapins, les voyageurs étaient à l'abri du souffle glacé de la nature.

- La tâche qui t'a été confiée n'est pas simple mon ami et même si nos bois sont peuplés de créatures plus sauvages les unes que les autres, je doute que tu trouves en ces lieux ce que tu cherches. Peut-être devrais-tu réfléchir sur la véritable nature de ta venue, qui me semble plus être une quête initiatique à travers la recherche d'une conscience mystique plutôt qu'une trouvaille, source de pouvoir pour les tiens... Amra et Ba' traversèrent un ruisseau, près d'un barrage érigé par des castors, et découvrirent une étendue de fleurs sauvages dont les corolles jaune et bleu pâle couvraient le sol d'un ravin chichement boisé. Ce lieu semblait irréel compte tenu du climat qu'Absurbanipal avait pu rencontrer avant d'arriver ici, mais il ne fallait pas douter qu'une druide de Sylvanus soit capable d'un tel miracle. Amra s'arrêta quelques secondes pour ceuillir certaines fleurs avant qu'ils ne rattrapent à nouveau le sentier.

- Tu dois certainement mourrir de faim! Nous partagerons un repas et je te confierai bientôt mes inquiétudes sur les tourments climatiques... Enfin mon père le fera sans doute beaucoup plus que moi. Un peu plus loin sur la piste, ils aperçurent bientôt la petite maison d'Amra et de son père. Appuyée contre un toît couvert de gazon, une rampe servait d'accès au compagnon animal de la druide. L'animal très âgé était apparement plus doué pour monté que pour descendre, il sauta dans les bras de la demi-elfe puis s'enroula autour de son cou, ce qui amusa Amra qui se mit à rire comme si son compagnon lui avait raconté quelque chose de risible.

Des rideaux blancs en dentelle pendaient aux fenêtre. Les murs de rondins, patinés par l'âge, flanquaient une porte ronde peinte en bleu vif qui semblait souhaiter la bienvenue aux visiteurs. A ce détail près, la demeure se fondait dans le paysage environnant, comme si elle avait tenté de passer inaperçue. Aussi modeste qu'elle fut, cette résidence était dotée d'un porche qui courait tout au long de sa façade.

- La Chaise de Raison de mon père est vide. Amra monta sur le porche ouvrit la porte et appela son père mais n'obtint pas de réponse... "Je sais où il est! Sur son rocher en haut de la colline en train de sonder les cieux. Attends moi ici je vais aller le chercher avant qu'il ne fasse quelconque bêtise." Elle fit un clin d'oeil à Absurbanipal, fit le tour de la maison en traversant des herbes folles et gravit la colline quasiment chauve dans laquelle la moitié de la maison était enfoncée et disparut de la vision du prêtre...

a quête qui l’avait mené si loin de chez lui touchait au domaine du spirituel, il ne pouvait être question d’en douter. La vaporeuse et irréelle Amra confirmait les soupçons qui l’avaient assaillis dès son départ de Mishtan... Il fut fort possible en effet qu’on le désigna à s’aventurer en ces terres dans le seul but de lui faire comprendre quelque chose de fondamental ou d’essentiel à sa charge de prêtre du Tout-puissant Horus-Rê. Rien dans ce havre de paix et de tranquillité reculé du monde ‘civilisé’ ne laissait transparaître le désordre climatique énoncé par la druidesse. Absurbanipal ne pouvait que s’émerveiller de l’attitude courageuse et déterminée que la jeune femme s’efforçait de démontrer dans les divers aspects de sa vie.

¤Belle et fougueuse, intrépide et prévenante, n’a-t-elle donc que des qualités? Son sacerdoce et sa dévotion ne peuvent que réjouir la face de son dieu!¤ A peine fut il conduit à se reposer que déjà sa guide avait entrepris de repartir promptement à la recherche de son père disparu. Tandis qu’elle disparaissait derrière la colline au travers des hautes herbes, Absurbanipal rageait, secouant la tête dans un signe de réprobation.

¤Je ne puis décemment rester ainsi immobile si la vie d’un homme de bien peut être en danger. Que la honte soit sur moi et ma descendance sur dix générations si je bafouais mes principes devant la lumière même de Rê.¤ L’audacieux prêtre s’engagea dans les traces de son hôte, se frayant lui aussi chemin parmi la végétation, bien décidé à porter assistance en cas de besoin.