A la lisière nord..., Rencontre d'une semi-drow et d'un elfe

Leyn arriva à la tombée de la nuit... Elle était enfin là, enfin. Oui enfin... Ça faisait si longtemps qu'elle n'avait pu sentir ces odeurs si familières... Cette brise légère qui sifflait doucement entre les petites feuilles des haut arbres pour venir ensuite caresser son visage qu'elle venait de libérer de son foulard. Les yeux fermés, ses cheveux lâchés dans le vent, la jeune demi-elfe se laissa ainsi bercée par la douceur de la brise d'automne pendant un temps qu'elle ne sut elle même déterminer. Cette forêt, elle en avait tant entendu parler...

Refermant ses doigts sur son médaillon qui portait le signe de la dame des forêts, elle se mit à trembler. Oh... Gelan... Qu'est-ce qu'il lui manquait. Oh oui, à un tel point... Revenant à la réalité, l'adolescente se décida à ouvrir ses yeux rougeâtres maintenant voilés de larmes, hésitant quelques secondes avant de pénétrer dans ce lieu que le vieux rôdeur lui avait décrit tant de fois... Le soleil à cette heure semblait tenter désespérément de faire glisser ses maigres rayons orangés au travers des feuilles fragiles de l'automne. Ici les couleurs se succédaient en un dégradé allant du marron au jaune orangé qui donnait un effet féerique et même irréaliste à l'endroit, comme si la nature en ce coucher de soleil avait voulut révéler tout son talent artistique.

Marchant tout en regardant autour d'elle, son arc bandé par précaution, la demi-drow gardait soigneusement sa capuche rabaissée sur son visage, seules quelques mèches de nacre échappant à la pénombre de celle ci. Il y avait beaucoup d'elfes, avait elle entendu dire, et ses elfes là, ils aimaient les drows encore moins que les autres...

La jeune fille c'était enfoncée plus profondément dans la foret, les pluies ici avaient creuser un petit ruisseau qui serpentait entre les arbres en emportant avec lui des feuilles mortes, des brindilles, et autres petites choses. Retirant sa capuche, la semi-drow déposa son chargement au pied d'une souche d'arbre tapissée de mousse, allant bientôt recueillir au creux de ses paumes un peut d'eau claire afin d'apaiser sa soif.

Un calme apaisant reignait ici, le vent continuant son périple entre les épais feuillages au travers lesquels les rayons du soleil faisaient naître une douce lumière. Relevant les yeux, Leyn fit apparaître sur son visage un sourire amusé. Deux pies se disputaient devant son nez le reste de ce qui devait être une fraise des bois. Observant les deux petites boules de plumes, elle retira sans gestes brusques sa cape et ses gants, continuant d'exécuter des mouvements maîtrisés afin de ne pas effrayer le duo qui venait rompre le calme régnant quelques minutes avant au bord du petit ruisseau. Tout en savourant le spectacle, elle commença à sortir de son sac quelques morceaux de viande séchée, s'asseyant en tailleur près de l'eau claire tout en les portant à ses lèvres.

Arpentant la forêt depuis des jours en direction du Sud, Ulhas Trahis était affamé. Il s'était nourri ces deux derniers jours d'herbes et de végétaux. À la recherche d'une proie, il venait de répérer un blaireau au loin. Attristé à l'idée d'abattre cette bête innocente, mais s'il ne le faisait pas, la suite de son voyage serait compromise. prenant son arc et encochant une flèche, il prit soin de viser le blaireau mais le manqua de très peu. Prenant peur, l'animal s'enfuit plus loin, trop loin pour la vue aiguisée du chasseur. Suivant l'animal, l'elfe parvint jusqu'à une falaise. En contrebas se trouvait un ruisseau

¤Peut-être n'ai-je pas eu le blaireau mais je trouverai sans doute quelque chose dans ce ruisseau!¤

Descendant la pente de la falaise en s'appuyant sur les arbres, le rodeur parvint jusqu'au ruisseau. Il se glissa dans celui-ci jusqu'à la taille et avancai tranquillement dans l'eau, espérant sentir quelque chose frottant sur ses jambes.

Déçu, le rodeur arriva bien vite dans une portion de la forêt à la végétation un peu moins dense. La lumière du jour percait au travers du feuillage des arbres et il était plus facile de s'y déplacer. Au loin Ulhas remarqua une femme à la tignasse argentée assise au pied d'un arbre, la femme lui tournais le dos. Sortant de l'eau, l'homme s'approcha délicatement de la jeune femme et alors qu'il ne voyait que son ses cheveux, il lança, surtout pour annonçer sa présence: "Mais qu'est-ce qu'une dame de votre qualité fais dans un endroit pareil?"

La jeune fille qui ne semblait pas dépasser les seize printemps d'âge humain sursauta à la voix de l'elfe, basculant en arrière et manquant de chuter dans le ruisseau. Se rattrapant de justesse à une racine, elle tourna brusquement son visage a la peau entre le gris et le noir bleuté sur l'elfe. Elle le fixa de son regard rougeâtre, Leyn semblait bien plus inquiète que menaçante, sa poitrine se soulevant au rythme saccadé de sa respiration. Désarmée et vulnérable, aucun mot ne sortit de sa bouche entrouverte.

Lorsque la véritable apparence de la jeune femme apparut à l'elfe, il eut un mouvement de recul et porta sa main à la garde de son épée. Étrangement, la femme assise par terre n'avait pas fais de même. D'ailleurs la jeune fille semblait désemparée. Quelque chose clochait. Il ne faisais nulle doute qu'une Drow en forêt ne serais pas seule, des gardes l'accompagnerais ne la laissant pas ainsi prise au dépourvu. Aussi, admettons qu'elle soit seule, une elfe noire aurais put invoquer des ténèbres, aveuglant son adversaire pour le poignarder lâchement ou bien prendre la fuite. Décidément quelque chose n'allait pas avec cette Drow, puis en examinant la peur dans son regard, sentiments inconnu chez les Drows, Ulhas comprit qu'elle n'était pas une elfe noire, du moins pas entièrement. les oreilles plus courtes et arrondies, son regard plus humains et son teint plus pâle mais non moins exotique démontrait qu'en elle coulait le sang des elfes maléfiques, mais aussi de celui des hommes. La jeune fille ne semblait pas vraiment âgée, aux alentours d'une quinzaine d'années humaines selon le chasseur. Ne comprenant pas pourquoi la demi-elfe se murait dans le silence. Sans lâcher la garde de son épée longue, il essaya de voir si elle comprenait le commun.

- Me comprenez-vous lorsque je vous parle?

Leyn se redressa, jaugeant l'elfe dans le silence. Elle ne s'attendait pas à voir quelqu'un... Ou du moins, elle avait oublié un court instant qu'aucun endroit dans ce monde était sans dangers... Au mouvement de recul de Trahis, elle s'éloigna d'un pas et rabaissa sa capuche, comme si elle avait honte de son propre visage... Après quelques secondes d'hésitation, elle se décida à lui répondre...

- Oui... Je vous comprends... Tout en allant récupérer les armes qu'elle avait déposer au pied de la souche d'arbre, la jeune semi-drow ne cessait de fixer l'elfe.

- Pardonnez ma réaction... Vous m'avez surprise je m'attendais pas à voir quelqu'un. Mais pour répondre à votre question, je ne fait ici rien de particulier, simple plaisir de sentir à nouveau les odeurs de la forêt. Remettant son sac sur son épaule et rattachant ses armes dans son dos, elle ne cessait de regarder Trahis, son regard exprimant toujours autant d'inquiétude méler bientôt une curiositée croissante. Par dessus sa chemise, on pouvait apercevoir un pendentif orné du symbole de la dame de forêts.

Les dernières paroles de l'inconnue avait eu tôt fait de rassurer Ulhas, "simple plaisir de sentir à nouveau les odeurs de la foret." ainsi elle avait déjà vécu en forêt et n'avait pas grandit en ombre-terre comme l'avait tout d'abord craint le rodeur.
Comme si ce n'était pas suffisant, la jeune femme portait autour du cou un talisman représant une licorne, Mailiki, la dame des forêts n'aurait jamais permis qu'un être au coeur vil puisse porter le symbole la représentant, et encore moins laisser ce profanateur s'aventurer si loin en forêt. Que la demi-elfe soit là attestait de sa franchise.

- Vous n'avez pas à vous justifier, cette forêt ne m'appartient pas et je n'y ai nul droit. Si vous désirez que je vous laisse seule je respecterai votre choix, mais vous semblez désorientée, je m'en voudrais de vous abandonnée içi. Il n'y a qu'une seule chose que j'aimerais savoir, comment vous appelez-vous? J'aimerais bien pouvoir mettre un nom sur votre visage

La jeune semi-drow le fixa un moment sans savoir que dire. L'elfe ne semblait nullement la méprisé... Aucune lueur de dégoût ou de crainte ne luisait dans son regard. Certes, il avait été effrayer, mais à présent il se disait inquiet de la laisser seule...mais lui laissait le choix. Malgré tout ce qu'elle avait put redouter, il ne la haïssait pas, il ne semblait pas la considérer comme un monstre, aucun mépris n'était visible dans ses yeux. Après de longues secondes d'hésitation, la jeune fille se décida à reprendre la parole.

- Vous... Je ne vous fait pas peur? Sa voix traduisit son étonnement lorsqu'elle prononça ces mots, et comme par habitude elle rabaissa un peut plus sa capuche pour que son visage ne soit plus du tout visible.

Se tenant à quelques mètres de la demi-elfe, Ulhas s'assit dans l'herbe, défit son épée de sa ceinture et la déposa, ainsi que son arc, à côté de lui dans l'herbe. Il lui signifiait par ce geste qu'il n'avait nullement d'intention hostile. Examinant plus attentivement la jeune femme, il fut pris d'admiration pour sa crinière argentée. Dans sa jeunesse il avait entendu raconté les légendes narrant la mesquinerie des Drows, leur cruauté et leurs sadisme. Il avait entendu parler à ce qui arrivait aux pauvres elfes de la surface fais prisonniers par les drows et avait même entendu raconter comment leurs peau noire, leurs dents couleur d'ivoire et leur yeux rouge pouvait vous faire mourir de peur lorsque vous les voyez, mais jamais il n'avait entendu l'hommage que les conteurs auraient dû rendre à la beauté de leur chevelure d'argent.

-Vous craignez, à tort, de m'éffrayer. Voyez-vous, il faudra plus qu'une jeune femme séduisante comme vous pour m'éffrayer de plus vous semblez perdue et je me sentirais sale de vous laissez croupir dans la foret.

S'interrompant le chasseur leva les yeux au ciel. une goutte d'eau s'écrasa sur son visage. La pluie commençait.

Peut-être devrions-nous nous mettre en quête d'un abri jusqu'à la fin de la pluie. Mais par Mailiki, allez-vous finir par me dire comment vous appeler?

Leyn redressa un peut la tête, laissant entrevoir son visage voilé de quelques mèches nacrées. Elle fixait l'elfe, laissant clairement voir sa surprise. Ça alors! elle ne s'attendait sûrement pas à pareille réaction, surtout de la à ce moment empêcher un sourire de naître sur son visage, sans doute commençait elle à être rassurée...

- Je suis Leyn, suivante de la dame des forets. Sa voix était plus douce à présent, plus assurée. Si l'elfe c'était désarmé devant elle, alors, c'était qu'il n'y avait rien à crainde. Après hésitation elle se rapprocha de lui, comme pour le regarder de plus près, ou peut être pour vérifier qu'il n'avait vraiment pas peur d'elle. Quelques secondes s'écoulèrent ainsi tendis qu'elle le fixait droit dans les yeux, sans ciller. Puis elle ôta un de ses gants cloutés, dévoilant une main fine marquée d'une profonde cicatrice, qu'elle lui tendis. "Venez, comme vous l'avez dit, il est tant de trouver un abri."