Le camp gobelin, La libération d'Arus

e satané gobelin lui avait échappé, plus glissant qu'un poisson frais. ¤Par tous les diables des abysses!¤ Faisant demi-tour lentement, scrutant de temps à autres par dessus son épaule, elle était revenue à regret sur ses pas jusqu'à la clairière. Son visage fermé reflètait sa frustration. Elle était dépitée de son échec global. Les compagnons s'agitaient par ici et par là, semblant errer sans trop savoir quoi réellement décider. Seule l'elfe demeurait à l'écart comme à son habitude. Hrthrod observa la scène du combat. Notant le coup unique mortel qu'avait décoché l'archère, elle leva les yeux vers celle-ci, cherchant son regard. La jeune guerrière la salua par un lent hochement de tête, lui indiquant son respect pour son adresse au combat évident.

¤Elle nous a fait ses preuves, pas comme moi.¤ Maugréa-t-elle furieuse intérieurement. Grayback s'était approché. Elle constatait la blessure suintante du mage. Les machoîres crispées, leur muscles saillaient. Elle regarda sans rien dire la plaie tandis que le mage s'exprimait. De temps à autres elle le regardait dans les yeux au fur et à mesure de son monologue. Sa compétence en la matière était plus que rudimentaire... A vrai dire, elle ne se souciait que peu des blessures qu'elle-même pouvait reçevoir.

- Da, je ne suis pas le chef de ce groupe. Mais je suis aussi d'accord pour que l'on s'organise... Ensemble, en une unité soudée prompte à mieux engager l'ennemi. Répondit-elle lorsqu'il eut terminé. Se tournant vers Nialëanne, son ton devint plus doux mais demeurait décidé : "Femme elfe, toi qui connais les forêts mieux que n'importe lequel d'entre nous, dis-nous ta façon de voir les choses. S'il te plaît. Sinon, par tous les dieux pourquoi nous as-tu accompagné? Etait-ce pour mieux te moquer de nous pendant que nous nous embourbions dans notre ignorance?"

ttentive aux dires de la combattante, l'elfe sembla enfin s'arracher à ses méditations solitaire. Avec ce qui semblait être une pointe de regret dans les yeux, elle se détacha de son arbre et commenca à se rapprocher de quelques pas, féline dans sa démarche, tout en balancant la tête de gauche à droite avec le même calme distant. Stoppant sa progression une fois parvenue à trois bon mètres de Hrthrod elle prit une profonde inspiration avant de laisser finalement s'échapper les quelques syllabes mélodieuse de son langage elfique, même si visiblement elle comprenait la langue commune, elle ne semblait pas vouloir s'y résoudre...

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Soupirant de nouveau, elle continua de détailler la musculeuse dame, lui laissant tout le loisir de réfléchir à ses dires. Aprés avoir chassé d'un geste de son index ganté une méche de sa longue chevelure blanche qui barrait jusque là son visage, elle reprit ses brêves explications, conservant à la fois son calme et son air suffisant...

Laissant une fois de plus à la dame le temps de peser ces paroles, elle détourna la tête quelques instants, sondant le regard de la petite fillette avec une insistance toute particulière, allant de nouveau se réfugier derrière un masque d'impassibilité et de silence.

épassé, par les évènements, Arzoth ne savait quoi faire pour calmer les cris de l’enfant. Il se tournait pour voir ce qui l’effrayait à tel point. Voyant que le demi-orque en était la cause, il ne pu s’empêcher de réprimander ce dernier "Tu vois bien que tu lui fais peur. Alors ne reste pas planté là et mets toi de l’autre côté de la charrette" . Son embarras face à l’enfant était si grand que ses mots étaient allé plus vite que ses pensée. A peine eu-t-il fini de parler qu’il regretta d’avoir été aussi dur avec le demi orque. ¤Bon c’est pas grave je m’excuserais plus tard il... comprendra... enfin je l’espère.¤

Entendant les mots de désespoir de l’homme, Arzoth s’adressa à lui calmement sans quitter l’enfant des yeux : "Votre fille va bien. Elle et là avec moi".

Toutefois, le comportement de l’elfe l’intriguait au pus haut point. Pourquoi sauver des personnes et rester immobile une fois l’escarmouche terminée. Elle semblait se moquer aussi bien du magicien blessé que de l’assistance que le groupe était en train de porter au pauvre homme et à la petite fille. Peut-être se trompait-il, en tout cas, il l’espérait.

Arzoth ne manqua pas d’écouter la conversation échangée entre la rôdeuse et la guerrière. ¤Comme d’habitude l’elfe n’a pas dit grand chose et a même pour ainsi dire rien dit*Le roublard n’appréciait pas réellement le comportement supérieur qu’affichait l’elfe. En tant qu’halfelin, il avait l’habitude d’être méprisé par certains humains, les guerriers surtout. Mais là c’était différent. Cette fois-ci, Arzoth n’avait pas affaire à quelqu’un qui se sentait supérieur à lui, mais quelqu’un qui semblait se sentir supérieur au monde entier. ¤Bon, pensons à autre chose... quelqu'un va s'occuper du pauvre homme oui ou non?¤

rthrod jaugeait l'elfe, ses yeux limpides s'accrochaient à ceux de celle-ci. Les ombres projetées par le soleil au travers de la canopée, donnaient à son regard une profondeur inhabituelle. Malgré la différence de taille et de carrure entre les deux femmes, la guerrière humaine ne manifestait pas du tout une attitude de supériorité. Après son échec personnel, elle avait compris l'importance que la rôdeuse aurait dans leur groupe si elle décidait, enfin, à s'y intégrer. L’enfant pleurait toujours. Tournant brièvement la tête, Hrthrod constata l’impuissance d’Arzoth. Il s’échinait à courir de l’enfant au père, tentant de les rassurer. ¤Bah.¤ De toute façon elle n’aurait pas su mieux faire. Elle se demanda un instant le cœur serré si elle avait jamais connu autre chose que lutte et combat. Trouvant dans l’immédiat la pensée dérangeante, elle la chassa alors de son esprit.

- J’aurai préféré que vous utilisiez un langage compréhensible par tous, si vous voulez faire partie de 'notre compagnie', car je sais que vous nous comprenez. Si nous ne sommes peut-être pas aussi compétents que vous, ou bien si nous éprouvons quelque mal à nous unir uniformément, nous nous considérons déjà comme une 'communauté' malgré nos origines différentes. Les mots plus hachés traduisaient maintenant une émotion profonde de solidarité. La jeune femme passa sa langue sur ses lèvres sèches. Une veine enflait au centre de son front, le visage s’empourprait un peu.

- Je ne vous jette pas de pierres pour vouloir garder une certaine réserve concernant votre histoire personnelle mais si c’est avec nous que vous souhaitez cheminer, il va falloir faire un effort pour mieux vous intégrer. Au-delà de son ton emporté et du débit rapide de ses paroles, la sensibilité supérieure de Nialëanne ne percevait point de colère dans la voix de l’humaine, seulement un vibrato de sincérité. Elle livrait le tréfonds de son cœur.

Voyant qu'aucun des aventuriers ne se préoccupait du fermier et de sa petite fille, mis à part Arzoth qui se démenait pour calmer la fillette, Kyron entreprit de s'approcher de l'homme adossé à la charette.
Arrivant à ses côtés, il s'accroupit de manière à le rassurer etlui adressa quelques mots de réconfort.

- Vous n'avez plus rien à craindre de ces créatures, brave homme. Vous et votre petite fille êtes en sécurité avec nous.

Analysant les traits inquiets du fermier, il fit appel à tout son charisme et sa délicatesse pour ne pas le brusquer et essayer d'en apprendre un peu plus sur ce qui s'était réellement passé.

- Que vous voulez donc cette bande de gobelins ? Vous avez évoqué des "évènements", que vous "n'auriez pas dû...", mais que n'auriez-vous pas dû faire et de quels évènements parlez-vous ?

Attendant des explications du viel homme, Kyron ne se préoccupait pas du dialogue qui s'était engagé entre ses autres compagnons. L'attitude de la jeune elfe lorsqu'il lui avait demandé si elle pouvait guérir les blessures de Grayback l'avait choqué.Il se demanda également qui de ses compagnons la comprenaient lorsqu'elle s'exprimait en elfique.

MJ

Le petit groupe semblait complètement désorganisé après cette brève échauffourée. Chacun agissait indépendamment des autres. Le calme, ou plutôt l'indifférence de l'elfe, contrastait avec l'agitation des autres.
Avec une grimace contrite, le demi-orque se recula et se mit hors de vue de l'enfant. S'enfonçant de quelques mètres dans la forêt, il essaya de se rendre utile et entreprit de confectionner une civière pour aider au transport du fermier blessé.

Ce dernier, encore agité malgré la tentative de Kyron pour le calmer, réclamait toujours sa fille : "Je veux la voir... Pitié... Elle n'a rien ??? Louée soit Chauntéa !!! S'il lui était arrivé quelque chose... je... je... j'me l's'rais jamais pardonné... C'est ma faute... Pourquoi l'ai-je emmené ??? Pourtant, j'le savais bien qu'c'était dang'reux... Où est-elle ??? Kalhia... Je veux la voir..." Il essaya de se mettre debout, mais trop faible, retomba sur le sol, la main crispée sur son flanc d'où dépassait la hampe d'une flèche. "Aidez moi... Pitié... Ma fille... Ne l'abandonnez pas... Je n'ai qu'elle... Pourtant j'le savais qu'ils enl'vaient les enfants... J'aurais dû la laisser à Myrial..."
Derrière lui, les mouches vrombissaient déjà, tourbillonnant autour du cadavre du boeuf. La charrette achevait de se consumer, son chargement n'était déjà plus qu'un souvenir, un peu de paille rougeoyante où les flammes s'éteignaient d'elles même pas manque de matières à brûler.

Apitoyé, le halfelin s'évertuait à consoler la fillette, essuyant ses larmes et nettoyant son visage humide. Celle-ci, âgée de huit ou neuf ans, se calmait peu à peu. Ses vêtements, bien qu'usés, étaient propres et bien entretenus. Sur son poignet, des ecchymoses étaient nettement visibles, virant progressivement au bleu. Ravalant ses pleurs, l'enfant essaya un malheureux sourire vers Arzoth, la lèvre encore tremblante de frayeur. Les questions se bousculaient : "C'étaient qui ces méchants ? Pourquoi ils ont essayé de m'attraper ? Vous... vous êtes qui, vous ? Vous venez de Miryal ? C'est eux qui vous ont envoyés à notre secours ? Où est papa ? Je veux mon papa..." Des larmes perlaient de nouveau et coulaient le long des pommettes de Kalhia.

A quelques mètres de là, Grayback et Hrthrod discutaient toujours, rejoins, comme à regret par Nialëanne. Gêné par son intervention irréfléchie qui avait failli coûter cher à leur petit groupe, le magicien essayait de bâtir une certaine cohésion dans le groupe. Par moment, une brève douleur faisait se crisper son visage, lui rappelant de façon cuisante que sa blessure, bien que bénigne, nécessitait néanmoins quelques soins.

Voyant le désespoir du veil homme, le jeune ensorceleur posa sa main sur son épaule afin de le rassurer. Il accompagna son geste de paroles prononçées avec douceur.

- N'ayez crainte brave homme, votre petite fille se trouve avec mon compagnon. Il prend soin d'elle, pendant que je m'occupe de vous. Nous irons les rejoindre dès que j'aurai essayé de soigner votre blessure, mais il va falloir que j'enlève cette maudite flèche.

Regardant l'empennage de la flèche dépasser du flanc du fermier, Kyron déchira un bout de sa cape afin de confectionner un bandage de fortune. Le sang coulait de la blessure, et il lui sembla qu'il fallait arrêter l'hémorragie, aussi décida-t-il d'enlever la flèche afin de panser la blessure. Ne voulant pas faire souffrir l'homme, il pria pour qu'il n'ait pas trop oublié ses compétences de premiers-secours. Aussi, prit-il une grande inspiration en empoignant le bout de bois et plongea des yeux prévenant dans ceux du fermier. Il tira alors un coup sec tout en tournant la flèche d'un quart de tour afin de ne pas arracher la chair.
Jetant le trait à terre, il compressa de suite la plaie avec le bout d'étoffe qu'il venait d'arracher.

Voyant l’esquisse de sourire qu’avait arboré la jeune enfant, Arzoth se sentit soulagé et lui répondit avec un large sourire "Je m’appelle Arzoth et je ne viens pas de Miryal. Nous sommes des voyageurs et nous avons vu que toi et ton papa aviez des ennuis. Alors nous sommes intervenus pour vous aider. Mais tout est fini maintenant". Le roublard se releva en tenant les mains de la fillette, prenant gare à ne pas toucher les ecchymoses qui étaient sûrement douloureuses ¤ Il faudra voir si l’elfe ne peut pas préparer un onguent à base de plantes pour calmer la douleur… Si du moins elle finit par daigner porter attention aux blessés¤

Toujours avec une grande douceur, Arzoth s’adressa à la fillette : "Peux-tu te lever Kalhia ? Ton papa va bien mais je pense qu’il ira encore mieux quand il t’aura serré dans ses bras" il fit un mouvement de la tête dans la direction du père qui était en compagnie de Kyron. "Allez viens et n’aie pas peur. Tous les gens ici sont mes amis et nous voulons plus que tout vous aider"

Le roublard commençait tout de même a être anxieux ¤ ce n’est pas prudent de rester trop longtemps ici. J’en ferais par à Kyron quand j’aurais amené Kalhia à son père. Il faudra par ailleurs penser à être soudés quand nous reprendrons la route¤

D'une voix claire, détachant chaque syllabe de maniere a faciliter la compréhension des amateurs du beau langage, la rodeuse pris le temps de répondre a l'humaine bien que l'effort semblait lui couter.
Sous ses paupiere plissées on pouvait observer une pointe d'aggacement. Sa voix demeurait pourtant calme et réguliere, n'haussant le ton pour rien au monde :





Reprenant sa respiration, elle pencha de coté sa tete pour finir sur une note plus froide, alignant ses derniers mots sans la douceur qui émanait habituellement de sa voix.

- Je n'ai pas choisit de cheminer avec "vous", seulement songé un court instant qu'il en serait ainsi préférable pour vous et pour moi.. Si vous n'acceptez pas qu'il en soit ainsi pour le trajet ... je n'aurais qu'un mot : adieu.

Le regard brulant de la foestiere s'éloigna de son interlocutrice, cherchant un peu de réconfort du coté du petit homme, elle semble bien plus tendue qu'auparavant, touchée a l'une de ses cordes sensibles, a savoir sa fierté elfique.

La balise elfique ne marchant pas terrible (ou c'est moi qui ne suis pas doué) je rappel donc ici que Niale parle uniquement en elfique !

Hrthrod n'avait rien compris de la réponse de Nialëanne. Bien que joli à attendre, c'était du charabia. Par contre, elle interprétait très bien l'attitude qu'adoptait la femme elfe.
Haussant les épaules lorsque celle-ci se détourna, la jeune guerrière décida ne plus s'en préoccuper, préférant reporter son attention sur ce qui en valait la peine.
Regardant plus attentivement la blessure de Grayback, elle s'essaya à lui prodiguer les premiers secours. Elle cassa la flèche au ras de la plaie sachant par acquis qu'une blessure ouverte non cautérisée saignait plus abondamment. De même elle ne fit pas de garrot mais comprima la plaie avec du tissu déchirant pour cela les vêts des cadavres gobelins. Elle faisait ceci, non par compétence, mais par souvenir de nombre de batailles.
Tapotant sur l'épaule du mage et lui souriant afin de l'encourager, Hrthrod déclara au groupe:
- Nous devrions reprendre la route au vu que tout le monde peux marcher, rester ici semble dangereux. Il y a sûrement danger de voir rappliquer d'autres racailles.
Tout en parlant, elle regardait alentour.
- Mage-Kyron, l'interpela-t-elle, demandez donc à l'homme si son village est plus proche que notre destination actuelle. Si c'est le cas nous les y racompagnerons si tout le monde est d'accord.
En chemin il nous faudra décider d'une organisation dans notre groupe quand à la conduite à tenir face aux évènements.
Gardant une main dans le dos de Grayback, elle l'accompagna en direction des autres...