Le camp gobelin, La libération d'Arus

-Vous m'avez l'air bien tendu madamoiselle. Pourquoi soupçonner toute personne s'approchant de votre périmètre corporelle? Vous savez, toute personne n'est pas escroc, voleur ou même tueur. Je fais parti du groupe de gens bien, qui lutte pour le bien-être des marches. Si vous vous entêtez à fermer vos oreilles et m'écouter quelques secondes, vous allez regreter ce geste plus tard.

Daladaf fit un grand sourire à Hrthrod, étalant ses dents de couleur verte et jaune. Malgré la mauvaise dentition qu'il laissait paraître, son souffle ne sentait pas la vermine. Plutôt le tabac, chose qu'il consommait assez fréquemment. Il referma rapidement sa bouche après avoir vu la réaction de Hrthrod.

-Moi j'ai tout mon temps, si vous voulez en savoir plus sur moi, libre à vous. Le recruteur s'en retourne seul, maintenant que la route est sur. Il retrouva son chemin, le connaissant. Un brave homme...

Le guerrier fit un signe de main au dit recruteur, lui montrant que tout était correct et qu'il pouvait s'en aller. Il redonna son regard à Hrthrod, revenant à sa conversation.

-Je vous paye le repas?

Les agitations de foules insupportaient l'elfe, mais la venue du jeune homme vint achever ses nerfs , encore un prétendant pour rejoindre la compagnie déjà fort ennuyeuse, et humain, qui plus est..

Assise dans l'auberge, tandis que certains attendaient le ragoût de Mystria, qu'on soignait le nain, et que d'autres discutaient à vive voix, elle commenca à s'impatienter un peu, ne tenant plus en place sur sa chaise.
Finalement, aprés un court temps de réflexion et sans prendre le temps de consulter le groupe, elle fît un signe de tête au disciple de Chauntéa pour signaler son départ, faussant compagnie à la tablée pour s'approcher de la tenancière, designant de son index l'étage, elle tenta de se faire comprendre, si des fois la dame n'était pas familière à l'elfique :




Sa voix est aimable, détendue par rapport à sa dernière visite de Myrial, mais on remarque néanmoins qu'elle ne s'éternise pas en de futiles propos, trés directe dans son approche.

Le Nain avait tourné le regard devant le morceau de pain offert par l'étranger. ¤Encore un!¤ Se dit le Nain.

A peine les banfdages posés et la douleur estompée, Glaive descendit de la civière et chercha Arus des yeux. ¤Ce groupe est composé d'imbécile! Mais cela n'excuse pas ma conduite avec Arus... Et le gamin à toujours ma Hache!¤

Le Nain se mit à une recherche active de l'enfant, faisant bien attention à ne pas croiser le regard de ses "sois-disant" compagnons, qui le considérait comme un troll! Il regrettait également sa conduite avec la guerrière, qui avait pensée bien faire, mais il s'excuserait plus tard, lorsque sa mauvaise humeur se serait bien fait sentir!

Enfin, ils étaient arrivés à l’auberge. Arzoth se sentait ensore unpeu nauséeux, mais l’effet du poison se dissipait peu à peu. Après avoir mangé, il irait voire le frère Jörsic pour qu’il pense ses blessures. Pour l’instant, le plus important était de se nourrir… L’arc qu’il avait trouvé dans la tente l’encombrait quelque peu, mais le halfelin préférait ne pas s’en défaire dans un endroit aussi populeux. Il tâta de sa main la bourse largement remplie par l’or trouvée dans ce même coffre. ¤ Il faudrait penser au partage… Enfin personne ne semble s’en préoccuper¤ L’envie de profiter de cet oubli de ses compagnons pour se retirer et mettre l’or à l’abri lui traversa l’esprit. Mais il avait tissé des liens avec ces personnes et ne voulait pas les décevoir… Il partagerait cet or… dès que le sujet sera abordé.

Soudain, un homme les interpella, suivi d’une longue discussion entre ce dernier et Hrtrod ¤Apparemment, il n’a pas choisi la bonne façon de se présenter celui là¤. Le roublard entreprit d’observer l’inconnu dans le moindre détail. ¤ C’est fou ce qu’on peut apprendre d’une personne rien qu’en l’observant dans le moindre détail… Une tâche sur un pantalon est parfois plus éloquente qu’un long discours¤

MJ

Kyron essayait de faire son rapport au bourgmestre mais, devant l'état de fatigue du groupe d'aventuriers, Frère Jörzic refusa tout net qu'il en dise plus ce soir. Renvoyant chacun dans les chambres qui les atendaient toujours, il invita également Daladaf d'attendre le lendemain pour harceler ainsi ceux qui étaient devenus les héros du hameau. Avoir ramené Arus sain et sauf leur avait fait gagner la reconnaissance éternelle du prêtre, prêt à tout maintenant pour protèger et aider ses protégers.

La vieile Myria regarda Nialëanne essyant de comprendre ses propos. Son vocabulaire elfe était assez limité mais elle crut avoir saisi l'essentiel.
- Elle pointait un index éloquent vers l'escalier et commença à houspiller Bario : "Allez, dépêche ti, paresseux. Regarde la pauvre petite demoiselle, comme elle a l'air gelé. Fais vite chauffer de l'eau et monte lui dans sa chambre. Prépare aussi un baquet pour qu'elle puisse se tremper. Allez, mais dépêche toi, bougre de fainéant."

Etouffant un bâillement, Kyron dut bien reconnaître qu'il tombait de sommeil. Se levant, il invita le reste du groupe à regagner les chambres de l'étage, prenant rendez-vous pour le lendemain matin chez le bourgmestre. Le compte-rendu qu'il avait à faire lui semblait de la plus haute importance. Saluant une dernière fois les notables du bourg, il s'engagea dans l'escalier et monta dans sa chambre.

Elle devait bien mettre au crédit du nouvel arrivant qu’il ne se dégonflait pas et semblait bien décidé à faire plus ample connaissance avec le groupe. Elle remarqua le départ de Kyron du coin de l’œil et ne put s’empêcher de pincer les lèvres dans une moue dubitative. Sûrement avait-elle été trop encline à sauter sur l’individu comme l’aurait fait un molosse de garde mais n’était-ce pas quelque part la fonction qu’inconsciemment elle avait adopté au sein de leur communauté ? De plus la grande et puissante guerrière reconnaissait intérieurement être perturbée des relations entre les membres de ceux considérés comme étant sa ‘famille’.

Renfrognant sa mauvaise humeur, elle s’adressa à Daladaf.
- Non. Pas pour l’instant. Nous reparlerons de votre affaire demain. Pour l’heure le repos nous semble préférable. Elle posa un dernier regard interrogateur sur lui avant de se détourner et de se diriger vers les escaliers. Au passage elle héla la tenancière : « Tant que vous y êtes faites donc monter un baquet avec de l’eau chaude pour moi aussi. » Sans attendre de réponse, elle poursuivit son chemin, gravissant les marches.

¤ De quoi a-t-il parlé dont il faisait parti déjà ? Ah oui, une compagnie… Et il accompagne un recruteur. Bah, sûrement des mercenaires ! ¤ Ecartant alors le sujet de ses préoccupations, elle ne songeait que pour le moment à se délasser dans un bain chaud et se nettoyer du sang des gobelins qui recouvrait en bonne partie les chairs visibles de sa personne.

Parvenue bien vite au sommet de l'escalier, l'elfe retrouva sans mal le chemin qui menait à la chambre ayant été en premier lieu designée pour y accueillir les dames, avant qu'un malencontreux concours de circonstances pousse les mâles à venir les rejoindre, remplissant ainsi la pièce déjà peu spacieuse, autrefois.
S'y glissant avec son habituelle prudence, elle poussa un long et douloureux soupir avant d'abandonner dans un coin, le même que la nuit dernière, ses maigres effets personnels.

Enserrant de ses bras ses jambes repliées, elle se laissa glisser au sol, rompue par la longue journée qui s'achevait maintenant.
Ainsi installée, repliée sur elle même, elle attendait sagement qu'arrive le bain commandé auparavant, sa joue gauche soigneusement déposée sur ses genoux, le regard balayant vaguement la porte qu'elle avait laissé entrouverte.

Pris d'une profonde et apaisante lassitude qui l'incitait à s'abandonner à la réverie, l'elfe ne réagira pas même aprés que Hrthrod soit entrée dans les lieux; sauf si celle ci venait à apparaitre dans l'encadrure de la porte avec un membre en moins ou flanquée d'une horde de vils et repoussants Diantrefosses enragés, et encore...
Se blotissant d'avantage contre ses cuisses, aux prises avec quelques vagabondes pensées, elle fît tomber sur son doux visage plusieurs mèches qui s'empressèrent de voiler le fin sourire qui s'était timidement formé sur ses lèvres.

En entrant dans la chambre, elle constata que la jolie petite elfe s’était repliée sur elle-même comme à son accoutumée, reprenant presque la posture identique à celle qu’elle avait adopté déjà la veille. Demeurant un instant sans bouger sous le chambranle de la porte, l’illuskienne tentait de percer le voile dont l’énigmatique archère savait s’entourer. Elle était tellement différente de tout ceux qu’elle avait côtoyé jusqu’alors et qui ne vivaient que par et pour la force brutale. En ce lieu, en cette heure, elle aurait aimé avoir une autre vie que celle qu’elle avait vécu. Une vie où elle aurait peut-être connue la quiétude dont semblait capable ce petit être gracile.

Refermant la porte, Hrthrod gagna le lit qui faisait face à sa compagne elfique, si proche qu’elle parvenait à apercevoir les traits de son visage harmonieux au travers des mèches qui pourtant tombaient en cascade au-devant. Sa lourde hache maintenant gisant au sol, l’humaine assise se pencha et s’appuya de ses coudes sur ses genoux, joignant ses mains. Les deux femmes ne devaient pas être distantes de plus d’une trentaine de centimètres dans cette position.

¤ Elle doit être aussi mal-à-l’aise que je le suis de cette proximité ¤, pensa-t-elle alors en étudiant la physionomie de Nialëanne.
- Je ne sais si tu me comprends, mais ce n’est pas grave. Ce que je veux te dire parviendra peut-être à être entendu par-delà les barrières du langage. Elle inspira avant de se lancer. "Tu ne sembles guère apprécier la compagnie des humains et sûrement certains doivent-ils te le rendre, mais je voudrais que tu saches que je suis heureuse de t’avoir rencontré. Je ne suis pas forcément douée pour exprimer mes sentiments et je dois te sembler bien maladroite en ce moment; Néanmoins, je tiens à t’exprimer ma profonde et sincère reconnaissance de nous avoir fait partager tes dons exceptionnels. J’ai pu me rendre compte de ton extraordinaire habileté dans les combats sylvestres et tu m’en as impressionné. Je ne peux qu’espérer sincèrement que tu portes un jour un regard différent sur moi et pourquoi pas que nous tissions des relations plus cordiales de respect mutuel."

Se sentant un peu ridicule, elle arrêta son monologue, ses oreilles rougissaient quelque peu de s’être ainsi si inhabituellement laissée aller. Elle entreprit de dégrafer son armure tandis qu’elle n’osait trop regarder s’il se fit paraître une quelconque réaction de la frêle elfe.

Daladaf acquiessa les dires de Frère Jörzic et de Hrthrod. Il regarda la barbare monté se coucher, en lui faisant un léger clin d'oeil lorsqu'elle se retourna vers lui. Il s'assit à une table, exténué de sa journée qu'il venait de passer. Il commanda un petit encas composé de fruits et de fromages et l'engouffra en un rien de temps dans sa bouche. Le tout termina son chemin dans son estomac, prêt à être digéré.

¤Je me demande si le groupe va m'accepter... Ils n'ont pas l'air très sympathique... Peut-être que c'est à cause de la fatigue... Oui... Ça doit être surement ça.¤

L'homme paya le repas, demanda une chambre à la réception et monta au deuxième étage. Il repéra rapidement la pièce où il allait dormir pour la nuit et y pénétra. Il remarqua un petit sceau rempli d'eau où il lava ses mains ainsi que sa figure, avant de se déshabiller et de se coucher dans son lit. Il piqua sommeil en un rien de temps, accompagné de ses ronflements. Prêt pour une autre journée.

Après la journée qu'il venait de voir passer, Glaive était plus excité que fatigué. Il n'avais pas réussit à voir Arus, ce qui n'avais pas arrangée son humeur. Le Nain n'avait pas non plus récupéré sa hache, mais avait prévenu le coup en récupérant discrètement la belle lame du Hobgobelin.

Il préfera ne pas rejoindre ses compagnons pour dormir. Après avoir vider quelques pintes, il s'agenouilla contre le murs, à l'extérieur de l'auberge. Il alluma sa pipe et entreprit d'affûter sa nouvelle acquisition. Après quelques nuages de tabac, ses paupières s'alourdirent et il tomba endormi.

L'air nocturne l'appaisait, tant il avait prit l'habitude de dormir dehors dans sa jeunesse, dans le froid de l'Epine dorsale du monde. Il y avait apprit à avoir un sommeil réparateur pour être rapidement d'attaque le lendemain, tout en restant suffisement léger pour surprendre une quelconque présence proche de lui.