Le camp gobelin, La libération d'Arus

Glaive était à l'affut et il ne fut pas vraiment surpris lorsqu'une forme sombre traversa une fenêtre de la batisse pour atterir en douceur au milieu de la rue.

A peine l'homme avait il touché le sol que la hache du Nain était sortie de sa ceinture. Semblant l' ignorer, l'étranger se tourna vers la mage, une dague étincelant dans sa main droite.

¤Le combat sera facile, s'il à ce couteau à beurre en guise d'arme!¤

Glaive s'élança à travers la rue, quittant l'ombre pour aider le magicien en mauvaise posture.
La charge silencieuse était impressionante. Son bouclier toujours dans le dos, la couverture adroitement fixée pour que n'en sorte qu'un bruit étouffé, le nain ressemblait à une bête de somme.

Pourtant ce même bagage le suivait depuis déja quatre ans, et le Nain n'en sentait presque plus aucune gène.

Dans sa course il se fixait un unique point: L'épaule droite de son adversaire, toujours de dos.
Connaissant ce genre de combattant pour leurs talents à vous planter des dagues partout, il préferait se débarrasser rapidement de l'arme. Sa hache s'abattit avec la force de ses deux bras sur l'épaule de l'homme.

MJ

Alors que Hrthrod et Kyron, leur surprise passée, réagissaient vivement, Nialëanne entreprit de faire de tour de la bâtisse pour couper un autre chemin de repli au mystérieux espion.
Devant la porte principale, l'homme faisait face à Grayback, adversaire plus fragile lui semblait-il, aussi ne prit-il pas garde à la charge puissante du nain. Une expression d'immense surprise se peignit sur son visage lorsque la hache de Glaive lui entra dans les côtes. L'inconnu marqua un temps d'arrêt, souffla tout l'air contenu dans ses poumons pendant qu'un filet de sang sourdait à la commissure de ses lèvres. Puis, comme au ralenti, ses genoux fléchirent et il s'effondra sur le sol. Allongé sur le dos, il restait immobile, son regard déjà vitreux ne montrait plus aucun signe de vie.

Vacillant sur ses jambes, le magicien se remettait lentement de la frayeur qu'il avait éprouvé face à cet inconnu. Un soupir de soulagement et un petit sourire de reconnaissance à l'attention de Glaive furent les seules actions qu'il put entreprendre.

Arzoth, dépité, laissa retomber son arc. Ce ne serait pas aujourd'hui qu'il pourrait faire un carton sur un de ses rivaux.

Un bruit sourd se fit enfin entendre suivi d'un juron. Hrthrod venait de se recevoir lourdement sur le sol, non sans douleur semblait-il. Elle se releva en boitillant et se dirigea vers le cadavre.

attaque hache Glaive 17+5=22 ~ CA 15 réussite
dégats sur espion : 6+4=10 ->mort

saut Hrthrod 9+5=14 ~ DD 15 échec
2 points de dégats non létaux.

Grayback soupira de soulagement, mais ne relâcha pas son attention comme semblait le faire Arzoth. Si d'autres espions traînaient dans les parages, ils n'avaient probablement pas apprécié le spectacle. Il remercia Glaive d'un signe de la tête et lui montra la porte de la main, ainsi qu'à Arzoth. Puis il prit Hrthrod sous l'épaule pour l'aider à marcher afin de rentrer à nouveau. Ils seraient plus à l'abri dans la maison pour que Hrthrod reçoive des soins. N'attendant pas de voir si ses compagnons les suivaient, il entra dans la batisse, amena Hrthod vers une chaise et se tourna vers le prêtre en lui disant : "Elle s'est blessée à la cheville en sautant du premier étage. Je vous serais gré de la soulager de sa douleur afin que nous puissons reprendre notre chemin et que nous essayions de surprendre ces gobelins."

Puis il se tourna vers Gratien et lui dit : "Seigneur Boilivier, soyez sûr que nous entreprendrons cette enquête avec le plus grand soin. En attendant, demandez à votre milice de surveiller les rues et de se méfier des compagnons de celui que nous avons tué devant votre porte. Il est vraisemblable qu'ils espionnent votre village et que ce sont eux qui préviennent les gobelins lorsqu'un enfant s'éloigne du hameau. Je ne pense pas que nous nous attardions plus longtemps, dès que la cheville de Hrthrod sera rétablie et que nous aurons fouillé le cadavre à la recherche d'indices, nous quitterons le village. J'avais pensé à leur tendre un piège, mais je me refuse à risquer la vie d'un de vos enfants, aussi nous contenterons nous de suivre leurs traces. Merci de votre accueil, nous reviendrons dès que nous en saurons plus, ou quand ils auront tous péri sous nos coups."

Puis il ressortit, rejoignant Glaive qui essuyait sa hache et Arzoth qui le rejoignait. Il fit signe au Halfelin de fouiller le corps. Il avait plus de compétences que lui-même en ce domaine.

Le Nain entendit ce craquement d'os qu'il connaissait trop bien. L'homme s'effondra et Glaive retira sa hache du corps, non sans un certaine fierté de son petit exploit.

Les pointes de sa moustache révelaient le sourire du barbare. Son regard se posa sur Hrthrod avec compassion.

-Vous avez été trop prompt à réagir, ma courageuse dame! Sauter d'une fenêtre n'est pas très prudent...

Content de sa petite réplique, il atendit que le mage entre dans la batisse pour se pencher sur le corps. Il le fouilla rapidement, mettant la dague dans sa poche et cherchant d'autre objets utiles.

Lorsque Grayback ressortit, le Nain se releva d'un bond et fit mine de nettoyer sa hache.

¤Jouer les égoistes n'est jamais bon, mais après tout c'est moi qui l'ai tué!¤

Ses pensées devenaient des grognements audibles, tandis qu'il se battait avec sa conscience en s'acharnant sur sa hache!

Arzoth était très déçu que l’espion soit mort. Il était sur qu’il aurait été possible de tirer de précieuses informations en le faisant parler. Mais les choses étant ce qu’elles sont, ils devraient se contenter d’un cadavre. Bien entendu, il ne pouvait en vouloir au nain d’avoir agit dans la précipitation vu qu’il a agit dans l’unique but de défendre Grayback.

Lorsque Grayback lui demanda de fouiller le corps, il s’exécute. Là, il aperçu glaive en train de dissimuler ce qu’il venait de dérober sur le corps. Le roublard s’adressa alors au nain d’une voix suffisamment forte pour que tout le monde l’entende. "Euh…. Excusez moi mon cher mais j’aurais aimé savoir ce que vous avez trouvé sur le corps de cet homme. Je dois vous avouer que faire les choses en douce n’encouragent pas les gens à vous faire confiance… Si vous êtes quelque peu radin c’est votre problème. Personnellement, je ne vois pas d’objection à ce que vous gardiez l’or que cette charogne détenait. J’ose juste espérer que vous ne dissimulez pas un objet important pour notre quête… Mais cela nous ne le saurons jamais bien entendu"

La question de l'halfelin n'était évidemment pas destiné au seul Nain. Celui ci regarda Arzoth, puis Grayback, puis le reste de la troupe. Il se sentit ridicule par le geste qu'il venait de faire...

¤A quoi bon leur mentir... , Non! Je n'ai pas à m'expliquer devant... Devant eux!¤

Le Nain se tourne vers le Halfelin avec un visage de marbre, mais dans ses yeux brillaient la honte d'un enfant de dix ans qui a volé des sucrerie.

-Sache que... J'ai juste pris sa dague! Le Nain agita la dague sous les yeux du groupe. Je n'en avais pas et je pense la mériter!

Le Nain se tourna vers le groupe. "Et sachez que même si j'ai besoin de vous pour m'aider je n'ai nullement l'intention de me lier d'amitié avec qui que ce soit! L'amitié est trop lourde a supporter: Le petit Arus en est la preuve!"
"Je n'ai pas besoin de votre confiance. Je respecte la sagesse de certains d'entre vous, et je m'en tiens là!"

Le Nain tourna le dos au groupe, ses mots lui faisant probablement plus de mal qu'à ses interlocuteurs. Il se maudissait et se rendait compte à quel point il était mauvais menteur!

- Ouch!, une douleur se fit ressentir dans sa cheville gauche lorsqu'elle toucha le sol. Obligée de se retenir les bras en avant pour éviter de culbuter face contre terre elle en avait sa lourde hache. Mais peu importait, levant la tête elle aperçevait plus loin le corps morbond du spadassin gisant dans la poussière face à Grayback.
Le nain semblait avoir frappé plus vite qu'elle.
¤Pas haut sur patte mais placé au bon endroit le bougre¤, pensait-elle amèrement constatant l'ampleur de son échec.
Elle avait voulu rabaisser son caquet à l'arrogant Glaive lorsqu'il l'avait asticoté avec sa remarque, mais touchée dans son amour propre elle avait préféré se taire.

Grayback voulait absolument la soutenir et la porter à l'intérieur afin qu'elle fut soignée. Maugréant intérieurement contre la sollicitude de son ami elle n'avait interférer avec son action de l'amener dans la bâtisse. Après tout cela la soustrayait du spectacle qu'elle offrait aux autres.

Au-dedans, Grayback sorti, la guerrière repoussa le guérisseur d'un geste un peu brusque et des paroles dures:
- Cessez donc cela. Allez plutôt aider ceux qui en ont vraiment besoin. Me croyez vous invalide et inutile ?!
Bah!
Se levant en mettant son poids sur sa jambe, elle grimaça quelque peu.
¤ Mes muscles étaient froids, il faut que je m'active et la douleur disparaîtra lentement¤.
Bien décidée, elle alla jusqu'à l'embrasure de la porte observer ses compagnons.

Nialëanne réapparut dans la rue peu aprés, l'arc plus légérement tenu une fois assurée que le danger avait été écarté.

N'intervenant pas dans la discussion qui commencait à s'envenimer, opposant les deux petits mâle, elle se fraya un passage jusqu'à la porte de la demeure, glissant un regard consterné sur le nain qui piquait sa crise en passant devant lui.
Arrivée à la hauteur de Hrthrod elle s'immobilisa pour sonder quelques brêves secondes le regard de celle ci, s'assurant ainsi que la guerrière n'était pas excessivement souffrante.

Sans aligner de commentaires inutiles, elle fît un pas de latéral pour retrouver le contact d'un mur extérieur, y déposant son dos avec une attitude toute naturelle, décontractée au possible.
Ainsi placée, silencieuse au possible, elle étudie le cadavre étendu face contre le sol, aucune note de pitié ou de dégout modérant son regard bleuté, la fragile enfant avait laissé sa place à la guerrière aguerrie, froide et distante.

Croisant du regard la jeune elfe elle fut surprise de constater l'intérêt qu'elle avait discerné dans le reflet de ses yeux magnifiques. Eclair fugitif celui-ci avait disparu aussi promptement qu'il était apparu, mais pourtant Hrthrod restait sûre de la sensation ressentie.
Ne soufflant mot, d'un pas claudiquant elle sortit à l'extérieur de la demeure.
Une prise de bec avait lieu entre son ami petit-homme et le nain, décidement peu accommodant. En approchant elle entendit le motif de leur altercation. Se plantant à leur côté elle désigna le cadavre:
- Bel ouvrage Glaive, vous pouvez vous vanter d'avoir expédier votre besogne avec cet homme... Et par la même occasion d'avoir perdu des informations qui auraient pu être cruciales pour cette quête si importante pour vous...
Elle regardait froidement le nain dans les yeux, son ton sarcastique:
- Mais vous n'avez pas tout raté dans cette affaire. Vous avez raison, continuez donc à faire les poches du moribond dans votre petit coin. Nous aurons bien d'autres moments à l'avenir pour financer notre groupe... n'est-ce pas Arzoth ?
Attitude contrastant avec sa réplique précédente, elle avait posé une main amicale sur l'épaule du halfelin et le regardait les yeux complices, un petit sourire aux lèvres.

¤Je n'ai pas rêvé! Elle ose prétendre que j'ai fait une erreur! Que je met Arus plus encore en danger? Cette maudite femme...¤

Le Nain allait s'emporter mais il se ravisa au dernier moment. Il resta de marbre face à la guerrière:

-Vous auriez donc préféré risquer la vie de l'un de vos compagnons, afin d'avoir quelques informations très utiles qu'il n'aurait sûrement pas eu? Feriez vous aussi peu attention à vos amis qu'à votre personne? Il jetta un coup d'oeil à sa jambe.

¤Ok, je m'emporte, je fais n'importe quoi, nous n'avancerons jamais avec toutes ces parlottes!¤

Glaive rangea sa hache, s'agenouilla, planta la dague volé dans le sol et parcouru la compagnie du regard:
-Pardonnez moi pour mes actes stupides! Cela fera bientôt quatre ans que je voyage seul, et j'ai surtout appris à me méfier des autres.
"Vous avez aussi peu besoin de moi que vous aimeriez ne plus m'avoir dans les pattes! Je me doute que seule votre gentilesse vous engage à m'aider..."

Le Nain posa les yeux sur ses pieds, ne sachant plus quoi dire... Il releva la tête, "Allons sauver cet enfant! Ainsi que les autres... Et vous n'aurez plus à supporter ma présence! Je vous conduit de ce pas sur les lieux de la disparition d'Arus!

Laissant là le poignard, Glaive commença à marcher, bien décidé à en finir avec cette histoire!