Le camp gobelin, La libération d'Arus

C'est avec plaisir qu'elle vit descendre le mage ayant fini ce qu'il appellait sa "mémorisation".
Elle l'écouta attentivement lorsqu'il s'exprima à l'attention de Nialëanne, notant au passage qu'il semblait avoir eu des démêlés avec des humains visiblement.

Grayback se tourna vers Kyron et lui manifesta sa réprobation sur la séparation du groupe. ¤ Les deux hommes de magie paraissent désireux de mettre leurs qualités de décision à l'épreuve ¤
Hrthrod aimait cette joute amicale qui se déroulait. Cela prouvait que tous était des êtres de caractère à la volonté forte et déterminée, ce qui a long terme ne pourrait être que profitable à la compagnie au fur et à mesure où ils se connaitraient mieux.

Tandis qu'il se restaurait, la guerrière ne put retenir ses sentiments. Elle se leva et fit face aux deux pratiquants de l'Art.
- Assurément maître-Kyron et maître Grayback vous avez le même point de vue sur les qualités nécessaires à un chef, et je cautionne votre vision des choses. Elle assura une pause, humectant de sa langue ses lèvres charnues ." C'est pourquoi il me vient tout naturellement présent à l'esprit que vos lumières éclairées seraient un bon choix pour nous tous". Elle leur souriait maintenant en plissant des yeux. "Mais je ne puis me décider à choisir un de mes nouveaux amis plutôt qu'un autre..."

L'elfe reposa le morceau de pain devant elle, se redressant de sa chaise, sur la pointe des pieds pour rendre son petit mètre 30 plus impressionant qu'il ne l'est en réalité, ses doigts en appuis sur le rebord de la table, toujours vers Kyron, agacée.
D'une voix douce mais agitée, elle lui fait savoir son point de vue, froncant d'avantage ses fins sourcils :





La mine grisée, dans sa lancée, la fragile demoiselle enchaina avec une réponse au mage, sur la défensive, comme si elle s'était sentit agréssée de ses propos.
Toujours dans le beau language, ses mots s'échappent de ses lévres avec toute l'assurance et la fermeté que peut transmette une éducation elfique de plus d'un siècle :

- Qu'importe que vous soyez tous identiques, ou pleins de bonnes intentions comme tu veux me le faire croire, pour un humain respectueux des terres qui l'ont vu naitre, combien d'autres désireux d'étendre leurs pouvoirs et de ruiner des choses qu'une vie ne saurait réparer ? pour ce même humain, lorsque deux siècles de temps se seront écoulés, combien d'enfants, de petit enfants, et de descendants en tout genre toujours plus nombreux et toujours plus avides, allant à l'encontre des cycle de la nature, et de toute les autres lois de celle ci ?


Des larmes lui montant alors aux yeux, l'elfe se laissa tomber au fond de sa chaise, serrant les machoires et plongeant dans un silence contemplatif, coupée de la réalité, elle en avait surement trop dit..
Mais cela faisait un bien fou de lacher ce qu'elle avait sur le coeur, et si maintenant elle s'attendait à entendre prononcée son exclusion du groupe, au moins elle ne regrettait en rien d'avoir su parler avec plus que des mots, avec cette chose qui à présent tambourinait dans sa poitrine, semblant vouloir rompre son torse fragile.

Encore une fois le sens des paroles lui échappait mais Hrthrod était abasourdie de l'aplomb que la petite elfe voulait se donner. La guerrière ne put que remarquer la force de ce brin de femme, son ton ferme et la détermination dans sa voix étaient évidents.

Pourtant après qu'elle ce fut adressée à Grayback, elle sembla s'effondrer. Changeant d'attitude les larmes lui venaient déstabilisant son entourage. C'était la première fois qu'Hrthrod voyait poindre sur le visage de l'elfe un sentiment peint d'une autre couleur que celle du mépris ou de l'indifférence. Elle ne put se résoudre à demeurer assise alors que la peine de sa camarade l'envahissait. Passant derrière les autres attablés, elle se rapprocha de l'archère enfouie au fond de sa chaise.
- Ne pleures pas. Je ne sais ce que tu dis mais je t'en prie, ne pleures pas... Personne ici ne le veux.
Elle la regardait même si celle-ci semblait absente. Le regard de la guerrière en osmose avec sa voix était des plus doux.

Grayback fût quelque peu désarçonné par les paroles de l'Elfe, que lui ne comprenait que trop bien. Mais il n'en était pas surpris: il connaissait la tendance qu'avaient certains Elfes à considérer les Humains comme un fléau, une race contre nature. Il savait qu'ils avaient peur de disparaître sous le flot des hommes se reproduisant sans cesse, et qu'ils ne comprenaient pas pourquoi les Hommes ressentaient le besoin de tant se multiplier. Tout ça pour une simple question d'espérance de vie... Le mage contempla un instant son assiette d'un oeil triste, songeant au fossé qui séparait les deux races, puis reporta son attention vers la jeune Elfe. Il hésita à lui parler en elfique, puis se contenta de dire en Langue Commune pour que Hrthrod puisse comprendre : "Le chef que nous unirons ne vous donnera aucun ordre, il tentera simplement de nous organiser en unissant nos qualités et compétences, et ce pour le bien du groupe. Je ne vous demande pas de nous aimer, car je sais à quel point on peut haïr ce que l'on ne connaît pas, à quel point on peut en avoir peur. Je vous demande seulement un peu de respect, et du tact. Vous avez du talent, et vous n'êtes pas sous-estimée. Mais si vous devez nous haïr, ne le montrez pas! Cela n'aide pas à l'unité du groupe, qui est primordiale pour survivre, que ce soit à court ou à long terme."

Il aurait voulu ne pas la bousculer plus qu'il ne l'avait déjà fait, peiné par ses larmes. Mais si ce problème n'était pas réglé maintenant qu'ils étaient tous réunis, il ne le serait jamais. Il finit rapidement son assiette, vida son gobelet, puis se tourna vers Hthrod en se souvenant soudain ses paroles : "Je vous remercie de la confiance que vous nous accordez à Kyron et à moi. Mais même si il nous faut un chef pour valider nos décisions, je compte sur son bon sens et le nôtre pour qu'il n'en profite pas. Et il ne faut donc pas qu'il y ait de concurrence entre nous : le but est d'unifier le groupe, pas de le briser par des velléités de titre. J'aimerais que des erreurs comme celles que nous avons commis hier n'arrivent plus, d'autant plus en sachant que je suis de ceux qui ont mis le groupe en danger."

Puis il se tût, espérant que cette décision soit vite prise afin qu'ils puissent rapidement rejoindre le bourgmestre et l'interroger.

Glaive était resté silencieux durant toute la conversation. Seule l'arrivée de l'homme appelé Grayback lui fit lever les yeux. La conversation allait bon train, chacun donnant avec passion son point de vue.

La longue joute verbale qui avait lieu était le fruit de l'amitié naissante entre les membres de ce groupe. Le rapprochement qui opérait entre eux n'échappa nullement au Nain, qui réprima un sourire bienveillant. Lorsque Grayback eu terminé son discour, le Nain se leva à son tour, et tenta de trouver ses mots parmis ses maux de tête, qui commençaient à s'effacer:

-Je... Pour commencer je voudrai vous remercier. Vous ne me connaissez pas et pourtant vous m'acceptez à vos cotés, même si cette compagnie est provisoire! Dès lors que j'aurais retrouvé mon jeune ami, je repartirai de mon coté, soyez sans craintes!
"Ensuite... Je n'ai nullement l'intention d'être votre chef, même si vous me le demandiez, mon passage sera bref, et je n'ai ni la sagesse, ni la force de caractère que la moitié des personnes autours de cette table!"
"Malgré ce que vous semblez en penser, retrouver cette enfant est très important pour moi -et là je m'adresse tant au futur chef qu'au reste du groupe- et si nous pouvions nous passer de longues discussions inutiles chez le notable, qui n'en sais pas plus que nous, croyez moi, pour se rendre directement du coté de notre seule véritable piste: Le lieu de la disparition d'Arus!"

Avec un regard tant implorant qu'impatient, le Nain agita la chemise au dessus des compagnons. Il sentait bien une animosité envers lui de certains membres, mais les femmes étaient si facile à vexer, Et les Elfes tellement insensible, qu'il ne s'en ofusqua pas."

-La vie d'un enfant est en jeu, vous le savez, et si nous nous hâtons, nous pouvons arriver à temps!
Il n'y avait plus rien à dire. Pourvu que leur chef agisse avec son coeur autant que sa raison...

Kyron observait la jeune guerrière. Elle s'était dirigée vers la jeune elfe, la réconfortant après la joute verbale qui venait de se dérouler.

Ne sachant que dire, le jeune sorcier regrettait les paroles qu'il avait eu envers Nialëane. Il n'était en effet pas dans son habitude de perdre patience.

Pensant qu'il fallait à tout prix souder leur groupe, Kyron s'adressa à nouveau à la jeune rôdeuse elfe, employant le beau-langage.

- Excuse-moi de m'être ainsi emporté, Dame du Peuple Originel. Je ne te convaincrai pas que tous les hommes sont bons, je ne le crois pas, mais je te prouverai qu'en moi, tu peux avoir confiance, même si j'y passe ma courte vie.

Kyron regardait les yeux magnifiques de la jeune femme, ses traits fins lui rappelaient sa mère. Il repensa à tout ce qu'elle lui avait enseigné et se dit qu'il en ferait usage à l'avenir.

Se tournant alors vers l'ensemble de la table, il reprit.

- Grayback à raison, nous avons plus besoin d'un meneur que d'un chef, une personne autour duquel nous ferons corps et qui sera attentif au bien-être de tous... Il est temps à présent de le nommer, parlez librement mes amis, le temps presse et nous devons agir.

Kyron se rassit alors à sa place. Quel que soit celui qui serait désigné par le groupe, il lui serait fidèle et le conseillerait de manière avisée. Et si c'est lui qui est choisi, il fera en sorte de mener ses compagnons dans le respect de chacun.

La forestière ne pût réprimer un haussement de sourcil devant l'attitude générale des humains, franchement surprise. Les larmes qu'on avait vu poindre aux coins de ses yeux s'estompèrent peu à peu, sans aller s'égarer sur ses douces joues.
Le regard levé sur Hrthrod, elle lui communiqua sa gratitude d'un imperceptible mouvement de la nuque, piquée au vif de sa curiosité : comment une humaine comme elle, ne comprenant pas la langue de ses pairs et semblant issue d'une éducation plus que barbare, pouvait à ce point faire preuve de compassion et de compréhension devant son attitude plus qu'égoïste ?

Aprés un dernier soupir, son calme retrouvé, l'elfe revint aux deux humains pratiquants des arcanes, inclinant sa tête tout en lachant quelques mots, rapidement, et sans s'encombrer de belles formulations :



Elle haussa ensuite les épaules, reprenant le bout de pain pour y loger ses dents, écoutant la suite du débat sans d'avantage y participer.

Grayback tenta de prendre son mal en patience, mais il n'y arriva pas. La détresse se lisait dans les yeux du nain, et il se leva d'un seul coup, empoigna son baton et dit : Nous perdons trop de temps! Glaive a raison. Je me propose en tant que meneur, et je pense que Kyron assumerait volontiers cette fonction lui aussi. A présent, décidons-nous rapidement, rendons une courte visite à Gratien tous ensemble afin de lui faire savoir que nous nous occupons du problème et mettons-nous en route. Le temps joue contre nous!" Puis il resta debout, observant ses camarades.

Ils n'avaient que trop tardé, et l'absence de réaction du halfelin l'inquiétait. Lui d'ordinaire si ouvert, si bavard, ne pipait mot. Il attendit patiemment que ses amis réagissent, mais les discours avaient eu une part trop belle de leur temps, et il ressentait le besoin de passer à l'action, de sauver les enfants s'ils pouvaient encore l'être et surtout, surtout, de savoir ce qui se cachait derrière cette sinistre affaire... Il sentait que quelque chose de malsain se tramait, et si l'empêcher était en son pouvoir, il le ferait. Même au prix de sa vie.

Une fois rassurée sur le moral de l'énigmatique Nialëanne, la jeune guerrière se tourna face aux autres membres du groupe tandis que Grayback continuait son réquisitoire.

Hrthrod sentait bien chez son camarade une exaspération grandissante doublée d'une détermination à faire bouger les choses. Elle devait bien reconnaître que l'idée ne lui déplaisait pas non plus. Ses muscles avaient besoin d'action et sa langue devait sèche à force de parler et de parlementer.

- Da ! s'exclama-t-elle lorsque le jeune mage eut terminé, comme je l'ai dit j'apporterai mon soutient sans condition au chef de notre groupe. Puisque Grayback est le premier à se proposer et que je ne doute pas de ses capacités, je lui donne mon vote !
Regardant Kyron dans les yeux d'un regard chaleureux.
- Ne crois pas mon ami que je te sous-estime pour autant. Vous êtes tous les deux les plus raisonnés de nous tous, hésitant un instant louchant sur l'elfe et le halfelin, "enfin je crois... sans vouloir blesser quelqu'un. Bref ! J'apporte ma hache au soutien de Grayback. Décidez vous et aidons ces gens qui nous sollicitent !"
Ses paroles avaient été diablement énergique, la passion se lisant sur son beau visage. Elle tendait d'une main au niveau de ses épaules sa hache à la taille gigantesque.

Arzoth avait suivi les longs discours de ses compagnons en silence, ce qui pourtant ne lui ressemblait pas. Il comprenait tout à fait que certains membres du groupe se méfient du nain. Lui même sentait que ce dernier ne disait pas tout. Mais il était toutefois d’accord avec l’idée qu’il fallait donner sa chance au nouveau venu avant de s’adonner à tout jugement sur sa personne.

L’idée de partir enquêter sur le champ n’avait pas vraiment séduit le roublard. En effet, lui qui était plutôt partisan des longues discussions trouvait un peu hâtif de se lancer dans la quête sans être sur s’avoir réuni toutes les informations disponibles.. *Mais d’un autre côté, partir à l’aventure ça a du charme… Et puis on s’éternise un peu ici… *.

Concernant le sujet principal de la discussion qui était l’élection d’un chef, Arzoth avait bien évidemment un avis sur la question. Pour lui C’était Kyron qui était le plus apte à remplir cette tâche. Il profita du silence qui suivi l’intervention de Hrthrod pour s’adresser à l’ensemble de la tablée "Mes chers amis je suis d’accord avec vous, un chef, ou plutôt un porte parole (regardant Nialëanne avec un regard de compréhension) est nécessaire. Je suis d’accord avec Hrthrod Grayback et Kyron sont de loin les mieux placés pour remplir cette tâche. Toutefois, contrairement à hrthrod, je vais porter ma voix à Kyron. Je pense en effet que la sagesse dont fait preuve maître kyron est une qualité primordiale." Son intervention terminée, le roublard se rassit et jeta à Hrthrod et Grayback un regard amical "Ce n’est qu’un avis personnel et je suis sur que la décision prise par l’ensemble du groupe sera la plus sage "