Le camp gobelin, La libération d'Arus

Arzoth s’était attablé avec le reste du groupe et commençait à manger goulûment. Il savait qu’il était le moment ou jamais de reprendre des forces. L’arrivée du nain dans le groupe ne le gênait pas vraiment, mais il savait que l’intégration de Nialëanne risquait ainsi de ne pas s’améliorer.

Le roublard avait pris avec beaucoup d’amusement les propos de ce nain envers Hrthrod * On voit bien qu’il ne l’a jamais vu la hache à la main pour douter de son efficacité au combat…. Mais il s’en rendra compte bien assez tôt* . Voyant tout le barda que ce nain transportait, il fut tenté de discrètement explorer quelques poches mais il se retint en pensant à une règle d’or : les races autres que les halfelins confondent toujours emprunt et vol.

La curiosité naturelle d’Arzoth le poussait à se renseigner sur ce que représentait Aris pour Glaive. Le roublard attendait que quelqu’un d’autre pose cette question, mais voyant que ses compagnons se contentait des vagues propos du nain, il engagea la conversation "Dites moi sir Glaive ? Que vous nous avez dit que Aris vous était très cher… Mais qu’était-il vraiment pour vous ? de votre famille ?…. "

Le Nain se sentit soulagé lorsque l'homme qui semblait être le moins effrayé par lui (en tout cas le plus bavard) présenta ses compagnons.

¤A t'il dit Moonson? Ce nom me dit quelque chose... Bah, j'ai toujours eu une mémoire de pichet!¤

Il ota de sa bouche le morceau de viande qui l'empêchait de parler, et en quelques courbettes il fit moultes révérances à la tablée.
-Torn Barbesauvage, Nain d'Arragrath. Mais on m'appelle Glaive, avec un sourire il regarde la compagnie, Glaive comme la lame! Puisse Uthgar vous octroyer sa force et sa sagesse! Son regard se posa sur la femme prénommée Hrthrod.

L'Halfelin, qui ne s'était encore jamais manifesté, sembla arrêter son repas avec grand effort, pour poser une question au Nain:

-Dites moi sir Glaive ? Que vous nous avez dit que Aris vous était très cher… Mais qu’était-il vraiment pour vous ? de votre famille ?….

-Arus!Le Nain allait s'énerver, mais se reprit en repensant à la question posée... il s'empourpra, et son regard se posa sur son assiette. Comment expliquer les lois compliquées de l'amitié Naine?
-Cet enfant n'est ni de ma famille, ni un de mes amis. En fait je ne l'ai vu qu'une seule fois avant sa disparition, chez le prêtre qui est venu ce matin... Seulement cette enfant à sut, par je ne sais quelle sorcellerie, Son regard croisa celui du dit Kyron, il a sut gagner mon amitié. Et j'ai pour principe de donner ma vie à ceux qui la mérite! Je ne peux accepter l'idée qu'on lui fasse du mal, tandis que je ne suis qu'à quelques lieux de lui...

Le Nain pris soudain un air confu et sembla se reprendre. Il se raidit et sa voix changea lorsqu'il s'adressa à nouveau au groupe:
-Enfin n'allez pas croire des choses! Je n'irai pas perdre la vie pour un inconnu, comme un imbécile de paladin! Il se mordit la lèvre, persuadé d'en avoir encore trop dit.

Aux yeux de Kyron, il était évident qu'ils en apprendraient très peu en restant à l'auberge. Aussi, tout en tournant la tête en direction de la jeune guerrière, il se leva doucement. Il s'adressa alors à ses compagnons présents à table.

- Mes chers compagnons, je penses que nous sommes tous d'accord pour venir en aide à ces villageois. La disparition de ces enfants et la prise à partie de certains des notres ne peut nous laisser indifférent.

S'appercevant qu'il manquait le magicien, restait dans la chambre pour mémoriser ses sorts, le jeune ensorceleur reprit son discours.

- ... Et je pense que Grayback sera de mon avis. Attendons qu'il nous rejoigne. A ce moment là, je propose que nous nous divisions en deux groupes. Grayback, Nialëanne et Glaive pourraient se rendre cher frère Jörzic, tandis que Hrthrod, Arzoth et moi-même nous rendrions chez le chef du village. Ainsi, nous gagnerons du temps et nous ne serons pas trop vulnérables. Donnons-nous rendez-vous à midi ici même afin de mettre en commun nos trouvailles et décider du plan à suivre. Qu'en dites-vous ?

Le jeune ensorceleur ne semblait pas très sûre du plan qu'il venait d'énoncer, aussi fit'il le tour de ses compagnons, cherchant du regard un quelqconque soutien.

Hrthrod n'appréciait guère les manières du guerrier nain, surtout lorsqu'il laissait entendre qu'il envisageait par avance de faire un carnage sur les "peaux vertes" pour reprendre son expression.
Lorsque Kyron la présenta, son visage exprima une grimace en guise de salut à l'attention de Glaive.

Réagissant au propos de ce dernier, elle pensa pour elle-même:
¤ Encore cet enfant ! Cet arrogante demi-portion parle d'amitié avec un inconnu qu'il vient de rencontrer. Il cause de sacrifice de soi! Et cette façon qu'il a de me regarder plein de... pleine de..¤
- Humpf!, rageant en silence elle écrasait dans sa main un quignon de pain.

Alors que le sorcier parlait de diviser le groupe, la jeune femme le regardait attentivement, un sourcil levé de manière étonnée.
- Alors quoi, maître-kyron ? Peux-tu me rappeler pourquoi il est nécessaire de diviser nos forces en ce moment où nous avons déjà subit une perte ? Elle s'était levée non agressive mais passionnée dans son engagement verbal. "Pourquoi certains iraient voir le guérisseur si la suite des investigations nous pousse à nous rendre chez le notable ?"
Elle regardait à présent le nain. "Pourquoi , faire confiance à celui-ci", le désignant de l'index, "alors que nous ne savons rien de lui, si ce n'est ce qu'il avance de lui-même !"
Elle regardait les autres assis à la table:
- En vous j'ai confiance mes frères, décidez je me plierai à votre décision...
Elle se laissa retomber sur sa chaise et s'enfila un morceau de lard dans la bouche.

Kyron fut surpris de l'intervention de la jeune femme. Il aurait aimé avoir son soutien, de même que celui de Grayback. Mais il fallait qu'il explique pourquoi il proposait cette façon d'agir. Alors il posa une main sur l'épaule de la guerrière et parla d'une voix calme.

- Je propose ceci car il ne sert à rien de nous rendre tous chez une même personne. D'une part, il peut se sentir agressé, ensuite nous gagnerons du temps pour partir au plus vite à la recherche des disparus et enfin, je ne crois pas que nous risquons quelquechose dans le village en pleine journée.

Kyron essayait de convaincre la belle guerrière, mais aussi ses compagnons. Il se tourna alors en direction du guerrier nain, posa son regard sur lui, essayant de déceler la moindre animosité, et revint sombrer dans la profondeur du regard de la guerrière.

- Nous avons perdus un des notres, je crains qu'il ne soit en mesure de poursuivre avec nous. La présence d'une personne supplémentaire pouvant tenir une arme ne sera pas superflu dans le groupe. Ne croyez-vous pas mes amis ? Etes-vous d'accord pour que nous intégrions le maître nain parmis nous ?

* Si Grayback pouvait descendre à présent, j'aurai bien besoin de son sage opinion...*

Kyron semblait désespérait, il n'avait pas penser que ce serait si difficile de proposer des solutions au groupe. Il regarda tour à tour ses compagnons, terminant par Hrthrod qu'il appréciait de plus en plus.

- A présent, parlez mes amis et nous ferons ce qui nous semble le mieux à tous !

La voix calme de kyron apaisa intérieurement Hrthrod. Malgré l'épaisseur de son armure de cuir elle était étonnée de presque pouvoir sentir la chaleur de la main du jeune homme qui s'était posée sur son épaule.
¤ Ecoutons-le ¤, n'avait-elle pu s'empêcher de penser soudainement influencée quelque peu par le charisme naturel du sorcier.
- Cela n'est pas sûr, objecta-t-elle, rien ne prouve que le village soit sécurisé en plein jour... Même si les orques et les gobelins n'aiment point circuler par temps clair, ce n'est pas pour cela qu'il ne le font jamais. Et rien ne dit qu'ils agissent seuls.
Ses yeux bleus limpides laissaient plonger en eux le regard suppliant du sorcier.
- Mais..., baissant un instant la tête, mais je dois reconnaître qu'avec la défection de Bolthörn nous perdons certainement de notre puissance de feu. En conséquence je dois reconnaître maître-kyron que vos paroles sont avisées concernant la venue d'un nouveau guerrier.
Elle sourit faiblement, puis fronçant les sourcils elle posa les yeux sur Glaive.
- Du moins puis-je lui laisser la chance de prouver sa bonne foi. Se reprenant alors, "à condition qu'il cesse de me considérer comme une femme avant tout !"

Nialëanne redressa la tête sur ce qui était en train de se dire, à savoir l'idée de Kyron de séparer le groupe déjà fort peu unis en deux unités comportant chacune 3 individues. Elle retroussa un peu le nez, glissa d'un geste léger son pouce sur ses lévres pour les alléger des quelques miettes de pain qui y avaient trouvées refuge.
Croisant sur sa poitrine ses membres fins, elle se tourna vers celui ci pour lui faire part de son objection :



Souspesant dans sa main ce qu'il lui restait de son morceau de pain, elle fît une moue contrariée, ignorant allégrement le nain tandis qu'elle détaillait un à un les humains attablés à ses cotés, un frisson semblant la parcourir. Dans ses yeux on pouvait lire une certaine forme de contrariété, mais beaucoups moins de haine qu'auparavant, presque diplomate dans son attitude.

L'attitude de l'elfe le surpris, bien qu'il s'attendait à ce que certains émettent des réticences. Il savait bien que le fait de vivre en communauté apportait son lot de tracas. Mais il ne pouvait admettre tant de préjugés.

Les paroles, mais surtout le regard de Hrthrod avait réconforté le jeune sorcier Halruaan. Aussi, il se rassit, posa ses coudes sur la table et cala son menton entre ses mains.

Après quelques instants de réflexion, il se redressa et toisa ses compagnons un à un.

- D'abord, ELFE ! Je me nomme Kyron et non "humain". Ensuite, je pense que nous aurons toujours quelquechose qui nous dérangera. Mais essayons de contenter tout le monde, bien qu'il nous faudra apprendre à vivre ensemble !

il avait prononçait ses mots calmement, avec la même fermeté que la veille, en toisant l'elfe du regard. Puis il reprit.

- Soit ! Je propose donc que Nialëanne vienne avec Hrthrod et moi et qu'Arzoth la remplace dans l'autre groupe...

Il tourna la tête vers la jeune guerrière comme pour attendre une réponse mais ne put contenir son irritation devant tant de désorganisation.

- J'ai une autre proposition à vous soumettre également. Choisissons-nous un chef qui prendra les décisions du groupe en dernier lieu, après avoir chaque fois écouté ce que nous avons à dire. Ceci évitera des décisions anarchiques.

Les paroles de Nialëanne avait tranché sans opposition la conversation tel un couteau rougit au feu pouvait le faire sur une motte de beurre.
Bien qu'Hrthrod n'avait absolument rien compris du sens de celles-ci, il n'en demeurait pas moins que l'attitude de l'elfe s'était modifiée. Capable de prendre part maintenant dans une prise de position, elle s'était exprimée.
Tout en regardant l'archère Hrthod sourit en coin d'un sourire timide.
Cependant, le jeune sorcier semblait vexé par la nature de la joute verbale...
Elle le sentait tendu, voulant absolument imposer le rythme de la journée. Il proposait aussi d'élire un chef capable de prendre les décisions du groupe.
Se levant de sa chaise la guerrière posa sa main sur celle du jeune homme posée sur la table. Elle l'enserra avec un peu de fermeté, se voulant compatissante.
- Maître-kyron a raison de nouveau... nous ne faisons que nous agiter en tous sens comme des cloportes dérangés de sous leur pierre ! Votons nous un chef. Pour ma part, je ne choisirai pas le nouveau venu, après peu m'importe mais quelqu'un de réfléchi et charismatique sera plus représentatif. N'étant point douée pour ce qui n'a pas trait à la guerre, je me récuse.

Ayant fini depuis un certain temps de méditer, Grayback écoutait ses compagnons manger et se disputer sans quis ne le voient. Il était interessant de savoir ce que tous pensaient... Ainsi ils voulaient élire un chef? Voilà qui n'était pas une mauvaise idée, et il descendit pour pouvoir donner son avis. Arrivant à la table, il s'assit et dit : "Allons mes amis, calmons-nous! Prenant une voix calme et posée, il se tourna d'abord vers l'elfe : "Tout d'abord j'aimerais mettre quelque chose au point : je me doute que vous ne portez pas la race humaine dans votre coeur, mais je vous conjure de vous faire une raison. Tous ne sont pas identiques, et vous devriez peut-être faire plus d'efforts avec chacun d'entre nous, car vous n'êtes pas la seule à avoir fait face à des Hommes répugnants." Il grimaça en se souvenant de sa propre expèrience, puis se ressaisit et poursuivit.

"Ensuite, et avec tous le respect que je vous dois mon cher ami, je refuse que nous nous séparions. Jörzic nous attendra probablement chez le bourgmestre, et les traces des gobelins ne disparaitront point en quelques heures, encore moins aux yeux de notre talentueuse rôdeuse. Quant à élire un chef... C'est une excellente idée. Mais il faut prendre cette décision avec discernement, et celui ou celle qui sera nommé comme tel devra faire tout de même attention aux conseils des autres."

Puis il se tourna vers le nain et lui dit : "Je vous souhaite la bienvenue dans notre groupe plus qu'hétéroclite, et votre hache sera plus que nécessaire à cette mission. Il est évident que vous ne pourrez devenir notre chef pour des raisons évidentes, mais je suis sûr qu'il vous accordera autant d'attention qu'au reste de la troupe." Puis il se tourna vers Myria qui lui apportait une assiette et se mit à manger en écoutant ses amis réagir à se paroles.