Le camp gobelin, La libération d'Arus

MJ

La chute de Bolthörn avait rameuté tous les occupants de l'auberge et les questions fusaient. L'effet le plus notable avait été le réveil en fanfare d'un nain bourru et aviné, suivi de son premier contact avec Hrthrod. La vieille Myria, encore sous le choc de penser qu'une telle chose eut pu arriver dans son auberge, répondit machinalement à Kyron : "Bien sûr qu'elle était fermée mon auberge, c'est pas un moulin ouvert à tout vent. C'est une maison respectable. J'en reviens pas. Qui a osé placer un tel piège chez moi. Si c'est toi espèce de bon à rien, outre à vins..." La tenancière jeta un regard furieux à Glaive avant de réaliser que, en raison de l'état dans lequel il était la veille au soir, il était matériellement impossible qu'il ait pu faire autre chose que de ronfler toute la nuit. "Non, tu peux pas avoir fait ça. Mais, pourquoi t'as rien entendu aussi ? On a pas idée de boire autant... Il va me falloir au moins six mois pour refaire les réserves en alcool de l'auberge..."

L'arrivée de Frère Jörzic, précédé de Bario, coupa net le flot de paroles. Sans même un bonjour pour les invités attroupés autour du blessé, le prêtre se précipita et se pencha sur le demi-orque. Soulagé, il se redressa : "Ouf, plus de peur que de mal, mais il est bien sonné et va devoir garder la chambre quelques jours. Je pense qu'il sera mieux au temple pour se reposer. Bario, mon ami, fais le porter chez moi, j'arrive dans quelques minutes." Semblant seulement remarquer la présence du reste du groupe, il ajouta : "Je suis désolé qu'un tel incident se soit produit ici. Glaive, que fais-tu encore ici ? Et dans quel état !!! Tu n'y es pour rien dans la disparition d'Arus, je te l'ai dit. C'est moi qui suis à blâmer de ne pas l'avoir gardé à la maison... " Le prêtre de Chautéa parut prendre dix ans de plus, mais, se ressaisissant vite, il poursuivit : "Dame Myria, avez-vous remarqué ou entendu quelque chose de suspect ? A part Bario et vous, en dehors des invités du village, et de cet ivrogne, qui dormait dans l'auberge ?"

La vieille femme jura qu'elle n'en savait rien. Elle était une honnête commerçante, pas un détective ou un garde posté à l'entrée de son établissement. Elle confirma bien que personne d'autre que ceux cités précédemment n'était présent dans l'auberge. Tous fronçaient les sourcils, se demandant par où, le ou les, mystérieux agresseurs avaient bien pu entrer. Un courant d'air venu de l'étage leur fit lever la tête. Arzoth jura sourdement : la fenêtre de la chambre numéro deux.... Après l'attaque dont avait été victime Grayback, ils étaient partis en oubliant de la refermer... Pas de doute, c'est par là que les visiteurs s'étaient introduits dans les murs.

Le prêtre sembla se contenter de cette explication. Alors que deux fermiers venaient chercher Bolthörn pour l'emmener au temple, sur un dernier mot d'excuse et un regard désolé pour le nain, il prit congé pour aller s'occuper du blessé en donnant rendez-vous au petit groupe, après leur déjeuner, chez le bourgmestre. Celui-ci tiendrait sûrement à présenter ses excuses pour ces derniers incidents.

Le départ de Jörzic provoqua un petit silence, interrompu par la voix de la vieille Myria qui conviait tout le monde à un solide déjeuner. Rien de tel qu'un bon repas pour commencer au mieux une journée. Elle supposait que tous avaient besoin de reprendre des forces après les émotions de la veille et de la matinée.

A l'étage, sous la surveillance discrète de Nialëanne, le magicien finissait tranquillement la mémorisation de ses derniers sorts. Trop d'événements louches étaient survenus pour qu'il se permette de négliger le moindre de ses atouts.

Désolé de ne pas t'attendre Arzoth, je vais faire progresser un peu la quête, histoire de satisfaire tous le monde .
Je vais essayer de poster au moins une fois par jour, en fonction de vos réponses. Si vous avez un empèchement, n'hésitez pas à m'envoyer un MP pour que je ralentisse et que je vous attende. Il suffit de tous s'entendre sur la fréquence et je m'adapte en fonction.

L'arrivée de Frère Jörzic soulagea la tension qui s'était installée dans la pièce.
Entendant que le diagnostic du guérisseur était optimiste la jeune guerrière fut soulagée.
¤ Ca m'étonnes pas... il a le crâne dur le bougre ¤, s'amusa-t-elle à penser cherchant à dissiper l'inquiétude qui l'avait assailli.

A l'évocation de la fenêtre restée ouverte béante, Hrthrod ne put s'empêcher de pester pour elle-même de son inattention, tapant de son poing dans sa main.

Acceptant l'invitation de passer à table, la guerrière ne pouvait se résoudre à revivre les évènements récents. Elle se disait que les choses étaient plus simples dans le cadre de son clan... d'un autre côté elle n'avait jamais connu alors les liens qui étaient en train de se tisser avec les membres de la compagnie.

¤ Mais que ce passe-t-il donc ici ? Bah nous en apprendrons sûrement plus tout à l'heure en allant chez le bourgmestre ¤
Pour l'heure, elle fit honneur à la cuisine savoureuse de la petite maîtresse de maison. Elle en avait presque oublié l'arrogant ivrogne nain...

Glaive s'aprétait à redemander à la femme à la hache si elle et ceux qui semblaient être ses compagnons pourraient l'aider, mais il fut interromput par l'arrivée du prêtre chez qui il avait rencontré le jeune Arus. Celui-ci fit une entrée remarqué:

Tout le monde s'était tût, même l'agaçante Myria dont la voix martelait son crâne. Après s'être penché sur le demi-orque, il balança quelques phrases et repartit, comme un courant d'air, avec le demi-orque. Les seules chose que le Nain avait retenu, était le Nom d'Arus qu'il avait prononçé à son intention et la proposition de manger.

Il ramassa ses quelques affaires, bouteilles d'alcool de secour, sa couverture, son sac. Il les fixa à l'intérieur de son bouclier où étaient judicieusement amménagés de petits crochets, attacha celui ci dans son dos, et alla se poser jusqu'au comptoir de Myria.

-Je ne dois pas perdre plus de temps! Prépare moi un petit quelque chose rapidement, je dois voler au secour d'une vie de dix ans, même si seul je n'y parviendrait surement pas! Avec beaucoup d'insistance sur la dernière phrase, son regard de chien battu se posa sur les autres voyageurs de l'auberge...

Kyron avait sa réponse, le ou les individus malveillants étaient passés par la fenêtre d'une des chambres. Mais si ils étaient entrés par là, ne sachant si elles seraient occupées,ce ne devait pas être simplement pour poser un piège aussi simple.

* Que se serait-il passé si l'un d'entre nous s'était endormi dans cette chambre ? *

Le jeune ensorceleur restait perplexe, mais il se joignit à ses compagnons qui étaient en train de s'atabler. Il vint s'assoir auprès de Hrthrod, la journée allait certainement être longue et éprouvante, aussi avait-il besoin d'un solide petit-déjeuner.

Son regard se porta en direction du guerrier nain, qui semblait abattu, siégeant près du comptoir de l'auberge. Il entendit sa dernière phrase. Peu de temps avant, le prêtre avait évoqué une nouvelle fois le nom d'Arus, qui semblait être proche de celui-ci. Il l'avait déjà prononcé la veille, le prénom d'un jeune enfant du village apparement. Cela semblait toucher le nain, aussi Kyron se dit que celui-ci pourrait certainement leur en apprendre un peu plus sur les derniers évènements qui s'étaient déroulés au village.

Il interpela alors le barbare nain, montrant d'un geste une place à ses côtés.

- Maître nain, voudriez-vous vous joindre à nous pour le petit-déjeuner. Vous pourriez ainsi nous compter votre histoire et ce qui est arrivé au jeune Arus ?

Le sorcier avait prononcé ces paroles, comme à son habitude, d'un ton ferme mais bienveillant, usant de son charisme naturel. Et puis, il se dit que vu l'état du demi-orque, peu-être que ce guerrier viendrait grossir les rangs de leur compagnie... bien que Kyron aurait préféré que ce soit un prêtre ou mieux, une prêtresse !

¤ Mhmm cela fait du bien ¤, la jeune guerrière mangeait désormais avec appétit, ses lèvres pulpeuses se mordillant de délectation. Le lard fumé et le bon pain chaud rassasiait sa faim matinale... matin qui n'avait pas commencé sous les meilleurs hospices !
Enfin, il fallait savoir se contenter de petites joies simples, comme manger, boire ou bien le sexe. Tout cela aidait le guerrier à se maintenir frais et dispo pour encaisser chaque nouvelle journée de dures épreuves. C'était du moins ce qu'elle avait toujours appris.

Seul le nain, encore là, gâchait quelque peu son repas. De quoi parlait-il encore ?, entre deux bouchées elle dressa l'oreille.
¤ Encore avec cette histoire d'enfant, cet Arus ? Ce pourrait-il que ceci soit lié au problème de cette petit bourgade ?¤
Hrthrod failli s'étrangler lorsque le sorcier invita le nain à se joindre au repas. Rougissante sous la toux, ses yeux avaient jeté un regard de surprise à Kyron.
Ne disant rien lorsque Glaive s'intalla, elle était bien obligée de reconnaître qu'elle voulait aussi en savoir plus.

L'elfe redescendit peu aprés, le calme revenu dans la piéce principale de l'auberge, elle déposa avec une délicatesse particulière son gant sur la rembarde et entreprit de descendre marche aprés marche l'escalier, le regard rivé sur ses bottes vertes mises depuis peu, tandis qu'elle parcourait ainsi la distance qui la séparait du rez de chaussée, à une vitesse toute mesurée, prudente dans son approche, elle ne prononca pas la moindre parole, pour changer.

Se livrant ensuite à un tours d'horizon, elle afficha une moue déprimée quand il fût question de l'invitation du nain par Kyron, non qu'elle en était réellement surprise, elle aurait été prête à le jurer tant il semblait que le destin veuille s'acharner sur son pauvre sort.

Se décidant à aller chercher un peu de quoi se sustenter, elle fît un premier pas vers la table, avec tant d'appréhension dans les gestes qu'on pouvait sentir son coeur se lever, sur le point de défaillir ou presque.
Une fois parvenu à proximité, un pas en retrait tout de même, par sécurité semble t-il, du bout de l'index, elle désigna une chaise libre, attendant l'assentiment d'un des hôtes déjà en place.

Voyant que la jolie guerrière était entrain de s'étrangler, Kyron eut un geste bienveillant en lui tapotant légèrement le dos.

- Et bien Hrthrod, tu avales trop vite. Nous avons besoin de toi alors ne va pas rejoindre ton dieu en t'étranglant d'un si bon repas !

L'ensorceleur avait prononçait ses paroles en affichant un large sourire, conscient que c'était bien l'invitation qu'il venait de faire qui avait causé cette toux. Il était vrai que le premier contact entre la jeune femme et le nain n'avait pas été des plus amicale.

Kyron vit alors Nialëanne descendre gracieusement les marches et venir les rejoindre, hésitante. Son irritation de la veille vis-à-vis de l'attitude de la jeune elfe s'était évaporé, il n'était pas homme à tenir rigueur à autrui, pour si peu du moins. Aussi, voyant qu'elle se tenait à quelques pas de la table, Kyron se leva et lui adressa la parole en elfique, le plus courtoisement possible, en l'invitant d'un geste à s'assoir.

- Prends donc place parmis nous Nialëanne, ce n'est peut-être pas ce que tu as habitude de manger, mais cela te redonnera quelques forces pour la journée.

Le sorcier ne perdait pas espoir à ce que l'elfe se sente chez elle dans le groupe, car ils avaient tous besoin les uns des autres.

Glaive partagea la surprise clairement visible sur le visage de la femme guerrière, lorsque l'homme encapuchonné l'invita à leur table. Il doutait déja qu'on l'écoute, mais l'inviter!

Il prit avec lui le petit déjeuner qui lui avait été servit et s'installa parmis les voyageurs. Une Elfe s'était approchée de la table, et semblait hésiter à s'assoir. Le Nain ne l'aperçut qu'au dernier moment, lorsque ce fut fait, il eu un sourire.

¤Bien... Ce groupe voyage donc avec cette frêle petite Elfe, une humaine, et deux hommes qui sembles bien fragiles... J'ai crus voir un Halfelin tout à l'heure. Par ma foi en Uthgar, quelle compagnie!¤

Pourtant, le Nain ne put s'empêcher de trouver ce groupe... Interessant! L'humaine avait forte carrure, et même un solide Nain comme lui devait s'en méfier. Les Elfes étaient les premiers à vous attaquer dans le dos, et de loin!
Et puis il avait ces deux hommes... Un vieux dicton Nain disait: Méfie toi de tous, et craint ceux dont tu ne te méfie pas!

L'homme qui l'avait invîté semblait attendre quelque chose: Le Nain avait encore un temps de retard! Ils attendaient son récit...

-Je n'ai pas grand chose à raconter, et rien à vous apprendre! J'ai surtout besoin d'aide! Comme vous avez dû l'apprendre, les peaux vertes semblent enlever des enfants, aux alentours de Myrial. L'un d'eux m'était chère, un jeune garçon nommé Arus. Il a disparu hier avant votre arrivée, et tout ce que j'en ai retrouvé est cette chemise, Il sortit de son sac une chemise d'enfant déchirée. et des traces de lutte sur le sol.
Le Nain regardait l'assemblée, implorant chaque visage -même la femme guerrière- et s'arrêtant sur celui de l'Elfe, qu'il fuya rapidement.

-Je ne peux risquer la vie de cette enfant pour mon stupide orgueil! Aidez moi, à suivre ces traces, et je m'occuperais de tuer ces orques! Je vous assurerai votre sécurité... S'il vous plaît!

Kyron avait écouté le peu de chose qu'avait à leur apprendre le guerrier nain. Il était quelque peu déçu, il leurs faudrait suivre une autre piste. Le bourgmestre du village ou encore le Frère Jörzic auraient certainement des informations intéressantes qui les mettraient sur une piste tangible.

Le jeune ensorceleur se sentait à présent dans l'obligation de venir en aide à ces villageois. Kidnapper de jeunes enfants était un crime abominable, qui ne devait pas être l'oeuvre de seuls gobelins. Peut-être y avait-il une puissance, un esprit supérieur derrière ces crimes? Les silouhettes apperçu la veille pouvait en être la preuve.

S'appercevant qu'il s'était mis à penser sans se soucier des autres, Kyron prit l'initiative de présenter le groupe au guerrier nain.

- Je pense que vous pourrez compter sur notre aide maître nain. mais permettez-moi de vous présenter notre groupe. Je me nomme Kyron Moonson, sorcier d'Halruaa et voici la puisante guerrière Hrthrod, la rôdeuse Nialëanne, l'halfelin se prénomme Arzoth. Le mage Grayback ne devrait pas tarder à nous rejoindre. Quant au demi-orque, son nom est Bolthörn.

S'assurant qu'il n'avait oublier personne, Kyron se rassit et repris un morceau de pain quil trouvait délicieux.

L'elfe se décida à tirer une chaise à elle, s'y posant avec un malaise perceptible, à mi-voix, elle demanda de l'eau et un simple morceau de pain à la responsable des lieux, finalement décidée à ne pas se laisser dépérir...
Attendant sa commande silencieusement, elle ne fût pas plus bavarde lorsque celle ci vint s'ajouter sur la table des aventuriers, devant elle.

Elle regarda tout d'abord l'ensemble, puis, la tête dans ses pensées comme d'accoutumée, elle éleva le verre d'eau au niveau de ses lévres fines, le sirotant avec une pointe d'exagération dans les gestes.
Fermant ses yeux pour savourer d'avantage cette dégustation apparement banale, elle parvint un instant à évincer de sa tête les trois compères qui débattaient vivement de la mission qui leur avait été assigné à leurs dépends.

Peu aprés, éloignant de sa bouche le verre à demi vidé, elle ouvrit les paupières pour révéler son regard d'azur, notant avec peu d'enthousiasme la présence de ses voisins, elle détourna ce même regard sur la miche de pain, se faisant toute petite tandis qu'une lueur de curiosité apparaissait au fond des puits sans fond que sont ses yeux sans âge.

D'une main d'enfant timide elle attrapa le morceau et le passa sous son nez avant d'y mordre une première fois, toujours discrète en comparaison du reste de la tablée.