De la chasse à courre à la chasse tout court, Inwën Ut Mathar et Miriel Agarwaen

Vingt et unième jours de la Flétrissure, année de la magie sauvage
21e Eleinte 1372

MJ
Lieu : Lisière de la Haute-Forêt, à cinq heures de marches de Fort Noénar
Temps: Pluie et Vent
Moment : 23h

Narration : Inwën Ut Mathar et Miriel

ous le clair de lune, l’ombre des branches courbées par le vent et la pluie se dessinait sur la lourde porte en chêne. Une main gantée frappa trois coups brefs et la porte s’ouvrit brusquement dévoilant humain, grand, rasé de près , avec des cheveux bruns clair bien fournis , légèrement grisonnant sur les tempes et des yeux d’un noir profond. Il tenait à la main une large épée. Il toisa d’un regard peu amène les trois inconnus qui se présentaient devant son logis à une heure si tardive mais quand l’un de ses visiteurs abaissa sa capuche dévoilant un visage cuivré aux reflets verts, encadré par une chevelure flamboyante. Un elfe. Un sourire malicieux ourla les lèvres de l’humain quand il lui répondit en employant la langue des elfes.

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Lómion Nerdanel

- Mais il n'y a pas d'heure pour rendre visite à de vieux amis. Moi aussi, je suis heureux de te voir mon ami. -------------------- Une des particularitées de Lòmion sont ses cheveux roux qu’ils portent tressés. Calme, serein, Lòmion est doté d’une patience à toute épreuve. Il est chargé de porter la parole des Gardiens Sylvestres là où c’est utile. Il relève uniquement de l’autorité du Conseil de Thüldae.

L’elfe de cuivre sourit à l’humain et ils se serrèrent chaleureusement l'avant-bras avant que l’homme les invite à entrer. Ethan Larford, chasseur et guide de son état résidait de Flammerige à Nuiteuse à proximité de Fort Noenar et regagnait Fort Olostin pour la basse saison qui se déroulait généralement de Martel à Kythorn. Natif du Nord, ce solide gaillard était un homme de la nature, qu’il aimait et respectait. Sa femme, Lorraine, son épouse, était une femme gentille et aimable qui arborait en toute circonstance un sourire radieux. A cette heure tardive, imperturbable dans sa longue robe de chambre, ses cheveux striés de gris attachés en arrière , elle prépara sans attendre du thé noir pour le groupe qui s’installa autour de la massive table en bois de la salle commune. Elle prit les manteaux de voyages des visiteurs qu’elle étendit près de l’âtre ou ronronnait un bon feu de cheminé puis elle servit du thé dans des gobelets et déposa un pot de miel. Dans une des deux chambres de la maison, dormaient les six enfants du couple.

Le regard noisette de l’elfe se posa sur les deux jeunes femmes qui l’accompagnait. Comme lui, Inwën et Miriel, appartenaient à la confrérie des Gardiens Sylvestres mais n’étaient encore des novices. Pour Inwën, la demi-elfe, son noviciat se terminait et dès leur retour à Thüldae, elle deviendrait une gardienne errante . La seconde novice quant à elle venait commençait tout juste son noviciat. Et il devait veiller plus particulièrement sur elle.

Sirotant son thé, l’humain dévisagea tour à tour les gardiens, posant sur eux un regard sombre et intense.

- Je dois dire que je ne m’attendais pas à une réponse aussi rapide de la confrérie. Cela fait un peu plus d’une semaine que j’ai contacté Isòrion. Il devait m’envoyer des gardiens sylvestres mais je ne vous attendais pas avant deux ou trois jours.

Le gardien de l’harmonie fronça les sourcils. Non, il n’était pas là sur l’ordre de la confrérie, sa présence était une simple coïncidence à vrai dire. Ils revenaient de la cité de Yartar, Lomiòn avait décidé de sa propre initiative de pousser jusqu’ici pour y rencontrer Ethan. Ce dernier appartenait au réseau d’informateur de la confrérie et même si ce détour était conséquent, il était normal qu’il veille à garder des contacts étroits avec les alliés de la guilde. En entendant la réponse de l’elfe, l’humain ne cacha pas sa surprise mais vu l’heure tardive, il préféra ouvrir les discussions le lendemain matin après une bonne nuit de repos. L'elfe accepta de bonne grâce, un peu de repos ne leur ferait pas de mal. Le couple installa les gardiens sylvestre dans la petite écurie qui jouxtait la maison. Un des deux box était libre, Ethan y dispersa une bonne couche de paille et leur laissa sur un tonneau, une lanterne. Quand il leur souhaite une bonne rêverie, le Sae’Tel’Quess hocha la tête et le remercia d’un geste de la main. Dehors on n’entendait la pluie tomber en rafales, les éléments qui se déchainaient, ils allaient être vraiment bien à l’abri et en relative sécurité.

L’elfe des bois s’installa confortablement sur un tas de paille et avisa les novices qui se trouvaient déjà en grande discussion. Le vieil adage qui disait que les femmes avaient pour les bavardages un amour immodéré, était une nouvelle fois confirmé et le caractère jovial d’Inwën n’arrangeait rien à la chose. Elle avait la parole facile et une bonne humeur communicative. C’est le jour et la nuit avec Miriel, pourtant les deux jeunes femmes s’étaient liées d’amitiés. Mettant son arc à portée de main, il s’enfonça lentement mais surement dans la Rêverie.

Le jeune elfe n'était même pas encore remise de ses émotions quant à son intégration toute nouvelle dans la confrérie, que déjà, sur ordre d'un de ses supérieurs, elle était partie, accompagnée par un gardien accompli et une jeune demi-elfe qui finissait son noviciat, pour Yartar.
L'aller dura en conséquence un temps respectable, et c'est sur le retour, alors que tous trois voyageait depuis longtemps ensemble, que le gardien prit l'initiative de dévier de la route du retour...

Bien entendu, Miriel n'émit aucun commentaire : elle suivait son guide, de telle sorte à accomplir le mieux qu'elle le pouvait son noviciat au sein de cette toute nouvelle confrérie pour elle du moins.

Ainsi, pendant le trajet, de temps en temps, elle discutait avec la jeune demi-elfe, mais ces moments étaient assez rare, simplement parce que la demi-elfe était une demi-elfe...non pas que Miriel abhorre ces sang-mêlés tout comme certains membres de sa race, mais elle ne va pas non plus jusqu'à les adorer...elle les tolère, les accepte, et les considère tout comme son égal du moment qu'ils tendent plus à être elfiques qu'à être humains...et cette Inwën, justement, tendait plus à être elfique qu'humaine, ce qui facilitait les relations entre les deux femmes. Relations qui étaient plutôt bonnes d'ailleurs.

Alternaient donc moments de discussion sur telle ou telle chose, et moments de silence, soit pour apprécier la nature et ne pas la déranger, soit simplement parce qu'aucune idée de réflexion ne venait à l'esprit de personne. Et quand la nuit tomba, ces discussions se firent a fortiori de plus en plus rares, le silence de la nuit pouvant abriter des dangers qu'il était préférable de ne pas attirer à cause d'une simple envie de discuter la beauté d'une fleur, ou du ciel.

Au beau milieu de la nuit, le petit groupe arriva enfin à une habitation qui semblait vraisemblablement humaine. Trois coups fendirent alors le silence de la nuit, silence si lourd que ces trois coups parurent d'une puissance sonore impressionnante...alors qu'il n'en était rien d'autre qu'une simple frappe à la porte. Lorsque la porte s'ouvrit, Miriel ne put s'empêcher, comme si c'était un tic, de porter la main à la garde en voyant l'humain en possession d'une épée. Rapidement et tout aussi discrètement, sa main repris sa place d'origine, il ne fallait pas faire d'histoires, d'autant plus que le gardien et l'humain qui se tenait dans l'embrasure de la porte semblaient bien se connaître.

Après un salut jovial des deux amis, le petit groupe pénétra donc dans cette demeure à la lumière tamisée, ce qui évita un aveuglement temporaire et qui aurait pu être gênant pour les elfes...Toujours est-il que rapidement la discussion commença entre les deux hommes, tandis que Miriel et Inwën, délestées de leur manteau, écoutaient et attendaient vraisemblablement la fin de ce colloque...

Qui se finit d'ailleurs relativement rapidement, ce qui était compréhensible considérant la nature humaine, à laquelle il fallait huit bonnes heures d'un véritable sommeil pour être en forme...tandis que quatre heures d'une douce rêverie suffisait à la majorité des elfes pour récupérer d'à peu près n'importe quoi.

Assise sur la paille, en face de la demi-elfe, Miriel retira sa ceinture, à laquelle tenait son épée, la posa à côté d'elle, et retira aussi son arc et son carquois. Elle se sentait soudainement plus légère, et ça ne lui faisait pas de mal, au vu du temps de marche du groupe, avec une telle charge...mais qui pourtant était nécessaire. Derrière elle déjà, le gardien s'était plongé dans sa rêverie, et donc, seules Inwën et l'elfe sauvage restaient éveillées..

-Inwën, je ne pense pas que nous devrions discuter trop longtemps...il s'agit de reprendre une longue route demain je pense ! Il faut nous reposer, mais nous y penserons par la suite! Alors Inwën, tu ne m'as toujours pas dit ce qui t’avait poussé à rentrer dans la confrérie...?

Confortablement installée sur un lit de paille fraichement coupé, Inwën déballait son sac afin de vérifier son équipement et de piocher dans sa ration de survie. La journée de marche avait été particulièrement longue et fatigante, surtout derrière les foulées rapides de l’elfe cuivré, mais malgré cela son humeur était intacte et son envie de parler au rendez vous.
Assise en tailleur, elle faisait face à Miriel, sa nouvelle compagne fraichement débarquée chez les gardiens Sylvestres. La demi trouvait chez son amie le coté calme et posé qui lui faisait défaut.
La conversation s’engagea naturellement.

- T’es fatiguée toi ? Mais c’est comme tu veux ! Moi personnellement j’ai une forme, je ne sais pas si c’est l’excitation mais à part la faim et la soif, j’crois que je pourrais repartir de suite.
Et bien en fait, je suis partie de chez moi pour découvrir quelle partie de moi-même à l’ascendant sur l’autre. De plus, j’me suis dit qu’avec un peu de chance je retrouverais mon père qui est parti en mission et qui n’ai jamais revenu. Avant de partir ma mère m’a confiée aussi que j’avais une parente éloignée chez les gardiens Sylvestres. Mais avant tout, je vie pour défendre ce que dame nature à mit des siècles à construire et qu’une poignée d’êtres peuvent détruire en un claquement de doigts.
Et puis tu es bien placée pour savoir, qu’être une demi ou bâtarde dans ce monde n’est pas facile à vivre, mais moi ça me sert.
Voila les grandes lignes de mon départ et de mon intégration. Et toi ! Quelle est ton histoire ?

La jeune elfe sauvage n'était naturellement pas fatiguée le moins du monde, et au contraire, dormir sur de la paille, en entendant les éléments se déchaîner au dehors la reposait. Ce qui lui faisait du bien aussi, c'est de ne pas sentir autour de sa taille ou dans son dos le poids de son équipement qui au bout d'une longue journée devenait presque insupportable...et pourtant si nécessaire...
Il était clair en effet pour l'elfe que si un jour elle trouvait dans cet équipement un quelque élément inutile, elle l'enlèverai de suite, pour voir le poids de son sac baisser, et être soulagée, et avoir ce à quoi elle aspire le plus souvent possible : la liberté de ses mouvements, sa liberté face à la nature, non entravée par de futiles éléments aussi artisanaux soient-ils.

Et là, assise sur la paille, mangeant lentement quelques morceaux de pain elfique qu'elle avait emportée lors de son départ de Thüldae, elle écoutait parler la jeune demi-elfe qui l'accompagnait depuis leur départ, si active, si preste, et si jeune en même temps.

Il était clair que dans les conversations, elle manquait de tact sur certains points, voire même clairement de sagesse parfois, et pourtant, jamais Miriel ne l'avait repris méchamment, considérant sa nature mi-humaine, même sur certains points qui l'avait pourtant franchement irrité...dont un qu'elle venait de nouveau de mentionner...

¤ Pourquoi me considère t-elle comme une bâtarde ! Insolence...mais sa naïveté, il faut qu'elle apprenne franchement à la manipuler, et à la supprimer...des erreurs comme celle-ci au beau milieu d'une communauté d'elfe sauvage, et la voilà bannie à tout jamais de la forêt, sous peine de mort, voire pire !¤

C'est bien ce qu'elle pensait, la jeune rôdeuse, elle pensait encore une fois à ce qui pourrait arriver à la jeune demi si un jour elle avait le privilège de pénétrer le sanctuaire sylvestre d'une communauté d'elfes sauvages, et d'y faire ce genre d'erreurs de langage...Miriel savait parfaitement, du moins avait appris à savoir, que la demi ne voulait pas utiliser vraiment ce mot, mais qu'en réalité, seul celui-ci lui était venu ; elle voulait exprimer cette idée d'ascète, d'ermite....et l'association qu'elle faisait avec bâtard, était révoltante, mais elle était encore si jeune cette demi-elfe...

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Inwën écouta attentivement le discourt de Miriel. Les expressions sur le visage de la demi en disaient long sur le ressentiment de ses émotion. Ceux ci passaient de l’étonnement à l’amusement en passant par l’incompréhension. La demi ressentait chez la Sy-Tel’Quessir une certaine vexation qui devait être basé sur une mauvaise compréhension de sa part.
Elle prit le pain elfique que la rôdeuse lui tendit, le posa sur ses genoux et lui saisie les mains et lui dit…

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La rôdeuse lâcha les mains de son amie et lui sourit, elle récupéra le morceau de pain que Miriel lui avait donnée et mordit dedans à pleine dents et se barra dans large sourire.

- Hum ! C’est bon, encore meilleur que celui de ma mère.

Cette jeune demi-elfe étonnait décidemment de plus en plus l'elfe sauvage, et ce bien que les deux femmes se connaissent depuis quelques jours déjà...en même temps, rares avaient été les moment pendant lesquels elles avaient pu discuter longuement entre elles : toujours à être sur la route, à marcher dans la forêt, l'oreille aux aguets et l'oeil vif, pour pouvoir réagir au moindre danger qui pourrait se présenter...

Ce qui rendait ce moment encore plus important en quelque sorte, si les deux elfiques devaient se côtoyer et voyager ensembles longtemps encore. Mais Miriel, qui s'était tout de même quelque peu habituée au contact des humains, et des autres races alors qu'elle était dans cette taverne, appréciait de plus en plus sa compagne de route. Celle ci était si jeune, si vive, si imprévisible, si joyeuse, si heureuse, et si jeune....Miriel avait déjà vu de nombreux printemps s'écouler alors que sa jeune amie n'en avait vu que quelques uns, trop peu, trouvait Miriel, mais n'avait elle pas sur ce sujet des préjugés...peut-être, mais jamais elle n'en ferait part à une si nouvelle amie.

Quand la demi-elfe se saisit finalement du pain que lui proposait la rôdeuse, Miriel eut un sourire, et face à la remarque de la sang-mêlé elle ne put contenir un rire libérateur...léger, mais libérateur tout de même, libérateur de tous ces moments de tension passés dans la forêt, pour essayer de ne pas se faire surprendre s'il devait y avoir du danger. A ce moment, Miriel se dit que si un moment devait arrivé, où le groupuscule aurait à se battre, elle défendrait vraisemblablement la demi-elfe...simplement parce qu'à son goût, elle n'avait pas vu encore assez de printemps, et qu'elle devait en voir plus...
Et toujours avec un sourire au lèvres, Miriel, resplendissante, se tourna vers son amie et lui répondit de nouveau :

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Puis pendant quelques instants, la jeune elfe se détourna de sa compagne, se leva, pour rester debout au milieu de la pièce, écoutant tomber contre les murs du box la pluie, qui n'en finissait pas apparemment...ce bruit était si doux aux oreilles de l'elfe, elle aurait pu rester là des heures à écouter ce suintement, ce "ploc-ploc" complètement arythmique...et pourtant si musicalement doux...
Elle jeta ensuite un oeil vers leur guide, qui déjà depuis un petit moment avait commencer sa rêverie, il n'en sortirait que dans quatre heures, et il ne s'agissait pas vraiment de partir en retard...il fallait donc aussi aller rêver pour l'elfe, et dormir pour la demi-elfe...

-Il nous faudra partir bien vite demain matin, pour retrouver les joies de la marche en forêt...il faudrait que l'on se repose un peu avant se départ pour pouvoir être efficaces demain !Il faudrait...

Et sur ces mots, elle alla jusqu'à sa paillasse de paille, s'assit dessus, tout en restant regarder Inwën, dans le cas où celle-ci n'aurait définitivement pas envie de dormir, mais plutôt de discuter...plus longtemps encore.

Vingt Deuxième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
22e jour du mois d'Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Haute-Forêt, Nord Sauvage.
Temps : Venteux, humide.
Moment : Prés d’une heure du matin

MJ
Narration: Tous

vrez moi ! Par pitié ouvrez moi !!

C’est en entendant cette supplique hurlée à plein poumon que Lómion Nerdanel sortit subitement de sa rêverie. Un simple coup d’œil suffit pour voir que les deux novices étaient elles aussi sur le qui vive. L’elfe des bois ne se perdit pas en conjoncture et lança des ordres brefs mais concis. Il ordonna à Miriel et Inwën de le suivre, ils allaient sortir par les portes de l’écurie pour aller voir ce qui se tramait à l’extérieur. Le cri se répéta une nouvelle fois et confirma l’impression générale du Gardien de l’Harmonie. Quelqu’un se trouvait devant la maison et tambourinait violemment à la porte de la demeure d’Ethan. Il se doutait bien que l’homme était déjà prêt à intervenir mais on ne savait jamais sur qui on pouvait tomber, surtout à cette heure de la nuit. Le cri se renouvela une nouvelle fois, un peu moins fort.

- Ouvrez !!

Les Gardiens Sylvestres firent le tour de la maison avec toute la précaution d’usage et découvrirent devant le pas de porte du forestier une forme agenouillée. C’est là qu’Ethan ouvrit la porte, torse nu, des braies rapidement enfilées, une épée à la main. La lumière de la salle commune éclaira l’extérieur, découvrant agenouillé un homme d’âge mur, le visage en sang, ses vêtements détrempés. Ethan écarquilla les yeux.

- Mais c’est le vieux Herbert !

L’homme des bois n’eut pas le temps de se réjouir que le visiteur nocturne s’affala sur le sol. Quelques minutes plus tard, l’homme était étendu dans le lit conjugal des Lanford, vivant mais sérieusement blessé. Durant l’heure qui suivie Lorraine procéda au nettoyage de ses plaies et au bandage tandis que son époux essayait de lui soutirer quelques renseignements. Les elfes demeuraient dans la salle commune, dans l’expectative. Ethan connaissait bien Herbert Meikos, un rôdeur qui résidait à la lisière de la forêt, à moins de cinq lieux d’ici. Il jouait parfois les guides pour les chasseurs de Fort Noénar pour arrondir ses fins de mois. Ce qu’apprit Ethan le glaça jusqu’à la moelle et quand il apparut, son visage était blanc comme un linge. Et quand il parla, les gardiens sylvestres se raidirent.

- Des elfes….Des elfes ont massacré la famille du vieil Herbert ! Sa femme, sa mère et ses cinq enfants….Tous sont morts.

En entendant ces mots, Lòmion sentit un frisson glaçé parcourir son échine.

¤ Ce n’est pas possible, il divague! Des elfes auraient tués toute sa famille! Si c’est vrai, ça ne peut être que des elfes noir, des drows! ¤

Les paroles de l’homme avaient claquées comme un coup de fouet et raisonnaient encore aux oreilles de la demi. Elle regardait Miriel et Lomion, son regard passant de l’un à l’autre à la recherche d’une expression autre que la surprise.
Tout sonnait comme horrible rêve. Il faut dire que cela faisait à peine deux petites heures qu’elle avait trouvé le sommeil après avoir discuter longuement avec son amie.

Debout dans la pièce, Inwën faisait les cents pas et se postait régulièrement devant la petite fenêtre afin de s’assurer que l’homme n’avait pas été suivit. Son coté humain bouillait d’en découdre avec ceux qui avaient tout pris à cet homme tandis que son coté elfe tempérait et essayait d’analyser ce qui pouvait avoir pousser des elfes à commettre de telles ignominie. Si toutefois, ils s’agissaient d’elfes de la surface.
Restant prés de la fenêtre, elle se tourna vers ses compagnons.


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Inwën s’était rapprochée du duo et était près à passer la porte de la chambre si elle avait leur accords.

La discussion entre les deux nouvelles amies avait encore duré un peu avant que Miriel n'aille s'adonner à sa rêverie, de telle sorte à être au moins quelque peu reposée pour le lendemain.

Et dès qu'elle ferma les yeux, dès qu'elle vida son esprit de toute chose, de toute pensée, dès qu'elle se sentit libre des contraintes du monde matériel, elle se sentit réellement plus sereine et reposée que quelques minutes auparavant.

Toutefois, elle fut extirpée violemment de la rêverie par des coups, qui apparaissaient comme étant des coups contre la porte d'entrée. Immédiatement, elle s'était levée, et avait pris son arc et son carquois, pour se rendre compte que Lomìon n'était pas réveillé, et qu'elle ne pouvait en réalité rien faire tant qu'il ne serait pas sorti de sa rêverie. Bienheureusement, il en sortit quelques temps après que les deux femmes se furent réveillées en sursaut, pour leur dire ce que Miriel attendait, de le suivre pour aller voir qui tambourinait de telle façon à la porte.

Une fois que tous trois eurent fait le tour et vu qu'un homme complètement désorienté et apeuré, épleuré qui plus était, tapait à la porte comme une furie, Miriel se sentit rassurée quelque peu quand leur hôte accueillit cet humain amicalement. D'autant plus que visiblement, ils se connaissaient tous les deux.

Et ils attendirent, pendant que l'homme des bois et sa femme s'occupaient de cet homme qui s'était effondré de fatigue et de chagrin sur le sol de leur maison...ils attendirent jusqu'à ce que leur hôte vienne leur apprendre la nouvelle...

Celle ci fut ressenti par Miriel comme si quelqu'un lui avait tiré dessus et avait fait mouche en plein coeur...elle ne pouvait pas comprendre comment des elfes pouvaient commettre un tel acte de sauvagerie...auprès d'humains qui apparemment étaient tout ce qui avait de plus banal.

Et de nouveau elle attendit, avec ses deux compagnons, que l'un des trois ouvre la bouche, dise quelque chose...et pendant ce temps là elle ruminait cette idée, la tournait dans tous les sens pour essayer de comprendre comme cela aurait été possible...

¤Non...ce n'est pas possible, comment des elfes pourraient commettre un tel acte...je ne vois pas...des elfes corrompus par la magie noire?...des drows..?¤

Et c'est à ce moment là qu'intervint Inwën, avec les questions que chacun se posait...et une fois qu'elle eut fini son discours, Miriel enchaîna directement, sans même attendre une quelconque réponse de leur "chef" et guide au sein de la confrérie.

- conclut Miriel en soupirant...Si quelqu'un doit lui parler, c'est notre hôte, qui est humain, et qui le connaît apparemment. Car je pense que s'il a vu des elfes massacrer sa famille entière, il en a assez vu pour aujourd'hui. Messire Lomìon, je m'en remets à votre sagesse. Pour ma part, mon hypothèse principale serait celle qu'à évoqué Inwën....des elfes corrompus par la magie noire, aux ordres donc d'un chef plus puissant, et maître de la Toile qui plus serait...Elle marqua une pause plus longue à ce moment, comme si elle réfléchissait à ce qu'elle voulait dire, alors qu'elle le savait parfaitement...

Ces mots prononcés dans sa langue natale résonnèrent en son coeur comme le jour où l'ancien lui avait appris, comme aux autres enfants du village, qu'il existait quelque part ces traîtres à leur sang...des drows, ou des elfes noirs, corrompus, et qui vivraient sous terre....Miriel n'a jamais eu l'occasion d'en voir, comme la plupart des elfes de son âge sûrement...et pourtant, leurs histoires et tendances sont tellement connues, qu'ils sont mis sur le tapis pour n'importe quel acte de sauvagerie ou barbarie...perpétré selon témoins par des elfes. Drows...des traîtres, des monstres...rien qu'à y penser, Miriel ressentait son sang se glacer, lui qui est pourtant toujours si chaud...
Et elle attendait, elle attendait les conseils avisés de messire Lomion, ou bien une réponse de sa jeune compagne sang-mêlé...

Narration: Lómion Nerdanel

Des drows? Non, l’elfe des bois savait que cela n’était en aucune façon des elfes noirs, l’humain les aurait nommément désigné mais il avait utilisé le terme générique d’elfes. Il n’y avait pas de doute pou lui, il parlait d’elfe de la surface.

Un frisson glacé parcourut l’échine du Sae’Tel’Quess tandis qu’il prenait conscience des répercussions qu'une telle nouvelle piouvait avoir dans la région si elle venait à se faire connaître. Des elfes qui massacrent femme et enfant, il n’en fallait pas plus pour que cela déchaine les passions et qu’on se mette à chasser l’elfe en tout sens. Lomiòn connaissait trop la nature humaine pour espérer le contraire.

- Non…il ne s’agit pas de drows….

L’elfe des bois fronça les sourcils et soupira de frustration...

- Tout porte à croire qu’il s’agisse d’elfe…et cela est une nouvelle désastreuse, s’il s’agit bien de la vérité. Ethan est au côté de l’humain et il va nous apporter des renseignements de toutes premières mains. Aussi dès que nous serons renseignés, nous partirons immédiatement vers le lieu du massacre pour en avoir le cœur net !

Les mâchoires serrées, il se dirigea vers Inwën, la colère de la jeune femme était presque palpable. Il esquissa un sourire destiné à la rassurer et posa ses mains sur les épaules.

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Lomon recula pour faire face à Miriel et à la demi-elfe.

- Mais il n'est pas dans notre nature de tuer femme et enfant et c'est en cela que cette affaire me dérange. S'il s'agit bien de membres de notre race alors pourquoi? pourquoi être parvenu à une telle extrémité?

Et avant de retourner s’asseoir,il lança aux deux novices quelques conseils avant de s’enfermer dans un silence propice à la réfléxion.

… ’