De Lunargent à Quaervarr, Deux semaines après les grandes tempêtes

Djuka avait faillit sortir son arme en entendant la hache de Daranor toucher le sol ainsi que les pas du nouveau venu. ¤Ma nervosité me perdra un jour!¤

Les remarque de Daranor avaient quelque peu blessé le demi-drow, le "oh, un humain, je vais le mépriser" lui restait en travers de la gorge. ¤Je ne méprise pas les humains, mais il y a certaines choses auxquelles je refuse que l'on touche.¤ Après s'être un peu calmé, Djuka salua sèchement le nain nommé Kimiad, n'ayant rien contre lui mais étant énervé par la façon dont commmençait cette quête.

Puis, machinalement, le demi-drow regarda Ylinya saluer Daranor. ¤Me comprend-elle?¤ Son regard se perdit dans ses pensées et il ne se rendit compte qu'un moment après qu'il fixait toujours la demi-elfe. Il se détourna et fit mine de chercher quelque chose dans son sac.

MJ
Daranor regarda le groupe qu'il venait de composer, nul n'aurait pu dire si le regard qu'il lançait sur chacun d'eux était destiné à les jauger ou à les juger. Peut-être ne s'attendait-il pas à voir revenir de cette mission, pour chercher leur récompense, certain parmi les plus faibles? Quervarr était un village isolé qui avait montré à de nombreuses reprises qu'il était capable de se défendre contre toutes les menaces du Nord, sans doute que ses habitants n'auraient pas besoin d'aventuriers pour leur prêter main forte, surtout des aussi jeunes. Mais ils reprèsenteraient, l'alliance des Marches d'Argent, Lunargent et Alustriel et l'esprit d'entraide et de cohabitation que la Haute Dame voulait.

Daranor était un sergent de la Légion d'Argent, un des nombreux nains qui avaient été dépêché par Sundabar pour défendre les Marches. Personne ne l'aurait imaginé hier avec sa tenue civile, mais aujourd'hui avec sa lourde armure et sa tunique jaune frappées aux couleurs de la Légion d'Argent, cela ne faisait aucun doute et cela lui donnait une autorité et un prestige que les aventuriers avaient rarement rencontré jusqu'à présent.

Daranor

- Des compagnons d'armes! Voilà ce que vous êtes désormais et plus rien hormi la survie de votre groupe ne doit vous faire sortir vos armes. L'ennemi ne sera pas l'orque mais vous même si vous n'arrivez pas à vous contrôler... Le nain avait ses mains sur son ceinturon. Sa cotte de mailles, son broigne et les plaques de fer qui le protègeaient devait augmenter son poid de près de quarante kilos et faisait de lui un personnage puissant que ses adversaires devaient redouter lorsqu'il l'affrontaient. - Deux chariots vous attendent à la porte nord, deux de mes hommes, des soldats nains, les conduiront à destination si vous les protègeaient suffisemment. Il y a des vivres, pour au moins une semaine dans les caisses qu'ils transportent. Assurez une distribution équitable, protégez et assurez la reconstruction du village, voilà votre mission je vous attendrai dans cette auberge pour dans une semaine. Partez au plus vite et que tous les dieux soient avec vous. Daranor tourna la tête, puis se dirigea à nouveau vers l'auberge. Dans un dernier regard, il fit un signe de tête aux deux nains du groupe pour qu'il se montre digne de leur race, puis il disparut... -------------------- Daranor est un habitué du "Marteau et du Heaume", taverne naine réputée à Lunargent. En tant que membre privilégié, et bon comnattant, il peut se constituer porte parole envers ses congénaires, et va souvent voir les gens, pour parler de choses et d'autres.

Kimiad hocha de la tête en retour. Son insouciance avait fait place à l'impassibilité. Il avait compris que la situation ici était grave. Aurait-il pu imaginer, hier encore, qu'il se retrouverait dans une telle situation et en pareille compagnie, et qu'il tomberait nez à nez avec l'un de ses cousins dans la brume de Lunargent? La Damarie lui semblait si loin. Il fit craquer ses doigts gantés puis, le regard déterminé, se retourna vers ses nouveaux compagnons de route.

- Je propose que nous nous rendions de ce pas à la porte nord, il n'y a plus de temps à perdre. Il se mit aussitôt en marche d'un pas résolu. Le chemin ne lui était pas familier, mais on le lui indiquerait bien en ville.

C'est à peine s'il se retourna quand il s'adressa à Mjöllnir dans leur langue natale. " ç ö Lui lança-t'il d'un ton enjoué."

- Attends-moi cousin! Mjöllnir avait compris que son cousin arrivait seulement dans la région et vint à ses côtés, pour lui montrer le chemin le plus court pour rejoindre la porte de la ville. Il ne manqua pas d'inviter ses compagnons, d'un signe de la tête, à les suivre.

- ê é è

Le moine aurait aimé répondre d'un ton aussi enjoué mais il était soucieux et ne souhaitait pas le cacher. ¤Vivement que cette brume se lève...¤

Ylinya resserra le col de son manteau, remettant sa capuche dans laquelle Embrun ne tarda pas à se blottir. Elle sourit une dernière fois à Daranor et emboîta le pas aux deux nains. Elle se retourna, marchant quelques secondes en marche arrière.

- Alors? Vous venez? Elle continua à avancer, souriante avant de rétorquer à nouveau : "Si on part trop tard nous n'aurons pas assez avancés dans la journée!"

Elle finit par rejoindre les deux nains qui conversaient dans leur langue natale. Même si la druide ne comprenait pas ce qui se disait, elle trouvait la langue très harmonieuse. Un peu brute et roulante, bien à l'image du peuple nain. Elle était heureuse pour Mjöllnir que celui-ci ait retrouvé un membre de sa famille. Elle se renfrogna quelques instants, elle se doutait qu'il y avait vraiment trés peu de chances qu'elle trouve une trace de lui. Elle même souffrait de son éloignement de la mer. Elle faisait en sorte de ne pas le montrer mais elle sentait la mélancolie monter en elle, un peu comme une marée finalement. Lui aurait souffert d'autre chose, de bien plus grave... Le chemin qu'elle faisait pour le trouver était inutile. Le seul endroit où elle avait vraiment des chances de le trouver lui était innaccessible. Elle soupira discrètement, attendant que les autres les rejoignent...

MJ
Les aventuriers traversèrent Lunargent, le sourrire aux lèvres heureux de pouvoir enfin faire leur preuve pour la communauté et non pour eux-mêmes, bien que la récompense alléchante de mille Lunes ait de quoi contenter le plus bourru et le plus égoïte d'entre eux. Les marchands et colporteurs installaient déjà leurs étals sur les grandes places de la ville et après quinze minutes de marche une foule du matin semblait les accompagner dans une effervescence qui aurait pu être une liesse tellement le groupe d'aventuriers hétéroclyte qui se dirigeait vers la porte nord à la recherche de son destin était enthousiaste.

Les lourdes portes de la cité venaient de s'ouvrir quand tous atteignirent la derrière rue avant de pouvoir l'atteindre. Déjà de nombreuses carrioles quittaient la ville pour différents villages et bourgs isolés depuis les nombreux jours de tempête et d'inondation. D'autres étaient en cour de chargement ou attendaient les aventuriers qui devaient les mener la où l'on en avait besoin. Tout cela se faisait sous la direction de soldats de la Légion d'Argent qui aidaient et participaient également au chargement des vivres, de l'eau potable et quelques matières indispensables à la survie ou au comfort...

Djuka avait suivit ses compagnons sans rien dire, restant en retrait et réfléchissant, bien que "se tourmentant" aurait été un verbe plus adéquat à ce moment-là. En moins de vingt quatre heures, un nain avait voulu l'affronter et un humain avait presque failli le supprimer, et tout ça à cause d'un éternel problème de race. Bien sûr tout cela lui était déjà arrivé par le passé, mais là c'était différent. ¤Lunargent, une cité dont les fondements moraux sont la coopération et la complentarité des races. Alors tout ça n'est que fadaises, comme tout le reste... Comme toujours...¤

Le demi-drow regarda les deux cousins nains réunis à quelques pas devant lui. Mais son regard se tournait souvent sur Ylinya. Elle paraîssait soucieuse pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontré; même face à Nazeroth elle lui avait paru presque impassible. En réalité, Djuka observait surtout la demi-elfe aquatique comme un enfant jaloux en observe un autre. Ils étaient similaires et en même temps si différents...

¤Djuka! Concentre-toi un peu sur ta mission! Des gens ont besoin de notre aide et de cette caravane!¤! S'exclama-t-il intérieurement. Le demi-drow se ressaisit alors et accéléra, se rendant compte qu'il était à la traine.

Enfin la porte nord... Mjöllnir et Kimiad, en tête de file, avaient parlé passé, famille, souvenirs et avenir. Et puis ils s'étaient tus. Arrivés à la porte, le jeune nain se retourna. Il se remémora un long instant les visages des gens sur le chemin. Ils avaient peur, mais ils avaient de l'espoir. Et cet espoir s'était concentré en eux. C'est pour cela que les nains s'étaient tus. La solennité du trajet avait marqué Kimiad qui avait délaissé son sourire pour un masque de circonstance. La gravité de la situation l'avait pénétré et son âme s'en était saisie. Il fallait qu'ils réussissent. Il le fallait.

- A bientôt, Lunargent! Lança vaillemment le nain. ¤Adieu ou au revoir... Qui le sait?¤ Puis il salua les deux nains qui attendaient près des chariots, agrippa le bord de l'un d'entre eux et bondit à l'intérieur. Il trouva là des sacs de marchandises et s'assit contre l'un d'eux dans un coin. Il sortit la petite flûte qui pendait à son coup, accrochée à une chaînette en or, et la serra dans sa main. Quelques petits airs du pays l'aideraient sans doute à passer le temps.

Le regard de la druide se porta surles portes de la ville. Les jeux étaient faits, leur aventure commençait vraiment, ce n'était plus les propos de Daranor ou les hypothèses que Nazeroth et elle faisaient. Elle réjusta son sac sur ses épaules, faisant attention à ne pas blesser Embrun. Elle était habituée aux voyages mais pas véritablement à venir en aide, ainsi, à un village. Certes elle en avait aidé, calmant certains animaux qui s'attaquaient de trop près aux habitations, mais jamais on avait fait appelle à elle dans ces termes. Elle sourit un instant, son groupe ressemblait vraiment à un commendo, une équipe de sauvetage. Elle arriva à la porte et laissa sa main y glisser, nostalgique

¤Au revoir Lunargent, à notre prochaine rencontre. Dommage que tu ne m'ais pas plus aidé que cela.¤

Elle se retrouva face aux caravanes. Kimiad venait déjà de s'installer dans l'une d'elles. Elle opta pour rentrer dans la seconde, non pas qu'elle n'aima pas les nains, plus qu'elle voulait les laisser à leur retrouvailles. Elle salua le nain de sa caravane et alla s'assoire à l'arrière, jambes dans le vide, de fait qu'elle verrait le chemin à l'envers. Au passage elle fit un signe de la main aux autres membres de la caravane, un sourire aux lèvres

¤ ¤

Mjöllnir s'approcha, souriant, des deux gardes aux armes de la Légion d'Argent. Il leur fit un signe de tête et leur tendit la lettre de Daranor, sans l'ouvrir.

- Hola! Je suis Mjöllnir et voici Kimiad et Ylinya. Nos deux compagnons qui arrivent là-bas sont Djuka et Nazeroth. Nous vous accompagnons à Quaervarr. D'un bond aussi gracieux que possible, Mjöllnir rejoint son cousin dans le chariot à victuailles. Il sourit de plus belle en voyant Kimiad sortir sa flutte et rendit son salut à Ylinya. ¤Que de mélancolie dans son regard...¤

- Bonne idée cousin, joue nous donc un petit air à faire percer le soleil!