De Lunargent à Quaervarr, Deux semaines après les grandes tempêtes

MJ
5ème Round (Suite).
PV de Mjöllnir après avoir bu une Potion de Soins Légers : 2+6=8pv.
Jet d'Escalade d'Ylinya DD15 : 6(Dé)+2(Aide de Mjöllnir)+1=9 Echec.
Jet d’Attaque du 7ème Squelette : 3(Dé)+1=4 Echec.
CA de Kimiad : 12(Dé)+5=17 Réussite.
Jet de Force du 8ème Squelette DD20 : 9(Dé)+1=10 Echec.
Jet de Force du 9ème Squelette DD20 : 13(Dé)+1=14 Echec.

6ème Round.
Jet d'Attaque de Kimiad : 2(Dé)+4=6 Echec.
CA du 7ème Squelette : 17(Dé)+3=20 Réussite.
Jet d'Escalade d'Ylinya DD15 : 13(Dé)+2(Aide de Mjöllnir)+1=16 Réussite.
Jet d’Attaque du 7ème Squelette : 9(Dé)+1=10 Echec.
CA de Kimiad : 8(Dé)+5=13 Réussite.
Jet de Force du 8ème Squelette DD20 : 10(Dé)+1=11 Echec.
Jet de Force du 9ème Squelette DD20 : 2(Dé)+1=3 Echec.
Jet d’Attaque du 7ème Squelette : 13(Dé)+1=14 Réussite.
CA de Kimiad : 8(Dé)+5=13 Echec.
PV de Kimiad : 11-7(Main gauche)=4pv.
Jet d'Equilibre d'Ylinya DD12 : 18(Dé)+1=19 Réussite.

Kimiad frappait de toutes ses forces pour se débarasser au plus vite de ce squelette plus que gênant, son intention était d'aller aider au plus vite Ylinya à grimper pour faire la même chose à sa suite avant que d'autres morts-vivants ne parviennent dans le corridor ou que le sort de la druide ne se dissippe, déjà les plantes qui avaient grimpées jusqu'au plafond descendaient lentement le long des murs comme si la magie maléfique du lieu leur imposait de retourner à la terre. Dans quelques secondes le sort serait donc achevé et les squelettes attaqueraient le nain à nouveau en nombre.

Kimiad commençait à s'essoufler sa hache se faisait de plus en plus lourdes et ses enchaînements devenaient moins précis contrairement aux attaques du squelette dont les coups semblaient redoubler de violence. Les coups sourds sur les parois du tumulus étaient de plus en plus rapprochés comme si des mains imaginaires les tambourinaient pour essayer de sortir de cet enfer en même temps que les aventuriers. Des morceaux de jointure tombaient des murs preuvent que le tumulus tout entier était agité de secousses plus ou moins inquiétantes. Soudain la terre trembla également Ylinya fut ballotée sur sa corde si violemment quelle faillit la lâcher au dessus les carioles avaient du bouger car la demi-elfe se retrouva pratiquement à nouveau les pieds dans l'eau. Mjöllnir en équilibre sur la porte de pierre s'accrocha également de toutes ses forces sans cela il aurait à coup sur basculer en avant ou en arrière. La lourde porte sur laquelle il se trouvait avait même réussit à bouger le nain en était convaincu alors qu'avec les efforts de cinq personnes seul un linteau fragilisé avait réussi à être démantelée. La force maléfique montait en puissance et semblait pouvoir faire s'effondrer ce sanctuaire en une fraction de secondes.

Après un nouvel échec dans sa tentative d'achever le squelette, alors qu'Ylinya parvenait à se sortir grâce à l'aide de Mjöllnir du tumulus, Kimiad se découvrit au niveau de la poitrine se laissant emporter par un coup malheureux. La main griffue du squelette saisit aussitôt l'opportunité de faire souffrir et frappa avec violence le nain, arrachant son armure au niveau du ventre et causant une blessure atroce et profonde qui le fit reculer et hurler de douleur. A ce moment précis la terre maudite et les murs du tumulus grondèrent et tremblèrent à nouveau provoquant un déluge de terre et de pierres à l'intérieur du mausolé... Mjöllnir dut à son tour sauter vers l'extérieur pour laisser la place à la jeune druide, il se retrouva dans les bras de Sion et de Nazeroth qui l'attendaient. Du dehors le spectacle était tout aussi impressionnant la terre ne tremblait pas ou peu mais le tumulus lui oui! Une des carioles avait été renversée ainsi que tout son contenu quelques lames de brouillard carressaient encore la lande qui s'étendait jusqu'au Boilune dont on apercevait les cîmes au loin.

Un troisième tremblement agita encore une fois le tumulus, l'immense voûte menaçait de s'effondrer à tout moment et Ylinya dut lutter pour garder son équilibre sur la porte de pierre, elle eu instinctivement la sensation qu'il ne fallait pas rester là plus longtemps car audessus d'elle les pierres se désolidarisaient peu à peu de la masse menaçant de tout faire effondrer sur la porte...

Petite précision qui n'a rien à voir avec ce qui se passe, Mjöllnir et Ylinya communiquent en Chondathan, j'ai du pour des raisons évidentes de compréhension entre PJ déplacé le monastère du nain sur la côte des épées car je crois qu'il venait de Damarie... Quoiqu'il en soit faut qu'il parle chondathan, Kimiad parle un commun tout pourri ou en nain.

es secousses firent perler des gouttes de sueur froide sur le front du Moine qui s’attendait à tout instant à voir s’effondrer l’édifice sur lui-même. Le froid le rattrapa et il se mit à trembler de lui-même, comme une réponse silencieuse à la fureur du tumulus.

- Vite Cousin! Ca caille! Et tu vas tout te prendre sur la tronche! Hurla Mjöllnir au pied du tumulus. ¤Quelle puissance... C’est prodigieux... Avec les siècles, elle a du diminuer, je n’ose imaginer ce qu’elle a était à l’époque...¤

Le Nain ne savait s’il devait se réjouir ou s’attendre au pire. Si la construction s’effondrait bel et bien, les derniers squelettes seraient réduits en poussière sous les tonnes de pierres et de roches. Mais leurs compagnons statufiés suivraient le même chemin et tout espoir de les sauver disparaîtrait aussitôt. Les premières vibrations, bien plus faibles que celles qu’ils avaient à subir maintenant, avaient permis aux squelettes de s’extraire, quelles créatures sortiraient cette fois des décombres? Mjöllnir attendait, impatiemment, que ce monstre de roche et de tourbe recrache leurs deux compagnons et que ce cauchemar éveillé prenne fin.

¤Et s’il ne s’agissait que d’une terrible illusion? Tout cela ressemble tellement à mon cauchemar...¤ Boislune était si proche, Quaervarr devait être à quelques lieues seulement. Ils n’auraient jamais du s’arrêter, les poneys auraient pu tenir quelques heures de plus et ils seraient arrivés tous ensemble à destination. ¤Peste soit de cette pluie qui nous força à faire halte!¤

es grondements et les battements rapprochés qui résonnaient dans le tumulus faisaient penser à Ylinya que le tumulus prenait peu à peu vie. Elle s'imaginait presque que d'ici peu de temps un monstre fait de pierre, de boue et d'os allait s'élever à cet emplacement avec pour seul but de les écraser de sa masse... C'était ça, le tumulus n'était plus qu'une seule et unique entité maléfique, Vladayn, toute tendue vers son but: les détruire. La troisième secousse mit le sol à rude épreuve...

- Kimiad!! Sors!! Ça va s'effondrer! ¤Ça y est, il va se lever!¤ Elle la sortit aussi de sa réflexion paniquée, lui faisant se mordre la lèvre. Le goût du sang la raviva, la ramenant à la réalité. Le sol était instable et toute demi-elfe, donc légère, qu'elle soit, rester là était dangereux. Dangereux tant pour elle que pour Kimiad qui risquait ainsi de recevoir des débris plus que de raison. Mais elle ne voulait pas le laisser ainsi! Elle n'avait pourtant pas le choix et se hâta de rejoindre Nazeroth, Mjöllnir et Sion, sur un sol plus stable... Elle aperçut non loin, Embrun dignement installé sur un arbuste maigrichon et moribond afin de rester les pattes au sec.

- On ne peut pas le laisser ainsi! Il n'a même pas une corde assurée! Il faudrait que nous puissions aller chercher la corde et l'assurer nous même, quitte à le hisser comme ça hors du tumulus!!! Ylinya ne pensait plus qu'à sauver le nain, de quelque façon que ce fut, même si elle devait retourner au niveau de l'ouverture pour relancer un sort d'enchevêtrement ou aller chercher elle même la corde. Elle ne songeait pas que quelque chose d'autre puisse sortir des décombres, ou tout du moins, faisait en sorte de se convaincre qu'il n'y aurait rien de plus. Mais penser à la corde instable signifiait aussi penser aux carrioles... et à leur contenu fort probablement perdu pour les habitants de Quaervarr. "Faut qu'on le sorte de là!"

MJ
Jet de Sauvegarde de Réflexe d'Ylinya DD12 : 15(Dé)+2=17 Réussite.
Jet de Sauvegarde de Réflexe de Mjöllnir DD12 : 13(Dé)+3=16 Réussite.
Jet de Sauvegarde de Réflexe de Sion DD12 : 19(Dé)+3=22 Réussite.
Jet de Sauvegarde de Réflexe de Nazeroth DD12 : 14(Dé)+3=17 Réussite.
175 pex pour avoir vaincu les squelettes.
Sous quête terminée 150 pex pour Mjöllnir et Ylinya, 100 pour Sion et 50 pour Nazeroth.
L'Alignement de Mjöllnir et Ylinya tend de 2 points vers Bon.

Ylinya avait sautée au bon moment, l'énorme voûte avec toutes les pierres qui la recouvrait s'effondra en avant fracassant et engloutissant la porte sur laquelle elle se trouvait il y a quelque secondes dans un fracas assourdissant. Nazeroth l'attrapa par le col pour la faire reculer et éviter quelle ne se fasse aussi écraser. Sa prise était si forte que la demi-elfe eut l'impression de ne plus toucher le sol, ses pieds dérapant dans le fond du trou boueux. Le rôdeur la fit remonter le long de la pente abrupte que les nains empruntaient pour descendre il n'y a pas très longtemps. Mjöllnir et Sion c'étaient eux aussi mis à l'abri un peu plus haut. Quelques pierres plus légères roulèrent vers leurs pieds, mais les plus grosses s'écrasèrent vers l'intérieur du tumulus. La carriole glissa elle aussi dans le trou envoyant des gerbes d'eau sale dans toutes les directions et renversant tout son contenu. Les bruits cessèrent...

Tous étaient bouche bée devant ce qui venait de se passer et devant leur impuissance face à ce déchaînement de forces. Le corridor où ils avaient combattus était complètement ensevelis... Kimiad n'avait pas pu survivre à cet endroit, c'en était fini du nain, son cri de guerre ne résonnerait plus à leurs oreilles, il s'était sacrifié en sortant le dernier et en retenant les derniers squelettes...

linya resta bouche bée devant l'amas de décombres. Tout s'était passé tellement vite! Elle n'avait que vaguement eu le souvenir de sauter vers ses compagnons parce que le sol était instable. Elle se souvenait vaguement du bruit assourdissant qui avait suivi mais elle restait encore choquée face au spectacle de désolation qui s'offrait maintenant à eux. Quelque chose en elle se brisa, l'impuissance qu'elle ressentait alors était la même qu'elle avait ressenti face au lit de sa mère, mourante. Nazeroth la tenait encore dans ses bras mais elle n'en avait plus vraiment conscience.

- Il faut le sortir de là! On ne peut pas le laisser là dedans! Elle se dégagea des bras du rôdeur d'une violente secousse et se mit à genoux, commençant à essayer d'enlever les décombres. Le masque de boue qui s'était formé sur son visage suite à leur mésaventure commençait à se strier doucement. Les larmes coulaient de ses yeux sans qu'elle ne s'en rende compte alors qu'elle cherchait vainement à atteindre Kimiad. "Et il faut récupérer Djuka et les autres!" Elle redoubla d'effort, parfaitement vains, pour atteindre ses compagnons désormais perdus. Sa peau légèrement bleutée commençait à réapparaître sous l'effet de ses larmes. Ses mains commençaient à la faire souffrir, la corde et son stress ne les ayant pas préparées de la meilleure manière qu'il soit à une excavation surprise. Elle finit enfin par s'arrêter. De dos ses compagnons pouvaient presque croire qu'elle priait, à genoux, les mains dans la terre... Mais ses épaules tressautaient violemment sous l'effet de son chagrin.

- Je suis désolée, tellement désolée... Elle avait prononcé ces mots d'une toute petite voix. Elle se sentait affreusement responsable du sort de ses compagnons disparus sous les décombres de ce tumulus. Elle aurait du vérifier le soir venu s'il n'y avait pas une magie maléfique, elle aurait du les obliger à dormir dans les carrioles, elle aurait du lancer son sort plus vite, elle aurait du faire passer Kimiad avant elle plutôt que d'abuser de sa force et de sa stabilité. Elle n'avait pas tenu sa promesse... Ce soir ils ne seraient pas tous autour d'un bon feu en train de panser leurs blessures et de se féliciter de leurs exploits. Elle n'entendrait plus les deux nains parler dans leur langue si proche de la terre, elle n'aurait plus à arrondir les angles entre Djuka et Nazeroth. ¤C'est ma faute, je donnerai tout pour les entendre à nouveau, pour voir Kimiad émerger de là-dessous en râlant comme le nain qu'il était¤ Embrun se rapprocha de sa maîtresse, se frottant à elle avant de s'asseoir à ses cotés, observant lui aussi le tumulus comme conscient du drame qui venait de se jouer...

- Et la druide tomba dans un mutisme profond. Ils étaient partis pour apporter aide et matériel et arriveraient amputés de leurs compagnons, blessés et les mains vides...

! Le regard de Mjöllnir devint vide. Sa vue se brouilla, se couvrant d’un filtre rougeâtre, le sang battait avec force dans ses tempes dont les veines ressortaient comme si elles voulaient s’en extraire. Il serra les poings, faisant goutter la boue qu’ils contenaient encore.

¤Lorsque les tunnels des mines s’effondrent, les deux seules chances de survie se trouvent sous les échafauds ou contre les portes. Ces endroits renforcés artificiellement sont les derniers à s’effondrer, la masse de roche y est plus faible et il arrive que des poches d’air s’y créent. La suffocation dans un tel endroit subvient rapidement, l’air chargé de poussière ne permettant pas d’y survivre longtemps...¤ Le Nain courut vers le tunnel effondré et dans un râle presque animal se mit à tenter de le déblayer. Avec la chance qui leur avait manqué jusque là, la lourde porte n’avait pas écrasé le guerrier et l’avait, au contraire, protégé de sa masse. Si cette entreprise échouait, il espérait au moins pouvoir sortir son ami des décombres et lui offrir une meilleure sépulture... D’une voix dénuée de tout timbre, suffisamment forte pour être entendue de tous sans être un cri pour autant, il réussit à s’adresser aux rescapés : "Regardez ce qu’il y a moyen de récupérer de la carriole, nous le chargerons dans la seconde."

Ils devaient juste apporter de l’aide à une communauté de bûcherons. Plus que des autres, l’état d'Ylinya le préoccupait. Cette frêle créature bleutée marbrée de brun ne semblait pouvoir s’en remettre. Comment le pourrait-elle alors qu’il ne pouvait lui-même s’y résoudre? Il la voyait sanglotante et n’aurait aucun mot pour la rassurer tant qu’il n’aurait pas Kimiad dans les bras.

Les derniers mots de celui-ci lui revinrent à l’esprit : ¤...Ne traînons pas trop longtemps ici... La magie en ces lieux est puissante et ne s'est pas encore attaquée à nous, ne la provoquons pas inutilement en essayant de reprendre ce dont elle s'est accaparée... Je crois que nous sommes à peine plus forts que Gynix, Laurius et Djuka, renoncer serait peut-être plus sage...¤ Ils auraient du compter sur sa sagesse. ¤...Pardon...¤

Ils étaient partis à huit, dont trois Nains qui méritaient mieux que de disparaître de la sorte. Trois compagnons de valeurs, sans parler de Djuka, ce jeune sang-mêlé qui avait encore tout à prouver. Quelle tragédie. ¤C’est avec joie, cousin, que je t’aurais accompagné à ta mystérieuse Arragrath...¤

linya vit Mjöllnir se précipiter et commencer à déblayer les roches, tout comme elle un peu plus tôt mais avec certainement plus de technique... Mais c'était trop tard, elle doutait sérieusement que son cousin ait pu survivre sous ces tonnes de pierre et même si elle avait confiance dans le savoir de Mjöll' quant aux effondrements de mines, un nain, seul, ne pourrait jamais y arriver. Elle se releva, pantelante, les larmes coulant encore sur ses joues. Si elle ne pouvait rien faire pour le guerrier disparu, elle se devait de s'occuper des vivants. Et le moine ressortait à peine d'une expérience qui l'avait marqué dans sa chair, il était beaucoup trop fatigué et mal en point pour se permettre de creuser ainsi. Aux vues des blocs de pierre qui s'entassaient là ils auraient au moins besoin de puissantes bêtes de somme! Embrun ne bougea pas de sa position regardant de ses yeux perçants son amie se diriger vers le nain. Ylinya, quant à elle, s'approcha de Mjöllnir et s'agenouilla à ses cotés, posant une main sur son épaule.

- Mjöll'... Arrête... S'il te plaît... Tu n'arriveras à rien dans ton état et... Les larmes coulèrent de plus belle. Elle se trouvait complètement incapable d'énoncer ainsi cet état de fait. Elle avait presque l'impression que temps que les mots ne seraient pas prononcés à haute voix, il resterait un infime espoir au nain enseveli sous la roche. Mais il fallait que le moine arrête d'agir ainsi sinon les deux cousins iraient rejoindre leurs dieux dans la journée et elle n'avait aucune envie de perdre un nouveau compagnon. "Tu es blessé, tu n'arriveras pas à déplacer ces roches..."

Elle chercha du regard les deux hommes, en quête d'une quelconque aide ou quoi que ce soit d'autre. Une idée lui vint... "Regarde, Nazeroth et Sion sont en meilleur état que toi, ils peuvent continuer ce que tu as commencé, hein? Tu peux leur expliquer... Et nous deux on ira chercher de l'aide à Quaervarr..." La druide se mordit la lèvre, cherchant ce qu'ils pourraient y trouver dans l'état dans lequel ils étaient. S'ils arrivaient à se faire écouter sans se faire prendre pour des malandrins ou des pillards ils avaient une chance. "On reviendra! On reviendra avec de nouvelles carrioles pour les caisses et surtout des bêtes de sommes! Hein? Comme ça on pourra déplacer les blocs de roches plus vite et mieux, non?"

Ylinya sentit qu'elle ne supporterait pas de voir le nain agir encore longtemps ainsi. Elle essaya de ravaler ses larmes au mieux mais elle n'y arriva pas. Elle détourna Mjöllnir de force de sa tâche et le prit dans ses bras, pleurant dans son cou Arrête... S'il te plaît... J'ai besoin de toi pour aller chercher de l'aide... S'il te plaît... Embrun vint se placer à l’endroit où Mjöllnir avait commencé à creuser, assis tranquillement, semblant signifier ainsi qu’il devait arrêter d’agir ainsi. La druide quant à elle s’était décidée à ne pas lâcher le nain tant qu’il ne lui aurait pas répondu par la positive. Il fallait qu’il s’éloigne de ce 'charnier'. Ils ne reviendraient que plus fort pendant que les deux humains entretiendraient l’espoir de trouver des survivants. Ils ne pourraient pas faire grand-chose mais ce serait toujours mieux que rien... Et ils garderaient les caisses à l’oeil au passage...

e regard de Mjöllnir se posa sur Ylinya sans la regarder vraiment. Elle avait certainement raison mais il ne parviendrait pas à s’en convaincre avant de voir la dépouille de son cousin. Il était bien au delà de la raison, souffrant profondément, à l’intérieur.

- Je suis presque soigné. Il tourna la tête vers Sion et Nazeroth, estima leur force d’un simple coup d’oeil et haussa les épaules. Plus qu’une question de force, il s’agissait d’une question de technique, de ne pas faire choir une pierre pour en bloquer une autre et risquer de resserrer l’étau formé autour du Nain, alléger certaines zones sans déséquilibrer le reste et risquer de se trouver coincer à son tour. Il ne s’y connaissait peut-être pas plus mais là n’était pas la question. Il se sentait en partie responsable et agirait en fonction.

- Je suis plus fort qu’eux. La douleur des quelques blessures que sa potion n’avait guéries était à présent anesthésiée par le froid. Ça ne deviendrait un problème que s’il arrêtait ses efforts physiques trop longtemps et il n’en avait pas la moindre attention. Il aurait tout aussi bien pu prendre le temps d’enfiler de nouveaux vêtements mais il s’en serait voulu de faire passer son confort avant la vie de Kimiad. Mjöllnir était un nain atypique à de nombreux points de vue mais il partageait la détermination, le sens de l’honneur, du clan et a fortiori de la famille de ceux sa race.

- Laisse-moi une heure. Il parlait par phrases courtes, sans emphase ni émotion, retranché derrière un masque de pierre infranchissable qui l’empêcherait, pour un temps nécessaire, de sombrer dans une mélancolie stérile.

- Il est sans doute mort. Je dois en être sur. Le voyage nous prendrait trop de temps. Juste une heure puis je t’accompagnerai. Si tu ne veux pas, prends la lettre et vas-y. Je te rejoindrai. Cet énoncé ne lui fit ni bien ni mal. Il ne faisait qu’exprimer son sentiment, sans le vivre vraiment. Sans la brusquer, il lui fit lâcher son étreinte, la surélevant pour la déplacer de côté et reprendre son ouvrage. Il se remit à dégager les pierres, tentant de créer un passage le long de la porte.

MJ
Le nain avait déplacé et fait basculer nombre de pierres de tailles impressionnantes, mut qu'il était par la rage et une certaine impatience face au désespoir qui grandissait à chaque fois qu'une pierre soulevée ne révélait pas de cavité où aurait pu être son cousin. Au bout d'un moment, il avait commencé à se résigner mais des os de crâne fracassé appartenant sans doute à un mort-vivant, le relancèrent dès qu'il les aperçurent et il se remit aussitôt à l'ouvrage avec des forces décuplés par sa trouvaille. Les trois autres aventuriers qui l'aidaient, sachant pertinemment qu'ils ne retrouveraient pas vivant le nain, avaient abandonné après une demi-heure ne soulevant plus de pierre sauf quand le nain avait besoin de leurs bras... La route était encore longue et eux commençaient à se fatiguer, Sion et Nazeroth ressentaient la tristesse du nain, mais ils n'étaient pas prêt à s'épuiser en vain pour quelqu'un qu'ils ne connaissaient pas ou peu, et qui ne leur avait pas donné bonne impression de par ses manières rudes. Il s'arrêtèrent donc laissant le nain continuer seul avec Ylinya en désespoir de cause...

Le nain continua, il mit effectivement prêt d'une heure avant de s'arrêter exténué et à bout de force. Quiconque autre que lui aurait fouillé comme il l'avait fait, se serait retrouvé sur les rotules depuis déjà bien longtemps, mais l'endurance du nain était phénoménale... Après quelques minutes de repos pour reprendre son souffle et tenter de voir à travers les rapides nuages un furtif soleil, il en déduit qu'il n'avait plus beaucoup de temps, il retourna à son oeuvre. De plus en plus d'ossements émiettés glissaient lorsqu'il soulevait les blocs, en faisant basculer un dernier rocher, il se rendit comte que ses mains étaient couvertes de sang... Dessous la hache de guerre naine qui avait fendu en deux plusieurs squelettes était brisée du bois jusqu'à la lame en de nombreux morceaux, sa poignée était ensanglantée. Devant cette découverte il s'accorda une rallonge d'une demi-heure mais il ne trouva pas la dépouille de son cousin.

assemblant cérémonieusement les débris épars de l’arme du Nain, il se détourna de son travail, la lame et le manche de la hache contre lui. Arrachant un morceau de tissus du matériel de la carriole renversée, il les en emballa. ¤Où es-tu Cousin? Je rapporterai ta hache puissante à ton clan mon ami et leur raconterai comment tu nous as tous sauvé...¤ Chaque pierre déplacée avait chassé peu à peu le choc de la disparition de Kimiad, la sueur et le sang de ses mains blessées emportaient le mal intérieur qui le rongeait. Il aura tout essayé, il parvenait enfin à s’en convaincre.

- Je vous ai fait attendre plus que de raison. Je vous remercie pour votre compréhension et votre aide. Il salua un à un ses compagnons, restant plus longuement face à Ylinya qui semblait, plus que les autres, partager sa souffrance. Il avait repris le contrôle de lui-même et souhaitait maintenant reprendre celui de la situation.

- Je n’ai pas retrouvé le corps de Kimiad. Il se pourrait que les secousses aient ouvert une brèche plus profonde ou un passage vers une salle en dessous du tunnel. Il nous faudrait l’aide de bêtes de sommes pour nous en assurer ou d’un prêtre qui puisse nous confirmer sa présence. A tout hasard, Ylinya, pourrais-tu rechercher une trace de magie à l’endroit où j’ai retrouvé son arme ? Il avait peut-être des ressources cachées dont il ne nous a rien dit, ou le moyen de se mettre à l’abris. Ensuite nous irons prévenir Quaervarr. Ils pourraient connaître ce Vladayn et nous éclairer à son sujet. C’est également le village le plus proche et la cible la plus probable de ce qui pourrait encore en sortir. Il se retourna et cracha au sol pour souligner son dégoût.

La proposition de la druidesse de diviser le groupe n’ayant soulevé aucune objection, il la considéra comme entendue et fit quelques propositions à Sion et Nazeroth qui resterait près du tumulus. "Soyez prudents. Si le coeur vous en dit, il reste du matériel récupérable de la première carriole, il serait bon de le rassembler. Si nous ne sommes pas de retour avant la nuit... ne dormez pas à même le sol. Nous revenons au plus vite."

Il prit quelques derniers instants pour se rincer les mains de l’eau d’une gourde, sans doute celle d’un disparu, et les emballa de tissus propre, à défaut de mieux. Il se déshabilla et sortit de son sac de nouvelles braies qu’il enfila, se souciant peu de l’effet de son absence de pudeur. Le froid commençait à le prendre et ils avaient encore à traverser Boislune. Il termina par enfiler un des manteaux de fourrure de Gynix ou Laurius, qui n’en auraient sans doute plus jamais besoin...