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Au coin du feu, Refaire le monde autour du monde
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·Pļųмę
Chambre 29
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Arzhaelig n'eut rien de mieux qu'une franche accolade à offrir en retour à son amie. Il manipula un instant la conque et tenta de battre son propre record de la plus longue note possible, s’interrompant d’un éclat de rire en voyant la mine de son équipage –par ennui ou surprise qu’un fétaud puisse avoir autant de souffle, allez savoir.
Le barde profita de cette occasion de détente pour faire plus ample connaissance avec Vibhishana, fils de Kumbakarna. L’Estagund était loin et il n’avait eu que peu d’occasion de parler de cette région avec un natif et de découvrir l’Adama d’après la vision d’un fidèle. Un ‘maquar’ était passé en Eauprofonde, enquêtant avec d’autres aventuriers sur la série de noyades étranges qui y avaient été relevées. Comment s’appelait-il déjà ? Sahadeva ? De ce qu’il avait compris, ils tenaient tant la vie pour sacrée qu’il leur était pratiquement interdit de l’ôter à qui que ce soit. Arzha’ restait interdit sur la manière de respecter ce vœu en parcourant les Royaumes tant les mauvaises rencontres étaient monnaie courante et nécessitait souvent de se battre pour y survivre.- Belle rencontre, nous n’avons pas eu l’occasion de nous présenter l’un l’autre même si nous connaissons, l’un et l’autre, nos rôles respectifs dans cette aventure. Tu es le cartographe et moi ... le joueur de flute ! J’ai vu ton travail de cartographie, c’est remarquable ! Félicitations ! J’ai moi-même appris le dessin mais je ne crois pas avoir ton niveau. La finesse de tes traits est stupéfiante. Du bout du doigt, le capitaine longeait les côtes, chuchotant le nom de chacun des ports qu’il effleurait, son visage s’éclaircissant ou se fermant en fonction du souvenir que chacun réveillait.- Par contre, je me suis toujours gardé de dessiner des monstres marins. Certains dieux taquins n’ont besoin de rien de plus pour se motiver à envoyer de pareilles créatures sur les navires de la Côte des Epées. Arzhaelig déroula un parchemin de sa propre version de la côte des épées. Il l'a trouvait très moyenne artistiquement parlant mais était parfaitement clair.- Metzli ! Est-ce que tu as déjà fait la rencontre de notre cartographe? Lancers... Arzhaelig - Jet de compétence : Métier (cartographe) : 10(d20) +1(deg) +2(carac) +3 +2(don) = 18
PJ Arzhaelig Tenedor de la Main des Mystères - Barde Humain Demi-fée - niv 8 (FP10)MJ Atlas PJ Gaerlhach'dhin - Rôdeur-Druide Demi-elfe - niv 2 {FICHE}PG Mjöllnir “Poing-de-Cendres” Noirmarteau du Monastère des 9 Portes - Moine Nain Phrénique - niv 7 (FP9) {FICHE}PNJ Kiirmyeti - Main des Mystères, Explorateur du Surnaturel
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Aventurière
Chambre 2
2 gemmes
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Metzli avait offert un sourire aussi ravi que sincère à Hermine. Bien que cela puisse sembler étonnant, cela faisait plusieurs mois que personne ne lui avait rien offert, la vie d'aventurière étant bien souvent solitaire ; qui plus est, le voile bleu lui plaisait beaucoup et elle ne tarda pas à le passer autour de son cou en humant le parfum délicat qui en émanait.- Merci beaucoup, Hermine, cela me touche beaucoup! Enthousiaste, elle fit une accolade à Hermine et lui demanda :- Mais tu parles de "par chez toi", où est-ce exactement? J'ai rarement eu l'occasion d'écouter un accent comme le tien... et je pense que nous devrions adopter cette tradition chez nous! Elle repensa, l'espace d'un instant, à Athkatla et à son père qui y résidait toujours et caressa son familier, tout en attendant la réponse de son interlocutrice. Elle entendit Arzhaelig entamer une discussion avec Vibishana et hocha la tête en lui signifiant qu'elle avait bien eu l'occasion de discuter avec le cartographe mais elle laissa celui-ci s'exprimer comme il l'entendait. Vibhishana | | - Enchanté de faire votre connaissance, cher confrère! répondit-il en inclinant légèrement sa tête tout en joignant ses mains l'une contre l'autre. Il s'assit en tailleur avant de poursuivre.
- Je n'ai guère de mérité, je fais partie d'une caste qui se dévoue corps et âme aux choses de l'esprit ; nous laissons aux Maquars le soin de nous défendre et aux paysans celui de nous nourrir. J'ai pu me consacrer pleinement à mon art dès que j'ai trouvé ma voie, avec le soutien de Zionil et de Curna. Le plus difficile a été de convaincre les miens de me laisser partir, nous ne sommes guère voyageurs.
Il ajouta avec un petit sourire :
- Quant aux monstres, j'ai pu remarquer qu'ils étaient moins présents sur les cartes de cette région ou, à tout le moins, moins soignés. En Estagund, c'est une habitude que de les représenter de la sorte, peut-être par peur des dangers inhérents aux voyages. En tout cas, je les trouve plus amusants à dessiner que de sordides pirates assoiffés d'or et de massacres. A vrai dire, ce géant est la première créature de la sorte que j'ai eu l'occasion de croiser sur les mers : rien de tel sur la Grande Mer ou la Mer étincelante. Sont-ils habituels en cette région ?
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Cet homme au teint légèrement basané, rasé de prêt, porte un étrange turban sur la tête et semble transporter quantité de cartes, de compas et de globes dans ses paquetages. Ses manières sont raffinées et il s'exprime, d'un ton toujours égal, avec un léger accent durpari. |
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Fiche de Metzli Arnesen« Laisse la Dame Tymora guider tes pas… »Sort de domaine choisi : Protection contre les énergies destructives Autres PJ : Sahadeva, Daphnis Autres PNJ : Ahuizotl, Circé, Galahad de Montléri, Reïlo Blanche Flamme
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La Dame aux Crocs
Chambre 6
3 gemmes
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- C'est tout les paradoxe des géants et des dragons. Immenses, surpuissants, et pourtant capables d'une extrême discrétion. Peut-être qu'après s'être mis sur la gueule pendant des millénaires, ils sont plus sages qu'on ne pourrait le croire.
Depuis qu'ils voguaient sur les nuages, la demie-dragonne était relativement silencieuse. Elle s'attachait à améliorer ses connaissances pour faire une meilleure officière. Mais par rapport à l’exubérante créature qu'elle était avant le départ, c'était le jour et la nuit. Elle ne démarrait pas les blagues et ne buvait pas outre mesure avec l'équipage. Elle passait une grande partie de son temps sur le pont. Seule elfe de l'équipage, elle n'avait guère besoin de sommeil. Et tout le monde avait rapidement compris que le froid qui régnait sur la Mer de Nuit n'avait qu'un impact négligeable sur elle.
Le jour qui avait suivit la tempête, elle avait emprunté quelque cartes de Vibhishana et tenter de savoir où ils étaient. Elle passait ses nuits, et une partie de ses journées les yeux rivés sur les étoiles. Les étoiles étaient bien différentes que sur la terre ferme. Elles les entouraient, partout, et les cartes stellaires habituelles en devenaient relativement utile.
Mais il semblait aux plus observateurs que ce hobby n'était que ça, un hobby. Elle restait relativement distante, et n'avait tenté de séduire personne. D'ailleurs, alors qu'elle avait une tendance au vêtement trop ouvert en temps normal, ceux ci était désormais plus boutonnés, et aux manches plus longues. Bien sûr, elle disait que c'était à cause de la température descendante. Ce qui n'avait évidemment aucun sens.
A ce moment là, elle était assise un peu à l'écart, aiguisant les pointes de ses flèches, et sa réaction à la question du cartographe était la première de la soirée. Elle se frotta la nuque.
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Habitant des Royaumes
Chambre 4
1 gemme
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Les journées de Kakelm étaient bien remplies par les multiples travaux que nécessitait l'entretien d'un navire et il ne voyait pas le temps passer. Maniant dès la première heure le balai pour astiquer le pont, il allait ensuite assister le coq pour la préparation du repas avant de nettoyer la cambuse. Puis, installé sur le pont, il reprisait les voiles, lovait les cordages et réalisait les épissures indispensables à leur maintien en condition. Sous la poigne ferme et bienveillante de Granit le bosco, ce fils de pêcheur, d'abord dégrossi à bord du Souffle du Rorqual, était en passe de devenir un marin aguerri.
Toujours de bonne humeur, Tijak ne rechignait pas à la tâche et il fallait parfois user d'un peu d'autorité pour le tempérer et éviter qu'il ne s'épuise à s'entêter à accomplir des travaux trop pénibles pour son jeune âge. Dans cet emploi du temps chargé, le mousse parvenait néanmoins à se ménager quelques instants de répit. S'il adorait aller se jucher tout en haut du grand mât, dans le nid-de-pie, pour tailler la bavette avec Eroan qui voletait autour, sans toutefois négliger de surveiller les environs, ce qu'il aimait tout particulièrement, c'était les cours de navigation. Tenant ainsi sa promesse, Hermine avait demandé à Vibhishana de donner au gamin des rudiments de cartographie. Avide d'apprendre et doté d'une excellente mémoire, Jakelm était un élève studieux, même si, parfois, son imagination débordante l'embarquait dans un voyage fantastique, alors que son professeur s'échinait à continuer sa leçon, en vain à ce moment précis. Rappelé à l'ordre, l'enfant affichait aussitôt un air de si sincère contrition qu'il était impossible de lui en vouloir, et la leçon continuait comme s'il ne s'était rien passé.
Après les péripéties du décollage, le voyage de Protecteur se poursuivait calmement, voire de façon un peu monotone, mais personne à bord ne songeait à s'en plaindre tant les Dieux peuvent se montrer capricieux et vouloir satisfaire, juste pour s'amuser, les souhaits d'un marin en mal de sensations fortes.
Un matin, les yeux encore endormis de Jakelm s'écarquillèrent de surprise en découvrant le nouvel aménagement du pont inférieur. Un sourire ravi éclaira le visage du mousse alors qu'il se précipitait vers le buffet dans un empressement tout enfantin. Il ne s'attendait vraiment pas à pareille chose et tout lui semblait fabuleux.
Ayant assisté à la remise de cadeaux, il acquiesça tout naturellement quand Hermine lui signifia qu'il avait déjà reçu le sien au moment du départ, tant ce gilet constituait déjà un présent royal aux yeux du garçon. Mais, riant sans doute sous cape de sa petite plaisanterie, la jeune femme sortait déjà le ballotin de chocolats arrachant un hurlement enthousiaste de la part de Tijak.
- Oh, merci m'dame Hermine, s'exclama-t-il avec sincérité. Mais, fallait pas... Enfin, non, si, j'veux dire, c'est trop gentil...
Et, spontanément, le gamin sauta au cou d'Hermine, l'embrassant sur les deux joues puis, radieux, il s'éloigna, serrant son trésor contre lui. Akors qu'il errait tranquillement au milieu des marins, échangeant des plaisanteries avec tous, ses pas l'amenèrent près du capitaine en grande conversation avec Vibhishana, comparant leurs travaux respectifs en matière en cartographie. Curieux, Tijak s'approcha et jeta en regard émerveillé à la carte dépliée par Arzhaelig. Cette dernière semblait fabuleuse à l'enfant, toujours prompt à s'émerveiller devant tout ce qui touchait à la navigation.
- C'est magnifique, Cap'tain', l'assura-t-il avec toute la fougue de sa jeunesse. Vous en avez vu des choses lors de vos voyages... Euh, vous voulez un chocolat ?
Et, naïvement, l'enfant changea de sujet et présenta spontanément aux adultes le petit ballotin, leur offrant gentiment de partager son cadeau.
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Soeur des Marches
Chambre 14
Aucune gemme
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a jeune femme fut visiblement ravie de la réaction de l'équipage à sa petite initiative. Notamment, elle avait ri lorsque Plume avait soufflé dans le coquillage, et l'accolade de Jakelm lui fit chaud au cœur et, même s'il semblait que celui-ci n'aimait pas trop ça, elle ne put s'empêcher d'ébouriffer les cheveux du mousse, qu'elle regarda s'eloigner, avec une pointe de mélancolie.
Même si elle aurait dut s'y attendre, la question de Metzli la prit de court. L'espace d'un instant, elle chercha un échapatoire, avant de finalement abdiquer : le partage était un élément important de ce jour, et se confier à autrui était aussi une manière de lui faire un des plus beaux cadeaux, la confiance.- Chez moi ... Ma steppe, celle où j'ai gяandi ... Elle plissa les yeux, comme en proie à ses souvenirs : « C'est un paysage froid, battu par les vents, où ne poussent que les lichens et des buissons maigяelets. Les chevaux, яichesse des miens, s'y ébattent, sans baяяièяes pour les bяideя ... Toute l'année, ma tяibu les suit, démontant et яeconstяuisant nos tentes de peau au fuя et à mesuяe des besoins ... En tentant désespéяément de nous pяéseяveя de la Menace venue du Sud, l'Empire du sombre dieu fait homme, ... » Revenant à elle, elle regarda la jolie ensorceleuse droit dans les yeux, pour lui avouer la vérité : en fait, elle avait perdu le chemin de chez elle. Au cours de son adolescence, elle s'était perdue . Tout ce qu'elle connaissait dans sa jeunesse, les pays, les peuples, les constellations, même ... Tout s'était évaporé, et avait été remplacé par ce qu'elle avait appris à connaître, et peut-être, à aimer : Abeir-Toril, Féerune, et ses habitants. Quand elle avait appris la magie et l'existence des plans extérieurs, elle avait cru un moment en être issue ... Mais non, elle était tout ce qu'il y avait de plus humaine, car banissements et cercles de protection n'avaient aucun effet sur elle :- ... Cяois-moi, j'ai essayé , confia-t-elle à Metzli, en baissant la voix tristement. « La deяnièяe hypothèse, c'est que vous vous êtes tous embaяqués avec une folle à lieя. Jouet des dieux, manipulée, ou piяe ... » Une larme coula le long de sa joue. Elle détourna les yeux un instant, le temps de reprendre contenance. Pour se faire, elle serrait entre ses doigts son pendentif, simple cercle de bois flotté gravé de deux lignes courbes, en un symbole que l'ensorceleuse ne connaissait pas. Soudain, elle se redressa, les yeux brillants, mais la voix passionnée -ce qui, en considérant ce qu'elle venait de dire, pouvait ne pas être rassurant :- Mais les étoiles, tu compяends ? Si j'aяяive à яetяouveя les miennes, quelque paяt, là haut ? Peut-être qu'il y auяa mon pays, en dessous ! Peut-êtяe ... qu'il y a quelque chose, pour moi, là haut ? Elle soupira, consciente de l'effet vaguement effrayant qu'elle produisait peut-être sur son interlocutrice. Elle s'excusa, puis, en souriant humblement : « Et au piяe, comme on dit, il y auяa ... l'aventuяe ! Est-ce pour cela que tu es là, Metzli ? Ou est-ce que, toi aussi, tu avais un objectif caché en pяenant paяt à cet équipage ? » Hermine s'était confiée à une quasi-inconnue, ça n'avait pas eu l'air d'être facile. Mais elle écoutait maintenant attentivement, curieuse d'en apprendre davantage sur sa magicienne du bord. Après tout, c'était bien ainsi qu'on passe du statut de quasi-inconnues, à -qui sait ? Peut-être, amies ?
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Aventurière
Chambre 2
2 gemmes
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Metzli fut réellement bouleversée par le récit d'Hermine. Elle s'attendait à ce que sa compagne de route lui décrive une terre lointaine du Nord ou de l'Est. Elle-même avait perdu sa mère en bas âge et été trahie par un homme qui ne la méritait pas mais elle avançait tout en sachant que son père et ses amis vivaient à Athkatla et constituaient un point d'ancrage solide dans sa vie. L'ensorceleuse fut gênée d'avoir posé cette question à brûle-pourpoint mais aussi touchée que son interlocutrice lui ait répondu avec une telle franchise. Compatissante, elle posa sa main sur l'épaule d'Hermine en signe de réconfort :
- Je suis sincèrement désolée pour toi, Hermine... J'espère de tout mon cœur que nous trouverons là-haut ce que tu cherches. En tout cas, je m'engage à t'y aider si nous en avons l'occasion!
Peut-être avait-elle trouvé là un véritable but à sa participation à l'expédition, une expédition qui s'annonçait passionnante mais qui ne répondait aux normes de celles dans lesquelles elle s'engageait habituelle. La jeune femme expliqua à Hermine, légèrement rougissante :
- Très honnêtement, je pense que ma raison d'être parmi vous se trouve là-bas...
Ce disant, elle pointa du doigt Arzhaelig, avant de poursuivre :
- Lorsque j'étais toute jeune aventurière, après avoir difficilement survécu à une aventure en Cormyr, j'ai rencontré Arzh' près du village de Bulborp. Avec trois ou quatre compagnons, nous avons mis fin à la présence d'un culte de nécromanciens qui sévissait dans la région et qui capturait de malheureux villageois pour ses terribles expériences. Arzh' était le plus expérimenté d'entre nous et j'ai énormément appris à ses côtés... Nous nous sommes mutuellement sauvés la vie à plusieurs reprises et cela crée des liens indéfectibles. Mis à part N'Djouma qui faisait également partie de notre groupe, je n'ai jamais développé de tels liens d'amitiés et de confiance avec les aventuriers croisés au hasard de la route...
Elle se rassit, saisit son peigne pour recoiffer sa belle chevelure et poursuivit pensivement :
- Quand il s'est mis à chanter, je n'ai ni pu ni voulu résister à son appel. L'aventure, bien sûr, m'intrigue et m'attire mais je ne m'engage que rarement dans une quête si elle ne sert pas directement à aider autrui. Je pense que si les dieux m'ont accordé mes pouvoirs, c'est sans doute pour apporter un peu de bien autour de moi. Aussi, j'espère vraiment que nous pourrons t'aider...
Un sourire triste mais plein d'espoir et de compassion s'épanouit sur son visage.
Fiche de Metzli Arnesen« Laisse la Dame Tymora guider tes pas… »Sort de domaine choisi : Protection contre les énergies destructives Autres PJ : Sahadeva, Daphnis Autres PNJ : Ahuizotl, Circé, Galahad de Montléri, Reïlo Blanche Flamme
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·Pļųмę
Chambre 29
1 gemme
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Il y avait tant de choses à faire, tant d’éléments à prendre en compte, tant de questions insolubles, d’inconnues à considérer qu’Arzhaelig en avait le tournis dès qu’il n’était plus dans l’adrénaline de l’action. Il passait la majeure partie de son temps à vérifier les cartes et confronter ses observations avec celles de Vibhishana, faire le point avec Granit sur la vie de l’équipage, les difficultés qu’il pouvait rencontrer avec l’un ou l’autre, prendre la température auprès de Serana, s’assurer qu’Hermine gardait les idées assez claires pour les guider et ... qu’elle ne perdait pas plus que ce qu’elle en disait.
Par moment, ses responsabilités lui pesaient. Non qu’il ait l’intention de les rejeter, qu’il le regrette ou souhaitait les reporter sur quelqu’un d’autre, juste qu’elles lui pesaient. Dans ces moments, il s’octroyait parfois une pause, quand son bien être mental en dépendait, et dans ces moments, la seule présence de Metzli était un véritable réconfort.
Il n’y avait aucun lien hiérarchique entre eux, il ne s’en sentait pas le capitaine mais juste le compagnon de voyage. Pas besoin d’ordre, aucune crainte de se livrer ou de partager les informations destinées au seul carré des officiers. Le barde était dans un de ces moments de repos, un verre de rhum liquoreux à la main, pour le goût, jamais pour l'ivresse, quand il vit Eoran ouvrir la porte pour s’excuser aussitôt.
- Entre donc Eoran ! Nous ne sommes plus assez bas que pour risquer quoi que ce soit –et pas encore assez haut pour risquer d’autres rencontre.
Il n’aurait pas pu le jurer mais personne à bord n’en savait rien et le Raptorien semblait avoir vraiment besoin de souffler un peu lui aussi.
- Que penses-tu de notre épopée ? Je pense que ta Marche des Quatre Vents sera unique au regard de ce qu’aucun autre n’aura vécu avant toi. Je regrette que nous n’ayons pas l’occasion de planer ensemble parce que je n’ai aucune idée de la distance dont nous pouvons nous écarter du Protecteur.
Peu de non-raptoriens devait connaitre quoi que ce soit de ce rite initiatique propre à une race presque inconnue. Arzhaelig était de ce nombre, par chance ou par hasard. Les falaises des Îles Pirates, pour inhospitalières qu’elles soient, sournoises et dangereuses, sont le repère d’ harpies pour quiconque est incapable de faire la différence. Lors d’un acte de piraterie, ils avaient trouvé le corps du jeune Zéphyr, un raptorien qui s’était cru trop tôt capable de voler plutôt que de planer et s’était blessé sur les récifs. Ils l’avaient repêché par curiosité, l’avaient soigné en se rendant compte qu’il respirait encore, et l’avaient gardé à leurs côtés le temps qu’il se remette de son expérience. S’il avait oublié jusqu’au nom de son bateau et que les visages du reste de l’équipage se perdait dans un étrange nuage, le barde se souvenait parfaitement de leurs longues soirées de débats passionnés sur la piraterie et l’exploration d’îles inconnues, terres natales de créatures pensantes.
Se levant pour se resservir un verre et remplir celui de Metzli, il étendit ses ailes de fétaud en ponctuation de son propos avant de les faire disparaitre à nouveau. Depuis qu’il savait volé, il restait rarement longtemps cloué au sol, ces sensations lui manquait alors qu’il n’était pas né pour voler.
- Nous volerons ensemble, dès que possible.
PJ Arzhaelig Tenedor de la Main des Mystères - Barde Humain Demi-fée - niv 8 (FP10)MJ Atlas PJ Gaerlhach'dhin - Rôdeur-Druide Demi-elfe - niv 2 {FICHE}PG Mjöllnir “Poing-de-Cendres” Noirmarteau du Monastère des 9 Portes - Moine Nain Phrénique - niv 7 (FP9) {FICHE}PNJ Kiirmyeti - Main des Mystères, Explorateur du Surnaturel
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Habitant des Royaumes
Chambre 4
1 gemme
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C'était certain, il n'y avait rien de tel qu'une petite fête pour galvaniser l'équipage et lui faire oublier momentanément toute la difficulté de la vie de marin. Certes, sur un navire se déplaçant dans l'immensité de l'espace, il n'y avait pas lieu de lutter contre l'océan, de se confronter aux obstacles que Valkur leur mettait dans les jambes pour les tester et les forcer à se surpasser ou de braver les périls que Umberlee ou Talos, par pure sadisme, se plaisaient à provoquer mais le travail ne manquait pas à bord et toute pause, surtout festive, était bonne à prendre.
Hermine, avec la discrète complicité de Barvar, l'avait bien compris et avait su créer cet instant où le temps semblait s'arrêter pour que tous puissent profiter de ce moment de détente pour penser à autre chose et, simplement, goûter au plaisir d'être ensemble. Rien de tel pour connaître les hommes et forger une véritable cohésion au sein de l'équipage.
Maintenant, passés ces instants de détente, une fois les conversations éteintes devant les tables vides de toute nourriture, il fallait tout remettre en ordre. Sous les ordres clairs et efficaces de Granit, tout fut rapidement démonté et rangé et il appartenait maintenant à Jakelm de nettoyer le pont pour y faire disparaître les dernières traces de la fête. Le navire devait être remis en état rapidement et rien ne devait traîner sur le pont pour ne pas gêner la manœuvre. Pour le moment, la destinée du Protecteur était entre les mains de Shaundakul et rien ne semblait vouloir menacer leur vol mais ils évoluaient en plein inconnu et devait se tenir prêts à faire face à toute situation.
Fredonnant avec entrain une chanson dont il inventait les paroles au fur et à mesure, Tijak maniait le balai avec enthousiasme. Garde à quiconque se fut trouver sur le chemin de cette véritable tornade, il eut risqué de se voir propulser par dessus le bastingage !
Après ces efforts, le mousse s'était réfugié dans la cambuse au prétexte d'aider le maître-coq dans la préparation du repas. Cette nouvelle activité n'était en fait qu'une excuse pour passer un peu de temps en compagnie de Barvar. Il y avait toujours quelque chose à grignoter, une gamelle au fond de laquelle restait un peu de crème à lécher. Connaissant la gourmandise du gamin, le cuisinier semblait prendre plaisir à "oublier" ces friandises, feignant de s'en étonner lorsque son assistant les découvrait "par hasard".
- Dis donc, Barvar, le tança Jakelm, d'un ton faussement boudeur. Vous nous avez bien caché votre jeu avec m'dame Hermine. Tu aurais quand même pu m'mettre dans l'secret pour tout préparer...
Puis, dans un éclat de rire, le garçon rejetait ces reproches, reconnaissant, qu'au fond, la surprise n'en avait été que meilleure et que c'était une vraie bonne idée qu'ils avaient eu là.
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·Pļųмę
Chambre 29
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Une fois de plus, Arzhaelig saluait Serana, la remerciant pour son travail du jour, et pris congé pour se reposer. Depuis très longtemps, l’anneau qu’il portait à la main gauche lui permettait de se reposer peu, et bien plus efficacement, pour retrouver toute son énergie en une poignée d’heures seulement sans changer ses habitudes pour autant. Le barde aimait trop rêver pour réduire ce temps. Quand rien ne nécessitait qu’il dorme moins qu’un autre, il laissait avec plaisir son esprit vagabonder dans les songes et redessiner ses souvenirs de la journée écoulée.
Quelques jours plus tôt, entre la Forêt Oubliée et Eauprofonde
- Serana, si nous en profitions pour faire plus ample connaissance ? Nous allons entreprendre une véritable épopée ensemble, il est toujours bon de connaitre les atouts de ceux qui nous accompagnent, tu ne crois pas ?
Arzhaelig lui avait peint un tableau rapide et bien plus structuré qu’à son habitude de qui il était et de ses propres ressources. De l’enfant aquafondais, élevé dans le quartier du port par sa mère et son oncle pendant que son père parcourait les sept mers sur un navire pirate à son exil –sur lequel il resta assez secret- en passant par ses classes dans la Nouvelle Olamn, son apprentissage du Chantevent, sa vie de pirate et tout le brouillard qui l’entourait encore, son entrée dans la Main des Mystères, son voyage à bord du Dragon et ses dernières aventures qui avaient vu apparaitre les ailes qu’il lui dévoila. Il lui expliqua son lien nouveau avec le Peuple Fée depuis qu’il avait mis un terme avec l’aide d’Hermine et d’autres aventuriers à une monstrueuse chasse aux Criggs et sa nouvelle compréhension de Féérune à travers lui. A l’aide d’une carte qu’il griffonna rapidement, il localisait chacun des lieux par lesquels il était passé, les enrobant d’anecdotes quand un souvenir plus vivace lui revenait.
- Et toi ? Tu as titillé ma curiosité avec ta mention d’un LeShay, je suppose que ce n’était pas ta première aventure. Je suis curieux mais je n’essayerai pas de creuser ce que tu ne veux pas partager, question de respect pour tes mystères que tu préfères conserver.
PJ Arzhaelig Tenedor de la Main des Mystères - Barde Humain Demi-fée - niv 8 (FP10)MJ Atlas PJ Gaerlhach'dhin - Rôdeur-Druide Demi-elfe - niv 2 {FICHE}PG Mjöllnir “Poing-de-Cendres” Noirmarteau du Monastère des 9 Portes - Moine Nain Phrénique - niv 7 (FP9) {FICHE}PNJ Kiirmyeti - Main des Mystères, Explorateur du Surnaturel
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La Dame aux Crocs
Chambre 6
3 gemmes
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La demie-dragonne était bien souvent la dernière dans le mess. Sans parler du fait qu'elle n'avait guère besoin de dormir, elle avait surtout beaucoup à rattraper. Elle passait son temps à ressasser les conseils qu'elle avait entendu dans la journée de marins plus expérimentés, et à s'entrainer au nouage, discipline qui, étrangement, semblait être une sorte d'étalon de la compétence marine. Plus que le pied marin, plus que le sens tactique, il fallait savoir faire des nœuds. Et tout cela pour l'unique raison qu'elle supportait d'être une cheffe incapable. Elle avait l'intuition que la hiérarchie dans un groupe n'était pas nécessaire, mais il lui semblait difficilement tolérable qu'un officier ne puisse faire ce dont est capable un mousse.
Lorsqu'elle n'en pouvait plus, elle posait le bout qu'elle torturait. Et se versait une lampée de rhum. L'alcool l'aidait à supporter les démangeaisons qui s’accroissaient de jour en jour, et le tiraillement douloureux de ses muscles et des sa peau. Son héritage draconique était, dirait certains, sympathique. Contrairement à d'autres qu'elle avait rencontré, elle paraissait encore elfe pour la plus grande partie. Les parties visibles de son corps étaient pour beaucoup couvertes d'écailles adamantines mais elle restait svelte et gracile. Même sa peau, pour autant plus solide que du cuir gardait une certaine douceur, un certain soyeux. Étonnement, et malgré le peu d'affection qu'elle portait au Beau Peuple, elle prendrait difficilement une transformation radicale. Quelque part, elle se disait que la magie de sa mère, ou Shaundakul, lui permettait de rester ainsi. C'était une chance. Les dragons inspiraient la terreur, même si elle savait que ce n'était pas toujours mérité. Pas plus, du moins, que l'adoration admirative que vouaient certains humains aux elfes. C'est le mystère qui l'avait conduite à s'intéresser à l'histoire draconique. Celle des elfes n'en était pas dénué, certes, mais en voir un peu partout rendant les secrets moins alléchants. Et en cherchant, l'hybride avait constaté que, sans parler des drows, les elfes n'avaient rien à envier aux dragons question ravages, arrogances et erreurs catastrophiques. Et au moins, les wyrms ne faisaient pas semblant d'être les anges gardiens de la totalité de l'univers. C'était probablement ce qui l'agaçait le plus.
Et son récent voyage en Faërie n'avait pas aidé... Sans qu'elle ne le sut, elle pensa à cette discussion avec Arzhaelig au même moment qu'il en rêvait.
Quelques jours plus tôt, entre la Forêt Oubliée et Eauprofonde
Serana avait attentivement écouté l'histoire du marin. Sa compagnie lui donnait un sentiment étrange. Si tout deux avait décidé de prendre le partie de leur sang, ils se seraient probablement entretués. Elle, que l'univers considérait comme dragonne, et lui, qui apparemment avait reçu la caresse des fées, quoique ce ne soit apparemment pas de naissance.
- Vous avez certainement tout les deux, elle s'adressait aussi à Hermine, déjà subit les longues histoires des elfes. Certains se plaisent à raconter leur existence comme si elle avait le moindre intérêt. La plupart du temps, cet intérêt est relativement inexistant, à moins que l'on ne soit décidé à écrire une suite de nouvelles érotiques.
Elle sourit à sa propre pique envers elle même.
- Je n'ai pas de certitude philosophique quant à l'intérêt de la longévité. Cette question est dangereuse pour moi. La majorité de mes lectures et de mes discussions me conduisent à croire que je ne pourrais finir comme une elfe. Et que je ne finirais pas, tout court. C'est peut-être pour ça que je me lance dans des aventures trop dangereuse pour le commun des mortels.
Elle tira sur sa longue pipe. Cette seule action était étonnante. Malgré la température autour de la bouche de l'objet, à chaque souffle, une fine couche de glace se formait autour de l'embouchure, avant de fondre, immédiatement. Son sourire sous entendait quelque part que ces deux seuls phrases devraient suffire à envisager les premières décennies de sa vie.
- Pour le reste, et bien...
Et elle raconta son histoire. Sa naissance sauvage dans les fjords du nord, telle que lui avait raconté son père. Ses primes années passées sur les routes avec celui-ci, un elfe barde talentueux mais sans intérêt pour la célébrité. Elle taisait son nom, apparemment sensible à sa sécurité. La découverte de son ascendance lorsqu'elle avait brisé une table en deux sous le coup de la colère alors qu'elle avait à peine plus de dix ans. Ses quelques années à Lunargent où un maître d'armes nain, Urmo, lui avait appris le maniement de l'épée à deux mains après la constatation que la rapière ne convenait pas à sa force. Des années heureuses où elle appris aussi le maniement des mots, alors que son apparence avait encore tout de la jeune elfe. Et puis, plus tard, les regards, la terreur et la répugnance qu'elle avait dû affronter de longues années durant lorsque les honnêtes gens posaient les yeux sur ses yeux félins et ses écailles naissantes alors d'un blanc spectral. Et sa décision, enfin, à un peu plus de vingt ans révolues de partir seule sur les routes.
Bien longtemps, c'était un voyage solitaire, destiné à sa propre construction, définissant son avenir. Parfois, elle tentait d'aider ceux qui croisaient sa route et étaient dans le besoin. Elle avait relevé des chariots à bras nus, assommé des idiots, redressé des embrayages. La plupart du temps, elle lisait autant de peur que de remerciement chez ses pairs voyageurs, mais réussissaient en à en tirer de quoi vivre le jour suivant. Et bientôt, suffisamment pour assouvir son attrait naturel pour le luxe et l’élégance. Cette tendance qu'elle rencontrait chez chacun lui avait appris plusieurs choses.
- Je devenait certaine de ne devoir compter que sur moi-même. Pendant un temps, je développais une aversion pour ces civilisations prétendument évolué qui vomissaient la moindre différence. C'est probablement de là que je tire ma tolérance, et une certain affection je l'admet pour toutes les races déconsidérées. Celles que les érudits disent monstrueuses pour la seule raison qu'elle n'ont pas un visage aimable, elle lâcha un petit rire narquois, je veux bien entendre que les orques sont naturellement mauvais par l'ascendance de Gruumsh. Mais qui peut vraiment croire que les considérer comme des animaux et les tuer à vue peut les transformer en voisins aimables ? Qui ne voudrait pas échapper aux terres dans lesquelles on les as relégués ? Quel aquafondien, quel suzailïote, quel calishite serait capable de survivre dans le grand nord ? Hum...
Le cynisme permanent de la demie-dragonne cachait difficilement une colère qui sourdait en permanence contre des injustices qui la révoltait. Elle continua, elle s'épanchait comme si il y avait des éons que personne ne lui avait prêté une oreille attentive. Malgré tout, son récit était émaillé d'individus qui l'avaient empêché de sombrer dans une simple hargne. Le premier homme qu'elle avait connu, Allen, un jeune docker luskanien. Elle se demandait avec affection dans le regard ce qu'il était devenu, sous-entendant qu'il était probablement mort ou grabataire. Son premier compagnon de voyage, Kleri, un vieux gnome à moitié fou qui lui avait appris la moitié de ce qu'elle savait des dragons et de la magie. Sa première cuite, en Amn, dans une taverne à la clientèle si hétéroclite qu'elle était passée complètement inaperçu. Son premier amour, bien sûr, Ariryll, une novice d'Eldath qui avait tempéré son cœur, enseigné la compassion, et gravé en elle cette routine, qu'elle n'arrivait pas toujours à appliquer, qui la poussait à tenter la magie ou la parole - avec des méthodes bien à elle - avant de sortir les crocs. Et ensuite, bien entendu, son premier déchirement, lorsqu'elle compris que ce qu'elle pouvait faire de mieux était de partir.
- Et alors, que je vous raconte la première fois que j'ai soufflé quelqu'un, dit elle, amusée, pour cacher le chagrin qui s'éveillait sur son visage, c'était en 47. Je savais pas que je pouvais faire ça, en même temps, je ne m'étais jamais retrouvé dans une situation qui me poussait à des solutions aussi... définitives. Alemander V venait de mourir dans un incendie qu'il avait lui même lancé, et je me suis retrouvé au Tethyr en plein milieu des Jours Noirs. Les nobles se battaient, partout, et je me suis retrouvé entre deux feux sur une route. J'allais mourir, sans rire. J'avais quatre arbalétriers devant le nez, et une troupe de lanciers derrière. Et là, bim ! J'ai crié, et plutôt que ma voix, c'est un rugissement qui est sorti et des milliers d'échardes de cristal. Je suis passé à un cheveux de m'éblouir moi même, et eux, ils se sont retrouvés par terre, gelés et les yeux vides. Après un truc pareil, venez pas me dire que la magie vient pas au secours de ceux qui la portent.
Enfin, elle arriva au moment de sa rencontre avec le Chevaucheur. Athnan, un rôdeur au service de la Main Secourable, un compagnon de route, mort sous ses yeux. Lorsqu'elle avait passé ce contrat avec le dieu : venger son ami, survivre, puis le servir. Ce passage avait été éludé rapidement, à ceci prêt qu'elle avait précisé les meurtriers : des zélotes de Beshaba. Elle, jamais pieuse, s'était retrouvé dans une lutte d'adeptes, forcées de choisir un camp. Mais à posteriori, elle s'était rendu compte que tout dans sa vie s'était peut-être fait sous la houlette du Protecteur des routes. Elle s'attarda un peu plus sur la suite. La fameuse histoire de sa présentation aux prêtres, dans le petit temple de Shaundakul d'Eauprofonde. Elle, elfe et dragon dans un seul être, s'était présentée un soir et avait annoncé qu'elle faisait partie de leur église. L'annonce avait soulevé protestation et moquerie dans l'assistance, ce jusqu'à ce qu'une supplique au dieu ne l'auréole de lumière, prouvait qu'elle s'attirait plus facilement ses faveurs que nombre de prêtre. Avec un grand rire, elle était ensuite partie, laissant le clergé se débrouiller avec ça. Même si elle avait bien compris que seuls quelques idiots sédentaires s'offusquaient de la situation. Depuis, en plus du reste, elle cherchait à soulever les mystères, et elle y avait trouver un passe temps particulièrement excitant.
- C'est d'ailleurs assez paradoxal. Nombre de ces mystères sont directement lié à Shaundakul. La majorité des Royaumes, Telflamme mis à part, ne le connait pas, alors qu'il y a des autel et des bornes un peu partout. Et puis, un jour, je suis tombé avec un camarade sur un temple, dans une grotte, sous une montagne. Le temple était à l'envers. Non mais vraiment. Au début on ne comprenait pas. Il semblait qu'il avait été construit sur le dessous de la montagne. Et on à compris que ça venait probablement de l'époque néthérisse, et que le temple avait résisté à l'effondrement d'une cité volante... Évidemment, je ne vous dirais pas où on a trouvé ça, j'ai un peu peur des pilleurs de trésors, dit elle en souriant mystérieusement.
Enfin, elle en vint à la question du capitaine. Elle fronça un instant les sourcils. Avant de soupirer.
- J'ai l'impression de ne rien en savoir. Je suis presque persuadé de n'en rien en savoir. Il était dans une cité féerique, c'était réellement magnifique. Je n'ai, je crois, jamais vu une telle symbiose entre des constructions et la nature croissante. Mais je voyais en ce leShay et ses serviteurs l'apothéose de l'hypocrisie et de l'arrogance que j'ai vu chez de nombreux elfes, et toutes les races persuadés de leur supériorité. C'est une entité hors de toute considérations, je connais peu les fées, mais sa puissance était écrasante, au niveau sans doute d'un grand dracosire pour ce que je connais. Je savais qu'il pourrait me tuer en un claquement de doigt. Mais il ne semblait pas bon, même pas rationnellement au service du bien commun. Non, il ne cherchait qu'à servir ses propres intérêt tout en sous entendant l'intérêt du plus grand nombre. Son pouvoir, certes évident, le poussait à considérer qu'il pouvait envisager comme négligeable chaque être qu'il considérait comme inférieur. Autant dire, la quasi totalité de ce qu'il verrait dans sa vie. J'ai entendu un mage avisé dire un jour à ses élèves que la magie ne devait pas être considéré comme un outil ou une arme, mais comme une entité vivante avec laquelle il fallait traiter. Et que c'est entité était probablement plus inclinée au bien qu'au mal. La puissance, magique ou non, semble toujours confiner à l'idiotie et à l'égoïsme. Ce leShay me faisait cette impression, encore une fois. L'arrogance de la force, l'assurance que son être vaut plus que les autres. La certitude que ses actes sont les plus importants, les meilleurs, les plus intelligents. Un fou utilisait leur immonde mythal pour abattre une race entière, métalliques et ferreux compris, mais il continuait à être persuadé de la sagesse de son existence. Il semblait persuadé que sacrifier des extra-planaires pour l'accomplissement de ses objectifs était une perte négligeable. Ah, voilà qui fait douter des mythes quant à l'arrivée salvatrice des éladrins dans les Royaumes, hein.
Serana ferma les yeux et éructa un juron.
- Et je n'ai que rarement autant senti que je n'étais pas la bienvenue qu'en Féérie.
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