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17 de Kythorn 1383, falaise côtière [Skäppin]
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Oeil de l'Ombre
Chambre 6
3 gemmes
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Côte cormyrienne aux abords de la porte sud-ouest. 17 de Kythorn, 1383. Temps étouffant.Ci et là, toute la matinée, parmi d'autres informations, avaient été publiés les bans d'un duel. Au zénith, hors de la ville bien sûr, Sir Vandar Morler avait déclaré duel, au premier sang, au Capitaine Sylcraës du Chasse-Rêves. Est notifié les armes peu banales décidée pour ce duel : une paire de fourchettes à anguilles.
Skäppin savait déjà la nuit précédente où elle se dirigerait, et c'est sans doute avec une certaine bonne humeur que, en fin de matinée, elle se dirigea vers la porte annoncée dans les bancs. Il était plus simple de passer de ce coté que par le nord. Probablement cette route devait elle être moins empruntée. Et puis, sortir d'une ville, c'était toujours plus simple d'y entrer. Elle n'eut qu'à suivre les ragots.
Avançant sur le bord de la route, par ailleurs bien entretenue, les joints entre les pavés les dissociant avec élégance, elle se rendit vite compte qu'une petite foule allait dans la même direction. Autour de Nova, on s'interrogeait là sur le mystérieux capitaine, là on n'en revenait pas qu'un simple marin puisse défier la noblesse. Une partie, apparemment issue de l'aristocratie arborait un sourire amusé en se moquant de "l'idiot des Morler", qui aurait mieux fait de resté caché dans la forêt. Globalement, il semblait cependant que la balance ne penche ni d'un côté, ni d'un autre. Mais que le spectacle promettait suffisamment pour attirer les foules. Elle put aussi comprendre que les duels ne devaient pas être une monnaie si courante.
Après un petit quart d'heure de marche quelque peu épuisant car le soleil était particulièrement agressif ce midi là, des aides du magistrat en charge du duel guidèrent cette foule vers le bord d'une falaise. Le paysage était vraiment beau, la mer azurée sous le soleil d'or aurait put être le théâtre d'une après midi idyllique, voir romantique. Mais l'heure n'était pas à ce genre de réjouissance. Une petite arène de corde d'environ cinq mètres carrés avait été dressée à quelques mètres du précipice. En cherchant son capitaine, elle put observer qu'une subtile mais strict séparation sociale s'orchestrait, comme la mise en œuvre du protocole. Une bonne majorité de la foule saluait avec plus ou moins d'insistance une minorité. Et à l'intérieur même de cette minorité, certains en saluaient d'autres avec des gestes de soumission. Hélas, un peu distraite par sa recherche de Sylcraës elle ne repéra que l'un des quelques uns semblant être au sommet de la chaîne nobiliaire à ce moment. Un vieil homme, assis sur un tronc d'arbre abattu probablement laissé là à dessein pour permettre aux voyageurs de se reposer. Il portait un ensemble bleu et argent datant probablement d'une autre époque, d'une autre mode, mais encore élégante. Il avait les cicatrices de l'ancien soldat, et les nobles semblaient lui accorder une sorte de déférence affectueuse. Lui, appuyé sur une canne de bois blanc et cerclé d'anneau de bronze, discutait souriant, avec un jeune garçon, probablement issu du bas peuple, qui venait de s'assoir à côté de lui.
Et puis, la foule franchie (il devait au total y avoir entre soixante et cent personnes), Nova trouva Sylcraës. Il portait une ample chemise de lin rouge, largement ouverte sur les muscles secs de son pectoral, de simples braies de marin et allait pied nu. De l'autre côté de l'arène, son adversaire était entrain des ficelé dans une armure de cuir. Un sourire sardonique s'élevait sur le visage du demi-elfe. Si il aimait peut-être s'afficher, aussi peu porter sur la chose que soit Skäppin, elle ne pouvait que constater que ce beau marin au style mutin devait éveillé des désirs, elle fut immédiatement certaine que l'idée principale n'était pas là. Sylcraës, le roturier, portait le rouge du sang, sans armure, pendant que le noble portait armure. Qui serait alors considéré de facto comme le plus grave ? Le calcul était rapide. La rapière du capitaine était posé sur une petite table à côté de lui, alors qu'il discutait avec un humain, un véritable géant de prêt de deux mètres avec des muscles prouvant une activité physique intense et quotidienne. Son teint hâlé, voir brun, donnait son origine du sud. Il riait avec puissance à un trait d'humour du demi-elfe et la changeline arriva juste au moment pour entendre sa réponse.- Même en sachant que tu vas finir par te faire assassiner dans une ruelle à force, ça vaut bien tous ces petits crimes de lèse-nobilité. - Moi ? Un criminel ? Voyons Salmane, c'est Sir Morler qui m'a défié en duel, pas le contraire... - Et tu vas dérouiller un chevalier avec une fourchette ? - Et bien, il n'a pas son cheval. Le demi-elfe haussa les épaules et fut accompagné d'un nouveau rire tonitruant. Il tourna la tête et vit Nova.- Ah ! Chère Nova, vous êtes venue. Vous m'en voyez honoré ! Lancers... Skâppin - Jet de compétence : Perception : 11(d20) +4(deg) +1(Sag) -4 (Distrait) = 12
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Habitant des Royaumes
Chambre 30
Aucune gemme
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Ce matin là, Skappin avait eu le temps de s'habiller coquettement. Nova ne se rendait pas à un dîner de gala, mais allait sûrement rencontrer un peu de beau monde. Peut être même croiser des gens qui l'avaient aperçu lors de la vente au enchères, déjà en compagnie de Sylcraës. Quitte a faire jaser, autant donner du grain à moudre. Cependant, songeant qu'elle aurait peut être l'occasion de commettre un forfait, elle pris soin de dissimuler ci et là quelques composants pour des sorts, une dague, et emmena un sac avec des affaires plus simple.
Ne connaissant rien au cérémonial qui entourait les duels, la changeline ne s'attendait pas à ce qu'il se déroule hors de la ville, et le trajet avec sa robe ne fut pas des plus plaisant. Elle donna cependant le change distribuant hochement de tête et sourire amusé à la troupe qui comme elle se rendait près de la falaise.
Si la roublarde était venue aujourd'hui, ce n'était pas vraiment pour soutenir le capitaine. Ce dernier semblait l'apprécier, et elle tenait à lui prouver un semblant d'amitié pour obtenir quelque faveur ou « protection ». Mais il l'avait aussi convaincu qu'il y aurait probablement dans la foule, matière à nourrir ses ambitions de pouvoir.- Allons donc capitaine, pas de flatteries entre nous. Je vous l'avait promis, donc me voilà ! déclara-t-elle en souriant.Vous pouvez compter sur moi pour prendre soin de votre égo si par malheur votre adversaire s'avérait être un maître dans le maniement de la fourchette. Mais rassurez vous, je saurai aussi m'effacer si vos exploits faisaient chavirer vers vous le cœur de quelques demoiselles. Elle salua d'un geste Salamane qui visiblement faisait office de page, en plus costaud.- Et puisqu'on s'occupe de vous mieux que je ne saurai le faire, je vais me mêler à la foule pour jauger votre notoriété. Si vous avez une requête à faire c'est le moment, sinon que le meilleur gagne ! rajouta-t-elle avec malice en s'éloignant pour se mêler aux spectateurs.¤ Bon, maintenant que je me suis tapé tout ce chemin, faut que je fasse quelquechose. Le vioc sur le tronc à l'air important. Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui baratiner.. ? Bon, et ils sont où les copains de Morler, j'aurai bien fait monter les enchères. D'ailleurs, yen a qui font des paris sur le vainqueur ? Allez, zou ! ¤ Sans chercher à attirer l'attention, Nova ne se cachait pas. Nul doute que certains l'avaient vu s'entretenir avec Sylcraës, aussi elle ne chercha pas à dissimuler la raison de sa présence. Présente lorsque le noble avait défié le capitaine, il lui semblait de son devoir de soutenir son ami. Passant sous silence le lancer de panière, elle raconta à qui voulait l'entendre l'attitude chevaleresque du demi-elfe face à l'attitude irrespectueuse de l'aviné trouble-repas.
Mais elle n'était pas spécialement venu pour redorer le blason de son nouvel ami. Innocemment, bavardage faisant, elle se rapprocha du vieil homme que tout le monde saluait avec déférence avant de le délaisser. S'il ne prenait pas ombrage qu'un enfant s'assoie à côté de lui, il devrait tolérer la présence de la jeune femme, elle aussi fatiguée par le trajet depuis Suzail. S'approchant avec déférence, elle s'adressa avec douceur au vénérable noble.- Messire, veuillez excusez mon opportunisme, mais attendez vous quelqu'un ? Je ne pensais pas que ce que le duel se déroulerai si loin de la citée, et je me demandais s'il était possible que je profite d'un bout du banc, demanda-t-elle poliment en désignant le tronc d'arbre couché. Je suis même étonnée qu'il n'y ai pas plus de commodités prévus pour les spectateurs. Mais peut être en est-il toujours ainsi, et est-ce a moi de m'y habituer. Je ne suis pas coutumière de ce genre d’événements, je suis venu ici uniquement pour soutenir mon.. ami. rajouta-t-elle en omettant de préciser lequel des duelliste ce terme désignait. Se rendant compte qu'elle ne s'était pas encore présentée, elle s'inclina de la façon dont elle avait vu les autres saluer le vieil homme en s'adressant à lui. - Nova Espercieux, pour vous servir. Et ce ne sont pas juste des mots. Je ne peux pas demander une place à vos côté, me plaignant d'un certain inconfort, et ne pas vous proposer un service en échange. S'il vous faut quoi que ce soit, j’essayerai de vous le trouver. Attendant un acquiescement de l'homme avant de poser son sac au pied du tronc, Nova jeta un regard inquiet vers le ring. Lorsqu'elle traverse la foule, Skappin essaye de repérer si certains ont des avis tranchés sur le duel (ou les combattants).
Sorts par jours : 3/0 + 1 (Sort Bonus CHA) Sorts lancés : 0/1
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Oeil de l'Ombre
Chambre 6
3 gemmes
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Le vieux noble sourit au gamin qui s'échappait déjà en riant, avant de se tourner vers Nova. La changeline compris immédiatement : le noble était de ces vieilles personnes qui n'avait plus grand chose à faire des conventions, et qui passait ses dernières années à profiter de tout bonheur aussi minime fut il. Il avait d'ailleurs quelques confiseries qui dépassait d'une poche.- Je vous en prie Mademoiselle, je suis heureux de voir que certains adultes sont suffisamment futé pour remarquer que je n'occupe pas la totalité de ce tronc. Peut-être devrais je prendre ça pour une offense d'ailleurs ... Il rit à son propre sarcasme avant de retourner à son observation de la foule. En venant par ailleurs, Nova n'avait guère eu à tendre l'oreille pour se rendre compte que les avis était remarquablement tranchés. La plupart de la roture soutenait le capitaine, ne serait ce que parce qu'il était décidément plus flamboyant. Certains, elle l'avait entendu, voyait tout de même l'affrontement comme une lutte de classe. Certains cependant semblaient soutenir le noble, considérant qu'il n'y avait aucune chance qu'un simple marin puisse vaincre un aristocrate, qui avait nécessairement fait ses classes. Et si la plupart des nobles, notamment ceux qui paraissaient les moins élevés dans la hiérarchies, ne cachaient pas leur soutien au nobliau à la fourchette, certains, plus discrets mais également plus élégants, et plus à l'écart de la foule, jetait un regard amusé sur Sylcraës, qui en disait long sur celui qu'ils souhaiteraient voir gagner. De toute évidence noble comme roture n'étaient pas une grande famille unie.- On ne peut pas demander aux magistrats d'engager des menuisiers à chaque fois que deux fougueux ou fougueuses décident de s'échanger des coups, ma chère. Et les duels sont interdits dans l'enceinte de la cité, à moins d'exception royale. Vous êtes donc un soutien du Capitaine ? Ah. Il n'en est pas vraiment à son premier coup, c'est peut-être son troisième duel cette année, quoiqu'il ne soit jamais celui qui les provoque , dit il avec un certain amusement. Mais le Sir Morler n'est pas si idiot ni incapable. Si j'en crois les échos que j'ai eu, il a passé ses classes avec un certain brio, quoiqu'une discipline discutable. Je vois que beaucoup soutienne Sylcraës, mais une surprise pourrait advenir. Ah ! Madame Retineau, venez donc vous assoir avec nous ! Je vous présente Mademoiselle Espercieux qui me fait le plaisir de me tenir compagnie. Madame Retineau était une vieille dame, très certainement issue de la plèbe, dont la peau était marquée par le travaille manuel. Pour seul protocole, elle s'inclina devant le vieux noble avant de s'assoir à côté de lui.- Je ne m'étonne pas de vous voir ici Albaerin... Derrière le vieil homme, un jeune garçon dans une livrée impeccable fronçait les sourcils.- Je vous prierais d’appeler corre... - Silence, Alanthir , dit calmement mais sévèrement le duc, lorsque vous me connaîtrez d'aussi longue date que Madame Retineau, ce qui est mathématiquement impossible, vous pourrez vous permettre des rappels au protocole. - Bien mon seigneur , répondit le jeune homme, de toute évidence courroucé.- Vous avez toujours aimé regarder les petits affrontements du quotidien, n'est ce pas , repris la vieille femme comme si il ne s'était rien passé.- En effet, en effet, les duels, tant qu'il ne nous privent pas de jeunes gens talentueux, sont toujours intéressants. La foule de ces duels plus encore. Et bien, Mademoiselle Espercieux , dit il en revenant à Nova, vous soutenez votre ami, mais si vous deviez prendre pari, sur qui porterait votre argent ? Lancers... Skâppin - Jet de compétence : Perception : 2(d20) +4(deg) +1(Sag) -4 (Distrait) = 3
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Habitant des Royaumes
Chambre 30
Aucune gemme
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Visiblement, le noble ne semblait pas dédaigner la présence de roturiers à ses côtés. Une chance pour Nova, qui n’était pas a l’aise avec le protocole et l’étiquette. Cependant, l’intervention du jeune page lui rappela la différence de rang qui les séparait. Elle songea un instant à Léonid, se rendant compte qu’elle ignorait sa place dans la hiérarchie de Suzail. Si l’occasion se présentait, elle se renseignerai sur les De Lième.
L’arrivée d’une nouvelle oreille n’enchantait pas la changeline, qui devrait redoubler de précaution dans ses propos et ses sous entendus. Mais la relation d’amitié qu’elle semblait entretenir avec le duc pouvait installer une ambiance détendue, propice à la confidence. Elle la salua d’un sourire.
- Je ne suis pas certaine d’avoir les moyens de parier, surtout avec quelqu’un de votre rang ,commença par s’excuser Nova. Mais si je devais me prononcer, je miserai sur le Capitaine Sylcraës. Je ne mets pas en doute les capacités de Sir Vandar au combat, mais même si j’imagine qu’aucun d'entre eux n’a jamais combattu à la fourchette, je crois que la fougue du capitaine à déjà du l’amener à se battre dans des circonstances.. peu académiques, dit-elle sans pouvoir s’empêcher de sourire. De plus, j’imagine qu’il y a davantage d’enjeu pour celui qui cherche à laver son honneur. Cela peut être une source de motivation, mais cela peut aussi faire perdre ses moyens. En outre, même s’il ne m’en tiendrai pas rigueur, je pense que le capitaine serai déçu que je mise sur sa défaite.
Si vous assistez régulièrement à des duels, peut être avez vous un pronostic différent ? demanda la jeune femme, en s’adressant aussi bien aux deux aînés. Nova marqua un temps d’arrêt, se tournant vers le ring pour suivre le déroulement des préparatifs. Puis vers la foule.
J’imagine que les spectateurs sont à l’image de la cité : un mélange d’aristocrates et de manants mû par des motivations diverses, parfois contraires. On pourrait s'attendre à ce que l'ensemble soit chaotique, mais a bien y regarder, une force invisible semble tenir tout ce monde dans sa main et parvient à en faire quelque chose de productif.
Moi aussi j'aime regarder les gens, finit-elle par dire alors que son regard revenait vers le vieux noble.
Mais je n'ai certainement pas l’œil aussi exercé que vous. Cette foule recèle-t-elle un intérêt notable ?
Sorts par jours : 3/0 + 1 (Sort Bonus CHA) Sorts lancés : 0/1
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Oeil de l'Ombre
Chambre 6
3 gemmes
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- Ah, il y a bien longtemps que je ne tiens plus les bourses de la maison ma chère, vous avez probablement plus de lions sur vous que moi.
- Et heureusement, mon seigneur n'a jamais sût garder une bourse pleine... , ajouta la vieille dame avec un humour piquant. Les deux éclatèrent de rires enfantins avant qu'Albaerin ne reprenne.
- Ce genre de réunion est toujours particulièrement intéressante. Je vais vous confier quelques petites choses. J'ai quitté le cœur du Jeu depuis longtemps, mais je n'étais pas un mauvais joueur à l'époque. Quoique bien loin du talents de certains de nos successeurs... et successeuses, surtout. Bien entendu, ces foules sont plus chaotiques, moins codés que les groupes qui évoluent dans le grand palais, l'interprétation plus difficile. Mais tout de même, tout de même...
Il s'égara pendant quelques instants, regardant une ronde d'enfants qui jouait un peu plus loin avant de lever sa canne et de pointer son pommeau en corne vers un petit groupe plutôt bien habillé qui conversait avec agitation un peu à l'écart.
- Ceux-ci sont des parieurs. Je vois là quelques fils des familles marchandes. Peut-être même quelques fils de la Couronne. Ils se fichent de l'intérêt politique du duel - une erreur de leur part, par ailleurs - et ne sont là que pour gagner un maximum d'argent. Il y a fort à parier qu'ils aient eu connaissance de l'évènement avant la publication des bans. Et ont donc commencer à parier hier. Vous voyez le grand échalas énervé là ? C'est probablement un nouveau, et il à cru judicieux de parier sur le noble, parce qu'il est nécessairement entrainé aux armes, sans prendre connaissance des conditions du combat. Et vient de se rendre compte que les côtes sont grandement contre lui.
- Des cons, en substance, rajouta Madame Ratineau.
Derrière, Alanthir était soudain particulièrement attentif. Lui aussi cherchait à en apprendre d'un aristocrate qui de toute évidence, était fait à ce genre d'analyse. Le pommeau se braqua ensuite sur un coin de la foule ou des roturiers se disputaient, non loin d'un groupe de nobles qui les toisaient avec mépris.
- Alanthir, quels blasons voyez vous là bas ?
- Hum... Le cadet des Alambre, Ignace, je crois. La jeune rousse est Ilena Vaylan, la nièce de Dame Vaylan. Le costaud porte le blason des Heaumepierre mais je ne sais pas qui c'est. Et le dernier... hum... Oh, non, la dernière, je ne connais pas son blason.
- La dernière héritière des Turcassan. Ils étaient partis, j'ai ouïe dire qu'ils étaient revenus dans les environs. Leona, je crois. Je suis étonné qu'elle se montre en public, c'est probablement la raison de son quasi-travestissement.
Celle ci était en effet déguisée, et une experte de cet art comme Skäppin pouvait en déceler les erreurs et les approximations. La jeune femme aux cheveux d'un noir surnaturel avait taillé ses cheveux courts et fait de son mieux pour durcir ses traits. Mais ses gestes étaient trop gracieux, trop proches des canons féminins de la région. Le déguisement devait suffire pour passer inaperçue cela étant, et elle avait de toute évidence la chance d'avoir une poitrine suffisamment peu développée.
Albaerin prouvait en tout cas que sa vue était acérée malgré son grand âge. Il reprit :
- Elle n'a pas le même regard que les autres. Son histoire est difficile et je serais prêt à parier qu'elle sera de ces aristocrates proche du peuple, parce que ce peuple à dû l'aider ces dernières années. Les autres entendent probablement la foule moquer le jeune Morler. Ils font tous partis de maisons mineurs et sa victoire sans être d'une grande aide, rebondirait sur eux. Ce qui pourrait être d'importance dans les discussions à venir.
Il tourna la tête vers les duelliste, reposant sa canne.
- Le Capitaine Sylcraës n'a que son témoin. Impressionnant bonhomme d'ailleurs. Quoique si j'en croit les rumeur sur l'équipe du Chasse-Rêves, notre belligérant ne doit pas manquer de caractère non plus. On ne peut rien tirer de ces deux là, ils sont rigolards, les rigolards sont ceux qui cachent le mieux leur jeu. On ne peut rien tirer d'un rire. De l'autre côté par contre...
Derrière le deuxième duelliste se trouvait un quatuor. Une femme et trois hommes. L'un deux discutait avec une apparente sévérité avec le pauvre jeune noble, désormais lâché par ses amis, pendant que les autres discutaient entre eux avec tout autant de tension.
- Je vois là Valdryn Morler, le grand frère et héritier de Sèchevoie. Les autres sont sans doute des conseillers, peut-être la jeune femme est elle une maîtresse d'armes. Sylcraës à sciemment transformé ce duel en un évènement à l'issue nécessairement ridicule. Mais lui n'a pas grand chose à y perdre, alors que ce jeune homme mise la réputation déjà vacillante des Morler.
Bien sûr, dans toute cette foule, il doit y avoir des individus particulier, mais je vois encore deux groupes intéressant.
Il inclina son nez vers le duo de magistrat qui observaient les préparations.
- Je ne connais pas leurs noms, mais au vu de leur robe, ce ne sont pas les adjoints habituels. Sylcraës commence à être connu et la magistrature s'est rendu compte que sa victoire, ou sa défait, pourrait devenir un enjeu politique. Ils vont probablement chercher à diminuer cet impact.
Enfin, il guida leurs regards vers un groupe solitaire, trois individus, deux femmes et un homme, au regard aussi observateur que le sien et qui lui offrir d'ailleurs un signe de tête respectueux auquel il répondit de la même manière.
- Et enfin, nous avons là trois envoyés de grandes maisons. Vorengar Salamandre, un fils illégitime de Drone Eperon-de-Wyverne. Illégitime mais apprécié par son père, il est l'un de ses conseillers. A côté, avec le blason des Chassecouronne, comment s'appelle t'elle Alanthir ?
Vorengar était un homme de haute stature, particulièrement musclé, dans une armure de cuir aux teintes émeraudes, tout en ne dépassant probablement pas les dix-sept ou dix-huit ans. Ses cheveux blonds contrastaient avec son teint particulièrement mat.
- Moena de Saint-Olyn, mon seigneur.
- Ah, oui. Probablement un nom d'emprunt. Une loyale servante de cette noble maison.
Moena était une petite femme, approchant probablement de la trentaine portant ses cheveux châtains en un chignon guerrier. Elle arborait en permanence un sourire jovial sur son visage rond qui, sans être laid, arborait les anciennes cicatrices d'une violente variole.
- Et la troisième...
- Lysandra, mon seigneur. L'une des franches de la Marquise de Sarrière.
- Ah, évidemment, évidemment !, dit le vieil homme, amusé, elle ne va pas rater ce genre d'évènement.
Lysandra était une femme à la peau d'un noir brillant. Elle était chauve et portait une simple armure de cuir, quoique de qualité. Celle ci avait la particularité de se terminer, en bas, d'une jupe de lin, dont la coupe la rapprochait du sarong. Elle observait les environs avec un regard de rapace.
Ces trois là sont là pour observer ce qui se passe, pour le rapporter avec exactitude à leur lige. Ils sont côtes à côtes par habitude plus que par affection.
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Habitant des Royaumes
Chambre 30
Aucune gemme
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Skappin écouta avec attention les commentaires avisés du vieil homme. L'inventaire qu'il fit des différents groupe était juste et précis. Il n'avait pas menti, il connaissait encore « le jeu ». Plus que l'analyse des groupes, c'est la connaissance des personnalités peuplant Suzail qui manquait à la roublarde. Aussi, essaya-t-elle de mémoriser les noms des familles, et les visages qui s'y associaient. La moitié lui échapperaient d'ici la fin du duel, mais il fallait s'y mettre si elle ne voulait pas dépendre d'autres personnes pour l'introduire dans la haute société. A voir l'entrain et l'aisance avec les quels le jeune page citait le nom des différents spectateurs, Skappin était d'autant plus convaincue qu'elle aurait énormément de mal à se faire passer pour l'un d'eux plus de quelques minutes.
Mais quelques minutes pouvait suffire. Pour passer une porte gardée, ou commettre un méfait qui retomberai sur quelqu'un d'autre.. D'autant plus si le physique de cette personne est marqué. Skappin tressaillit intérieurement lorsque La marquise fut citée.
¤ Ah, en voilà une que je n'oublierai pas. Lysandra.. Noire et chauve..
Grrr.. Il est trop risqué de l'aborder sous les trait de Nova. Je m'occuperai d'elle quand j'aurai fini de discuter avec le vieux, si je trouve où me changer. ¤
Voir le vieil homme s'amuser à contempler et jauger la foule questionna la roublarde. Avait-elle envie de plonger dans le cœur du jeu? La réponse était assez claire, elle n'en avait ni envie, ni les moyens. Et pourtant, elle désirait gagner. Plus que tout.
Quelques instant passèrent pendant les quels la changeline réfléchi, sans dire un mot. Puis, elle fit part à voix haute du fruit de sa réflexion.
- Le terme « gagner » est probablement mal choisi, car je soupçonne l'absence de récompense si ce n'est de se retrouver au sommet. Mais, pensez vous qu'il soit possible de « gagner », sans participer au « jeu »? questionna Nova avec une certaine profondeur.
Prenons l'exemple de ce cher Sylcraës . Selon vous, ses actions peuvent influencer « le jeu ». Il a des objectifs, c'est certain. Cependant – sans le connaître assez pour pouvoir l'affirmer - je ne pense pas que son objectif soit de gagner la partie. Et pourtant, à moins de jouer pour quelqu'un d'autre, cette idée traversa l'esprit de la roublarde au moment où elle le dit a voix haute, ce qui lui fit marquer une légère pause, il pourrait donc - en poussant la théorie à son maximum - se retrouver en tête du jeu par le hasard de ses actions.. A condition de le laisser agir sans intervenir, bien entendu, rajouta-t-elle en regardant en direction des trois envoyés des grandes maisons.
Presque tout le monde « participe », volontairement ou non. Même un roturier, qui par sa présence dans certains lieux oblige la noblesse a respecter l'étiquette, et qui par son absence dans d'autres confère un privilège à ceux qui ont le droit d'y être. Mais évidemment pour avoir une chance de gagner, il faut « jouer ». Et pourtant je ne peux m'empêcher de me demander si un cas opposé à celui du capitaine, peut exister : est-il possible de « gagner », donc de jouer, sans participer.. ?
Tirer les ficelles de loin n'était pas suffisant pour Skappin. Savoir qu'il y avait des ficelles et un marionnettiste était déjà trop. Elle voulait être plus que celui-dont-on-ne-prononce-pas-le-nom. Son rêve s'affermissait : elle voulait maîtriser Suzail. Quitte à devoir jouer elle même tous les nobles de la citée.
Sorts par jours : 3/0 + 1 (Sort Bonus CHA) Sorts lancés : 0/1
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Oeil de l'Ombre
Chambre 6
3 gemmes
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Le vieil homme sourit.
- Vous portez plus d'intérêt à la politique que nombre de ceux qui en porte la fonction, mademoiselle. C'est à la fois inquiétant et rafraichissant.
Il s'appuya sur sa canne et se releva un instant pour s'étirer. Quoique qu'un peu rabougri par la vieillesse, il restait grand, et en excellente santé. En fait, elle se demanda un instant si la canne n'était pas la que pour l'apparat. Jusqu'à ce qu'elle dénote un étrange pli dans le mollet droit du vieil homme. En plus de sa stature de guerrier et de son intelligence stratégique, elle s'imaginait sans mal qu'il ait pu être un guerrier. Et probablement boitait t'il de cette jambe.
Il se rassit.
- Vous avez répondu à votre question vous même, du moins en partie. Ce n'est pas tant que l'on peut - ou non - gagner sans participer au Jeu. C'est que l'on ne peut pas ne pas y participer, il sourit. Imaginez un plateau d'échec, je ne doute pas que vous soyez en mesure d'imaginer une personnalité aux pièces. Les pions ne sont que des soudards, que les joueurs envoient à tort au casse pipe. Sur un champ de bataille, les premières lignes sont tous persuadés de ne pas influer sur la stratégie des généraux. Pourtant il suffit que quelques uns d'entre eux fassent une erreur, ou produisent un exploit, pour que tout change. Le jeu suit le même code. L'affaire abraxus l'a prouvé, la politique ne souffre pas d'acteurs intérieurs ou extérieurs. Tout le monde est partie de la ronde.
Il posa les yeux sur les duellistes qui terminaient leurs préparation.
- Quant à savoir si on peut gagner le Jeu, et bien, oui, bien entendu. Un jeu à toujours au moins un vainqueur. Reste à savoir ce que veux dire gagner, pour vous. Ceux qui atteignent le sommet de la partie, une hiérarchie pour le moins obscure par ailleurs, deviennent des cibles pour un grand nombre. Quand ceux qui reste en bas, ont certes moins de pouvoir immédiat, mais vivent souvent plus longtemps. Peut-être que vaincre, c'est d'abord accepter la défaite ? Je ne sais pas... Ah ! Le combat commence, nous continuerons plus tard, si vous le souhaitez.
Il se tut, alors que l'un des deux magistrat se plaçait devant la foule. Il édicta longuement les conditions du duel, décrivit avec une ennuyante précision les limites du terrain et la nature des armes. Il précisa que le duel n'était pas à mort, ce qui n'étonna personne, ce cas devait être précisément encadré, voir interdit, mais au premier sang. Les belligérants n'avaient pas le droit de se rendre, le premier à être blessé au sang serait le perdant.
- Témoins, veuillez confirmer l'identité des duellistes. N'oubliez pas, vous êtes soumis à la vérité devant la loi des Orbaskyr, et serez coupables de parjure en cas de mensonge.
- Je suis Valdryn Morler, héritier de Sèchevoie, et confirme être le témoin de Sir Lars Morler, mon frère.
- Je suis Salmane, intendant du Chasse-Rêves, et confirme être le témoin du Capitaine Sylcraës.
- Veuillez vérifier les armes.
Les témoins s'avancèrent et vinrent vérifier les fourchettes dans les mains du juges, avant de se serrer la main dans une neutralité partagé, et de ramener une arme à leur poulain.
Soudain plus sérieux, Sylcraës s'avança. Il posa sa botte gauche devant lui et saisi sa fourchette dans sa main droite, dents vers le bas, tout en gardant son autre bras derrière lui. Il inclina légèrement la tête vers le juge. Engoncé dans son armure, mais ne manquant pas d'une certaine élégance soldatesque, Lars s'avança, de toute évidence toujours courroucé de devoir se battre ainsi.
- Messieurs, jurez de respecter les lois du Royaume en vigueur concernant les duels.
- Je le jure, dirent les duellistes de concert.
- A mon ordre, les hostilités seront ouvertes.
Le juge recula, hors du terrain, et attendit quelques secondes. Le silence se fit.
- Allez y.
Lars se jeta en avant avec brutalité, les dents de la fourchette visant droit le visage du marin. Celui ci s'écarta au dernier moment et laissa son adversaire perdre l'équilibre et se rattraper de justesse au bord du terrain.
La suite fut à l'image du début. Lars chargeait, tentait botte et feinte qui auraient peut-être été efficace avec une épée mais ne l'étaient pas avec une arme aussi courte. Il se fatiguait et Sylcraës se contentait d'esquiver. Nova entendit le public qui, bientôt, était partagé entre l'effarement face à la lourdeur de Morler, mais qui semblait aussi envisager le capitaine comme un lâche.
De toute évidence, Sylcraës avait entendu les remarques de la foule.
Il lança soudain sa fourchette en l'air et la rattrapa par les dents après avoir changé de main, celle de droite étant elle recouverte d'un gant. Il commença alors à tourner autour de son adversaire, qui persistait dans sa tactique inutile, et le touchait ça et là avec le dos de l'ustensile. Ici le cou, là le nez, là le cœur. Il ne saignait pas mais il devenait rapidement la risée du public.
Certains demandèrent alors que le combat cesse, et par pitié ou intérêt, demandaient au marin d'en finir. Il s'arrêta alors en plein milieu du terrain et sourit avant de s'adresser au public alors que Morler reprenait son souffle.
- Mesdames, Messieurs, je crains que ce Seigneur ne soit trop talentueux pour moi, des rires se firent entendre un peu partout, puisque ce duel s'éternise, je me dois d'y mettre fin pour le salut de mon âme.
Il leva les yeux et adressa un regard souriant à Nova, avant de se tourner vers les trois observateurs, dont Lysandra, et de leur adresser une courte révérence.
- Peuple de Suzail, j'aurais voulu vous offrir un meilleur spectacle, mais le talent me manque.
Morler fonça alors sur lui au moment où il croyait que l'arrogance de Sylcraës allait le perdre. Jusqu'au dernier moment, il fit mine de ne pas l'avoir vu. Mais au dernier instant il fit un pas en arrière, tendit sa jambe alors que sa propre fourchette s'entrechoquait avec celle de son adversaire avant de sauter en l'air en tournoyant. Morler roula dans l'herbe, chutant à cause du croc-en-jambe.
Sylcraës tendit sa main découverte, la paume vers le sol.
La fourchette tombait.
Tombait.
Et elle vint se planter juste à côté de la main du capitaine.
Celui-ci leva la main alors qu'une goutte de sang perlait sur sa partie charnue.
- Premier sang, dit il, Sir Morler remporte la victoire.
Il regarda Valdryn qui le contemplait avec un regard meurtrier. La foule était silencieuse. La plupart des gens ne comprenant pas vraiment ce qu'il s'était passé, des cris de fureurs mêlés de rires se fit entendre. Albaerin était visiblement surpris. Comme tout le monde, et Salmane également. Seuls certains observateurs, dont les trois dernier décrits par le vieux noble semblaient garder une certaine contenance.
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Habitant des Royaumes
Chambre 30
Aucune gemme
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Comme son interlocuteur, et toute l'assemblée avec, Nova se tourna vers l'arène pour observer le combat. Elle s'attendait à ce que Sylcraës gagne, mais n'excluait pas une surprise. Et en effet le demi-elfe domina le duel, bien plus qu'elle ne l'avait supposé. Pour autant il perdit. Volontairement, nul n'en doutait. Skappin bouillonnait.
¤ Quel enfoiré. Il a fait ça pour l'humilier davantage.. ou devait-il perdre pour un enjeu qui m'échappe ? ¤
Nova s'excusa au près d'Albaerin, prétextant devoir aller réconforter le capitaine. Mais ses mots ne furent pas tendre quand elle s'adressa à lui.
- Et dire que je me suis déplacée pour voir ça. Si j'avais voulu voir un combat pipé, j'en aurai aisément trouvé dans quelques entrepôt de Suzail, lança-t-elle au bretteur sans lui laisser le temps de savourer son moment de gloire. Capitaine, vous auriez pu au moins faire semblant d'être en difficulté! Pensez à ces pauvres preneur de paris. Il m'est avis qu'ils vont avoir du mal à persuader ceux qui ont misé que le duel n'était pas truqué. Enfin, vous devez avoir une raison..
Nova qui avait parlé à voix haute jusqu'à présent, se tu un instant. Quand elle repris elle mit sa main à la hauteur de sa bouche, comme pour parler à l'oreille du capitaine .
- J'espère que vous me direz la quelle, j'hésite entre deux. Mais moi aussi, j'ai mes raisons.. chuchota-t-elle avant de reprendre à voix haute.
- De plus, je ne vois pas qui ça arrange. En perdant, vous ne lavez pas l'affront qui avait été fait à la jeune serveuse. Et bien que Sir Morler emporte le duel, je ne suis pas sûre qu'il ai l'impression que son honneur soit lavé..
Nova fit une moue de doute.
- Enfin, je ne suis pas la plus avisée pour juger de la chose. Je suis persuadée que certains observateurs auront tôt fait de donner leur avis. Après tout, s'ils se sont déplacés jusqu'ici, c'est que dénouement leur importait.. Sont-ils satisfait ?
Durant toute son intervention la jeune femme s'était adressé à Sylcraës. Mais sur sa dernière question, bien qu'elle n'ai pas haussé la voix, on devinait qu'il n'était pas le seul à être interrogé. D'autant quelle se tourna négligemment en direction de l'assistance, et plus particulièrement vers les trois observateurs comme s'il était à leur tour de prendre la parole.
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Oeil de l'Ombre
Chambre 6
3 gemmes
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- On ne pipe pas les combats dans les entrepôts, ça ne sert à rien, répondit le témoin de Sylcraës, amusé.
- Et ce n'était pas plus un combat pipé, ma chère, si c'était le cas, j'aurais en effet fait semblant. Sir Morler à beau être entrainé par une excellente duelliste, il n'est pas moi. Tout le monde le savait.
Ce n'était guère étonnant, Sylcraës révélait une certain estime de lui-même. En tout état de cause, il pouvait. Il repris vers son témoin, Nova remarquant qu'il était autrement moins charmeur et plus sérieux soudainement.
- Salmane, le Chasse-Rêves est prêt à partir ?
- Évidemment, Capitaine.
Il revint vers Nova.
- Il n'y avait pas d'affront. Les nobles ne considérant pas les roturiers comme récipiendaire d'honneur, et ces derniers n'en ayant rien à carrer, il n'y a jamais vraiment eu d'injure. Nous ne parlons pas d'un vol ou d'un viol, Nova. L'honneur est un prétexte, pas une réalité. Et on peut jouer avec les prétextes. A condition d'en avoir quelque chose à tirer, bien entendu.
Alors que Nova épiait discrètement la réaction des trois observateurs, elle remarqua que Vorengar Salamandre était déjà parti après avoir hoché la tête vers ses deux voisines. Moena fronçait désormais les sourcils et disait quelque chose à Lysandra qui hocha la tête, quoique sans afficher d'intérêt particulier. Moena alla vers l'autre camp en soupirant et sembla aller essayer de réconforter le jeune noble humilié, et ceux qui l'entouraient. Les magistrats passèrent dans chaque camps pour faire signer un registre avant de s'en aller, pendant que la foule commençait à se disperser, discutant toujours avec une relative véhémence. L'envoyé de la marquise finit par hocher la tête vers le vieux noble qui avait fait la courte éducation de Nova, avant de tourner des talons et de s'éloigner tranquillement.
Sylcraës se rhabilla rapidement, et sourit à Nova.
- Je retourne en ville, si vous souhaitez nous accompagner. Nous allons sans doute appareiller, et bien, immédiatement.
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Habitant des Royaumes
Chambre 30
Aucune gemme
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Son intervention n'eut pas l'effet escompté. Elle n'y avait pas mis tout son talent mais avait espéré tirer quelques mots des observateurs qui, s'ils étaient trop malin pour dévoiler leurs motivations, auraient pu livrer leur humeur et révéler un peu leur caractère.
Tant pis. Le capitaine, lui, n'avait pas pris au sérieux les accusations grossières de Nova et proposa même de faire le chemin du retour avec lui avant de quitter Suzail.
¤ Ah, le coquin s'en va. J'aurai bien filé Lysandra moi. Mais maintenant que j'ai un nom et un visage, je la retrouverai. Alors que si Sylcraës disparaît de la circulation, je n'obtiendrait plus rien de lui. ¤
Une idée germa dans l'esprit de la changeline. Elle comptait utiliser les derniers instant avec le capitaine pour glaner des information sur la durée de son voyage, et profiter de son absence pour éventuellement usurper son identité. Et qui sait, si elle arrivait à prendre un dernier verre dans sa cabine, la roublarde essayerai subtiliser un objet qui pourrait appuyer son subterfuge.
- Si c'est la dernière occasion de profiter de votre compagnie avant longtemps, alors je vous accompagne avec plaisir. Quoi que le cœur lourd, annonça-t-elle en guise de réponse les yeux rieurs.
Profitant des quelques instants nécessaire au duelliste et son témoin pour ranger leurs affaires, elle retourna saluer Albaerin.
- J'ai énormément apprécié votre compagnie. J'espère que nous nous rencontrerons de nouveau, au hasard d'un bal peut être, afin de deviser sur la manière dont la jeune génération joue.. annonça énigmatiquement la jeune femme, avant de saluer poliment le vieil homme et de s’éloigner.
Rejoignant le duo de marin pressé, Nova se montra curieuse de ce départ qui lui semblait précipité puisqu'il n'en avait pas été question hier encore. Chemin faisant, elle questionna s'il arrivait parfois que le chasse-rêve prenne la mer sans son charismatique capitaine. Enthousiaste, elle interrogea sur le but de cette expédition. Néophyte, elle demanda si les autorités ou qui que ce soit devait être prévenu lorsque que le capitaine quittait le port.
Enfin, les quais approchant, la jeune femme suggéra de faire un tour sur le navire avant le départ. En effet, la présence de Salmane n'avait pas vraiment laissé le loisir d'avoir une conversation aussi ouverte que la veille dans l'auberge de l'anguille. Quitte à attendre quelques minutes dans les quartiers du capitaine le temps qu'il fasse son ultime inspection..
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