16 de Kythorn 1383, le Quartier Lépreux, [Quarante-Deux]

16 de Kythorn 1383
Quartier Lépreux
Journée et Soir

Par Zaxiah et Nia, Quarante-Deux avait déjà appris des choses sur le Comte. Plus du moins qu'il n'en savait en partant du quartier deux jours plus tôt. Le Comte semblait être un expérimentateur. Pour une raison ou pour une autre, il cherchait des choses sur des cadavres, et c'était apparemment lié à l'épidémie qui avait eu lieu quelque dix ans plus tôt.

Il avait put passer une grande partie de la journée dans le quartier sans croiser plus que ce qu'il avait aperçu le jour précédent. Moins même, en fait. Les lépreux semblaient étrangement calmes. Peut-être s'étaient ils rendus comptes de la disparition de documents importants.

Le soir tombait alors que le tas de taule s'attendait à revenir bredouille, quand il se rendit compte qu'il passait juste à côté de l'apothicaire que Xanthos avait visité précédemment.

Malgré l'heure tardive, la boutique n'était pas fermé. Mais pas la porte légèrement ouverte, 42 entendit.

- Comment réussis tu à éviter les lépreux Namashal ? Tu es le seul à réussir perdurer dans le coin. Et les lépreux ne viennent jamais te voir, demandait une voix âgée.

- C'est tout simplement parce que je refuse de croire à leurs idioties Albert, on entendu un tintement de verre. Vous êtes tous soumis à ces crétins sous prétexte qu'ils vous menacent d'infection. Mais si ils étaient vraiment malades, le Conseil s'en serait chargé.

- Et ceux qui sont morts pleins de bubons ?

- Tss... Je pourrais te faire quinze poisons différents capables de ce genre de résultats. Je croyais pourtant que le Cormyr tenait à l'éducation de ses sujets. Encore un mensonge des humains, hum...

Un silence passa alors que chacun semblait boire quelque chose.

Passant devant la boutique de l’apothicaire, le forgelier ne put s’empêcher d’entendre quelqu’un parler avec le propriétaire. Se rapprochant de la porte, le colosse écouta tranquillement les informations qui circulaient. Le spécialiste avait l’air formel, la maladie n’était pas contagieuse, ce qui ne changeait rien pour lui, mais pourrait intéresser les autres. Toutefois, la partie sur le poison était plus intéressante, Quentun se demandant comment ils réagiraient si ces lépreux tentaient de lui le faire ingérer. En tout cas, les autres pourraient certainement prévoir des antidotes, magiques ou alchimiques, au besoin pour eux-mêmes.
Vérifiant qu’il n’y avait personne d’autre dans les parages, et faisant semblant de refaire un lacet illusoire, le colosse de bois, de métal et de cristal continua d’espionner l’intéressante conversation qui se déroulait à l’intérieur de la boutique.

- Vous ne devriez pas vous pliez aux ordres des lépreux comme des abrutis. Ils sont ridicules. Les lépreux comme leurs ordres.

- Et Erdan ? On l'a retrouvé mort, c'était pas propre.

- Erdan était un idiot, et un faible. Il aurait put se faire tuer par une gerbille édentée. Tu n'as pas entendu ce qu'il s'est passé la semaine dernière ? Les lépreux ont emmerdés un apprenti fondeur. Le lendemain, Thulzum et les gars de l'Ancre leurs sont tombés dessus. Ils sont venus me demander des potions de soin, la gueule complètement défoncée, je pense que le nain leur à collé un marteau chauffé au rouge dans la gueule.

- Sérieusement ? D'accord, mais l'Ancre fait pas dans la tendresse quand on touche à ses gamins.

- C'est pas seulement l'Ancre. Il y a trois mois, ils sont un peu trop sortis du quartier. Le Marquis en à fait jeter trois dans le port, les marins ont fermés les yeux. Tu comprends ce que ça veut dire non ?

- Que les autres sont plus puissants ?

- Oui. Mais pas seulement. Le Comte ne réplique pas. Il n'a même pas l'air de le vouloir. Il y a une sorte de statu quo ici, le quartier doit servir à quelque chose pour le reste de la ville, y compris aux nobles. Il me sert bien à être tranquille, à moi. Donc le Trône laisse couler tant qu'il ne devient pas dangereux. Mais vous pourriez vous débarrasser du Comte. Allez à la Citadelle, demandez aux Dragons d'intervenir. Les lépreux se feront descendre en une demie-journée. Il n'est pas impossible que certains noble s'y oppose, mais à la fin, ils viendront. Ils peuvent se permettre de ne rien faire parce que personne ne leur demande. Et si ça ne marche pas allez demander une audience à la Régente, ou que sais-je un Duc ou une Marquise. Ou au Conseil. Un seul membre du Conseil pourrais démolir cette tour et toute cette clique d'abruti à lui tout seul. Réfléchit, c'est vous même qui provoquez la situation, les lépreux en profitent, c'est tout.

- Et la mala...

- La maladie n'existe pas, Albert.

La conversation s'arrêta là, le dénommé Albert soupira et dit en revoir à l'apothicaire avant de sortir. Il jeta un œil sur le forgelier déguisé sans vraiment s'en soucier. L'apothicaire ne lui jeta même pas un œil alors que la porte se refermait.

Ainsi donc les lépreux, en plus de n’avoir aucune véritable maladie et de préférer le poison, non pas que cela changeait grand chose pour le colosse de cristal, étaient loin d’être très puissants et n’avaient pas un soutien très fort dans les hautes instances du pouvoir. Parfait, cela voulait bien dire qu’ils étaient la cible rêvée pour prendre pied dans cette ville. Du moins, si l’on en croyait l’apothicaire, qui traitait de son propre aveux avec ces gens, sans toutefois les craindre. Il avait l’avantage de les voir à leur désavantage, et de leur être utile, sans remplacement véritable, lui donnant un droit à la parole libre sans risquer autant de conséquences, ce qui rendait ces informations des plus précieuses. Rares étaient les gens dans cette situation, si on se basait sur la réaction de son interlocuteur.
Toutefois, la discussion se terminait, et donc le forgelier avait fini de “refaire son lacet”. Il reprit donc la direction de la maison, il allait falloir mettre les autres au courant. Et s’il tombait sur un lépreux seul, il se ferait peut-être un petit plaisir de lui faire sortir le cerveau par les oreilles.

Le forgelier reparti donc dans la nuit vers son nouveau chez lui. Sur le chemin il ne rencontra pas grand chose mais alors qu'il approchait, il entendit un bruit d'argile brisée.

Un peu plus loin devant lui, un individu regarda vers une fenêtre en hauteur.

- Faites moins de bruit bande de cons, cria t'il avec discrétion, on va se faire repérer par les bandelettes !

Celui qui était très probablement un guet, retourna à sa contemplation de la rue. 42, dans l'ombre et encore à bonne distance, n'était pas encore repéré, ni, probablement repérable.

Quelques secondes plus tard, deux autres silhouettes descendirent silencieusement le long du mur de la bâtisse, de gros sacs sur le dos. Ils rejoignirent le troisième et commencèrent à courir dans la direction du forgelier dissimulé.

Celui-ci avait largement le temps de se cacher, temps qu'il put d'ailleurs prendre pour constater que les trois voleurs ne devait guère excéder le milieu de l'adolescence humaine. Et que, vu le peu de cas qu'ils faisaient de leur discrétion, ne devaient guère être des vétérans de leur respectable profession.

Avançant tranquillement dans la rue, Quentun se rendit facilement compte que quelqu’un était en train de se faire cambrioler. Des novices, il semblait, mais cela semblait presque normal dans ce quartier, il fallait bien que les apprentis se fassent les dents quelque part, et dans ce coin où la garde fermait les yeux, c’était parfait, il suffisait de ne pas trop faire de bruits, et cela devait leur servir de bon entrainement.
Malheureusement pour eux, le forgelier était là. Non pas qu’il se sentait l’âme d’un justicier, mais il était opportuniste. Ces trois-là étaient clairement des incapables, mais ils avaient l’air d’avoir trouvé quelque chose.d’intéressant.
Se préparant à les intercepter, le colosse se posa dans un coin discret, attendant qu’ils passent à portée de son sort, à ce moment, il se concentra sur celui qui portait le plus gros sac tout en camouflant au maximum son sort, sans non plus gêner le trajet des deux autres, au cas où ils voulaient continuer à fuir, laissant leur compagnon sur le sol, et surtout le sac et son contenu potentiellement intéressant. Si jamais l'autre résistait ou qu'on venait l'aider, il était près à mettre, dans les mêmes conditions, une seconde couche.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Assaut mental pleine puissance (3PP, 3d10, DD16), tente de camoufler les signes.
Reste 15+2PP

La nuit était si calme que la concentration du forgelier fut une formalité. Il attendit, patiemment que les deux premiers passent. Ceux là ne portaient que de petits sacs qui ne semblaient pas contenir grand chose. Le troisième qui trainait un peu derrière, le dernier à sortir, portait lui un sac qui faisait bien la moitié de sa taille. Vu les boursouflures de ce dernier qui tendaient le tissu, il était difficile de déterminer son contenu.

Mais ça, Quantun s'en soucierait plus tard.

D'un geste spirituel, il déchaina toute la puissance de sa psyché sur le malheureux. Comme dans le manoir de la sorcière, les yeux du minable brigand sortir de leurs orbites, il fut tétanisé, avant de tomber, raide mort, au sol. Ses deux compagnons se retournèrent.

- Eh, eh, Lud', debout, eh... oh merde... OH MERDE !

- Il doit y avoir un mage d'une des bandes de le coin !

- Merde merde merde ! On est désolé, on voulait pas toucher à votre coin ! On vous rend tout !

Sans chercher à trouver leur adversaire, les deux bandits lâchèrent leurs sacs et reculèrent lentement dans la rue, les mains levés, de la sueur perlant à leurs tempes.

- Promis, on cherchera plus rien dans vos affaires, on pensait que le Comte avait autorisé la rapine ici !

Lancers...

Phineas - Jet de volonté : 16(d20) -2 = 14 vs DD16 ~ Echec
Quarante-deux - Jet de compétence : Concentration : 14(d20) +6(deg) +3(Con) = 23 vs DD16 ~ Réussite
Quarante-deux - Jet de dégât : [10+8+7](3d10) = 25

Voyant le petit brigand tomber comme une souche, alors qu’un simple “Pop” inaudible à quelque mètres venait ponctuer l’affaire, le psionique s’étonna un peu de la réaction des deux autres voleurs, pas vraiment celle qui l’arrangeait. Il s’attendaient à ce qu’ils fuient sans poser de questions, et voilà qu’ils se rendaient, mais il n’avait que faire de prisonniers, toutefois, trois corps risquaient de faire beaucoup et d’attirer l’attention, et il n’était pas dit que l’un des deux ne résisterait pas à son pouvoir à un moment donné. Parler donnerait sa position, et même s’ils avaient peur, si le duo se rendait compte qu’il était seul, il était possible qu’il se décide à attaquer. Tant qu’ils ne touchaient pas aux affaires de leur camarade décédé, Quentun était d’accord pour les laisser partir, mais dans le cas contraire, les cadavres s’accumuleraient au besoin. Il espérait juste que leur cerveaux fonctionnaient assez pour qu’ils comprennent qu’ils pouvaient partir, aussi il attendit, toujours au même point, prêt à recommencer.
En attendant, peut-être qu’un de ces jours, il faudrait capturer l’un de ces gredins pour apprendre de vive voix toutes les règles locales, officielles comme officieuses, mais ce serait pour un jour où l’un d’entre eux serait seul, et ce serait un jour où le gnome pour certainement s’amuser à fond, car il n’était pas question de laisser repartir le pauvre en vie.

- D'accord ! On va prendre votre silence pour un accord ! Merci !

Et les deux brigands se carapatèrent sans plus d'intérêt pour le cadavre de leur compagnon.

Une fois ceux ci disparus, 42 put retirer, et examiner le contenu du sac. Essentiellement des babioles, constata t'il, déçu. Casseroles de fer blanc, deux ou trois pots d'encre, un peu de verrerie. L'objet le plus précieux était sans doute un chandelier à double branche en bronze, quoique le poids de l'objet pouvait faire penser que la composition de l'alliage était de piètre qualité. Un butin minable pour des voleurs minables.

Le forgelier dissimulé put attendre quelques temps encore, mais personne ne passa dans cette rue isolé, et le corps de serait découvert qu'au matin.

Une nuit relativement constructive.

Laissant les deux autres apprentis voleurs prendre la poudre d’escampette, l’artificiel attendit qu’ils ne soient plus en vue pour aller récupérer son butin du jour, ainsi que tout ce qui pourrait se trouver utile sur le décédé. Pas grand-chose en soit comme butin, sinon d’avoir pu tester que les locaux n’étaient pas très résistants. Une information toujours utile et une bonne chose pour régner par la terreur et pour se débarrasser des adversaires gênants. Malheureusement, cela ne lui remplirait pas les poches aujourd’hui, peut-être un autre jour.
Invoquant un discret serviteur pour l’aider à porter le sac, la discrétion qu’il souhaitait conserver l’empêcher de lui le confier totalement, bien des gens trouveraient étranges un sac volant seul, mais sachant à quel point il n’était pas conçu pour les travaux de force, il valait mieux un peu d’aide, qui permettrait à la chose de surveiller également le butin du jour si jamais d’autres problème requièrant son attention venaient à surgir. Sur ces entre-faits, il se mis en route de leur appartement histoire de partager ses découvertes, particulièrement concernant la fausse contagion que ne pouvait répandre les lépreux, si on excluait bien sur les poisons dont ils semblaient raffoler.