A la poursuite de Melkinnvar le Mystérieux, La chasse à l'homme commence...

¤Pfiou...¤

Talice avait levé les yeux au ciel alors que les gardes cessaient de palabrer et acceptait de les laisser pénétrer dans l'enceinte de la ville. Une prière de remerciement adressée à Tiamat pour ceci, les autres membres du groupe et elle-même avaient suivi les deux hommes dans les rues de Nashkel, leur pas de course ayant empêché la jeune femme de pouvoir convenablement observer l'agencement des lieux.
Mais la promesse d'une récompense en cas d'aide à la capture d'une personne étouffait toute velléité de conflit de la part de la téthyrienne.
Une fois parvenue devant le temple d'Ilmater, cependant, la déception et l'agacement fit place à l'impatience, le coupable ayant déjà été attrapé.

¤Pour une fois que ces incapables effectuent convenablement la tâche pour laquelle ils sont payés... Il faut que cela tombe maintenant.¤

La tueuse observa la silhouette fermement maintenue. Visiblement, la surpopulation devait gagner l'Outreterre, il n'y avait pas d'autres explications au fait de rencontrer deux représentant de cette race dans un intervalle de temps aussi court. Le visage tuméfié du prisonnier était comique à regarder, mais également instructif. Maintenant, la Lame saurait ce que rend un hématome sur une peau aussi sombre. Quasiment rien. Seul le sang donnait un peu de couleur à la sombre silhouette.

¤Comme toujours...¤

Le spectacle qu'offrait la garde traînant le drow dans la rue était aussi divertissant que celui du gros étendu sur le sol et gisant dans son propre sang. Un instant, Talice avait craint que ce ne soit Melkinnvar, auquel cas le drow aurait considéré les traitements des autorités comme un soulagement en comparaison de ce qu'elle lui aurait réservé.
Alors que le petit groupe de gardes arrivait à leur hauteur, le prisonnier commença à s'agiter en regardant dans leur direction. Mais peut-être ne s'agissait-il que d'une illusion, ce dernier essayant probablement de fausser compagnie à ses futurs geôliers. La jeune femme parla doucement, comme à elle-même :

- J'aime déjà cette ville...

En entendant les paroles de celui qui semblait le plus haut gradé, si tant est que l'on puisse parler de grade dans une organisation aussi pathétique que la garde, elle eut un sourire qu'elle ne chercha même pas à dissimuler.

- Les gens savent vraiment s'amuser. Que diriez-vous de prendre part aux réjouissances de demain? Tournant la têtes vers les trois autres membres du groupe, elle poursuivit. "Cela ne nous retardera presque pas dans notre tâche. Sachons profiter des plaisirs simples que la vie peut nous offrir... Qui sait, peut-être pourrons-nous participer. Pensez-vous que la foule soit autorisée à participer aux exécutions, ici?

La fatigue semblait soudainement beaucoup plus supportable face à l'opportunité de voir et faire souffrir quelqu'un. Avisant l'un des deux gardes de la porte alors qu'il passait à leur niveau, la tueuse posa sa main sur son épaule.

- Une question... Qui est le prêtre responsable de ce temple?

La téthyrienne hésita une seconde à demander également l'adresse de l'échoppe de Fassin, mais se dit qu'il valait mieux ne pas éveiller les soupçons, ni l'attention sur eux. En tous cas pas pour le moment...

¤Au pire, le prêtre ou n'importe quelle personne du coin pourra nous l'indiquer.¤

Reportant son attention sur le drow solidement encadré, l'amusement reprit le dessus, et c'est devant ce spectacle que la tueuse attendit que la foule se disperse pour pouvoir aller à la rencontre du prêtre.

Malgré son approche des plus sarcastique, Talice venait de les faire entrer en ville, mais ce de la manière la moins discrète qu'il soit, car toujours sous le coût de la fatigue, ils avaient du suivre la garde pour rejoindre le lieu de l'incident. Ceux qui ouvraient la marche, de part leur rôle de représentants de l'autorité, attiraient bien trop les regards. Sur eux, c'était leur affaire, mais sur le petit groupe qui les suivait, c'était le meilleur moyen d'attirer l'attention de Melkinnvar s'il était toujours dans les parages, et donc de perdre leur effet de surprise. Et cela ils ne pouvaient se le permettre.
Ses réflexions ayant occupé son esprit jusqu'à arriver à la place du drame, il fut ramener à la réalité en voyant un homme obèse, habillé en marchand, gisant dans ce qui semblait être son propre sang.
Cette vision glaça le sang de l'Aasimar, lui donnant un teint pâle, qui accumulé à la fatigue se lisant sur son visage, aurait pu le faire passer pour un cadavre ambulant.
¤Non, pas lui, pas ici.¤
La situation prenait Ascha totalement au dépourvu, laissant ses craintes refaire surface dans son esprit. Il leur laissa libre cours quelques instants le temps de regarder la foule tout autour de lui, en quête d'un visage enfantin familier.
¤S'il est mort, je ne pourrais pas retrouver la petite.¤
Mais l'étrange regard de Talice sur le cadavre au sol fit baisser les yeux d'Ascha jusqu'à ce qu'il comprenne que ce n'était pas leur cible.
Et malgré l'aspect dramatique du meurtre perpétré en pleine rue, le barde ne put s'empêcher de contenir un léger soupir de soulagement en comprenant qu'il s'était trompé.

Et ce soupir, malgré le fait qu'il était des plus déplacés, permit au barde de chasser ses craintes de son esprit pour se concentrer sur l'instant présent.
La remarque de l'humaine, tout aussi déplacée que le soupir du Cormyrien, perturba au plus profond l'Aasimar, prendre une journée de repos, il en rêvait, mais il n'était pas sur de pouvoir avoir le luxe de se la payer, mais ce n'est pas cette approche de la proposition de Talice qui le choqua, c'était ce que l'humaine comptait faire du temps de repos ainsi gagné. Qu'elle parle d'aider à ôter une vie avec une telle désinvolture allait au delà de la perception du barde. Il regretta d'avantage encore l'absence du prêtre à ses côtés, il aurait voulu avoir quelqu'un qui partagerait son mode de pensées avec qui il pourrait discuter, échanger des idées, sans être en totale opposition de raisonnement.
Il était pressé d'en avoir fini avec cette traque pour s'éloigner du cynisme de la téthyrienne.

Encore repartit dans ses pensées, il prenait du retard, et déjà Talice montait le perron du temple. ¤Surement là où on pourrait être hébergés¤
Comme depuis son arrivée en ville, il la suivit omettant de répondre à sa proposition pour le lendemain, il avança Lutin dans les bras. Lorsque la roublarde s'arrêta questionner les gardes, il se dit que le moment était peut être venu pour lui aussi d'aller quémander des renseignements.
Il se tourna alors vers Elrin, le rôdeur au comportement si étrange, qui avait été amical avec lui dans les souterrains, espérant pouvoir compter sur son aide pour quelque chose que l'Aasimar jugeait très important.

-Elrin? J'aurais une chose à te demander, je vais m'éloigner de vous quelques instants, et j'ai bien peur de ne pouvoir m'occuper de Lutin pour ce que j'ai à faire. Puis-je le laisser sous ta garde jusqu'à mon retour?
Même si le rôdeur risquait de ne pas avoir la même vision du concept de l'importance, Ascha espérait qu'il pourrait compter sur lui.

Il prévoyait de profiter du temps de palabres de Talice avec les représentants d'Ilmater pour aller poser quelques questions aux gardes de la cité. Ayant essayé de suivre du regard la direction que prenait le chef de la garde qui avait arrêté l'assassin Drow, il essayerai de lui parler une fois son prisonnier en cellule.
-Je vous retrouverais ici le plus tôt possible.

mboitant le pas au groupe, son malaise ne cessait d’augmenter avec la foule croissante qui s’agglutinait. Réajustant son écharpe sur son visage, signe d’anxiété, ses yeux ne cessaient de parcourir de long en large la foule présente.
¤Dark : tous ces humains me donnent la nausée ! On n’a pas de temps à perdre ici.¤
¤Elrin : je sais. Plus on attendra plus cet homme prendra de l’avance sur nous. D’après ce que j’ai compris, ce gros porc devait récupérer une certaine somme d’argent d’un marchant de cette ville.¤
¤dark : alors dépêche-toi de le retrouver !¤
¤elrin : et comment veux tu que je fasse !? Je n’ai aucun moyen de savoir ou il se trouve. Mes moyens de recherche sont des plus limités ici. Je n’ai aucune idée de comment ces hommes fonctionnent en communauté. ¤
¤Dark : je me fous de tout ça ! Si tu ne le retrouve pas rapidement, c’est moi qui vais m’en charger. Et crois moi, je ne me retiendrai pas. ¤

Scrutant la scène qui s’offrait à lui, la garde venait sans doute de retrouver la personne responsable de cette agitation, un homme à la peau noire se tenait entre les gardes.
¤Elrin : un drow !¤
¤Dark : et alors ! qu’une créature d’outre terre soit présente à la surface ne nous concerne pas.¤
Le regard du rodeur s’arrêta sur l’homme au sol. Malgré une corpulence identique, l’humain étendu au sol n’était pas Melkinvar.
¤Dark : partons d’ici, on a plus rien a faire en ces lieux.¤
¤Elrin : si ce Fassin est un marchant de cette ville, son nom devrait dire quelques choses aux habitants.¤
Tournant les talons de la scène, la voix du barde le stoppa dans son élan.
-(commun) je n’ai que faire de ce chien et il est hors de question que je m’inflige ce fardeau.

Regardant tout autour de lui, le rodeur semblait complètement perdu. Par ou commencer ? Qui allé voir ? L’humain ne connaissait pas les mœurs ni le fonctionnement de ces villes et la foule qui l’entourait, lui suffisait à son malaise. Elle, pourtant, devrait le savoir. Se dirigeant vers la voleuse il s’arrêta proche d’elle.
-(commun) tu dois le savoir tout aussi bien que moi. Plus on perd du temps plus ce gros porc s’éloignera de nous. Mon terrain de chasse s’est arrêté aux portes de cette ville et tu semble des plus à l’aise en ces lieux. Ou selon toi pourrait-on avoir des informations sur ce marchand du nom de Fassin sans éveiller les soupçons sur nous ?

Entendant la voix du rôdeur, elle s’arrêta et se retourna, dévisageant son interlocuteur d’un œil distrait. Il était vrai que l’environnement urbain était de loin son terrain de chasse favori. Ceci tenait simplement au fait qu’il était de loin beaucoup plus aisé de se fondre dans la masse de la populace. Paradoxalement, la foule procurait un anonymat salvateur, contrairement aux petites bourgades, où vos moindres gestes semblaient épiés en permanence.
Replaçant une mèche de cheveux rebelles derrière son oreille, Talice réfléchit quelques instants à la remarque du rôdeur. Certes, plus le temps passait, plus cela laissait la possibilité à Melkinnvar d’évoluer à sa guise. D’un autre côté, au vu de ses moyens, sa défense serait probablement organisée et conséquente, même en déplacement. Étant donné l’état de fatigue de la petite compagnie, s’en prendre à lui à l’heure actuelle relevait plus du suicide que d’autre chose. La tueuse fit part de son opinion à l’halruéen.

- Réfléchis un instant. Nous sommes exténués, il est riche et organisé. A ton avis, qui l’emporterait dans ces conditions ? Une journée de repos nous sera salvatrice à tous, et nous permettra de mieux nous organiser pour repartir. Je doute que ce gros tas soit encore ici à l’heure qu’il est. Il y a une petite enquête à mener auprès de Fassin par sécurité, mais je pense connaître la destination de notre proie. L’avenir dira si je me trompe.

Écorcher vif Melkinnvar après lui avoir fait cracher son du était devenu son obsession depuis les derniers jours. Mais l’entêtement des deux jours de marche s’effaçait face à la fatigue. Cette dernière ralentissait les réactions de la jeune femme, et lui laissait de fait le loisir de réfléchir à la situation. Chassant d’un geste désinvolte une mouche qui voletait devant son visage, elle poursuivit.

- Pour nos renseignements, l’idéal serait à mon avis le prêtre. Sauf contrariétés - elle étouffa un petit rire nerveux à cette idée – "les hommes de foi sont relativement discrets et susceptibles de nous fournir gratuitement ce dont nous avons besoin. Mais pour cela il faudrait pouvoir lui poser des questions avant qu’il ne meure de vieillesse…"

Cette dernière remarque acerbe tenait au fait que la Lame venait de remarquer que le soleil semblait un peu trop pressé de disparaître. Étouffant un bâillement naissant, Talice reprit alors sa progression en direction du lieu où était supposé demeurer le prêtre d’Illmater. Se retournant subrepticement, elle nota que la barde semblait s’éloigner du reste du groupe, visiblement intrigué par l’arrestation du drow, au vu de la direction de son regard.

¤Bah, grand bien lui fasse, de toutes manières il sait où nous sommes, il se débrouillera…¤

a foule commençait à se disperser peut a peu. Les soldats faisaient en sorte que les badauds se mettent en branle et Ascha en profita pour se glisser parmi les villageois.

Elrin, Talice, Talvrae

- Hum ? Fit le garde que Talice avait interpelé avant de lui répondre que le père Marcus était le responsable de l’église. "Allez circulez !"

Talvrae suivait la roublarde comme une ombre et lui glissa à l’oreille quelques mots au sujet de Quevven. Lutin suivit Elrin non sans réticence en regardant son nouveau maître s'éloigner avec circonspection.

- Même si nos mâles sont des idiots fini, je ne veux pas voir l’un des miens ce faire lyncher par des humains. S’il doit mourir, c’est plus par la main de Lolth et de ses fidèles servantes.. Je pense qu’il peut attendre quand même. Il faudra en parler une fois le groupe au complet..

Ils arrivèrent alors devant les portes du temple, fermées. Elles étaient d’une hauteur et d’une largeur imposante, sous une arche très travaillée. L’architecte ayant conçu se temple avait quelque peu outrepassé l’humilité du dieu brisé en lui offrant une bâtisse imposante et élégante. Sur chacune des portes, à mi hauteur de ses portes de trois mètre de hauts se trouve deux imposants marteaux de porte très sobres de porte en contradiction avec la recherche évidente de l’architecture de l’église.

Quevven

Les gardes tiraient les bras du drow dans tous les sens, ne se privant pas de lui faire mal. Juste histoire de l’énerver et de lui faire comprendre ce qui l’attendait.

- Dites, on peut vraiment pas l’amocher tout de suite ? Cette raclure de criminel ? Une jambe brisé c’est rien.. lança l’un des soldats qui encadrait le meurtrier.

- Non ! Il faut qu’il ait l’air en bonne santé avant de se faire juger. Ça serait du plus mauvais effet s’il ne pouvait pas se tenir debout.. De toute façon il paiera au centuple cet assassina. rétorqua le plus gradé.

Ascha

Certains téméraires ou curieux méprenant le danger suivait le groupe de soldats qui ne faisait pas attention à eux. Parfois le barde entendait des bribes de conversation, des idées de torture en général souvent repoussées par leur chef. Dans cette attente de justice, de curiosité et de peur les hommes et les rares femmes qui suivaient les gardes, à une vingtaine de mètres malgré tout, tous semblaient reconnaitre le barde parmi l’un des leurs. La traversée vers la caserne se faisait sans bruits.

- C’est vous qui allez le payer! Marmonna t’il, la tête pendante. Son regard fixé sur ses mains libres, il sourit.

Quevven était bien déterminé à ne pas s’éterniser dans cette région de bouseux et avec ou sans l’aide de la drow qu’il avait vu dans la foule, il comptait bien disparaître rapidement sans demander son reste. Il n’était pas sûr que la drow ait vu son message et par le faite, il ne pouvait pas vraiment compter sur elle. Par contre la foule qui suivait l’escorte pouvait lui offrir une chance de diversion si il arrivait à ce libérer des deux teigneux.
Au fur et à mesure qu’il avançait dans les rues sombres en direction des geôles de la ville, il échafaudait son plan d’évasion. Le Ssri-tel n’était pas du genre à se laisser abattre si facilement et si il avait échappé à la mort ces dernières années c’était grâce à son esprit combatif et en perpétuelle ébullition. Il est vrai que sur sa dernière action, il fut bien mal inspiré et son œil et sa bouche le lui rappelaient douloureusement. Mais qu’importe, il avait subit bien pire au sein de sa propre famille et son corps en porterait les marques toutes sa vie. Seul son visage avait échappé à la morsure des lanières de cuir, car il était trop précieux aux yeux de sa mère pour le relationnel et les négociations.
«Il ne fallait pas faire peur aux gens avec lesquelles on traitaient, les mettrent en confiances pour mieux les duper ». Cette phrase résonnait encore dans l’esprit du roublard, tant il l’avait entendu de la bouche de sa mère.
Ce petit retour en arrière le fit sourire et lui rappela au combien il était heureux d’avoir quitter l’Outre terre. La prochaine fois qu’il y retournera cela sera en libérateur, mais en attendant il doit « La » trouver.

¤ Je jette mon sort pour faire diversion, je m’arrache aux bras des deux gardes et je plonge dans la foule, au pire je peux même foncer sur la drow, la dévoiler et laisser la populace s’en occuper, ça devrait me laisser encore du temps. Aller, je lui laisse encore une minute ou deux et je disparais. ¤

Faisant le vide dans sa tête il se remémora les paroles, utiles à son sort.

La réaction de la petite drow était plutôt surprenante. Pourquoi cherchait-elle à sauver son congénère au nom d’une prétendue foi quelconque ? Imperturbable, la tueuse écouta les explications de Talvrae, tout en continuant à progresser vers les portes du temple. Parvenue sur le perron, elle s’arrêta et observa les battants clos, avant de tourner son regard glacé vers l’être à la peau sombre. Une pointe d’amusement naissait à travers son incompréhension.

- En quoi cela changerait-il quelque chose à son destin ? Je trouverais même cela plutôt égoïste de votre part de ne pas vouloir en faire profiter d’autres personnes. Une mise à mort est faite pour être savourée, et non bâclée ou secrète. Rien n’est plus satisfaisant que les cris pendant et après le sacrifice d’une victime. C’est un signe de talent. Tu pourras toujours demander aux autres, mais je doute qu’ils se soucient autant que toi du devenir d’un criminel.

La téthyrienne s’interrompit quelques instants, cherchant un argument supplémentaire.

- S’il s’était agit d’un membre de notre groupe, aurais-tu eu la même réaction ? Comme tu viens de le dire, c’est un idiot fini, sans quoi il serait encore libre. Il n’a que ce qu’il mérite, et si sa mort peut me divertir, je ne cracherai pas dessus. Que retirerais-je de son sauvetage, excepté des ennuis dont je ne veux pas m’embarrasser ?

Pour la jeune femme, l’échec dans un assassinat, aussi insignifiant soit ce dernier, résidait autant dans la fait que la victime désignée demeure vivante, que dans l’hypothèse de se faire attraper. La ville offrait l’avantage de l’anonymat lié à la masse des personnes y vivant. Il fallait mettre ceci à profit. Il est plus facile de percer le poumon d’une personne évoluant dans la foule, que de s’y attaquer lorsqu’elle se trouve dans une ruelle isolée. Pour les autorités, un trop grand nombre de suspects revient généralement à ne pas avoir de suspect du tout. Si quelqu’un était assez bête pour ne pas prendre cette règle de base en compte, il représentait un poids mort dont il valait mieux ne pas s’encombrer. Au vu de leur situation, elle ne voulait prendre aucun risque qui compromettrait leur recherche du marchand amnien.

- Un mort de plus ou de moins en ce monde, qui fera la différence ? Lloth ? Si un dieu ne prend pas la peine d’empêcher ses créations de sortir de son giron, crois-tu qu’il ira à leur recherche ?

¤Bon, ce n’est pas tout, mais le repos avant tout…¤

Levant la main, elle se saisit d’un des lourds heurtoirs, pour le laisser retomber à plusieurs reprises contre la porte se tenant devant elle. Croisant les bras, elle attendit que l’éventuelle personne présente à l’intérieur daigne se manifester.

¤J’aimerais autant éviter les effractions dès notre arrivée…¤

La foule s'était refermée à la suite des gardes et de leur précieux colis.
Ascha en avait profité pour suivre le préposé à la potence tout en écoutant les discussions qu'il avait lancé à son insu.
Ces pauvres habitants semblaient s'être trouvés leur sujet de débat pour les semaines à venir et au vu de l'empressement qu'ils avaient tous de voir pendre le drow, il semblait que cet événement les sortaient d'un morne quotidien des plus banal.

Il suivit le courrant jusqu'à s'éloigner au fur et à mesure de ses compagnons, vers qui il s'était retourné le temps de les voir se placer devant l'église. Maintenant qu'il était bien sur de les y retrouver et qu'il avait son programme certifié pour la soirée, les retrouver, manger, se laver et enfin chercher le repos, il pouvait se concentrer pleinement sur ce qu'il avait en tête, avoir un entretien assez rapidement avec ce garde gradé qui au vu de son intervention semblait des plus compétent.

Il avait du temps devant lui avant de pouvoir le rencontrer car la foule dense marchait très lentement. Il chercha donc à profiter de l'occasion pour comprendre un peu mieux la situation dans laquelle ils avaient été propulsés en passant les portes de la bourgade.
Regardant autour de lui, il espérait trouver quelques commères pour lui apporter des renseignements. Dans cette foule de badauds, il espérait pouvoir trouver son bonheur, et sans chercher bien loin, il tenta sa chance avec la personne se trouvant la plus proche de lui, espérant que son futur interlocuteur soit de la cité et connaisse un peu l'organisation locale.
-Excusez-moi, mon brave. Il avait posé la main sur le bras de son voisin, qu'il relâcha le temps d'avancer, une fois qu'il fut sur d'avoir retenu son attention. Sans trop savoir qui était le drow, il préféra se glisser d'avantage dans la populace en partageant leur point de vue dans ses propos.
-Je suis arrivé trop tard pour voir ce qu'il s'était passé, et avec toute cette foule devant moi, je n'ai pas bien vu qui s'était fait assassiner par ce malfrat, vous sauriez m'en dire plus?
Il avait adopté un ton amical, destiné à le faire passer pour un badaud lambda, à la recherche de renseignements pour pouvoir propager à son tour la rumeur sur ce qu'il s'était passé.

Ascha espérait que son interlocuteur puisse le renseigner, sinon il rechercherai quelqu'un pouvant lui en dire d'avantage, histoire de se mettre dans le bain avant de voir le chef des gardes.

Ascha essaye de tirer des renseignements à ses voisins de manière diplomatique.

Quevven

La marche forcée continuait vers la caserne, Quevven ne cessait de pester que pour lui-même, la drow ne semblait pas vouloir l’aider pour le moment. Après ? Peut être, peut être pas. Bref, l’assassin, comme d’habitude serait livré à lui-même. Qui sait, peut être qu’on l’aiderais pour prouver son.. innocence ? Pendant ce temps la, l’aasimar récoltait quelques informations.

Ascha Cheynn

- L’homme assassiné.. C’est Fassin ? Hein ? C’est bien ça, Dirk ?
- Mais qu’est ce que tu racontes, mon pote, c’était le prêtre Marcus !
- N’importe quoi, intervint une troisième personne, c’était Bayron, le cordonnier ! J’te le jure.

Le débat allait bon train et l’atmosphère s’échauffait de plus en plus, tous juraient qu’ils avaient vu le cadavre de leurs propres yeux et qu’ils connaissaient la victime, seulement avec toutes les versions différentes, c’était à ce demandé s’il y avait réellement eut mort d’homme..

Talvrae, Talice, Elrin

La lourde porte se mit en branle, un homme portant le bouc et habillé pieusement les accueilli. Son visage était plutôt jeune trop pour être un prêtre à la tète d’une église, mais trop vieux pour être un enfant de cœur. La trentaine passée.. Seulement aucun signe distinctif ne permettait de l’assimiler à un moine ou à un paladin. Il considéra les aventuriers un instant, fit un sourire accueillant, mais la souffrance se lisait dans ses yeux. Une chose était sure, c’est qu’il servait Ilmater.

- Le dieu brisé accueille les aventuriers en son sein. Entrez mes enfants et laisser de coté votre fardeau. Je suis le père Marcus, l’homme à la tête de ce temple en l’honneur d’Ilmater. Triste nouvelles.. N’est ce pas ?

Il referma ensuite la porte, à la suite des aventuriers. Le lieu de culte était une église impressionnante à l’intérieur, un peu trop coquète mais vraiment déroutante, le plafond s’élevait à quelques dizaines de mètres de haut, au loin, on voyait l’autel qui pouvait servir de pupitre au prêtre lors de ses messes. Il n’y avait que peu de fidèles dans l’église, cinq ou six, occupés à prier le dieu brisé pour sa miséricorde. A la droite semblait installer un dispensaire avec quelques lits occupés pour le moment pas des pouilleux.

- Il fait froids ses dernières nuits.. leur expliqua Marcus.

Sur la gauche, une pièce se dessinait mais impossible de deviner ce qu’il y avait à l’intérieur. Les appartements du prêtre ? Autre chose ? Tout à coups les portes s’ouvrirent grand, laissant passer trois gardes avec une brouette, couverte d’un drap blanc, tacheté de rouge. Marcus les regarda et leurs fit quelques signes rapides, et les soldats allèrent alors dans la pièce de gauche.

- Je préparerais le mort pour son voyage vers l’au-delà. Je lui offrirais une sépulture. L’argent qu’il avait sur lui servira amplement aux funérailles. Le temple pourra même bénéficier du reste. On n’a malheureusement pas encore identifié le corps, je ne peux vous être d’aucune aide. Si dormir avec les plus malheureux d’entre nous, vous êtes les bienvenus, par contre je ne puis vous offrir le soupé.

Quevven

Les gardes finirent par arriver à leur caserne, bâtiment en pierre assez triste. Il fut conduit aux sous sols, puis emprisonné. Le drow ne fut pas surprit de n’y trouver strictement personne. Sans sommation, on l’enferma derrière les barreaux après l’avoir désarmé.

Hormis les torches en dehors des trois cellules qui constituaient la prison de la ville, la lumière venait d’une mince ouverture barrée, qui donnait sur la rue au niveau du pied des passants.

Les soldats remontèrent avec leurs rires gras et l’un des lui lança :

- Demain, dans la matinée tu seras jugé sur la place publique. Bonne nuit ! Les railleries allèrent bon train de nouveau. Quevven regarda autour de lui pour voir qu’il n’y avait nulle trace de couche. Il devrait dormir à même la pierre.. Du moins s’il dormait..

Quevven, ils t'ont prit ton sac ainsi que tes armes. Mais pas ta bourse à composante pour les sorts.

Lors de l’ouverture des portes, Talice n’avait pu retenir qu’avec difficultés une grimace de méfiance face à Marcus. Tant de souvenirs passés qu’il valait mieux oublier… Une fois à l’intérieur de l’édifice, cependant, l’état d’esprit de la tueuse changea du tout au tout. Ses yeux ne cessaient d’aller de droite et de gauche, dévisageant chaque personne présente, évaluant du regard chaque objet.
Visiblement, le dieu brisé ne semblait guère attirer les nantis. Elle eut un regard de dégout envers les personnes occupant le dispensaire. Cependant, cette petite salle isolée piquait sa curiosité, qui s’en alla grandissante alors que les gardes allaient y déposer leur charge.

¤Amplement ? Tant mieux…¤

A l’évocation des possessions du mort, la téthyrienne commença à échafauder un semblant de plan. Après tout, brisé pour brisé, Ilmater ne sentirait pas la différence si un peu de l’argent qui lui était destiné se trompait de destinataire. Avisant le prêtre, elle se risqua à mettre son idée en application.

- Je pourrais éventuellement vous aider à vous charger de ce mort, du moins au commencement. Je possède quelques connaissances qui pourraient vous être utiles d’un point de vue matériel. J’ai moi-même pratiqué quelques autopsies et opérations, et il me semble que la garde serait enchantée de connaître les modalités exactes du décès de cet homme. Je ne vous demande qu’un moment avec le mort afin d’essayer d’exactement établir les causes du décès. Ceci permettrait d’apporter notre pierre à l’édifice, en ce qui concerne le procès de son meurtrier.

Mis à part ses réelles motivations, tout n’était pas que mensonge dans les paroles de la jeune femme. Ses contrats passés luis avaient appris à quelque peu connaître l’intérieur du corps et, même si son fonctionnement exact lui demeurait inconnu, elle parvenait parfois à déceler les marques les plus évidentes de disfonctionnement. Dans le cas d’u meurtre avéré, celles-ci ne devaient pas être bien difficiles à déceler. Et si Tiamat lui venait en aide, peut-être pourrait-elle percevoir un salaire, directement prélevé dans la bourse de l’homme.

- Accepterez-vous mon aide pour cette tâche ? Il vaudrait mieux ne pas attendre, sinon le corps risque de trop pourrir pour être exploitable. Pour la préparation spirituelle, en revanche, je n’oserais interférer avec vo compétences.

Un point cependant ennuyait Talice. Le fait de ne pas pouvoir se restaurer dans le temple impliquait qu’ils sortent dîner dans une auberge ou une taverne quelconque, pour ensuite revenir dormir au temple. A la limite, si le prêtre acceptait son offre, elle demanderait à Elrin ou la drow de lui ramener quelque chose à manger, afin que son estomac accompagne sa bourse dans son extension.
A priori, leur passage à Nashkel s’annonçait sous les meilleurs auspices : une exécution le lendemain, la possibilité de se débarrasser au passage de leur équipement inutile, et pourquoi pas repartir avec une bourse plus grosse que prévue. Finalement, Balkoth et Tiamat ne semblaient pas avoir l’abandonnée…

¤Autant profiter de cette chance, avant qu’elle ne s’en aille…¤

- Dites-vous que cela constituera un paiement pour l’hébergement que vous nous offrez.

Elle n’osait imaginer ce qu’il se passerait si le prêtre refusait. Certes, l’assassinat d’un homme de foi ne lui était pas nouveau, mais autant que faire se peut, elle souhaitait éviter toute émeute avant leur départ de la ville minière. Et tant qu’à piller un lieu de prière, elle préférait le faire avec le consentement du responsable. Ou à son insu.