L'appel de la forêt [chapitre I], Mali'ïa, Wilonah, Nirannor et Dag'Epi

Absorbée par les propos échangés à la table d’à coté, WIlonah sursauta à l’approche de la petite blonde

- Oui ? Euh, oui, pardon j’étais dans la lune !!!

Elle éclata de rire

- C’est l’endroit parfait pour cela, non ?

Elle repoussa ses cheveux dans un geste presque séducteur, fixant intensément la jeune humaine

¤ Je la connais … Je l’ai déjà vue quelque part, mais où ? ¤

- Je vais prendre la même chose je vous prie .

Tandis que la jolie blonde allait chercher sa commande, son esprit revint au trio de la table proche. Ils parlaient assez fort pour qu’elle entende leur conversation, mais en même temps, tout le monde parlait assez fort pour qu’elle entende leur conversation. Il lui suffisait de choisir

¤ La confrérie des gardiens sylvestres, un coven dirigé par Ekkati ¤

Elle mémorisait au fur et à mesure

¤Loëlinn, le demi elfe, Mali’ïa, l’elfe… ¤

Elle n’avait pas encore entendu le nom de l’humain, mais tout vient à point à qui sait attendre.

Son verre arriva, elle se fit charmante et charmeuse

- Merci Alyndra, votre établissement est magnifique et la cité si exceptionnelle …

Elle lui fit presque discrètement signe d’approcher pour une conversation plus privée, jetant un regard en coin au trio. Le tout tellement grossièrement ficelé, que seul un aveugle ne se serait pas aperçu du manège. Elle sourit vers Loêlinn, comme s’il était le sujet de leur aparté


- Vous pensez que je pourrais vous offrir de la musique et des chants, pour la soirée ? C’est ma vocation, faire voyager les belles chansons

Un nouveau regard appuyé juste ce qu’il fallait vers le demi elfe

¤ Si après ça il n'est pas persuadé qu'il m'a tapé dans l'œil ... ¤

Début des aventures de Nirannor et Dag'Epi


Le deuxième jour de la Griffe des Tempêtes – année des Dragons renégats
2 Tarkash 1373
Lieux : Hautelune.
Horaire : Zénith


Température la plus basse : 5 °C
Température la plus haute : 13 °C
Température effective : 13 °C
Précipitation : nulle.
Vent : nul – 0Km/h
Phase de Séluné : pleine lune
Nombre de d'heure de Jour : 13 heures 00.
Aurore : 5 h 30.
Narration : Nirannor et Dag’Epi.

Puis ce fut un grand éclat de lumière intense et aveuglant, la terre ferme sous les pieds et l’air qui pulsa à l’intérieur de leur poumon. En une fraction de seconde, des formes apparurent prenant l’aspect de grands arbres puis d’une profonde forêt. Tout le monde était bien là et en bonne santé qui plus est. Le soleil avait quelque peu bougé dans le ciel et c’était déjà le début de l’après-midi et il brillait fort dans un ciel d’un bleu profond parsemé ça et là de petits nuages laiteux. La première sensation fut la douceur ressentie, il faisait meilleur ici qu’en Haute-Forêt. Tout s’annonçait pour le mieux. Nirannor avait les fesses au sec quant à Dag’Epi cette première expérience bien qu’impressionnante se terminait bien. Même le loup et le husky semblaient avoir vite retrouvé leur marque et tournaient en rond pour se familiariser avec les nouvelles odeurs qui planaient dans l’air doux.

Nùmil avait fait le voyage avec eux. Il se tenait droit comme I, accusant le coup d’une telle débauche de magie. Mais les traits tirés de l’elfe ne trompait personne, pour lui cela n’avait été un court voyage tranquille. Le Ly’Aegisir avait la satisfaction d’avoir accompli son devoir et il lui tardait de rentrer à Mythdaë où il avait encore du travail à accomplir.

Nùmil Eärfalas

- Bien Gardiens, Hautelune est à quelques heures à l’ouest d’ici. Vous devriez y arriver pour la fin d’après-midi en marchant bien. Vous avez rendez-vous à l’auberge du Berceau de Lune. Laissé vos broches apparentent et l’on viendra vous quérir. A bientôt, je vous souhaite toute la réussite possible pour cette mission. Ceux de Mythdaë compte sur vous. -------------------- Envoyé par la Reine Almlaruil Fleur-de-lune à la demande de la fondatrice de la Confrérie des Gardiens Sylvestres, Nùmil n’est autre que le frère de la Gardienne du Cœur des Mystères de Thüldae, Nil-Garith. Loin de considérer cette mission comme une punition, c’est pour lui un challenge qu’il relève avec fierté. C’est aussi la promesse d’accéder à des secrets profanes perdus depuis longtemps. Il est donc nommé au rang de Ly’Aegisir des Gardien des Mystères de Mythdaë. Outre sa magie, Nùmil est aussi d’une rare beauté.

L’elfe doré salua une dernière fois les deux forestiers avant de jouer avec un anneau d’or qu’il portait à la main gauche et prononça un mot de pouvoir avant de disparaître par magie.

Nirannor, Dag’Epi et leur compagnons animaux respectifs prirent donc la direction donnée et commencèrent par gravir un petit mont en pente douce. Du haut de cette grosse colline, ils purent apercevoir leur destination. Une cité de bonne taille, mais bien plus petite qu’Eauprofonde, d’où jaillissait quelques hautes tours. Au pied des murailles fortifiant la vielle coulait une grosse rivière où naviguait un bateau à voile. Le reste du voyage se fit sans difficulté. Tout comme l’entrée en ville car on ne leur posa aucune question lorsqu’ils franchir les portes gardées. Le premier étonné fut Dag’Epi qui s’attendait à ce qu’on lui demande de laisser son loup à l’entrée de la cité. Mais visiblement, il ne devait pas être le seul ici à en posséder un. Car ce fut à peine si les gardes le regardèrent. Un peu plus loin, Nirannor demanda son chemin et facilement ils finirent par trouver la fameuse auberge.

Ne sachant trop que faire en attendant que l’on vienne les chercher. Le Rôdeur de Solonor anticipa la réservation d’une chambre et commanda de quoi boire et manger. Ce fut un long moment de calme pendant lequel les deux Gardiens purent apprendre à se connaître un peu mieux. Puis avec la fin de journée approchant, l’endroit commença à se remplir. Il y avait beaucoup d’ouvriers qui devaient pour la grande majorité travailler à la fortification de la ville. On pouvait aussi reconnaître à leur accoutrement quelques forestiers ou autres rôdeurs. Des gardes de la ville qui avaient sûrement fini le tour de service et des paysans rentrants d’un dur labeur aux champs.

Dag’epi poussa légèrement coup de coude à Nirannor et indiqua la porte d’entrée du menton. Un homme à la barbe hirsute accompagné d’un gros rat venait d’entrer. Dag’Epi avait maintenant suffisamment fréquenté les druides du Cercle de Thüldae pour en reconnaître un quand il en voyait un. La démarche mal assurée, le bougre boitait en s’appuyant sur son bâton, qui à n’en pas douter ne lui servait sûrement pas qu’à marcher. L’humain était accompagné d’une elfe sauvage de sombre vêtu. Une armure cuir qui épousait parfaitement les courbes de son corps et une jupe de cuir laissant apparaître des cuisses fines mais musclées protégées en partie par des lanières de cuir. Comme nombre des représentants de son ethnie, elle portait des tatouages tribaux sur son visage. Ces cheveux châtain coupé au carré où s’accrochaient plusieurs colifichets laissaient apparaître clairement un regard à l’iris sombre.

Nirannor n’eut pas à s’y tromper, celle là était de celle qui vivait au grand air. L’arc de belle facture et la présence de deux poignards à lames courbes à sa ceinture, il y avait fort à parier qu’elle et l’humain disposait des mêmes talents. Les deux gardiens sylvestres suivirent des yeux les nouveaux entrant qui prirent place à une table non loin de la leur. Non ! Visiblement l’homme n’était pas le contact qu’ils attendaient. Ils allaient devoir s’armer encore de patience. Les deux frères de Thüldae ne firent guère attention à ceux qui venaient de pénétrer dans Le Berceau de Lune et recommencèrent à scruter la porte d’entrée.

C’est alors qu’un mot prononcé par le boiteux attira irrémédiablement l’attention des Gardiens Sylvestres. L’évocation d’un Saule ne pouvait pas les laisser sans susciter un certain intérêt. C’était assez flou, et le bruit ambiant n’aidait pas à comprendre ce qui se disait. Du peu qu’ils puissent entendre, il semblait bien que les druides donnaient une cérémonie ce soir. L’apprendre de la sorte était étonnant, en général les rassemblements druidique était souvent sous le couvert du secret, tout au moins de la discrétion. Le couple fut bientôt rejoint par un demi-elfe qui devait probablement être un marin. A priori, des brides de mots qui trouaient l’ambiance de la taverne, il régnait une certaine confusion entre tout ce beau monde. Mais lorsque la Sy’Tel’Quess reprit la parole, elle évoqua sans même se cacher Thüldae la Cité Sylvestre et la Haute-Forêt. Allant de surprise en surprise, le druide évoqua quant à lui le nom d’Ekkati et du cercle de coven. Pour les deux Gardiens Sylvestres s’était plus qu’inattendu. On leur avait parlé d’une mission dont on avait tu les tenants et les aboutissants, aussi ils ne pas à ce grand déballage en public. Tout ceci n’était peut-être qu’une simple coïncidence et ça n’avait peut-être rien à voir avec leur mission. Mais s’était pour le moins bizarre.

Nirannor posa son regard dans celui de Dag’Epi et il put y lire la même surprise et la même incompréhension. Tout ceci commençait de façon bien étrange.

Les rais du soleil traversèrent la frondaison de la Haute-forêt quand Nirannor accompagné de la Flèche et de son fidèle compagnon à quatre pattes rejoignirent la place de la Mémoire. Quand ils arrivèrent au pied du majestueux saule, ils retrouvèrent le Hin Dag’Epi. Près de ce dernier, un magnifique loup. Pendant qu'Anikeï fit connaissance avec son cousin lointain, le rôdeur présenta au sagespectre, devenu la veille au soir son futur binôme, sa compagne.

- Bonjour Dag'Epi. Permet moi de te présenter Cynwäll, celle qui partage ma vie ici à Thüldae.

Malgré son centenaire passé, la Flèche était une jeune elfe, à l'aube de sa vie d'adulte et sa liaison avec le Chondathien ne serait qu'un bref moment dans son existence mais la belle le prenait ainsi, et vivait ce grand amour avec philosophie. Nirannor ne parlait jamais de ce temps où il devrait rejoindre le grand Royaume de l'au-delà, laissant sa compagne à ses souvenirs. Quant à Cynwäll, elle n'interdisait à son compagnon de vivre sa vie comme il l'entendait même si, à chaque fois, son éloignement pesait sur son cœur. Cette fois-ci la belle décida de l'accompagner pour l'embrasser une dernière fois avant son départ.

Le Haut-Armathor et Numil Eärfalas tardèrent un peu à les rejoindre. Nirannor détestait attendre et souvent ses amis elfes, le taquinaient sur ce côté très humain d'être trop à cheval sur l'heure d'un rendez-vous. Le rôdeur de Solonor leur répliquait souvent qu'avec l'espoir de vivre plus de quatre siècles, ils avaient la réplique facile. Bien sûr tout cela finissait dans de grands éclats de rire.

Avant que l'elfe n'usa de la Toile pour permettre ce grand voyage, Adlareth fit un cadeau somptueux au petit être. Le rôdeur admira l'arme et ne put s'empêcher de glisser quelques mots à Dag'Epi sur un ton taquin.

- Avec cette morgenstern, aucun ennemi ne nous résistera !

Mais le temps ne semblait être à la plaisanterie dans les yeux de Numil, déjà ses lèvres remuaient et des sons inconnues aux oreilles de l'humain envahissaient les lieux. C'est ce moment que choisissait la Flèche pour embrasser son amant avant de le laisser emprunter les tunnels de l'inconnu. Un dernier regard vers Cynwäll, puis, plus rien...

Cette fois-ci, point d'eau pour recevoir Nirannor mais de grands arbres verts. Un rapide coup d'œil et le rôdeur perçut son camarade à ses côtés ainsi que leur guide. Un peu plus loin, les canidés retrouvaient aussi leurs sensations et ne semblaient pas détester ce type de transport. Après des dernières recommandations et des salutations de rigueur, l'elfe doré disparu. Nirannor s'adressa alors au sagespectre.

- Drôle de bonhomme celui-là. Enfin, sa magie nous a fait gagner pas mal de temps. Au fait, comment te sens-tu après ce voyage un peu spécial ?

Le rôdeur n'attendit pas la réponse et proposa de prendre la direction suggérée par Numil. Ils ne tardèrent pas à apercevoir Hautelune, lieu de leur destination finale. Le rôdeur profita de cette petite marche pour accrocher sa broche du loup argenté sur son Alassëa, signe distinctive des gardiens sylvestres.
Bientôt, ils pénétrèrent dans la cité et trouvèrent rapidement l'auberge où le lieu de rendez-vous avec la druidesse avait été fixé. Comme à son habitude dans un tel établissement, Nirannor invita son camarade à se désaltérer et à se restaurer.

Le rôdeur s'était positionné sur une table donnant visibilité sur la porte d'entrée. De cette position, le hin et lui-même pouvaient observer les nouveaux arrivants dans ce lieu central d'une petite bourgade telle que Hautelune. Ils ne tardèrent pas à repérer un couple étrange à leurs yeux et les observèrent un peu plus. Mais si leurs tenues semblaient ordinaires, les brides de conversation entendues par nos deux aventuriers les interloquaient au plus haut point. Nirannor se pencha vers Dag'Epi quand un troisième larron apparu et à demi-voix lui fit part de ses sentiments.

-Etrange que cette réunion druidique soit connue de tous. De plus, ce trio semblent très au courant de notre cité sylvestre et du nom de la druidesse que nous devons rencontrer en catimini. Maintenant nous avons deux solutions : aller voir ces personnes et les interroger ou attendre leurs agissements pour les suivre discrètement. Qu'en penses-tu ?

Dag'Epi qui s'était réveillé nerveux à l'idée de se moyen de transport bougonnait tout seul, tout en reliant le point de rendez-vous. Mais à la vue de Fourrure, son jeune compagnon sauvage, un sourire sincère illumina son visage enfantin. Après une caresse amicale il alla saluer Nirannor et sa compagne, une elfe qui faisait honneur par sa beauté à sa race.

- Dag'Epi Rougécorce de la vallée de Channath, enchanté Cynwäll.

Le barbare fit un geste de la main pour saluer Cynwäll. Tout cela n'était pas des plus révérencieux, mais le Hin bien que pas coutumier des bonnes manières, restait polie.

Il voulu présenter Fourrure, mais le loup était partie renifler le husky de Nirannor et Adlareth lui tendu la morgenstern qu'il avait demandé auprès de Gostegotti.

- Il l'a fini à temps. Se chuchota t-il pour lui même en supposant l'arme de quelques va et vient comme s'il frappait le vent.

- Parfait !!

En se séparant de son épée à deux main, Dag'Epi marquait une bonne fois pour toute son indépendance envers son clan. L'arme tranchante été le dernier symbole des choix de son père pour lui. En s'en séparant et en choisissant cette morgenstern il s'affranchissait de son passé. De plus, la petite attention de Gostegotti lui rappeler qu'il faisait bien partie d'un nouveau clan.
Le barbare avait le regard d'un enfant devant un nouveau jouet. Il en oubliait tout le reste et ne réalisa que trop tard que l'elfe avait fini son incantation.

* * *

Finalement le voyage avait été une experience plus agréable que de voler. Il se toucha néanmoins toute les parties du corps, reflexe primaire afin de vérifier que tout y était présent.

- Plutôt... Étrange.Répondit-il au rôdeur. Mais il n'avait plutôt pas le droit à l'erreur où je lui aurait botté les fesses rien que pour lui défiger son visage neutre. Sourie t'il à Nirannor, avant de lui emboiter le pas tout en faisait un signe de tête au loup lui intiment de le suivre. Il glissa ensuite un mot d'ordre au loup afin que celui-ci reste au pied.

Dag'Epi entra fièrement dans la taverne. Le Hin affichait un sourire de confiance, sa broche de loup était accroché sur son Alassëa qu'il portait bizarrement regroupé sur sa seule épaule gauche, camouflant un peu plus la partie gauche du barbare et laissant à contrario son coté droit libre et arborant son épaulette à pointes. Morgenstern dans le dos et loup marchant à sa suite, le Hin n'était pas homme à inspirer la faiblesse de sa petite taille.

Tout comme Nirannor, il avait repéré le petit groupe qui évoquait plusieurs détails de leur mission. [i]Mais le jeune gardien de la confrérie dont la patience lui faisait encore défaut, manquant sûrement de subtilité, avait déjà fait un pas en avant près a débouler comme un cheveux sur la soupe dans ce petit groupe.

Pour lui plus qu'un hasard c'était une opportunité à saisir sans hésiter. Il n'avait pas écouter avec beaucoup de concentration les explications de mission et n'avait pas retenu comment rencontrer Ekkati, alors trouver un groupe qui devait justement la rencontrer, cela tenait plus de la chance et devenait surtout un moyen de pallier à son manque de rigueur.

Mais lorsque Nirannor lui proposa de rester encore un peu à l'écart, la raison prit le dessus. La confrérie l'avait déjà tellement changer, il s'étonna lui même à refaire un pas en arrière.

- Pfff ! Souffla t'il, mettant son menton en appuis sur ses bras croisés sur la table, pile à la bonne hauteur pour un Halfelin debout. La coïncide est peut être un peu trop douteuse, en effet Nirannor. Attendons de voir.

Il faisait aucun doute que le barbare prenait sur lui sur cette décision. Mais c'était se qui était le plus sage à faire. Il esquissa un petit regard au groupe. Puis enfin résigné a patienter, il bu un coup avant de chuchoter à Nirannor l'aveux de son inattention.

- Mais comment on va rencontrer Ekkati nous ?

Dag'Epi fait un test de discrétion pour parler d'Ekkati

Un mouvement du coin de l'œil
Un mouvement proche du sol
Un éclair, doux et chaud
Elle tourne la tête et sourit

- Heeee ! Salut toi !

Un loup dans une auberge, voila qui n'était pas banal, d'autant qu'il ne semblait pas outre mesure dérangé par les faits. ELle cherche du regard celui ou celle qui l'accompagne et son regard croise celui d'un autre canidé... Pas un loup, un chien de neige, un chien de traineau, perdu tout au bord de la mer

- Mais c'est la fête !!!

Et elle est à genoux, tendant les mains vers les deux bêtes, désireuse d'attirer leur attention, de communiquer avec eux, de toucher leur fourrure et de sentir leur souffle contre sa peau

Le deuxième jour de la Griffe des Tempêtes – année des Dragons renégats
2 Tarkash 1373
Lieux : Hautelune.
Horaire : début soirée


Température la plus basse : -1 °C
Température la plus haute : 10 °C
Température effective : 10 °C
Précipitation : nulle.
Vent : nul – 0Km/h
Phase de Séluné : pleine lune
Nombre de d'heure de Jour : 13 heures 00.
Aurore : 5 h 30.
Narration :Mali'ïa, Wilonah, Nirannor et Dag'Epi.

Il s’en jouait des drames dans l’ambiance joyeuse de cette taverne du Berceau de Lune. Mali’ïa restait sur la réserve. Si elle avait fait montre d’une certaine discrétion, il n’en était pas de même pour ses interlocuteurs. Il fallait bien avouer pour la défense de l’elfe sauvage à la recherche d’une hypothétique destinée qui avait suivi l’apparition d’une Guetnorn dans sa vie. Si ça se trouvait, la Confrérie des Gardiens Sylvestres n’existait peut-être même pas. Quant à Allaric et son compagnon, ils n’avaient aucune raison de faire un secret de la recherche de la rôdeuse. Aussi, on ne pouvait pas dire qu’ils avaient été particulièrement discret lorsqu’ils avaient tenté de répondre à Mali’ïa. Ce qui n’aurait probablement pas intéressé grand monde dans le Berceau de Lune et serait passé complètement sous silence pour l’entièreté des personnes présentent dans l’auberge avaient reçu un écho particulier chez les deux Gardiens Sylvestres assis non loin.

Dag’Epi, fidèle à sa patience barbare, n’avait pas l’intention de tourner autour du pot pendant cent sept lunes. Il se leva pour aller directement à la source de possibles renseignements sur la druidesse que les gardiens devaient rencontrer. Il fut stoppé dans son élan par Nirannor dont l’expérience et la prudence propre à ceux qui avancent souvent en terres hostiles imposait d’attendre et de voir. Dag’Epi fit contre mauvaise fortune bon cœur et se reposa à sa table. S’il en avait un qui avait pourtant perçu l’intention de son maître s’était Fourrure qui s’était levé d’un bond pour suivre le Druide-Barbare. Le mouvement de ces deux-là n’était pas resté inaperçu. Et Mali’ïa n’avait pas été la dernière à surprendre l’intention avorté du Halfelin et surtout celle de son loup qui était resté debout à attendre la truffe dressée vers son maître.

Mais la Sy’Tel’Quess n’avait visiblement pas été la seule à avoir eu son attention attirée par le mouvement du loup. Bien que ces animaux n’étaient pas complètement inconnus dans le secteur, il était quand même assez rare d’en voir dans la taverne. Il était d’ailleurs encore bien plus rare de croiser le genre de rat sanguinaire qui accompagnait Allaric. Mais roulé en boule sous la table, ce dernier était resté inaperçu aux yeux Wilonah Siltaniel.

Si le petit manège de la barde qui faisait les yeux doux à Loëlin fonctionnait visiblement. Le marin ne manquait pas de lui renvoyer ses regards appuyés par de discrets sourires. Ca aussi la rôdeuse ne l’avait pas manqué. Ca commençait d’ailleurs à faire un peu trop de monde s’intéressant à sa tablée. La chanteuse venait de demander à Alyndra si elle pouvait donner un petit récital pour la soirée. Un moyen comme un autre pour la barde de noyer le poisson, ou tout simplement de se faire un peu d’argent. La blonde serveuse allait répondre à l’elfe lunaire, lorsque cette dernière sauta de sa chaise pour se diriger droit vers le loup qui avait attiré son regard. Alyndra suivi du regarda la barde un bref instant, sa réponse suspendue au bord de ses fines lèvres roses. Il elle haussa les épaules pour retourner à son travail.

Wilonah faisait preuve d’une spontanéité stupéfiante. Oubliant le reste, elle s’approcha du loup et du husky les mains tendues vers eux. Visiblement complètement inconsciente du danger que cela représentait, la barde fut stoppée net dans son élan par la réaction du loup. Si la Teu’Tel’Quess avait pris Fourrure pour un toutou à son pépère, elle avait tout faux. Tête baissée, en l’espace d’un battement d’aile de papillon les poils du large dos du loup noir s’étaient hérissés, ses babines s’étaient retroussées découvrant de longs crocs acérés de taille d’un doigt et un grognement menaçant montait du fond de la gorge de l’animal. Fourrure était et il resterait à jamais un animal sauvage qui avait certes donné son amitié au druide Dag’Epi. D’ailleurs cela ne s’était pas fait sans mal. Le hin gardait encore quelques belles cicatrices du mortel combat qui avait eu lieu lors de leur rencontre au fond trou. Répondant à l’alarme du loup Anikëi s’était lui-aussi levé d’un bond pour adopter le même comportement vis-à-vis de ce qu’ils considéraient comme une intruse qui avait eu la mauvaise idée de s’approcher d’un peu trop près.

Réaction en chaîne Gribax, le rat sanguinaire de l’autre druide cracha et vint se planter entre les pieds de la chaise de son maître. Le genre de choses qui jetaient comme un froid au cœur de l’auberge qui venait de se figer dans un silence soudain. On n’entendait plus que les grognements des animaux près à en découdre. Evidemment tous les regards des clients, serveuses et tenanciers s’étaient tournés vers les acteurs principaux de cette agitation. Ca faisait un petit moment que la taverne n’avait pas eu le droit à une bonne bagarre générale, mais là on ne devait réellement pas en être très loin.

Wilonah s'était laissé gracieusement tomber à genoux, pour se mettre au niveau du loup et du chien. Egrenant des paroles apaisante, sans qu'elles aient vraiment de sens, elle fit bien en sorte de ne pas croiser le regard des animaux, leur retirant toute sensation de conflit. Ses mains sagement posées sur ses genoux ne firent aucun geste, il ne fallait pas qu'ils se sentent agressés, ni menacés, juste, mis en présence de ... pas un autre loup, non, juste une petite elfe qui leur proposait une rencontre

- Doux, doux le loup, je suis ton amie, loup, doux, doux le loup, je suis ton amilou ....

Presque chantée, la litanie se poursuivait, entêtante et lancinante, elle n'avait pas peur et ils le sentiraient. Le rat, pas plus que les deux autres, ne comprenaient les mots de son chant doux, mais peu importait, le ton, le chant, l'intention, comptaient...

- douloulou, amilou, gentil loup, ....

La situation pouvait basculer dans un sens, ou dans l'autre, mais elle avait confiance.

Alors que son attention se perdait petit à petit dans la contemplation d’une mouche qui virevolter autour d’une tâche de vin ou de sauce séché, les grognements de Fourrure le ramena à l’instant présent.

Vif, il se retourna en direction de son compagnon sauvage, main sur le pommeau de sa dague, prêt à en découdre. Il stoppa néanmoins son geste devant la bizarrerie de la scène. Laissant son arme dans son étui il regardait interrogé la jeune elfe qui chantonnait à son loup. Est-ce un sort de charme que la jeune elfique préparer la l’encontre du loup ? Le Hin interloqué leva un sourcil circonspect.

Ne voyant aucun effet arcanique se produire il en conclu que la jeune elfe chantonnait belle et bien. Dag’Epi éclata alors de rire tout en s’avança à hauteur de la gueule non rassurante de Fourrure. Le Halfelin ne dépassait son loup que de quelques centimètres.

- Tu n’as pas froid au yeux toi, pour t’approcher comme ça. Dag’Epi souriait enjoué de la situation. Complètement fou, mais courageux. Il fini par tapoter l’encolure du loup l’intiment de se calmer. Puis tout en restant à ses côtés il croisa les bras sur son torse se donnant un air plus sérieux. Certes, Fourrure ne ce laissait pas approché facilement et même si l’elfe l’avait un temps amusé il s’interroger tout de même sur ses intentions.

- Que cherchais-tu à faire ?

essant de chanter, le charme rompu, elle releva le visage vers le halfelin et rit à son tour, sans pour autant tenter de geste trop ample.

- Il répond à un nom le loup ? Ou c'est juste "le loup" ? Je cherchais à faire connaissance, avec lui, avec toi, avec tes amis.

Ses yeux pétillaient de joie, et elle tourna son regard vers Loëlin, l'y laissant un peu trop longtemps. Revenant à Dag'épi

- Ce loup est un superbe représentant de sa race. C'est fort rare d'en croiser un dans une auberge !

Elle regarda ensuite le rat, puis le huskies, en penchant comiquement la tête

- Et on dirait qu'un morceau de Nature s'est invité ici, tant on y croise de créatures prétendument sauvages.

¤ bon, pas de câlin avec le loup ... tant pis ¤

Elle concentra son regard sur Dag'epi, toujours à genoux sur le sol

- Je m'appelle WIlonah Siltaniel, barde de mon état.

Elle s'inclina devant Dag'epi, comme en l'usage dans sa communauté, et guetta sa réponse. Si elle ne pouvait toucher le loup et lui donner un peu de son amitié, peut être pouvait elle se rapprocher de son compagnon pour les regarder vivre tous deux... d'autant qu'ils avaient parlé de choses qui l'avaient interpellées.
Elle l'interrogea du regard, puis ses yeux se portèrent vers ses compagnons, l'un après l'autre, quêtant leur attention.

- Et vous ?

¤ il semblerait bien qu'on soit de toutes façon amenés a voyager ensemble, autant que le jeu de cache-cache soit conclu dés maintenant ! En douceur Wilonah, en douceur, ne bouscule pas le jeu ¤

Son compagnon gardien sylvestre n'attendit pas le temps de la réflexion et s'apprêtait à foncer tête baissée à l'assaut de la table des trois inconnus. Nirannor dû s'atteler à l'arrêter avant qu'il n'agisse et calmement, posa sa main sur son bras avant de répondre à sa question à demi-voix.

- Chaque chose a son temps. Cette rencontre avec la druidesse viendra, il suffit d'un peu de patience et beaucoup d'observations. Nos broches parlent pour nous et devraient attirer les regards de nos futurs hôtes.

Mais déjà une Teu'Tel'Quess s'intéressa de près aux compagnons canidés des ambassadeurs de Thüldae. Son approche trop directe allait engendrer des réactions défensives de la part de Fourrure puis d'Anikeï. Avant que cela ne dégénère en combat, Nirannor rappela son husky d'un ton ferme.

- Anikeï, aux pieds !!

Pendant que le chien du rôdeur obéissait aux ordres de son maître sans rechigner, le sagespectre engageait la conversation avec l'elfe de la lune. Cette dernière se présenta rapidement et par son questionnement souhaitait continuer leur échange. Devant la beauté de ce visage et la douceur de ces paroles, Nirannor ne put se résoudre à rester silencieux. Optant pour la langue des êtres aux oreilles pointues, il lui répondit.




Puis, le rôdeur marqua une légère pause avant de reprendre.