CrypteJardin (Fleur de lune), un tombeau pour les aventuriers...

Leurs précédentes aventures

Vingt cinquième jours d'Uktar dans l'Année de la Magie Sauvage
(25 Uktar 1372)
Lieu : aux abords de CrypteJardin
Temps : ciel nuageux, neige
Moment : matin

Tous

Ils étaient de nouveau sur la route…Cette étape salvatrice dans ce petit bourg n’avait pas été anodine. Arveene partait avec une étrange promesse dont elle ne mesurait pas encore les conséquences. La pretresse de Lathandre avait fait une rencontre mystérieuse. Le guerrier Damarien avait retrouvé toutes ses forces mais d’inquiétants souvenirs cauchemardesques revenaient parfois à la surface. L’intuition du pretre Karion lui inspirait que sa foi devrait être grande face aux dangers qu’ils allaient rencontrer. Et puis…un nouveau compagnon composait maintenant leur groupe. Il avait été introduit par la demie elfe Zakline, sans explication. Cana aurait tout le temps sur la route pour se présenter...

Le départ avait été donné une chandelle après l’aube, laissant le temps à chacun de se préparer. Une petite neige saupoudrait le sol, tombant par parcimonie. Cette neige apportait une certaine clémence dans le froid glacial de l’hiver.

Deux jours et deux nuits s’étaient déjà écoulés. La déesse Tymora semblait les épargner de mauvaises rencontres. Et surtout pas de nouvelle du nécromancien et de son acolyte assassin…Auraient-ils abandonné ?

Leur avancée était pour l’instant facile : suivre le chemin menant jusqu’à Triverra. Zakline restait mystérieuse sur leur destination. Pourtant le groupe n’irait pas jusqu’à Triverra. Zakline avait marqué un arrêt, repérant les lieux puis obliqua vers la gauche, en direction de la Forêt de CrypteJardin.

Maintenant ils étaient au cœur de la plaine blanche dont la couverture de neige était devenue épaisse. Ils s’approchaient des arbres menaçant, qui pointaient leurs troncs et leurs branches vers le ciel. Tous savaient que ces beautés sylvestres cachaient souvent les pires créatures…Zakline arrêta leur chevauchée et se retourna vers eux :

- Nous allons devoir traverser à pied cette forêt sans traîner. Au couchée du soleil, nous devrions être de l’autre côté. Soyez vigilants…

La conversation avec l'elfe mage avait plu à Iélénia. Ce petit moment de quiétude avait même été riche en enseignement. La première chose était que la fête de Lune attirait beaucoup de monde apparemment en Eauprofonde. La seconde était que parmi ces personnes, les pratiquants de l'Art étaient très intéressés. Elle se demanda bien ce que ces pratiquants pouvaient bien rechercher durant cette fameuse fête et elle se promit à elle même d'en apprendre plus sur le sujet à l'avenir, le plus tôt possible serait le mieux.

Elle finit par prendre congé de son interlocuteur et alla se retirer dans sa chambre. Elle ôta son armure et se glissa dans son lit. Elle repensa à cette journée. Tout s'était bien terminé, pour aujourd'hui. Elle se demanda comment les halfelins avaient obtenu le fameux breuvage. Une telle potion valait son pesant d'or. Mais le plus important était que le mal dont souffrait leur compagnon avait complètement disparu. Elle se dit que le lendemain aurait lui aussi son lot de surprises, bonnes ou mauvaises. La rencontre avec le nécromancien n'était certainement pas la dernière et il leurs faudrait redoubler de vigilance. Car, comme tout nécromancien, il agirait dans l'ombre, bien à l'abri de ses créatures abjectes et au moment où ils s'y attendraient le moins. Sa dernière pensée, avant de s'endormir, fût pour elle portant triomphalement la lumière du seigneur de l'Aube au cœur des ténèbres les plus sombres.

Comme à son habitude, elle se réveilla avant l'aube. Comme à son habitude, elle se leva et se toiletta rapidement. Puis elle se posa face au soleil levant et commença ses dévotions envers son seigneur. Pendant une heure, elle récita psaumes et prières dédiés au seigneur de l'Aube. quant elle eut fini le soleil apparu devant elle resplendissant. Elle se sentit plus forte que jamais. Sûr d'elle même et de de qu'elle incarnait ici sur cette terre. Elle se sentit tout de même différente, comme si le seigneur Lathandre lui avait accordé un présent supplémentaire. Quelque chose avait changé et changeait encore en elle. Elle commençait à comprendre et à maîtriser davantage les pouvoirs que lui conférait son dieu. Elle était prête à affronter les ténèbres aujourd'hui.
Elle se prépara, pour le départ vers la suite de leur voyage qui ne se fit pas attendre.

Elle ne posa aucune question pour l'heure au nouvel arrivant. Il avait été introduit par Zakline elle même et par conséquent il n'était qu'une personne de plus "embauchée" par leur employeur. Cependant faire un brin de causette n'était pas pour déplaire à Iélénia.

Arrêtés devant la forêt qui s'ouvrait devant eux, elle pensa.

¤Voilà l'endroit rêvé dont pourrait se servir ce nécromancien de malheur. Il faudra effectivement faire vite pour la traverser, car m'est avis qu'il n'y a pas que le magicien qui nous attend à l'intérieur.¤

-Et bien allons-y, qu'attendons-nous ? Profitons au maximum de la clarté du jour. Si l'on doit se faire surprendre, j'aime autant mieux que ça soit à la lumière du jour. Que Lathandre nous garde.

Elle n'attendit que le signal du départ pour avancer.

Yevgeny marchait au milieu du petit groupe, préférant toujours ne pas trop s’éloigner de ses nouveaux compagnons au cas où l’un d’entre eux viendrait agrémenter leur voyage d’une nouvelle anecdote à raconter. Il se perdit un instant dans la brume d’une rêverie passagère, se remémorant les jours précédents.

C’est avec joie qu’il avait suivi Zakline et rejoint le groupe d’aventuriers, sautant sur une occasion unique, négociée au flot des chants sous l’astre lunaire. Un périple imprévu de plus pour un vagabond au parcours erratique. Ce nouveau départ lui offrait un nouveau souffle et le récit de leur quête, s’il n’était épique, ferait sans aucun doute une histoire fort acceptable à raconter aux belles dames de cours, férues de luxe, éblouies par le courage de ce groupe insolite parti chercher l’ultime ingrédient d’un élixir sans pareil.

Cela faisait à peine deux jours que le groupe s’était mis en marche mais déjà avait-il pris le temps de s’intéresser d’un peu plus près à ses compagnons. Arwa, fière et perspicace. Hannibal, guerrier massif, quelque peu renfermé. Ielénia et sa dévotion à Lathandre. Karion, le hin pied-léger. Et Zakline, mystérieuse Zakline, rencontrée par hasard au détour d’un chemin, qui les avait entrainés jusqu’ici. La fille de la Lune devait cacher bien des secrets elle aussi, et c’est non sans impatience qu’il attendait une occasion d’explorer plus avant les tréfonds de son âme.

Mais l’heure n’était pas aux rêveries. Ses compagnons semblaient inquiets d’une éventuelle embuscade, et nul barde mort ne chantait vraiment bien. Il affermit donc son attention alors que le groupe s’enfonçait entre les arbres. Comme à l’accoutumée, il avait attaché son arbalète au côté, le long de sa jambe droite, au cas où il serait amené à s’en saisir rapidement, quelle qu’en soit la raison. Son sac à dos le ralentissait quelque peu, mais il serait aisé de le laisser tomber en cas de nécessité.

Il n’était cependant pas nerveux et avançait avec une certaine décontraction comme l’on flâne sur la place d’un marché, profitant des charmes de la nature et observant tour à tour l’attitude de ses compagnons. Il avisa une branche longue d’une coudée et d’un pouce de diamètre qu’il ramassa négligemment. Il examina le morceau afin de s’assurer que le bois n’en était ni trop sec ni trop vert puis il dégagea sa dague de la bandoulière où il l’avait rangée. Il entreprit alors d’élaguer délicatement ce qui allait lui servir de matière première, enlevant branchettes et écorce superflues jusqu’à obtenir un bâtonnet aussi lisse que possible.

¤Voilà qui commence plutôt bien. Peut-être aurai-je, ce soir, l’occasion de sortir mes outils. ¤

Le sommeil réparateur qu’elle emmagasina pendant la nuit ainsi que le bon repas de la veille rendait cette journée plus facile à appréhendé. C’est le cœur léger qu’elle entamait la deuxième partie de leur voyage. En effet, elle avait décidé, pour aider son esprit a se réorganisé, de compartimenter leur route. La guérison d’Hannibal, la promesse qu’elle avait tatouée sur son bras ainsi que l’arrivée inopportune d’un nouvel aventurier signifiait pour elle une page qui se tournait dans le récit de leur voyage.

Ce nouvel aventurier, qui ne s’était même pas présenté a leur groupe, avait un regard charmeur et une silhouette agréable, dommage qu’il était si impoli.
¤ Peut-être qu’il est trop timide pour engagé la conversation, c’est peut-être a un membre du groupe de l’invité à prendre la parole…¤
Arveene regarda tour a tour chacun des aventuriers et elle s’amusa à constaté que chacun était tourné vers le décor fade et potentiellement dangereux pour s’intéresser un temps soit peu a leur nouveau venu.
C’est donc avec un sourire qu’elle se rapprocha de lui alors qu’il s’occupait l’esprit à tailler un bout de bois :

-[Commun] Depuis les quelques lunes ou nous parcourons la route à tes cotés, je ne sais rien de toi. Je ne me rappelle même pas si tu t’es présenté. Dit moi donc beau jeune homme, qui-es tu et qu’est-ce qui ta poussé à rejoindre notre chemin ?

La roublarde n’avait parlé que pour son interlocuteur, elle ne voulait pas alerter tout le monde pour lui laisser libre arbitre à sa réponse. Il n’était peut-être pas du genre à parler à tout un groupe dès le début…

Yevgeny s’arrêta subitement dans son ouvrage. La question de la halfeline l’interpelait, créant une agitation soudaine entre ses tympans. Il prit un instant avant d’ouvrir la bouche.

Son premier allant était pour la charmante Arveene qui venait l’interroger, réveillant son entregent. Sa gouaille naturelle et son aisance particulière à s’intégrer étaient attisées par le défi sous-tendant les mots de la jeune femme : dis-moi qui tu es.

Mais ne l’avait-il déjà expliqué ? L’afflux électrique se déplaça vers sa tempe droite lorsque, activant sa mémoire, Yevgeny entreprit de se remémorer son arrivée au sein du groupe. Il ne put se rappeler s’être présenté ou non. Zakline l’avait introduit, mais il était à ce point occupé à observer ses futurs compagnon et à décrypter les fugaces expressions de la fille de Lune qu’il ne saurait dire si celle-ci avait mentionné son nom. Peut-être avait-il omis les formalités d’usage. Mais à quoi bon, finalement, se contraindre à plier sous le poids liberticide des conventions sociales ?

Son goût du spectacle ressurgit soudain, lui intimant l’ordre de s’adonner une nouvelle fois à une improvisation comique pour attirer l’attention de l’entourage, jouant des vers et du langage. Mais la raison reprit ses droits, apaisant ses passions et calmant ses ardeurs, atténuant pour un temps son discours intérieur.

Il s’inclina légèrement vers son interlocutrice, s’approchant de son oreille comme pour mieux lui délivrer ses secrets. Il s’exprima tout d’abord posément, à mi-voix, son discours n’étant destiné qu’à la roublarde.

- Mes excuses Arveene, peu de groupes d’aventuriers sont enclins au partage et aux badinages, du moins cela vaut-il pour ceux que j’ai eu l’occasion de rencontrer. Nombreux attendent le crépuscule pour réaliser, à la lueur d’un feu de camp, au son de quelques notes, qu’il est toujours agréable de connaitre un peu mieux ses compagnons de voyage.

Il se redressa sans détourner ses yeux des traits de la halfeline. Il s’exprima d’une voix plus élevée, de sorte que leurs compagnons puissent les entendre, sans toutefois se donner des allures d’annonceur public.

- Je m’appelle Yevgeny, mais mon nom de scène est Cana Yevgeny. Cela signifie « le chanteur », comme vous pourriez dire « le barde Yevgeny ». Je voyage à travers les contrées en quête de nouvelles histoires, toujours prêt à conter les tribulations des héros de notre époque. Votre périple mérite que l’on chante ses louanges…

D’un rapide mouvement des hanches il se baissa tout prêt de son oreille, finissant dans un murmure.

- … surtout si notre employeur souhaite décupler les ventes de son œuvre.

Reprenant tout aussi vite une posture normale il poursuivit.

- C’est ce qui m’a amené, avec le soutien de Zakline, à rejoindre votre agréable compagnie. Merveille du hasard, mystère de la chance, le destin a voulu me mettre sur votre chemin. Je n’aurais su refuser pareille occasion de suivre les tribulations de votre équipée.

Il baissa à nouveau le ton de sa voix, ne souhaitant pas que le reste de la conversation s’ébruite, et lança un regard taquin à la roublarde.

- Et vous, Arwa la perspicace, quels desseins vous ont conduit au beau milieu des arbres de cette forêt? Votre aisance ne vous serait-elle pas plus utile au milieu d’une grande cité, sur la place bondée d’un marché bourgeois ?

Le damarien était pour le moins... ailleurs. Les évènements s'étaient précipités si vite depuis l'attaque nocturne qu'il n'avait pas eut le temps de remettre dans l'ordre les pièces du puzzle particulièrement compliqué que représentait sa mémoire... surtout que de nouvelles pièces avaient été rajoutées à la suite de cet étrange rêve... d'étranges pièces même. Le motif peint dessus correspondait au reste du jeu mais... aucune de ces pièces ne semblaient pouvoir s'emboîter correctement avec les autres. Cette pensée avait travaillée l'esprit du guerrier ces deux derniers jours si bien qu'il n'avait pas pas prêté attention au reste du voyage. Il n'avait regardé que d'un oeil distrait l'apparition de ce nouveau membre dans l'équipe, il n'avait pas eu le temps de présenter ses excuses à Zakline et surtout il n'avait pas eu le temps de discuter avec Arvenne... il se sentait un peu minable car à cause de lui elle avait dut faire un troc pour le moins étrange et peu engageant.
Un an à passer dans un monastère, loin de tout et sûrement assigné à de basses besognes et tâches ingrates... le damarien était gêné... gêné qu'elle ait dut en arriver là par sa faute. Il voulait parler de tout ça au plus vite avec elle et en privé si possible. C'était une lourde dette et le guerrier refusait d'avoir une redevance envers quelqu'un... il refusait de laisser la petite hin supporter ça toute seule.

Il ne sortit de ses rêveries que lorsqu'une ombre froide vient se poser sur son visage. Relevant les yeux, il put distinguer l'épaisse forêt sombre et profonde qui se dressait devant eux, la cime des arbres saupoudrée de blanc alors que la neige venait tomber sur ce paysage à l'allure irréelle. Le damarien jeta un long regard sur cette forêt à l'aspect peu engageant, fronçant les sourcils et plaçant sa main sur ses yeux, il put même distinguer au loin la silhouette encore plus sombre des montagnes... c'est là que se trouvait leur but... cette maudite fleur. Tiens? Il avait pensé "maudite fleur"?... étrange, le mot lui était venu tout seul, comme par intuition.
Ne prêtant qu'une attention éparse et distraite aux dires de leur guide, le damarien soupira profondément. C'était ici que tout se jouerait selon lui... car s'il y avait encore une possibilité d'attaque surprise de la part de leur précédents agresseurs... ce serait derrière la lisière de ces bois. Que ce soit au milieu des arbres ou sur le sommet des montagnes... c'était de loin les endroits les plus propices à une embuscade. La véritable question était de savoir quand? Les attaqueraient-ils maintenant durant leur traversée ou bien attendraient-ils plutôt leur retour, une fois qu'ils auraient récupérés ladite fleur afin de s'éviter bien des tourments et péripéties pour la récupérer. Le damarien était même sûr que leurs assaillants gardaient déjà un oeil attentif sur eux. Si ce mage avait la capacité de transformer un corbeau en espion alors il devait pouvoir en faire autant avec n'importe quel animal des bois... et ça, personne dans le groupe ne pouvait l'éviter.

Il sortit de ses rêveries lorsqu'une voix particulièrement insistante et "agaçante" vint titiller ses oreilles. Il tourna les yeux vers celui qui se faisait appeler Cana Yevgeny... il était pour le moins bavard... et surtout bruyant. Bruyant pour pas grand chose selon le damarien. Cela surprenait d'autant plus le damarien que leur garde-chiourme avait accepté la venue d'un tel personnage... sans aucun gage de confiance ou de compétences. Voilà qui surprenait d'autant plus le guerrier... Zakline devait encore bien cacher son jeu.
Le damarien laissa le troubadour terminer son petit discours avant de talonner doucement sa monture. Il passa devant Cana et sans même le regarder, il lança:

-Très bien camarade, bienvenue dans la troupe... par contre fais moins de bruit durant la traversée sinon tu restes derrière.

Sans rien rajouter, il se plaça en troisième dans la file d'attente pour suivre Iéléna... il s'engagea à déployer tous ses sens lors de la traversée de cette forêt.

Tous

MJ


En tant que guide et la seule à détenir le chemin de leur destination, Zakline avança en tête, tenant fermement la bride de son cheval. Ils devaient marcher à pied, la végétation étant trop dense. Elle imposa à tous le silence. La gravité se lisait sur son visage.

La neige avait cessé de tomber. Etait ce un signe ? La lumière du soleil s'infiltrait difficilement entre les branches épaisses et recouvertes de neige. Le vent souffletait comme le cri d'un fantôme. Les troncs géants des arbres avec leurs bras immenses semblaient être des ombres prêtes à engloutir les aventuriers. Zakline avait hésité entre avancer très rapidement ou avec une lenteur très prudente. Elle avait finalement opté pour la prudence.

Le damarien avait déployé tous ses sens en alerte. Il ne voulait sans doute pas renouvelé une nouvelle blessure qui aurait pu lui être mortelle...Un bref instant, il crut voir dans ce chaos sylvestre, deux prunelles jaunes les observer...Avait il encore des hallucinations ?

Ils avaient progressé le temps de plusieurs chandelles. La fin de journée approchait. Zakline imposait un rythme soutenu même si elle progressait avec prudence. Sans doute, elle redoutait d'y passer la nuit...

C'est alors que les chevaux montrèrent une certaine nervosité...Une odeur désagréable s'insinuait dans leurs narines à chaque pas, jusqu'à devenir écoeurante et putride...Tous à part Cana se rappelèrent de l'attaque des goules dont l'odeur était similaire. Des gouzillements d'insectes vibraient dans les airs et au sol. Iélénia perçut sur sa droite à quelques mètres, un reflet métallique au sol. En y regardant de plus près, il s'agissait d'un objet avec une forme triangulaire. Un symbole y était representé, celui de son dieu...

Cana entendit un craquement au sol en posant son pied à terre. Il venait d'écraser une main osseuse et décharnue qui ressortait du sol...Un cadavre !

Karion avait observé avec intérêts la prêtresse de Lathandre faire ses dévotions au levé du jour, depuis un moment sa curiosité l’avait poussé à voir comment cette femme qui dédiait sa vie au Dieu de l’Aube lui rendait hommage et quelles étaient les différences avec ses propres prières.

A peine sur sa monture, il retourna rapidement à ses rêveries. Son réveil au petit matin le laissait maintenant légèrement somnolent et il se laissait donc bercer par le pas tranquille de son cheval. Tout juste ouvrit-il un œil et descendit-t-il de son cheval avec un léger grommèlement, lorsque Zakline leur annonça qu’il devait traverser une forêt sombre a pied mais il se laissa bien vite repartir dans le flot incessant de son imagination.

Cependant le monde extérieur ne pouvait le laisser tranquille et il entendit bientôt Arveene engager la conversation avec leur nouveau compagnon.

¤Allons-bon, il serait temps sortir de mes rêveries, se morigéna-t-il en s’ébrouant légèrement¤

Il jeta un regard sur la forêt alentour, tenta de lire la position du soleil dans le ciel afin de savoir à quel moment de la journée ils se trouvaient, puis tendit la main vers l’outre de peau accrochée au pommeau de sa selle afin de se désaltérer.

Lorsque le cheval se mit à broncher et que l'immonde odeur lui parvint, Karion regarda autour de lui d'un air alarmé. Il fit attrapa d'un geste vif son arbalète accrochée au paquetage de sa selle et entrepris de charger le mécanisme en prenant garde de la diriger vers le sol.

¤Pas dit que je me laisse surprendre cette fois-ci!!¤

Le craquement sec émis par le bris des os le fit cependant tressaillir et il se figea un instant, tout sens en alerte, dans l'expectative des évènements sinistres que ce son semblait annoncer.

Karion charge son arbalète et fait un jet de perception auditive

La traversé de la forêt ne serait certainement pas une partie de plaisir. Mais il fallait en passer par là.
Dès qu'elle sentit l'odeur de la mort envahir ses narines, Iélénia resta sur ses gardes, ses armes à la main. L'éclat métallique, attira son attention et encore plus ce qui était gravé à la surface. Le levé de soleil caractéristique des adorateurs du seigneur de l'aube ne laissa pas indifférente la prêtresse. Que pouvait donc bien faire ceci ici ? De plus le morceau de métal était en partie caché par la terre du sol. Quand elle associa l'odeur de mort à ce qu'elle voyait, son sang ne fit qu'un tour. Un adepte de sa croyance devait être mort ici ou du moins avait été apporté ici.
Elle commença par observer les environs immédiats du morceau de métal qu'elle venait de trouver puis continua son inspection un peu plus loin pour être sûr que personne d'autre n'attendait qu'elle s'approcha de la zone où se trouvait le morceau de métal. Une fois satisfaite elle prit la peine de prévenir les autres.

-Un instant, je crois que j'ai trouvé quelque chose, restez sur vos gardes, je crains de savoir sur quoi nous allons tomber.

Elle s'approcha du symbole gravé et commença à la déterrer tout en regardant à côté pour voir si d'autres éléments étaient visibles. Quelque part elle savait sur quoi elle allait tomber, mais elle voulait savoir pourquoi tout ceci était ici. Le seigneur de l'Aube lui-même préconisait d'affronter de face les difficultés sans prendre en considération les conséquences. De plus elle ne pouvait pas laisser ici un adepte de Lathandre, adepte qu'elle comptait trouver non loin de ce qu'elle prenait pour un bouclier ou une armure. Il fallait qu'elle découvre ce qui lui était arrivé et surtout ce qui avait pu causer ce qui lui était arrivé. Elle resta attentive à tout ce qui sortait de l'ordinaire également. Se préparant, si besoin était, à user d'un sortilège que lui confiait son seigneur pour voir les traces de magie cacher devant elle.

détection active des alentours et si rien de visible fouille sur l'écu. Si jamais je vois des symboles magiques détection de la magie

Tous

MJ


Prudemment, la prêtresse de Lathandre inspecta les alentours avant de porter toute son attention sur cet étrange objet. Rassurée, elle put procéder avec soin à son inspection. En dépoussiérant le plus gros, l’objet se révéla être un précieux écu de métal confectionné sans doute par un grand maître. La face de l’écu donnait l’impression de capturer les rayons du soleil. Cet effet était rendu par une gemme incrustée à sa pointe triangulaire brillant d’une douce aura rose tandis qu’au dessus un demi soleil dessiné à l’encre d’or dresser ses traits lumineux vers le ciel. A l’arrière, elle trouva une inscription également signée à l’encre d’or :

« Elle précède l’aurore, porteuse d’espoir et du renouveau »
Justyn Fenwick Chevalier de l’Ordre de l’Astre…

L’ordre de l’Astre n’était pas un mystère pour Iélénia. Elle savait que c’était une commanderie de valeureux et vertueux chevaliers servant le Seigneur Lathandre…De toute évidence cet objet était loin d’être ordinaire. Elle poussa son expertise en lançant un sort de détection de magie. La magie se révéla à ses yeux comme un éclat de lumière…

On y reprendrait pas à deux fois. Karion était sur ses gardes, prêt à réagir au moindre étrange bruit ou ombre…Pourtant un silence d’or régnait…un silence si profond qu’il en était suspect.
Quand à Zakline, elle procéda elle aussi à une fouille prudente du lieu, s’attardant à un tronc d’arbre.

- Je crois avoir trouvé pourquoi nous n’avions pas de nouvelles du premier émissaire de maître Phalantar…Son cadavre en décomposition est là…Je vois des morsures …