A la recherche des âmes perdues, Arkaius, Dinenda et Nirannor

Arkaius ne prit pas le temps de répondre à la question de Dinenda, Nirannor s'étant plus ou moins chargé de le faire à sa place. Le Thayen n'eut guère le loisir de s'attarder sur les merveilles d'architecture naine dont Archepierre était entièrement composée. Le climat de paranoïa ambiant ne s'y prêtant pas, son regard restait constamment rivé sur les passants autour de lui. Nulle trace de ce mystérieux poursuivant.
Lorsqu'enfin ils furent sortis d'Archepierre, Arkaius voulut s'enquirent de l'opinion de l'ensorceleur et de son ami rôdeur à ce sujet. Peut-être avaient ils quelques théories intéressantes à soumettre? Après tout, ils étaient plus familier de cette contrée que lui.

Lorsqu’il avait repéré le groupe, quelques dizaines de minutes plus tôt, Ashyn avait été pris d’un doute affreux. Il aurait dû y avoir quatre personnes, mais seules trois étaient visibles, malgré toute l’attention qu’il avait pu mettre dans la découverte d'un quatrième membre. Parti pour retrouver quelqu’un d’important, voici que deux personnes manquaient maintenant à l’appel. Quelles en étaient les raisons ? Qui en était responsable ? Certains soupçons se tournait évidemment vers le groupe même.

Il était parvenu à suivre le groupe sans grande difficulté dans la foule environnante, mais n’avait pu en apprendre long sur leurs objectifs et leurs intentions, si bien qu’il dû s’en approcher de trop prêt pour rester discret. Par précaution, il avait alors laissé un peu de distance jusqu’à la porte Est, où il les avait rejoint, avec un nouvel accoutrement. Heureusement sa capuche avait dû cacher sa face et il espérait bénéficier maintenant d’une marge de manœuvre renouvelée.

Du moins c’est ce qu’il espérait. L’avenir allait le lui dire rapidement.

Le groupe franchit la porte pour continuer sur un chemin et l’urgence apparut alors clairement aux yeux du Roublard. Habitué aux milieux cosmopolites, il y bénéficiait de la protection de la foule, mais la route qui arrivait allait grandement changer la donne, et suivre un groupe déjà alerté deviendrait impossible. Néanmoins, il avait le sentiment que le groupe souhaitait quitter Archepierre le plus vite possible, pour une raison qu’il ignorait encore : en effet, même alertés, ils n’avaient rien tenté pour essayer d’en apprendre plus sur leur poursuivant.

Il fallait agir, et vite, tant que la proximité de la ville offrait une relative protection.

¤ Vite, cherche ! Bon sang, gagne du temps ! ¤

- Oyez, oyez ! Nobles Voyageurs ! Lança le Shaarien, d’une voie la plus naturelle et détendue possible, malgré la difficulté de la situation.
« Du moins, voyageurs, vous semblez l’être, car c’est la première fois que j'vous vois ici. Mais ma mémoire n’est malheureusement pas aussi fiable que dans ma jeunesse, voyez-vous. Ah ! Oui ! Ma jeunesse... Hé ! Le bon vieux temps comme que l’on dit. » Ajouta-t-il pour détendre l’atmosphère, autant que pour se mettre à l’aise lui-même,
« Mais je ne vous dérang'rai pas ben plus longtemps, à part si vous voulez bien regarder mes délicieuses épices et aromates. Hé ! Oui, regardez donc ! Venues du quatre coin du monde, des régions que personne n’a encore vu ! Hé ! Sentez-moi donc cette cannelle ou cette ciboulette ! » brailla-t-il à moitié en se rappelant des leçons de marchandage de son père.

Il tendait la boîte qu’il gardait des plus précieusement depuis une dizaine d’années vers le groupe qui le devançait maintenant de quelques pas.
« Le bon vieux Dodivert de l’auberge de Bel’Arch ne pourra pas vous dire l'contraire. Ben oui, pour sûr ! C’est moi qui lui fournis c'qui aromatise ses plats ! Vous lui direz pas, mais sans ça ! Poua ! Allons, Messieurs, sentez donc ! »

¤ Bon ! Voyons maintenant comment ils réagissent... ¤

Pit-être qu'un petit test de bluff...

¤ Ouf !! Enfin, nous laissons Archepierre derrière nous. Grâce te soit rendu Ô divin Corellon ¤

Les portes d’Archepierre derrière eux, Dinenda était soulagé. Ce passage obligé était vécu par l’ensorceleur comme le parfait coupe-gorge. C’était la raison qui l’avait poussé à mentir aux gardes. Par chance, le mensonge avait tenu et leur avait permis de passer incognito. Enfin en partie, mais vu que logiquement, il n’y avait que peu de possibilité de faire le lien entre le groupe qui avait croisé les mages rouges, et celui qu’il formait actuellement. Le soi-disant espion qu’avait dû voir Arkaius, n’avait sans doute rien à voir avec les thaumaturges de Thay. Tout du moins en principe, car rien n’était certain.

D’ailleurs, sachant qu’Arkaius suivait le précepte une déesse Drow, il n’était pas non plus impossible qu’il ait tout simplement menti, pour se rapprocher du groupe et tenter de gagner leur confiance. La perfidie de ces êtres maudits n’avait aucune limite. Quoi qu’il en soit, celui ou celle qui les avait suivit un moment n’était apparemment plus réapparu. Certes, il y avait encore du monde qui cheminait dans la même direction qu’eux, mais plus il engrangerait des lieues, plus ils se retrouveraient seuls. Et si quelqu’un les suivait effectivement, il lui deviendrait difficile de se servir des bons gens pour se cacher.

Pour le moment, le Teu’Tel’Quess ne voyait pas trente-six choses à faire. Continuer à marcher en direction de Béliard et ouvrir l’œil. Et c’était très exactement ce qu’ils allaient faire jusqu’à ce que dans leur dos, une voix s’élève en les hélant comme un bonimenteur. Dinenda ne pu s’empêcher de sourire.


¤ Hé bien voilà, nous y sommes. ¤

Le Gardien des Mystères se retourna et pu voir un homme à l’âge déjà avancé. Lorsqu’il parla de sa jeunesse envolée, l’elfe lunaire éprouva une certaine tristesse. A Lunargent, il avait eu largement l’occasion de se rendre compte de l’éphémère vie des humains. Oui, ils vieillissaient vite, très vite. Dinenda avait connu pas moins de trois générations de ces familles humaines, avant qu’il ne soit en âge de prenne sa destiné en main. Bientôt son frère Nirannor aura le même âge que cet homme si, et lui serait toujours aussi jeune et plein de vitalité. Revenant, à la situation actuelle, il souffla juste un ordre en elfique pendant que l’étranger continuait à s’approcher d’eux.



Puis, il accueilli comme il se devait celui qui se portait à leur rencontre. Une chose était certaine, cet homme là, n’était pas un marchand. Il y avait tellement de monde dans l’enceinte d’Archepierre avec la sécurité en plus, qu’aucun marchand n’avait intérêt à quitter ses murs pour exposer sa marchandise. De cela, Dinenda était presque certain. De plus, il y avait encore pas mal de monde autour d’eux. Un petit test simple allait très certainement éclaircir la situation.

- Heureuse rencontre également, merci de votre intérêt, mais nous n’avons besoin de rien. Je vous souhaite la bonne journée.

Dinenda se retourna pour reprendre sa progression. S’il s’agissait d’un marchand, il passerait au badaud suivant. S’il insistait…

A peine sortit d'Archepierre, le trio compris assez rapidement qui les suivait. Ils n'eurent pas la peine de chercher, l'homme se présenta de lui même. Comme son frère gardien, le rôdeur commençait à mieux respirer d'être échapper de cette ville et des ennuis qui auraient pu y arriver. Mais voilà qu'un étranger se mêlait de leur affaire. Qui était-il ? D'où venait-il ? Que cherchait-il à faire ?
Tant de questions sans réponse, tant d'interrogations pouvant nuire à leur mission, Nirannor se demandait si un jour, ils arriveraient à destination.

L'homme d'un âge respectable se présentait comme un marchand et le rôdeur se demandait bien quel genre de commerçant pouvait bien courir après les clients. Il présenta quelques articles bien étrange aux yeux de Nirannor et proposa même de les regarder d'un peu plus près.

C'est ce moment là que choisi son frère gardien pour intervenir. De quelques mots elfique, il demanda à ses compagnons de faire bien attention, ces produits exotiques pouvaient receler bien des dangers.

Nirannor s'exécuta promptement et fit un pas en arrière comme pour se prémunir d'une quelconque attaque. Il laissa Dinenda saluer l'étranger et d'un signe de tête en fit autant.

Arkaius n'obtint aucune réponse de la part de ses compagnons, car à peine eut il de poser sa question, qu'un homme se présentant comme un marchand d'épices surgit de nulle part pour leur vendre ses produits aux senteurs les plus exotiques. Dinenda était sur le qui vive, et il mit en garde ses deux autres compères de ne point respirer le contenu suspect de la boite. Pourtant la curiosité du moine était piquée au vif. Peut être pouvait il dénicher quelques ingrédients bon marchés pour ses potions dans cette fameuse boite.



Sur un ton mielleux, il s'adressa au "marchand", cherchant à le flatter dans le sens du poil. Il resta sur ses gardes guettant la moindre entourloupe de la part de l'inconnu.

"Bonne rencontre... Montrez moi dont les épices que vous proposez. Cela pourrait m'interesser..."

Arkaius attendit que l'homme veuille bien ouvrir la boite pour analyser son contenu. S'il s'agissait de poisons ou de drogues, il saurait le dire avec facilité. C'était là sa plus grande passion, une science qu'il avait élevée au rang d'un art...

Arkaius utilise ses compétences Alchimie et/ou Fabrication de poisons pour identifier la moindre substance suspecte dans la boite.

L’elfe de la lune ne tenta pas de retenir Arkaius lorsqu’il déclara être intéressé par les épices du marchand. Non pas que l’ensorceleur pensa qu’il se montrait trop prudent. Mais le sort de l’humain l’importait peu. Tant que Nirannor ne s’approchait pas, il n’interviendrait pas. Même si le stratagème du Teu’Tel’Quess tombait à l’eau. Il ne s’en n’offusqua pas.

Il profita de passer au second plan pour observer un peu mieux celui qui venait de les accoster. Il y avait beaucoup de monde encore, et l’elfe lunaire pensait que la coïncidence entre le fait d’avoir potentiellement été suivit, et le fait que ce soit justement eux qui ce fasse aborder, n’était peut-être pas le fruit du hasard. D’ailleurs dans l’ensemble Dinenda ne croyait pas vraiment au hasard. Pour lui tout était une suite logique d’évènement, qui s’enchainait les uns aux autres, chacun ayant les conséquences qui influaient sur les évènements suivants. Savoir percer les mystères de ces suites permettait de pouvoir anticiper sur l’avenir. Mais ce n’était pas une chose aisée à réaliser.

Dinenda se pencha donc sur le cas du marchand. Il détailla l’équipement, regarda les bottes et éventuellement les armes visibles ou cachées. Tenta de trouver un subterfuge pour tenter de dissimuler un éventuel tatouage sur le crane du marchand. Il en profita même que les deux humains soit en conversation pour lancer un sortilège qui devrait lui permettre de savoir s’il tentait de dissimuler quelque chose grâce à de la magie.

Laissant les ondes d’énergie naturelle de la tapisserie l’envahir, il lança son incantation le plus discrètement possible.

Dinenda utilise compétence détection et lance détection de la magie.

Trois mois. Trois mois avait-il attendu l’infime montée d’adrénaline qui le ferait sortir de la routine éreintante du Bastion de la Compagnie des Marches. Non pas que l’entraînement ou les chaleureuses rencontres des Frères des Marches l’indifféraient, mais le Shaarien avait toujours été avide d’action inattendue, imprévisible, au détour de quatre chemins... Et voici qu’il avait été servi comme un Roi : trouver, filer, accoster puis tenter d’intégrer un groupe possiblement aussi dangereux qu’inconnu... Dans sa jeunesse, il en aurait redemandé, mais son appétit se faisait maintenant plus sage et la première réponse qu’il obtint, même s’il s’y attendait quelques peu, ne le rassura quant à la suite des évènements.

¤ Il serait peut-être temps de prendre ma retraite, finalement ? Marchand, comme au bon vieux temps ? Rhaaa, au diable cette idée, je ne tiendrais pas deux saisons... et puis j’ai encore un peu de travail par ici... ¤

De ce qu’il avait pu espionner au préalable et de cette première réponse, certes négative, il avait pu tirer bien des informations, et sûrement bien plus que son interlocuteur ne l’aurait voulu. La deuxième réponse lui fut plus favorable, bien que l’individu n’ait pas l’air le plus rassurant qu’il ait pu rencontrer. Il apprécia malgré tout les problèmes qu’il analysait relever du commandement, ou du moins du manque de subordination de cette personne, qui allaient lui permettre de mettre immédiatement à l’épreuve ses dernières spéculations.

¤ Bien, il est l’heure de se mouiller un peu... ¤

Il s’approcha alors du groupe, avec le même air réjoui que le vendeur arbore lorsque qu’il a su appâter le client, la boîte de bois prête à être ouverte par sa main droite, l’annulaire ornée d’une lourde chevalière frappée d’une tête de tigre.

- Bien, bien. Regardez donc tout ce que j’ai. Oh j’n’en ai pas beaucoup vous me direz, mais sachez qu’un seul grain de mon épice remplacera une livre d’épice normale. He, he ! Je laisse les épices habituelles aux marchands habituels ! Pardi ! Annonça-t-il, le regard posé sur la boîte maintenant ouverte et exaltant un puissant parfum. « Puis-je vous d’mandez ce que vous cherchez en particulier ? Une épice pour la cuisine ? J’peux vous conseiller cette Cadenelle, c’est une baie vous m’l’accorderez, mais elle est va à ravir avec le gibier d’nos contrées. Elle vient tout droit du Sud, du Calimshan exactement. Une réelle fortune ! » Puis regardant mieux la trombine qui lui faisait face, il se corrigea « Vous semblez un peu mystérieux... Voyons... La cuisine n’est pas vot’ truc... Les breuvages, alors, c’est bien ça ? »

Quelle était la spécialité de son client, il n’en avait cure. Tout ce qui lui importait maintenant en tant que vendeur était, paradoxalement, de ne pas céder une graine de son trésor qu’il gardait amoureusement depuis bien longtemps.

Et accessoirement de gagner doucement la confiance du groupe.

Arkaius ne put s'empêcher de sourire devant l'enthousiasme que semblait affiché le Shaarien. Cette petite discussion était fort bienvenue, telle l'entracte bienfaiteur au beau milieu d'une pièce de théâtre soporifique. Cela le soulageait de voir qu'il existait des gens de ce calibre dans cette contrée éloignée et glaciale. Même si la vie d'un érudit était souvent pavée de solitude, un peu de chaleur humaine faisait du bien de temps en temps. Pour preuve, le Thayen regrettait amèrement le confort et le plaisir que lui procurait la fréquentation des clients de certains établissements douteux, dans lesquels il se rendait quotidiennement lorsqu'il vivait encore dans sa luxueuse demeure de Thay.

Le moine défit un de ses gants de soie afin de pouvoir palper entre ses doigts pâles et squelettiques, la matière odorante contenue dans le coffre. Il frotta machinalement ses doigts les uns contre les autres, ce qui était chez lui un signe d'excitation, comme un enfant découvrant son nouveau jouet. Sa réponse ne se fit pas attendre, sa voix trahissant son impatience et sa curiosité.

"Ouvrez votre coffre à trésor, je vous prie. J'ai grande hâte de sentir les merveilles qu'il recèle. Je ne suis pas à proprement parler cuisinier. Mais j'aime parfois ajouté certains parfums agréables à mes décoctions alchimiques. Saviez-vous qu'il est de coutume chez certains alchimistes expérimentés de créer leur propre senteur aromatique, comme une sorte de signature odorante? J'avoue ne pas avoir encore créé la mienne. Mais le simple fait d'en parler, me donne envie de le faire. Peut-être votre boite contient elle le premier élément de ma signature alchimique..."

Narration

3 nuiteuse 1372 fin après-midi

Tous

Le commerce prenait forme ainsi que la première prise de contact entre Ashyn et le groupe qu'il devait surveiller. L'échange d'épices était une bonne idée de base car tout le monde en avait toujours besoin et ne les refusait jamais. Bien que de la méfiance était présente elle n'était du qu'à une certaine forme de paranoïa bien légitime de chacun d'entre eux. Profitant de l'aubaine de la discussion, Dinenda en profita pour examiner plus en détail le marchand ambulant.
L'homme était armé, mais qui ne l'était pas par ces temps là. De plus avec la proximité de la haute-forêt il valait mieux être près à tout. Rien de choqua les yeux acérés de l'elfe, qui scrutèrent chaque partie visible de l'homme. Voulant en savoir d'avantage, il lança son sortilège pour approfondir son examen. Il fût presque déçu de ne rien remarquer d'étranges ou de magique sur l'homme. Soit il ne portait aucun objet de confection magique, soit ces objets étaient très bien protégés, ce dont il douta fortement.

Arkaius examina les herbes que proposaient Ashyn. Elles dégageaient une bonne odeur et il ne remarqua rien de suspect quant à leur toxicité. Après tout c'était peut-être un vrai marchand en face d'eux. Il n'était certes pas très fournis en aromates mais en cette saison ce n'était guère étonnant. En fait la seule chose qu'ils pouvaient avoir à lui reprocher c'était un certains excès de confiance quant à la rareté de ses produits qui n'avaient rien d'exceptionnels, mais quel marchand n'était pas un peu menteur ou enjoliveur de vérité ?

Ashyn avait remarqué que les deux personnes habillées aux couleurs des feuilles étaient restées en arrière tandis que celui qui se disait alchimiste se trouvait à ses côtés. Elles pouvait ainsi l'inspecter du regard, et d'ailleurs le Shaarien se doutait bien que le moindre détail de ses habits et de son équipement avait été scrupuleusement étudié.
A son tour, il aurait aimé inspecter un peu plus les trois personnes qu'il avait abordé, mais en tant que bon commerçant, il se devait de commercer avant tout...

- Une signature chimique, dites-vous ? Et bien ma foi, voilà qui est intéressant. Je n'savais pas qu'on pouvait utiliser mes épices pour faire du parfum... mais si vous m'payer un bon prix, après tout, moi ça m'va ! plaisanta Ashyn, empruntant toujours le franc-parler d'un inoffensif et honnête marchand qu'il n'était pas. « Vous savez, moi, l'alchimie, la magie et toutes les choses comme ça, ça n'me connait pas trop. Mais si pour une fois, ça peut faire nos bonheurs respectifs... » continua-t-il, appuyant par la même occasion ce qui avait déjà été conclu par l'elfe de la lune.

Ashyn se voulait volontairement rassurant. Il avait retrouvé le groupe auquel il était maintenant à la merci et il devait maintenant gagner sa confiance afin d'assurer sa survie, ce qui était loin d'être chose aisée à l'endroit où ils se trouvaient tous actuellement. Le roublard avait l'intuition que le groupe voulait quitter les lieux au plus vite : tout l'avait indiqué depuis le moment où il les avait repéré. D'ailleurs, cela les mettrait sûrement dans de meilleures dispositions pour la suite de la conversation. Mais il convenait de ne point trop presser les choses pour l'instant... à moins que...

Il se grandit et leva la tête vers les deux aventuriers en retrait :

- Vous sembliez pressés il y a quelques minutes d'ça. Et il se trouve qu'mon chemin part dans la même direction que l'votre. dit-il en pointant vaguement de la tête la direction dans laquelle les deux méfiants personnages avaient commencé à avancer. « La nuit va tomber et je dois encore atteindre mon chez moi. Commençons donc à marcher, cela profitera à tout le monde. Nous f'rons notre commerce en chemin, n'est-ce pas ? C'est bon pour l'inspiration, y parait ! »

En bon marchand têtu et imperturbable, il ne laissant pas le choix à ses nouveaux compagnons de route et commença à marcher en agrippant le bras du Mulien tout en débutant la description de ses épices, le coffret toujours ouvert.