Arrivée d'Yriel, Dzahim, Yriel

Après-midi du 20 Eleinte 1372
Mer de Lune -> Château-Zhentil
Ciel couvert
Yriel

Chateau-Zhentil, enfin il y était! L'agitation qui régnait au sein de la cité portuaire était plus intense encore que celle qui pouvait animer les autres ports de Faerûn, si ce n'étaient ceux de la gigantesque Eauprofonde ou les ports amniens où accostaient les navires de retour de la lointaine Maztica.

Outre les nombreux marins qui oeuvraient activement sur les navires, les quais et les docks, de nombreux soldats patrouillaient dans l'ensemble de la cité.
Cette dernière tenait d'ailleurs bien plus d'une forteresse que d'une cité. De hautes murailles la divisaient en deux parties, l'une au Nord l'autre au Sud, en même temps qu'elles l'abritaient de potentiels assauts extérieurs. Et des assauts, Château-Zhentil en avait connus, comme l'attestaient les défenses qui avaient visiblement connues des destructions et des reconstructions successives.

De cinq dizaines de milliers d'âmes à son apogée, la ville n'en comptait plus que quinze mille. Elle était devenue par la force des choses une place forte, une armurerie, une base navale et militaire du Zhentarim. Ce n'était un secret pour personne.

En ce milieu d'après-midi, un nouveau vaisseau pénétra dans l'enceinte du port. Affichant fièrement le fanion du Zhentarim en proue comme en poupe, il fut arrimé aux quais. La présence du symbole du Réseau Noir sur le navire permettait d'assurer une certaine sécurité lors de la traversée de la Mer des Etoiles Déchues et du Bief des Dragons. En effet, rares étaient les pirates assez peu soucieux de leur propre vie pour attaquer une embarcation Zhent.

De ce navire furent presque aussitôt déchargées de nombreuses caisses tandis que des individus dont l'identité était contrôlée en descendaient tour à tour. Parmi celles-ci, un homme étonnait, un mulan. Ses yeux aveugles ne le guidaient pas.

¤A, le Chondath. Ces citées-états décadentes, ces troupes de mercenaires parcourant le pays a la recherche d’une quelconque bataille, ces caravanes sur défendue qui transportent nourriture et denrées rares à travers le pays. Et surtout, surtout ces nobles bouffis d’orgueil avec leur musique figées depuis des siècles. Ca me rappelle mon pays tiens !¤

Aujourd’hui, Yriel était heureux, ce qui était un fait nouveau chez lui, d’habitude toujours mélancolique. Il sortait de la demeure d’un de ces nobles marchands qui échangeait une compagnie entière de mercenaires, des épices en quantité et du sel contre le précieux métal de Château-Zhentil.
En plus de son salaire, le noble lui avait proposé une place sur le bateau Zhent venue chercher la marchandise afin de divertir les mercenaires pendant la longue traversé, et de les empêcher de se massacrer mutuellement avant d’être arrivé.
Et ca, c’était l’un des rêves d’Yriel : Il avait passé toutes ces études de bardes dans la grande université de Cimbar, on il avait apprit toutes les chansons et tout l’art traditionnel Mulan. Et que de tradition ! Aujourd’hui, il avait enfin une chance de découvrir l’art barbare, celui dépourvue d’honneur, de gloire, du bien, d’héroïsme ; mais remplie de survie, de jalousie, de sang, de bataille, de cruauté, d’argent, de haine. Que d’émotion puissante à consacrer en chanson et de nouvelle coutume à apprendre. Il contait resté quelque moi dans le Château-Zhentil, la ou son infirmité le protégerait des recruteurs, puis de faire un tour à Arbrelfique, parmi les ménestrels. Ensuite, il suivrait le vent comme à son habitude…



Yriel posa le pied sur le ponton du port, amalgame de bois et d’algues rendue particulièrement glissant par l’humidité ambiante
¤ Pas fâché d’être enfin sur le sol ferme, ce voyage à beau avoir été très instructif, il n’en à pas moins été long et fastidieux. ¤
Instructif … en effet, Yriel avait composé une balade sur les mœurs des mercenaires qu’il accompagnait : le bruit qui les suivaient ou qu’ils aillent, leurs amours pour les chansons à moralité douteuses, leurs bravoures faces aux inconscients pirates des Iles qui n’étaient pas capable de lire un pavillon.
Il s’arrêta un instant afin de sentir ce qu’il entourait
¤ Alors alors, un port grouillant de monde, des dockers et des gardes vu leurs façon de parler ; un contrôle d’identité droit devant, et au loin le grondement caractéristique de la vie d’une population, assourdie pas ce qui doit être une muraille gigantesque. Bon, en premier lieu il me faut trouver un logement ou une taverne, et ce serait parfait si j’y arrive avant la nuit ou la pluie¤
Il s’avança donc sur le ponton avant d’être arrêté par un soldat à la voix calme et assuré de celui qui fait ce travail à longueur de journée.
Après que le garde lui ait fait signe de passer, Yriel se dirigea d’un pas alerte vers ce qui qualifiait une taverne pour lui : la plus grosse source de bruit aux alentours …

Après-midi du 20 Eleinte 1372
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Yriel

Malgré son aspect militaire et sous ses imposants remparts, Château-Zhentil restait une ville relativement proche de la normale. La rive Nord du fleuve Tesh, où Yriel avait accosté, fourmillait de monde et des échoppes de tout genre ornaient les coins de rues, comme le laissaient deviner les cris des marchands qui vantaient ou la plus belle pièce de viande ou les meilleures étoffes.

Dans tout ce brouhaha, trouver une auberge était délicat, mais le barde y parvint cependant au bout de quelques dizaines de minutes, non sans avoir demandé à un soldat qui lui conseilla l'établissement de Harbert le boitillant, apparemment réputé pour son animation et une fameuse bière brune qui, d'après l'homme, "vous renversait les tripes par-dessus tête."
Ce fut deux rues plus haut qu'Yriel trouva le bâtiment en question, d'où s'échappaient des cris de joie ou de folie.

Tâtonnant à peine, il trouva la porte puis la poignée. Celle-ci était originalement sculptée en forme de pied. Le mulan la tourna puis poussa le panneau de bois qui s'ouvrit dans un grincement.
Se fiant au bruit de choppes que l'on remplissait, il devina l'emplacement du comptoir et, par logique, des tables à l'opposé.
Il en trouva une et dût se baisser pour trouver un tabouret légèrement branlant. Il s'assit.

L'atmosphère empestait l'alcool, la transpiration et le tabac froid. L'artiste qu'était Yriel remarqua tout de suite qu'aucune musique ne venait égayer le lieu. Elle aurait de toute manière été en partie couverte par les discussions animées et les rires bruyants des clients. Ils étaient nombreux et le barde reconnût des voix humaines mais aussi les tons particuliers de nains et d'orques.

Une voix plus forte se fit entendre.
- La bienvenue chez Harbert! J't'e sers quoi l'ami?

L’air était saturé des effluves d’une bière de piètre qualité et d’une sorte de concert de cris en tous genres ce qui rendait difficile la vision aveugle d’Yriel ; d’autant plus qu’il ne pensait qu’au contact de la poignée de porte en forme de chose grotesque et non –identifié.

¤ Ca ressemblait à une sorte de … pieds ? Non, personne n’a jamais vu de poignée de porte en forme de pieds ¤

Celui-ci fut donc surpris par l’arrivée du tavernier et sa question.

Quelque secondes s’écoulèrent puis :

-Je vais prendre une chope de ta bière dont les qualités gustative me sont parvenues. Dit-il d’une voix affables et à peine ironique.

Le serveur s’éloigna et Yriel se replongea dans ces pensées…

¤ Bon, il faut maintenant que je trouve où dormir ainsi qu’un groupe à suivre. L’idéal serait que je m’inscrive à une quelconque quête en cour ou un simple travail, avec un groupe déjà constitué afin de pouvoir en apprendre plus sur les mœurs de cette contrée barbare. Et de gagner de l’argent. Surtout. ¤

Yriel attendit donc que le tavernier revienne avec une chope du breuvage « à faire passer les entrailles par-dessus la tête » pour demander :

-Je cherche une chambre pour dormir quelque jour ainsi qu’un travail, si possible en groupe. Sauriez-vous ou je peux trouver les deux ?

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Yriel

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Yriel perd 3pc

Le tenancier posa la choppe de son "meilleur" breuvage devant le barde. Il stoppa son geste en dévisageant son nouveau client. Le mulan avait une mine étrange, et le tavernier n'eût qu'à passer sa main devant ses yeux pour comprendre de quoi il retournait. Il se recula vivement, non de peur mais conscient que son geste pouvait constituer un outrage pour l'aveugle.

- Messire, mais vous voyez pas! s'étonna-t-il. J'ai posé votre bière devant vous, d'accord? Et cela fera trois pièces de cuivre, siouplaît, continua-t-il du même ton qu'il aurait utilisé pour parler à un jeune enfant.

A l'entente de la question du voyageur, il répondit rapidement, quoiqu'avec de l'impertinence involontaire.
- Je vois pas trop qui voudrait d'un type comme vous. Enfin je veux dire, avec votre handicap quoi! Vous êtes pas... beh vous êtes pas normal. Enfin je veux pas dire que...

Plutôt que de se perdre en excuses inutiles et de
s'enfoncer plus encore dans des propos douteux, le propriétaire de l'établissement préféra se dépétrer d'une autre manière.
- Une chambre et un boulot, je sais où vous pouvez en trouver, et au même endroit, non loin d'ici d'ailleurs. Attendez, je reviens.

L'homme s'éclipsa, laissant Yriel seul face à son verre. Il revint quelques deux minutes plus tard, le temps que le barde ait pu goûter la bière et s'assurer que - n'était-ce son très haut degré d'alcool - elle ne valait pas une telle réputation.
- Monsieur l'aveugle, je vous présente Toriognon. Il arpente les tavernes à la recherche de nouveaux arrivants dans votre genre, cherchant de quoi gagner leur pain et leur toit. Je vous laisse avec lui.

Alors que l'un repartait vers son comptoir, l'autre s'assit face à Yriel. Ce dernier ne sut deviner à quoi ressemblait son interlocuteur, ni mêne quelle était sa race. Sa voix l'aiguilla légèrement. Elle était grave et bourrue ; il pouvait s'agir d'un nain ou d'un humain.
- Alors l'ami, on cherche un job? J'ai ce qu'il te faut, mon employeur cherche un type comme toi, inconnu à Château-Zhentil et motivé. Ca te dit? C'est bien payé, et t'aura un toit et de la bouffe.

Yriel sentit le courant d’air provoqué par la main du tavernier ainsi que le ton du tavernier, mais ne réagit pas, habitué à ce genre de traitement.
¤ Mais pourquoi jamais personne ne me prend au sérieux ? Je suis capable de reconnaitre n’importe quelle odeur et n’importe quel son ; ce n’est en rien un handicap !¤

Yriel déposa le prix de sa consommation et c’est pendant qu’il réfléchissait à la nature de l’homme à ,ou s’apitoyer ou massacrer les créatures qu’il juge handicapé, ainsi que le nom à donné à l’alcool infâme qui trônait devant lui que le personnage envoyé par le tavernier arriva.
Yriel flaira l’air comme un chien, tendit l’oreille mais ne perçut rien de caractéristique dans son interlocuteur, à part une voix bourrue, surement quelqu’un de rompu à des travaux dur.
Un pressentiment assaillis immédiatement Yriel

¤ Un homme inconnu à château Zenthil hein ?, dur genre qui ne connait rien d’ici et qui peut disparaitre si le bouleau tourne mal. Bon, on verra bien les mœurs de ces gens la comme cela.
En premier lieu, les formalités.¤

-Bien le bonjour cher ami. Oui, je cherche en effet un travail qui me permettrait de côtoyer différentes personne, afin de comprendre la personnalité des gens qui m’entourent et de composer des chansons sur cet endroit ; bref faire mon travail de barde itinérant.
-Du moment que le travail que je mange à ma faim et que je dors correctement, je ne demande pas un salaire exorbitant. Je voudrais juste savoir en quoi le fait que je sois inconnu ici est une qualité requise. Mais je peux d’ore et déjà vous dire que j’accepte votre proposition quelle quelle soit.
-Ah et dernière chose, j’apprécie la compagnie des autres et donc le travail en équipe, j'aimerais donc etre informé sur toute les personnes que j'aurais à cotoyer.

Et il attendit patiement la réponse de ce mystérieux personnage, guettant tout ce qui pourrais le renseigner.

Après-midi du 20 Eleinte 1372
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Ciel couvert
Yriel

Toriognon s'approcha d'Yriel en appuyant lourdement sur la table avec ses coudes. Son visage était à présent très proche de celui du barde, si bien que ce dernier eût tout le loisir d'apprécier l'haleine à la forte odeur de bière de son interlocuteur. Celui-ci continua son recrutement de sa voix désagréable.

- Un mec dans ton genre, c'est bon pour les affaires ici. Tu vois, à Château-Zhentil tout le monde connaît tout le monde... Pas moyen de mener des affaires correctes du coup. Ca se méfie, ca doute, ca entourloupe...
Il se rapprocha encore, collant presque son visage à celui d'Yriel. Il avait probablement l'habitude de venir dans ce bouge et de profiter de la fameuse mixture tant réputée. Il ne se lavait de plus peut-être pas très souvent.
- Alors que toi, toi t'es nouveau, t'es neutre dans cette ville. T'es un gars qu'a rien a gagner et rien à perdre.
C'est ca que mon patron recherche. Il a une commission à faire, mais en discrétion, et c'est là que t'interviendrais mon grand!

Il se racla désagréablement la gorge, marquant ensuite un temps de silence avant de reprendre.
- La bouffe et le lit seront ok. Et même l'hygiène! ajouta-t-il comme s'il s'agissait d'un argument de poids. T'auras un salaire en fonction de la réussite et du temps que tu metttras à faire ton truc. Peut-être même qu'on pourra te donner mieux si t'es efficace. Et qu'on te rappelera si t'es doué.

Il posa une lourde et large main sur l'épaule de l'aveugle.
- T'en auras une d'équipe. Enfin en partie. Parce qu'on est pas certain de l'honneur de tous les gars qui vont t'accompagner. Mais on tient un autre mec un peu dans ton genre, et je pense que vous serez parfaits ensemble.
T'en dis quoi, l'ami?

Yriel sentit soudain le parfum entêtant de son compagnon lorsque celui-ci s’approcha de sa tête.

¤ Pouah, mais c’est immonde ! Il se lave dans la bière de ce tavernier ou quoi ? S’il approche encore sa tête de moi je sens que je vais défaillir ¤

Il écouta cependant attentivement ce que lui disais l’autre et s’autorisa une bref sourire ironique lorsque celui-ci assenant « l’hygiène offerte » comme un argument majeur
¤ Vu son odeur, un simple baquet d’eau doit être un sacré luxe pour lui.¤

Lorsqu’il eut finit sa diatribe, Yriel réfléchit quelque instant.
¤ Bon, un boulot bien payé, une commissions discrète, une équipe de gens pas très loyaux ; bref, tout ce qu’il me fallait ¤

C’est donc tout naturellement qu’il lui tendit sa main et lui déclara :
-je suis partant, mais j’aimerais juste pouvoir vous toucher votre visage et que vous me donniez votre nom

Si la réponse est oui, Yriel palpe le visage de son interlocuteur afin de s’imaginer à quoi il ressemble.

Après-midi du 20 Eleinte 1372
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Ciel couvert
Yriel, Dzahim

L'individu hésita apparemment. Il baigaya sans comprendre où voulait en venir Yriel.
- Euh... ouais... euh... beh vas-y hein.
Il approcha son visage en plissant les yeux sans trop savoir ce que le barde allait faire.

Le physique de Toriognon était à l'image de son parler et de son haleine. Repoussant... Mais à présent Yriel ne pouvait plus avoir de doute, son interlocuteur était un nain. Une épaisse et grasse barbe encadrait un visage à la peau calleuse au centre duquel trônait un large nez qu'il était préférable de ne pas voir.
A mesure qu'il faisait évoluer ses mains sur la figure qui était face à lui, l'aventurier découvrit de nouveaux détails, guère réjouissants et qui l'effrayèrent quand à l'état de ses mains une fois l'étude terminée.
Entre les sourcils broussailleux qui surplombaient le regard froncé du Vigoureux se trouvait ce qui était probablement une pustule de taille conséquente. Son front aux rides creusées était également orné d'un abcès.

Il n'y avait sans doute rien à regretter à ne pas voir le recruteur. Ce dernier recula la tête.
- T'as fini, hein? interrogea-t-il nerveusement en se levant. Tu peux m'appeler Toriognon, c'est mon seul nom. Maintenant viens donc, que je te présente à ton futur complice. Enfin ton compagnon quoi...
Il cria au tavernier.
- Mets sa conso sur la note de tu-sais-qui!
Puis, se retournant vers Yriel.
- Allez viens!

Les deux individus sortirent et parcoururent plusieurs rues et ruelles ensemble. Yriel aurait difficilement pu perdre son guide, le suivant à l'odeur autant qu'à l'instant. L'animation des rues disparut petit à petit pour laisser place à un certain silence. Jusqu'à ce que Toriognon fasse tourner une clé dans une bruyante serrure. Le barde entra dans un bâtiment tandis que la porte se refermait derrière lui. L'intérieur était silencieux.
- Atta là! déclara sèchement le nain.
Il alla ouvrir une nouvelle porte et sortit de la salle, laissant la nouvelle recrue seule pendant quelques minutes.

La porte se rouvrit, laissant entrer trois personnes.
- Voilà tes potes, expliqua Toriognon.

zahim entra dans la pièce à la suite de Toriognon. A l'opposé du nain, son pas était volontaire, cadencé, et souple. Ses chaussures en cuir souple n'émettant qu'un faible chuintement. Ses vêtements aussi n'émettaient qu'un frottement léger, dénotant de la haute qualité du tissu. Pour le peu qu'entendit Yriel, Dzahim semblait éviter la proximité du nain. s'écartant de celui-ci avec une mine dédaigneuse à peine masquée comme on s'écarterait d'une personne risquant de nous contaminer par un simple contact.

Puis le Thayen jaugea son compagnon d'un oeil scrutateur et autoritaire. Constatant l'origine Mulan, bien que vu sa couleur de peau il venait sans doute d'une région plus au sud et donc barbare aux yeux du Thayen, il parut néanmoins comme légèrement soulagé. Ses yeux tiquèrent toutefois sur les yeux aveugles et atrocement blancs de son nouveau compagnon. Tournant les yeux, il répondit d'une manière polie.

"Bien, visiblement j'aurais au moins la chance de côtoyer un Mulan, même infirme, celui-ci sera au moins plus civilisé que la plupart des barbares de cette contrée." Son ton était hautain et guindé. Néanmoins sa voix était plus que mélodique, posée et mesurée, presque chantante.

"Je me permets de m'introduire." L'idée que le nain puisse s'autoriser un tel acte le rendait déjà presque furieux. "Je me nomme Dzahim, ancien marchand de passage par ici."Le bruit des vêtements indiquèrent à Yriel que le marchand s'inclinait légèrement.
"Et voici mon serviteur Nejdec, qui m'accompagne." Il désigna la troisième personne sachant pertinemment qu'Yriel ne le verrait pas.

Une légère odeur de parfum envahit la pièce, l'aveugle la connaissait pour être très répandue parmi les hommes Mulans relativement aisé. Une odeur musquée, et épicée; agréable et reconnaissable entre milles. Un léger bruit de pas indiqua à l'aveugle que Dzahim se tournait vers le nain, bien que le conservant toujours dans son champ de vision. Son ton se fit plus sec lorsqu'il s'adressa au nain.

"Bien et si nous parlions enfin de la suite des évènements?"

Le Thayen n'avait qu'une seule et unique hâte, le départ du nain. Il détestait ses manières, son apparence, et par-dessus tout, son odeur. Plus vite celui-ci serait parti mieux il se porterait. Il regrettait parfois presque d'avoir accepté cette offre tant le personnage qui était son employeur lui était antipathique. Il ne montra toutefois pas trop son impatience. Les nains étaient un peuple rancunier, et une dispute ne ferait qu'accroître le temps nécessaire à côtoyer un tel personnage. Si bien que l'humain masqua son ressenti par un sourire courtois, mais parfaitement construit.