Les esclaves, Eltabar

Lyaël était perdue à nouveau par toute cette foule de gens. Alors que l’amas de chair dont elle faisait partit s’agitait désespérément, que les Acheteurs devenaient frénétiques, et que sa détermination l’entraînait à sa perte, elle aperçue deux nains, Chose qu’elle n’aurait jamais cru possible de voir par ici. Hormis les crânes rasés et leurs gardes ou esclaves nouvellement acquis, et également marchand d’esclaves, c’était les seuls qui semblaient…libres. Que faisaient-il ici ? Les nains sont donc aussi cupides que le prétendent les rumeurs populaires ?

Et Lorsque l’un deux parla au vendeur et jetant des coups d’œil vers elle, Lyaël se sentit défaillir. Essayaient-ils de l’acheter, elle allait devenir une esclave travaillant dans les mines ? L’idée d’être totalement coupé du monde extérieur, de l’air vivifiant, des forêts luxuriantes, pesa sur son âme, et sa volonté se brisa comme l’on déchire un parchemin abîmé par le temps. Sa raison aussi, semblait ébranlé.

Et Alors que l’elfe s’adressa à elle, elle crut d’abord à un rêve dans lequel elle venait de plonger, afin de fuir la réalité accablante qui lui tombait dessus.

C’est la voix pleine de larmes qu’elle lui répondit :

- ’ ’ … … … ’ …

Des larmes perlèrent aux bords de ses yeux tandis qu’elle joignit ses mains, priant pour son salut, et celui de ses compagnons d’infortunes.

Test d’acro. d'esclave en fuite : 18(dé) + 4 >< DD ? = excellente réussite
Jet de Vigueur d'esclave en fuite : 3(dé) +1 ><DD16 = échec
Doux Rappel de Nybor, esclave en fuite est hébété (1 round), -2 attaque et autres jets (10 round).



Narration

Tous

La vaste enceinte que représentait le principal marché aux esclaves d’Eltabar, vibrait d’une agitation électrique. Les diverses estrades qui emplissaient le lieu, permettant aux éventuels acheteurs de s’approcher pour les ventes aux enchères, étaient accolées au centre du cirque le long du mystérieux entrepôt de chaire humaine, coupant déjà de cette façon toute tentative de fuite par l’arrière. En s’approchant de la scène, Gunlann ne put que se féliciter intérieurement d’avoir renoncé à sa première idée. La garde qui circulait était impressionnante : les guerriers semblaient étonnement bien entraînés, et portaient de longues épées du plus bel ouvrage qui battaient leur cuisses dans un bruissement métallique. Au haut des murs, quelques paires d’yeux vigilants surveillaient la foule prête à intervenir au moindre mouvement suspect.

- Celui là ? répondit le guerrier thayien en plongeant un regard d’une dureté étonnante dans celui de la naine « Je ne suis pas sur de son nom. Il n’est certainement pas aussi puissant que mon maître. Par contre, je reconnais la guerrière qui l’accompagne : une poigne de fer ! Savvis Phen est son nom, je ne savais pas …ce qu’elle était devenue. »

Une pointe de jalousie trembla au fond de la voix de l’homme, qui se détourna aussitôt de la Sœur des Marches pour reprendre sa tache. Baltanin n’eut pas davantage de succès que sa compagne, le marchand s’intéressant davantage aux éventuels acheteurs qui se battaient déjà pour obtenir la jeune fille passée à tabac quelques minutes auparavant. Cependant il prit note de sa remarque, et un des gardes qui se tenaient à l’une des extrémités de la plateforme de pierre s’approcha discrètement de Lyael.

Puis soudainement, tout s’accéléra. A l’autre extrémité de l’enceinte, de la foule surgit la silhouette désespérée d’un esclave en fuite. Ses muscles longs et l’agilité étonnante avec laquelle il se déplaçait, sautant d’une estrade à l’autre, bousculant la foule sur son passage afin d’échapper aux gardes donnait à la scène une beauté particulière. Hélas, l’espoir qu’engendrait pour les esclaves enchaînés la fuite de cet homme fut subitement brisée par l’intervention d’un Mage en toge pourpre. Une violente onde magique invisible pour le profane fut projetée contre ce dernier. Celui-ci hébété par le choc, restait immobile devant son adversaire ricanant, le regard perdu dans le vague.
Au même moment, afin de prévenir toute tentative de soulèvement, cinq gardes par estrade gravirent les marches de granit, tenant en respect les files d’esclaves alignés du bout de leurs lances tandis que ceux postés en hauteur semblaient d’autant plus vigilant.

Daleto qui n’avait rien perdu de la scène, pu ressentir la Toile s’altérer légèrement, comme la brise printanière soulève doucement un voile. Le Mage Rouge qui l’avait regardé avec attention quelques instants plus tôt et qui s’en était détourné pour les formes généreuses de la belle Thétyrienne, fermait les yeux a présent comme en proie à une méditation intense. L’air autour de lui s’était altéré au point d’en devenir comme plus tiède, puis, comme un éclair, ses paupières se soulevèrent, laissant voir deux iris marrons ou brillait une clairvoyance effrayante. Son regard terrifiant se posa sur l’elfe au cheveux d’or, puis, tournant la tête avec célérité, il fixa l’espace d’un instant Omsath, puis Lyael avant de se diriger à grand pas vers l’endroit ou se tenait recroquevillé l’évadé. Au passage, il dévisagea Gunlann avec un petit sourire particulièrement déplaisant.

Ramas Fezim

- [Thayien] Oh là ! Avant de n’exécuter ce misérable, je désirais m’entretenir avec son actuel propriétaire. Il sera probablement satisfait de retirer de sa marchandise davantage que la compensation octroyée pour un bien perdu. Déclara Fenzim en observant d’un air amusé le fugitif qui se tordait de douleur. Ses entrailles étaient comme percées de milliers d’aiguilles empoisonnées qui le lançaient au point de lui retirer des larmes. -------------------- Ramas Fezim est un homme de grande et fière stature. Bien que peu musclé comparé a un homme habitué au travaux physique ou au maniement des armes, on ne peut dire qu’il ne soit pas bien bâti. Un regard sombre, un visage austère qu’il présente en public peut soudainement se parer d’un air de frivolité où brille l’éclat de la débauche.

[i]Tandis que l’esclavagiste s’approchait afin de négocier un prix, Ramas Fezim adressa quelques mots à l’oreille de son chevalier. Savvis Phen prit Karth en aparté. La femme au visage dur comme le titane était vêtue d’une armure de plaque noire au style agressif. Une longue épée à la lame finement dessinée pendait le long de ses cuisses tandis qu’une lance était accrochée dans son dos.

- Arrange toi pour Seigneur Fenzim puisse obtenir ces deux filles pour un moindre prix. Dit elle en chuchotant d’une voix glaciale et coupante comme l’acier. D’un geste du menton elle désigna Omsath et Lyael « Je sais qu’à la base tu n’es pas formé pour faire fonctionner ta cervelle. Néanmoins un bon garde se plie aux exigences de son maître quelques soit le coût de ses caprices. »

Une légère amertume fit grimacer l’intraitable guerrière.

a naine était plus que déçue par la réponse du garde du corps. Il ne connaissait pas le nom de ce mage rouge et étrangement il semblait plus craindre son garde du corps féminin. La seule chose qui était maintenant claire pour Gunlann c'était que ces craintes étaient justifiées au moins l'un des gardes du corps du mage était extrêmement dangereux. Qui plus est, elle n'eut même pas le temps de le questionner sur la Flammelance que l'esclave se trouvait déjà au sol attirant donc tous les regards. Un court instant, l'inugaakalikurits crut qu'elle allait tenter de fendre la foule pour lui porter secours. Cependant elle se retint, pour la première fois de sa vie elle faisait équipe avec d'autres et se devait donc de ne pas risquer leurs vies aussi. Quand elle se fut enfin souvenue de ce fait, elle se mit à s'en vouloir pour ses actions passée qui aurait pu leur coûter le succès de cette mission.
Gunlann remarqua le passage et le sourire du Thayen, ce qui fit qu'elle fut assaillie par une envie quasi-insurmontable de vomir et de se frapper. De vomir à cause de la méchanceté presque tangible de ce magicien. De se frapper car le mage rouge l'avait vue ce qui mettait en péril non seulement sa mission mais aussi ses amis.

¤Tiens je viens de faire passer mes amis avant ma mission. C'est étrange mais je n'ai pas l'impression que ce soit réellement une faute. ¤

La naine entraperçut le geste du menton de la femme que le garde du corps lui avait dit s'appeler Savvis Phen. Gunlann se souvenait parfaitement de ce nom. Elle n'oubliait jamais le nom d'un ennemi potentiel. Gunlann se tourna alors vers Baltanin.

- à é à é Quoique involontaire, une légère pointe de peur teintait la voix de la naine. Elle craignait maintenant autant qu'elle détestait ce mage rouge et sa défenseuse.

Baltanin observa la situation avec attention et fut frapper par la réaction du mage rouge. Quelque chose ne collait pas avec l'achat d'esclave qu'il avait pu lire.
La tentative d'évasion était puni par la mort où alors sévèrement châtier pas le propriétaire. Mais là, non seulement l'esclave s'en sortait vivant mais en plus de part son acte il allait être acheter plus rapidement que tous les autres. De plus, les trois esclaves que le nain avait repérés semblaient aussi l'intéressé et au lieu de le réjouir cela le contraria, plus encor le déstabilisa.

- moué, bin pour le moment laisse ton dieu et demande toi pourquoi le mage ne t'a pas dénoncé. j'ai l'impression qu'il sait exactement ce qu'on fait ici et ça ne me plaît pas du tous.
Baltanin su que les paroles qu'il avait prononcé à Gunlann n'étaient pas ce que l'on pourrait appeler aimable. Mais, les chose commençaient à le rendre nerveux.
¤surtout que mon idée viens de tomber à l'eau.¤

Il regarda ensuite vers le barbare espérant qu'il n'avait rien manqué des actions du mage, qu'il comprendrait que la libération d'Omsath était impossible par la force et que maintenant ils étaient tous les trois à la merci du mage et de ces gardes du corps. Posant les yeux sur lesdits gardes, le rôdeur vit ses derniers espoirs de libération voler en éclat en apercevant la lance accroché dans le dos de la guerrière.
¤et bien voila, une flammelance à porter de mains et un mage rouge qui veux des esclaves pour faire un sale boulot sans être inquiété.¤

A force de rester dans les tavernes le nain avait appris à détecter les actes suspects et là le mage avait enchaîné les actions complètement folles.
Et il se décida à faire une chose que le barbare et la prêtresse n'approuveraient pas.
Il s'approcha du mage rouge et attendit qu'il ait fini son commerce.

-Finissons en dit-il au mage lorsque celui-ci eu fini
Retrouvons nous quelque part pour que vous nous disiez ce que vous attendez des esclaves de mes compagnons et de moi.

¤ Trop de choses se passent ici¤
pensa Naskyrien prêt à un ultime combat suicidaire.

L’intervention nerveuse et si rapide de son amie naine ,heureusement de petite taille, l’avait surpris.
Comme si ses paroles ne s’adressaient pas à lui, se sentant si prêt d’être repéré, il ne s’était pas autorisé à réagir et avait continué son attitude de barbare émerveillé. Presque au même moment, Baltarin s’était approché des gardes et de Omsacht et leur avait apparemment parlé.

Et puis tout à coup, enchaînement d’actions.
Lorsque l’esclave essaya de s’échapper de manière si spectaculaire, le barbare avait instinctivement saisi la poigne de sa hache. Il reprit aussitôt le contrôle de ses actes et se força à rester discret.
Puis ce fut la démonstration de force du mage. Il profita de la confusion générale pour demander à l’un des travailleurs présents, de race Rashémi
:hrp:il dois bien y en avoir un ?
- Qui est ce puissant mage ? Le barbare espérait bien que la personne allait comprendre le commun.

Il essaya de visualiser le meilleur moyen de s’échapper et commença à reculer doucement et discrètement dans cette direction tout en observant la scène.
Maintenant il était évident que le dangereux mage avait repéré Gunlann. Que voulait dire son attitude ? Il voulait acheter visiblement une partie des esclaves pour des raisons secrètes et étranges.

¤ C’est un piège. ¤
Le Rashémi repensait à la carte de la ville et à l’autorisation de circuler trop facilement acquises.

Et à ce moment là, Baltarin s’approcha du dangereux magicien, action qui confirmait les craintes de Naskyrien.

¤Mais que fait il ? Ils sont vraiment fous ces nains¤
pensa t’il avec une pointe d’admiration. Naskyrien était prêt à intervenir et à en finir mais continuait à attendre et à observer

Omsath sentait que son petit manège portait ses fruits. Il ne devrait pas se passer longtemps avant qu'un acheteur fasse une offre pour " s'approprier " une belle jeune femme comme elle. Elle vit son compagnon Baltanin discuter avec un des vendeurs d'esclaves mais la distance l'empêcha de comprendre les propos que le rôdeur tenait.
¤ Je suppose qu'il essaye de trouver un moyen de me libérer...du moins, je l'espère. ¤

Ayant fait connaissance avec le nain à la flamboyante crinière rousse avant qu'elle se fasse capturée, la prêtresse ne pensait pas Baltanin capable de l'abandonner à la merci des thayens mais, le risque existait toujours. Omsath vit que Naskyrien et Gunlann s'affairaient toujours dans les gradins. La naine avait interpellé un garde et avait échangé quelques mots avec celui-ci avant de s'en éloigner. Le guerrier rashémi continuait apparement d'étudier son entourage d'un air distrait dans le but de glaner de précieuses informations. L'apparition de l'esclave en fuite surprit Omsath. Elle ne s'était pas attendue à ce que l'un d'entre eux essaye de s'échapper ainsi. Sa surprise fût encore plus intense lorsqu'elle vit un mage rouge situé dans les gradins entériner la tentative de fuite de l'esclave. Ce n'était pas le mage accompagnant la brute au crane tatoué mais les yeux de la jeune thétyrienne se dirigère pourtant aussitôt vers ce dernier. Elle remarqua alors la guerrière qui accompagnait ce terrifiant petit groupe. Elle inspirait le respect dans son armure noire et l'épée qui pendait à son flanc ne devait pas être un simple objet de parade mais bel et bien une arme meurtrière entre ses mains surement experte. Mais c'est un autre objet qui attira l'attention de la suivante de la Sentinelle :
¤ Serait-ce la Flammelance qu'elle porte accrochée au dos? Ce doit être une combattante de grand pouvoir pour posséder une telle arme. Mes compagnons n'auraient aucune chance de l'emporter face à pareils ennemis... ¤ songea la jeune femme.

Voyant avec quelle déconcertante facilité l'esclave en fuite avait été arrêté, Omsath caressa l'intention de tout laisser tomber et de se résigner à son sort. Seule la présence de Lyaël et de ses compagnons lui permit de se raccrocher à une mince particule d'espoir.
¤ Je me suis promis de permettre à Lyaël de s'évader, je ne peux pas abandonner maintenant...¤

La suivante du Vigilant compris au ton qu'employait le mage rouge debout sur l'estrade que celui-ci tramait quelque chose. Même si elle ne comprenait pas le thayen, les intonations de sa voix ne présageaient rien de bon. Elle se doutait qu'il avait découvert lors de sa méditation qu'elle n'était pas qu'une simple esclave mais bel et bien une aventurière doublée d'une prêtresse d'une puissante déitée.
¤ Le voilà qui s'adresse à la femme à la lance... Que peut-il bien lui dire? J'espère qu'il ne désire pas m'acquérir car échapper à cet homme en terrain hostile sera beaucoup plus dur que prévu. ¤

Voir Baltanin se frayer un passage dans la foule et venir s'adresser en personne et en public à Ramas Fezim plongea les pensées de la clerc dans le chaos. Elle avait du rêver, ce ne pouvait pas être possible. Elle s'adressa alors à Lyaël :
- Prions de toutes nos forces car je ne vois pas ce qui pourrait nous venir en aide maintenant que cet entété de nain a décidé de jouer franc-jeu.

¤ Faire quelque chose … Faire quelque chose … Faire quelque chose … ¤

Les paroles de l’esclave résonnèrent dans son esprit comme dans une grotte infinie de l’Outre-Terre. Peut-être avait elle raison. A quoi bon finir ses jours dans l’éternelle souffrance, alors qu’il serait possible de se battre. Se battre, voila une chose que Daleto n’avait encore jamais faite. Même lors de sa capture il n’osa le faire. Peut-être était il temps.

¤ Oui, oui, il est temps ¤ pensa-t-il. Petit à petit, l’émotion des larmes de la jeune elfe se transformèrent dans son esprit en motivation intense. Son regard ne montrait plus que la cible qu’il venait de choisir.
Peu à peu il commença à reculer vers son compagnon enchaîné sans quitter sa cible des yeux.

Il aperçut l’ombre de l’acrobate qui tentait de s’enfuir, mais alors que la Toile trembla, le corps de ce mystérieux inconnu au courage incroyable s’écrasa au sol. ¤ Je savais qu’il n’hésiterait pas ¤ se dit-il. Lui non plus n’hésitait plus, s’il fallait tenter quelque chose, c’était maintenant ou jamais. Il savait que l’esprit des magiciens était difficile à corrompre par magie, heureusement celui des guerriers était beaucoup plus simple. Arrivé au niveau de son ami d’infortune, il cria vers l’elfe. « ’ ».

Il adressa une courte prière à Mystra sa déesse.
« Mère et Gardienne de la Toile, je fais appel à toi, pour mon salut et celui des initiés, donne moi l’énergie nécessaire de faire face à ceux qui se dressent sur ma route. » Puis regardant autour de lui, il adressa un message à son ami désigné par le sort. « Si tu veux t’en sortir comme moi, tiens-toi prêt. J’espère déclencher une bagarre, en cas de combat, j’aurai besoin de toi … ». Et même bien plus, en cas de bataille contre des guerriers armés leur destin serait lié, un lien bien plus fort et fragile à la fois que les chaînes les reliant.

Daleto savait qu’il ne fallait pas se rater. Il était prêt, remonter comme une catapulte, à asséner son coup dès que l’occasion se présenterait.

oment de stupeur dans la petite tête de la naine polaire. Furtivement, l'idée qu'elle allait rencontrer incessamment sous peu sa divinité tutélaire lui traverse l'esprit. Elle craint même une seconde que son ami n'est perdu la tête à cause d'elle. Peut être n'aurait-elle pas dut dire au nain qu'avec cette tentative d'évasion les choses allait accélérer?
Puis finalement elle réussit à se persuader qu'elle n'était pas plus responsable de cette bévue monumentale de Baltanin que Baltanin ne l'était tout à l'heure de ces erreurs à elle. Quoique elle finit par se demander si l'intervention de Baltanin était si grave et même si elle était simplement gênante. Sa réponse fut un non définitif pour plusieurs raisons. La première, et non la moindre à son esprit, était qu'au pire seul elle s'était réellement trouvée avec le rôdeur et que donc Naskyrien n'était pas menacé et que donc la mission pourrait être menée à bien. Cependant, il déplaisait assez fortement à la naine de mourir à cause d'une erreur d'autant plus d'une erreur d'un autre. Ensuite, le nain n'avait pas entièrement tort, il avait été repéré autant montrer qu'ils le savaient. Mais pour finir elle se dit que Baltanin n'avait en réalité fait qu'appliquer son plan à elle, au mauvais endroit et au mauvais moment certes, mais cela conduisait au même. Gunlann était même capable de comprendre son geste. Après tout la où vivait le rôdeur habituellement, cela ne devait que peu ressembler à Eltabar, il était donc lui aussi plutôt perdu dans cette grande ville.

¤Bon maintenant ma petite il va falloir y aller pour de vrai. Je suis sensée être la compagne de Baltanin, il va donc falloir le suivre jusqu'au bout. ¤

L'Inugaakalikurit commença donc à s'approcher du mage rouge mais surtout de l'esclave blessé. Non seulement elle ne savait trop que dire au mage mais en plus elle répugnait réellement de s'approcher de lui, de voir ses yeux exsudant le mal, son haleine fétide,... Et elle estimait que sa protectrice, quoiqu'un rien moins repoussante ne valait guère mieux.
Une fois arrivée suffisamment près de l'esclave gisant sur le sol, la naine leva la tête en direction du thayen qui s'occupait de cette vente.

-Mon cher monsieur, je peux vous remettre sur pied cet esclave indocile pour une modique somme. Ainsi vous pourrez le vendre au prix normal d'un esclave de cette qualité. Avouez que c'est une bonne affaire.

Bien entendu, la naine se doutait que le vendeur allait refuser de confier cette marchandise à un inconnu, à fortiori à une naine mais son intervention avait principalement pour but d'occuper un maximum de monde pendant que Baltanin négociait avec le mage rouge.

Après avoir suivi toute la scène, suivi son Seigneur jusqu'au fuyard puis écouté attentivement les consignes données par Savvis Phen, Karth répondit promptement :

- J’en ferais selon les ordres de notre Seigneur.

Marchant aussi vite qu’il le pouvait au milieu de la foule, heurtant et bousculant les malheureux qui se tenaient sur son chemin, Karth rejoignit l’estrade où se trouvaient les deux femmes. Il remarqua deux nains au passage parlant dans leur langue, un instant l’étrangeté de la situation lui traversa l’esprit mais reparti aussitôt. Il resta concentré sur sa tâche et approcha de l’estrade.
Tout en marchant Karth avait analysé quelques plans qui forceraient le marchand à baisser ses prix. Tout d’abord, le plus évident, un esclave blessé était vendu moins cher, mais il ne pensait pas que cela satisferait son seigneur. Ensuite une menace pure et simple de sa part pourrait peut être intimider le crieur et le faire réfléchir pour garder la vie sauve. Cependant les propriétaires des esclaves n’étaient pas là, il devrait traiter seulement avec les crieurs qui annonçaient les prix et faisaient jouer les enchères.
Un plan lui vint à l’esprit. Il était certes risqué car il allait se baser sur le fait qu'aucun de ces profanes ne saurait qui avait lancé le sort qui avait interrmpu le fuyard. Il grimpa sur l’estrade pour aller voir le crieur. Son geste, sans une once d’hésitation, ne ferait peut être pas réagir les gardes qui l’avaient vu il y a peu aux cotés d’un mage rouge. Il se dirigea vers le crieur d’un air décidé et menaçant. Il parla d’une voix forte et intelligible pour que les quelques gardes du marché présents dans les alentours proches puissent l’entendre.

- Toi! Fit-il désignant le crieur du doigt. "La Chance ta choisi pour entrer dans les bonnes grâce d'un Magicien Rouge." Karth baissa le ton de sa voix pour n’être entendu que par sa victime. "Tu vas compenser l’effort que mon Maître a fourni, au lieu de tuer un de tes "collègues" pour incompétence il a choisi de faire de ce crieur ton éternel débiteur. Tu vas retirer l’humaine aux yeux verts et la demi-elfe de la vente aux enchères, mon Maître les achètera toutes les deux à un prix raisonnable." Le guerrier approcha son visage de celui du crieur et poursuivit. "Accepte et vis avec la satisfaction d'avoir un homme qui te DOIS la vie, refuse et il ne verra pas le jour se lever demain. Cependant tu te seras attiré les foudres d'un Magicien Touge de Thay. Et ne t'inquiète, pas ce crieur te saura être reconnaissant, mon maître le lui fera comprendre."

Un sourire carnassier apparu sur son visage. Karth recula, se redressa de toute sa hauteur et toisa l’homme du haut de son mètre quatre-vingt treize. Il le fixa d’une lueur meurtrière attendant sa réponse.
Karth tourna la tête d’un coté puis de l’autre observant les réactions de la foule. Il identifia le rashémi, non loin du dernier endroit ou il l’avait vu, grâce à sa chevelure dorée. Deux trous dans la foule localisaient les deux curieux nains qu’il avait aperçus plus tôt. L’une d’entre elle se dirigeait d’ailleurs vers le Seigneur Fezim.

¤Comment ose-t-il...Si j’avais été là-bas, je l’aurais éventré sur le champ pour avoir voulu détourner l’attention d’un mage rouge. Tant pis Savvir s’en chargera... Et voilà le deuxième qui approche...Savvir va vraiment pouvoir s’amuser...¤

Apparemment, plus personne ne semblait voir le barbare.

Il ne se cachait pas mais restait discret. Mélangé à la foule des badauds, il essayait de ne louper aucun détail. Son esprit alerte de barbare avait mémorisé la configuration des lieux…
Il essayait de penser le moins possible, les sens aux aguets.
L’emplacement et le nombre des mages … des Gnolls … des gardes

¤J’aime pas ces trucs poilus, bien que les chauves ne me soient pas plus sympathiques. Ils doivent peut être puer moins. ¤

Il ne put quand même pas s’empêcher d’avoir un sourire à la vue des deux nains s’agitant comme des moustiques devant les esclaves et le terrible Ramas Fezim.
¤Ca c’est une scéne dont je me rappellerais longtemps. Nos deux clowns en spectacle sur la place rouge. ¤

Il vit l’échange entre le « chaperon rouge » (référence à une vieille histoire pour enfants Rashémis) et la boite en fer noir qui lui servait apparemment autant de traducteur que de garde supérieur, puis entre cette dernière et le deuxième sbire chauve « Rashémitique », Karth.

¤En tout cas, s' il a 50 gardes le bonhomme, le temps des courbettes, ça laisse le temps à un vrai Rashémi enragé de se les taper un par un. ¤

Il fit pour la premiere fois attention à la lance dans le dos de Savvis Phen.

¤Vu la puissance du mage et que sa femelle en ferraille noire a bien l’air d’être ce qu’on appelle son meilleur guerrier..et si ce truc était la Flammelance tant convoitée? Ben, par les esprits des cailloux, tous ces efforts pour cette tige en fer !!! Est-ce bien raisonnable ?
On dirait plutôt la clé de l’armure de la dame. Son « ouvre boite » ¤ pensa t’il sans se douter d’un quelconque anachronisme

¤ En tout cas, si c’est bien un piège, à quoi tout cela rime t’il ? Et l’autre vermillon qui commence à vouloir se payer une bande d’aventuriers-esclaves, il peut pas aller dans les recrutements des guildes comme tout le monde.. ?
Regarde moi ce pantin qui arrive vers l’estrade. Et il faudrait appeler cela un Rashémi. ¤ Pensa t’il en regardant Khart approcher du gueulard qui s’occupait de la vente.

¤Ah ben en tout cas il manque pas d’un certain culot pour un chauve. C’est peut etre presque un Rashémi ¤

Les regards des deux hommes se croisèrent. Naskyrien ne put s’empêcher de sentir passer un sentiment contradictoire, mélange de défi et de complicité…