Le Pöle Nörd

Ses cheveux atteignaient maintenant sa taille, très peu pratique pour se battre. Avec une légère grimace elle se mit à les tresser en une longue natte. Lorsqu'elle eu finit elle hésita un instant et décida qu'elle n'avait pas le choix de, au moins, faire semblant de faire confiance au gros homme.

Les lutins se mirent en ligne devant les invités, tandis que les fauteuils reculaient, les obligeant à se lever.
-Suivez nous, nobles aventuriers hihihi.
[I]Ils se faufilèrent par une porte, tandis qu'une autre, plus à taille humaine, s'ouvraient dans le mur.
Le couloir sur lequel elles débouchaient était, semble t'il, bâtis dans de la glace, les parois transparentes, auréolées de nuances roses, dégageant cependant une douce chaleur et des effluves printaniers.
Au bout de plusieurs minutes de marche dans ce souterrain, et tandis que Glër suait sang et eau et perdait de fait plusieurs litres de sueur, ils arrivèrent devant deux portes.
L'une ouvrait sur les appartements des dames, un cinq pièces avec deux chambres, un salon et une salle d'eau magnifique, où le bain s'enfonçait dans le sol et faisait jaillir des entrailles de la terre une eau naturellement chaude et gazeuse, alors que s'en envolait des bulles vertes et rosées.
En face, l'autre ouvrait sur les appartements de ces messieurs, identique mais de couleurs plus sombres, moins acidulé. Et avec une douche à la place de la baignoire.
[et des cigares ]

Le nain, harrassé, pensait vaguement à une visite des abattoirs aquafondiens. Le rêve d' eunuque qu' il traversait actuellement lui paraissait pire.
Il fit autour de son cou un noeud avec sa barbe, il faut avouer qu' il n' en pouvait plus de se prendre les pieds dedans. Le corps de Glër réclamait mille traversées de l' anauroch pour peu qu' on le fît sortir de cet enfer de propreté...
Le paria en avait marre. Divinement marre, autant de ces accoutrements que des kilos qu' il perdait en suant...
On le forçait à marcher. Mais on ne l' avait pas encore tué, il se contenta donc de grommeler :

- Putain, bande de bouchers rieurs....faites pas trop courir les bêtes, ça rend la viande dure, huh....

Puis il embrassa du regard les appartements.

- Trop de luxe, merde.

Puis il s' avança, l' air menaçant, à l' intérieur.

- J' aime pas cet endroit. Ca pue le savon et en plus....

Puis il vit les cigares.

- On commence quand ?

Les elfelets ricanèrent
-mais... dès qu'on vous aura lavé Sir !
à ces mots, ils se jettèrent sur le nain et l'entraînèrent manu militari dans la salle de bain. On put etendre des hurlements et des savonettes jaillirent dans tous les sens de la salle d'eau

Un peu effarée devant la volonté de fer des lutins, laver un nain... hum... Ciarodiah entra dans la chambre désignée et s'approcha du bain. Elle eu un frisson d'horreur. Pour elle, originaire du désert et n'ayant pas vue de ruisseau avant l'âge de 16 ans, un bain de cette grandeur était plutôt angoissant. Elle s'en éloigna alors et alla s'appuyer non-chalamment contre un mur, essayant de feindre l'indiférence et évitant à tout prix de regarder vers la nappe d'eau au centre de la pièce.

Étrange... Étrange était le meilleur mot que Quirran trouvait pour définir l'impression qu'elle venait de connaître, comme un dédoublement de personnalité, de corps... En fait, elle se faisait clôner. Peut-être était-ce un empereur voulant une armée à toute épreuve contre les hérétiques risquant de se rebeller, ou un truc du genre, mais une chose n'en n'était pas moins sûr, elle était à deux endroit différent...

La rôdeuse ne savait pas trop où elle était... Une grande salle qu'elle n'avait jamais vu, avec des lutins étranges, un sourire gravé à jamais sur leur visage rieur... Plus loin, des cris atroces, qui firent quelque peu peur à la Drow, mais comme même les lutins ne s'en faisaient pas... Elle ne risquait rien.
Au bout de quelques instants, elle ressenti quelque chose de pas normal, quelque chose qui venait de changer... Une caresse continuelle dans dos... Elle porta sa main et remonta les cheveux, pour finalement arriver aux siens... C'étaient ses cheveux?? Mais comment avaient-ils fait pour allonger autant??
Tien, enfin quelqu'un qui ne ressemblait en rien à un lutin...
Par...Pardon... Vous savoir quoi arriver? demanda-t-elle à Ciarodiah, sans vraiment faire attention à ce que sa race pourrait lui emmener comme problème...

Toujours appuyée contre le mur, Ciarodiah sursauta en entendant quelqu'un lui parler. Elle sortit un peu de ses angoissantes pensées. Elle observa avec curiosité la femme qui lui avait parler, elle en avait vu peu comme elle. Mais elle se souvenait que les gens en général se méfiait d'eux. Haussant les épaules elle décida de lui répondre, après tout elle ne l'avait pas encore menacée...mais prudence et méfiance!

- Il me semble qu'un gros homme barbu nous ait transporté ici magiquement afin de l'aider à trouver un trésor, ou à le récupérer. Nous sommes dans le nord. Le pôle Nord vous conaissez? Je n'en sais pas plus pour l'instant.

Tandis que résonnaient toujours les cris du Nain, une carte apparut au milieu de la pièce, avec un centre un triangle écrit "vous êtes ici". Une flèche suivie de tirets désigne une croix légendée de cette façon:

D ------------> x
PöleNörd-J.N PÖle Nord-ESt Grotte
Vous êtes ici route à suivre but à atteindre.

Les couleurs marrons qui parsemaient la carte, chevauchant ici et là beaucoup de bleu indiquaient des montagnes givrées constituant l'essentiel du paysage à traverser. Et pile au centre, se trouvaient une grosse tâtâche veverte à tratraverser [désolé, fait froid au Pöpöle Nörd]

ô...Pöle Nord? Non, moi pas connaître... Et ... vous savoir qui être gros bonhomme barbu??

La carte apparue juste à côté d'elle, aussi Quirran se poussa un peu pour mieux l'observer...
Ainsi, ça être Pö... Pöle Nord...

La rôdeuse passa ainsi quelques instants à regarder dans ses moindres détails l'étrange carte sortie de nul part, puis fini par ressentir pour la première fois quelque chose qu'elle n'avait encore pas connue: le Froid!
Non pas le vent frisquet un matin de décembre, mais bien un froid mordant auquel elle n'était pas encore habitué...

BRRrrr, moi espérer nous avoir plus chaud que maintenant durant expédition, car moi complètement gelée!!

Orlpar ayant compatis mille fois avec le traitement que l'on faisait subir à son nain tâta un cigare et décida de prendre cinq minutes de sa vie en main:

- Hum... si tout l'monde dois passer à la douche, vous permettez que j'le fasse en solo comme à la bonne kermesse de quand j'étais p'tit. C'est pas qu'les lutins m'gênent, 'sont chez eux et tout mais... vu leur taille, ils risqueraient de prendre peur ou de confondre un truc qui m'appartient avec l'un des leurs...

Il adressa un sourire ou se mêlaient contrariété et fausse joie en guise de ponctuation.