Bourgeons

e gnome appréciait les questions, autant qu'il aimait donner des réponses, chance unique pour lui d’étaler ses années de recherches bibliographiques.

Ravio

- Vous ne trouverez sans doute aucun fantôme dans cette zone en bordure de la Bataille des Ossements. Des squelettes peut-être. Certainement des brigands, et mineurs, sans compter sur une faune particulièrement coriace, les gambado en particulier. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Il se remua sur son siège et appela les serviteurs translucides pour un premier service de boissons ; thés, bières, vins, ou jus, il ne suffisait qu'a faire un signe.

Ravio

- Certains disent que ce jardin est le résultat de fleurs déposées pour les morts de la bataille, d'autres disent que c'est un labyrinthe habillement construit soulignant le fait que ses allées ne peuvent être le fruit du hasard de la nature. Ces derniers inventent des histoires de prêtre ou veuves qui aurait caché une fontaine en son centre. D'autres parlent d'une liche survivant grâce à une fontaine de sang nourrit des milliers de morts de la bataille. Aucune observation n'a corroboré ces théories, qui ne sont que contes et légendes. - Le fait est : nous ne savons que très peu de chose au sujet de ce jardin. De toute évidence, ces roses ne pâtissent pas du climat aride de la région. Du peu que j'ai eu le loisir de visiter, cette carte est exacte, et a sans doute été élaborée progressivement, ou via les airs du temps ou le jardin n’était pas aussi luxuriant. Un journal d'aventurier mentionne qu'un artefact se trouverait au centre, vestige des ruines de Myth Drannor, la Couronne-Capuchon. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Le gnome se renfrognât à l’évocation du feu.

Ravio

- Malgré toute l'expertise que notre mage a avec les flammes, il faudra s'en passer. Un éminent aventurier écrivit, je cite "Vous pourriez être tentés d'utiliser le feu pour vous frayer un chemin vers le centre. J'ai vu les restes d'un groupe l'ayant fait... ne reproduisez pas leur erreur ; personne ne devrait mourir de cette façon.". Le jardin est vaste, et haut de trois à cinq mètre, pour former une sorte de chapiteau de telle façon qu'une exploration par les airs est vouée à l’échec, à moins de forcer le passage physiquement à travers la canopée, ce que je ne saurais conseiller. - Le feu restera utile pour traiter les vers de pourriture comme il se doit, rares mais dangereux. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Ravio se rinça la gorge d'une rasade de jus de pastèque. Un peu tôt pour la saison, certes ; la magie du manoir somptueux avait cet avantage de ne pas être dépendante des saisons.

Ravio

- Les méthodes précédemment testées sont malheureusement inconnues. Il n'y aucun mort ni corps dans le jardin, sinon les restes de ceux ayant tenté l'approche enflammée. Ne comprenez pas que ce jardin n'est pas létal, seulement que les morts... reprennent vie et s'en vont d'eux-mêmes. - Le gel aura sans doute les mêmes conséquences d'auto-défense que le feu. Une descente graduelle en température pourrait sans doute leurrer les roses et leur faire croire à un hiver rude. Par ailleurs, le froid diminue la production de phéromones. C'est une piste intéressante à essayer en parallèle à cela ! -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Il déposa sur la table une boite à potion contenant six fioles d'un liquide marron et épais.

Ravio

Voyez-vous, la désorientation est l'un des nombreux problèmes dans ce jardin, du fait des phéromones de la rose des Pommettes de Ruby. Quelques fleurs de cette espèce procurent une légère sensation d'ébriété, et des pommettes roses. Un jardin entier a des effets autrement plus envoûtants, au point de ne plus reconnaître votre gauche de votre droite, même en ayant la carte sous les yeux. Ce liquide alchimique permettra d'en atténuer les effets tant qu'il sera placé sous votre nez. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Elle fit un instant le tri parmi les rumeurs rapportées par Ravio, repensa au tombeau enfouie et à l’oasis avec les deux ânes sauvages. Quelque chose avait probablement fait émerger cette roseraie au cœur d’une région hostile et désertique. La bretteuse était persuadée que quelque chose lui avait permis de croitre, et que la réponse devait se trouver au centre. Ashura continua d’explorer des yeux la carte du labyrinthe, en prenant soin de graver les axes utiles, les points de sorties et les impasses à éviter.

Des squelettes, des brigands, des mineurs et une faune particulièrement coriace, répéta-t-elle doucement. Si la configuration interne pouvait être changée à volonté, inutile d’abattre des cloisons. Ils pouvaient peut-être en dresser de nouvelles. De sa main gantée sur la carte, elle pointa un coin du mur parmi la roseraie.

- Le point le plus proche de l’entrée, autour du Mur Central, se trouve à 33m, après deux couloirs rectilignes. Cela semble si simple sur le papier…

Méthodiquement, la bretteuse usait de rhétorique pour faire avancer la conversation. Elle usait d’une once de naïveté pour teinter toutes ses affirmations.

- Avec de tels murs, quelle sera notre visibilité une fois ce dédale franchi ? Doit-on s’attendre à évoluer dans le noir même en pleine journée ? En ce cas, devrions y aller directement de nuit ? Cela diminuera le surplus de spores. Car, comme chacun le sait, les corolles s’ouvrent à l’aube. Néanmoins, évoluer de nuit, c’est aussi le risque d’interagir avec la faune locale.

Au sujet du parfum des roses, la Nordienne ressassait ce qu’elle connaissait des sous-variétés importantes, les parfums suaves, de l’extraction des essences. Elles devaient être cueillies avant le lever du soleil, avant leur épanouissement, sans préjudice pour le rendement en essence, lui avait un jour enseigné un marchand exotique venu de plusieurs pays éloignés. Le commerce en matière d’essence de rose avait une importance considérable, y compris pour les habitants des Marches d’Argent.

Ravio, toujours pourvoyeur de surprise, présenta une solution sous la forme de fioles emplies d’un liquide marron épais. Un liquide à base d’herbes que le gnome avait produit lui-même dans ses jardins.

- Je m’apprêtais justement à suggérer d’appliquer un linge humide autour du visage. C’est ce qui est recommandé pour échapper aux fumées, en cas d’incendie.

Avec un rictus discret et enfantin, Ashura ne put s’empêcher de glisser un regard vers la magicienne. Comme si tout ce qui avait attrait avec les flammes lui incombait.

Virgile avait écouté avec attention les informations apportées par les uns et les autres, et surtout celles apportées par Ravio. Cependant, il n’avait toujours pas compris ce qu’ils allaient faire là bas.

- Lors de notre précédent travail, une juste motivation nous poussait à découvrir le tombeau de Masulk : La crainte que ses secrets ne tombent entre de mauvaises main. Le moine but une gorgée de thé agrémenté d’une grosse cuillère de miel.
Mais ici, je n’ai pas bien compris ce qui vous poussait à nous en voyer finir la cartographie de ce labyrinthe. L’amour des choses bien faites, sans doute. Mais le danger semble réel, aussi j’imagine qu’il y a une autre motivation que la passion des cartes complètes. Le vieil homme cessa de parler pour poser sa tasse, avant de reprendre.
De plus, si vous vous y êtes déjà rendu sans succès, qu’est-ce qui vous motive à nous y envoyer ? Pourquoi aurions nous plus de chance de réussir ?
Y-a-t-il une urgence à découvrir ce qui se trouve dans la roseraie, alors qu’elle existe depuis plusieurs siècles ?

Virgile observait le gnome pendant qu’il faisait part de ses doutes, cherchant a déceler si ce dernier ne leur cachait pas des choses. Ils étaient revenus indemne de leur dernière mission, mais ce n’était pas une raison pour lui offrir une confiance aveugle.


Comme lors de leur précédente aventure la jeune Ashura s'évertuait déjà à préparer la logistique, détaillant la carte et tâchant d'anticiper les difficultés rencontrées. Virgile lui emboîta le pas et commença a parcourir le plan du regard, cherchant des incohérences ou des voies plus intéressantes à explorer que d’autres

– Psychologie sur Ravio : Essaye de déterminer s’il ne cache rien, ou s’il n’a pas de motivation cachée.

Lancers...

Virgile - Psychologie : 9(d20) +10(deg) +5(Sag) = 24

Comme lors de leur première rencontre, les questions fusaient et Ravio y répondait, de manière plus ou moins précise selon les cas.

Metzli fut heureuse que son idée d'utiliser le froid puisse être pertinente, mais elle ne maîtrisait malheureusement guère de sorts de ce type... à l'exception du simple rayon de givre dont les effets étaient trop limités pour leur permettre de progresser efficacement. Sabetha semblait plutôt tournée vers l'usage du feu que vers celui de la glace et l'ensorceleuse ne se souvenait pas d'avoir d'objets liés à l'utilisation d'une magie glaciale dans la malle de Ravio. Elle repensa à la magicienne Frobre, spécialiste du froid, dont l'aide aurait été utile, mais qui devait aujourd'hui se trouver bien loin. L'idée restait donc séduisante en théorie, mais difficile à mettre en œuvre en pratique.

La jolie amnienne s'apprêtait à poser une question, lorsque Virgile la posa à sa place. Elle se demandait en effet quelles étaient les motivations de Ravio, question qu'elle avait formulée et à laquelle il n'avait pas totalement répondu, et surtout quelle était l'urgence de la mission. Si les choses étaient claires dans le cas de la tombe de Masulk, elles l'étaient moins ici... S'il n'y avait pas d'urgence, le plus sûr était peut-être de tenter de fabriquer une sorte d'automate capable de tester les défenses du labyrinthe. Elle ne doutait pas que Ravio et ses amis de la Maison des Merveilles en soient capables.

Metzli caressa pensivement Tzotzil qui ronronna de plaisir. Elle réfléchissait, tandis qu'Ashura et Virgile posaient des questions particulièrement pertinentes. Elle ne voyait qu'ajouter, jusqu'à ce que deux interrogations subites surgissent dans son esprit :

- Ce liquide alchimique a-t-il un effet permanent ou son efficacité diminue-t-elle avec le temps ?

Auquel cas, la mission s'apparentait à une course contre la montre. Elle ajouta :

- Et, en supposant que nous acceptions la mission, d'où partirions-nous ? Quelle distance devrons-nous parcourir pour atteindre le jardin ? Doit-on s'attendre à devoir combattre quantité de créatures aussi hostiles que puissantes ?

L'ensorceleuse fit signe à l'un des serviteurs translucides afin qu'il lui apporte une coupe de Flammevin.

- Je me rajoute à la question. Outre le danger que représentait ses secrets, libérer Masulk est utile à notre monde. Je ne suis pas sur qu'aller chatouiller des morts-vivants quand des dracoliches se baladent déjà dans les nuages soit une idée exceptionnelle.

Elle se servit une tasse de thé, au fait que contrairement à ce que voudrait nous faire croire le corps, les bédouins lui avait enseigné il y avait bien longtemps qu'il valait bien mieux ingérer des boissons chaudes.

- Si ça peut te rassurer, Ghaz, les morts-vivants sont plus probablement des squelettes que des fantômes. Déjà morts, certes, mais les os ça se fracasse, qu'ils soient animés par magie ou par muscles.

Elle eut un sourire étrange pour le barbare avant de revenir vers Ravio.

- Là où le tombeau de Masulk avait été scellé, on parle potentiellement là d'un jardin grouillant de cadavre ranimés de gobelins et d'orques. Si on ne se souvient du roi Arangor que pour sa mort quelque peu ridicule, c'est bien parce que cette guerre, malgré son importance, à laissé une montagne de cadavres frais, mais bien peu d'elfes, de nains et d'humains dans le tas. Et je dois admettre que je ne tiens pas à me retrouver devant une patrouille de zombies orques, même si eux, craindront certainement les flammes. Surtout si ils semblent préférer rester dans leur coin, inutile de les faire sortir par erreur.

Elle avala un peu de thé avant de bailler.

- Par ailleurs, entre Tulthantar qui pourrait s'intéresser au coin, et les bédouins qui détestent la magie, les roses et les morts-vivants pourraient ne pas être nos seuls ennuis. Qu'est que tu espères trouver Ravio ? J'entends que la connaissance seule est un trésor, mais nos compétences seraient peut-être plus utile ailleurs en ce moment.

Elle ne chercha pas à décrypter la gestuelle du gnome. Elle commençait à comprendre le bonhomme, et considérait qu'il avait certainement une bonne raison. Restait à savoir si elle allait elle aussi la considerer comme bonne.

Le barbare conserva cette stature grave qui le caractérisait, ne souriant à aucune occasion. Il fixait les aventuriers en train de bavasser et de se mettre la pression, élaborant leur stratégie et disséquant le plan du Gnome. Lui savait que tout cela était inutile, que son sort était déjà tranché. Il se souvint de leur dernière entrevue dans cette même tente, leur conversation était encore fraîche dans sa mémoire. Il repensait à leur mésaventure dans l’oasis. Il ruminait et pestait contre sa propre stupidité.

La magicienne s’immisça pour conclure sa question posée au Gnome. Et la réflexion parut l’extirper de ses pensées. En réponse, il l’observa d’un air subitement furieux et renâcla avec mépris :

- Rassurer ?…Grmpf ! Ni honneur, ni gloire, à tuer ce qui est déjà mort. Esprits, Âmes en peine, Colères, squelettes... Peu me chaut.

Ghaz Arghur se détourna aussitôt de crin de feu, avant que ne monte sa voix. Il secoua lentement la tête pour en chasser l’affront. Plutôt marcher que d’entendre ces boniments de cracheuse de sorts. Alors, il s’éloigna lentement, tout en marquant le pas de l’empreinte de son arme d’hast.

Il le savait, son sort était déjà tranché. Le guerrier porterait le paquetage de l’équipe, tel une bête de somme apprivoisée, et serait le seul physiquement capable de se frayer un chemin à travers cet étroit labyrinthe végétal. Alors il ruminait et pestait. Quelle connerie d’avoir franchi le seuil de cette tente une fois de plus.

Bouderie : +7

Ravio

- Le liquide s’évapore lentement lorsque vous le respirez. Son efficacité restera intacte tant qu'il y aura du liquide dans la fiole. Mille respirations. Mais, il ne bloque pas entièrement l'effet des fleurs, qui est cumulatif. Je ne resterais pas plus de trois cent respirations de suite dans le jardin avec le liquide. Et sans, c'est trente respirations que vous aurez avant de commencer à mélanger votre droite de votre gauche. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Il se tourna vers Metzli

Ravio

- Si vous partez sous peu, vous y serez demain matin. Entre ici et le jardin, c'est une ligne droite sans obstacle naturel, cinq heures de marche au plus. Cela vous donnera l'occasion de vous acclimater, d'observer la faune et la flore. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Puis vers Sabetha

Ravio

- Aussi étrange que cela puisse paraître, le jardin et ses alentours est vierge de tout mort-vivants, ou d’êtres vivants d'ailleurs. J'ai en revanche observé des roses fraîches accrochées aux habits de quelques guerriers, ce qui suggère qu'ils s'y rendent occasionnellement, pour prélever des fleurs. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Il se tourna vers Ashura.

Ravio

- Les mort-vivants de cette région ne craignent pas la lumière du jour. La faune est négligeable, sinon les Gambados qui eux sont principalement diurnes. Le jardin n'est pas obscur en journée, vous y verrez sans complication. -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Il fit une pause pour marquer son effet, et créer un suspense, signe qu'une information chèrement acquise allait être dévoilé - les rats de bibliothèques se faisaient plaisir à leur façon.

Ravio

- Vous aurez sans doute à y aller de nuit, en effet. Demain soir est la nouvelle lune, et tout porte à croire que la croissance du jardin est lié aux cycles de Séluné. - Quant à ce qu'il y a à y trouver, outre le possible diadème, c'est un mystère depuis trois cent ans, et c'est bien là tout l’intérêt ! -------------------- Les années, sinon décennies, passées à fouiner dans les bibliothèques ne sont pas tout à fait étrangères à l'apparence du gnome. Myope, sensible à la pleine clarté du jour, l'humour abstrait voire abscons, ce gnome est l’archétype de l'archiviste.

Metzli avait délicatement siroté sa coupe de Flammevin, indéniablement son alcool préféré qu'elle n'hésitait jamais à consommer lorsqu'elle se sentait à l'aise. Elle avait pris le temps de réfléchir aux informations que Ravio leur avait fournies. Le moins qu'on puisse dire était qu'elles n'étaient gère engageantes :

- Ravio, cette mission m'apparaît comme très délicate. Nous devrons constamment contrôler notre rythme de respiration et ne pas nous égarer sous peine de perdre rapidement l'esprit. Cela semble faisable, avec un brin de chance et sans résistance... Mais si quelque chose nous attend et nous affronte dans ce labyrinthe, il nous sera très difficile, sinon impossible, de garder le contrôle.

La jeune femme ajouta, d'un air plus conciliant :

- Je suis éventuellement prête à tenter l'aventure, si les autres marchent également, par curiosité. Mais je ne risquerai pas ma vie inutilement, pas juste pour une question de curiosité érudite. Si j'estime être danger ou que l'un d'entre nous encourt trop de risques, je rebrousserai aussitôt chemin sans aucun état d'âme. Je n'offre aucune garantie de réussite.

Elle ajouta :

- Si le temps nous est compté, il faudra se munir d'un sablier ou d'un autre instrument nous permettant de mesurer le temps... et, si possible, baliser notre trajet pour perdre le moins de temps possible.

En écoutant les réponses de l’archiviste, Virgile n’avait toujours pas compris sa motivation. Mais comme pour leur mission précédente, il avait le sentiment que Ravio ne leur cachait aucune information quant aux dangers de la quête. Ils pouvaient donc décider d’y aller, ou non, en toute connaissance de cause.

Hormis Ghaz qui semblait résigné et boudait même le plaisir d’une – ou plusieurs – bières, le moine sentait ses compagnons hésitant. Ashura se projetait déjà dans leur mission, mais en dernier ressort se rangerait probablement à l’avis de Sabetha. Tandis que la déclaration de Metzli laissait penser qu’elle était partante, mais sans enthousiasme.
Le vieil homme quand à lui était déjà décidé d’y aller. Il n’avait aucun projet pour l’instant et la dernière aventure s’était avérée enrichissante. Elle lui avait ouvert de nouvelles voies de réflexions, et même s’il n’avait pas encore eu le temps de pleinement analyser toutes les implications de sa rencontre avec Masulk, il espérait qu’il en serait de même avec le Labyrinthe. Mais il se garda d’influencer les autres.

Profitant que Metlzi exposait ses réflexions, il poursuivit avec les siennes :

- Avec ce liquide alchimique, l’exploration semble faisable. Presque aisée. Par contre, si nous rencontrons un obstacle qui nécessite l’utilisation de nos deux mains, nous ne pourrons plus maintenir la fiole sous notre nez. Pensez vous qu’en déposer un peu sur une écharpe ou un tissus maintenu sous notre nez puisse fonctionner ? Même si j’imagine que cela en gaspille un peu.

Il finit sa tasse de thé, en la penchant longuement vers ses lèvres pour laisser couler le miel qui ne s’était pas totalement dissout, avant de reprendre :

- Vous qui avez visité le labyrinthe , vous souvenez vous s’il est aisé de marquer le sol à l’aide d’un bâton ou un autre outil, afin de tracer au sol des indications de notre passage ?
Je dispose d'une boussole, mais je doute que cela soit très utile si nos sens sont brouillés.


Virgile prit un nouveau verre, un jus cette fois ci. S'il s'agissait de parcourir rapidement les allées, nul doute que ses talents seraient sollicités. Si en plus ils devaient faire une marche de nuit, le moine jugea pertinent de s'hydrater au maximum.

Elle prenait mentalement note de chaque information que Ravio distillait au compte-goutte. La bretteuse se retint de lui rétorquer que personne ici présent n’avait particulièrement envi de s’acclimater, d’observer la faune et la flore d’un lieu aussi macabre. Elle se contenta de reprendre sa tasse d’un geste calme. Elle opina du chef comme pour acquiescer au ton grave de l’ensorceleuse.

- Ravio, très cher. Vous recommencez. Vous parlez comme une énigme. Vous enfilez les mots comme des perles sur un fil. Mais avant de nous envoyer à la mort. Ne croyez-vous pas que la moindre des choses seraient de nous en dire plus ?

Ses traits lisses avaient subtilement adoptés une moue contrariée, néanmoins, le ton de sa voix était toujours calme et courtois.

- Je suis aussi sceptique que toi, affirma-t-elle à Metzli. La curiosité comme seule source de motivation… Cela fait bien maigre avec ce qui nous attend. (son regard passa tour à tour de l’ensorceleuse, au moine puis à la magicienne). La dernière fois, nous avions un intérêt. Découvrir le tombeau avant que quelqu’un de plus mal intentionné ne s’accapare ses secrets. Il est vrai que nous avons chacun nos motivations (et que chacun connait le montant de mes honoraires). Mais en l’occurrence, je ne vois rien dans ce que vous dites qui ne me fasse estimer nécessaire d’organiser à la hâte une telle expédition en un lieu résolument nocif.

La bretteuse parlait d’un ton neutre, convaincue de l’évidence. Elle n’avait pas besoin de hausser le ton pour convaincre son auditoire.

- Ce sera quoi ensuite ? Nous envoyer au cœur d’un volcan en éruption ? – « Va dans cette fosse remplie d’acide, il y aura PEUT-ETRE quelque chose d’intéressant. Ou pas. » - Pourquoi ne pas envoyer préalablement un druide ? Un clerc du végétal ? Ou mieux, le représentant d’une espèce capable de survivre dans n’importe quel milieu, y compris toxique ?

D’un geste délicat, elle reposa la tasse dans sa soucoupe (sans en avoir bu une gorgée) puis elle secoua doucement la tête de gauche à droite d’un mouvement las.

- Non, quelque chose cloche. Cela va à l’encontre de tous mes préceptes. (elle jeta un regard rapidement vers ses compagnons) Désolée. Pour cette longue tirade.

Elle pencha le visage vers Ravio pour atténuer sa myopie. Ses yeux verts légèrement plissés, la bretteuse décocha un sourire discret au gnome.

- Maître collectionneur, avant que je ne prenne ma décision. Pourriez-vous avoir l’amabilité d’approfondir certains sujets lorsque vous les mentionnez. Comme celui de ce diadème, enfin, cette « couronne à capuchon ». Son lien avec Myth Drannor. Et quant à l’influence et aux effets de la nouvelle lune sur le jardin de roses ? Ou enfin, ce que vous savez au sujet de guerriers épinglant leurs vêtements de roses… résolument nocives.

Secouant légèrement sa chevelure dorée, elle reprit aussitôt un air détaché sans pour autant cesser de détailler l’organisation et les personnes présentes.

- Veuillez nous en dire plus, je vous en prie. Eclairez nos lanternes.

Diplomatie