La Maison d'En-dedans, L'Orbe du Dragon - Dame Braguelongue

Le Fils du Clan pesta, il venait juste de se faire à l'idée qu'ils allaient pouvoir voler Elesil et lui qu'il se voyait cruellement ramener sur terre, il ne pourrait pas agir très librement lors qu'il serait sur le dos de son ami, il dépendait entièrement des mouvements de ce dernier. Une selle et un harnais aideraient à stimuler leur complicité en vol, il restait à voir où trouver ça.

Lorsque vint le moment où le hin put se tenir, armes dégainées, sur la terasse, de précieuses secondes s'étaient écoulées, et le temps au vu des événements semblait crucial.
Laissant là Elesil, lui sifflant de garder les environs, Narvarth entra dans la demeure Gnome de la Famille Braguelongue, espérant de tout son coeur pouvoir aider d'ici pendant que Jehal et Dame Gentiane s'occupaient du feu en bas.

Il n'eut pas longtemps à attendre, un drôle de petit bonhomme venait d'arriver à sa rencontre.

-Ce n'est pas ton jour de chance mon gars, cette maison est sous ma protection, dépose tes armes ou je te vide de ton sang, mes lames ont soif, la toque rouge de ce matin ne leur a pas suffit, dans tout les cas tu n'ira nulle part sans mon accord, n'essaye pas de m'échapper mon ami veille dehors.
Narvarth espérait clairement finir au plus vite cette rencontre, si son adversaire se laissait faire il le laisserait aux bons soins de la Louve-qui-était-une-gnome une fois son propre besoin de réponses assouvi.

Les lames du hin étaient on ne peut plus visibles et menaçantes malgré la fumée ambiante.
-Alors, que décides-tu? Tu rends tes armes et tu m'aide à éteindre ton joli feu, ou tu me suit sur la terrasse pour une petite passe d'arme qui tournera forcément mal pour toi au vu de tout le monde ici qui tiens à cette maison?

Ordre "garde" pour Elesil, et intimidation sur le petit rablé

Maison d'En-Dedans
Chapitre 2b de L'Orbe du Dragon

Date : 4ème jour du Pourrissement
Lieu : La Maison de Dame Braguelongue
Climat : Frais, venteux


Narvarth

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Début du combat

Environnement : présence de fumée

Narvarth tente d'intimider le râblé, Intimidation 12 (dé) + 4 -4 (taille) = 12 >< 11 : Réussite
Le râblé est secoué pendant 1 round (–2 sur les jets d’attaque, les tests de caractéristique et les jets de sauvegarde)

Initiative
Le Râblé, 7
Narvarth, 3 (dé) + 2 = 5

Round 1

Le râblé, test de résistance à la fumée Vig 18 >< DD 15 réussite
Narvarth, Détection 2 (dé) + 6 = 8 >< DD ? : échec
Le Râblé, Bluff 5 >< Psycho Narvarth 23 : échec

Narvarth, test de Vig 14 >< DD 15 échec
Narvarth passe son round à tousser

Round 2

Le Râblé, test de résistance à la fumée Vig 13 >< DD 15 échec
Le Râblé passe son round à tousser

Narvarth, test de résistance à la fumée Vig 14 >< DD 15 échec
Narvarth passe son round à tousser et subit 4 points de dégâts non-létaux

Round 3

Le Râblé, test de résistance à la fumée Vig 2 >< DD 15 échec
Le Râblé passe son round à tousser et subit 3 points de dégâts non-létaux

Narvarth, test de résistance à la fumée Vig 32 >< DD 15 réussite
A Narvarth de jouer

La tentative de dissuasion de Narvarth sembla à première vue porter ses fruits, puisque l'homme fit mine de se détendre et écarta les mains en signe de paix. Il fit quelques pas en direction du hin, et lui répondit d'un ton clair :

- Oh, je ne cherche pas à me battre, semi-homme, mais je crois qu'il est un peu tard pour sauver cette maison. Vous sentez cette odeur d'huile ? Tout va partir en fumée...

Narvarth avait un peu de mal à le voir parfaitement à travers la fumée, mais il était certain que l'homme préparait un mauvais coup, comme sortir une arme de sa manche pour l'attaquer avec fourberie. Il distinguait malgré tout son menton carré, sa peau sombre et ses cheveux noirs et frisés.

Mais alors qu'il se préparait à réagir, Narvarth respira une bouffée chargée de particules noires, qui lui piquèrent les yeux et déclenchèrent en lui une toux incontrôlable. Il fallait qu'il sorte d'ici, et vite.

Il savait que l'homme était sur le point de l'attaquer ; mais alors qu'il tentait vainement de se protéger, il entendit l'homme qui se mettait à tousser lui aussi. Cela dura quelques secondes, sans qu'ils puissent rien faire d'autre que cracher et toussoter.

Lorsqu'enfin Narvarth parvint à faire cesser sa quinte de toux, il vit devant lui l'homme plié en deux, qui avançait à peine, et la fumée toujours plus opaque l’empêchait de voir à plus de quelques mètres. L'endroit était peut-être mal choisi pour continuer la conversation. D'évidence, ce n'était pas qu'un petit feu que l'homme avait déclenché, mais un vrai brasier nourri de substances inflammables, qui ne laissait guère d'espoir de sauver la maison.

¤Damnation!¤ Le hin sentait sa patience fondre, quelques secondes avaient suffit à réduire a néant son état de quiétude conditionné par le passage en forêt, et le responsable de ce brusque changement était là, devant lui, dans un état guère plus glorieux que celui du hin lui même.

-Allons bon, par ton acte incendiaire tu as choisi toi même la suite des opérations, tu vas me suivre dehors, où tu n'ira nulle part sans répondre de tes actes, et pas d'entourloupe.

Doucement, essayant de garder l'individu en vue le temps de ressortir, Narvarth entreprit de reculer en direction de la fenêtre, seule issue visible voir possible à cet étage, confiant en la veille de son ami ailé.
Les lames du hin étaient placées en garde serrée, ne laissant guère la place à une action malvenue.
Dehors les cris d'Elesil se faisaient entendre, contrarié de ne pas voir le hin malgré le danger évident.

En l'état actuel des choses, le hin avait bon espoir de ressortir de là entier, quitte à en découdre sous peu avec l'incendiaire. Ce qu'il redoutait par contre était que la Soeur survivante ne se retrouve prise au piège en ces murs porteurs de mort. Avec un brin d'optimisme, le Fils du Clan se laissa aller à croire que Jehal avait pu trouver des éléments intéressants concernant les écrits de la défunte, maintenant que la fouille des lieux devenait suicidaire.
Pas de placement en arrière direction de la fenêtre, autant de pas qu'une défense totale le permet.

Maison d'En-Dedans
Chapitre 2b de L'Orbe du Dragon

Date : 4ème jour du Pourrissement
Lieu : La Maison de Dame Braguelongue
Climat : Frais, venteux


Narvarth

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Début du combat

Environnement : présence de fumée

Narvarth tente d'intimider le râblé, Intimidation 12 (dé) + 4 -4 (taille) = 12 >< 11 : Réussite
Le râblé est secoué pendant 1 round (–2 sur les jets d’attaque, les tests de caractéristique et les jets de sauvegarde)

Initiative
Le Râblé, 7
Narvarth, 3 (dé) + 2 = 5

Round 3, suite

Le Râblé, test de résistance à la fumée Vig 2 >< DD 15 échec
Le Râblé passe son round à tousser et subit 3 points de dégâts non-létaux

Narvarth, test de résistance à la fumée Vig 32 >< DD 15 réussite
Narvarth se met en défense totale (action simple) et recule de 9m
Narvarth n'est plus dans la zone de fumée

Round 4

Le Râblé, test de résistance à la fumée Vig 7 >< DD 15 : Échec
Le Râblé passe son round à tousser
Le Râblé subit 3 points de dégâts non-létaux

Narvarth retarde son action

Round 5

Le Râblé, test de résistance à la fumée Vig 16 >< DD 15 : Réussite
Le Râblé se déplace de 9m
Le Râblé, Bluff 8
Narvarth, test de Psyhologie 16 (dé) +1 +2 (humain) = 19 : feinte détectée

Narvarth recula pour sortir de ce piège mortel, sans pour autant tourner le dos à son ennemi. Il tenta de retenir sa respiration pour aussi peu de fumée, et finit par arriver sur la terrasse, où l'air devint immédiatement plus clair et respirable.

En voyant l'épais rideau noir expulsé par la baie vitrée béante, et qui partait vers le ciel en un énorme nuage, Narvarth ne pouvait plus douter que le pyromane avait réussi son coup.

Il commençait à compter les secondes, ne voyant pas l'homme sortir, puis celui-ci finit par émerger, s'écroulant à moitié devant lui en toussant à n'en plus pouvoir. Il finit par retrouver un peu son souffle, qui restait malgré tout sifflant, et leva une main vers l'halfelin pour lui demander sa clémence.

Tandis qu'il restait au sol, visiblement asphyxié par la fumée, Narvarth l'observa et eut son intuition précédente confirmée. L'homme n'attendait qu'une chose, c'était que Narvarth baisse sa garde pour pouvoir le frapper sournoisement. Il était certain qu'il cachait une arme quelque part sous ses vêtements.

- J'abdique... lâcha t-il entre deux respiration sifflantes. « Cette fumée a failli me tuer... »

Il jouait manifestement la carte de la faiblesse et de l'idiotie pour faire croire à Narvarth qu'il était inoffensif, mais l'halfelin n'était pas né de la dernière pluie...

A ce moment, une scène déjà vue quelque temps auparavant se répéta : une louve blanche sauta sur la terrasse, prête à en démordre avec l'assaillant de la maison. Et encore une fois, elle arrivait trop tard ; le mal était fait, et le manoir des Braguelongue semblait irrémédiablement perdu.

Le hin était écœuré, l'incendiaire avait ici commis un acte de malveillance pure, et par son acte avait réduit à néant un chef d'oeuvre de la construction Gnome, la Maison d'En Dedans partait en fumée, un coup dur pour le hin et ses nouveaux camarades, qui attendaient beaucoup de réponses de la bâtisse elle même.

Lorsque le Râblé sortit enfin sur la terrasse, le Fil du Clan se retint à grand part de se jeter de suite à l'assaut, épaulé par un Elesil visiblement très excité d'avoir perdu de vue un instant son ami à pattes.
L'instinct, élément que le hin écoutait aussi souvent que possible, l'avait à juste titre fait se méfier de chaque geste de l'humain, aussi lorsque ce dernier tenta misérablement de faire croire qu'il troquait sa vie, le sagespectre retint son approche.

La situation tournait au mélodrame pour l'incendiaire, entre le hin, l'aigle clairement visible aux envies des plus évidentes, l'affaiblissement dut à la fumée et la soudaine arrivée de la louve, il n'avait plus rien à faire. Du moins c'est ce que le hin savait, le petit homme l'ignorait peut être encore. Il fallait surement lui en remettre une couche.

-Tu vois, aucun espoir de fuite pour toi en ce lieu en cet instant. Tu as commis ton méfait mais tu t'es fait prendre, accepte le! Ne tombe pas dans le ridicule à attendre de faire couler le sang avec ta lame cachée. Aucun de nous trois ne te laissera t'en sortir ainsi, autant t'évider d'autres déconvenues. Cette louve n'attend que de te déchirer la gorge, quand à cet aigle le sort qu'il te reserve n'est guère plus glorieux.
Quand à moi, humain, le hin lâcha ce mot comme une insulte des plus cinglante, j'aimerai assez voir si j'arrive à faire ressortir la fumée que tu as respiré, en t'ouvrant les poumons par le bas par exemple.

-Tu n'as donc pas d'avenir si tu tentes l'affrontement, je te laisse une chance de déposer les armes, après quoi tu connaîtra le sens du mot sauvagerie.
Le hin espérait réellement que l'humain ne lâcherai rien, la soif de sang montait en lui, et les humains des environs commençaient à lui courir sévèrement sur le haricot à tremper dans toutes ces malsaines manigances. Quitte à être venu à Proskur, il ne comptait pas en partir sans contrarier les adversaires de son employeuse défunte.
Seulement il ne pouvait pas juste tomber sur le râble de l'affreux petit bonhomme comme ça, il était un représentant de la Compagnie des Marches, un soldat servant certains idéaux, il devait attendre que son adversaire lui donne l'occasion de se laisser aller.
-Alors? ¤Chiche?!¤

Maison d'En-Dedans
Chapitre 2b de L'Orbe du Dragon

Date : 4ème jour du Pourrissement
Lieu : La Maison de Dame Braguelongue
Climat : Frais, venteux


Narvarth

Cette fois, et peut-être au grand dam de Narvarth, l'homme laissa tomber sa carapace, conscient qu'il était tombé sur plus malin que lui. Le hin le sentit un moment déstabilisé, puis il finit par laisser tomber de sa manche non pas une dague comme il l'avait pensé, mais une petite arbalète, tout aussi dangereuse sans doute.

- Voilà, je suis désarmé... c'est ce que vous vouliez, non ? Nul besoin de spectacle pyrotechnique avec mes organes vitaux.

Avec ses cheveux bouclés et ses yeux clairs, le malandrin avait quelque chose de poupin et d’innocent qui mettait encore plus Narvarth hors de lui. Mais alors qu’il se demandait ce qu’il allait faire du pyromane, le hin vit la louve blanche à ses côtés reprendre son apparence de gnome. Catastrophée, elle ne pouvait que voir la maison familiale partir en fumée, par le geste d’un homme cynique et malveillant. En plus de perdre sa sœur, elle était sur le point de voir tout ce qui restait de sa famille disparaître à jamais.

- Désarmé ou pas… on ne peut pas le laisser vivant.

Cette affirmation allait dans le sens de l’envie primaire du hin, et de l’aigle derrière lui, qui avait grand besoin de s’alimenter pour poursuivre sa croissance spectaculaire. La pression de la gnome éplorée risquait peut-être de faire pencher définitivement le pouce vers le bas. Dans ce qu'il pensait être un ultime recours pour sauver sa peau, l'homme prit à nouveau la parole, cette fois plus hésitante :

- Hem... Je crois qu'il y a un malentendu. Je n'ai fait qu’obéir aux ordres, vous savez...

-Allons donc, humain, toujours énoncé sur le même ton méprisant, comme tu l'as bien compris ta vie ne t'appartiens plus, ici et maintenant les règles de la civilisation n'ont pas cours. L'humain n'était visiblement pas sot, il avait compris tout ça depuis belle lurette, seulement un rappel régulier maintiendrait la pression sur l'homme.

-Je pense que tu sais comment les choses vont se dérouler pour toi à partir de maintenant, si tu veux récupérer une quelconque prise sur ton existence, tu vas nous raconter tout ce que tu sais sur ta présence ici, noms d'employeurs, conversations surprises, moindres détails que tu aurais pu deviner, tu as l'air d'avoir assez de jugeote pour comprendre qu'il ne faut pas que tu laisse trainer tes aveux, ne laisse rien sous silence!

Théodus lui devrait une sacrée prime pour avoir autant pris sur lui, à faire passer la Compagnie et sa mission avant son instinct. Mais ce n'était que partie remise. Le sang coulerait à flot, l'affront était trop gros pour qu'il n'y ait aucune réparation, et s'il fallait aller jusqu'à botter des derrières du macabre culte que surveillait Dame Lys, des têtes tomberait, le hin n'abandonnerait pas Dame Gentianne tant qu'il y aurait des ennemis dans l'ombre prêt à s'en prendre à elle. Lui le savait, il tenait à l'en informer, aussi il profita que la louve était redevenue gnome pour chercher son esprit et user de son don de sagespectre.
*Ma Dame, du calme, c'est moi Narvarth, pensez juste pour me répondre, sa vie vous appartiens, seulement notre ami centaure n'a pas pu m'éclairer autant que je le pensais, il nous faut des réponses, et si l'on se venge trop tôt de cet homme nous ne seront pas plus avancés. Je suis avec vous, Ma Dame.*

Toute la bienveillance qu'il avait pour la Dame qui était Louve en pensée ne se laissait pas voir alors qu'il attendait des réponses du flambeur.
Le sauvageon regrettait l'impact qu'avait eu la civilisation et la Compagnie sur son mode de pensée, au lieu de laisser libre cours à sa nature il en était a réfléchir à ce qu'il allait faire de l'humain, il ne pouvait pas le laisser filer, sans surveillance il ne manquerait pas de faire savoir ce qu'il s'était passé ici, qu'une Braguelongue restait en vie à prendre la relève de la défunte, et qu'elle avait de l'aide pour nuire au macabre culte.
Si l'homme en disait assez pour détourner l'attention de la louve, ils ne pourraient pas lui ôter la vie de sang froid, tout criminel humain qu'il était, il faudrait donc qu'il les accompagne pour réparer ses fautes si la troupe voulait garder un oeil sur lui, cette situation ne plairait pas au paladin qui n'accepterait surement pas que le hin répande le sang au moindre écart de conduite de leur otage.
Une autre solution s'immisça dans la tête du hin, il y avait un endroit où il pourrait le laisser sans courir le risque qu'il ne fausse compagnie à ses geôliers, les loups qui gardaient la route du centaure rendraient aisément leur justice expéditive si jamais il tentait quoi que ce soit. Cette idée fit naitre un sourire bestial sur le visage fermé du hin, l'humain ne pouvait pas faire autrement que de payer de ses crimes.

Désolé pour les mauvais caractères pour la pensée, mais je ne suis pas sur mon pc et je ne sais pas où c'est sur un Mac...

Maison d'En-Dedans
Chapitre 2b de L'Orbe du Dragon

Date : 4ème jour du Pourrissement
Lieu : La Maison de Dame Braguelongue
Climat : Frais, venteux


Narvarth

Narvarth parvenait à grand peine à contrôler ses émotions, cherchant aussi peut-être du soutien dans la sagesse de Dame Braguelongue. Sans doute l'esprit un peu confus par les évènements récents, celle-ci ne semblait même pas se rendre compte du fait que le hin s'adressait à elle par la pensée, et elle y répondit naturellement par le même biais.

¤ Non, la vengeance immédiate n'est pas la bonne voie, bien que je haïsse aussi cet humain, du fond du cœur. Ce n'est pas l'assassin de ma sœur, et je pense qu'il est juste un pion dans le plan machiavélique qui a été monté pour l'éliminer... Je sens qu'il a peur de nous, écoutons ce qu'il a à nous révéler... Mais avant tout éloignons-nous, d'ici, avant que cette maison ne nous tombe dessus... ¤

Le hin et la gnome étaient donc sur la même longueur d'onde, mais le plus urgent était de s'éloigner du brasier. Empruntant un petit passage par la gauche de la terrasse, avant d'escalader un muret, Gentiane et Narvarth escortèrent l'humain à l'abri des flammes, près d'un bosquet attenant au ruisseau voisin. Ce dernier ne tenta pas de s'échapper, mais le hin vit qu'il jetait de discrets coups d'œil aux environs, guettant sûrement toute opportunité de se faire la malle. Enfin, au calme, ils allaient poursuivre interrogatoire, lorsqu'un autre individu se joint à eux : Jehal, l'envoyé de la guilde de magie, portant le corps de la gnome sur son épaule.

Il avait au moins pensé à mettre le corps de Dame Braguelongue à l'abri, mais son inaction au moment de l'intrusion du pyromane dans la maison, avait quelque chose d'agaçant. Lui seul aurait été en mesure d'empêcher le malfrat d'agir, et il n'avait rien fait. D'ailleurs, il se contenta de s'asseoir dans l'herbe à l'ombre d'un arbre, l'air fatigué et peu concerné par les évènements. Mais Gentiane reporta son attention sur le criminel :

- Nous t'écoutons. Et prie pour que tes informations nous soient utiles, car c'est ta seule monnaie d'échange pour ta vie.

L'homme semblait enfin prêt à passer aux aveux. Il n'en menait pas large devant toute la haine dirigée contre lui...

- Ne m'en voulez pas, mais je ne connais pas le nom de mon employeur. Elle m'avait donné rendez-vous dans une taverne par l’intermédiaire d’un rat qui portait un message autour du cou, c’était assez bizarre, mais bon. C’était il y a seulement quelques heures. On s’est retrouvés à la taverne, c'est une jeune femme, taille moyenne, mais elle avait le visage couvert. Je suis sûr que je la connaissais pas, mais elle avait l’air de me connaître, ou en tout cas elle avait entendu parler de moi et elle avait besoin de mes services.

« Elle m’a donné une bourse avec cent pièces d’or, et m’a dit qu’elle me donnerait le double si j’allais à ce manoir dont elle m’a indiqué le chemin, et que je faisais disparaître tout ce qu’il y avait comme parchemins à l’intérieur. Bref, ça m’a semblé être une mission facile et pas trop mal payée… mais elle m’avait pas prévenu qu’il y aurait autant d’emmerdes. Elle m’a dit de me rendre à la statue d’Obarstal à la tombée de la nuit pour la récompense. »

Gentiane échangea un regard avec le sagespectre.

¤ Il faut qu’on aille là-bas… Si nous sommes là pour le rendez-vous, nous pourrons attraper la commanditaire ! ¤

Quant à Jehal, il sortit enfin de sa torpeur.

- D'ailleurs, c'est marrant, cette histoire de rat, parce que tout à l'heure un petit animal est venu nous parler de rats qui fouinaient près du manoir.

Le regard du hin s'assombrissait au fur et à mesure des révélations du Râblé, ils n'avaient pas encore un nom, mais c'était déjà une piste. Restait à savoir ce qu'il y aurait à faire d'ici le soir et l'heure du rendez vous. Narvarth estimait devoir retrouver Mirtzar, voir s'il avait du nouveau de son côté, et si Dolorès était repassée au campement des halfelins pour donner d'autres nouvelles.

La participation de Jehal à la discussion détourna les pensées du sagespectre quelques instants.

-Des rats?! Dressés à porter des messages dans les bas fonds de la ville, je veux bien, mais suffisamment entraînés pour venir fureter jusqu'ici, ça ne me plait pas. Drôle de peau pour des métamorphes, mais bon, ça a de l'efficacité côté discrétion si c'est ça. Votre avis ma Dame?

La présence du Râblé le dérangeait, Narvarth doutait d'en tirer d'avantage en le gardant dans leurs pattes, ils avaient trop de choses à faire pour faire les nounous, seulement ils ne pouvaient courir le risque de le laisser filer. Le visage du Fils du Clan s'illumina, il savait où s'en débarrasser tout en pouvant facilement remettre la main dessus.

-Humain, Narvarth fixait le Râblé, tu aurais d'autres choses à dire au sujet de ces rats, des choses qui ne te paraissaient pas essentielles à leur sujet, des individus en ville reconnus pour utiliser ces rongeurs de la sorte?

Il ne fit pas une pause suffisamment longue pour qu'il y ait une réponse, il enchaîna sur le sujet de la captivité du pyromane.
-Tout ce que tu aurais à dire qui pourrait améliorer ton sort pendant les heures à venir, c'est maintenant qu'il te faut les énoncer, après nous t’emmèneront dans une prison de laquelle il ne vaut mieux pas chercher à s'enfuir, tu n'y aura pas de problème tant que tu attends patiemment notre retour. Tu as déjà compris que collaborer améliorait tes conditions et ton avenir, continue ainsi.

¤Ma Dame, une meute de loup gardait la route du Centaure, je crois qu'ils le garderont si nous leur confions, nous avons trop de choses à faire pour nous encombrer de lui, qu'en dites vous? Je propose que nous l'escortions tous jusqu'à eux, j'enverrai Elesil prévenir le Gardien que sa présence est nécessaire, j'aimerais assez avoir des renforts proches pour ce soir à la statue d’Obarstal, je pense que vu le sort qui a été réservé à votre sœur et à votre domaine, il nous aidera au moins a sécuriser les lieux. J'aurai des choses à faire en ville avant ce soir, si tout ça pouvait s'organiser entre temps, j'avoue que ça me soulagerais.¤

Le hin avait une idée de la tournure qu'ils pourraient donner aux événements le soir venu, il en parlerait, discrètement, avec la Dame Gnome, ils pourraient laisser le Râblé aller à cette rencontre, Dame Lys pourrait peut être se faire passer pour Dame Gentiane, pour déstabiliser les opposants se présentant à eux, entre les créatures des bois si Orion leur accordait son aide, et les gardes de la ville si Murdock parvenait à avoir leur soutien, il n'y aurait pas d'affrontement, juste une capture leur permettant de remonter la piste des commanditaires.

Maison d'En-Dedans
Chapitre 2b de L'Orbe du Dragon

Date : 4ème jour du Pourrissement
Lieu : La Maison de Dame Braguelongue
Climat : Frais, venteux


Narvarth

Bien que ne comprenant pas de quel type de prison parlait Narvarth, le pyromane n'avait pas l'air rassuré. Aussi, se dépêcha t-il de répondre à la question du hin :

- C'est un phénomène assez connu à Proskur... On dit qu'avant que le conseil des sept existe, une guilde occulte, qu'on appelle « la guilde des rats » ou le « maître des rats », car selon certaines versions, il s'agirait d'une seule personne, faisait régner la terreur sur la ville. Et quand quelqu'un voyait un rat, il faisait un signe pour se protéger car il était impossible de savoir s'il s'agissait d'un rat normal, ou d'un serviteur de la guilde...

« Aujourd'hui, c'est surtout une histoire qu'on raconte aux enfants pour leur faire peur, mais certains affirment que le maître des rats existe toujours. »

La voix de Gentiane Braguelongue retentit dans l'esprit de Narvarth.

¤ J'ai déjà entendu parler de cette histoire, mais je ne suis pas de la ville et je n'en sais pas plus que lui. Mais les rats sont pleins de ressource, et cela ne m'étonnerait guère...

Quant aux loups, ce pourrait être une bonne idée, mais l'heure avance et les jours se faisant plus courts, nous ferions peut-être mieux d'aller tout de suite en ville... Bien que le soleil soit encore assez haut, le temps que nous rentrâmes en ville et que nous retrouvâmes tes amis, il ne nous restera guère de marge... ¤

Narvarth ne l'avait pas remarqué, mais tous les évènements de la journée avaient effectivement pris du temps, et le soir n'était plus si loin. À deux heures de là tout au plus.