[Prologue] Cormaeryn

Lorsque Enguerrand se mit à sa table en posant son seau sur le parchemin qu’il venait d’écrire, le paladin ressenti une certaine satisfaction. L’homme sur lequel il avait eu des doutes de prime abord se révélait bien veillant. Ce seigneur n’avait peut-être pas une grande aura, mais était belle. Un acte sans aucun doute assez simple et qui ne lui coûtait pas grand-chose, mais qui était révélateur de son état d’esprit.

Le sombre danseur récupéra le précieux sésame qui leur permettrait d’une part d’assurer une certaine légitimité et devrait être en mesure de faire naître une confiance relative de la part des paysans de ce secteur. Elion d’Alusaire espérait qu’avec la bienveillance de Heaume cela leur permettrait de pouvoir gagner un peu de temps.

La problématique du guide en revanche posa visiblement quelques difficultés. Il ne s’agissait, pour le paladin, pas tant d’avoir quelqu’un capable de les mener à bon port que d’avoir avec eux une personne connaissant les us et les coutumes du secteur. L’aasimar n’avait pas oublié l’expérience qu’il avait vécu il n’y avait pas si longtemps.

Le paladin avait bien failli y laisser sa peau. Ce n’était pas là le problème puisque pour lui, il était déjà mort il y avait bien longtemps alors qu’il se trouvait en mission pour la Compagnie des Marches en Amn, non loin du lac d’Esmel. Il ne devait sa vie sauve qu’à son ancien mentor Hector qui l’avait recueilli en ce jour sombre où toute sa famille avait été lâchement assassiné par un groupe d’hommes armés. C’était à la fois le jour le plus sombre de sa vie, et celui qui fut le plus important de tous. Car ce fut ce jour là qu’il reçu l’illumination. Heaume lui était apparu et il avait mis Hector sur son chemin. A moins que ce ne fut le contraire, toujours était-il qu’à partir de ce jour funeste, sa vie ne lui appartenait plus. Dès lors, elle se trouvait entre les mains de la Sentinelle Eternelle. Il ne vivait que par et pour la grâce de son dieu.
Mais pour en revenir à cette expérience, il s’était dressé devant un groupe d’esclavagiste. Défiant en duel leur chef, le paladin s’était vite retrouvé avec tout le groupe sur le dos. Le combat aurait pu être sanglant sans l’intervention de Vëla l’Ex Folle de Torm qui réussi à mettre un terme à cette bataille après que le chef en question ne trépassa sous les coups du chevalier des yeux vigilants.

Le Mal avait été vaincu, mais le Mal était protégé par la loi. Une région maudite où Elion ne souhaitait pas remettre les pieds avant d’être en position de renverser ce gouvernement corrompu. Ce qui ne serait pas pour demain. Lorsque l’on vint le chercher, il rendit les armes. Ceux qui exécutaient les ordres n’étant pas frappé du seau du malin. Il finit en prison avant d’affronter un jugement perdu d’avance. Ces compagnons d’alors organisèrent son évasion avant qu’il ne passa de vie à trépas. En cette région, l’esclavage n’était pas hors la loi. Cela ne changeait absolument rien pour lui, il combattait les forces du Mal et il avait mis fin à l’un de ses représentant. Mais il avait aussi apprit grâce à la paladin de Torm, qu’il lui fallait aussi tenir compte de la loi. Plus tard à la forteresse d’Hluthvar, on lui enseigna qu’il devait apprendre à choisir ses combats et que la patience pouvait être une vertu salvatrice.

Toujours était-il, qu’il ne souhaitait pas se faire prendre deux fois au même piège. Le guide devrait leur permettre ne pas faire d’impair qui hypothéquerait la réussite de leur quête actuelle. Car lui-même ne connaissait pas vraiment les lois en vigueur dans cette région. C’était la première fois qu’il y mettait les pieds. Il y avait des choses malfaisantes qui s’en prenaient aux indigènes, il devait les exterminer pour y mettre un terme, et c’était tout ce qui comptait.

Visiblement Ina semblait sur d’elle et serait capable de les guider à bon port. La Compagnie des Marches qu’il servait avait à priori souvent travaillé avec cette guilde des Gardiens Sylvestres. Elle avait bonne réputation et l’aasimar était prêt à donner sa confiance aux membres de la Confrérie. Même sans cet appui que serait un autochtone, la quête pouvait débuter. D’ailleurs, même seul il se serait lancé dans cette chasse. Heaume veillait sur lui et il guidait ses pas. Sa foi serait son guide, comme toujours.

Kryssyyor récupéra le parchemin et il prit congé du Comte. Décidément, le drow n’était pas très au fait des marques de politesse dues aux puissants de ce monde. Le paladin prit note que le départ ne se ferait que lendemain à l’aube naissante. Il aurait largement le temps de pouvoir s’entraîner, s’occuper des ses montures et de son équipement. Le reste de la journée se passerait très probablement en prière et en méditation. Le paladin laissa l’elfe noir prendre un peu d’avance. Puis il s’adressa au comte Cormaeryn.

- Comte, puis-je vous poser une question en toute franchise. J’ai remarqué que vous avez eu un moment d’hésitation à la mention de la guilde de la Main des Mystères. Serait-ce trop vous demander pourquoi ? Je ne connais pas cette organisation, et je suis curieux d’en apprendre plus. Et pas forcement de la part de l’un de ses membres.

Sa question posée, l’aasimar attendit que Enguerrand daigne lui fournir une explication, ou pas. A l’issue, il salua le comte avant de suivre celui qui prenait naturellement la tête du groupe.

- Monsieur le Comte, je mets ma foi et ma lame au service de la protection de vos gens. Puisse Heaume nous bénir et vous avoir en sa sainte garde. Si vous le permettez, je vais prendre maintenant congé pour commencer à préparer la quête qui nous est dévolue.

Après l’assentiment du Comte, il se fendit d’un salut martial et prit le chemin de la sortie. Une fois dans le jardin aux statues, il patienta pour que le groupe se réunisse. Il en profita pour poser une question à Kryssyyor.

- Tu as remarqué cette hésitation du Comte à la mention de ta guilde de magicien. Aurais-tu une idée du pourquoi ?

Laissant le soin aux autres membres de faire leur salutation de départ, Xarss avait pris une petite avance vers l’extérieur. Dans sa marche quelques souvenirs de son ancienne vie lui revinrent et il se mit à rire intérieurement de la situation. Il n’y avait pas deux douzaines de lunes encore qu’il était dans l’ombre assouvie à sa génitrice et ses garces de sœurs se faisant torturer régulièrement, soi-disant pour le renforcir. Là, il était libre, du moins presque, au clair respirant un certain bonheur et s’affranchissant tranquillement de ses anciennes actions. En fait, il s’affranchissait des actions qu’on lui avait commandées, car au fond de lui, et ce, depuis son enfance, il n’avait jamais été un sale type, trop porté sur lui-même bien sûr, mais comment faire autrement à Menzo. L’ex-sombre qui avait passé à travers la purge de l’orphelinat en avait gardé les marques autant physiques que mental et depuis il avait réalisé que s’il faisait le mal c’était pour survivre, maintenant il n’avait plus à se rabaisser à cette vile manie. Restait quand même des brides qui lui fallait faire disparaitre.

Seul à l’extérieur il se laissait aller à une danse qui lui rappelait la nedeira frénétique et prenait plaisir de le faire armer, car en Outreterre danser armer était une insulte tandis qu’ici, en surface, c’était une liberté. Ses gestes et ses pas suivaient le rythme du vent dans les feuilles d’arbres et devenaient de plus en plus drastiques, secs, puissants libérant ainsi son art de la danse de bataille. Dans son élan artistique il ne manquait la sortie d’Elion peu de temps après lui et ce dernier lui posait une question directe, ce qu’il appréciait plus que tout, arrêtant progressivement sa danse pour se stabiliser à l’arrêt il répondit avec un mélange d’assurance, de questionnement et de doute…


-Ha que oui j’ai remarqué. Il doit, tout comme moi, se poser la question à savoir si cette nouvelle guilde, fondée sur les bases de l’ancienne guilde de l’Assemblée, à garder les tares qui a causé la chute de l’Assemblée ou bien, tout comme moi, c’est sorti des marasmes du pouvoir pour faire mieux de leurs conditions. Je suis comme le comte, je doute, mais je dois avouer que c’est ce qui m’a fait rejoindre cette guilde; je m’explique. Je suis sorti de l’Outreterre et de ses vils us et coutumes, car au fond de moi j’ai toujours su que j’étais différent, pas mieux, juste différent et qu’il me fallait faire autrement que les miens. Je suis devenu ce que je suis présentement, un être porté sur l’aide, l’entraide au lieu de la destruction et de la manigance meurtrière. Je veux me sentir serviable pour le bien des autres aux lieux de l’être aux profils des autres. Bref, tout le monde a droit à une deuxième chance, du moins je le crois, je ne le sais pas encore, mais c’est ce qui me fait avancer dans la saillit de mon existence présente, est-ce de l’infantilisme, de l’extravagance égoïste, une incartade raciale ce que je doute, une chimère ou bien une marotte personnelle, je ne peux le dire. Ce que je sais, c’est que cela fait battre mon cœur plus que tout autre, du moins autant que lorsque Félicia me parlait de la surface et du libre arbitre qu’elle offrait. –

Des propos sibyllins que le faussement Kryssyyor venait de dire, il laissait un certain temps de silence puis il reprit sur un ton jovial…

-Donc, la main des mystères laisse penser qu’ils ont un tempérament velléitaire, peut-être irrésolu sur leur avenir, mais je crois qu’ils sont déterminés à ne pas refaire les erreurs du passé. Étant conscrit auprès d’eux, je suis dans l’ignorance du fin fond de l’organisation, possiblement une grave erreur de ma part, mais je comble les missions demandées avec mes propres appétitions faisant ainsi vœux de garder en première ligne mes aspirations premières, celles d’aider le bien commun. Ils décideront si je suis apte à rester dans leur guilde ou pas, une fois qu’ils auront pensé bon me rappeler à la tour pour mon adhésion finale. D’ici là, je me dois d’exécuter au mieux de mes compétences la mission demandée. –

Pensif, il avait l’air puis il reprit de plus belle, sentant que le moment était venu…

-De ma dernière mission pour eux, j’ai appris d’eux qu’ils cherchaient à savoir qui tirait les ficelles d’une machination plusieurs fois supérieure à ce que j’aurai pu imaginer. Une sombre histoire, encore là, de pouvoir et de manipulation d’un illithid fou qui su manipuler le Mithal et d’une sombre matriarche aussi folle et avec recul, je suspecte que la main des mystères faisait en fait une enquête à savoir si ce n’était pas l'Archisorcier et le Maître des Gardesorts de Lunargent qui était en arrière de toute cette machination. Ce qui m’a laissé songeur sur les fins fonds de leurs intentions premières; à savoir, pourquoi voulaient-ils savoir qui était derrière tout cela? Alors vois-tu Élion, je suis aussi perdu et ignorant qu’auparavant. Seule la voie que je me suis dessinée me semble compréhensible et accessible, je ne suis même pas un pion dans toute cette cabale, je ne suis qu’un danseur en quête d’une suite plus aisée parmi les sinuosités de la vie qui cherche constamment à assombrir ma route, suivant les ondulations qui me semble les plus éclairés, ma voie se forme un pas après l’autre, parsemant ainsi sur elle des rencontres de plus en plus révélatrices.-

Bringuebalant il dit les derniers mots les yeux égaré et plissé vers l’horizon, le soleil lui brûlait les yeux, mais de cette souffrance acceptée et voulut, il semblait s’en régaler puis doucement il vint prendre place dans l'ombre du paladin. Son geste puéril parlait profondément. Si le drow voulait aider, il avait aussi besoin d'aide.

Ils avaient maintenant plein pouvoir, ou presque, sur le territoire du compte. Cet homme était particulièrement prompt à faire confiance. A la fois, un homme avec des ailes aussi blanches dans le dos ne pouvait pas être du coté du mal. Pour les autres, elle inclut, c’en était une autre affaire.

Elle emboita le pas au Drow en saluant rapidement mais respectueusement l’entité chef de la région et sortit. Avec un temps de retard sur lui, elle hésita à sortir quand elle vit que l’elfe commençait à danser de nouveau. Elle l’observa amusée et intéressée par cette façon de s’exprimer. Elle ne voulu pas sortir complètement de peur de casser l’instant pour lui. Elle le laissait finir sa représentation, si tant est qu‘Elion ne vint lui passer devant et lui poser une question.

Le spectacle était fini, il n’y avait nul besoin de rester dans l’ombre plus longtemps. La question était légitime, elle-même avait entendu parler de cette confrérie avec laquelle les gardiens sylvestres devaient s’allier. Elle n’en avait pas suivi les tenants et aboutissant à part que cela ne s’était pas fini dans de bonnes conditions. Les raisons elle n’en savait rien et s’en fichait un peu d’ailleurs. La politique, moins elle en faisait, mieux elle se portait.

Elle écoutait les réponses des deux compères. Visiblement Kryyssyyior en avait gros sur le cœur et il parlait beaucoup. Bien, certes, mais beaucoup. Il parlait de missions et de machinations avec d’illustres personnages ou d’illustres monstres bien connus des pires cauchemars de l’humanité. Ina était impressionnée. Aussi bien par le phrasé du Drow que par sa langue bien pendue. Si sa confrérie de magicien voulait garder cette affaire un peu dans le flou, c’était maintenant raté. Elle sourit intérieurement en se disant qu’elle serait probablement la deuxième à faire ce genre de commentaire sans penser à ce que pourrait en dire les chefs de la confrérie. Enfin, elle n’en parla tout de même pas pour le moment.

Si la mission devait officiellement commencer demain, elle prendrait la fin de sa journée pour fureter sous forme d’oiseau de ci de la et observer les environs. A quelques dizaines de pieds du sol, elle pourrait plus aisément voir les environs et se faire une idée de leur destination du lendemain.

Ina ne pourrait surement pas l’explique, mais autant Elion lui donnait un sentiment de protection, autant, l’autre l’amusait et l’intriguait. Elle prit rapidement la parole.

-Bien messieurs et Gunlann, si nous ne partons que demain matin, je vais…aller faire un tour dans les airs pour voir les environs. Me faire une idée de l’endroit qui nous attends demain. Puisque nous n’aurons peut-être pas de guide, autant prendre les devants ! On se retrouve pour le diner ? Je vous ferais un rapport sur la région.

Le danseur martial répondit sans la moindre réflexion. Cela plus au paladin. Il y avait de forte chance que plus une réponse venait spontanément, plus elle avait de chance d’être honnête. Ce n’était nullement une garantie. Un mensonge répété tant de fois qu’il en devient la vérité de celui qui le dit, pouvait donner le change avec une spontanéité toute aussi naturelle. C’était la première fois qu’Elion d’Alusaire rencontrait un drow. Il en connaissait ce que tous en connaisse et il connaissait leur panthéon noir. Mais pour l’heure, il ne s’agissait pas tant de Kryssyyor que de la Main des Mystères.

La réponse de l’elfe noir fut plus longue que ce à quoi s’était attendu l’aasimar. Et bien plus complète également. Ce qu’en retint le serviteur de Heaum, c’était que Kryssyyor était en fait très peu impliqué dans cette guilde. Tout comme lui qui n’avait rempli que deux missions pour la guilde de la Compagnie des Marches et qui avait décidé de prendre de la distance. Forcé de cohabité avec un demi orque manifestement maléfique, il avait très mal vécu le fait de devoir composer prit en tenaille entre son engagement envers la guilde et celui envers son dieu. Lorsqu’il se rendit compte que la moralité des Compagnons était loin d’être à toute épreuve, il avait préféré rejoindre le bastion de la forteresse d’Hluthvar où il avait été officiellement adoubé chevalier des yeux du vigilant. Mais ceci était une autre histoire.

Au final, le paladin restait sur sa faim sans en apprendre beaucoup plus sur les motivations réelle de la Main des Mystères. Par contre, il en apprit d’avantage sur Kryssyyor. Il se présentait comme étant désireux d’aider son prochain, une hérésie chez les drows, mais ce dernier semblait désirer rejeter en bloc les dogmes de la société efle noir. Une chose semblait certaine, ce drow là dans le doute voulait suivre sa propre voie, un peu comme lui.

Elion allait prendre la parole et se rendit compte que la lumière du soleil gênait son interlocuteur. Les deux protagonistes avaient un regard singulier où il était quasiment impossible de lire ce que les mots voulaient cacher. Et pourtant, il voulait que le drow puisse le regarder droit dans les yeux lorsqu’il lui parlerait. Il étendit donc l’une de ses longues ailes au plumage immaculé pour offrir de l’ombre à l’elfe noir.

- Je comprends tes doutes Kryssyyor. Je vis la même chose que toi vis à vis de la guilde de la Compagnie des Marches. Je ne sais pas encore très bien si je leur suis dévoué. J’ai besoin de prendre du recul avec ces gens, et Heaum me guidera vers ce qu’il attend de moi. Je ne peux que t’encourager à suivre ta propre voie et te révéler tel que tu souhaiterais être. Le chemin lumineux sur lequel tu t’engages n’est certes pas le plus simple, ni le plus rapide. Mais crois moi, il sera le plus satisfaisant bien que cela demande sacrifice de soi et discipline. Nous ne sommes pas ce que nous disons être, mais nous sommes ce que nous faisons. Je ne me considère pas comme guide, ni comme un exemple à suivre. Je suis mortel et faillible, mais ma foi me garde sur le droit chemin au service du humble et du faible qui cherche la bonté d’âme. Par le Vigilant, ils pourront toujours compter sur ma lame pour les protéger des forces ténébreuses du Mal. Jusqu’à ce que Heaum me libère de ce fardeau en me rappelant à lui.

Tapant de son droit sur le plastron de son armure en mithral, il donna un coup de bouc pour souligner ses dires. Et le paladin jusqu’à ce jour était ce qu’il disait, car il était ce qu’il faisait. Totalement dévoué à sa cause, il savait que les gens disait de lui qu’il était un fanatique… et s’était sans doute vrai. Mais il ne transigerait jamais avec ses vœux et son serment. Ce qui lui permettait de savoir qu’il n’était pas un guide, car trop austère et rigide. Quel dommage que Vëla, l’ex folle de Torm ne soit pas là. Elle aurait été parfaite pour guider sur la voie de rédemption un drow tel que Kryssyyor.

- Je ne suis qu’un paladin de la Sentinelle Éternelle, mais si je puis t’aider à suivre cette voie. Tu peux compter sur moi. Mais ne cherche pas à me corrompre, à me fourvoyer ou à me mentir volontairement. Ceci ne serait ni digne, ni honorable et marquera une fin définitive à notre partenariat. Puisse Heaum m’en être témoin. D’ailleurs, j’aurai une question pour toi. Le comte m’a dit qu’il y avait quelques lunes de ça, un mage dont on disait qu’il était de la Main avait parcouru la campagne non loin d’ici en cherchant à accumuler des mythes et des légendes locales. Une idée de qui cela pouvait-il bien être ? Il devait venir jusqu’ici, mais à visiblement changé d’avis ou a rencontrer des problèmes.

Sachant que Kkryssyyor n’était pas retourné dans sa guilde depuis longtemps, il doutait que le drow sache quelque chose à ce sujet. Mais ça ne coûtait rien de demander.

Alors qu’il venait de finir sa phrase, Ina se présenta à son tour. La forestière semblait vouloir tenir son rôle de guide avec sérieux et s’était tant mieux. Elion ne voyait aucune difficulté à ce qu’elle puisse s’imprégner des lieux alentours par les airs. D’ailleurs lui aussi avait envie de dégourdir les ailes, mais il ne voulait gêner la druidesse. Car il y avait de grandes chances que c’était ce qu’elle fut. A sa connaissance, il y avait peu de gens pouvant adopter une forme animale pendant toute une après-midi. Ce qui lui fit penser qu’il faudrait que le petit groupe nouvellement formé se coordonne en connaissant les points forts et capacité de chacun pour les utiliser au mieux. Cela pourrait attendre le soir. Lui-même avait besoin de retrouver pour prier, s’entraîner et fourbir son matériel afin d’être prêt pour demain. Il prit lui-même congé pour s'envoler vers le soleil. Il était clair que de là-haut on avait une vision bien différente et plus vaste sur lle monde du dessous.

Le reste des dires d’Élion ne vinrent pas offusquer le fils maudit de Merenwen Symryvvin, il se savait drow et que les drows n’avaient pas souvent de paroles, mais pour lui sa parole était la seule richesse qu’il disposait. Il avait déjà mentionné au paladin à l’auberge qu’il ne le trahirait pas. Il comprenait qu’aux dires de ce que le représentant de Heaum avait entendu sur lui qu’il se devait de le redire. Quelque part Xarss en fut touché, c’était un signe d’attention et de confiance, légère, mais quand même présente.

À la question posée Xarss répondue de suite après avoir été fouillée dans sa mémoire et …


-J’ai reçu une missive qui me disait en gros ceci. Des créatures ont attaqué et tué plusieurs de nos explorateurs et nous souhaiterions que vous vous chargiez d'abord de les repérer, de les étudier si cela est possible et enfin de les éliminer. Nous ne pouvons nous permettre de perdre trop de membres en cette année troublée par le réveil malsain des dragons. De ce que nous savons, les griffes de ces créatures sont importantes et la piste très rectiligne depuis Cormaeryn vers le Nord qu'elles semblent suivre depuis deux semaines ne nous paraît pas très naturelle. Commencez votre enquête par ce village, vous y trouverez peut-être quelques indices.
Voilà, je crois bien avoir saisi cela, à quelque différence près, peut-être, mais le gros du message est présent. C’est une fois rendu ici que j’ai eu des informations que des femmes auraient été attaquées, était-ce alors en lien avec cette missive, je ne peux le dire. Une chose certaine, c’est qu’effectivement, des membres de la main semblent avoir été attaqués. Les dirigeants m’ont possiblement envoyé ici sachant que je ne faisais pas encore vraiment partie de la main, donc que je ne risquais probablement rien… Ils n’avaient donc rien à perdre de m’y envoyer. Comme vous pouvez le constater, je n’ai pas trouvé d’indice, mais j’ai trouvé mieux, de l’aide désintéressé et au nom de mon ancien maitre thieffelin Yaraly, moine de l’ordre du corbeau, celui qui m’a véritablement mis sur le fragile sentier que j’ai décidé d’emprunter, vous avez ma parole que je ne tenterai rien de vil contre un être qui veut m’aider.-

Il avait arrêté de cahoter quand la guide vint annoncer sa participation puis partit faire une reconnaissance. Élion s’ensuivait aussi vers les cieux. Les regardant partir avec cette douleur du soleil dans les yeux, Xarss se sentit heureux, la douleur lui rappelant sa race le fit encore plus rire intérieurement. Vorn qui ressentait l’état d’esprit de son esclave sautait en bas du havresac frustré que son porteur se laisse ainsi berné par une utopie. Le danseur se mit à rire voyant le félin ainsi. *Marche donc paresseux, cela te fera que du bien. À toujours dormir sur mon dos tu es engourdi et quand l’action se montrera, il te faudra seconder mon ami, ne l’oublies pas.* Lui dit-il amuser.

Il prit donc le reste du jour pour aller quérir des informations ici et là dans le petit village question de savoir s’il ne pouvait pas avoir une autre piste, aussi minime soit-elle. Ensuite il entrerait à l’auberge se désaltérer.



Recherche d'information dans le village.