L'appel de la forêt [chapitre II], Vers le levant se trouve les ténèbres.

Le troisième jour de la Griffe des Tempêtes – année des Dragons renégats
3 Tarkash 1373
Lieux : Hautelune.
Horaire : début de matinée


Température la plus basse : -9 °C
Température la plus haute : 2 °C
Température effective : -5 °C
Précipitation : nulle.
Vent : nul – 0Km/h
Phase de Séluné : dernier quatier
Nombre de d'heure de Jour : 13 heures 10.
Aurore : 5 h 27.
Narration : Wilonah, Nirannor, Alrion, Agath's et Rugrin.

Les discutions avaient été âpres et disputées. Les uns ne souhaitant tout simplement pas que le barde fasse partie de leur expédition, les autres pensants qu’au final toute aide serait la bienvenue. Il restait que dans ce genre de mission, il fallait pouvoir compter les uns sur les autres. Dans les moments difficiles, et à n’en douter il y en aurait, il fallait pouvoir confier ses arrières à ses compagnons et s’était là où le bas blessait. Si les membres de La Main pouvaient compter l’un sur l’autre, ceux de la Confrérie ne feraient qu’un également, qu’en était-il de la confiance que la guilde des magiciens pouvait accorder à celle des défenseurs de la nature ? Au-delà, Rugrin ne faisait clairement pas l’unanimité dans ce domaine et c’était peu dire.

Finalement, ce fut le « oui » qui l’emporta et le barde su à partir de ce moment là, qu’il pourrait reprendre sa vie d’aventurier. Fini les courbettes et la vie pantouflarde et confortable des tavernes. Il ne lui restait plus qu’à découvrir vers quoi il allait s’engager. Le simili conflit des gros bras qui constituaient le groupe de six personnes maintenant se résolue par un avortement. Alrion terminait son repas et n’avait pas plus envie que cela de se battre pour des futilités, Dag’Epi avait fait un voyage déjà éprouvant depuis qu’il avait quitté Thüldae par magie, et qu’il avait quitté momentanément les gardiens pour finalement faire demi-tour en se perdant dans la forêt pour finalement épuisé s’en remettre à Fourrure. Bref, dans le fond aucun des deux combattants n’avait réellement le cœur à croiser le fer ce soir.

En outre, Rugrin finalement accepté, il fallu le mettre au parfum. Et ce fut un effort conjoint de Nirannor et d’Agath’s qui allait expliquer au barde vers quoi il venait de s’engager. Le barde avait maintenant de quoi méditer sur son avenir proche. La nuit était maintenant clairement avancée, et la fatigue légitime commençait à peser sur les organismes. Une fatigue pas tant physique que nerveuse après les palabres qui s’étaient enchainées ces dernières heures. Il était grand temps que chacun retrouve leur chambrée respective et prenne un repos salvateur, bien mérité.

Bien à l’abri au sein de Hautelune, la nuit n’allait apporter aucune mauvaise surprise, et tout ce beau petit monde pu se réveiller avec le levé du soleil. Tour à tour, ils arrivèrent dans la salle commune de l’auberge pour prendre un copieux petit déjeuner à base d’œufs, de lard et de bon pain. Le jour était bien levé, lorsque la petite communauté pris la route vers L’ouest. Ce fut d’abord les bruits de la civilisation qui disparurent peu à peu, puis les fortifications naissantes de Hautelune furent très vite avalées par la forêt. La forêt et la nature sauvage prenaient ses droits dans cette froide matinée du troisième jour de la Griffe des Tempêtes de l’année des dragons renégats. Bien qu’il n’eut guère de vent, le froid était piquant et le souffle des aventuriers exhalait un petit nuage de vapeur à chacune des expirations.

La carte, bien que sommaire, que Kondra avait remis à Agath’s serait bien suffisante pour s’orienter. Sur cette dernière figurait quelques hameaux, quelques fermes et autres particularité géologique ou forestière. S’il se fiait à ces indications, le petit groupe allait bientôt arriver en vu du premier hameau qui bordait la cité de Hautelune. Il y en avait quelques uns autour, et les premiers champs cultivés étaient déjà en vue. Ils avaient dû être gagnés à force de labeur pour maîtriser la forêt et cela demandait probablement un entretient important pour les conserver. A cette époque de l’année, les champs étaient encore vierges de semence, il fallait dire que dans ce sol gelé rien ne pourrait pousser. Le soleil était à mi-course avant le zénith lorsqu’ils arrivèrent à la lisière de la forêt. Au loin, il y avait une petite dizaine de bâtiments. Certains laissaient échapper des nuages de fumée rendus plus dense par le froid ambiant.

Restait à savoir si le groupe souhaitait traverser ces petites bourgades, où s’ils préféraient en faire le tour et poursuivre leur route…

La tension avait finie par baisser, et le halfelin n'avait pas voulu prendre le risque du duel, peut-être un signe de sagesse de sa part, ce dont Alrion faisait rarement preuve et pour cause... C'était un tel signe non seulement car il était improbable qu'un aussi petit être vienne à bout de lui, même sans sa magie, uniquement par les armes, mais aussi parce qu'il était certainement plus sage de ne pas s'affronter à la veille d'un départ en aventure, du moins, en l'absence de magie curative. Le barde, pendant ce temps, c'était plus ou moins sournoisement trouvé une place avec eux dans leur aventure, mais il y avait un gouffre entre la place et la confiance, au moins en ce qui concernait le colosse.
Même s'il était dans ses habitudes de s'occuper de tout ce qui était interactions sociales, car s'il fallait avouer que l'elfe était assez sympathique au quotidien lorsqu'on le connaissait, ses habitudes elfiques, amplifiées de sa formation arcanique, le rendait parfois un peu brutal lorsqu'il s'agissait d'interagir avec les autres, Alrion resta en retrait pour cette fois. Il n'était pas en charge, et ignorait exactement ce que les deux autres mâles comptait lui dire, et ce qu'ils comptaient garder pour eux. Cela n'aurait tenu qu'au guerrier divin, ce que le musicien aurait appris aurait surtout été de la rhétorique, et peut-être un peu de physique expérimentale, sur les effets de la friction de l'air sur un visage en chute libre (avec le reste de son corps) s'il s'était montré un peu trop insistant, et pour l'avoir ensorcelé contre son gré (il n'avait rien contre le faire volontairement, et l'avait d'ailleurs lui-même fait à de nombreuses reprises).
La soirée et la nuit furent tranquille et Alrion rejoignit tranquillement les autres après ses exercices mentaux, prenant un dernier bon repas avant de se mettre sur le chemin de l'aventure, dont la première mâtinée fut des plus tranquilles, le colosse tentant de faire la conversation avec tout le monde, et plus particulièrement avec ceux (et celle) qu'il ne connaissait pas encore, jetant un œil aux alentours histoire de vérifier que rien ne les épiait. Et alors que midi approchait, le premier village était en vue, occupé aux activités typiques d'un village en hiver : rester chez soit au chaud et maintenir la température agréable. Ne voyant pas de raison de l'éviter, au contraire, ils étaient là pour les aider, indirectement, et faire le tour du village et de ses champs, en dehors des routes, n'étant ni rapide ni pratique, alors que la corruption s'étendait avec le temps, Alrion continua à avancer sur le chemin, se demandant juste s'ils allaient s'arrêter là un moment où s'ils se contenteraient de traverser les lieux en direction de leur destination.

Agath's était resté toute la nuit à côté du feu de cheminée dans la salle principale de l'auberge pendant que ses nouveaux compagnons se reposaient. Il avait profité pour se remémorer les sortilèges qu'il avait appris tout au long de sa courte vie d'elfe.
Puis au bout de quelques heures il s'était installé confortablement dans un fauteuil et s'était amusé à tenter de deviner la direction que prendraient les flammèches dans la cheminée. C'était là un exercice qui l'aidait à trouver le calme et la concentration.

A l'aube ses nouveaux compagnons le rejoignirent dans la salle l'un après l'autre et après un dernier repas ils prirent la route en suivant la carte que Kondra leur avait remise. Le mage aimait faire connaissance avec ses nouveaux compagnons et profita de ce temps pour parler à chacun d'entre eux et ainsi faire meilleure connaissance. Il observa aussi les deux animaux qui accompagnaient le rôdeur et le halfelin et se moqua intérieurement de lui même pour avoir choisi un familier si petit, en effet il sentait de temps en temps son crapaud sautiller dans sa poche. Son vieux crapaud devait vouloir lui aussi sentir l'air frais, Agath's le prit dans sa main et le posa sur son épaule gauche afin que son familier puisse profiter d'une meilleure vue durant le voyage. Bien sûr celui-ci ne put se contenir de croasser pendant les premières minutes afin de faire voir à tout le monde comment il était fier et grassouillet.

Au bout de quelques heures de marche ils arrivèrent aux abords d'un des villages bordant Hautelune. Il avait l'air calme et le temps glacial maintenait ses habitants chez eux. Suivant Alrion, le mage s'introduisit avec le reste du groupe dans ce petit bourg. Tout semblait calme et d'après les colonnes de fumée qui sortaient des cheminées les habitants devaient se tenir au chaud chez eux.

Agath's aurait continué la route mais il préféra demander l'avis au reste du groupe.

La langue du husky vint lécher le visage de son maître le sortant de ses rêves. Le soleil venait de se lever, il étant tant pour le gardien sylvestre de se préparer, une longue journée l’attendait ainsi que ses nouveaux compagnons de route. Il les rejoignait dans la salle à manger de la taverne et après un bonjour à la cantonade, avala dans un silence monacal son petit déjeuner.

Nirannor demanda ensuite au mage elfique de lui présenter la carte, histoire de jeter un œil sur la direction à prendre tout en observant l’amphibien qui se tenait sur son épaule. Même si le rôdeur aimait la compagnie d’animaux, il éprouvait une petite réticence vis-à-vis de ses compagnons aux allures visqueuses et ingrates. Il n’osa questionner son maître sur les particularités du crapaud, ne souhaitant froisser l’un ou l’autre.

Le froid lui fit remonter le col de sa tenue d’explorateur, la marche serait le meilleur remède pour lutter contre et éviter ainsi quelques gelures. Anikeï devant lui, il marchait aux côtés de ses camarades. Hautelune laissa place aux champs et bientôt aux premiers arbres de la grande forêt. Nirannor remarqua le village. Fallait-il s’y rendre ou continuer ? Et puis qui allait prendre la décision ?

Dans leur petit groupe aucun responsable n’avait été nommé. Bien sûr, parmi les trois gardiens sylvestres, Nirannor semblait le plus désigné pour jouer ce rôle, vu son ancienneté et son rang dans la guilde mais il n’avait aucune prérogative sur ses trois autres compagnons. Il marqua un arrêt et déclara à l’intention de tous.

-A mon humble avis, il n’y a rien qui nous oblige à nous arrêter ici.

Tout en désignant du bras les maisons non loin d’eux.

-Nous venons juste de quitter Hautelune, inutile de perdre trop de temps. Il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir. A moins que l’un de vous ait un besoin très spécifique ?

Il observa un à un ses camarades, attendant un signe de leur part.

Finalement les présentations s'étaient faite rapidement et tout le monde était partie se reposer. Dag'Epi était finalement satisfait de son retour. L'elfe pétillante n'avait pas perdue de sa belle humeur et surtout Nirannor n'avait pas posé de question à son jeune frère des gardiens sylvestres sur son retour.

Mais le Hin restait septique quand aux nouveaux camarades, surtout le lourdaud qu'il avait défié. Il garderai un œil sur lui mais avant ça il interrogerait Wilonah ou Nirannor sur leurs sujets, quitte a poursuivre la quête autant connaître tous les membres. Mais l'heure était au repos.

BAM !... Le jeune barbare/druide se réveilla la tête aplatie sur le plancher de sa chambre. Sa nuit avait du être agité pour qu'il tombe de son lit taille humaine beaucoup trop grand pour le Halfelin qu'il était. Il se redressa et s'étira dans tous les sens faisant craqué ses os. Il s'habilla et descendit avant de partir avec tout le monde.

* * *

Les oreilles dressées le rongeur profité de la clarté des premiers rayons pour aller grignoté. A cette heure là la nature est paisible et calme, mais elle est aussi cruelle et sauvage aussi. Et c'est en un coup de gueule dans le coup du lapin que Fourrure attrapa son petit déjeuner. L'animal n'avait pas dormi dans l'auberge. Evidemment l'animal sauvage bien que lié au druide était bien plus à l'aise dans la forêt, il suivait d'ailleurs le groupe de loin et avait juste fait une apparition auprès de Dag'Epi lorsque celui-ci avait quitté Hautelune.

* * *

Emmitouflé dans sa cape de gardien sylvestre, le puissant Hin avait bien envie d'en savoir plus sur les autres membres du groupe. Mais Nirannor était plus loin, il décida de ce tourner vers Wilonah.

"Wil vous les avez rencontrer comment les trois autres ?"

Le Hin avait essayé d'être discret histoire de ne pas paraître trop suspicieux.

Quand à leur première décision de groupe, le Hin répondit par un simple haussement des épaules assez explicite pour montrer son désintérêt.

Wilonah avait dormi comme dort un bébé bien nourrit, bien au sec, bien au chaud elle prit le temps de se coiffer , enfin, de démêler les broussailles qui ce matin lui tenaient lieu de cheveux, et rejoignit les autres, toutes ses affaires prêtes au départ.

- Belle journée à vous tous mes amis

Elle alla vers chacun d'eux pour une parole aimable, un contact, un bisou, tenta de caresser les familiers, avec circonspection pour les canins, et ravissement pour le crapaud, dont elle était sure qu'il ne la mordrait pas.
Elle semblait ce matin, une enfant émerveillée par la Vie, sans ressentiment pour personne, pour rien, picorant dans les plats avec ravissement

Elle était attentive cependant, attentive aux interactions des uns envers les autres, attentives aux gestes et aux regards, attentive à la carte étalée sur la table, qu'elle regarda en la caressant comme on touche une œuvre d'art. Son hyper activité cachait une analyse des gens et des faits.

Et puis le départ, dans le froid et la neige. Elle avait prit soin de se couvrir, le corps, la tête, de laine douce et chaude, et ses pieds de cuir doublé de bourre de laine.
Elle était, comme souvent, la plus petite du groupe, mais son habitude de calquer son pas sur celui des "grands" faisait qu'elle pouvait sans soucis les suivre sur leur trajet.

Dag épi la rejoignit alors qu'ils s'approchaient d'une bourgade et Fourrure l'accompagnait, ce qui la ravit

- Ekkati a prévenu Nirannor qu'on aurait du renfort et ils nous ont rejoints la taverne. Ce ne sera pas du luxe pour affrontrer ...

Un temps de latence

- ce que nous aurons à affronter.

On aurait dit que son haleine, fumant dans l'air glacial, était plus épaisse, plus chaude

- Ils nous ont rejoints à la taverne ou le barde nous a joué un tour à sa façon, il nous a envoutés par sa musique, pour s'asseoir à notre table sous un jour enjoleur

Et là, elle semblait fachée

- Du diable si je connais ce sortilège, mais je n'ai su lui échapper et je n'aime pas ça !

Elle chercha le regard de Dag'Epi

- Pas le sortilège hein, je sais faire aussi, mais cette façon de nous aborder, masqué par sa magie, sans franchise ni honneur !

Elle haussa les épaules

- Nirannor lui fait confiance, alors je le traite comme tous les notres, mais qu'il fasse montre de la plus petite trace de corruption, et je l'abats !!!

Son regard avait changé, fini la petite elfe joyeuse et minaudant, finie le regard d'enfant émerveillé, la sagesse de toutes ses années les rendaient plus profonds et on y lisait une détermination sans failles

- Je suis heureuse que tu nous aies rejoints

Le troisième jour de la Griffe des Tempêtes – Année des Dragons renégats.
3 Tarkash 1373 (CV)

Lieu : Nord-Est de Hautelune.
Moment : Milieu de mâtinée
Météo et températures : Froid (-2°C), vents légers à nuls. Pas de précipitation.

MJ
Narration: Nirannor, Dag’Epi, Wilonah, Agath’s, Alrion et Rugrin.

u sortir du couvert des hauts arbres dénudés pour la plupart, le groupe était parvenu dans une clairière à la forme irrégulière projetant ses bras dans plusieurs directions.
Huit habitations et quelques dépendances occupaient les lieux, entourées par différentes petites zones de culture vierges de toute pousse et suggérant un défrichement gagné sur la forêt. Mais Nirannor avait malgré tout le sentiment que les fermiers installés là s’étaient contentés d’occuper une clairière naturelle et qu’ils continuaient d’honorer la tradition de respect de la forêt elfique si chère aux habitants de Valprofond. Certaines cheminées fumaient paisiblement dans l’air calme de ce milieu de mâtinée, laissant leurs volutes paresseuses se disperser au vent léger.

Le parcours effectué jusque-là n’avait pas suscité de réel problème, mais il était difficile de ne pas voir que l’équipe pourrait avoir davantage de difficultés lorsqu’il s’agirait de s’enfoncer dans des profondeurs plus denses de végétation, en particulier pour l’élu divin plus chargé. Quelques égratignures témoignaient déjà du prix qu’il y aurait à payer pour ceux qui avaient le moins le pied forestier. Fort heureusement, l’hiver apportait un allègement bienvenu à l’épaisseur des fourrés, sans quoi l’épopée eut-elle pu tourner court.

La concertation initiée par Agath’s s’était révélé brève et le groupe se dépêcha de rejoindre Alrion qui n’avait pas demandé son reste et s’était avancé au niveau de la première maison. Le blond sembien eut le temps d’apercevoir un jeune visage féminin plein de curiosité avant qu’un volet ne referme vivement la fenêtre.

Au perron des deux maisons suivantes, distantes d’une vingtaine de pas et érigées côte à côte, quatre hommes étaient sortis et semblaient attendre le passage du groupe à leur hauteur. Si trois d’entre eux apparaissaient comme des paysans du crû solidement bâtis, le quatrième avait plus l’apparence d’un rôdeur semi-elfe avec arc et épée courte accrochés à son armure de cuir usé. Tout en se rapprochant encore davantage, les deux bardes pensèrent même déchiffrer un embryon de sympathie gênée dans les regards des trois fermiers.

- Salutations, étrangers ! Commença le plus vieux d'entre eux dans un commun éraillé. Soyez les bienvenus. Je me nomme Skerven. Entrez donc boire quelque chose de chaud. Nous aurions voulu échanger quelques paroles ensemble avant de vous laisser poursuivre votre route...

Agath's observa les individus et le dénommé Skerven, ils n'avaient pas l'air bien dangereux ainsi, il répondit en premier qu'il était d'accord pour boire une bonne bière brassée.

S'avançant d'un pas léger l'elfe de lune encouragea les autres membres du groupe à le suivre à l’intérieur de la baraque.

- Allons-y les amis il serait impoli de refuser une telle invitation.

Bien qu'il n'éprouvât pas particulièrement de soif l'elfe restait un friand amateur de bière et aimait de temps à autre vider quelques pintes en bonne compagnie.
Cependant Agath's se demandait ce que pouvait faire un homme armé d'un arc et d'une épée en compagnie de paysans. Il sentait au fond de lui que celui-ci risquait de leur demander de l'aide pour une besogne quelconque. Le magicien suivit donc Skerven à l’intérieur.

Bien-sûr si un des membres du groupe est réticent à suivre Skerven Agath's fait demi-tour.

Wilonah sourit à la ronde, répondant au sourire de l'un par un sourire destiné au groupe entier.

- Hé ! Bonne soirée à vous tous, et merci à vous Skerven pour cette invitation.

Agath's avait initié un mouvement vers la maison, semblant heureux de partager un breuvage chaud dans la cabane. La nuit venant, le froid s'intensifiait et après ces quelques nuits à la belle étoile, un bon feu entre quatre murs ferait du bien.

Elle en profita pour montrer un réel intérêt au rodeur sangs mêlés.

- Vous êtes le guet de ce hameau ?

Son sourire s'intensifia tandis qu'elle le regardait.

- Ca va faire du bien un bon feu !

Le gardien sylvestre pensait traverser le village sans faire de pause, estimant qu’il était inutile de perdre trop de temps. Plus vite ils seraient sur place, plus vite ils enquêteraient sur l’influence de la sombre faille dans cette région. Ses pas devinrent amples afin de dépasser les habitations rapidement mais son cousin Chondathien en tête du petit groupe, arrivait rapidement devant quatre villageois curieux de leur arrivée.

Ces derniers, pas farouches pour un sou, semblaient les attendre comme si la nouvelle de leur venue circulait plus vite que leur pas. Pris dans la nasse comme des crabes, Nirannor et ses compagnons auraient beaucoup de mal à échapper à leur invitation sans semer le trouble dans leurs têtes. D'ailleurs le Tel'Tel'Quess de la main des mystères fut le plus prompt a accepter de se désaltérer et s'engouffra rapidement dans la demeure. La prétendante aux gardiens sylvestres suivait de près le mouvement amorcé par le mage, Nirannor ne pouvait faire marche arrière.

D'un signe de la main, il indiqua à Anikeï, son compagnon à quatre pattes de rester à l'extérieur. Il savait que son chien n'hésiterait pas à le prévenir au moindre danger, puis il pénétra dans la maison. Déjà la barde questionna leur hôte et Nirannor préféra rester un peu en retrait, écoutant ses réponses.