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Chapitre II.1, [Khelrod et la Gouleuse]
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Habitant des Royaumes
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Ce fut donc Khelrod qui ouvrit la marche et se dirigea le premier vers les geôles. Bien entendu la tension qui lui avait fait lever le bouclier était retombée, et à présent l'objet de défense pendait le long de son corps, prolongement défensif d'un bras puissant indiquant que le nain avait l'habitude de s'en servir. Il se présenta brièvement.
- Je suis Khelrod, du clan Martelroc de l'Epine Dorsale du Monde.
Alors qu'ils marchaient en direction des geôles d'un pas rapide, le paladin s'adressa de nouveau à la forgeronne, sans doute pour lui expliquer un peu plus la situation. Le ton était didactique, tel l'informateur donnant une information. Pour autant, il ne se tournait pas vers elle continuant d'avancer d'un pas rapide. Il voulait manifestement en terminer rapidement avec l'orc et son amie pour pouvoir se diriger, comme La Goualeuse l'avait suggéré, vers la demeure de Myal'sa et commencer à se renseigner sur les raisons de l'absence de la rôdeuse.
- Ces gardes ont d'abord arrêté votre ami comme suspect, et non comme coupable. Notre groupe a établi son innocence. Conclusion qui semble être partagée par les hauts gradés. Sans pouvoir l'affirmer, je dirais qu'il est à présent plus témoin que suspect. Il me semble toutefois qu'il est plus en sécurité à l'intérieur de la caserne, qu'à l'extérieur compte-tenu des réactions de la foule à la suite de l'agression... De plus, il a proposé son aide pour soigner la jeune fille, aide qui ne sera pas de trop. C'est à ce sujet que nous allons nous adresser à lui de nouveau.
L'explication terminée, ils avaient encore toutefois plusieurs mètres à parcourir. Intrigué par les pendentifs de la demi-elfe, Khelrod ne put s'empêcher de s'y intéresser. Après tout, ce n'était pas souvent que l'on rencontrait un adepte du Roi Lion. De plus, son mentor humain avait su faire de la religion et de la théologie des sujets qui passionnaient le paladin Nain, et il ne raterait donc pas l'occasion de ce petit temps mort pour questionner la forgeronne.
- Le fait que vous adressiez vos prières au Créateur et au Semeur de Merveilles ne me surprend pas, étant donné votre activité, en revanche j'avoue être très surpris de voir autour de votre cou le symbole du Seigneur à la Crinière de Feu. Je n'avais jusqu'à ce jour jamais rencontré qui que ce soit suivant les préceptes du Roi Lion. Accepteriez-vous d'échanger avec moi à ce sujet, lorsque nous aurons réglé toutes les affaires qui nous occupent ?
La remarque et la question avaient peut-être été adressées légèrement maladroitement, mais l'entrain qu'il avait au moment de prononcer ces quelques mots ne laissait aucun doute quant à l'intérêt réel que le fils de la pierre portait à la religion et à la théologie. La forgeronne demi-elfe, pour peu qu'elle ait écouté Khelrod, pouvait être certaine que la discussion au sujet de Nobanion serait prise très au sérieux par le paladin.
Une ou deux secondes après qu'il eut cessé de parler, le trio arriva devant la porte conduisant aux geôles. Le nain roux, qui avait pris la tête du groupe, ouvrit la porte et fit signe à la forgeronne, ainsi qu'à La Goualeuse d'entrer.
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Habitante des Royaumes
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Khelrod opta pour une tout autre stratégie, qui s'avéra payante. La jeune fille avait sous-estimé l'opiniâtreté des gardes, dont elle n'avait pas imaginé une seule seconde qu'ils laisseraient entrer si facilement la furibonde après l'avoir arrêtée. Les soldats du Guet, à Eauprofonde, étaient autrement plus téméraires et pugnaces... Le conflit avait été écourté, c'était bien là l'essentiel.
L'intruse ne prit pas la peine de les remercier, ni de se présenter. C'était l'une de ces personnalités franches, brutes et comme taillées d'une pièce, à l'image de son épais tablier de cuir, incapables de dissimulation. Elle ne soignait pas plus son corps que son langage, portait ostensiblement les atours et colifichets de sa profession.
- Et moi Sirine, glissa-t-elle à la suite de Khelrod, dont le nom de clan devait sûrement éveiller la sympathie de la forgeronne. Elle avait souri à la forgeronne, mais son regard était resté étrangement froid.
Légèrement en retrait, La Goualeuse écoutait d'une oreille attentive le nain, à la faconde décidément intarissable. Elle ne connaissait pas ce Roi Lion, Seigneur à la Crinière de Feu qu'évoquait Khelrod ; c'était sans doute pour cette raison qu'elle n'en avait pas remarqué le pendentif. Curieuse de nature, et portée à l'érudition en dépit de son humble condition, elle ne manquerait pas de graver ce symbole dans sa mémoire, à la prochaine occasion. Des images poétiques se succédaient dans son esprit, la Dame aux Cheveux de Feu dansant dans un tourbillon d'ocre et d'écarlate avec le fauve. Elle puisait dans cette chaleureuse vision la force de se confronter au dénommé Lorkar, dont l'imposante carrure et la physionomie bestiale l'avaient profondément effrayée.
Sur son beau visage ne se lisait aucune inquiétude, mais de la concentration. Elle se devait de cacher le dégoût que l'orc lui inspirait. Elle y parviendrait, elle y était toujours parvenue.
Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
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Façonneur de Montagnes
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La demie-elfe avait croisé ses mains derrière elle, et, alors qu'ils avançaient dans les souterrains, son sourire se fit plus large, alors même que Khelrod l'interrogeait. Elle adressa aussi un sourire franc à Sirine.Ëluë | | Ëluë, forgeronne parmi tant d'autres de Lunargent. J'imagine que la réaction des gardes vous étonne mais... disons que ce n'est pas la première fois que je fais une esclandre, disons que mon tempérament est à l'image de mon haut-fourneau, dit elle en riant.
T'as raison Khelrod, c'est même pas impossible que je sois la seule à plusieurs centaines de lieues à la ronde. C't'une longue histoire, disons que j'ai vécu bien longtemps avec les wémics de l'Anauroch. J'peux certifier qu'il n'y a pas d'être plus honorables qu'eux, et ils sont à l'image du Roi... Mais c'est vrai qu'une demi-elfe qui lui rend grâce à quoi de faire sourire, en fait...
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Tout dans son visage prête à croire que le sourire l'éclaire habituellement. On a d'ailleurs du mal à l'imaginer autrement, même quand la colère l'emplie. |
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Elle allait continuer son histoire quand Khelrod ouvrit la porte. Ils tombèrent nez à nez avec Lorik et Lor'kar, côte à côte, alors que le geôlier en arrière plan, semblait nourrir une haine tenace pour l'orque. Ëluë leva une main et tapa dans l'épaule de l'orque, à la grimace de la jeune fille, il n'est pas impossible qu'elle se fit mal sur les muscles épais de son ami.L'orque leva le bras et invita ses deux visiteurs à s'assoir sur la paille si ils le souhaitaient. Puis il se lissa la barbe, avant de saisir ce qu'on lui donnait pour écrire. Il réfléchit quelques instants.Lor'kar | | Tu... es venue... petite lionne, dit Lor'kar en souriant et en tapotant la tête de la demie-elfe, ce qui fit grincer le masque qui y était poser. Sans se tourner vers eux il rajouta. Merci... po... pour l'aide. Je... je vais aller voir... la fillette.
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Ce vieil orque aux yeux étranges porte une veste de cuir et de fourrure. Malgré ses peintures de guerre, il semble éminemment pacifique. |
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Lorik avait un regard surpris mais apparemment soulagé, il regarda ses deux enquêteurs.Capitaine Lorik | | Je dois admettre que je suis agréablement surpris par Lor'kar, je n'aurais pas dû douter de vous. Je ne vois aucune raison de l'empêcher de sortir, bien que je doive le mettre sous la garde de quelqu'un de confiance, plus pour sa protection qu'autre chose.
Il porta son regard sur la demie-elfe.
Ëluë, j'ai cru entendre que tu houspillais encore mes hommes, qu'est ce que...
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Ce guerrier nain porte sa vieillesse autant dans la couleur de sa barbe que dans le nombres de cicatrices sur son visage. |
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Ëluë | | Et bien, Lor'kar et moi travaillons sur un petit projet, et il était chez moi ce matin. Si vous m'aviez demandé... Vous ne pouviez pas savoir, je sais.
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Tout dans son visage prête à croire que le sourire l'éclaire habituellement. On a d'ailleurs du mal à l'imaginer autrement, même quand la colère l'emplie. |
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La forgeronne soupira, apparemment consciente de ses propres défauts, bien qu'elle ne sembla pas faire grand chose pour les changer. Lorik les invita tous à remonter. Apparemment, Sirine et Khelrod allaient enfin pouvoir passer à autre chose.
Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
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Habitant des Royaumes
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Khelrod aurait été heureux de continuer la discussion sur le Roi Lion avec Ëluë, mais leur enquête devait à présent les mener en un autre lieu. Les choses s'étant arrangées pour Lor'Kar, Ëluë étant redevenue calme et Lorik leur indiquant qu'ils pouvaient à présent disposer, le nain ne voyait pas de raison supplémentaire de prolonger leur présence en ces lieux. Il refusa par conséquent, d'un signe poli de la tête, la proposition de l'orque.
¤ Il faut à présent s'en remettre aux dieux et à leur volonté. La petite vivra, c'est certain. ¤
Avant de quitter les geôles, il ne put s'empêcher de glisser quelques mots à Lorik.
- Merci Capitaine. Pour votre bienveillance et pour n'avoir pas succombé aux préjugés.
Il prononça encore quelques mots pour Lor'Kar.
- Faites de votre mieux pour aider cette fillette. Je prierais les dieux pour votre réussite.
Il adressa alors un signe de tête à chacun en terminant par Ëluë. Il lui adressa par ailleurs un sourire franc, lui signifiant ainsi qu'il avait apprécié leur court échange. A n'en pas douter, il reviendrait vers elle dès que cela lui serait possible.
¤ J'espère que nous pourrons continuer cette conversation, Ëluë. Ce serait un réel plaisir. ¤
Enfin, il s'adressa à La Goualeuse, comme pour la rassurer sur le sort futur de Seygwine. Il y avait dans sa voix une assurance et une sérénité qui inspiraient toutes deux la confiance dans les mots qu'il prononçait.
- Dame Sirine, nous avons fait notre possible ici. Notre présence n'est plus utile. Seygwine est entre de bonnes mains. Je vous suis pour nous rendre au domicile de la petite.
C'est alors qu'il lui indiqua d'un geste de la main qu'elle pouvait le précéder vers la sortie afin de poursuivre leur enquête.
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Habitante des Royaumes
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*Les wémics ?* répéta-t-elle mentalement, n'ayant jamais entendu le nom de ce peuple. L'Anauroch, qu'elle savait être un immense désert de sable, lui était hélas à peine plus familier... La jeune fille mesurait, depuis quelques jours, l'étendue incommensurable de son ignorance du monde. Bresnin était peu loquace, et parlait le plus souvent de la Dame aux Cheveux de Feu. Elle avait appris le peu qu'elle savait dans les rares livres qu'elle possédait, pour la plupart des contes et des légendes, ou dans les récits des marins de passage à Eauprofonde.
La Goualeuse fit preuve d'un grand sang-froid face à l'orc, mais ne lui témoigna aucun signe de sympathie. Elle resta debout, silencieuse, et à distance raisonnable, n'osant le dévisager qu'à la dérobée, par de furtifs coups d’œil. Quelque chose dans le regard de Lor'Kar la troublait profondément, sans qu'elle puisse vraiment se l'expliquer.
Elle signala à Lorik que maître Léor était en de meilleures dispositions, puis salua les uns et les autres d'une modeste révérence avant de s'éloigner avec Khelrod.
- Il faut aller de l'autre côté du fleuve, répondit-elle, en se remémorant les indications que lui avaient données Taelyn. Ce n'est pas très loin, je crois...
Une fois sortie de la caserne, la jeune fille semblait bien plus à son aise. Se frayant sans difficulté un chemin dans la foule, elle saluait d'un sourire avenant les modestes gens qu'elle croisait, les enfants en particulier, n'hésitant pas à répondre d'un geste de la main ou d'un clin d’œil aux têtes blondes. Dès qu'une fontaine se présenta, elle y but quelques gorgées, recueillant l'eau dans ses mains et les portant à sa bouche, comme n'importe quelle femme du peuple. Elle prit aussi le temps de s'arrêter dans l'échoppe d'un marchand afin d'acheter une brioche, n'ayant pas encore déjeuné aujourd'hui. Elle s'était prêtée de bonne grâce au babillage commerçant, sans s'attarder inutilement. Dans toutes ces petites scènes du quotidien, parfaitement anodines, un charme discret mais puissant semblait accompagner Sirine ; à l'évidence, elle était bien plus à sa place ici qu'à la caserne.
- En voulez-vous, Monsieur Khelrod ?demanda-t-elle en rompant la brioche avec gourmandise, prête à lui tendre une généreuse part.
Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
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Au sortir de la caserne, Khelrod avait suivi La Goualeuse, sans mot dire. Après tout, il était arrivé plus tôt dans la matinée et ne connaissait absolument rien de la ville. Il était donc normal qu'il se laissa guider par la belle.
Si lors de leur passage dans la caserne le nain en armure avait semblé parfaitement à l'aise et parfaitement à sa place, contrairement à Sirine, une fois dehors les choses étaient bien différentes... En effet, si la jeune humaine semblait complètement à son aise au milieu de la population locale, Khelrod, lui, armé pour la guerre et protégé de son armure et de son bouclier, dénotait clairement avec les citoyens qui allaient et venaient, vaquant à leurs occupations. Pour autant il ne semblait pas mal à l'aise, bien qu'il donnait clairement l'impression de ne pas être à sa place.
Il observait La Goualeuse alors qu'ils avançaient dans les rues de la ville, semblant apprécier la jovialité, la bonne humeur et la bienveillance de la jolie jeune femme. Bien qu'il préférait largement les naines, il n'en demeurait pas moins réceptifs au charme de la belle. Marchant ainsi à ses côtés, il donnait presque l'impression d'être son garde du corps. Lorsqu'elle s'arrêta pour acheter de la brioche et qu'elle lui en proposa de façon fort généreuse, il refusa poliment, expliquant les raisons de son refus.
- Je vous remercie Dame Sirine, mais je ne voudrais pas abuser de votre générosité.
Il lui sourit, de façon très amicale avant de s'adresser de nouveau à elle sur un ton laissant clairement paraître qu'il souhaitait apprendre à la connaitre.
- Je vous sens beaucoup plus à l'aise dans ces rues qu'à l'intérieur de la caserne. Vous donnez même l'impression que cette ville vous est familière. Êtes-vous originaire de cette cité ?
Son sourire amical se transforma alors en sourire d'excuses, alors même qu'il reprenait sur un ton bien plus professionnel, rappelant clairement l'enquêteur minutieux qu'il avait semblé être jusqu'à présent.
- Pardonnez mes digressions, nous avons bien plus important à faire. Si vous le voulez bien, je propose que nous nous hâtions vers la demeure de la fillette pour voir si quelque chose d'anormal s'y est déroulé. Nous devrions également retourner sur les lieux de l'agression, au cas où un indice quel qu'il soit ait échappé aux différents protagonistes de cette affaire.
Il attendit alors la réponse de Sirine, baissant légèrement la tête et lui montrant la chaussée, lui indiquant ainsi qu'elle pouvait reprendre sa marche si elle le désirait.
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Le duo commença à parcourir la ville vers le sud, chemin qu'avait emprunté Ashura et Kryssyor une heure plus tôt - le temps avait passé étonnamment vite dans la caserne. Sur le chemin ils purent s'apercevoir bien vite qu'une fête était en préparation. Les murs étaient décorés de peintures et de fleurs, seuils d’œuvres chatoyantes et l'on tendait des banderoles et des lampions entre les branches des demeures sylvestres. Le long de la route qui descendaient, une alliances d'artisans de la bouche (en fait, apparemment, la grande majorité des bouchers, boulangers, épiciers et poissonniers de la rue) étaient entrain de préparer des kilos de pâte, de l'abaisser et de préparer des farces pour faire ce qui semblait être des tourtes d'une longueur impressionnante, cuite grâce aux étranges machines d'enchanteurs et d'artificiers gnomes.
Arrivés sur le quai, ils purent se rendre compte que celui ci était bien animé, plus animé même que ce que Sirine avait vu d'ordinaire depuis qu'elle était là. De longues barges à fond plat déchargeait les marchandises et un marché d'extérieur s'était dressé le long du fleuve. Ils n'eurent qu'à tendre l'oreille pour comprendre que c'était le jour de livraison hebdomadaire des marchandises par voie fluviale, et que l'évènement était plutôt récurrent. Et attirait des centaines de citadins et de gens de l'extérieur, qui affluait dans les environs. Arrivés devant le pont de cristal, il se rendirent compte que si les gens du cru n'avait pas de mal à traverser sans tomber la mince passerelle magique, malgré son encombrement, ce ne serait sans doute pas leur cas... doute effacé immédiatement quand ils se rendirent compte que l'artefact architectural était en vérité doté de rebords invisibles de chaque coté. Ils purent donc sans mal se rendre de l'autre coté, bien que cela leur pris une bonne dizaine de minutes, compte tenu du nombre de gens qui le traversait dans les deux sens.
Après quelques dizaines de minutes supplémentaires, ils trouvèrent la rue que leur avait indiquée Taëlyne. Celle ci était étroite et ombragée, on entendant non loin de là les clapotis du fleuve, et il se posa devant eux un nouveau problème. Certes, ils savaient que la demeure sylvestre des époux Landruel était dans le coin, mais de celle-ci, il y en avait des dizaines, et pour leurs yeux aussi terrestres qu'inavertis, elles se ressemblaient toutes. Mais ils finirent par repérer l'unique échoppe d’ébéniste de la rue, au dessus de laquelle poussait un grand et vieil arbre dont les branches avaient été guidées pour former une demeure. Celle ci semblait silencieuse, et il n'y avait pas trace d'entrée évidente, en tout cas du coté de la rue.
Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
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Au refus poli de Khelrod, la jeune fille ne dissimula pas sa surprise. Partager de la nourriture était la meilleure manière qu'elle avait trouvé pour fraterniser avec le militaire, avec lequel elle n'avait à l'évidence rien en commun. Ce geste simple n'avait rien d'anodin, mais se chargeait de toute la gravité d'un symbole pour celle qui tant de fois avait souffert de la faim.
- Oh... très bien, répondit-elle dans un sourire confus, en retirant aussitôt son offrande. *Abuser de ma générosité ? Ce n'est que de la brioche, enfin...* Je suis arrivée à Lunargent il y a quelques jours, pour les fêtes. Je suis chanteuse, expliqua-t-elle, aussi concise qu'à son habitude et sans plus témoigner la moindre gêne.
Son compagnon se révélait d'un caractère bien étrange... à peine avaient-ils échangé quelques banalités qu'il mit brusquement fin à leur bavardage, retournant à un ton et à un sujet plus sérieux. Il s'était pourtant montré le plus loquace de leur petite troupe d'enquêteurs, plus tôt à la caserne. Craignait-il qu'elle ne lui pose à son tour des questions ? Ou avait-il peur de l'importuner ? Il croyait peut-être parler à une véritable dame... Tous semblaient se méprendre sur sa condition, quand bien même elle les avait engagé à la simplicité. Sa robe de laine ne faisait-elle pas peuple ?
*Va pour dame...* se résigna-t-elle en croquant délicatement dans la brioche.
- Nous devons traverser la Rauvin, le pont est là bas, dit-elle en indiquant le sud. J'espère que vous n'avez pas le vertige ! ajouta-t-elle en riant.
Bien moins professionnelle que le paladin, la belle s'était laissée gagner par l'ambiance de fête qui s'élevait dans la ville. Les sens en alerte, elle ne perdait pas une once du spectacle qui s'offrait à elle de toutes parts, dévorait des yeux les étals de victuailles artistement colorés, respirait à pleine poitrine les douces effluves émanant des fours et des sacs d'épices, félicitait un tel pour sa vitrine, déclinait malicieusement l'invitation à acheter ses produits d'un autre. Une joie presque enfantine s'était peinte sur son visage alors qu'elle contemplait le quai, si animé et si... familier. La vue du ballet des dockers et des marchands lui arracha bientôt un pincement de cœur ; elle refoula les souvenirs doux-amers qui se bousculaient dans son esprit, observant quelques minutes de silence, avant de retrouver sa joie.
En apparence distraite, La Goualeuse n'en était pas moins une guide efficace. En pénétrant dans une rue étroite et ombragée, elle précisa à Khelrod que la demeure des Landruel se trouvait au-dessus de la boutique d'un ébéniste, perché dans un vieux hêtre. Ils ne tardèrent pas à trouver ladite maison, en apparence impénétrable.
- Bien, lança-t-elle d'un ton de défi en prenant du recul pour bien embrasser du regard l'ensemble du vieil arbre. Il doit y avoir un passage, un escalier dérobé, une corde ou quelque chose... A moins que l'on n'entre par la boutique...
HRP : Jet de perception
Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
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Immédiatement après la réaction de Sirine suite à son refus, Khelrod regretta cette politesse qui, selon lui, venait d'offenser La Goualeuse, alors que c'était précisément ce qu'il souhaitait éviter. Ils allaient travailler ensemble pour quelques temps et la jeune femme, plutôt discrète jusqu'à présent dans leur enquête, semblait prendre ses aises, aussi, il ne voulait pas la couper dans son élan.
A plusieurs reprises pendant leur marche en direction du pont, il voulut lui présenter ses excuses, mais à chaque fois il retenait ses mots, laissant s'installer involontairement un silence qui pourrait rapidement devenir pesant. Silence brisé uniquement par la question qu'elle lui posa sur le vertige et à laquelle il répondit de façon moins concise que lorsque Sirine avait évoqué le partage de la brioche.- A ma connaissance, je n'ai pas le vertige. Toutefois, je n'ai pas le souvenir d'avoir été souvent confronté à cette sensation. Nous verrons bien lorsque nous serons devant le pont. Contrairement à la courtisane, le nain faisait son possible pour ne pas prendre part aux festivités. Non pas qu'il fut austère au point de ne pas aimer les fêtes, mais il s'agissait plus, pour lui, de rester concentré en permanence sur leurs objectifs. Pour autant, il appréciait ce qu'il voyait et la bonne ambiance générale était contagieuse, si bien qu'un léger sourire était né sur son visage et ne le quittait plus.
Lorsqu'ils arrivèrent devant le pont, le fils de la pierre prit quelques secondes pour tâter l'édifice de son pied droit, comme s'il n'avait pas confiance en ses yeux. Son pas, déjà plus lent que celui de La Goualeuse, avait encore ralenti un peu sur les premiers mètres de la traversée, puis il avait semblé juger qu'il n'y avait rien à craindre, les barrières magiques aidant et avait donc repris son allure normale. Il continua de suivre la jeune femme jusqu'à ce que celle-ci eut décrété qu'ils étaient arrivés au bon endroit et qu'elle lui montra la demeure qui était celle des parents de Seygwine. Il l'écouta proposer un plan d'action et acquiesça de la tête.- Vous avez raison. Il nous faut trouver le moyen d'accéder à cette demeure. Il entreprit alors de faire le tour de l'arbre en étant le plus attentif possible aux différents détails, afin de trouver le passage qui pourrait mener aux hauteurs de l'arbre. Comme il n'était pas habitué à ce genre d'habitations, il se sentait un peu ridicule. Il en profita également pour observer autour d'eux si des habitants ou d'autres personnes les observaient pendant leurs recherches. Pendant ce temps, il décida enfin de briser le silence afin qu'il n'y ait pas de malaise entre la jeune femme et lui-même.- Je vous demande pardon pour tout à l'heure. Je ne voulais pas vous offenser. Comme vous pouvez le constater, je ne manque pas de réserves, dit-il en désignant son abdomen avec un grand sourire.J'espère que vous me pardonnerez cette maladresse. Tout en continuant à fouiller autour d'eux, il souriait à la jeune femme, dans une tentative de briser la glace, comme elle-même avait souhaité le faire un peu plus tôt. Ayant manifestement tout écouté des propos qu'elle avait prononcé un peu plus tôt, il ajouta.- Vous êtes chanteuse ? C'est la première fois que je rencontre une chanteuse. Quelle est votre spécialité, pour peu que l'on puisse parler ainsi de cet art ? S'il était effectivement à l'aise dans une caserne ou auprès de soldats, il était clair que l'art n'était pas du tout son domaine... La recherche d'indices visuels non plus, à le voir faire. Khelrod, tout comme La Goualeuse, cherche par où il est possible d'entrer dans la demeure elfique. Dans le même temps, il cherche à voir s'ils sont épiés par qui que ce soit > jets de perception
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Façonneur de Montagnes
Chambre 6
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Cliquez ici pour dérouler le parchemin... La Goualeuse (Perception) : 24 Khelrod (Perception) : 4 Khelrod, plus spécialisé dans la recherche de trous dans les cavernes que d'échelles dans les arbres ne fut d'aucune aide. Heureusement, la Goualeuse, elle, sembla bien plus à l'aise. Elle remarqua bien vite que, à l'image des voisins plus terrestres qui semblaient tous allez de front, les demeures sylvestres elles s’entremêlaient. Si le grand hêtre semblait être une exception car il n'en supportait qu'une seule, à coté, c'était un chêne autrement plus impressionnant qui s'étalait derrière et sur les toits des bâtiments plus récents et soutenait au moins trois demeures dans ses branches. Et c'était en vérité par là qu'il fallait passer pour accéder à celles-ci mais aussi à tout les autres demeures environnantes, reliés au vénérable par un réseau de branches aussi épaisses qu'anciennes.
En fait, l'architecture lunargentaise désorientait un peu l'aquafondienne. Outre les différences culturelles, il y avait d'évidentes différences d'âge entre les différentes bâtisses. Bien qu'ils en ai vu peu en venant jusqu'ici, ces arbres semblaient si anciens que lorsque les maisons et échoppes humaines avaient été construit, elles devaient déjà être sous leurs ombres. Et peut-être y avait il des arbres plus grands encore dans les environs. D'ailleurs en tournant son regard vers le bosquet qui s'élevait au bout de la rue, elle put sans mal noter les énormes branches d'un autre arbre qui surgissait de celui-ci.
Alors qu'ils cherchaient, un elfe sauta avec grâce d'un coté à l'autre des arbres pour y accrocher des banderoles de fleurs et de plantes odorantes qui embaumèrent rapidement la rue. Une naine d'un âge certain s'arrêta dessous et d'une voix chevrotante mais un peu amusé lui dit de faire attention lorsqu'il sautait au dessus du vide. Ce à quoi l'elfe répondit avec un salto joueur avant de faire une révérence amusé et de promettre à l'aînée de ne pas se briser de bras.
Khelrod quant à lui put remarquer que les pavés étaient de plutôt bonne qualité.
Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
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