Chapitre IV : Conseil au crépuscule

Le Grand Commandeur posa une main sur son menton, pensif, et jeta un regard interrogatif au représentant de la Légion. Celui-ci hocha la tête.

- Nous pouvons faire accompagner tout les groupes d'un quatuor de légionnaire en arrière garde en effet. Mais la situation requiert qu'une grande partie soit de la Légion reste mobilisés autre part pour parer à toute probabilité.

Alors qu'Arkhen s'éloignait, mains derrière le dos, posant probablement un regard sur ses apprentis disséminés autour de la tour, ce fut cette fois le représentant de la Légion qui prit la parole.

- Sundabar est le rempart du Nord. Construit par les vôtres à une époque plus violente encore, Maître Khelrod, il y avait une certaine fierté dans sa voix. La fierté militaire de celui qui fait partie d'un dessein plus grand que lui. J'aimerais dire que vous n'y trouverez que des alliés, même si ce n'est pas le cas. Aussi puissante qu'elle soit, la forteresse ne bénéficie pas de la protection des Sentinelles. Mais les Boucliers vous serons certainement d'une grande aide. Ils connaissent mieux que personne les environs et la garde de la Passe est plus de leur ressort que celui de la Légion.

- Et,continua Fret, vous pourrez bénéficier des informations des Vigilants si vous parvenez à vous entretenir avec eux. Ce sont eux qui veille sur l'une des plus grandes entrées vers l'Outreterre - et les elfes noirs. Si il y a eu des mouvements étranges, ils le sauront. Je répète mon estimé collègue, mais Sundabar est une forteresse stricto sensu, la majorité de l'aide vous viendra de l'armée.

Le prélat des Gardesorts enchaina.

- Il ne faut pas oublier que c'est aussi un refuge. La place du marché abrite des caravaniers et des marchands particulièrement téméraires. Et il est possible que certains d'entre eux soient en mesure de vous informer.


Xarss

Le drow entendit soudain l'ensorceleur dans sa tête.

- L'un d'entre nous n'est pas au courant de l'existence de cette organisation, mais il serait utile que vous, la connaissiez. Sundabar a aussi un réseau d'espion, les Veilleurs.


Tous

Après avoir laissé parler ses collègues, le Commandeur repris la parole pour conclure.

- Sachez que pour services rendus, nous avons d'ors et déjà doublé la solde qui vous était alloué. Il nous faudra quelque heures pour la faire sortir du trésor, mais vous devriez pouvoir la toucher avant de partir. Sachez que si jamais vous ne nous trahissez pas plus loin, nous sommes majoritairement enclin à plaider une exception permanente pour votre présence en Lunargent.

Pour les interrogatoire, je vous laisse sous la houlette du Capitaine Lorik et de la prêtresse Tatshandra qui a pris en charge la druidesse. Vous avez raison Ashura, la discrétion est de mise, messieurs ? dit il vers le mage et l'ensorceleur.

- Ces boucliers contre la scrutation sont des sortilèges de haut niveau, d'autant plus qu'il faut les harmoniser avec les Sentinelles, répondit le mage. Sans Arkhen et les meilleurs mages et ensorceleurs du Collège et de l'Invocatorium, nous sommes incapables de le maintenir longtemps.

- Et je doute que Tatshandra, ou même vous, Capitaine Lorik, seront d'accord pour déplacer des convalescents à travers la ville. A moins de téléportation, peut-être, Jorus ?

- Auquel cas je préférerais que l'entretien se déroule dans la chambre anascrute. Maintenir le champ ici sera trop lourd en énergie à long terme. Soit, je m'en chargerais personnellement, je vais préparer la chambre et m'occuperait du transport. Vous devriez partir devant cependant afin de préparer le terrain.

- Bien. Sur ce, je crois que nous avons tous fort à faire. Prenons rendez vous à la porte est, demain à la première heure. Entre temps, nous tâcherons tous d'être aussi efficace que vous l'avez été.

Il hocha la tête avec solennité avant de s'éloigner. Ils s'en étaient peut-être rendus comptes, un soldat attendait en silence à distance respectueuse pour remettre un message depuis quelques minutes déjà. Chacun salua à son tour, et sans qu'ils ne s'en rendent compte, ils étaient bientôt déjà sur le bateau de retour. Libre aux aventuriers, maintenant, de se disperser pour leurs activités, avant, peut-être, de prendre un repos nécessaire.


Vers Linaë

Ceux qui avaient décidé de s'occuper de l'entretien avec la druidesse se dirigèrent vers la clairière. Cette fois encore, il n'y trouvèrent personne mais, au bout de quelques temps à patienter, la grande prêtresse apparu entre les arbres.

- Bonsoir, j'imagine que vous chercher à interroger Linaë, elle soupira. Je m'excuse au nom du Cercle pour les évènements. Nous avons manqués de rigueur.
Jamais elle n'aurait dû se retrouver seule, mais il suffit de passer quelques dizaines de minutes avec elle pour se rendre compte qu'elle à du mal à suivre les conseils de ses pairs.

Elle paraît forte mais son passé rend sans doute une partie de son esprit fragile et plus poreux que d'autres à ce genre d'assaut. Elle ne s'est pas encore réveillée mais si vous le souhaitez, je peux vous mener à elle.


Vers Seygwine

Ceux qui retournèrent vers la jeune elfe la retrouvèrent dans une situation finalement assez peu différente de quand ils l'avaient quittés plus tôt. Sabetha et Silys était partis, et l'atelier d’alchimie avait disparu avec elles. Restait dans la pièce la jeune elfe, sa tante, Tom, à côté de l'elfe, et Lor'kar, assis au bord de la fenêtre. Le louveteau sautillait au bord du lit de la convalescente qui, encore un peu dans les nuages, tentait de l'attraper. A leur entrée, Taëlyne se leva pour venir vers eux.

- Je dois vous remercier, dit elle, une évidente sincérité doublé d'une joie non dissimulée sur le visage, après cette horrible journée, le réveil de Seygwine est un premier espoir pour la suite. Vous devez l'interroger n'est ce pas ? Comment voulez vous procéder ? Lor'kar ,dit elle avec un ton autrement plus doux qu'auparavant quand elle parlait de l'orque, à confirmer qu'elle était physiquement en état, hormis la fatigue de la convalescence. L'opération a extrait tout le poison de son corps.

Bien qu’Ashura se décourageait à devoir quitter ce paradis, elle avait accueilli la décision du Conseil avec beaucoup de sérénité. Elle se demandait si les choses étaient toujours aussi folles dans les grandes agglomérations et ressassait les événements, tentant de comprendre vainement où les choses avaient pu ainsi foirer. Un séjour surprenant qui aboutissait à un exil quelque peu forcé.

La bretteuse profitait du chemin pour sa dernière journée dans la capitale, errant entre les jardins et les vergers, plongée dans ses pensées. Arrivée à la clairière des rôdeurs, afin de prendre des nouvelles de Linaë, elle trouva un lieu calme en comparaison des bruissements citadins provenant des allées marchandes. En rencontrant la grande prêtresse, elle s’inclina et se contenta de prêter une oreille attentive, marquant son accord de hochements de tête.

La guerrière des Marches d’Argent parlait courtoisement, feignant une pudeur naturelle et tentant de dissiper les inquiétudes. Elle indiqua vaguement que l’affaire suivait son cours entre les mains d’experts avertis. Elle suggéra au Cercle de ne pas prendre de risque, de ne pas initier d’actions isolés et promit, pour conclure, qu’elle reviendrait avec des réponses. Souhaitant un prompt rétablissement à la petite druidesse, elle offrit ses meilleurs vœux aux membres du Cercle.

Elle ne voyait aucun motif pour s’imposer au chevet de Linaë, moins encore de troubler la sérénité qui régnait dans la clairière et surtout, songeait à toutes les tâches qui restaient à accomplir. Il restait beaucoup à faire et la bretteuse reprit la route. Elle souhaitait consulter les témoignages recueillis par le bastion, s’entretenir avec Dame Sabetha en vue d’un recrutement et accorder son propre équipement avec ses nouvelles prétentions salariales.

Dans un élan vindicatif, Ashura se promit de s’arrêter dans l'un des fameux établissements Lunargentais afin de déguster une spécialité culinaire. Une revanche sur le cours des événements et se départ précipité dès le lever du soleil. Une fois seulement l’exigence de l’estomac satisfaite, elle songerait à trouver le repos. Un sommeil juste et réparateur pour affronter les épreuves à venir.

Il restait encore à faire avant de quitter la cité joyau.

Pour le jeune drow, les options étaient troublantes sur plusieurs points, mais il en retenait qu’une, celle d’avoir accès à Lunargent en tout temps, si bien entendu il en revenait vivant. Un quelque chose en lui dictait un oui rapide et un autre côté plus obscur lui marmonnait de tirer avantage de cette option. * Qui en sortira gagnant? * Question qu’il ne cachait pas à Vorn, mais se gardait bien d’élaborer ses pensées. Croyant qu’ Arkhen pouvait à tout moment épier ses pensées, Xarss dû élaborer un système de pensée autre, une forme distinctive des drows qui seuls eux pouvaient déchiffrer. En gros le néophyte des arts n’avait pas grand-chose à cacher, sachant très bien le nouveau sentier qu’il s’était autorisé, il se devait d’être franc et loyal à la décision qu’il avait pris. Si aux yeux des surfacins il était un traitre il le deviendrait aussi pour les drow. Passer de c'rintri à og'elend ne lui faisait pas grands plis, mais il fallait à tout prit faire l’elgg de son passé.

Un sourire malsain se dessinait presque sur ses lèvres minces quand il sut qu’ils devraient faire affaire avec les Vigilants de Sundabar et ce même sourire faillit s’exposer lorsqu’il entendit Arkhen lui confirmer une autre organisation dans cette même ville, les Veilleurs. Il n’aurait pas pu mieux avoir comme vengeance, il participerait à éliminer du drow. Était là, surement, sa seule descendance vilaine, la tare qui faisait de lui un og’elend. Il jubilait intérieurement, si sa génitrice savait cela, quelle affreuse souffrance vivrait-elle? * Tu as essayé de m’éliminer, tu as échoué, maintenant, tu sais qui est l’erreur, maintenant je suis ton dalharuk elg'cahal.* Dit-il prétentieusement.

Ils avaient maintenant libre cours de ce qui leur restait de vie, une bien maigre compensation, mais qui pour lui était suffisamment éprouvant pour qu’il puisse se satisfaire. Suite aux paroles d’Arkhen qu’il avait reçu, le jeune adulte tournait l’anneau du bracelet reçu après avoir nettoyé ses pensées puis demandait…
*Les Veilleurs, ont-ils un signe distinctif pour les rejoindre, les reconnaitre, un lieu à Sundabar bien à eux?*

Il n’attendit pas la réponse sachant bien qu’il en recevrait une puis comme tous les autres il prit la direction du traversier pour s’excuser auprès d’Ashura qu’il irait voir Seygwine et Lor’Kar pour de plus amples renseignements. Sur la route il ne dit mot, à moins que ses accompagnateurs lui demandent réponse à leurs questions. Chemin faisant par contre il fut d’une vigilance accrue, épiant régulièrement si on les suivait.

Une fois sur place, il approchait de Lor’Kar près de la fenêtre puis doucement, il demandait s’il n’avait pas d’autre information sur les paroles qu’il lui avait dites la veille; *À qui écoute les murmures du vent et les rires de la terre, une aide est toujours apportée.* et aussi sur; *même au milieu des lames de pierre, si vous savez où poser les yeux, vous pourrez trouver des alliés.*
Il avait l’air un peu niais, mais il fit comprendre à l’orque qu’il était encore un néophyte de la surface et s’il voulait bien saisir ce que lui avait dit Lor’Kar il avait besoin d’éclaircissement.

Pour la suite il attendait que les autres puissent faire leurs demandes pour ensuite, semblait-il, avoir compris, se rendre dans un lieu où ils pourraient interroger Syegwine.

Leur solde avait été doublée. Cet argument financier, plus que tout autre, avait touché une corde sensible en la jeune courtisane : la somme désormais promise, et bientôt acquise, était bien supérieure à tout ce que la fillette des docks aquafondiens avait jamais possédé. Aussi demeura-t-elle silencieuse jusqu'à la fin de l'entretien.

Était-ce la fatigue ou l'anxiété, tous étaient étrangement muets alors qu'on les escortait jusqu'à leur embarcation. La mine rêveuse de La Goualeuse laissait entrevoir une profonde inquiétude. Il n'en allait cependant pas que d'une crainte toute légitime face au danger : le sentiment d'être agie par des forces qui la dépassaient s'était imposé à elle avec une amère clarté. Libérée de son ancienne condition, elle demeurait pourtant prisonnière, piégée.

Les manœuvres de Kryssior, qu'elle ne perdait jamais de vue trop longtemps, l'arrachèrent à ses sombres ruminations. Celui-ci venait de presser le pas pour se mettre au niveau d'Ashura. Elle tendit l'oreille. Le serpent sifflait tout bas, mais elle saisit suffisamment de mots pour comprendre ses intentions.

*Sage décision*, ironisa-t-elle, vindicative, son humeur chagrine trouvant un exutoire de choix en la personne du drow.

Une fois de l'autre côté de la Rauvin, la jeune femme fit de la convalescence de Seygwine un prétexte pour se soustraire à l'interrogatoire : Khelrod et Kryssior seraient bien assez de deux... Il valait mieux ne pas accabler la petite malade. Elle-même était épuisée et devait prendre du repos, sous peine d'être un véritable poids durant leur voyage le lendemain. Elle ne prit pas la peine d'argumenter davantage, et prit la fuite plus qu'elle ne prit congé.

De retour chez ses hôtes, elle s'empressa de retirer ses bottes et son armure de cuir, puis s'effondra dans un fauteuil. Alors qu'elle goûtait enfin la tranquillité, son regard se posa fatalement sur les nombreux trésors que recelait la bibliothèque de Malik. Quelques recherches sur la Passe de la Pierre Tournante, avec l'accord du maître des lieux, ne semblaient pas superflues...

Lancers...

La Goualeuse - Jet de compétence : Perception : 9(d20) +6(deg) +2(Sag) +2 (fin limier) = 19

Alors que leur entretien touchait à sa fin, Khelrod se contenta d’écouter les dignitaires lunargentais et d’acquiescer à leurs remarques et conseils. La sagesse de cette assemblée dépassait très certainement de très loin celle du groupe de francs-tireurs auquel il appartenait au titre de cette mission, aussi il n’avait pas grand-chose à ajouter, si ce n’est de les remercier.

- Merci pour votre générosité. Elle sera utilisée à bon escient.

Il parlait bien entendu de la solde doublée. Il avait hésité une seconde avant d’accepter. En effet, il ne faisait pas cela pour la fortune, mais simplement par volonté d’apporter son aide et de combattre le mal qui s’abattait sur Lunargent et qui avait manqué de peu de prendre la vie de la jeune elfe…

¤ Cette sommes me permettra de m’équiper de la meilleure des façons afin d’affronter et de vaincre les périls qui nous attendent. Le mal sera défait et Lunargent retrouvera sa sérénité. Le reste ira aux nécessiteux. ¤

A l’instar de ses compagnons, à l’exception peut-être de Kryssyor, il fit le chemin en silence. Toutefois, il n’agissait pas ainsi pour les mêmes raisons que les deux humaines. Le paladin ne se posait aucune question quant aux raisons de poursuivre, il ne cherchait pas à savoir le pourquoi du comment. Il avait hérité d’une quête et il la mènerait à bien. Il n’y avait rien d’autre à en dire ou à en penser. Et pour mener à bien cette quête, il fallait à présent interroger Seygwine, même si cela le désolait, il se devait de le faire lui-même, Ashura étant partie voir Linaë, Sirine ayant choisi d’aller se reposer et l’elfe noir qui l’avait accompagné n’étant certainement pas le mieux placé, dans le contexte actuel, pour rassurer la petite. Il laissa donc La Goualeuse filer, sans insister pour la retenir, sentant qu’elle n’était pas vraiment à son aise, et entra dans l’infirmerie.

En voyant Taelyne joyeuse comme il ne se souvenait pas l’avoir encore vue, un sourire franc apparut sur son visage. Il répondit à la tante de Seygwine.

- Je suis ravi que votre nièce aille mieux ! C’est une excellente nouvelle !

Il baissa alors légèrement la tête avant de poursuivre.

- Et oui, vous avez raison. Nous souhaiterions pouvoir l’interroger, mais en un lieu spécifique. Vous permettez ?

Il avait prononcé ces propos en se dirigeant vers l’enfant.

¤ Khelrod, souviens toi. C’est une enfant. N’oublie pas de la traiter comme telle. ¤

Il sourit à Seygwine avant de s’adresser à elle, d’un paternel et protecteur.

- Bonjour Seygwine. Je suis Khelrod, un ami du Capitaine Lorik et de ta tante.

Il inclina la tête en guise de salut, n’osant pas poser une main sur son épaule ou sur sa tête, comme il avait vu Godefroy le faire à plusieurs reprises. Il n’était pas des plus à l’aise avec les enfants, de toute évidence. Toutefois il reprit, tentant toujours de paraitre le plus rassurant possible.

- Je souhaiterais, si tu le veux bien, que tu nous parles de ce qui s’est passé. Accepterais-tu de m’accompagner dans un lieu qui nous permettrait de parler tranquillement ?

¤ Trop direct. Elle va prendre peur. Nain stupide. ¤

Avec un sourire sincère il attendit la réponse de la jeune elfe, ou de sa tante, pour le cas où celle-ci souhaiterait s’opposer au déplacement de sa nièce…

La Goualeuse

Si elle n'était pas particulièrement grande, la bibliothèque de son vieil hôte était fourni en trésors inhabituels. D'ailleurs, elle pouvait douter que celui ci ait et ne soit vraiment qu'un "simple" archiviste. Cependant, il l'autorisa sans problème à fouiller dans ses archives, à condition de l'accompagner dans ses recherches. Et heureusement, car le sous sol qui entreposait le tout bénéficiait d'une organisation toute particulière. Sans être un bazar sans non, le système de triage devait être propre à Malik, et à personne d'autres. Une bonne façon de garder des secrets.

Savoir que la jeune femme cherchait des informations sur cette passe en particulier avait déjà eu l'air d'inquiéter le vieil homme, qui avait fait une remarque paternelle sur le fait qu'il y avait des endroits que chacun devrait éviter. Mais il l'aida tout de même. Pendant quelques minutes il chercha, chercha, et puis, commença à expliquer les bases de son système de rangement à l'ancienne courtisane qui put elle même se mettre à fouiller. Les ouvrages n'étaient pas ranger par ordre alphabétique, mais par date et par zone géographique... de leur auteur. Il fallait donc que Malik se souviennent de quel contact aurait put lui parler de ce sujet, ou faire des conjectures concernant les éventuels connaissances des contacts de Malik.

Et elle fut plutôt douée pour cet exercice. Si Malik lui sorti des rouleaux obscurs qu'elle n'aurait jamais put trouver elle même, elle eut l'intelligence de rechercher des auteurs issus des alentours. Sundabar, Adbar, voir les Halles de Mithril.

Bientôt, sur la table de lecture était alignés deux rouleaux, les plus intéressants après lecture rapides. Les quelques autres qu'ils avaient trouvés ne faisait que citer de façon floue la passe. Après avoir vérifié que les deux rouleaux étaient bien en commun (qu'il avait souvent lui même traduit), Malik souhaita bon courage à la Goualeuse et remonta se coucher. Seule, une lanterne à capote où brûlait une flamme éternelle (une précaution d'usage) pour l'éclairer, elle put commencer sa lecture.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Malik, je te transmets les informations d'un collègue éclaireur sur la Passe de Pierre-Tournante. Je sais que ta femme se demandait si cela valait le coup d'y escorter une caravane. Mon avis : non.

10 du Marteau 1365
Rapport du second éclaireur Hotkor.

La Passe est désormais presque complètement bouchée. Les druides nous ont informés que les sylvaniens et un pierrier de galeb duhr bloque complètement l'entrée principale. Cela étant, il reste possible d'y entrer par le chemin de la tour nord, et probablement quelques chemins souterrains ci et là. Nous n'y sommes restés que quelques heures mais ce temps nous à suffit pour constater que nous devrions penser à définitivement sceller la zone. La Passe est désormais une véritable jungle et bien qu'à la frontière, je mettrais mon bras à couper que des spectres nous ont tournés autour pendant la nuit.

Nous sommes ressortis au matin. Je déconseille à quiconque, même les rôdeurs et éclaireurs les plus expérimentés de s'y aventurer sans excellente raison.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Je crois qu'il s'agit de l'extrait du journal de bord d'un explorateur. Incapable de savoir qui.

... dangereuse certes, mais au combien intéressante. Il faut se tenir à carreau et être discret, éviter au possible les restes des Dlardrageth, démons mineurs et autres, mais les ruines en valent la peine. On parle quand même d'une grande famille elfe !

Je n'encourage personne à y aller, mais pour les téméraires, voici quelques conseils. D'abord, ne croyez pas que l'intégralité de la passe vous sera opposée. Le bon et le mal se battent ici comme ailleurs, et si vous savez montrer votre appartenance à l'un des camps, il vous aiderons, non pas par bienveillance, mais pour prendre le dessus sur cet interminable jeu d'échec sauvage. Si vous avez de la chance vous pourrez tomber sur un camp ou deux d'explorateur. Il arrive également que les elfes tentent de libérer la passe pour conjurer les péchés de leurs pairs. Mais ne vous appuyez pas sur ces moments ponctuels. Écoutez la pierre. Quelques firbolg et de nombreux galeb duhr vaquent dans la vallée. Les sylvaniens ne vous aiderons pas activement, mais il ne vous attaqueront pas non plus. N’espérez que cruauté des dragons bleus, mais je suis absolument certain que d'autres espèces de grand vers restaurent l'équilibre là dedans. Et n'oubliez pas le mal n'est pas un front uni !

Enfin, ne vous aventurez pas la dedans seul.

JAMAIS.

Ashura

Gibier, baies, légumes racines, vin des plaines et bière des montagnes, si la gastronomie de Luruar ne brillait pas par sa gastronomie avancée, les plats étaient simples, mais bon.

La Vive Corneille, le petite établissement dans lequel elle s'était installée était purement lunargentais. Circulaire, se fondant dans les arbres alentours, construit de bois et de pierre, il s'agissait d'une couronne au centre de laquelle était entretenu un charmant jardin. L'on pouvait déguster un verre ou un met sous les guirlandes enflammées et légèrement odorante suspendu au dessus des tables. Si les propriétaires pouvaient être heureux de la fréquentation ce jour là, on ne s'y sentait néanmoins pas écrasé par la foule.

Bref, après ces deux horribles journée c'était agréable. Et en plus, on ne l'avait pas empêché d'entrer malgré sa propreté très relative.

On trouvait un peu de tout dans la fréquentation, comme ailleurs dans la ville, la différence de classe, si elle existait, tentait au moins de se camoufler.

L'établissement voisin était une petite auberge qui offrait des nuitées, quoique la caravanière pouvait se rendre à la tour si, elle le souhaitait. Ou tenter de trouver un interlocuteur.


Xarss

- La... pa... passe est un lieu sauv... sauvage, mon garçon. Tu n'y trouver... as pas d'alliés ord... ordinaires. Tu dois comp... compter sur les mont... montagnes. Sur les forêts... Et sur les ha... habi... habitants des lieux. A ton avis, quand les hommes... ou les nains... ou les elfes... ne tentent pas de d... dominer le sauv... sauvage, quels alliés peux tu trou... trouver ? Qui r... règne sur les ci... cieux des Ro... Royaumes ? Les nains sont... ils les seuls fils de la p... pierre ? Qui prot... protège les for... forêts ?

Lork'ar se faisait de tout évident un malin plaisir à ne pas donner de réponses claires à l'elfe noir.


Khelrod (et Xarss)

Khelrod compris immédiatement son erreur. Seygwine était la petite-fille de son grand-père, et certainement plus encore la fille de sa mère. Sans parler du fait qu'elle avait l'habitude de la présence naine avec Lorik. Maintenant qu'elle avait repris ses esprits, une étrange lueur prédatrice brillait dans ses yeux. Presque comme un loup en traque. Mais un loup se sachant relativement impuissant. Si elle avait la chevelure argentée des elfes de lune, son caractère, comme ses yeux, tiraient bien plus des elfes verts.

- Bien sûr ! On va retrouver maman et papa, et on va leur faire payer ! Je suis sûr que grand-père les aura tous chassés avant que vous ne les trouviez, mais on sait jamais... je vous suis.

Elle se redressa difficilement, mais avec une volonté hors du commun, surtout pour une gamine de cet âge, réussi à se remettre debout, quoique vacillante et devant vite se raccrocher à la taille de Taëlyne.
Celle-ci hocha la tête. De toute évidence, elle ne comptait pas s'opposer à l'entretien.

Les deux soldats se raidir soudain, au garde à vous, quand Jorus Mantelazur apparu dans la pièce. Il se dit prêt à les téléporter en lieu sûr, à condition que tous soit prêts.

Lancers...

La Goualeuse - Jet de compétence : Perception : 17(d20) +6(deg) +2(Sag) +2 (fin limier) = 27

L’elfe noir regardait Lor’Kar avec un sourire presque caché, s’autorisant un certain rapprochement avec l’orque puis sur une teinte ironique demandait rieur…

-N’ayant plus de gardiennage à faire, une petite promenade te dirait Lor’Kar?-

Ne s’attendant pas à avoir une réponse, son attention se portait maintenant sur l’intervention de la jeune Seygwine qu’il trouvait ampli d’héroïcité. Il faisait étrange de la voir ainsi, aussi hardi qu’une louve au réveille. Les yeux du sombre restèrent un instant sur la jeune fille et sa tante, les deux lui donnèrent une satisfaction sentimentale, il y voyait une famille, chose qu’il n’avait jamais connu et le simple geste de Seygwine prenant la taille de sa tante fut pour lui un moment apprécié, comme quoi un rien lui suffisait. Il ajoutait vers l’ex-empoisonné sur une teinte douce…

-Vous me voyez heureux de votre convalescence, comme je peux constater votre esprit est aussi vif qu’éveillé, je ne doute point que le corps suivra aussi rapidement. Nous ferons ce qu’il nous est possible au mieux de nos capacités pour les retrouver saint et sauve, il n’en sera pas aisé vu nos maigres moyens, mais nous tenterons de nous surpasser.-

Les mots dits, il sentit en lui un soulagement, un sentiment d’avoir fait ce qu’il avait à faire. Il sut à cet instant qu’il avait fait le bon choix, qu’il marchait véritablement sur le bon sentier, celui qu’il c’était offert, en fait qu’il avait offert à Félicia que trop tard…

Vorn l’avertit qu’un nouveau arrivait puis le changement de position des gardes vinrent confirmer. Jorus Mantelazur était fin prêt à les téléporter sur-le-champ. Xarss approchait doucement de Khelrod et vint se placer en arrière de la jeune fille et du nain attendant le palpitant moment qui viendrait. Si il avait emprunté des portails jadis dans son enfance, c’était la toute première fois qu’il se ferait téléporter et cette magie l’avait toujours fait salivé de curiosité, il adorait le fait de pouvoir ainsi aller d’un endroit à un autre aussi rapidement et ses pensées l’avaient toujours porté à se demander si il ne pourrait pas aussi arriver dans un autre plan, univers ou même un autre temps grâce à cette magie. Il tentait de saisir l’essence de la magie employée lors de l’intervention de Jorus.




art de la magie.

La réaction de la jeune elfe laissa Khelrod coi l’espace d’une très longue seconde. Il ne s’était manifestement pas attendu à une réaction à ce point mature pour une enfant de son âge. Ni à une telle force de volonté.

¤ Elle est impressionnante ! Si jeune et déjà si vaillante. Une volonté de fer que cette épreuve ne semble pas avoir amoindrie. Il faudra veiller à ce que ça ne change pas en quête de vengeance, comme son grand père… ¤

Il était presque admiratif de voir Seygwine se relever avec une telle détermination, malgré le fait évident que son corps avait du mal à suivre. Il s’approcha alors des deux elfes, comme pour proposer une aide éventuelle à la convalescente.

- Je te remercie pour ton aide. Elle va certainement nous être très précieuse.

Il inclina la tête pour joindre le geste à la parole, tout en adressant un clin d’œil à la petite. C’est à ce moment qu’il sentit le changement d’attitude des gardes, comprenant instantanément la raison de celui-ci : Jorus Mantelazur était entré dans la pièce. Pour Khelrod il était l’un de ceux à qui il avait accepté d’apporter son aide afin d’anéantir une menace maléfique, mais pour ces hommes qui résidaient en permanence à Lunargent, le Commandant des Gardesort était certainement l’un des plus hauts dignitaires de la cité et l’un des supérieurs hiérarchique les plus haut gradés du commandement de la cité. Aussi leur réaction était-elle parfaitement normale.

Le paladin inclina la tête à l’attention du Seigneur Gardien Mantelazur puis répondit à sa question, adressant un signe de tête à Seygwine pour lui demander de confirmer.

- Nous sommes prêts Seigneur Gardien. Nous vous suivons.

Il jeta également un coup d’œil à Xarss, afin de s’assurer que le drow était bien à côté d’eux et prêt à partir. Il lança également un regard confiant à Taelyne, comme pour lui assurer que tout se passerait bien.

Elle arpentait avec plaisir les rues sinueuses de la cité joyau. Plongée dans ses pensées tout au long de son parcours, elle avait redressé la tête, retrouvant peu à peu de sa bonne humeur. Une marche paisible, flânant tranquillement à travers des rues animées. Elle examinait les ornements complexes qui couvraient les murs et les flèches fuselées qui ornaient chaque édifice. Les commerces itinérants attiraient leur public et les autochtones bavardaient sur le pas de leur porte. Ashura écoutait les conversations, observait les étales et sourit en découvrant des bateleurs aux beaux atours qui se surpassaient pour distraire la foule.

Malgré l’aspect anodin de ce moment, elle n’aimait pas l’oisiveté et avait même hâte de reprendre la route. Les récents événements avaient ternis le havre de paix et selon certains, le pire restait à venir.

Une fois l’estomac plein, la bretteuse des Marches d’Argent décida de se consacrer à des recherches et de retrouver un peu de volonté. Plusieurs idées lui trottaient dans la tête, comme se renseigner sur l’état des routes menant à Sundabar et surtout, tenter de mesurer la propagation d’une rumeur concernant les possessions et la tentative d’assassinat d’une jeune elfe. Comme toujours chez elle, elle agirait subtilement, usant de masques et de feintes, il s’agissait simplement de mieux comprendre la situation.

Une fois fait, elle pourrait profiter d’un bon repos et d’un bain chaud, confort que sa condition de caravanière lui permettait de placer au second plan de ses priorités.

Renseignements +7

Après avoir chaleureusement remercié Malik, la jeune femme prit connaissance des deux rouleaux prélevés dans le parchemineux capharnaüm. Elle n'avait pas manqué, durant leurs recherches, d'être frappée par l'étendue du réseau de connaissances de son vieil hôte, de même que par le mode de référencement très personnel de ses archives. Ces précautions d'usage ne faisaient qu'affermir l'intuition selon laquelle l'heureux retraité n'avait rien d'un anodin vieillard... Peut-être avait-il fait lui aussi commerce de renseignements ? Ou qu'il travaillait pour une quelconque organisation secrète ?

La Goualeuse chassa ces idées parasites pour se concentrer sur ses trouvailles. L'une comme l'autre soulignaient l'immense péril qu'il y avait à se risquer dans la Passe de la Pierre Tournante et déconseillaient vivement d'y pénétrer.

S'efforçant d'ignorer les mentions de démons et de dragons bleus, elle mémorisa les diverses possibilités d'accès, puis entreprit de nouvelles recherches. Le système d'archivage de Malik était complexe, mais ce qu'elle recherchait, cette fois-ci, n'était pas enfoui dans les lignes d'une missive : il s'agissait d'un bestiaire, dans lequel elle puisse en apprendre davantage à propos des firbolgs et des ghalebs duhrs. Ces créatures semblaient avoir un lien avec la pierre qui, à en croire l'anonyme rédacteur du second parchemin, serait leur meilleure alliée dans cet hostile désert.

Fouille : faire 20