Un voyage sans encombres, Bulborp à Ravkin 30 jours

Jours 1 à 5

Les premiers jours de voyage se déroulèrent sans encombres et dès le lendemain ils arrivèrent à la ville de Hluthvar, au loin cette ville semblait grouiller d'hommes à l'extérieur de ses remparts et des feux semblaient s'attaquer à ses hautes murailles. On aurait dit qu'une sorte de petite bataille se déroulait sous leurs yeux.
Cherchant à éviter tout conflit ils quittèrent la route qui s’étendait sans fin le long de la plaine pour contourner cette émeute. Ils n'avaient pas envie de s'attirer des ennuis supplémentaires et la route était assez dangereuse comme ça comme pour aller chercher des embrouilles.

Au cinquième jour ils arrivèrent aux portes d'Asbravn, après discussion entre l'ensemble des intéressés ils décidèrent d'y passer la nuit dans l'une des auberges extérieures de la ville. Contrairement à Hluthvar, Asbravn ne semblait pas en conflit avec les Zhents, mais malgré ça la milice locale semblait sur les nerfs. Ils purent aussi apercevoir les fameuses "capes rouges" constitués d'aventuriers amicaux ou à la retraite veillant sur la ville.

Pendant ce temps Malphax continuait d'apprendre les arts cachés dans le livre de la crypte et la transformation d'Arzhaelig semblait s'être estompée mais les deux ailes faisaient désormais partie intégrante de son être. Metzli et N'Djouma passaient du bon temps ensemble et des forts liens d'amitié commençaient à se tisser entre-eux.

Pendant ce temps...

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Maître,

Voila cinq jours qu'ils ont pris la route pour Ravkin, je les ai observés depuis leur arrivée de la crypte de Flint.
Ils ne semblent pas sur leurs gardes, je peux m'en occuper seul si vous le voulez.


Non!

Pour l’instant tu vas juste les suivre, Ketta t'attend plus loin sur la route avec des hommes de main, tu la mettras au courant de leurs forces et faiblesses et tu resteras à l'écart.
Si jamais elle échoue je te laisserai agir, mais pour l'instant contente toi de les étudier...

Cette étrange conversation fit l'effet d'un électrochoc dans le cerveau d'Arzhaelig. Il venait d'écouter une conversation télépathique comme celle que pouvaient avoir deux membres de la Main grâce à leurs gemmes esprit et cela ne pouvait être un hasard, ces hommes qui les espionnaient dont celui qui se faisait appeler maître avaient appartenu à la Main ou y appartenaient toujours...Et apparemment, ils n'avaient pas des bonnes intentions.

Vous vous trouvez à l'extérieur de Asbravn, dans une sorte de taverne relais, votre prochaine ville sera Berdusk, puis Verdure et enfin Ravkin. A vous de me dire si vous voulez passer un peu de temps dans les villes, ou juste vous arrêter dans les relais.

Arzhaelig accepta de bonne grâce l’avis général de ne pas s’inquiéter de Hluthvar. Il n’en connaissait rien ou si peu qu’elle devait être la proie des Zhents … ou l’inverse. Dans tous les cas, des puissances bien supérieures aux leurs étaient en jeu, ils n’y gagneraient que la mort. C’est sans remord aucun qu’il vit se dérouler les quatre jours suivants, priant pour trouver dans ses rêves des réponses à ses suppliques et … désespérant de ne jamais s’en souvenir au réveil.

La traversée des Contrées du Mitan occidentales aurait pu être reposante et bienfaisante pour les aventuriers qui n’avaient pas vraiment besoin de dangers supplémentaires avant d’affronter le suivant mais c’eut été utopiste dans ce monde de conflits …

La Main l’avait-elle oublié ? A quelle épreuve devait-elle faire face pour rester sourde à sa supplique ? Tandis qu’il y pensait, il perçut directement la menace qui planait sur eux et dût se retenir d’y répondre aussitôt. Non, ils avaient tout intérêt à jouer de la surprise d’être au courant… Sans attendre, il rassembla ses compagnons dans un recoin qu’il espérait plus discret de la Taverne et sous l’excuse du partage d’un repas et d’une discussion sur leur itinéraire, il leur souffla à l’oreille, un fil de cuivre au doigt, une mise en garde :

Arhzaelig utilise Message vers ses compagnons.

¤ Quelqu’un nous a suivi depuis notre retour de la crypte et nous observe. Il converse avec son maitre au travers de gemmes comme la mienne et … projette de nous attaquer. Je ne sais pas qui ils sont mais le ton du premier était clair : il se croit capable de nous vaincre en connaissance de nos actions contre les cultistes. Pour que je les perçoive, il doit s’agir de membres actifs ou bannis de notre organisation… et j’en connais peu d’assez puissants. Un Rakshasa et un Dragon d’Ombre pour ce qui est du maitre, tous deux anciens Maitres de l’Assemblée qui l’ont trahie. Je n’en imagine aucun autre mais je ne les connaissais pas tous aussi bien. ¤

Y avait-il dans la pensée de l’un ou de l’autre une intonation ou un style de formulation lui rappelant quelqu’un en particulier ? Le barde avait été assidu et avait utilisé sa Gemme à de nombreuses reprises, il en maitrisait la plupart des Pouvoirs… réussirait-il à localiser les deux à temps ?

¤ Une certaine « Ketta » et des hommes de main vont tenter une embuscade plus loin sur la route pendant que l’élève poursuivre son espionnage pour découvrir nos faiblesses et les utiliser si nous venions à vaincre. ¤

Peut-être prendraient-ils plus de temps dans Berdusk, le Joyau de la Vallée, dont le nom raisonnait de trop histoires mettant en scène des Ménestrels que pour qu’il n’y ait aucune part de vérité, mais rester plus longtemps sur place ne serait pas une bonne idée.

Il flatta Hemnir, essayant de ne pas lui transmettre trop de son angoisse dans l’idée de retrouvailles qui risquaient fort de ne pas être agréables…

Jusqu'à Asbravn, le voyage s'était déroulé sans anicroches. Metzli avait pu profiter du paysage, tout en essayant de rester vigilante afin de ne pas subir une nouvelle embuscade. Elle avait immédiatement accepté d'éviter Hluthvar qui semblait dangereuse : ils avaient bien d'autres choses à faire pour le moment.

Tout en cheminant, elle avait essayé de nouer plus amplement connaissance avec N'Djouma, son compatriote et plus ancien compagnon. Le guerrier ne parlait guère de sa vie passée, à Athkatla. La jeune femme aurait aimé en apprendre plus sur lui mais ne voulait pas le brusquer. Elle décida donc de lui parler de sa propre vie afin de le mettre en confiance. Elle lui parla ainsi de son père, Thedor, et de sa grosse "bêtise", lorsqu'elle avait tout abandonné pour suivre ce goujat d'Aédos à Eauprofonde. Ce dernier épisode était particulièrement douloureux et l'ensorceleuse n'aimait pas en parler mais elle se rendit compte que cela lui faisait du bien.

Lorsqu'elle chevauchait aux côtés d'Arzhaelig, elle aimait lui poser des questions sur le vaste monde, sur les histoires et les traditions des différentes régions qu'il avait traversées. Son érudition était importante et c'était un plaisir pour la jeune femme que de l'écouter parler, d'autant plus qu'il avait un réel don pour raconter des histoire.

Plus rarement, Metzli discutait avec les villageois, se renseignant sur leur village et sur ce qu'ils comptaient faire après leur retour. Quant à Malphax, elle ne lui adressait la guère la parole que pour lui dire bonjour et lui souhaiter une bonne nuit.


Ce paisible voyage s'interrompit brusquement dans une auberge de Berdusk, lorsqu'Arzhaelig lui fit part du message qu'il avait intercepté. Elle frissonna en l'entendant parler de puissants adversaires, de filatures et d'embuscades. Les deux derniers combats auxquels elle avait participé, contre Zelthyr et contre les Bainites, avaient manqué de très mal tourner et la jeune femme espérait que Tymora les soutiendrait cette fois encore. Après avoir repris ses esprits et réfléchi un court instant aux implications du message du barde, elle répondit :

¤ Voilà de sombres nouvelles, il faudra redoubler de prudence. Si nous sommes suivis depuis notre départ, sans que nous n'ayons rien remarqué, modifier notre itinéraire ou nous attarder ici pour essayer d'éviter une embuscade ne servirait à rien... Avons-nous d'autre choix que d'avancer et d'affronter nos ennemis? ¤

La question était surtout oratoire. Metzli ne voyait pas d'autre solution, mis à part de découvrir qui les suivait. Mais elle voyait mal comment procéder alors qu'ils n'avaient rien remarqué au cours des jours précédents...

¤ Si nos ennemis sont issus de l'Assemblée, n'y aurait-il pas moyen de faire appel à la Main des Mystères pour en apprendre plus à leur sujet? Ce marcheur de brumes, Iskaujir si mes souvenirs sont bons, semblait bien informé sur le culte et sur Silax. Y a-t-il un moyen quelconque de le contacter? ¤

La jeune femme craignait que leur petit groupe ne soit pas de taille et que les villageois qui les accompagnaient aient fait tout ce chemin depuis la crypte pour périr dans une embuscade à quelques jours de marche de leur chaumière...

Le début du voyage se déroula sans mal. Ils arrivèrent rapidement en vue d'Hluthvar préférant la route plus direct du Sud et laissant Borcolline et le sbire de Silax de côté. Ils ne s'approchèrent cependant guère de la ville, en apercevant le trouble qui semblait régner au pied de ses murailles. Le groupe d'aventuriers passa donc son chemin et continua tranquillement son expédition vers Ravkin.

Malphax en profita pour approfondir son étude des parchemins trouvés dans la crypte du culte de la mort. Les secrets et connaissances qu'ils renfermaient passionner le nécromancien avide de mystère et de savoirs occultes. Il put étudier au calme, les autres membres du groupe ne l'approchant guère : ils restaient à l'écart du mage noir et cela lui convenait parfaitement, bien que l'on pût y distinguer un certain manque de confiance.

C'est au cinquième jour que survint un étrange événement. Ils se trouvaient dans une auberge proche d'Asbravn en train de ripailler quand la voix d'Arzhaelig raisonna dans la tête du jeune magicien ainsi que dans celle de ses autres compagnons. Aux paroles du ménestrel, les sourcils de Nemethar se froncèrent sur son regard glacé. Debout sur son épaule, Nelzar resta imperturbable. Le nécromant, dans un mouvement naturel plaça sa main devant sa bouche comme s'il réfléchissait. En réalité il ne faisait que dissimuler les mouvements de ces lèvres, le sort message gardant la contrainte de devoir parler très bas pour fonctionner, on pouvait toujours tenter de lire sur celle-ci pour comprendre la conversation. Celui qui les observait et pensait pouvoir les vaincre pouvait bien être tout juste focalisé sur eux à l'instant même.

[- Hum... voilà qui est fâcheux. Néanmoins il semblerait que nous venons de reprendre l'initiative et que nous allons pouvoir faire changer de camp l'effet de surprise. Comme le dis Metzli, je pense que nous n'avons guère le choix. Tenter d'éviter l'embuscade ne ferait que retarder les choses et annuler notre avantage. Continuons comme si ne rien n'était, mais préparons-nous au combat. Tu dis que notre espion cherche nos faiblesses pour nous vaincre ? Alors dissimulons nos forces en faiblesses !]

Malphax prit un instant le temps de la réflexion avant de poursuivre :

[- Nous pourrions par exemple installer de fausses pauses de repos. D'ici les jours qui suivent, imposons-nous des haltes à heures fixes où la plupart d'entre nous feront semblant de dormir. L'espion jugera le moment opportun pour une attaque et cette Ketta nous agressera sans doute à l'un de ces arrêts, pensant à tort n'avoir qu'à liquider des dormeurs et une sentinelle. Choisissons nous-même l'heure de l'attaque !]

Il marqua une nouvelle pause puis reprit, énonçant d'autres idées.

[- Paraissons faible, affaiblit, éreinté par le voyage. Arzahelig, tu pourrais par exemple faire croire à cet observateur que tu n'arrives plus à voler, N'Djouma que tu t'es foulé la cheville, Metzli que tu es tombée malade... En veillant cependant à ne pas en faire trop, il ne faut pas éveiller les soupçons de l'homme en ayant tous l'air de souffrir d'un mal. Vous saisissez l'idée ?]

Il regarda tour à tour ses camarades et écouta leur avis avant de finir :

[- Nous pouvons aussi mieux armer les villageois qui nous accompagnent, avec des arbalètes ou d'autres armes à distance par exemple.]


Sorts mémorisés :
Profane
Niveau 0 : Lecture de la magie, Manipulation à distance, Lumière, Fatigue
Niveau 1 : Armure de mage, Boule de neige de Snilloc, Orbe de feu mineur, Volte-face
Divin
Niveau 0 : Création d'eau, Purification d'eau et de nourriture, Détection de la magie
Niveau 1 : Frayeur, Injonction, Pierre magique

¤ Ils utilisent nos propres armes Metzli … il se pourrait fort que le silence de la Main soit de leur fait … voilà des jours que j’attends des nouvelles des parchemins qu’ils auraient dû recevoir et dans lesquels … je les informais de l’avancement de notre quête. Je n’ai pas d’autres moyens de les informer à moins d’être convié à un Rêve … mais voilà quelques jours que je n’ai aucun souvenir du contenu de mes songes. ¤

La faim avait disparu et avec elle, le besoin impérieux de dormir. L’anneau qu’il avait obtenu dans le tumulus comblait ses besoins primaires en quelques heures seulement mais d’un repose noir, profond …

- Avez-vous une idée de ce que vous allez manger ?

¤ Vous avez tous les deux raison … rien ne sert de changer notre itinéraire. Nous pourrions profiter par contre de la connaissance de cette embuscade et du nom de son instigatrice pour les retourner contre eux. C’est à tenter. On pourrait retourner Ketta. L’autre point c’est qu’ils ne devaient pas s’attendre à ce que je perçoive leur conversation. Ça veut dire qu’ils sont à la limite de portée, une cinquantaine de mètres tout au plus … ou qu’ils ne m’ont pas reconnu. ¤

- Je n’ai pas très faim mais j’adorerais découvrir une spécialité locale.

¤ Je n’ai pas la moindre idée de la manière de contacter Iskaujir. Je serais surpris qu’il continue à nous apporter son aide de la sorte, agréablement surpris, mais je n’ai aucun moyen de le contacter, non… ¤

Ne pas connaitre son ennemi rendait le Barde nerveux … qu’il s’agisse d’un ancien de l’Assemblée lui collait une responsabilité dont il se serait bien passé. Il devait le connaître, connaître ses défauts, ses faiblesses, ses obsessions et comment en jouer pour leur assurer de l’emporter en limitant les risques. Au moins les prévenir ! Mais pourquoi leur faire peur en leur décrivant les pouvoirs d’Ahtifaar si un autre était à leur poursuite ? Il s’agissait d’un étranger qui avait passé un certain temps à Bulborp … ils auraient dû être plus prudents à ce sujet et s’en inquiéter avant de quitter le village.

¤ Vous ne vous souvenez pas avoir vu quelqu’un d’étrange juste avant notre départ ? Pour le reste, tes idées sont bonnes Malphax ! Le rythme des pauses est un élément clé, c’est une excellente idée ! Prenons juste garde que feindre la faiblesse ne nous ralentisse pas trop. ¤

Arzhaelig utilise son Pouvoir de Gemme pour déterminer le nombre de Gemmes présentes dans un rayon de 13,5km

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Niveau 0. Porteur de Gemme-esprit. Le PJ sait lorsqu'un autre porteur se trouve dans un rayon de 13,5 km. En outre, il peut communiquer avec les autres porteurs situés dans un rayon de 57 m, comme avec le sort message lancé par un lanceur de sorts de niveau 9.

Ce message a été modifié par Arzhaelig le Lundi 06 Juillet 2015 à 14h36

La chaleur des adieux des villageois de Bulborp faisait plaisir à voir même si cela n’avait rien à voir aux congratulations données aux vainqueurs des arènes. J’en appréciais toutefois la sincérité, une sincérité qui ne se retrouvait pas dans les joutes ou les spectateurs pouvait tout aussi rapidement vous huer pour la moindre faute de gout gâchant leur spectacle.

Je n’étais toutefois pas mécontent de m’en aller. Les petites gens pouvaient être fort sympathique ils n’en restaient pas moins des petites gens. Bref, je n’étais pas à ma place à supposer que j’en avais une quelque part. J’avais dans l’idée que cette place, j’allais devoir me l’arracher à coup d’acier et peut être de magie si les Dieux le voulaient bien.
Hluthvar et Asbravn, deux villages que j’avais traversés en venant d’Athkatla, fuyant Athkatla devrais-je dire. En tout cas, la situation avait été plus tranquille lors de mon voyage, nul siège, nul combat ne menaçait l’un comme l’autre mais il est vrai que les terres du Mitan sont réputés chaotiques et les choses pouvaient évoluer très vite. Nous laissions donc derrière nous la première bourgade et décidâmes de prendre un peu de repos dans la seconde même si la situation semblait plus tendue que quelques semaines plus tôt.

Le voyage en compagnie de Metzli était toutefois agréable et je sentais bien que celle-ci avait besoin de se libérer de quelque chose. De mon côté, je n’étais pas sur de vouloir être aussi expansif et je passais plus de temps à l’écouter qu’a parler de ma propre vie. Il faut dire qu’elle n’avait rien de trépidante, j’avais été formé pour faire du spectacle même si celui-ci pouvait me coûter la vie. Le plus important n’était pas de vaincre mais de vaincre avec un minimum panache. On devait faire durer les combats afin que les spectateurs en aient pour leur argent. Inutile de dire que certains combats ressemblaient toutefois plus à des exécutions publiques lorsqu’on nous donnait comme adversaires des prisonniers affaiblis dans leur geôle et ne sachant pas toujours comment tenir une épée.
Il ni avait donc pas de quoi être fière, aussi, j’essayais de ne pas trop m’appesantir. Il est vrai que je n’étais pas une figure connu de l’arène et que j’avais plus souvent exécutée de pauvres bougres s’étant fait prendre la main dans le sac que je n’avais fait de véritable combat.
Je doutais fort que Metzli ai pu avoir l’occasion d’assister à l’un de mes combats dans l’arène, je n’étais même pas sûr qu’elle y soit jamais allé d’autant plus qu’elle avait probablement quitté la ville avant que je ne traîne mes pieds dans le sable des jeux. Par contre, le ton changea quand elle me parla de son aventure avec Aédos, je ne pus qu’y voir une similitude avec mon Isandre. Les situations étaient bien différentes mais moi aussi j’avais cru avoir trouvé l’amour alors qu’en fait, je n’avais été que le dindon de la farce.
Je ne pouvais toutefois pas lui dire toute la vérité. Lui raconter cette aventure, c’était risqué que de retour à Athkatla elle fasse le rapprochement avec la pseudo mort d’Isandre et la fuite du meurtrier que j’étais devenu. Je n’étais certes pas l’ennemi publique numéro un et je ne doutais pas que la mort d’Isandre soit oublié d’ici quelques mois mais il y avait encore trop peu de temps que cette histoire avait eu lieu. Je ne lui cachai toutefois pas qu’une déception amoureuse m’avait forcé à quitter la cité pour ne plus y revenir.

Une autre affaire allait toutefois obtenir toute notre attention. L’annonce d’Arzhaelig fut une véritable surprise. Lorsqu’il nous pris à l’écart et s’adressa à nous avec son sortilège, je compris vite que quelque chose n’allait pas mais la nouvelle fut étonnante.

[-Putain, je ne comprends pas, mais que nous veulent-ils ? Si ce gars est arrivé au village alors que nous venions juste de revenir c’est peut être Flint qui les intéressait. La destruction de SA crypte et non celle du vampire ou de leur maitre doit vouloir signifier quelque chose. Ou alors, vous avez des ennemis au sein de la main des mystères mais vous en savez plus que moi sur ce sujet et c’est toi Arz, qui l’intéresse.]

De mon côté, j’essayais de me souvenir d’un visage qui aurait dénoté dans la foule des villageois que nous avions côtoyé depuis notre retour. Dans un village de Hin, il était assurément pénible de ne pas avoir été suffisamment attentif pour ne pas noter la présence d’un étranger.

[-Armer les villageois, je ne sais pas, ça dépend si ils sont capable de viser ou si on va se prendre une flèche dans le dos. Les autres idées sont bonne mais si on sait qu’on va probablement se faire attaquer avant la prochaine ville, ça nous laisse toutefois pas mal d’inconnu quant au jour précis et au nombre d’attaquant. Combien de nuit va-t-on devoir faire avant la prochaine étape ? Même si tout cela donne l’impression qu’on se fera attaquer probablement lors de notre prochain bivouaque.]

Les réponses d'Arzhaelig ne rassurèrent pas Metzli : ils étaient scrutés par de puissants ennemis et il leur était impossible de faire appel à des alliés pouvant les aider ou les informer. Elle s'efforça néanmoins de de faire bonne figure et, imitant le barde, elle dit d'une voix un peu terne :

- Je n'ai pas très faim mais je goûterais bien les spécialités locales, si elles ne sont pas trop grasses.

Tout en prononçant ces paroles, la jeune femme réfléchissait. Les propositions de Malphax lui semblaient, comme bien souvent, judicieuses. Le magicien était rusé et retors, des qualités qui les avaient bien servis dans le repaire du culte. L'image des horreurs qu'ils y avaient aperçues resurgit un bref instant dans son esprit.

¤ Vu le sort qu'ils réservent à d'innocentes victimes, je n'ose imaginer ce qu'ils feraient à quelqu'un qui les a trahi et a activement contribué à la mort de plusieurs d'entre eux...¤ pensa-t-elle intérieurement.

Tout en caressant Tzotzil, Metzli réfléchit encore un instant aux révélations et plans proposés par ses compagnons. Au bout d'un instant, elle finit par ajouter :

[- Les propositions de Malphax me semblent bonnes, feignons d'être faibles et tenons-nous sur nos gardes. Ne nous déplaçons jamais seuls afin de ne pas leur faciliter le travail : ils pourraient essayer de nous abattre séparément comme nous l'avons fait dans la crypte. Et soyons vigilants dès cette nuit, même s'ils projettent visiblement de nous attaquer lorsque nous aurons quitté la ville...]

Discrètement, Metzli essaya de jeter un coup d'oeil au-dessus de son épaule afin de distinguer s'il y avait quelqu'un de louche dans l'établissement. C'était un réflexe plus qu'autre chose car elle doutait de pouvoir repérer quelqu'un ayant échappé à leur vigilance pendant des journées entières....

Metzli utilise détection pour essayer de trouver un indice sur Ketta

u milieu des bois morts et enténébrés, Shar-même ne vous entendra pas crier.

¤ Cette forêt est plus vieille que les Vaux eux-même ¤ réalisa Arzhaelig en reprenant son souffle, tout comme le faisaient ses compagnons.

Ils étaient tous quatre au milieu d'arbres sombres à l'écorce lisse et d'un vert-de-gris maladif. Chaque pas était pour eux une fort désagréable surprise : racines noueuses, branches basses, fougères tranchantes, vignes vénéneuses, buissons hérissés d'épines, et cela bien sûr sans compter les nids de serpent persifleurs ou les couvains d'araignées craquant sous le pied avec un bruit écœurant, puis libérant leurs milliers de petits créatures hexapodes.

Même pour une personne dont le courage était chevillé au corps, les lieux avaient quelque chose d'inquiétant. Pas de regard curieux des dryades, pas de rire étouffé de satyres, pas de touffe de fourrure de centaure accrochée aux épines d'un bosquet de ronces. Chacun pouvait sentir l'amertume de l'air froid sous un ciel sans lune masqué en grande partie par les feuillages. Sans compter que l'odeur de la végétation en décomposition venait régulièrement se rappeler aux bons souvenirs des aventuriers.
Aucun d'entre eux n'avait la moindre idée de l'endroit où ils se trouvaient, si ce n'était probablement dans les Bois Inaccessibles, et il n'y avait plus non plus de trace autour d'eux de la créature qui les avait menés à cet endroit.

Les souvenirs de la nuit étaient encore frais : la taverne à l'extérieur d'Asbravn et la panique subie au moment où Meltzi et Arzhaelig avaient tenté de repérer ceux qui étaient à leur poursuite. Tout avait été ensuite très rapide, les hurlements dehors et la débandade des villageois. Qui parmi les quatre aventuriers avait été le premier à l'extérieur ? Peut importe de qui il s'agissait, cela permit de sauver la vie d'un petit garçon qui se trouvait sur le trajet d'une silhouette féminine vêtue de rouge, en détournant l'attention de cette dernière.

Les habitants d'Asbravn qui couraient dans toutes les directions, pour échapper à un groupe de soldats en armures cabossées vêtus de hauberts rouges qui devaient être avec la femme aperçue plus tôt.
En voyant les quatre aventuriers qui avaient fini par sortir, elle vociféra dans la direction de Malphax et une langue brune crépita depuis sa main pour se changer en une énorme araignée faisant face au nécromancien. C'est alors que quelqu'un dans le groupe eut une idée qui leur permis de prendre la fuite, mais laquelle était-ce déjà ? Grâce à ce coup de génie, les soldats et l'araignée furent rapidement distancés, mais guère pour longtemps, car quelques instants plus tard, la femme en rouge était de nouveau sur les talons des aventuriers, assise sur un tapis volant et accompagnée par l'arachnide géante.

Leurs montures poussées au plus fort de leur allure, les quatre compagnons de voyage étaient assourdis par le bruit des sabots, et ballottés en tous sens sur leurs selles. Plus d'une fois chacun d'entre eux avait failli être désarçonné, mais un regard par dessus l'épaule suffisait à voir la créature vêtue de pourpre, assise sur un tapis volant, vraisemblablement accompagnée de plusieurs créatures quadrupèdes qu'il n'était pas aisé de distinguer.

Soudain, une silhouette humanoïde à tête de tigre et couverte d'un pelage fauve à rayures sombre jaillit au milieu de la route et força les aventuriers à changer de trajectoire.

Créature mystérieuse

«Dans les bois ! Vite ! Allez sans vous retourner, je m'occupe de ça», dit-il en désignant la silhouette écarlate. -------------------- Une silhouette humanoïde à tête de tigre et couverte d'un pelage fauve. Le genre de créature qu'on ne voudrait pas croiser la nuit en allant aux feuillets.

Elle leur cria de s'enfoncer dans les bois pendant qu'il se chargeait de tout, et faisait tournoyer un filet au dessus de sa tête.

A présent, ils étaient au plus profond de la forêt, où les créatures escortant la silhouette vêtue de rouge leur avaient donné la chasse. Ils devaient être loin de la route, de leurs chevaux, mais avant tout de quelqu'un capable d'invoquer un élémentaire de la taille d'une petite maison.
Malgré tout, les lieux n'étaient pas hospitaliers : N'Djouma avait été mordu par un serpent qui ne devait pas être venimeux et par plusieurs araignées. Meltzi avait les bras et le visage écorchés par les branchages, les hautes fougères et les boisseaux de ronces. Malphax avait l'impression que depuis la plupart des zones d'ombres autour de lui, quelque créature le suivaient des yeux. En ce qui concerne Arzhaelig, le sang d'Auregane lui rendaient les lieux à la fois familiers et dénaturés.

C'est alors que de l'autre côté d'une rangée d'arbres, nos aventuriers réalisèrent que les arbres s'espaçaient pour laisser place à une surface sombre. L'odeur de vase charriée par le vent qui venait de cet endroit ne laissait aucun doute sur le fait qu'il s'agissait d'un petit lac forestier. Et au centre de ce lac, sur ce qui devait être une petite île, quelques douces et paisibles lueurs constituaient le spectacle le plus rassurant que les quatre compagnons avaient vu depuis leur halte dans le relais taverne.
Et les dieux savaient qu'ils étaient épuisés par leurs aventures de la nuit.

Vous avez l'occasion de raconter la fuite du point de vue de votre personnage, n'hésitez pas. Il y a aussi des actions attribuées à un ou des membre(s) du groupe de façon non-nominative. Si vous pensez que ça correspond à votre personnage, n'hésitez pas à vous approprier l'une ou l'autre.

Leur plan, s’il n’était probablement parfait, leur aurait au moins permis de limiter le risque de victimes collatérales. Trop de pauvres villageois avaient déjà du souffrir ces derniers jours pour des malheurs qui ne les concernaient pas.

A la recherche de la présence des Gemmes qui avaient permis à l’espion et à son maître de communiquer quelques secondes au pare avant, Arzhaelig s’était levé de table et s’était dirigé sans rien dire vers la porte de la taverne, suivi par Metzli surprise par l’attitude de son compagnon de route. Les objets magiques lui semblaient tellement proches qu’il s’attendait à les trouver juste de l’autre côté. Il devait en avoir le cœur net, une telle opportunité ne se présenterait peut-être plus ! Non dans l’espoir de les vaincre ici et maintenant mais pour au moins savoir de qui il s’agissait !

Il comprit son erreur quand seule la nuit et son vent piquant l’accueillirent : Les nouvelles Gemmes-Esprit étaient tellement plus puissantes que celles de la Main qu’ils pouvaient se trouver bien plus loin … Mais cette erreur leur sauva peut-être la vie. L’air frais de la nuit se remplissait de clameurs de plus en plus compréhensibles, des lueurs apparaissaient au loin, vers l’entrée de la ville.

¤ Il se passe quelque chose, venez vite ! ¤

Des hurlements, les reflets de torches, d’énergie crépitante et la certitude que ça ne pouvait être un hasard… L’arcaniste, puis les hommes d’armes qui se dirigeaient avec conviction dans leur direction. Ketta et ses hommes.
Il leur fallait fuir, quitter la ville au plus vite pour les écarter, conscient qu’ils n’auraient eu aucun remords à briser les habitants comme ceux qu’ils avaient sauvé du tumulus. Le barde ne pouvait accepter de leur faire prendre ce risque de plus.

¤ On ne peut pas rester là , fuyons ! ¤

Il fallait ralentir assez leurs poursuivants pour prendre de l’avance et surtout ne pas croire être capables de vaincre à l’instant la magicienne qui venait d’invoquer une araignée géante. Sans comprendre lui-même ce qu’il faisait, il plongea sa prothèse ligneuse dans la terre. Il aurait dû s’en briser les ongles et même les phalanges à la force qu’il y mit et c’eut été le cas sans le talent de Phrénéas.
Un doux parfum d’Edelweiss, tellement déplacé dans cet endroit à cet instant, l’enveloppait et lui permit de percevoir cette énergie dont il avait une conscience grandissante. Il trouva sous le sol damé de la route des racines d’arbres abattus depuis longtemps, vestiges d’une nature réprimée pour le plaisir d’une poignée d’hommes, et partagea leur antique douleur. L’un et l’autre décidèrent de s’unir pour lui venir en aide et tandis que le Barde les appelaient par leur nom, les racines jaillirent à l’assaut du groupe qui les prenait pour cible, retrouvant la vigueur qui leur avait permis jadis de contourner les rochers et de creuser un sol dur pour quelques gouttes d’eau enfuies.

Arzhaelig s’était relevé d’un bond, rejoignant sa monture et ses compagnons.

Le cœur de l’ancien élève avait manqué cessé de battre quand il aperçut l’humanoïde à tête de tigre. Le Rakshasa. Celui qui les avait trompé, fait traversé l’Anauroch, le Bois de l’Orée, le Temple de Grazz’t. Une fois encore, et malgré tout, il fit le choix de la confiance et força sa monture à s’enfoncer dans les bois.

- Je suis … désolé …

Le fétaud était exténué et se sentait coupable d’être peut-être, finalement, la cible comme le supposait N’Djouma …

Les choses s'étaient tellement précipitées que Metzli avait du mal à se remémorer la chronologie des faits... La jeune femme avait machinalement suivi Arzhaelig à l'extérieur de la taverne en pensant, tout comme lui, que leurs ennemis n'oseraient pas les attaquer en pleine ville. C'était alors qu'elle avait aperçu le groupe qui s'avançait vers eux avec des intentions manifestement belliqueuses.

Contrairement au barde, Metzli voulait les affronter. Courageuse ou tout simplement inconsciente, l'ensorceleuse aurait voulu essayer de les repousser pour permettre aux villageois qu'ils escortaient de fuir. Mais les hommes de Ketta étaient nombreux, bien trop nombreux pour eux... Arzahelig leur ordonna mentalement de fuir.

Metzli hésitait mais elle sentit une main se poser sur son épaule et la tirer légèrement vers l'arrière. Impossible de savoir si c'était N'Djouma ou le barde qui avait agi de la sorte... toujours est-il qu'elle se retourna et qu'elle se rendit alors compte que ses compagnons prenaient la fuite, lui ôtant tout doute à propos de la marche à suivre : il fallait battre en retraite et vite.

Metzli se précipita pour les suivre et enfourcha Jubel qui hennissait bruyamment en raison des cris que poussaient les habitants affolés qui découvraient une puissante bande armée parcourant leur ville. Tout en essayant de calmer l'équidé, elle désigna Janisson, l'ancienne monture de Gabrielle, à N'Djouma qui ne disposait pas de cheval :

- Tu peux le monter, vite! N'hésite à pousser la selle de bât à terre si elle te gène!

Il y avait là tout son matériel de camping mais un tel matériel ne servirait à rien à des morts. Sans attendre, elle poussa son cheval au galop en espérant distancer rapidement le groupe de Ketta et l'araignée géante qu'elle venait d'invoquer. Elle ne se retourna que pour contempler le spectacle de leurs poursuivants attaqués par des racines : visiblement, Arzhaelig était à l'origine de ce prodige qui leur ferait gagner un temps précieux.

Chevauchant à vive allure, Metzli avait, à plusieurs manqué de peu de chuter de sa monture. Et pourtant, elle n'allait pas encore assez vite à son goût : jetant de temps à autres des coups d’œil par dessus son épaule, elle avait remarqué qu'ils étaient suivis de près par la magicienne, assise sur un tapis volant.

¤ Par tous les dieux, quelle est cette magie! ¤ pensa-t-elle, transie de peur.

Jamais auparavant elle n'avait vu une telle magie à l'oeuvre et elle lui trouvait quelque chose d'inquiétant. Elle se félicita intérieurement d'avoir suivi ses compagnons dans leur fuite : de tels ennemis n'auraient fait qu'une bouchée de leur petit groupe... Alors que leur situation semblait désespérée, un être à tête de félin était venu à leur rescousse en leur conseillant de fuir dans les bois tandis qu'il retarderait leurs poursuivants.

Metzli était quelque peu effrayée par l'apparence de la créature et, en d'autres circonstances, elle aurait hésité à suivre ses recommandations. Mais la situation était telle qu'elle choisit, tout comme ses compagnons, de lui faire confiance et de s'enfoncer dans la forêt. La chevauchée qui suivit fut pénible : Jubel commençait à fatiguer et les branches qui frappaient sans cesse les bras et le visage de la jeune femme commençaient à lui faire sérieusement mal. Si elle avait eu le temps de le faire, elle aurait sans doute pleuré pour évacuer toute la tension qui s'accumulait en elle. Impatiente, elle questionna mentalement Arzhaelig :

[- Qu'est-ce que c'est que tout ça? Nos poursuivants ont-ils un lien avec l'Assemblée ou avec la Main des Mystères? Et cet être avec une tête de félin? Et cette femme, a-t-elle un lien avec les magiciens rouges ou sa tenue ne reflète-t-elle que ses goûts vestimentaires?]

Les questions se bousculaient dans son esprit mais elle était consciente que leur temps était compté : il fallait décider de la suite des événements et vite. S'ils s'enfonçaient plus encore dans les bois, il leur faudrait abandonner leurs montures et Metzli n'avait aucune envie de laisser seule sa jument. Mais elle n'avait pas plus envie de se retrouver nez-à-nez avec la magicienne et sa monstrueuse araignée. La jeune femme était indécise mais lui fallait agir et vite, sous peine d'être rattrapée par leurs poursuivants...

Tout en espérant que ses compagnons trouvent une solution pour dissimuler leurs chevaux, elle mit pied à terre, se saisit de son sac et y mit rapidement les quelques effets qui se trouvaient dans les fontes de Jubel. Puis, tirant les rênes de sa monture, elle s'approcha autant que possible des bois qui se faisaient toujours plus profonds et inquiétants.