Danse sur le Feu, Murdock à Proskur

Danse sur le feu

4ème jour du Pourrissement
Bas-fonds de Proskur
Climat : Frais et ensoleillé.


Juma opina du chef, confirmant qu’il avait comprit et acceptait les instructions du paladin et Grand Protecteur de Proskur. Avec un clin d’oeil peu adapté à la situation mais qui lui ressemblait beaucoup, il chuchota :

- Je ne la lâche pas d’une semelle ! M’est avis qu’on approche du but…

Il sortit de la Sirène, non sans laisser au passage quelques compliments et un petit pourboire au charmant personnel de l’établissement. Visiblement, il comptait rester dans les bonnes grâces de ces femmes de joies, et de ce lieu riche en secrets mal gardés.

Murdock se replongea dans l’observation discrète des allées et venues des clients, comme des employées. Mais au bout d’un moment, ce fut l’ennui qui commençait à le guetter… car à mesure que les minutes passaient, il devenait de moins en moins probable que le Cafard vînt honorer le rendez-vous. Aussi, lorsque Kerri revient vers lui, Murdock avait toute la raison de le prendre avec joie.

- Alors, grand guerrier… votre ami est parti on dirait. Toujours rien pour votre plaisir ? Vous pouvez toujours me payer un verre, si vous ne voulez rien consommer… A moins qu’il vous faille autre chose…

Qui sait, peut-être que cette jolie serveuse, avec ses yeux verts et ses cheveux roux et bouclés, pouvait encore être utile à Murdock…

Murdock sourit à la serveuse .... visiblement les employés de l'établissement savent y faire pour soutirer quelques pièces à la clientèle car il ne peut être question de ces charmes naturels qui font que cette charmante femme s'intéresse à lui .... Mais peut être pourrait il en tirer quelques avantages s'il réponde à quelques uns des demandes de la belle femme qui se tient à côté de lui.

- Et bien, étant seul, je peux vous inviter à boire un verre en ma compagnie si elle vous est agréable et pour vous distraire pendant ce temps, je vais vous poser quelques questions si vous le permettez... Je suis depuis assez peu de temps dans cette belle cité et je suis certain que vous pouvez peut être m'aider à m'y sentir comme chez moi. Et accessoirement, j'aimerais bien connaître qui est le propriétaire de cet établissement car j'aimerais le féliciter pour la qualité de l'établissement ainsi que de ses employés.

En disant cela, Murdock invite la serveuse à s'asseoir à sa table tout en commandant un verre pour la dame.

- Et pour tout vous dire, mon ami et moi, en venant ici, nous avons espéré y rencontrer Orel Duchemin que vous devez peut être connaître sous son surnom de Cafard ... On m'a dit qu'il avait ces habitudes ici et j'aurais aimé le voir pour affaires personnelles ... Peut être pouvez me dire où je peux le rencontrer et si vous avez quelques informations sur lui.

¤ Torm aide mes pas .... tu sais que je ne suis pas des plus compétents dans ce genre d'enquête discrète mais il le faut pour accumuler autant de preuve que possible.

Danse sur le feu

4ème jour du Pourrissement
Bas-fonds de Proskur
Climat : Frais et ensoleillé.


Kerri commanda un « bonheur des sens », boisson dont Murdock n'avait jamais entendu parler. Il fut servi dans la minute, et Kerri attendit d'avoir bu une première gorgée avant de répondre au paladin, attisant sa curiosité. Le cocktail rouge et parfumé, dans lequel flottait une cerise, mit tout de suite la jeune et jolie rouquine dans une humeur plus joyeuse et câline.

- Bien sûr que ta compagnie m'est agréable, grand guerrier... Nous ne recevons pas toujours de valeureux combattant comme toi...

« Tu es curieux, toi, n'est-ce pas ? À peine arrivé, tu veux tout savoir sur la ville. Mais il y a certaines choses que je peux te dire, et d'autres non, du moins, pas ici, mais peut-être dans une chambre plus discrète, ajouta t-elle, appuyant son propos par une œillade charmeuse et une caresse dans le cou.

« À qui appartient la Sirène, ça ce n'est pas un secret... La gérante, tout le monde l'appelle Lotus. C'est la plus belle femme que tu aies jamais vu, et c'est aussi une prêtresse de la dame des chats. Murdock acquiesça, car féru des cultes en tous genres, il avait reconnu là un surnom de Sharess, demi-déesse qui en plus des félins, avait comme attributions l'hédonisme, le bonheur des sens -d'où le nom de la boisson maison- et les lieux de fêtes.

« Mais Lotus, elle est seulement gérante. Le propriétaire, c'est un homme très riche, et très important, alors il ne faut pas trop en parler. Lui il ne vient jamais d'ailleurs.

« Le cafard ? Oui, tout le monde le connait ici. Mais nous, on n'a pas trop le droit de parler des clients... »

Murdock sourit de la situation. Décidément dans cette cité, les habitants ont tendance à choisir des noms plutôt imaginés. En tout cas, il devait bien reconnaître que l'établissement correspond parfaitement à une tenancière vénérant Sharess. Avec une telle promesse, il est à peu prêt certain qu'il va passer un agréable moment et certainement plus agréable que Juma qui assure la filature. En pensant à Juma, il se recentre sur l'enquête et le fait que pour l'instant il n'a que des soupçons et des intuitions dans cette affaire et cela ne sera pas suffisant vue le suspect potentiel pour convaincre les autorités de passer à l'action.

- Disons que lorsque je suis en une aussi charmante compagnie, il est évident que je souhaite en connaître davantage sur vous mais aussi sur votre vie .... Que voulez vous, je dois être un éternel romantique et si êtes disposé à mieux discuter et faire connaissance dans un lieu plus discret, comme une chambre de cet établissement, je suis votre homme.

En disant cela, Murdock lance un regard appuyé et appréciateur vers Kerri, montrant ainsi qu'il n'est pas totalement indifférent à ces charmes.

- Si vous le voulez, je suis donc prêt à vous suivre dans l'une des chambres plus discrètes où nous pourrons remettre cette charmante discussion ... de fait plus personnelle et intime.

Si Kerri le conduit dans une alcôve ou une chambre, Murdock use de la détection des alignements durant le trajet pour repérer tout éventuelle personne  malveillante.

Danse sur le feu

4ème jour du Pourrissement
Bas-fonds de Proskur
Climat : Frais et ensoleillé.


Le sourire de Kerri s'agrandit. Enfin, l'inflexible paladin venait de céder à ses avances. Cela ne l'étonnait pas car elle était habituée à ce qu'aucun homme ne lui résiste, mais pour elle, c'était une victoire de plus à son palmarès et surtout, une promesse d'or sonnant et trébuchant pour sa poche.

- Ouhou, le grand guerrier se dévergonde ! fit la jeune courtisane d'un air taquin. « Dans ce cas, je vais t'emmener dans un endroit plus coquet et tranquille. Suis-moi... »

L'adorable Kerri prit Murdock par la main, et l'entraîna vers l'escalier menant à l'étage en mezzanine. En bas, des musiciens s'étaient installés et commençaient à jouer un air de flûte et de cithare envoûtant, parfaitement adapté à l'ambiance fumeuse et mystérieuse de la Sirène.

Une fois arrivé sur la Mezzanine, Murdock prit le temps de détailler les gens attablés. Il y avait une ou deux auras maléfiques qui émanaient de certains d'entre eux, mais cela ne l'inquiéta pas outre mesure, car dans cette ville, les personnages peu recommandables étaient monnaie courante. D'ailleurs, les deux personnes en question avaient l'air déjà occupées avec leur propre fille de joie, et n'avaient pas l'air de le surveiller ni de préparer un mauvais coup.

Depuis le milieu de la mezzanine du premier niveau, il remarqua un autre escalier qui montait vers une porte fermée. Mais Kerri préféra l'attirer vers un autre endroit ; ils prirent à droite, dépassèrent plusieurs tables ou divans, et Kerri ouvrit une petite porte peinte en jaune doré. Elle entraîna Murdock à l'intérieur : c'était une petite chambre richement décorée, avec du mobilier parfois sculpté ou décoré de marqueterie, des pots de fleurs, des tableaux aux murs et un charmant lit à baldaquin. Murdock devait commencer à se poser des questions sur le prix de l'entrevue avec la demoiselle, vues les prestations de la chambre... Il y avait aussi des éléments plus pratiques pour la toilette, comme une coiffeuse pour le maquillage et la toilette, et une bassine pour les ablutions.

Mais la porte s'était déjà refermée, et Murdock se retrouva seul avec la jeune Kerri. En un instant, elle s'allongea lascivement sur le lit, ayant déjà perdu la quasi-totalité de ses vêtements déjà très succints. Elle ne portait à présent plus que le bas, et Murdock eut tout le loisir de contempler sa plastique parfaite, tandis qu'elle lui lançait un regard embrasé dont elle avait le secret :

- Alors, preux chevalier, tu enlèves ton armure ?

Le paladin allait-il pouvoir résister à cette délicieuse tentation ? Dans sa tête, le doute l'assaillait peut-être, car il laissait Juma et ses autres compagnons d'aventure agir contre mal pendant que lui prenait du bon temps. En effet, au même moment, beaucoup de choses se jouaient à l'extérieur, et sa mission risquait peut-être de pâtir de ce moment d'absence... D'un autre côté, n'avait-il pas déjà mérité un peu de réconfort ?

Murdock sourit en regardant Kerri et se dit qu'il est bien dommage qu'il soit en mission car sinon il aurait bien aimé passer quelques moments agréables avec cette charmante compagnie.

Sans réponse à la fille, Murdock s'assoit sur une chaise présente dans la salle et regarde avec intensité Kerri.

- Douce Kerri, je crois que tu n'as pas bien saisi mes intentions .... en tout cas pour ce soir.

En disant cela, Murdock sort une pièce d'or de sa bourse et la pose sur la table et s'adresse à Kerri

- Je ne suis pas là pour passer un moment que je sais, serait agréable avec toi. J'ai une mission et des questions à te poser. Cette pièce d'or est pour toi et si tu réponds de manière satisfaisante à mes questions, je pourrais te donner une seconde pièce d'or, voir d'une pièce de platine ... si j'estime que les informations que tu me donne sont importantes ou non pour l'enquête.

Murdock regarde avec intensité Kerri et espère qu'elle va accepter sa proposition.

- Je t'ai posé mes questions tout à l'heure ... Je veux maintenant des réponses claires et précises.

Danse sur le feu

4ème jour du Pourrissement
Bas-fonds de Proskur
Climat : Frais et ensoleillé.


Le visage de Kerri perdit son expression charmeuse, pour adopter une moue boudeuse.

- Oh, moi qui croyais que tu étais venu ici pour moi... en plus, tu n'es pas très généreux.

Elle était loin de se douter que si le paladin ne proposait pas plus, ce n'était pas par pingrerie mais bien parce qu'il n'avait guère plus à proposer. Elle ignorait que ses armes et son armure étaient à peu près ses seules possessions. Malgré tout, elle vit là un moyen de se faire quelques pièces facilement et rapidement avant de partir en quête d'un nouveau client.

- Alors, tu voulais savoir le nom du propriétaire c'est ça ? C'est d'Agosto, le marchand de tissus. Comme je te l'ai dit, c'est quelqu'un de très important...

« Et le Cafard, je sais qu'il travaille pour d'Agosto. Il est souvent avec son ami, le grand et musclé... C'est vrai qu'ils viennent souvent ici, soit pour les affaires, soit pour le plaisir. Si je le revois, je peux essayer de lui fixer un rendez-vous. Mais pour ça, il me faut bien une pièce de platine... Et surtout il ne faudra jamais mentionner mon nom, parce que si lui Lotus ou d'Agosto apprennent ça, je serai virée tout de suite. »

En disant cela, la jeune Kerri continuait de se prélasser lascivement sur son lit, sans doute dans le but d'essayer malgré tout de le faire changer d'avis.

Murdock réfléchit quelques instants aux propos de Kerri .... visiblement son intuition semble confirmer par ce qu'elle vient de dire. Il tient la piste qu'il était venu rechercher ici et pense qu'il est maintenant temps d'avancer de manière plus rapide.

- Je te remercie Kerry pour toutes ses informations.

Murdock prend sa bourse, l'ouvre et en sort une pièce de platine qu'il tend à la belle serveuse.

- Tu mérite bien cette pièce de platine, belle Kerry. Avant de te libérer pour aller voir un vrai client qui sera probablement le plus chanceux des hommes de Proskur de passer quelques moments agréables avec toi, je te pose une dernière question. Serais tu où habite Cafard ? Cela me permettra d'aller le voir sans que tu sois impliqué dans l'histoire.

Murdock ne peut s'empêcher de sourire légèrement en regardant le délicieux corps de Kerry avant de reportger son regard droit dans ces yeux.

- Et puis, comme cela, la prochaine fois que je viendrais ici, cela sera pour être ton client, si tu le souhaite.

Danse sur le feu

4ème jour du Pourrissement
Bas-fonds de Proskur
Climat : Frais et ensoleillé.


La promesse d'or sonnant et trébuchant avait fonctionné, et Murdock avait enfin des informations intéressantes sous la main. La preuve que d'Agosto et le Cafard continuaient à faire affaire ensemble, ce qui dirigeait plus encore le faisceau des présomptions sur le riche marchand et ponte de Proskur. De plus, la promesse d'encore plus d'or et d'une passe avec Murdock avait fini de remettre Kerri dans de bonnes dispositions.

- Je ne sais pas où habite le Cafard, mais promis, j'essaierai de le savoir ou bien de voir où tu pourrais le rencontrer. Alors je te plais quand même un peu, n'est-ce pas ? J'espère que tu reviendras vite me voir...

Ayant obtenu ce qu'il cherchait, Murdock prit congé de la belle Kerri et sortit de la Sirène. Il y avait un peu plus de monde à présent dans l'établissement, où l'ambiance se faisait plus joyeuse. Lorsqu'il se retrouva dans la rue étroite, Murdock constata qu'il faisait presque nuit. À peine fut-il sorti, que le nouveau Protecteur de Proskur fut abordé par deux gardes, peu discrets dans cette allée où passaient plutôt des individus louches et peu recommandables.

- Vous êtes bien Murdock ? Nous vous cherchons depuis un bon moment. Vous devez vous rendre de toute urgence à la porte Ouest. C'est le commandant Gahéris qui vous demande.

Apparemment, les gardes avaient couru pour parvenir jusqu'ici. La situation paraissait assez urgente. Murdock les suivit donc, d'autant plus qu'il connaissait le commandant Gahéris qui lui avait présenté son oncle, Lamorak de Brivelongue, celui-là même qui l'avait nommé expressément Grand Protecteur. Il les suivit donc dans la nuit tombante, à travers le dédale des rues de Proskur...


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