Introduction : L'ébervigé, Introduction de Vanetir et Haleena

Quand Elvira ne tint plus, Haleena proposa une pause à Vanetir. Desserrant son bardât, elle fut alors obligée de révéler l’existence de sa fille. La trappeuse n’était pas surprise et laissa la maman donner le sein pendant quelques minutes alors qu’Ahou disparaissait définitivement dans la forêt. Haleena ne se sentait pas encore en sécurité en compagnie de Vanetir même si leurs derniers échanges étaient plus cordiaux.

Au regard d’Haleena, Vanetir semblait plus intéressée par la relève de ses pièges que d’en apprendre plus sur elle. Il était rare qu'un Uthgardt quitte sa tribu, a fortiori une femme mais en l’absence de questionnement, au depart, Haleena ne se livra pas sur son histoire. La barbare de Béorunna semblait bien solitaire et aurait tôt fait d’abandonner la jeune mère à leur arrivée en ville, s’imaginait Haleena.
Mais Vanetir devint un peu plus curieuse demandant d’où venait elle et comment était la vie de nomade.

- Je fais partie de la tribu du Poney Céleste, nous somme nomades et notre territoire s’étend sur tout le nord des montagnes Netheres à l’épine dorsale du monde. Si l’herbe pousse pour nourrir les bêtes cette terre est notre territoire… Les notions d’origine géographique et de territoire étaient assez subjectives pour les tribus nomades Uthgards.

Puis Vanetir osa questionner le sujet du père d’Elvira.

- Hiero est avec Wolmad, j’imagine… Haleena avait cité le chef pillard sans avoir conscience de la réputation qu’il trainait derrière lui. Un cours silence s’en suivit mais Vanetir n’insista pas sentant le mal aise.

La forêt laissait place peu à peu à quelques cultures timides, elles étaient enfin arrivés. Haleena reconnu les hauts remparts de bois du Puits de Béorunnna, il était rare de rencontrer de tels protections défensives aussi loin au nord, surtout dans une vie de nomade. A droite du chemin, la hutte de Ahou était plus proche du terrier ou d’un nid que d’une habitation humaine mais l’ébervigé semblait y vivre une vie assez traditionnel malgré tout.

Je me suis permis de romancer légèrement des réactions de Vanetir en fonction de nos échanges sur discord.

Vanetir avait posé quelques questions pour rompre le silence. Les questions qu'elle obtient ainsi que les non-dits lui permettait d'en savoir plus sur la jeune mère.
Elle avait d'abords posé des questions sur la tribu d'origine d'Haleena. La jeune trappeuse se retient de posé la question sur l’existence de chevaux ailés et elle ne répondit que par un "Humm" quand elle parla d'un certains Hiero, son mari probablement. Sentant qu'il ne fallait pas creuser, elle laissa tomber la discussion.

Ce n'est qu'une fois le village en vue qu'elle s'adressa de nouveau à l'immigrée.

Tu comptes faire quoi ? Je peux te conduire chez Maindor avant de moccuper de mes prises. Il loue des paillasse pour pas grand chose. Par contre, pour le boulot, il faudra te démerder. Je suis aussi en galère de ce côté.

Sans qu'Haleena ne sache pourquoi, il était clair que Vanetir n'avais que mépris pour ce Maindor. Elle hésita un peu puis reprit.

Au pire je peux temmener voire Hachesanglante, cest un des responsables par ici. Il commande les guerriers.

- Je n’ai pas vraiment d’argent mais c’est sûr que j’ai besoin d’un endroit pour dormir. Je sais très bien m’occuper des chevaux, surement bien mieux que vous, Lions Noirs... On pourrait me payer pour ça. La phrase n’avait rien d’insultant dans la bouche d’Haleena. En tant que Poneys Célestes c’était une fierté et de notoriété publique, selon elle, que les membres de cette tribu étaient les plus qualifiés du monde pour s’occuper de chevaux, l’animal totem de l’ethnie.

- Je ne sais pas si j’ai envie de demander l’aide d’un homme, je n’ai pas confiance en eux. Ils ne pensent pas assez avec leur cerveau et trop souvent, c’est ce qu’il y a sous la ceinture qui dicte leurs actions... Hachesanglante, un nom un peu trop prétentieux, j’imagine que c’est une manière de compenser quelque chose… Haleena, mise en confiance par l’attitude nouvellement amicale de Vanetir, s’était laissé aller. Puis elle reprit son sérieux, un peu inquiète.

- Ce n’est pas ton homme quand même? Est-il un bon amant ? On dit de vous, au Puits de Béorunna, que vous avez abandonné Uthgar et que vous êtes totalement libéré des règles tribales. Vanetir pouvait déceler l’immaturité de sa cadette.

- Mon amant ? Vanetir se mit à rire. Non, c'est le chef des guerriers. Enfin, ils s'appellent 'soldats' maintenant et se sont mis à vénérer d'autres dieux ... Ils restent de bons combattants, mais le reste de la tribu s'adoucit un peu trop. Heureusement, il reste des personnes comme Mainunique pour faire vivre les traditions.

Haleena revenait à ses priorités, tout a l'heure elle avait perçu l’hostilité de Vanetir envers ce Maindor mais elle relança le sujet:
- Il faut vraiment qu’on se lave et qu’on se réchauffe près d’un feu. Tu disais que quelqu’un loue des paillasses ? Est-ce un Uthgard loyal et brave ?

- C’est un verdâtre et un voleur. Répondit Vanetir avec son ton cinglant habituel.

- Et il n’y a personne d’autre en ville qui propose un couchage temporaire à une mère et son enfant? La question d’Haleena était lourde de sous-entendu.

- Pas à ma connaissance. Vanetir ne remarquait pas ou faisait mine de ne pas avoir remarqué le sous-entendu. Hachesanglante se montrera peut-être généreux, du moins le temps de savoir si tu es une potentielle menace, mais je ne compterais pas là-dessus. Après, il y a la bonne vieille méthode du trou. Tu causes du grabuge et tu gagnes une chambre et un bouillon pour la nuit. Le sarcasme n'était pas habituel chez les Poneys Céléstes, ¤ Quel personnage cette Vanetir ! ¤ pensait la mère renégate.

- Bon alors, je veux bien que tu me conduises à ce Maindor. Finit elle à contre cœur. L'idée d'aller chez un orque était assez dérangeante mais avait elle le choix. Haleena se rendait compte que son aventure n’était pas encore arrivée à son terme.

Dialogue coproduit avec Vanetir sur discord.

Laissant la hutte d'Ahou derrière elles, les deux femmes entrèrent dans le village sans s'inquiéter le moins du monde de la santé du blessé. L'ébervigé était-il rentré chez lui sain et sauf ? Avait-il besoin de soin ? Quelle créature avait bien pu lui défoncer l'épaule ? Et comment, tout frêle qu'il était, avait-il pu survivre à un tel coup ? Autant de questions qui ne souciaient ni la jeune mère, trop occupée à se trouver un refuge, ni Vanetir, dont la nature individualiste la rendait souvent indifférente au sort d'autrui. Cela expliquait peut-être que la braconnière n'ait pas offert l'hospitalité à la jeune mère et à son enfant. A la réflexion, elle s'était montrée plutôt discrète sur sa vie et ses activités.

Alors qu'elles cheminaient à travers les habitations - principalement des huttes et des tentes, plus rarement des bâtisses de bois de facture très récente - les quelques Uthgardts qu'elles croisèrent laissaient leur regard s'attarder sur l'étrangère. Sur leur visage fermé, voire sévère, se lisait un mélange de méfiance et de réprobation : Haleena n'en avait probablement pas conscience, mais le Seigneur de Val avait couronné d'une bien sinistre réputation de la tribu - du moins aux yeux des Lions Noirs.

Prudhosk Maindor était une des rares habitants du Puits de Béorunna à vivre dans une demeure de bois, signe incontestable de sa richesse. Une modeste écurie où logeaient plusieurs mules, un entrepôt et une vaste tente avoisinaient la bâtisse, à la manière des dépendances d'un manoir. Deux nains, assis sur des seaux retournés, jouaient aux dés près des boxes ; ils levèrent des yeux mauvais sur le marchand ventripotent lorsqu'il sortit pour saluer les nouvelles venues.

Prudhosk Maindor

- Un logement, bien sûr, avait-il immédiatement rassuré Haleena, manifestement peu soucieux d'en savoir plus sur sa cliente avant de faire affaire. Ce n'est pas dans les habitudes de la maison - on paye à la nuit, normalement - mais dans votre situation, je propose un prix à la semaine. Disons... Ses yeux parcoururent l'imposant mais fruste barda de la barbare, évaluant rapidement le coût qu'il pouvait exiger. Trois pièces d'or. Laissant à l'intéressée le temps de la réflexion, il tourna ses yeux goguenards vers Vanetir. - Tes parents n'ont toujours rien pour moi ? Le temps file, les dettes font des petits... -------------------- L'œil aussi vif que brillant de ce demi-orc bien en chair semble essayer d'évaluer combien d'argent "pèse" son interlocuteur. Bien que chichement vêtu, il a l'assurance que donne la richesse.

La chasseuse ignorait que ses parents soient devenus les obligés du demi-orc, mais avec un tel filou, rien n'était certain. Rien, dans son attitude pleine d'assurance, ne dénotait un mensonge.

Prudhosk s'est exprimé en Illuskan, je n'ai pas utilisé la balise de langues pour ne pas surcharger l'encart PNJ.

Lancers...

Vanetir - Jet de compétence : Psychologie : 10(d20) +0(deg) +0(Sag) = 10

Haleena reconnaissait quand même certains lieux de la ville. Le Puits de Béorunna profitait aussi, à sa moindre mesure, de la croissance induite par la création de la confédération des marches d’argents. Au rythme des étés et des hivers, la ville s’agrandissait chaque année, comptant toujours un peu plus de commerçants ou de paysans s’établissant ici et profitant de la protection des murailles.

Maindor avait la carrure d’un Uthgard et le visage disgracieux d’un orc. Le personnage, bien qu’un redoutable commerçant, avait tout pour créer l’antipathie et en plus il avait le monopole du sommeil dans ce lieu.

- Tout ce dont j’ai besoin c’est d’être proche du feu car ma fille est frigorifiée. Haleena était une nomade et le confort n’était pas sa principale priorité. De mémoire, elle n’avait jamais dormis dans un bâtiment aux murs de bois. L’ébrouement d’une des mules, fit sursauter les deux nains mais attirait l’attention de la nouvelle venue.

- Je peux m’occuper des chevaux pour toi. Comme tu le vois, je suis Poney Céleste, je sais les soigner. Tu ne seras pas déçu.
¤ Si Tempus m’entendait appeler ces rosses des chevaux ! Ils sont vilains, on dirait qu’ils ont des oreilles de lièvres. ¤

Haleena avait rarement vu d’âne ou de mule. La race élevée par les Poneys Célestes était leur totem, d’où l’importance de conserver une race pure depuis des millénaires, depuis que Tempus était descendu sur la terre des Uthgards, selon la légende.

- C’est chevaux là ? Ils ne sont pas à moi, je mets à disposition des clients les boxes et ils s’en occupent eux-mêmes. Maindor était amusé. Je sais que vous avez plus d’or que vous ne savez quoi en faire, vous les nomades. Le semi-orc souriait les crocs dehors. N’est ce pas, mon petit poney ? L'apostrophe avait une teinte moqueuse.

- Ne prononce pas le nom de ma TRIBU avec ta putain de bouche. Haleena s’engageait vers l’entrepôt qui servait d’hôtel.

- On paye en avance ici. Brama le commerçant, s'interposant au passage de la jeune femme.

- Laisses moi tranquille ! La barbare s'écartait d'un mouvement sec. Voila ton or. Elle déposait alors trois pièces d'un jaune brillant dans la main caleuse de l'orc, voila d’où venait le nom du gredin.

Ahou était rentré, preuve qu'il n'était pas en si mauvais état que cela.
Vanetir guida ensuite Haleena vers Maindor. Elle traversa le village sans faire plus attention que cela et conduisit l'étrangère vers le verdâtre. Elle fit rapidement connaissance avec le demi et il était évident qu'elle ne l'aimait pas plus qu'elle.

Une fois sa transaction faîte, le verdâtre porta son attention sur Vanetir. Il osait prétendre que ses parents lui devait quelques choses et qu'en plus elle devait le croire sur parole ? Il avait du cran pour un voleur. Toutefois ses ruses n'auraient pas prise sur elle. Elle savait très bien que ses parents n'avaient de dette envers personne. Elle apportait même un revenu supplémentaire au foyer. Certes il était plutôt modeste et parfois amputé de quelques pièces qu'elle se réservait pour boire et s'amuser, mais elle ne dépensait jamais plus qu'elle n'avait. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle relevait souvent le moindre défis en échange d'un peu d'or pour financer sa soirée.

Attention à ce que tu dits si tu tiens à ta langue. Je sais que lon ne te doit rien.

Ne cherchant pas à avoir la moindre discussion avec le demi-orque, elle choisit de l'ignorer et reporta son attention sur Haleena et lui cria.

Je vais au tanneur. Maintenant que tu as un pieu, tu veux rester ici ou tu maccompagnes ?

La réponse de Haleena se fit entendre

Jai besoin de me reposer, maintenant. A bientôt.

Compris. A la prochaine.

Vanetir se retourna etcommença à prendre le chemin du tanneur.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Réponse d'Haleena obtenu via discord.

Bien que les membres de la tribu du Poney Céleste aient une sinistre réputation, le marchand n'avait pas hésité à s'interposer pour rétablir son autorité. Il n'avait manifestement pas froid aux yeux et ses réflexes, malgré son embonpoint, étaient aussi vifs que ceux d'un bon guerrier.

Prudhosk Maindor

- C'est par là, déclara-t-il après avoir fait disparaître les piécettes dans sa poche. La tente. L'entrepôt, plus sûr, était réservé aux marchandises. Il accompagna du regard Haleena jusqu'à ce qu'elle disparaisse sous l'épais tissu qui lui servirait d'abri. - T'auras de la compagnie, ça tient chaud. -------------------- L'œil aussi vif que brillant de ce demi-orc bien en chair semble essayer d'évaluer combien d'argent "pèse" son interlocuteur. Bien que chichement vêtu, il a l'assurance que donne la richesse.

Haleena

Ce qui tenait lieu d'auberge n'était autre qu'une large tente aménagée en dortoir d'une douzaine de couchage. Si l'atmosphère y était humide - comme partout ailleurs en cette pluvieuse saison - le sol était sec et les paillasses saines, bien que peu confortables. La jeune mère s'installa à l'écart d'un groupe de six voyageurs, dont les affaires traînaient sans ordre autour de leur couchage. Une couverture en laine épaisse et rêche était pliée au pied de chaque paillasse, c'était tout le confort qu'offrait cette chambre des plus spartiates.

Après avoir nourri et changé son enfant, Haleena goutait quelques minutes salutaires de repos quand un des nains qui jouait devant l'écurie pénétra dans la tente. Jetant un regard furtif à la barbare, il se dirigea vers un des sacs de voyage qui traînait par terre, puis fit mine de chercher quelque chose : ses yeux fouillaient autant l'ensemble des affaires qui jonchaient le sol qu'ils n'accompagnaient ses mains...


Vanetir

Le sourire mauvais du demi-orque était si moqueur qu'il fit vaciller les certitudes de Vanetir. Beaucoup d'Uthgarts s'étaient laissés prendre dans les filets du créancier qui, sans le moindre scrupule, avait su tirer profit de la profonde inexpérience financière des barbares. L'introduction de la monnaie dans les échanges était l'une des nombreuses révolutions qui avaient accompagné la sédentarisation de la tribu ; elle n'allait pas sans difficulté et accident...

Prudhosk Maindor

- Je ne suis pas pressé, rétorqua Maindor sans s'émouvoir de la menace que la braconnière avait proférée. -------------------- L'œil aussi vif que brillant de ce demi-orc bien en chair semble essayer d'évaluer combien d'argent "pèse" son interlocuteur. Bien que chichement vêtu, il a l'assurance que donne la richesse.

Pressée d'en finir avec cet ignoble personnage, Vanetir tourna les talons et se dirigea vers la hutte d'Urth, un tanneur avec qui elle avait l'habitude de faire affaire. Presque tous les Lions noirs étaient capable de dépecer une bestiole, mais plus rares étaient ceux qui savaient en préserver parfaitement la peau - en particulier celle des petits gibiers. Leur accord était simple : il gardait la moitié de la viande, elle disposait du reste.

Hélas, son homme était absent ce matin... Une rapide enquête auprès du voisinage lui apprit qu'Hachesanglante en personne était venu le chercher un peu plus tôt. Il ne s'agissait pas d'une arrestation : on n'avait pas tiré les armes, ni crié ; l'intéressé avait obtempéré sans discuter.

En voyant la couverture de laine lourde et épaisse, Haleena repensait à Ahou qui avait conservé sa peau.
¤ Quel étrange personnage, un être à la limite entre l’humain et le sauvage. ¤
La réflexion avait quelque chose d’ironique quand on pensait que cette définition était associée aux barbares Uthgards en général. Vanetir avait refusé de donner plus d’information au sujet du jeune homme. Cela avait quelque chose de suspect car il était clair qu’il y avait quelque chose de surnaturel dans cette rencontre même si le personnage était simplet. Haleena était bien décidé à en apprendre plus.

Elvira s’était nourri goulument et entamait une sieste amplement méritée. Le nourrisson était enveloppé à nouveau dans la couverture et posé sur la paillasse profitait de l’aura de chaleur produite par le petit feu.

Un nain fit éruption dans la tente, il lança un regard à Haleena sans un mot puis fouillait ses affaires rependus au sol comme un sanglier cherche des racines dans un sous-bois. La barbare fixait le nouveau venu avec curiosité et défiance. Le caravanier ne semblait pas trouver son bonheur alors qu’il lançait des regards réguliers à Haleena. Impassible, elle tenait le regard, fronçant légèrement les sourcils et ignorant temporairement les plaintes de sa fille.

Haleena

Prudente mais loin d'être dupe, Haleena maîtrisa sa langue jusqu'à ce que le nain, constatant probablement que rien de ses affaires n'avait été dérangé ni dérobé, quitte la tente. Cette méfiance lui rappela les regards souvent soupçonneux ou insistants qui avaient accompagné sa déambulation à travers le village : il ne serait peut-être pas facile de se faire une place dans cette nouvelle tribu... Il fallait pourtant essayer, elle n'avait pour l'heure pas mieux à offrir à sa fille.

En quête de nourriture plus fraîche que les maigres provisions de voyage qu'elle possédait, la jeune mère errait parmi les tentes et les huttes. Alors qu'elle marchait, la voix si singulière d'Ahou résonnait dans sa mémoire, ainsi que ses pleurs. Peut-être ces pensées importunes avaient-elles pour cause un sentiment inavoué de culpabilité ; il n'était pas dans sa nature d'abandonner un enfant blessé à son sort. Sans qu'elle s'en rende compte, ses pas la rapprochaient de la sortie du village. Elle allait atteindre la porte quand le cri strident d'un aigle déchira les airs, lui laissant à peine le temps de le chercher du regard avant de se répéter, plus violent, presque plaintif.

Vanetir

Vanetir interrogeait encore le voisinage, cherchant à mieux comprendre la nature de la mystérieuse convocation de son ami tanneur, quand le cri strident d'un aigle déchira les airs. Comme ceux à qui elle était en train de parler, elle leva les yeux pour fouiller le ciel du regard. Le cri se répéta, perçant à déchirer le cœur.