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Les Noces Calishites, Cyrellius - la Guerrière et la Profane
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rologueLa musique basse et monotone se mêlait aux fumées d’encens pour former un cocktail entêtant, qui enivrait l’esprit des fidèles et emportait même les plus rétifs dans une transe communautaire à laquelle ils ne pouvaient échapper. Lentement, ils tournèrent autour de la pierre noire, si noire qu’elle semblait aspirer la lumière et la faire disparaître dans le néant. Ils psalmodiaient les vers qu’on leur avait appris, des paroles qui résonnaient en eux comme s’ils les avaient toujours connues, des mots qui leur semblaient évidents, et qui leur apparaissaient alors comme la seule vérité, les seuls mots dignes d’exister et pour lesquels il valait la peine d’exister. Bientôt, toute rémission serait exclue car ils feraient partie du groupe, et les méfaits qu’ils auront accomplis les excluront du monde extérieur, les condamnant à cette existence pour laquelle ils penseront avoir été élus, tels de rares privilégiés.
Le cercle de fidèles tournait de plus en plus vite, au rythme des tambours toujours plus soutenu, leurs voix étaient plus fortes et plus graves, et leurs pieds nus frappaient le sol avec une énergie telle qu’ils saignaient, mais leur esprit était si confus, si entièrement tourné vers l’adoration de la Déesse qu’ils ignoraient la douleur, qu’ils ne la ressentaient même pas. La tension atteignait son comble, les fidèles ne savaient plus où ils étaient, chacun suivait la silhouette qui dansait devant lui, et répétait les paroles sans même sans rendre compte. Ils sentaient cette tension puissante dans leur poitrine, leur cœur qui battait dans leurs jambes, à leur tempe, le sol qui vibrait sous les pieds ensanglantés. Toute cette tension se transformait en un désir de violence, l’envie de faire couler le sang sur le pavé noir, de frapper encore et encore jusqu’à ce que toute vie soit éteinte dans le corps de ceux qu’ils haïssaient, de frapper si fort et avec toute leur haine, pour que même leur âme n’y survive pas. Ils désiraient se frapper, se meurtrir jusqu’à ce que le néant s’empare de leurs âmes perdues et les libère du fardeau insupportable de la vie.
Lorsque la tension fut insupportable, avant que chacun ne se jette sur le plus proche pour le déchirer de ses ongles et de ses dents, les tambours cessèrent et la voix grave et autoritaire du grand prêtre immobilisa la scène. Les fidèles écoutaient ses paroles qui venaient de la Déesse, Ses mots qui leur parvenaient à travers lui. Obéissants, ils se rangèrent par deux et marchèrent silencieusement vers la salle suivante, prenant chacun la dague à lame sinueuse qu’un serviteur leur tendait. Sur l’autel au milieu de la salle, éclairée par une unique flamme violette qui flottait au-dessus, une femme était étendue, vêtue d’une simple robe blanche qui laissait voir son corps. Ils ne l’avaient jamais vue, sauf un des fidèles, qui la connaissait car il s’agissait de la sœur d’un de ses amis, à son village. Elle adorait en secret une déesse étrangère, Séluné, lui avait dit son frère. Il fit semblant de ne pas la reconnaître, car elle avait suivi la mauvaise voie, et son destin était mérité.
Sur les ordres du grand prêtre, le cercle de fidèles s’approcha de l’autel jusqu’à ce leurs coudes se touchent, serrés autour de la jeune femme allongée, qui regardait terrorisée autour d’elle, la bouche serrée par un bâillon. Le grand prêtre s’approcha et deux fidèles s’écartèrent pour le laisser se pencher sur la jeune femme et défaire son bâillon. Un cri perçant retentit, et les fidèles abattirent leur dague sur elle et frappèrent encore et encore, jusqu’à la vider de son sang, jusqu’à tailler son corps en morceau et livrer son âme perdue à la Maîtresse de la nuit. Le grand prêtre prononça un mot, et les fidèles levèrent leur dague et s’éloignèrent. Il s’approcha et se pencha sur les entrailles du corps en lambeaux, pour y lire les instructions de la Déesse sombre jusqu’à la prochaine ascension des ténèbres.lmraiven la guerrière, Almraiven la profane. Tels sont les deux noms que Guido -pardon, Cyrellius- a entendus en parlant de cette cité. Pour lui, Almraiven n'est pour l'instant qu'une ville inconnue de plus, dans laquelle il ne fera peut-être que passer. Mais il en doute : depuis qu'il a passé les montagnes Alamir, c'est un pays nouveau qui s'est offert à lui, et rien de ce qu'il a vu depuis n'a de commun avec ce qu'il connaissait.
Avant la ville, il y a eu cette vallée chaude et verdoyante, parsemée de villages où les gens ne lui adressaient pas la parole, mais le regardaient de leurs yeux perçants avant de s’éloigner en silence. Mais lorsqu’il a dû leur demander de la nourriture ou de l’eau à une maison, baragouinant quelques mots dans la langue des marchands sans vraiment se faire comprendre, ces villageois finissaient par lui offrir des fruits, de l’eau fraîche du puits, ou du fromage, sans rien demander en échange. Il y avait les femmes également. Il n’avait croisé que quelques jeunes filles, vêtues de voiles noirs ou colorés qui flottaient au vent, et qui laissaient voir leurs yeux ; des yeux si beau et profonds qu’il en oubliait presque la meurtrissure de son cœur, causée par la belle Yasmine. Furtivement, elles disparaissaient après l’avoir ensorcelé de leur regard curieux ou amusé, de voir un étranger aux vêtements étranges et chargé comme un âne. Mais Cyrellius aimait marcher, et ne pas s’incommoder d’une bête à nourrir et à soigner.
En longeant la côte de la Mer Etincelante, Cyrellius finit par découvrir sa première ville fortifiée calishite. Des murs de terre, haut de sept ou huit mètres au plus, alors qu’il en avait vus de bien plus imposants dans d’autres contrées. C’était comme si les gens d’ici ne craignaient pas les invasions. Aux portes, une garde bigarrée et une foule impatiente l’accueillit. Cinq hommes, dont seulement deux ressemblaient à des soldats conventionnels, avec armure, casque et lance. Les trois autres étaient vêtus de robes légères, fort élégantes par leurs teintes noires et bleues. Ils laissaient passer, les marchands ou les simples paysans au compte-goutte, les interrogeaient et les fouillaient parfois. Avec l’accent si typique de la région, mais dans un commun compréhensible, l’un d’eux fit signe à Cyrellius de s’approcher, et s’enquit :- Quel est votre nom, d’où venez-vous, et que faites-vous ici ?
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Cyrellius avait entendu parler du Calimshan depuis fort longtemps, dans les livres qu'il avait parcourus lors de sa découvertes des arcanes, puis par son maître, Hasdrel, qui lui avait si souvent narré les histoires et les légendes de ce pays où la magie avait été, selon certains, offerte pour la première fois à des Hommes et où la Toile avait, disait-on, autant de puissance que d'adeptes. Hasdrel l'avait aussi mis en garde contre les habitants de cette contrée : leur moralité était souvent subordonnée à leur soif de richesse et de puissance. Désireux de parcourir ce pays, dans lequel il espérait apprendre beaucoup de choses sur son Art, Cyrellius estimait qu'il pouvait, sans éveiller aucun soupçon ni aucune animosité, du fait de sa faible puissance, ne pas faire mystère de sa motivation pour ce voyage. Même si sa condamnation au Turmish pour "usage illicite de la magie" pouvait lui apporter ici plus de sympathie que d'ennuis, il ne lui semblait pas prudent de découvrir sa véritable histoire au grand jour. Et puis son maître avait sans doute, parmi les puissants mages de ce pays, plus d'ennemis que d'amis. Il convenait donc de rester discret en se présentant comme la denrée d'importation la plus courante du pays : un magicien en quête de savoir. La réputation d'Almraiven s'étendait bien au-delà du Calimshan et tout magicien savait que cette ville abritait le plus grand centre d'étude de la magie de Faêrun. Cyrellius répondit donc sans hésiter au garde qui le questionnait :
- Je m'appelle Cyrellius Hallewyn, jeune magicien arrivant de la Côte des Dragons, et je viens dans l'illustre cité d'Almraiven pour parfaire mon savoir dans le centre d'études de la magie le plus prestigieux de Faêrun.
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Cliquez ici pour dérouler le parchemin... Test de Bluff 9(Dé) +0 = 9 >< DD 1 (Psychologie garde 4(Dé) +2 -5 (circonstance)) : Réussite e garde sourit à la réponse de Cyrellius.- Ah, un étudiant en magie, hein ? Vous avez raison, il n’y a pas de meilleure école qu’Almraiven. Pensez à vous procurer un laisser-passer auprès de votre université, sans cela, vous seriez contraint de quitter la région. Et, bienvenue à Almraiven. Il s’écarta pour laisser le magicien voyageur sous la large et fraîche enceinte de la cité, entre les chariots des marchands et les villageois poussant leurs charrettes remplies de dattes, d’olives et d’arachides, entre mille autres fruits de la nature. Cette partie du Calimshan profitait du climat le plus clément, et les campagnes environnantes étaient un véritable vivier pour les villes du désert, à l’Ouest. Mais le Calimshan restait le Calimshan, et Cyrellius savait d’expérience que bientôt, dès que la matinée serait bien avancée, la chaleur étouffante réduirait l’activité à son strict nécessaire, et que les rues se videraient peu à peu de leurs habitants, qui se réfugiaient alors dans la fraîcheur relative des foyers.
Les murailles derrière lui, Cyrellius découvrit une large avenue bordée de hauts palmiers, qui menait en pente douce jusqu’à la silhouette lointaine d’un immense palais, étincelant dans sa robe blanche immaculée. Si le but était d’impressionner les visiteurs, c’était gagné. Ici, à la périphérie de la cité, les maisons étaient de simples bâtiments de terre cuite et de bois à un étage, aux façades rehaussées de motifs colorés, et surmontées de créneaux décoratifs. Devant certaines maisons, quelques étals dressés à la va-vite, de simples toiles posées à même le sol sur lesquelles étaient disposées les articles - lampes à huile, bijoux, narguilés, ou encore des fruits. Leurs propriétaires guettaient l’arrivée de la garde, prêt à remballer leur marchandise en vitesse pour s’installer à nouveau un paté de maisons plus loin.
Cyrellius marchait depuis un moment sur l’avenue poussiéreuse, quand il arriva sur une place de marché bien animée. Des enfants surgis d’on-ne-sait-où l’entourèrent, s’amusant de ses vêtements peu coutumiers, et lui demandant quelques pièces dans leur commun approximatif. Ces gamins n’avaient pas dix ans, garçons et filles, tous humains. Ils étaient vêtus de tuniques blanches ou grises un peu salies par la poussière, sans être loqueteux. Seule l’une d’elle semblait un peu plus âgée, et devait avoir une douzaine d’années.- S’il vous plait, monsieur, un peu d’argent ! Allez, un dirham, s’il vous plaît ! Oh, regardez sa jolie chouette ! piaillaient-ils en lui tirant les vêtements.
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Cyrellius avait atteint son premier objectif : entrer dans la ville. Néanmoins, le conseil du garde sonnait comme un avertissement et il lui fallait se procurer sans tarder un laissez-passer officiel. Sans ce sésame, il risquait fort de se faire expulser sans ménagement par la première patrouille venue, voire de moisir quelques jours en prison, surtout avec sa propension à se promener la nuit dans des bâtisses abandonnées. Un laissez-passer d'étudiant provenant d'une école de magie offrait l'avantage de ne pas éveiller de soupçons dans cette ville et puis, pensait Cyrellius, tout en poursuivant son chemin :¤Les autorités ont, dans de nombreuses contrées, une certaine tolérance envers les étudiants. On leur pardonne plus facilement certaines incartades, comme des promenades nocturnes ou de menus délits (ébriété, tapage nocturne, mauvaises farces). Et puis, dans le Calimshan, et plus encore dans la cité d'Almraiven, le statut de magicien est à la fois respecté et reconnu.¤ L'agitation soudaine provoquée par un groupe d'enfants autour de lui, lorsqu'il parvint à une place de marché, le sortit brusquement de ses pensées. Il fit un signe pour réclamer le silence aux enfants et s'adressa à une fille d'apparence un peu plus âgée que le reste de la petite troupe :- Je dois me rendre à l'Université de Magie. Est-ce que toi ou un de tes camarades pouvez m'y conduire en échange d'un dirham ? ¤L'Université peut aussi bien être située dans le centre-ville que dans un parc ou un domaine un peu à l'écart. Si un de ces enfants se propose comme guide, je vais me laisser conduire en surveillant qu'il ne m'entraîne pas dans des ruelles désertes ou des quartiers mal famés. Dans ce cas, je renoncerai et me renseignerai auprès d'un marchand. En revanche, si mon guide semble honnête, je l'encouragerai à la conversation pour évaluer sa connaissance de la ville et sa perspicacité. Et si cette évaluation est concluante, je lui demanderai de me conseiller dans la recherche d'un logement (une chambre chez une logeuse est souvent plus propre, moins chère et plus tranquille qu'une chambre d'auberge) et de m'indiquer les tavernes et auberges à fréquenter ainsi que celles à éviter.¤ Comme chaque fois qu'il se trouvait en ville, Cyrellius avait chargé Leonardo de surveiller ses arrières contre des agressions ou d'éventuelles tentatives de larcin. Une fois qu'il serait parvenu à l'Université, il se renseignerait sur les "inscriptions libres" auprès de l'Ecole de Transmutation, qui lui permettraient d'obtenir un laissez-passer étudiant, sans être astreint à une assiduité qui était tout à fait contraire à ses projets et à son caractère. Ensuite, il s'occuperait de son logement, une formalité qui sera plus facile une fois muni d'un laissez-passer mentionnant son statut.
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ne véritable pagaille suivit la proposition du mage. Les enfants commencèrent à se disputer en alzhedo sur qui allait l’accompagner à l’université, puis ils en vinrent à se rouler sur le pavé poussiéreux en se hurlant dessus, des insultes probablement. La fillette plus âgée entraîna Cyrellius plus loin, à travers le marché. La petite chuchotait en permanence, si bien qu’il devait se pencher pour espérer comprendre ce qu’elle disait.- Un dirham pour vous amener jusqu’à l’université, c’est pas beaucoup. Vous venez de loin ? Où est-ce que vous dormirez ? Elle avait une démarche très droite et régulière, et était extrêmement calme. Ses yeux marron très clairs donnaient quelque chose en plus à son expression. Ils avaient déjà quitté la grande avenue pour emprunter une ruelle perpendiculaire. Cyrellius était aux aguets, sa chouette Leonardo quelques mètres au-dessus de lui. Bien que pas toujours très communicative, elle savait reconnaître le danger et l’en avertir.
Cependant, ils débouchèrent sans encombre sur une rue plus grande, parallèle à l’avenue mais moins bondée. Ici, il y avait moins de marchands, et plus de mendiants. Cyrellius et la fillette poursuivaient leur conversation. Elle n’était pas du tout une mendiante, elle allait même à l’école, mais beaucoup d’enfants allaient demander de l’argent aux voyageurs et aux marchands, et même aux habitants. Elle avait toujours habité dans ce quartier, et elle aimait se promener en ville, surtout vers le palais et les universités, mais aussi dans les quartiers des artisans. Plus tard, elle voulait devenir magicienne dans la garde de la ville. Voyager ? Non, aucun pays ne valait le Calimshan.
Le soleil avait bien avancé dans sa course vers le zénith lorsque Cyrellius et Samara (la fillette) arrivèrent dans le quartier de l’université de magie. Ici, tout n’était que hauts bâtiments blancs et espacés, tours pointues, et palmiers interminables. Le site se trouvait en plein cœur de la ville, à proximité du palais, et ici, lui expliqua sa petite guide, tous les bâtiments étaient anciens et dédiés à l’étude magique.
Ils durent se renseigner auprès de plusieurs passants, qui avaient tous l’air de mages, pour trouver le bâtiment des inscriptions. Certains ne daignèrent même pas leur répondre, sans doute à cause de la qualité d’étranger de Cyrellius. Il finit par entrer dans un immense hall où tout, du sol au plafond était en marbre. Il passa par une cour en colonnade, dans laquelle se trouvaient un jardin et une magnifique fontaine, à laquelle Leonardo se désaltéra. Samara dit à Cyrellius qu'elle l'attendait ici.
Il arriva enfin devant un guichet (en marbre) derrière lequel se tenait une ravissante jeune fille vêtue de voiles colorés. Il lui expliqua la raison de sa venue, et elle lui tendit un parchemin. Une plume et un encrier étaient à la disposition du mage, mais quand il posa les yeux sur le formulaire, Cyrellius ne vit que des caractères mystérieux et incompréhensible : il était écrit en alzhedo.- Comme l’année est déjà commencée, et que vous n’êtes pas calishite, les frais se montent à cent-vingt-cinq dinars pour la première lune, lui annonça-t-elle d’une voix suraiguë. « Ils comprennent l’accès à la bibliothèque et aux cours magistraux. Des tests ont lieu à la fin de chaque lune, et si vous les réussissez, vous pourrez vous inscrire la lune suivante. Avez-vous une lettre de recommandation d’un maître ou d’une école de magie ? » Cyrellius absent pour une durée indéfinie, sujet fermé Ce message a été modifié par Ithek le Gris le Mardi 28 Août 2012 à 22h51
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