Quel est votre nom, voyageur ?
L'aventure n'attendait que vous !
   

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> Chapitre II : Premiers pas
écrit le : Mercredi 21 Avril 2021 à 00h13 par Phineas
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De l'extérieur, ses compagnons devaient être dubitatifs. Ils avaient vu le hin lancer le sort et en savait l'effet. Pourtant celui ci avait immédiatement semblé nerveux et perdu. Lorsqu'il parla a Joinon, lui demandant de venir, ce fut tout a fait intelligible, a ceci prêt que, plutôt que de parler en commun l'halfelin l'interpella... en chondathan ! Heureusement, le nain avait suffisamment côtoyé les hommes pour reconnaître l'idiome, même si il ne le comprenait pas. A l'inverse de Farah, qui elle parlait la langue de l'ancien empire. Aucun des deux cependant ne pouvait a cet instant avoir la moindre idée de la raison pour laquelle Abrulion parlait soudain cette langue...


Et lui non plus ! En tout état de cause, il avait eut l'intention de parler commun. Et de fait, il ne s'était même pas rendu compte de la langue qu'il employait. Mais la réaction du nain comme de Farah lui indiqua très certainement qu'il y avait un problème.

Le loup, ou la tortue, ne sembla initialement pas vouloir lui répondre. Le rire sestompait peu a peu, laissant place à un silence ou sourdait toujours la vibration. Puis, il entendit, ou plutôt ressenti quelque chose. Ou plutôt non, le monde autour de lui fit passer un message, et ce n'est que sa situation actuelle qui lui permit de le remarquer. Un message qui parlait certainement aux savants autochtones avec qui ils espéraient converser puisque, comme lui il levèrent la tête. Farah également, grâce à une connaissance intime et instinctive de la nature senti un léger, mais étonnant frémissement dans l'air, sans pourtant en comprendre la signification.

Abrulion, lui, compris : une, ou des entités, ne voulaient pas qu'on usent de magie pour comprendre les langues autochtones. Cette compréhension, comprit t'il intimement, devait être une oeuvre construite mutuellement, en prenant son temps... et c'est avec le sentiment qu'on se moquait un peu de lui qu'il comprit qu'On estimait pas sage de brusquer les choses.


Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Mercredi 21 Avril 2021 à 02h10 par Schninkel
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Après un moment, elle s’extirpa de ses pensées, alertée par un étrangement frémissement dans l’air. La chasseresse observait la scène et comprit rapidement que les expériences d’Abrulion étaient arrivées à leur terme. Apportant néanmoins leur lot d’informations, même si ce ne fut pas celle que l’on attendait. Farah plissa les yeux sur le Hin, haussa des épaules pour lui signaler qu’elle partageait son dépit. Malgré la frustration ambiante, le ressemblait à une conversation fut elle coupée de longs silences.

Toujours assise en tailleur, elle retourna les épaules vers le bac de bois rempli de sable fin. Elle se mit à dessiner des formes avec son index. Elle essayait de dessiner des idéogrammes n’étant pas coutumière des arts. Elle effaça, recommença, mais progressivement les formes représentèrent les axes centraux d’un champ théorique, qui pourrait soutenir le dialecte entre signe et donner du sens à toutes ces articulations.

Au-delà des intérêts de l’expédition, Farah songeait au caractère inestimable de cette rencontre. Elle croyait fermement que ce peuple de chasseur pouvait les guider. Elle repensa au temps où elle côtoyait une meute de loups et à quel point les mots n’avaient aucune valeur. Selon elle, ils avaient deux choix. Voir la frontière linguistique comme une négation d’une part décisive, une mutilation, un handicap. C’est dans le silence qu’on assure un lien. Au fond, peu importe parler ou se taire ! L’essentiel était de faire en sorte que la parole ne gêne pas le geste qui unifierait la complexité.


Cliquez ici pour dérouler le parchemin...


Une fois son œuvre achevée, elle interpella les trois autochtones d’un geste désinvolte. Elle attira leur attention sur les lignes qu’elle venait de tracer. Elle insista sur la lance de l’Elfe, puis sur les différents types de proies potentiels. Chaque détail avait son importance, mais c’est avec la manœuvre suivante qu’elle comptait concrétiser leur chance.

Elle leva les bras, mima un arc imaginaire dont elle décocha la flèche. Elle retroussa sa manche et banda le biceps pour faire caricaturalement étalage de force, puis en plaquant ses deux mains sur la poitrine, elle se présenta à nouveau : « Farah », puis elle désigna l’Elfe barbu, figure gardienne et hypothétique chasseur du clan. « Elle réitéra les précédents gestes, mimant le tir à l’arc, la chasse à la lance et même la pêche.


 
 
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écrit le : Jeudi 22 Avril 2021 à 09h43 par Abrulion Bascollier
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es interlocuteurs semblaient surpris, mais pas choqués, c’était une bonne nouvelle. Il prolongerait donc ce petit entretien avec les puissants.

Ainsi donc, les esprits tout-puissants de ce continent se foutaient de lui. Après le massage de la baleine, le loup se gaussait de son petit effet de mécompréhension des langages.

Voilà qui sentait bon la bienvenue ! Et bien soit pensa-t-il. Abrulion était très peu souvent le premier à être malpoli, mais il était toujours le dernier à l’être.

Il se remémora les bons souvenirs du paternel et de ses dictons aussi acides qu'hilarants : "Ne jouez pas au con avec Abrulion, vous allez perdre à coup sûr !"


- Eh toi ! L'esprit totem ! Faire bouger les feuilles, c'est tout ce que tu sais faire ? Peut-être que si tu ne passais pas ton temps à entraver la communication de ta tribu, elle ne serait pas en conflit avec Hoganthanka ?

Le hin n'avait usé d'aucune animosité, et avait même rajouté une pointe de curiosité à ses questions. Si l'esprit l'entendait, il espérait l'avoir titillé un tantinet pour avoir son attention.



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N0 : Détection du poison, Lumière, Détection de la magie, Purification de nourriture et d’eau
N1 : Repli expéditif (domaine), Courant d’air ascendant, Main-araignée, Tenue d’apparat
N2 : Localisation d'objet (domaine), Membres arachnéens, Soins modérés
 
 
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écrit le : Jeudi 22 Avril 2021 à 13h14 par Phineas
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Abrulion

Le silence se fit brutalement. Au début, Abrulion cru que l'entité ne savait pas quoi répondre. Mais non, le silence était la réponse.

Il se rendit compte qu'il était brutalement devenu sourd. La seul chose qu'il entendait désormais était le sang dans ses veines et ses pensées. Plus rien ne venait de l'extérieur dans ses oreilles. Pas de murmures, pas de clapotis des vagues au loin, pas de vent, ni le bruit des feuilles qui tombaient au sol. Cette fois, plus rien.

Et puis, progressivement, le retour du rire animal. Le tout ne dura qu'une seconde. Mais tout aussi soudainement, Abrulion senti la présence de deux autres entités.

Une qu'il reconnaissait sans le comprendre immédiatement. Avant que son instinct de clerc lui indique la vérité : son patron lui portait un intérêt plus appuyé qu'a l'instant précédent, même si sa présence était plus que lointaine.

Mais ce n'est pas le Discret qui fit disparaitre brutalement le rire moqueur. Il sentit un grondement, tout aussi animal, mais beaucoup plus massif dans l'air. Probablement était il le seul à l'entendre aussi distinctement, mais il vit bien que Thozihé et Misagaasaa ressentaient aussi quelque chose. Un grondement sourd, un avertissement, mais qui, il en était sûr, ne lui était pas adressé.

Et soudain un "pop" lui déboucha les oreilles. Il sentit son sortilège se dissiper, comme tous les effets étranges qu'il venait de vivre. Et il sentit aussi disparaître les présences, du moqueur, du grondeur. Et de Brandobaris.

L'homme-cerf et le nain le regardaient avec de grands yeux.



Farah

Au moment où, sans qu'elle le sache, Abrulion vivait probablement l'une des expériences les plus étranges, voire terrifiante, de son existence, elle tentait de s'intégrer à la partie de chasse.

Le dessin fonctionnait visiblement bien, et la représentation du nain fit rire le premier concerné, même si il s'interrompit franchement en levant les yeux sur le hin.

L'elfe, lui, qui semblait moins réceptif, compris également le message de Farah. Il pointa le lapin, mais dessina ce qui semblait de gros serpents et effaça l'oiseau. Restait la créature porcine, qu'il laissa dans le dessin sans appuyer plus que cela son intérêt. Un "gaa", comme une évidence, indiqua qu'ils ne pêchaient pas. Par contre, elle cru comprendre que les parties de chasse étaient aussi une partie de cueillette. Il se retourna et, appelant une autre membre de sa tribu, présenta Farah qui, visiblement, était de fait intégrée à chasser. Sans quelle est de détails sur où, quand, ou comment cela dit.


Lancers...



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écrit le : Jeudi 22 Avril 2021 à 17h10 par La Goualeuse
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L'allégeance enthousiaste d'Azima n'était pas des plus adroites, car il fallait bien en convenir, "celle-là" était d'une tout autre trempe qu'elle, trop insignifiante pour oser la moindre comparaison. La Goualeuse, dissimulant ses propres doutes derrière un masque amusé, les gratifia tous deux d'un sourire affable après que Marcon, à l'évidence plus diplomate, eut arrondi les angles

Confiante en son excellente mémoire, elle enregistra le nom du dignitaire de Fort-Flamme et les autres informations qui lui furent délivrées par l'amiral. Que les Balduriens n'eussent pas perdu de temps pour ravager l'île et soumettre la population locale ne l'étonna guère, ni ne l'attendrit particulièrement. Ainsi allait le monde depuis longtemps... Elle espérait ne pas avoir à pâtir des conséquences de ces déplorables méthodes militaires, notamment quant à l'accueil que leur réserveraient les autochtones. Fort heureusement, leur petite troupe ne ressemblait en rien à une escouade baldurienne.

Thyrine, en charge de l'expédition à proprement parler, donna des instructions avec un pragmatisme appréciable. Quelques dizaines de minutes plus tard ils étaient tous réunis sur le pont, sacs à leurs pieds, pour un rapide passage en revue avant le départ. Robustes, les frères porteraient le matériel le plus lourd et encombrant, tandis que Taemon, d'une constitution plus délicate, se contenterait de sa pharmacie. La jeune femme s'assura tout particulièrement qu'il possédait de quoi guérir - ou à défaut lutter contre - tout type d'intoxication ou empoisonnement, qu'elle soit alimentaire ou autre. Que le médecin ait pris les devants sur ce chapitre la rassura.


- Nous te suivons, chère Thyrine, répondit-elle d'un ton faussement enjoué. Au fond, en dépit de toutes les apparences, elle appréhendait cette excursion. Peut-être sera-t-il préférable de dessiner de mémoire et de garder les deux yeux sur le chemin ?


HRP : j'attendais ton message HRP pour l'inventaire et les éventuelles consignes de Thyrine, pour peut-être mettre à jour mon propre inventaire, mais ce n'est sûrement pas très important. Je vais régler ce qui est "porté" et laissé au bateau sur ma fiche de personnage. On peut avancer.



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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écrit le : Mercredi 28 Avril 2021 à 11h00 par Joinon
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¤ Je vous l'avais bien dit... ¤ s'était retenu de rappeler Joinon en découvrant la déconvenue puis l'étrange comportement de son compagnon halfelin suite à l'incantation.
¤ Nous devions nous comprendre les uns les autres, et voilà que nous ne nous comprenons plus entre nous ¤, regretta-t-il en lâchant un soupir avant d'afficher un nouveau sourire de façade.
En retrait depuis l'arrivée du groupe dans le camp, le nain d'or avait sorti un carnet de feuilles sur lequelles il griffonnait les termes qui ressortaient de la conversation, du moins ceux qu'il comprenaient.

Perdu entre un Abrulion qui semblait parler tout seul, une Farah qui s'invitait à une partie de chasse et un Varnas qui inventait des mots, le barde n'en menait pas large.
Il se sentait d'autant plus découragé qu'il se savait capable de briller en société. Mais dans une société codifiée, régie par un système précis de règles où urbanité et étiquette étaient les maître-mots. Ici, loin de toute civilisation connue, il se sentait beaucoup plus impuissant que ses compagnons qui, eux, tentaient des choses, quoiqu'avec plus ou moins de succès.

Ce qui intéressait néanmoins Joinon au plus haut point était le rapport entre les différents totems. Ceux-ci avaient manifestement une histoire commune, jusqu'à un schisme évident.
Délaissant le petit bac de sable, il replaça devant lui la carte qu'il avait rapidement dessinée, posant son index vers la zone des monolithes.

- Toteïm, lâcha-t-il en espérant ne pas mettre littéralement le doigt sur un lieu tabou. Il leva ensuite ses large poings qu'il fit cogner l'un contre l'autre. Toteïm? Indoudem? Guerre? Gishiginiwe? Guerre? Il refit le même geste illustrant un conflit puis haussa les épaules et jeta un regard interrogatif à Misagaasaa tout en restant conscient de l'insolence que pouvait représentait son intérêt. Malheureusement, il ne pouvait pas user de son éloquence pour finauder...



Malheureux le royaume qui n'a pas de héros.
 
 
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écrit le : Jeudi 29 Avril 2021 à 08h09 par Schninkel
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La chasseresse salua d’un hochement de tête sa consœur elfique, prenant bien soin de capturer son portrait dans sa mémoire. Se rappelant que durant un temps, elle aussi avait arboré des traits fins et des oreilles taillées comme des pointes de flèches.

Elle ne prononça pas un mot supplémentaire, amplement satisfaite de la réaction suscitée. Elle balaya à peine le reste de l’auditoire du regard, guettant une objection. Après leur escapade dans les bois d’Anchorome, elle espérait que Varnas lui aussi apprécierait cette idée.

Elle avait là l’occasion d’apprendre les us et coutumes, une méthode nettement moins frontale que celle du barde Nain. Celui-ci s’acharnait à trouver une logique théologique à ses animaux totémiques, mais pour Farah, l’essentiel venait de se jouer. Il ne restait plus qu’à nouer des relations, à développer le contact et la confiance viendrait avec le temps, les réponses ensuite.



 
 
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écrit le : Vendredi 30 Avril 2021 à 21h07 par Phineas
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Les potos de la côte

Les rires tonnaient. Malgré l'absence de langage partagé, les quatre humanoïdes et leur mule (qui semblait être également considérée) s'étaient vite intégrés au petit camp. La chasse ne partirait que le lendemain, ou plutôt, tard dans la nuit. Aussi, une fois que le hin se fût remis de son étrange expérience, les choses commencèrent à s'assouplir...

Le soir commençait à tomber et, a la surprise de ceux qui les avaient remarqués, les navires n'arrivèrent jamais jusqu'à eux. Pour une raison ou une autre ils avaient du s'éloigner de la côté ou s'amarrer sur une berge. D'autant que, le temps ne s'améliorant pas, la visibilité devint très vite très faible.

C'est alors que le soleil, pourtant, était encore là, que la nuit sembla déjà tomber. D'épais nuages emplir le ciel alors que le tonnerre grondait à l'horizon. Ce qui n'effraya pas particulièrement ceux qui, ils l'avaient compris désormais, étaient des nomades et ne stationnaient que temporairement ici. Ils rangèrent tranquillement leurs travaux du moment, du tissage à l’affûtage des pointes de flèches, avant de tous se réunir sous la plus grande tente.

L'intérieur sentait... étonnamment bon. Varnas et Farah ne purent que constater que le cuir, la peau et les fourrure étaient assez anciennes mais parfaitement entretenues : la patine les faisait briller, et ils avaient perdus leur puissante odeur depuis longtemps. Un feu, pour l'instant fainéant mais asséchant efficacement l'intérieur, brûlait au centre, dans une cavité creusée à même le sol et s'échappait par la cheminée ouverte dans le cuir de la paroi. Des écorces dans la braise rependait une odeur légèrement épicée, qui chassait de toute évidence les parasites volant. Une simple section de cône ingénieusement positionnée permettait de récupérer le maximum de fumée, et de réduire l'entrée du vent. Conscients que la pluie pourrait leur tomber dessus d'un moment à l'autre, ils veillèrent à réalimenter le feu avant qu'ils ne soient forcés à fermer la cheminée. Les deux rôdeurs notamment avaient du se demander comment ils pouvaient transporter une si grandes tente - elle pouvait facilement abriter une trentaine de personne, plus encore en se serrant - et ils purent le découvrir ici. On leur montra les articulations d'un métal semblable à du mithril, qui permettait de plier sur eux même les grandes arches qui soutenaient la tente. Puis, comprirent ils aux explications de Thelka (cette même elfe qu'avait remarquée Farah, et qui était étonnamment douée pour se faire comprendre avec des signes) la tente se repliait sur elle même, et les rares planches transportées servaient à faire un fond, lui même monté sur un assemblage (qui présentement servait à de poutres transverses au faîte). Il leur sembla que quelque chose manquait à leur assemblage, et cet avec une certaine surprise qu'ils comprirent que, peut-être, ce peuple ne connaissait pas la roue.

Ainsi commença leur soirée, et probablement pour la satisfaction de Joinon, il eut l'occasion d'observer ce qui ressemblait à des habitudes sociales. Abrulion allait bientôt en apprendre plus sur les mythes. Quant au deux autres, ils allaient certainement s'intégrer plus directement aux chasseurs.

Cette tente était ronde, et tout autour des bancs qui servaient aussi de lits, permettaient de s'installer confortablement. Si il semblait qu'ils ne transporta que peu d'objet, ils ne rognaient pas sur le confort, de toute évidence. Ce qui, probablement, était une bonne idée : les deux vagabonds savaient pertinemment que des nuits efficaces sauvaient parfois autant une vie qu'une armure. Comme nombre de civilisations, notamment au nord de Faerun, cette tente servait de maison commune, de toute évidence.

Ils furent certainement surpris, et Varnas fit peut-être une remarque cynique, que la mule soit au même titre qu'eux invité à se réfugier dans la tente. Ils comprirent vite que leurs hôtes ne voyaient pas pourquoi l'un de leur compagnon - fut il à quatre pattes - devraient rester dehors. En fait, et ils durent certainement le noter, ils comprirent que proposer une telle chose semblait si absurde que cela pourrait être pris pour une insulte (ce qui ne fut pas le cas cette fois, puisqu'ils firent œuvre de grande prudence). Les chiens se couchèrent très vite sur les nattes de joncs étendues autour du feu, et les enfants restaient tous avec eux. Les uns comme les autres s'endormir vite avant le repas, et ne se réveilleraient que pour celui-ci. Les plus vieux eux, s'installèrent autour. A première vue, il ne semblait pas avoir de réeles règles dans le positionnement. Ils purent se mêler aux autochtones sans problème et quand il s'agissait de préparer le repas ou d'aller chercher du bois, ils furent comme les autres inciter à donner un coup de main si c'était nécessaire.

Cependant, Joinon, qui cherchait ce type d'indice depuis le début, remarqua tout de même de menues différences. Si il ne semblait pas avoir de chef, il y avait certainement des statuts différents. Le plus vieux des elfes (le barbu) qui ne devait pas avoir beaucoup plus de cent cinquante ans, était certainement le plus expérimenté des membres présents de sa tribu et son avis semblait compter. Misagaasaa n'agissait pas comme un membre de la tribu elfe, plutôt comme un ami proche, à la fois conseiller et mentor, dans une certaine mesure. Et visiblement comme une certaine autorité spirituelle. Quant à Thozihé, sa position était plus subtile. Si ils l'avaient peut-être au début associé à une position semblable à celle du nain, il semblait en fait n'en être rien. Les chasseurs vinrent au cours de la soirée lui parler, et semblait lui parler de choses tout à fait différentes qu'au nain. Il occupait une position respectée, très particulière, et au cours de la soirée ils comprirent que les membres des Ctaliza dans leur ensemble occupaient une place à part dans la géopolitique d'Anchorome. Et que ceux comme Thozihé étaient encore plus particuliers que leurs pairs.
Tous ça, Joinon le compris au cours des échanges, mais ne remarqua pas de déférences entre les individus. Du respect, sans aucun doute, mais pas de ce genre de respect un peu forcé que l'on pouvait trouvé entre chefs et sujets de l'autre côté de la mer.

D'ailleurs, eux mêmes se rendit il compte, n'était en rien traités comme des étrangers et, à condition qu'ils trouvent (ce qu'ils firent) des moyens de dépasser la différence de langue, ils se sentirent très vite comme membre de cette petite tribu éphémère. Ils furent notamment convié à participer à la préparation du repas qui se sépara en trois plats. D'abord préparer une sorte de pain, le "bannik" ou "bannique", qui, une fois assaisonné d'herbes aromatiques (ressemblant fort au thym faérunien) et d'une plante qui poussait très certainement au bord du rivage, riche en sel, fût posée sur des buches des tiges de bois et mis à cuir au dessus du feu. Avec ceci, une sorte de ragout dont le légume principal était étonnant : une sorte d'ogive recouverte de grains dont la couleur variait du jaune doré au violet sombre en passant pas du rouge vif. En plus d'eau, de divers herbes, de haricots qui bien que rouges, ressemblaient fort à leurs haricots blancs et d'un peu de farine d'orge, de la viande y fut ajoutée. Au début, ils crurent à du poisson, mais en observant plus clairement, il s'agissait en fait de... serpent. Ou du moins d'un reptile de ce type. Et à en voir les morceaux (qui étaient conservés secs), les serpents devaient être d'un diamètre conséquent.

C'est pendant la préparation du repas, que Abrulion remarqua un intérêt bien plus appuyé qu'auparavant du nain. La soirée avançait, et malgré le fait qu'il allait encore falloir du travail avant de partager une langue, ils se comprenaient mieux de minute en minute. D'abord, le prêtre eut la confirmation de l'une de ses intuitions : le nain, quelque soit son statut et ses pouvoirs, connaissaient les dieux de Faerun, même si les détails lui échappaient. Et il les respectaient même. Mais visiblement, Anchorome n'était un lieu où on les vénéraient. Les dieux étaient des
jaagichi, et non des toteim. Inverser les deux ne semblait pas particulièrement insultant, mais Misagaasaa semblait réellement considérer que les deux n'avaient rien à voir.
Mais surtout, il compris que ce qui lui était arrivé était exceptionnel, une partie du moins. Il réussit à expliquer le rire, et le nain en rit :


- Coyotl !, dit le nain. Il rajouta quelques mots pour ses pairs présents, et un instant la tente résonna de rire. Abrulion put un instant croire qu'on se moquait de lui avant que les regards qui étaient méfiants jusqu'ici, ne se dérident et que quelques uns lui donnèrent une tape dans le dos, compatissant.

Il compris de ses échange que le totem Coyotl était un farceur, mais qu'il n'était pas mauvais. Incapable de comprendre clairement ce que l'entité était sensée faire, il compris à leurs réactions qu'il avait certainement un lien avec la chasse, et les chasseurs, chez qui il semblait très apprécié. Mais quand il tenta d'évoquer l'autre entité, il n'eut qu'un regard étonné. Il ne sût qu'en comprendre.

Par ailleurs, au cours de la soirée, Joinon et Abrulion en vinrent à la conclusion que le Seigneur Maudit évoqué par Balduran, semblait être dans une certaine mesure de l'histoire ancienne. Même si le peu qu'ils en apprirent par ailleurs leur dire que c'était probablement bien plus compliqué que cela. Quant à l'aura qu'avait remarqué le prêtre, réussir à faire comprendre l'idée de ce qu'il avait vu lui semblait encore trop complexe.

De leur côté, Farah et Varnas, probablement pas ensemble, en apprirent sur des sujets différents. D'abord, chose importante, ils apprirent le b à ba de ce qu'il ne fallait pas manger (et ce que l'on pouvait manger et boire) dans la forêt. Plantes et légumes, certains absolument toxiques, d'autres qui pouvaient ne plus l'être après cuisson. Ils découvrirent qu'ils avaient eu de la chance en venant jusqu'ici, car nombres de plantes leur étaient inconnues. On leur conseilla de faire attention aux grottes qui pouvaient héberger deux animaux particulièrement dangereux. D'abord ce qui était certainement une sorte d'ours, mais dont la taille semblait autrement plus conséquente que leurs ours faéruniens. Et l'autre, qui apparemment avait la taille d'un chien... mais qu'ils comprirent comme étant d'une agressivité inouïe. Concernant la chasse en elle même, ils purent à nouveau confirmer que les serpents, apparemment assez grands, était un gibier commun. A côté d'autres gibiers d'ailleurs, qui sans les reconnaître avec exactitude, leur semblèrent assez commun. Par contre, ils furent convaincus que les autochtones répugnaient à pêcher.

C'est un concert de "pop" qui les sortis de cette discussion non-langagière, lorsqu'une partie du
maïs, qui avaient été a cuire dans un plat en terre cuite sur les braises (ces graines ci étaient plus petites que les autres), éclatèrent, les grains se transformant en une sorte de nuage craquant, et certain sautant même du plat pour le plus grand bonheur des gamins (elfes comme canins). On sorti les mets du feu, distribua le ragout dans des bols de terre cuites avec des cuillers. Ces dernières d'ailleurs, aurait pu faire le bonheur de n'importe quel majordome d'une petite châtellenie faérunienne : parfaitement entretenue, chacune était décorée de motifs divers, preuve du talent des orfèvres. Pour les couteaux, il semblait comme chez eux être commun que chacun ait son propre canif. Et ils ne purent que remarquer que cet outil particulièrement important bénéficiait lui d'un manche... en bois. Ce qui figurait visiblement l'attachement qu'on leur portait.

Après avoir découvert de nouvelles saveurs diverses, les deux éclaireurs reprirent leur discussion, avec une activité supplémentaire : ils se préparaient à la chasse du lendemain. On réunissait les flèches, aiguisait les lances, vérifiaient la tension des cordes, bref, tout ce qu'il fallait faire pour une bonne chasse ce qui, certainement, rassura les deux rôdeurs. Ils comprirent que cette chasse ne durerait guère plus d'une journée au maximum, au terme de laquelle les chasseurs reviendraient, avant de se déplacer ailleurs si le territoire n'était pas suffisamment giboyeux. Comme en Faerun, les chasseurs étaient conscients qu'il ne fallait pas vider les territoires de chasse.

Et c'est à la fin de ces préparations que le tonnerre sembla s'approcher. Les chasseurs devant se lever fort tôt le lendemain, on profita du concert céleste, qui rendait difficile les discussions, pour se coucher. Chacun, parfois en fonction des affinités, s'allongea où il put. De toute façon, même si les bancs étaient tous occupés, il restait des fourrures à mettre au sol.

La nuit fut fort agréable. La tente était étonnamment bien ventilée et dans le même temps le nombre de personnes qui l'occupaient rendait la température ambiante fort douce.

L'histoire ne dit pas si Varnas dormi seul ce soir là.

Le lendemain à l'aube, la quasi totalité des elfes ainsi que Thozihé, et à l'exception des enfants et des chiots, partirent en chasse. Avec eux Farah, et probablement Varnas. Quant aux deux autres, peut-être restèrent ils, un peu oisivement, au camp. Ou suivirent ils ?



Année des Dragons Renégats (1373)
29 de Flammerige
Comptoir de Misagaasaa
Aube


Varnas et Farah

L'Aube vint.

Mais quand elle vint, les chasseurs, Varnas, Farah et Thozihé était déjà partis depuis plusieurs heures. C'est en effet bien avant l'aube que les elfes étaient venus les réveillés. Ils avaient remarqué que l'homme-cerf s'était couché plus tôt, et se réveillait en même temps qu'eux. Visiblement, si les elfes, comme en Faerun, pouvait se passer d'un long sommeil, ce n'était pas le cas des xalibs qui devaient au moins dormir dix heures estimèrent ils.

Après une rapide collation à l'extérieur, sous l'abri en bois chanté, ils s'étaient mis en marche pendant que Abrulion, Misagaasaa, Joinon et les plus jeunes continuait probablement de roupiller. Le repas avait été essentiellement fait des restes de bannique et de viande de serpent séchée.

Le chemin allait être boueux, mais autant les deux humains que les elfes étaient habitués à crapahuter. Quant à Thozihé, la boue semblait être un non-problème pour lui. Très vite, ils furent sous les branchages la forêt.

Comme partout ailleurs, les sensations étaient très différentes dans une forêt humide. L'odeur, la température plus basse qu'en terrain découvert, et ce silence épais d'une nuit d'orage où les animaux sauvages eux aussi se cachaient. Mais très vite, un léger problème se dévoila : les elfes, comme Thozihé apparemment, étaient nyctalopes. Ce qui n'était pas leur cas. L'homme-cerf remarqua vite ses état de fait.


- Hum... Ouhouh..., son rire bas et doux sans moquerie aucune fut suivi de trois longues notes modulées et sifflées. Ils sentirent une légère brise autour d'eux et, un instant plus tard, leur univers se dévoilait à eux, les couleurs claires soudain presque lumineuses, comme certainement voyait les rapaces ou les loups.

Les elfes, qui connaissaient mieux le terrain, ouvraient la marche. Ils se dirigeaient visiblement vers un lieu particulier. Ils mirent probablement du temps pour se réveiller et, de toute façon, ceux-ci n'avaient pour le moment pas le temps de leur expliquer les choses, d'autant que la communication était parfois difficile. Pendant la première heure, Thozihé disparaissait de temps à autre, avant de revenir à leur groupe quelques centaines de mètres plus tard. Au cours de la deuxième heure, alors que l'aube approchait, l'homme-cerf entrepris de leur montrer quelques plantes, maintenant que la lumière commençait à se faufiler entre les arbres. L'une notamment, une minuscule fleur à clochettes rouges, semblait ne s'ouvrir qu'au matin. Il pointa sa langue et mima ensuite quelqu'un qui chauffait pour expliquer. Il leur fit signe de faire attention et leur montra une unique clochette, avant de leur faire comprendre qu'il ne fallait pas excéder cette dose. Un peu plus loin, dans un petit buisson, ils eurent probablement la joie de découvrir, enfin, quelque chose qui leur était commun : il s'agissait d'airelles. Quoique les baies semblaient un peu plus grosses que chez eux, c'en était définitivement. Thozihé sembla tout aussi heureux de constater qu'ils commençaient à trouver des terrains communs. Et c'est probablement avec d'autant plus de contentement qu'ils se délectèrent de quelques baies.

Alors que le jour se levait, et qu'ils montaine tun peu plus vers le nord, ils se rendirent compte qu'ils longeaient une rivière assez large, qui allait certainement plonger dans l'océan. Ils s'arrêtèrent quelques minutes pour examiner des traces. Une très longue trace, tubulaire. Même si ils s'en doutait, Thelka leur fit comprendre qu'il s'agissait d'un serpent géant. Et à voir la trace, il s'agissait certainement d'une bête de facilement cinquante centimètres de diamètre ! Si le rapport de taille du serpent était le même que pour un serpent normal, celui ci devait facilement faire plusieurs mètres de long...

Ils continuèrent et les murmures commencèrent un peu à s'éveiller. Maintenant qu'ils avaient leur proie, ils craignaient moins de faire fuir d'autre petit gibier. D'autant qu'ils semblaient assez certain de trouver le serpent. Quelques minutes plus tard cependant, ils s'arrêtèrent soudainement, et on leur demanda de se cacher. Apparemment, Thozihé avait repéré quelque chose. Souriant, il leur pointa le fleuve où ils découvrirent... une colonie de castors ! Ces gros rongeurs ne leur était pas inconnu, mais il n'était pas si courant d'en voir à l'oeuvre enb Faerun. Là, ils avaient la chance de voir ces créatures fort douées en ingénieurie fluviale entrain de construire un barrage pour pouvoir construire leurs caches semie imergées à l'abri du courant. L'homme-cerf leur murmura "chap", en pointant les animaux, et ils crurent comprendre qu'il trouvait ces créatures fort sympathiques. Lorsque l'un des elfes émis l'idée d'en chasser quelques uns, Thozihé mis un immédiat veto et leur montra le barrage, avant d'expliquer quelque chose dans la langue senotcha. Bien que n'en comprenant pas le sens, Farah et Varnas comprirent qu'il donnait des arguments pour ne pas les chasser, et qu'il était écouté.

Une fois qu'ils furent surs de ne pas avoir déranger les ingénieurs poilus, ils repartirent. S'enfonçant un peu plus dans la forêt, la lumière perçait de plus en plus la canopée. Bientôt, ils s'arrêtèrent dans une petite clairière. L'aube était déjà passée depuis longtemps. Malheureusement, ils avaient perdu des traces évidentes de leur proie. Aussi commencèrent ils a en chercher de nouvelles...



Abrulion et Joinon

Probablement bien après les chasseurs, Abrulion et Joinon se levèrent. Misagaasaa se leva sensiblement au même moment et ils comprirent vite que le nain n'était pas du tout du matin. Rallumant le feu, il mis de l'eau a chauffer, et une fois frémissante, elle y mélangea une poudre grasse et épaisse et une sorte de bâton sucré qu'ils avaient pu gouter le soir précédent. Ensuite, il se versa une tasse, en servi à Abrulion et Joinon (les enfants ne semblant pas en vouloir), et supporta avec un flegme impressionnant les chiots et les jeunes elfes qui semblaient s'amuser à l'escalader ou a se cacher dans sa barbe. Joinon d'ailleurs s'était réveillé avec le plus jeune des chiots ayant pris résidence dans sa propre barbe. Qui semblait fort confortable.

La tisane était épaisse, à la fois amer et sucrée, très puissante en goût, presque envahissante. On comprenait facilement pourquoi les enfants n'en voulait pas, et il n'était pas gagné que les faeruniens s'y habitue vite.

Finalement, le nain calma le remue-ménage qui était entrain de se dévelloper dans la tente, et envoya les enfants dehors qui, malgré leur jeune âge, semblait avoir à faire avant de pouvoir s'amuser. Puis il mena ses deux nouveaux amis dans la cabe en bois chantée. Celle-ci était très confortable, mais petite. Elle contenait un ensemble d'objets divers, beaucoup de souvenirs, ce qui semblait être un fumoir à encens. Sur le côté, un bac de sable à dessin plus petit que celui de l'extérieur et un peu partout sur les murs, écrit sur le bois à l'aide probablement d'une sorte de crayon gras, des dessins souvent amusants ou joyeux. Toujours accroché à sa tasse, il leur présenta des baies, probablement du jour précédent, de toutes les couleurs. Certaines, ressemblaient à des myrtilles, d'autres étaient moins communes. Mais toutes étaient délicieuses.

Ils s'assirent à côté du bac a dessin, et Misagaasaa, un peu fatigué mais conscient de leur envie de savoir, les laisser commencer pendant qu'il terminait de se réveiller.



◯ ◯ ◯


La Goualeuse et les goualettes

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...


Thyrine avait une règle : en règle générale, mieux valait attendre la fin de la nuit. C'est donc ce qu'il se passa. Une fois les sacs prêt, ils allèrent se coucher.

La nuit leur parut particulièrement courte quand, sans brutalité, mais sans douceur excessive, Thyrine vint réveiller la jeune femme. Celle-ci se rappella que comme d'autre, comme le drow, l'elfe n'avait pas a dormir autant que les humains. Et c'est donc logiquement que pendant qu'elle semblait fraîche et dispose, les quatre humains, Azima en tête, semblaient avoir une tête sortie du fondement.

L'elfe avait prévenu : ils ne savaient pas vraiment ce qui les attendaient sur le chemin, ni le temps que l’expédition pouvait prendre. Cela pouvait durer deux jours, ou deux semaines. Mais Thyrine avait décidé de ne prendre qu'une huitaine de ration. Si au bout de quatre jours, ils ne voyaient rien, ils pourraient revenir et alors le bateau deviendrait plus sage pour trouver le fort.


Jour 1

Le premier jour se passa sans anicroche aucune. Ils dépassèrent rapidement l'ensemble de bois dressés, puis l'endroit où l'aquafondienne avait trouvée la bouteille. Si Thyrine s'en rendit plus vite compte que les quatre autres, ils sentirent tous le changement de météo au fur et à mesure qu'ils descendaient vers le sud. Le temps devenait plus humide, et peu à peu, plus chaud. Alors qu'ils marchaient depuis le matin, la végétation commença également à se transformer. Des plantes aquatiques semblant être des lianes intriquées, commençait à pousser le long de la rive, parfois même à travers la route. Thyrine qualifia ce genre de végétation de "mangroves", le même genre de plantes se trouvaient en Chult notamment.

Le soir tombant, ils eurent la surprise de découvrir une bifurcation, un chemin assez dégagé qui entrait dans la forêt. Saisissant l'occasion pour s'éloigner de la côte, où la nuit risquait d'être froide, Thyrine les y entraina. Ils purent dormir dans une petite clairière éclairée par d'immenses arbres. Peut-être l'ancienne courtisane se rappela t'elle de cette terrible nuit passée en bivouac dans une caverne, dans la Passe de la Pierre-Tournante. Cette nuit en fut probablement l'antithèse. Azima et Marcon étaient d'infatigables bout-en-train pendant que le calme Teamon se révéla être un talentueux joueur de lyre, dont il avait emmené une petite version de voyage. Certainement la jeune femme l'accompagna t'elle de son chant. Et, pas en reste, Thyrine les régala d'histoire aussi passionnantes qu'interminables, notamment sur les aventures que, des décennies plus tôt, elle avait partagées avec un Baelnar autrement plus jeune (mais pas moins téméraire). Pas encore père, lui, sa compagne - Evirt -, Tr'ar, Fip et Thyrine, donc avait parcouru les Royaumes du Nord au Sud, régulièrement au pire endroit au pire moment mais s'en sortant toujours. Ils apprirent notamment que le gnome avaient laissé de mauvais souvenirs à quelques mages de Lunargent après que son ingénierie lantanaise en ait humilié un en plein milieu de la ville. Mais aussi qu'il portait le surnom de "Roule-Boule" à Arabel, en Cormyr, où il avait fini complètement bourré un soir où ils fêtaient la fin d'un contrat. C'est la semaine suivante, alors que Evirt s'occupait de son gnome qui se remettait difficilement de cet excès d'alcool, qu'ils conçurent Syna dans ce que Thyrine défini par "une timide tendresse" et qui tira une larme à un Azima plus sensible qu'on ne l'eut cru.

C'est sur cette histoire qu'il passèrent une nuit tranquille.


Jour 2

Le lendemain, la marche repris, les courbatures en plus. Leur éclaireuse avait eut beau les prévenir que les premiers jours seraient les plus douloureux pour les muscles, cela n'en était pas moins douloureux.

Malgré l'envie de Thyrine de continuer sur le chemin qui s'enfonçaient dans la forêt, ils convinrent que la mission les poussaient plutôt vers le sud. Ils revinrent donc sur le chemin et continuèrent.

Au début, rien ne les troubla particulièrement. Thyrine confirma qu'il reperait régulièrement des animaux ci et là, dans la forêt ou la mangrove, mais ceux ci ne semblait pas se soucier d'eux. Pour le moment du moins. L'éclaireuse leur avait dit qu'il 'était pas utile de chercher à être particulièrement discrets : ils étaient sur une route, et un surdosage de furtivité les feraient plus paraître louche qu'autre chose. Azimar et Marcon prirent la chose au pied de la lettre, et entre chansons de randonnées et anecdotes, Thyrine sembla un peu regretter de leur avoir dit ça. Même si ça ne l'empêcha pas de sourire.

Au fur et à mesure de la soirée, l'humidité augmenta, et malheureusement, le soleil se fit moins présent. En conséquence, la randonnée devint de moins en moins agréable a mesure que le tissu des vêtements se gorgeait d'eau et de sueur. Mais ils ne s'arrêtèrent pas et heureusement pour eux, un léger vent vint à se lever en milieu d'après midi, qui gonfla suffisamment pour pousser les nuages, et retrouver une certaine sécheresse.

C'est à ce moment qu'ils remarquèrent que le très grand relief qu'ils avaient remarqué des la fin de la matinée, et qu'ils avaient pris pour une colline, n'en était pas une. Sa forme était trop complexe... A mesure qu'ils s'approchaient, probablement leurs yeux s'agrandirent t'ils jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent au bord d'e la falaise et n'observent, de l'autre côté de la baie, ce qui était peut-être bien une autre forme de totem.

Sur la pointe, là, s'avançant un peu dans la mer, le regard fixé vers le levant, se tenant un ours de pierre gigantesque. Il semblait veiller comme un dieu primal sur la mer et ceux qui s'y trouvaient... ou bien surveiller que rien n'en sortait. Une forme de puissance émanait de cette impressionnante sculpture, renforcée par les lianes de mangroves qui grimpaient sur les pattes de l'ours et l'émail rouge et jaunes qui peignaient l'animal de pierre de symboles spiralés.

Quel était donc l'importance de cette statue ? Avait il le même usage que les piliers vu plus tôt ? Et si c'était le cas, la taille avait elle une importance ? Une demie-heure seulement les séparaient de la sculpture elle-même. Ils pourraient décider de s'approcher mais, le temps d'y aller et d'explorer la zone, Thyrine les prévint qu'ils ne seraient peut-être pas en mesure de trouver la meilleure des zones de bivouac.

C'était à la cheffe de groupe de décider.


Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Mercredi 05 Mai 2021 à 22h34 par Thojan
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Abrulion était tout feu tout flamme, et Varnas n'avait pas le courage de chercher à le devancer. S'il voulait tenter des trucs, qu'il essaie: leurs hôtes paraissaient bienveillants. Il eut un franc rire quand le sournois halfelin vit sa magie échouer, car bien sûr, il avait déjà vu ça. Ces mages qui pensaient tout savoir et pouvoir tout faire…

Offrant une dernière poignée d'avoine aux gamins et à Bonaface, Varnas fut bien heureux de rencontrer Thelka, qui semblait aussi avoir des prédispositions pour la communication non-verbale. La recherche du bois fut l'occasion de demander comment ils s'en procuraient, à quel point il leur arrivait de couper des arbres. Le vieux rôdeur voyait déjà l'incident diplomatique quand les elfes copains des forêts découvriraient l'installation des explorateurs. Vu la réaction à l'évocation de Balduran, la partie n'était pas gagnée…

– Enfin des gens civilisés ! s'exclama-t-il quand on accueillit naturellement sa mule à l'intérieur. Varnas avait du la mettre à fond de cale pendant la traversée, alors qu'il avait plutôt l'habitude de dormir avec dans les étables. Ses compagnons se souvenaient de leur cohabitation pendant les semaines qui avaient précédé leur départ.

– Et regardez-moi ça: des nattes ! En voilà des qui ont tout compris: on dirait que tout Faerûn s'amuse à dormir dans des tissus moisis et plein de puces, alors qu'une bonne natte c'est plus sain et meilleur pour le dos. Z'avez intérêt à me croire, les jeunes, sinon vous allez pleurer quand vous aurez mon âge…

Il fallait le voir pour le croire: Varnas paraissait ravi, comme s'il retrouvait une vieille habitude. Pour un peu il aurait troqué ses habits pour se mettre au vert, comme leurs hôtes. Après tout, il s'était vendu comme capable de s'adapter dans toutes les sociétés… Ce fut sans grogner qu'il s'endormit adossé à sa mule.

Le départ de la chasse fut matinal, et le rôdeur délaissa son écu au profit de son arc. Le tour de magie de Thozihé le prit par surprise, et il maugréa un temps, mais ne pouvait pas nier que cela palliait un handicap cuisant. Dans ces régions inconnues, il ne pouvait pas compter sur ses habitudes, son odorat ou son ouïe: trop de choses étaient différentes.

Bien sûr, ses compagnons ne pouvaient pas tous le comprendre, et sans doute le fait d'être en chasse tarit-il ses commentaires, mais Varnas évoqua rapidement une sinistre rencontre avec une Yuan-Ti, qui l'avait dégouté des serpents. Il se promettait de faire sort à celui-ci et conseilla à Farah que dans tous les cas, avant de foncer dans l'inconnu, il fallait toujours d'abord s'assurer qu'elle avait des poils…

Foutus squameux !


 
 
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écrit le : Jeudi 06 Mai 2021 à 21h09 par Schninkel
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La chasseresse avait accueilli la tournure des événements avec une grande joie. C’était l’occasion de partager le quotidien de ce peuple nomade et les présages semblaient favorables. Loin du pont de la Fille d’Oghma et de la rigueur imposée lors de l’exploration de la forêt, elle pouvait à présent se détendre. Ainsi, elle profita pleinement des rires partagés et s’impliqua aux activités culinaires, conciliant productivité, plaisir et interactions, toujours friandes d’expériences exotiques. Elle notait précieusement chaque détail en prenant bien garde à toujours respecter les coutumes de la tribu.

Chacun trouvait une manière pour outrepasser la différence linguistique. Farah gardait toujours un œil sur Thozihé, que le destin avait placé sur sa route. Elle avait eu l’occasion de fréquenter différentes cultures, parmi les Nains et les Elfes. Mais l’homme-cerf était sans doute le plus grand mystère et jusqu’à présent, personne ne fut capable de déterminer son rôle et sa fonction. Bien qu’il fut évident du respect que chacun lui témoignait.

Après le repas, et s’être longuement informé sur la chasse à venir, elle allât se joindre à la « Petite Tribu » des bons petits diables aux oreilles pointues et leurs chiots. L’esprit de Farah était libre de toute attitude conventionnelle, ce qui dans l’intimité, était la base de son caractère, la fantaisie. Elle savait les enfants Elfes considérés comme des dons parmi les représentants du Beau Peuple. Elle-même n’avait pas eu le plaisir d’être tant dorlotée durant son enfance. Farah appréciait leur nature et la liberté dont ils jouissaient. Elle leur montra des figures animales en jouant avec ses doigts, les lumières et les ombres. Elle échangea brièvement par l’intermédiaire des chiens, grâce au Talent de parole avec la faune.


***

Au lendemain, la chasse pouvait commencer. Comme elle l’avait estimé, la tribu les guidait à travers la canopée. Tacitement, Varnas et Farah purent observer leur méthodologie. En compagnie de Thozihé et Thelka, ils purent s’instruire sur la faune et la flore locale. Ces informations étaient inestimables pour quiconque comptait s’établir sur le territoire.

L’orage avait quitté l’horizon avec l’aube. En pénétrant la clairière, Farah ne songeait plus aux joyeusetés de la veille. Concentrée, affutée, avançant d’un pas leste dans une canopée fraiche et humide. Silencieuse, et presque invisible grâce à sa cape et son armure. Vigilante, à la recherche d’un serpent géant qui se trainait dans les environs. Elle ne s’accordait de répit qu’aux sollicitations de leurs guides. A cet instant, elle savait qu’elle portait en elle une responsabilité. Les chasseurs de la tribu représentaient la survie, l’avenir bénéfique ou maléfique des Elfes nomades d’Anchorome. De cette mission, Farah voulait sortir avec honneur.

En milieu de matinée, l’allure du groupe se mit à ralentir. La piste avait disparue et une dizaine d’éclaireurs se dispersèrent pour tenter de la retrouver. Toujours en retrait, la chasseresse guetta à travers la brousse. Retenant la fougue pour ne pas adopter une attitude plus proactive, elle suivait les consignes des autochtones. Un peu plus tôt, elle avait pu observer la piste, un large sillon boueux. Ce monstre antique devait être fort lourd. Les distances qu’il avait à parcourir étaient longues et les voies difficiles. La chasseresse se questionna longuement sur le type de proie que pouvait ingérer une telle créature. Tous carnivores, les vieux serpents étaient capables de pratiquer le jeûne durant de longues périodes, mais ici, aucune excroissance ventrale allant dans ce sens.

Est-ce que des créatures d’une taille si importante n’étaient pas regardées par la majorité des hommes comme impossibles ? Pourtant, la faune locale semblait antédiluvienne, quelles que soient leur espèce ou leur dimension. Il devait y avoir ici des endroits et des conditions qui faisaient augmenter plus que de coutume la longévité, le volume et la force de ces espèces. De véritables survivants des premiers âges préservés par quelque propriété particulière. A l’époque de la grande naissance et le de la poussée du monde, les forces naturelles se déchainaient et la lutte pour l’existence avait engendrée d’impressionnante curiosité.


 
 
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