Quel est votre nom, voyageur ?
L'aventure n'attendait que vous !
   

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> Chapitre II : Premiers pas
écrit le : Lundi 11 Octobre 2021 à 11h47 par Phineas
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La Goualeuse

Au fond d'elle, quelque chose disait à la jeune femme qu'au delà de sa propre peur, il y avait autre chose. Pendant un instant, ses yeux quittèrent les globes jaunes du chef saurien pour rencontrer les deux flambeaux de feu froid qui faisaient office d'yeux à la forme vaporeuse. L'effroi encore là saisi.

Mais sa surprise fût peut-être plus grande encore, quand le moment commença à passer. Soudain, le serpent noir sembla s'éclaircir, des écailles élégantes, chamarrés, arc-en-ciel, perçait sous la vapeur obscur dont elle ne savait pas encore si elle était question de son esprit.

Sans qu'elle ne sût vraiment pourquoi, son regard fût attirer par un lent mouvement non loin d'elle. Une toute petit tortue de terre gambadait lentement prêt de sa jambe, et, elle aperçu ce qui était sans doute sa génitrice, autrement plus massive non loin.

Y'avait il seulement un lien.

La lueur l'ébloui presque alors que le serpent arc-en-ciel dispersait les ténèbres. Un instant, ses yeux opalescents la fixèrent, et elle se rendit compte au même moment que la colère de Katha-ha semblait s'apaiser. La brume, désormais chaleureuse et scintillante se dissipa alors que le vieux saurien reculait, pour s'assoir sur son trône. Toute colère semblait brutalement avoir disparu de son être, remplacée par une infinie tristesse.


Celle qui se faisait actuellement appeler Mesalyne, du nom de celle qui, toute sa vie, avait dû lutter contre les ténèbres, se rendit soudain compte qu'elle n'était pas seule. Brisant l'emprise des ministres sauriens, ses compagnons avaient accouru derrière elle, et les deux guerriers se tenaient désormais à ses côtés, mains sur leurs gardes. Bien entendu, il n'avait fallu que quelques secondes aux ministres eux mêmes pour les rejoindre et s'interposer entre leur chef et les visiteurs.

La petite tortue se frotta à la jambe de l'ancienne courtisane.

Elle remarqua immédiatement que les sauriens ne semblaient pas prêt à sortir leurs masses et leurs lames, et que, eux mêmes, semblaient sonnés par ce qui venait de se passer. Dans un chuchotement caverneux, l'immense chef donna un ordre à ses ouailles, avant de tenter de retourner dans le sommeil.

La ministre aux écailles carmines, nerveuse, leur fit silencieusement signe de rejoindre la sortie.


Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Lundi 11 Octobre 2021 à 16h26 par Schninkel
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Un rapide regard vers son accompagnateur et la chasseresse se mordit la lèvre inférieure en se précipitant sur l’animal mourant. Persuadée que le sort de soin de Thozihé avait fonctionné un instant, elle chercha à déterminer l’origine du mal qui avait rongé le loup. En cet instant, sa présence valait tout aussi bien que n’importe lequel des membres de sa meute. Elle connaissait bien ce type d’animal. La voracité du loup ne lui donnant pas le temps de mâcher le morceau qu’il déchire, le rendait propre à ingurgiter des poisons : mais ce genre de pratiques ne devait pas avoir lieu loin du monde des hommes. Farah constata rapidement le décès de l’animal, et entreprit de l’examiner plus en détail.

¤ Ainsi, tu nourriras la terre, celle qui nourrit les hêtres, qui donnent eux-mêmes gîte et couvert aux animaux de la forêt. ¤

Elle ne partageait pas vraiment les mêmes valeurs du sacré que les peuplades autochtones, mais ce spécimen lui rappelait ceux avec qui elle était autrefois. Ceux avec qui elle avait appris l’art de l’embuscade et du camouflage. Notamment un gros mal qui lui avait appris à enfouir sa truffe dans la neige durant certaine chasse. Car dans les steppes gelées couverte de poudreuse, l’haleine et la buée sont des choses qui pouvaient trahir votre présence.


 
 
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écrit le : Jeudi 14 Octobre 2021 à 20h58 par La Goualeuse
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La peur se fit bientôt si vive qu'elle chassa les sordides sensations exhumées du passé. Le parfum lourd et bon marché de la maquerelle, le rire lubrique de son bourreau, la moiteur des corps, la douleur s'étaient confusément abîmés dans l'éclat froid et hypnotique des yeux du serpent de brume. Inerte - et pourtant debout -, transie d'effroi, La Goualeuse s'absorbait malgré elle dans la contemplation de la silhouette ténébreuse qui dominait Katha-ha, telle une éminence grise agitant les invisibles fils d'une gigantesque marionnette. La lumière noire et chatoyante, aussi insondable et profonde que le néant, la fascinait autant qu'elle la terrifiait.

Le monde, pour quelques secondes, quelques minutes peut-être, se réduisit à ce spectacle glaçant avant de renaître. Comme après une longue éclipse, l'atmosphère se réchauffa peu et peu et les ombres retrouvèrent des couleurs. A mesure que le serpent opérait sa flamboyante métamorphose, l'étau qui opprimait le cœur de la jeune femme se desserrait. Le souffle suspendu, le regard complètement hagard et émerveillé, elle admirait la carapace bigarrée dont se parait l'aérien reptile. Le plumage des perroquets et autres cacatoès paraissait bien pâle et fruste en comparaison à l'étincelant arc-en-ciel d'écailles qui miroitait désormais devant elle. Une mue aussi extraordinaire tenait du prodige, et Sunie, Belle entre toutes, ne pouvait être tout à fait étrangère à une si élégante beauté.

Fébrile, la piètre ambassadrice reprenait péniblement ses esprits. C'était avant tout sa force d'âme, extraordinaire, qui faisait d'elle une aventurière ; si elle méritait un tant soi peu un tel titre. Avant que la lumière ne devint éblouissante, elle aperçut du coin de l'œil une minuscule tortue, à côté d'elle, suivie d'une seconde, plus massive. Devait-elle à cette petite créature à la démarche si lente et maladroite son salut ? L'idée, aussi naïve que poétique, la fit sourire tendrement. Comme la lumière chassait les ténèbres, la colère semblait quitter l'immense saurien pour céder sa place à la mélancolie. Les mâchoires aiguisées avaient lentement reculé, mais La Goualeuse n'était pas encore en mesure d'esquisser le moindre mouvement. Ses muscles,
tous ses muscles, s'étaient si violemment contractés sous l'effet de la terreur qu'ils la faisaient souffrir.

Ce ne fut qu'une fois que Katha-ha eut regagné son trône qu'elle se rendit compte que ses compagnons l'avaient rejointe, ainsi que les ministres sauriens. Les frères la flanquaient, prêts à en découdre. Qu'avait-il bien pu se passer ? Il lui semblait s'éveiller d'un cauchemar, ou d'un rêve, tant l'expérience qu'elle venait de vivre lui semblait désormais irréelle... Les larmes lui montèrent subitement aux yeux ; ses nerfs, brutalement relâchés, laissant s'évacuer la pression. La caresse étrangement tiède de sa minuscule amie à carapace, au niveau de son talon, l'apaisa. Elle déglutit, renifla avec une inélégance rare chez elle, tamponna d'un revers de mains ses yeux embués puis expira lentement. C'était fini. Alors qu'on leur désignait la sortie, le terrifiant colosse replongeait dans le sommeil.

D'un geste aussi délicat que reconnaissant, l'aquafondienne gratifia la petite tortue d'une caresse du doigt. Encore sous le choc, elle sollicita l'aide d'un des deux guerriers pour gravir les marches de l'amphithéâtre ; sa peau était glacée, ses mouvements, raides, dépourvus de leur légèreté habituelle.


- Qu'as-tu vu ? Entendu ? lui chuchota-t-elle en s'appuyant contre lui pour marcher.

La saurienne aux écailles rouges semblait plus nerveuse qu'auparavant. Tous semblaient, à divers degrés, remués. Un malaise régnait, qu'elle ne pourrait dissiper qu'une fois hors du temple, loin de leur chef aboulique. Peut-être...



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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écrit le : Lundi 18 Octobre 2021 à 09h55 par Abrulion Bascollier
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e hin mit les mains dans ses braies et flâna nonchalamment à la suite des nains. Devant une telle entente et harmonie, Abrulion ne put retenir ses réflexions. S'il était connu que les ethnies de nains étaient fertiles entre elles en Faerun, Abrulion se laissa à imaginer ce qu'il en serait avec les nains de Anchorome.

Il ne prêta qu'une attention distraite au reste, les discours autour de la mer, des totems, la viande séchée. Il observa avec amusement le balais des oiseaux qui se posaient sur la cabane.

Seule l’arrivée des elfes blessés le sortit de sa rêverie. La bonne nouvelle était qu'il ne s'agissait pas des compagnons... la mauvaise nouvelle, il l'attendait. Etait-ce les derniers chasseurs d'un groupe décimé ? Sans doute pas, une chasse ne pouvait pas tourner au carnage de manière si dramatique.


- Je peux soigner. Brandobaris peut soigner.

Lança-t-il au nain Misagaasaa, en prenant son focaliseur en main. L'autochtone devait maintenant bien le connaître, et la veille avait été associé à la magie de son dieu, et cette étrange.
Si le hin n’était pas certain des séquelles que pouvaient laisser ce genre de blessure, au moins était-il confiant que la magie curative pourrait empêcher toute forme d'infection ou autre hémorragie. La jambe ne serait sans doute jamais aussi belle qu'avant, mais au moins serait-elle fonctionnelle.


hrp.gif Si Misagaasaa est ok, Abrulion lance Soins modérés (préparé) en faisant la même chose que la veille : il demande a Misagaasaa de l'aider à tenir le focaliseur alors qu'il lance le sort



user posted image

N0 : Détection du poison, Lumière, Détection de la magie, Purification de nourriture et d’eau
N1 : Repli expéditif (domaine), Courant d’air ascendant, Main-araignée, Tenue d’apparat
N2 : Localisation d'objet (domaine), Membres arachnéens, Soins modérés
 
 
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écrit le : Vendredi 22 Octobre 2021 à 18h48 par Phineas
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Farah

L'autopsie était un long travail. Visiblement, il ne plaisait pas aux autochtones. Ni même, d'ailleurs, à Thozihé. Néanmoins, pour une fois, autant le chef de chasse que le spiritiste semblèrent s'accorder sur le fait que la situation était apparemment suffisamment inquiétant - et incompréhensible pour eux - pour laisser un étranger faire son œuvre. Alors que les chasseurs s'occupaient du serpent, Farah, donc, sortie son couteau le plus aiguisé pour faire ce travail difficile.

En effet, elle connaissait l'anatomie des loups, cela n'en faisait pas un travail plaisant. Ce qu'elle découvrit néanmoins dans le poitrail du vieux loup était troublant en plus d'être écœurant. Elle connaissant les tumeurs et autres maladies qui finissaient par se déclarer chez tous les vieux animaux - humains compris - mais là, c'était hors norme. C'était un pur produit de miracle et de volonté que le loup ait pu survivre jusqu'ici. Non seulement une partie de ses organes étaient morts, mais une autre étaient encore sillonnée de veines éclatées par le passage d'un poison. Et c'était sans parler du nombre hors normes de kystes et de tumeurs qui envahissait tous son être. La logique aurait du faire de ce loup un loup mort, et ce depuis bien longtemps.

Et pourtant il avait réussi à marcher jusqu'ici, et le contenu de ses intestins donnait à croire qu'il l'avait fait volontairement, car il avait du se contenter de cadavres et de racines.

Il n'avait pas juste été ostracisé : l'animal était venu jusque là pour chercher de l'aide.

Sans s'en rendre compte, Farah était resté bien plus d'une heure à faire toute ces constatations. Et les chasseurs avaient fini leur labeur avant qu'elle ne se relève. Les travois chargés, ils étaient prêts à retourner au village alors que le zénith tombait sur la forêt.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...


La Goualeuse

- Je ne sais pas trop[i], commença Azima,
il a semblé faire plus froid, plus sombre quand il s'est approché de toi. Et les léz... les sauriens ont semblés tendu d'un coup. Visiblement ils savaient eux mêmes pas quel position prendre.

- Il y avait de la magie à l'œuvre, ajouta Teamon, visiblement tendu.

- Ca ressemble à de la magie druidique, murmura Thyrine.

- Shasala, la lourde voix du chef saurien retentit à travers la salle. Tous se figèrent alors que la ministre aux écailles rouges se retournait. Ko eta..., il se reprit, assez intelligent pour être transparent, Sans-Totems. Invités de la Tortue.

Un long sifflement de soulagement se dégagea de la ministre - Shasala ? - alors que leurs trois accompagnateurs se détendaient visiblement. Elle leur indiqua de la suivre.

On les mena à travers le village. Kurunji, qui étaient sorti une fois les avoir confiés aux trois ministres, les attendait avec une troupe réduite. Il pris ses ordres de la ministre et hocha la tête. Mais la Goualeuse ne put manquer que ce qu'il comprenait de l'évènement venait de créer une pointe de doute chez l'officier. En silence, il pris la suite et les mena vers un bâtiment ressemblant à tous les autres, si ce n'est qu'au dessus de l'entrée se tenait le totem de la Tortue.

L'intérieur était très minéral mais néanmoins agréable. Là où, ailleurs, il y avait une odeur marécageuse, ici, elle était atténuée, comme pour accueillir des habitués au nez différent. Il y avait deux pièces l'une, plus fraîches, devait convenir aux créatures à sang froid, l'autre plus chaude, parfaite pour les sang-chauds comme les humains et les elfes. Tables et chaises, de pierre et d'osier, constituait le mobilier, une vasque d'eau claire se tenait sur le côté. Des nattes et des couvertures indiquaient que si l'on voulait dormir, c'était ensemble dans cette même salle.


- Vous, libres d'aller village.commença Kurunji, sous carapace de la Tortue.

Il hocha la tête avant de les laisser.


Abrulion et Joinon

Le nain semblait, étonnement, faire confiance à Abrulion. Avec son aide, il lança son sortilège et, étonnement, il senti qu'il aurait cette fois pu le faire sans l'aide de son ami extra-marin. Il senti une présence à ses côtés, quelque chose de lupin. Mais à l'inverse de la première fois, elle n'était pas moqueuse ou malfaisante. Rusé certainement, pas mauvais. Il entendit à nouveau le rire animal cela dit.

L'énergie positive afflua a travers lui et dans léger couinement, les os de la malheureuse se resoudèrent et la plaie se referma sous les yeux ébahis de la victime. Dubitative, elle testa sa jambes avant de se jeter au cou de l'halfelin. Evidemment, vu la différence de taille la situation eux quelque chose de... et bien, on en déduira ce qu'on voudra.


Abrulion, Farah et Joinon

Quelques heures après le soin d'Abrulion, dans le courant de l'après midi, Farah et les chasseurs revinrent.

Lancers...



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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écrit le : Mardi 26 Octobre 2021 à 17h19 par Schninkel
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En quelques pas, la chasseresse avait rapidement mesuré la bête et c’était à proprement parlé un gros spécimen. A vrai dire, au gré de ses voyages et de ses traques, elle n’avait jamais rencontré de loup aussi imposant. Mais ce n’est pas en cela que l’animal était intéressant, se dit-elle en écartant du bout des doigts les babines molles.

¤ Qu’est-ce qui a bien pu te pousser à agir de la sorte ? ¤

S’emparant d’une dague dentelée, elle déchira les chairs d’un geste expert à la recherche d’anomalies et de réponses. L’autopsie révéla rapidement la cause de la mort. Le ventre, encore chaud, était tendu à l’excès. Parmi les organes adhérents les uns aux autres, elle découvrit qu’ils étaient recouverts de tumeurs identiques. Une évidente hémorragie avait éclatée. La souffrance était sans doute parvenue à le tuer, le « dedans » malade ne lui appartenait plus depuis longtemps. Les organes détériorés avaient progressivement cessés de fonctionner, jusqu’à l’arrêt cardiaque.

¤ L’animal errait bel et bien en quête d’assistance. ¤

Elle sentit bien les regards des Elfes derrière son épaule. Le ton des autochtones laissait supposer qu’ils voyaient bien cet acte comme une sorte de profanation, mais à cet instant, ces observations lui semblaient capitales. Au moins, ils ne l’empêchaient pas de réaliser son sinistre examen jusqu’à la fin. Et quand ce fut fait, la chasseresse essuya soigneusement sa lame, la rangea dans son fourreau, retira ses gants imbibés de sang puis demeura une minute debout auprès de l’animal. Pauvre vieux, songea-t-elle en caressant une dernière fois son pelage.

***

Farah avait ensuite rejoint le cortège de chasseurs Elfes, sans un regard vers la dépouille abandonnée, les tripes à l’air. Son corps appartenait à présent à la forêt, songea-t-elle. Durant le voyage, la rôdeuse se montra nettement plus sérieuse que sur le chemin allé. Songeuse, perplexe, néanmoins toujours attentive à son environnement, et naturellement, à tout enseignement prodigué par Thozihé. Mais celui-ci se montra fort peu loquace. L’instinct de Farah lui dictait que l’homme-cervidé cachait quelque chose. Elle préféra garder le silence durant tout le chemin, s’impliquant doublement dans les taches collectives.

***

Après une journée éreintante dans une forêt détrempée, les jambes flageolantes, la jeune chasseresse ne fut pas mécontente de retrouver le village. Elle était globalement satisfaite. La reconnaissance du terrain avait porté ses fruits. Elle pouvait à présent clairement définir une partie des rapports sociaux de cette communauté Elfique. Le temps faisait son œuvre.

Loin d’être venue en touriste, elle consacra ses dernières forces à suivre les dernières étapes de la chasse. A aider les humbles à décharger les travois chargés de viande. A observer certains raconter leurs aventures aux enfants restés au camp. Un œil toujours porté sur Thozihé, le maître spiritiste et le chef de chasse.


 
 
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écrit le : Mardi 26 Octobre 2021 à 21h50 par La Goualeuse
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Aux réponses que formulèrent ses compagnons, La Goualeuse comprit qu'elle était la seule à avoir vu le serpent d'ombre et sa prodigieuse métamorphose. Incertaine de la signification de ces visions successives, elle préférait pour l'heure les taire, afin de ne pas commettre un nouvel impair diplomatique. D'un pas fébrile, elle allait atteindre la sortie quand la voix de stentor de Kata-ha retentit. Azima put sentir le spasme de terreur qui manqua de la faire s'effondrer, lointaine réplique du séisme intérieur qui l'avait terrassée quelques minutes plus tôt.

*Louée soit la Tortue, quoi qu'elle soit !* souffla-t-elle secrètement, desserrant l'étreinte de sa main sur le bras du guerrier qui l'aidait à marcher. Le geste, pur réflexe, lui avait échappé.

Sashala, si la ministre aux écailles rouges se nommait bien ainsi, demeurait étrangement silencieuse. Les visages reptiliens étaient difficile à décrypter, tout comme leurs gestes, mais il semblait à l'ambassadrice faerûnienne que leurs hôtes étaient mal à l'aise. Il s'avéra rapidement qu'on ne leur donnerait pas davantage d'explications sur ce qui venait de se jouer, ni sur les implications de leur statut d'"invités de la Tortue". Kurunji, escorté de quelques gardes, les conduisit à travers le village jusqu'à une bâtisse de pierre surmontée du totem de leur Protectrice à carapace. Le chasseur était resté muet pendant leur trajet, visiblement dérouté, voire perplexe, mais moins méfiant à leur égard. L'arrivée des Sans-Totems, loin d'être anodine, avait tout l'air d'un petit cataclysme au sein de la communauté. Si les enjeux demeuraient encore invisibles, les tensions étaient bien palpables...


- Kurunji, le retint-elle d'une voix mal assurée après s'être effondrée sur la chaise la plus proche, qui est la Tortue ?

Si le saurien daignait répondre, la jeune femme en profiterait pour renouveler la question, en des termes identiques, sur le Loup et le Serpent ailé. Dans le cas contraire, elle se contenterait d'un simple et chaleureux "merci".

Après avoir déclaré à ses compagnons qu'elle leur expliquerait plus tard ce qu'elle avait vu lorsque le froid et l'obscurité s'étaient abattus sur elle, l'aquafondienne s'accorda quelques heures de repos. Son esprit, plus que son corps, réclamait impérieusement une trêve. Oublieuse de son rôle de cheffe, elle ne prit pas la peine de donner des instructions. Se tenir tranquille relevait de toute façon d'un bon sens que tous les membres de l'escouade partageaient. Prostrée sous une couverture, la tête enfouie dans son châle dont elle avait fait un oreiller de fortune, elle mit du temps à trouver le sommeil. Quelques sanglots lui avaient échappé, en dépit de ses efforts pour les comprimer.

A son réveil, La Goualeuse profita de sa solitude pour se laver. A l'aide d'un linge humidifié et de savon, elle s'appliqua à gommer la crasse que la jungle avait déposée sur son corps. Ses mouvements, précis et méthodiques, étaient nerveux. Elle savait pertinemment que faire peau neuve n'effacerait pas les stigmates que le Serpent ténébreux lui avait infligés, mais ces gestes rituels, qu'elle avait toujours associés à un hommage à la Déesse, lui faisaient du bien. Pour la première fois depuis son arrivée dans ces terres vierges et sauvages, elle prit le temps de souligner ses yeux de khôlle et de rehausser ses lèvres délicates de carmin, avant de tresser quelques mèches de ses cheveux en une élégante couronne. La belle délaissa sa tenue d'exploratrice pour une robe bleue nuit d'une élégante sobriété, dont la coupe droite et ajustée restait pratique. S'il lui avait paru inutile de mettre du parfum, elle avait soigneusement récuré les ongles de ses mains et nettoyé ses dents à l'aide d'un éclat de bois. Touche finale, et non des moindres, elle retourna sa cape, dévoilant à l'envers du tissu grisâtre des plus anodins une étoffe digne des plus grandes reines. Sous cette carapace de soie rouge et or que de minuscules gemmes et des filaments d'argent faisaient chatoyer, l'Invitée de la Tortue se sentit prête à affronter le monde.

Abandonnant ses armes dans la bâtisse, La Goualeuse se mit en quête de ses compagnons et de Kurunji. Le chasseur lui avait fait comprendre qu'il chercherait quelqu'un capable de lui en dire plus sur les entités animales que lui et les siens semblaient vénérer. Au cours de sa déambulation, prêtant une attention particulière aux totems, elle remarqua que la figure du Serpent (parfois ailé) était la plus répandue. Aucune de ses représentations ne semblaient cependant opposer une face ombreuse à une face chamarrée. Elle saluait chaque villageois qu'elle croisait d'un sourire doux et humble qui tranchait singulièrement avec la magnificence de sa tenue.


HRP :La Goualeuse se dirige vers la caserne et cherche à évaluer, discrètement bien entendu, si la tribu est encore en guerre ou si le conflit semble plutôt terminé. Chemin faisant, elle tente de repérer si le village est organisé en fonction des totems, selon une distribution fonctionnelle qui associerait par exemple les combattants (caserne, tours de guet, forge...) au Loup, les érudits (temple, école...) à la Tortue et une autre catégorie de la population ou de bâtiments au Serpent ; ou alors des races privilégiant un totem.



Tous recherchent l'aventure... Moi, c'est elle qui m'a trouvée.
 
 
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écrit le : Jeudi 28 Octobre 2021 à 11h36 par Joinon
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Son carnet à la main, Joinon avait passé la plus grande partie de la journée à noter, dessiner ou compiler les différentes scènes auxquelles il avait pu assister. Les pages s'étaient peu à peu noircies de croquis et de paragraphes de tailles variées, se chevauchant souvent dans un chaos de gribouillages quel le nain seul pouvait à présent déchiffrer.

Au coeur du confort serein du camp, il avait oublié l'angoisse de se trouver sur un continent inconnu en même temps que l'incertitude quant à la mission qui l'avait mené là.
Il avait assisté placidement à la démonstration de soins d'Abrulion, hochant la tête avec bienveillance comme un guérisseur encourageant un apprenti.

Finalement, ce fut avec le même détachement tranquille - ainsi qu'un sourire niais sous sa barbe rousse - qu'il accueillit le retour des chasseurs, omettant que leur propre journée avait pu être bien différente de la sienne.


- Bonne rencontre Farah ! La chasse a été bonne ? questionna-t-il en jetant un coup d'oeil intéressé au convoi. Sans la laisser répondre, il continua: Notre bon Varnas n'est pas avec toi ? Laisse-moi deviner, il ramène à lui seul une carcasse de six quintaux ? J'ai déjà vu ça ! s'amusa le barde en reprenant à son compte la formule fétiche du rôdeur.



Malheureux le royaume qui n'a pas de héros.
 
 
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écrit le : Jeudi 28 Octobre 2021 à 18h44 par Schninkel
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Certains autochtones accueillaient les chasseurs tandis ceux-ci entreprenaient de décharger la viande fraiche. Quant à eux, les enfants aux oreilles pointues et les chiens offraient un joyeux spectacle, bruyant mais réconfortant.

On avait vu Joinon arriver et, avant qu’elle ait eu le temps d’aider, le barde lui fit un accueil enthousiaste. Elle le reçu avec un faux désintérêt, comme si elle ne l’avait pas vu ou entendu. Une main en visière vers un autre groupe d’Elfes non loin.


- J’ai pas tout compris, mais je pense que l’on va manger du serpent ce soir.

Elle aimait de temps à autre le taquiner en lui faisant preuve de ses talents de comédienne. Farah n’avait jamais déniée apprécier l’emphase, la bonne mine et les manières du barde Joinon. Rares qualités chez le peuple Nain. Elle tourna les épaules vers lui, avec un petit sourire en coin. Elle le considéra un court instant et constata que ses vêtements étaient couverts de poussière, de boue, de fange marécageuse et qu’en comparaison, les habits de Joinon étaient quasiment intacts.

- Eh ! ça va toi ? T’as l’air bien reposé en tout cas.

Elle poursuivit avec une attitude résolument décontractée. Sans doute d’humeur joueuse, la chasseresse leva caricaturalement un sourcil, croisa les bras et se gratta le menton d’un air curieux et étonné.

- Qui ? Ah. Lui ? Oh là, longue histoire… Enfin non. Je ne sais pas pourquoi j’dis ça. Il n’y a pas tellement à dire. (elle déploya les bras d’un geste perplexe) Varnas, bah il a fait du Varnas.

Elle jeta rapidement un regard aux alentours, plus pour s’assurer de l’avancée du déchargement qui s’effectuait tranquillement. Cherchant visiblement ses mots, elle s’interrompit avec un mince soupir et retourna le visage vers le Nain.

- Disons qu’après avoir essuyé un échec salissant, l’vieux Varnas a disparu dans la végétation.
Je l’ai perdu d’vu au détour d’un bosquet.
Il s’est éloigné en bougonnant. Enfin, tu sais ce que c’est. Il n’est jamais revenu.

Si les gens aimaient bien grossir la réalité pour la faire paraitre plus captivante. Mais chacun savait que Farah avait l’habitude de prendre part aux aventures et de les réciter sans en rajouter.

Voyant que le compte rendu soulevait chez le Nain plus de questions que de réponses. Après une grande respiration, la jeune chasseresse poursuivit d’un ton similaire :


- On était dans la forêt, à marcher depuis plusieurs lieux, quand nous sommes tombés sur un spécimen imposant. Un serpent capable de gober… Genre un grand Nain, avec de l’embonpoint, la hache, la chope et tout son équipement. (elle ponctua d’un silence inutilement dramatique) Bref, sans prévenir, il s’est jeté sur le reptile avant de se faire trainer lamentablement sur plusieurs mètres. Dans le même temps, le serpent avait fait des blessés chez les Elfes. J’étais occupée avec eux. Je n’ai pas vraiment vu Varnas disparaitre dans une autre direction. Mais il avait l’attitude d’un vieil enfant renfrogné et frustré.


 
 
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écrit le : Lundi 01 Novembre 2021 à 15h18 par Phineas
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Farah, Joinon et Abrulion

Farah se remémorait les mots qu'elle avait réussi a apprendre d'un jeune chasseur sur le chemin du retour. Beaucoup hésitait à lui parler depuis qu'ils avaient vu ce qu'elle avait fait au loup, mais lui semblait plus ouvert. Loup se disait Maa, Gineb pour le serpent, mais elle cru comprendre que ce genre d'animal avait de nombreux noms différents. Le poison c'était bichibo, quant à la chasse c'était nooja, et de ce qu'elle en compris, c'était aussi le mot pour suivre. Elle ne réussit pas a obtenir tout ce qu'elle voulait du cervidé mais loup se disait shunk et serpent suzeca dans la langue des Ctaliza.

Alors qu'elle discutait avec ses compagnons, et qu'Abrulion était chaudement remerciée par l'elfe, les chasseurs commençaient à disposer la viande sur de longues cordes suspendues. Une grande partie de la viande serait séchée, mais un gros morceau de chair de serpent était déjà débitée en morceau et préparée avec des herbes et des épices pour le soir. Apparemment, manger de la viande aussi fraîche était rare.

Pour l'instant on ne semblait pas parler de l'autopsie mais Thozihé, toujours songeur, s'était isolé avec son ami nain un peu à l'écart, et semblait dans une grande et longue discussion.

Certainement le trio avait il quelques choses à se dire et à décider de la suite avant de passer à table, ce qui devait certainement intervenir dans quelques heures.


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La Goualeuse

"POC !", c'est le bruit qui retentit autour de la Goualeuse alors qu'une fugace mais insignifiante douleur traversait l'arrière de son crâne. Probablement outré, elle se retourna et ne vit personne... jusqu'à ce qu'elle baisse les yeux et ne tombe sur un saurien. Mais contrairement au grand chef ou à Kurunji, il était minuscule, à peine plus grand qu'un halfelin. Et visiblement très vieux. Le douloureux bruit était issu d'un bâton surmonté d'une sorte de fruit sec et creux, certainement conçu, justement pour faire ce son.

Ses pâles écailles avaient dû être noires, elles étaient désormais anthracites mais dégageaient ci et et là des reflets carmins. Son visage relativement plat pour son espèce dégageait une étrange aura de bonhomie à laquelle on ne s'attendait pas dans ce peuple. Un grand sourire s'étalait sur son faciès entre le dragon et la grenouille :


- Buzquåd !

Du chondathien ? Les balduriens le parlait certainement entre eux, voilà pourquoi celui ci le parlait. Il portait autour du coup deux pendant de pierre, suspendu à la même corde l'un en dessous l'autre. Au dessus, la tête d'une sorte de buffle, un bison lui avait dit Farah plus tôt. Et dessous une tortue. Il continua dans un langage plus que correct qui trahissait probablement de sa profession intellectuelle.

- Jy låol Suulrhof ! Jy jyzly kåy wysa vuåmdaof mody, jyåfyfdy, Pyfof Odaoy, wpyb vuål ! Ly jyfof Kådåzqo ta mof kåy vuål vuåsoyb yz lavuod jsål låd zul wuåfåtyl ? Jy jyåι vuål dyjuzmdy.

Sautillant joyeusement sur ses pattes en s'appuyant sur sa canne, il attendit les demandes de la Goualeuse.



Voyons voyons mon jeune ami, vous croyez vraiment que les montagnes grandissent seules ?
 
 
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