Une pure formalité., Aël, Ylinya, Kerlomar, Lorindol, Moreta.

Dans un vacarme assourdissant, le monde s'écroulait littéralement sur sa tête. A l'intérieur de la grotte, c'était le chaos le plus total. Tentant de naviguer en volant vers la surface et en slalomant entre les blocs de roches qui se détachaient de la voûte, le prêtre-mage n'en menait pas large. Il sentait sa dernière heure arriver.
Qu'avait-il réussit avant de s'éteindre ? Rien de bien glorieux semblait-il. Il n'avait pas le pendentif. Ce dernier était revenu aux mains des Drakeïdes. Il ne restait plus qu'à espérer que ce soit pour le bien du monde.

La lumière divine éblouissante laissa la place aux ténèbres, à la poussière et aux coups. Ce fut l'inévitable chute. L'imparable déluge de cailloux s'était mue en une pluie de pierre, puis de roche s'abattit sur lui. Un claquement de doigt et il se retrouva noyé sous des tonnes de roches. Cela n'avait pas duré plus d'un instant, puis ce fut le noir le plus total.




La douleur avait disparue. Une lumière, vive et douce à la fois, baignait son visage elfique faisant briller ses longs cheveux d'or. Cette lumière était comme un phare dans la nuit et une irrépressible envie d'aller se baigner dans cette lumière prit le noble. Il n'avait nul besoin de marcher, mais cela lui prit un instant pour comprendre que son corps flottait littéralement vers la source lumineuse.
Il n'avait plus mal. Il se sentait en paix, gagné par la plénitude divine de Corellon Larethian. Puis quelque chose sembla l'agripper au niveau des hanches.

La prise était serrée et bientôt une douleur lancinante se fit jour, alors que la lumière s'éloignait peu à peu. Plus elle s'éloignait du théurge-mystique, plus la douleur devenait intense. Le tout s'accélérant subitement pour finir en une explosion de ténèbres.

Il toussa, ses poumons emplis de poussière le brûlait à chacune de ses respirations. Ses yeux laissaient inexorablement s'écouler un filet de larmes qui tentaient, comme elles le pouvaient, de chasser toute cette poussière. Un filet de bave mêlé de morve pendait à son menton, chassant toute notion de splendeur. Le noble était en piteux état mais, il était en vie.

Sa vision elfique chassa peu à peu les ténèbres qui laissèrent la place à une profonde obscurité. Toutefois, là, quelque part au-dessus de lui, il y avait de la lumière.
Il tenta de bouger, mais rien n'y fit. Il était tout à fait incapable de faire le moindre mouvement. La respiration était aisée, et c'était une chance. Pour autant, il était fait comme rat.

¤ Nonnn !! Pas encore ! ¤

Aël'Telàwërith se rappela inévitablement lorsqu'il y avait quelques mois de cela, il s'était retrouvé enseveli sous la glace dans les confins du monde. La glace fondait, elle, alors que la roche...
Il se passa alors quelque chose d'étrange. Il perçu un bruit inquiétant. Celui de l'eau qui s'engouffrait avec fort tumulte dans les roches en dessous de lui. Les flots continuaient à se déverser dans cette grotte qui ne devait plus être qu'un trou maintenant. Un trou qui allait se remplir. Il sentit une peur panique le submerger. Ce fut d'une violence inouïe. Perdant ton sens commun, le gardien sylvestre n'avait plus qu'une seule idée folle : sortir d'ici.
Il allait y mourir, c'était certain. Il avait beau se débattre comme un beau diable en pleurant, rien n'y fit. Il resterait bel et bien là. Piégé ! Comme un papillon dans la toile d'une araignée. Alors, il sentit comme une connexion. Un appel lointain, un cri dans la nuit, mais une sensation tangible sur laquelle son esprit se focalisa.

-? ! , .

Le familier pu ressentir à la fois toute la détresse de son maître, mais aussi tout l'espoir que ce dernier mettait en lui.
Aël'Telàwërith aurait pu choisir n'importe quel autre familier. Et ce, depuis qu'il avait commencé à étudier l'art de la magie à Evereska. Il s'était toujours refusé à se lier à un être qui n'était pas digne de cet honneur. Ce n'était pas rien de prendre une telle responsabilité. Sa rencontre avec le zoomorphe avait été une révélation. Outre ses capacités hors du commun, il pouvait avoir un véritable échange avec lui. Même s'il avait tendance à souvent parler un peu trop, le prêtre-mage aimait avoir de longue discutions avec lui. C'était extrêmement enrichissant. Comment un zoomorphe voyait le monde ? C'était quelque chose. Alors le Seigneur de Mythdaë lui avait proposé cette union magique. Une union qui allait les lier l'un à l'autre d'une façon que peu des communs des mortels pouvaient connaître, ni même imaginer.

Aël'Telàwërith réussi à retrouver le contrôle de lui grâce à la présence psychique de son familier. Il n'était plus seul au fond de cette tombe qui ne disait pas son nom. Il perçu le bruit de pierres roulant les unes sur les autres. Soudain il prit pleinement conscience d'une chose.

Il était vivant et s'était tout bonnement miraculeux. Il ne pouvait y avoir qu'une seule explication. Une seule hypothèse logique : Le Seigneur de la Seldarine avait fait en sorte de le protéger. Aël'Telàwërith savait qu'en plongeant dans ce trou, il n'avait que peu de chance de pouvoir remonter vivant. Peu de chance, mais il n'était pas suicidaire pour autant. Peu ne signifiait pas aucune. Il restait une chance, celle de l'espoir.
L'espoir d'agir pour le bien des elfes en trouvant ce pendentif, ou en protégeant ceux qui les avaient entraîné dans cette quête. Pour le bien de la Seldarine face à Asgorath, il n'avait pas hésité à mettre sa vie dans la balance. Pour le bien de toute cette planète en mettant un terme à la Rage des Dragons de façon définitive. Une erreur séculaire pouvait être réparée et cela valait la peine de se battre jusqu'au sacrifice ultime pour le faire. Corellon Larethian avait dû voir ses actions d'un bon œil et avait fait en sorte que son serviteur zélé ne cesse son office en ce jour.

Il vivait, et à bien y faire attention, l'eau ne semblait pas se rapprocher de lui, ou alors bien moins rapidement qu'au par avant. Ne pouvant guère faire beaucoup plus, il fit une première prière pour soigner ses blessures et se remettre sur pied. Une seconde, bien plus pieuse et profonde fut adressée à son dieu. Un profond sentiment de respect, de remerciement et d'amour était né en ce jour où il avait pu combattre au coté de l'essence divine de la Couronne d'Arvandor. S'il survivait, il resterait probablement marqué à jamais. La graine qui sommeillait en lui avait vu la divine lumière et, elle avait germé.

Au-dessus de lui, on continuait à s'affairer. La présence de Ky était toujours là... rassurante. Il se démenait comme un beau diable sous sa puissante forme d'ours. L'espace d'un instant, il sembla presque disparaître en se transformant en un petit serpent vert et gris pouvant se faufiler sous les pierres qui lui résistaient. Une fois en dessous, il reprenait sa puissante forme ursidé pour pousser les rocs qu'il n'avait pas pu tirer.
Puis il perçu un grattement, des petites pattes griffues qui grattaient le terre pour se frayer un passage parmi les décombres. Il ne se rappelait plus vraiment où il avait entendu ça, mais sur le coup il n'avait vraiment saisi le sens de cette phrase : on a toujours besoin d'un plus petit que soi. Ici, elle prit tout son sens.
Aël'Talàwërith reconnu Penn Du, et se surpris à sourire. S'il était là, c'était que le combat dehors avait cessé et qu'au moins Lorindol avait survécu.

-

Se mit presque à rire en se rendant compte qu'il parlait à un rat. Sans le lien magique qui liait le familier à son magicien, il n'était qu'un rat... très intelligent certes. Pour autant, Penn Du n'allait certainement pas lui répondre. D'ailleurs, le rat poursuivit sa progression sans plus s'occuper de l'Armathor de Thüldae.

Ne pouvant guère faire beaucoup plus pour l'heure, Aël'Telàwërith se concentra pour se détendre. Il se concentra sur sa respiration et laissa son esprit s'échapper dans la prière. Il fallait être patient, ce qui en soit n'était pas un véritable problème pour être doué de plusieurs siècles d’existence. Malheureusement son corps ne dirait pas la même chose. Sans eau et sans nourriture, il risquait bien de ne pas tenir plus de quelques heures. D'autant que les dernières minutes qu'il venait de vivre n'avait pas été des plus reposantes et qu'il avait déjà soif. Un paradoxe qui ne manquait pas de piquant. L'eau n'était pas loin, elle courait tumultueuse sur les rochers en contre bas, et il avait soif. Quand elle arriverait jusqu'à lui pour qu'il puisse boire, elle le tuerait en le noyant. Si ce n'était pas un comble ça, avoir peur de la seule chose qui le tiendrait en vie.

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Aël'Telàwërith utilise incantation spontanée changer "arme spirituelle" en soin "soins modérés" NLS=12.

25 Mirtul 1373 du zénith au couché du soleil.

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Circonstance%
Dés de %= 01% rencontre d'une entité mauvaise, 2-10%= très très mauvais, 11-25%=mauvais, 26-50%= pas bien, 51-75%=bien, 76-90%=très bien, 91-99%=divin, 100% rencontre avec un dieu de votre groupe.


Sunniva - Jet de circonstance : 30(d100) = 30
Sunniva - Jet de creusage : 6(d8) = 6
Sunniva - Jet d'apparition : 19(d24) = 19
Sunniva - Jet d'apparition : 19(d24) = 19
Ylinya - Jet de dégât sur paroi : 5(d8)+9 = 14
Ylinya - Jet de dégât sur paroi : 7(d8)+9 = 16
Sunniva - Jet de position : 2(d6) = 2
Sunniva - Jet de circonstance : 76(d100) = 76
Lorindol - Jet de compétence : Agilité (Penn Du) : 17(d20) +11 = 28 vs DD15 ~ Réussite
Lorindol - Jet de compétence : Furtivitée : 4(d20) +15 = 19 vs DD15 ~ Réussite
Sunniva - Jet de circonstance (Penn Du) : 19(d100) = 19
Aël’Telàwërith - Jet de soins modéré. : [8+1](2d8)+10 = 19

Le tremblement de terre qu’Ashmar avait déclenché, la prise de possession de l’anneau en main de Floxxnar, l’arrivée du succube ainsi que celle de Drixxjorr, la présence du patriarche et le regard de Corellon qui au même moment, créèrent un appel qui elle fut entendue. Ceci ne fut pas sans conséquence. Toril avait en son sein depuis sa naissance, une force intrinsèquement liée à elle, de celle-ci était né un ordre mystique qui n’était que des gardiens de cette force forte de toute chose. Sur Toril était né des races qui se sont toujours crues supérieures à ce qu’ils étaient réellement, ils allaient même jusqu’à créer leur propre île, dénaturant leur mère nourrice, provoquant ainsi une première cicatrice sur la face de Toril, irréparable méfait qui pour certain était une abomination et pour d’autre, pour les elfes d’or, c’était pour eux et eux seuls, une terre promise et cela se terminait là, mais non, il avait fallu qu’une magie puissante soit utilisée encore une fois pour les sécuriser, ce qui rendit le dragon fou, au grand damne d’autres peuples. L’équilibre est constant, immuable, elle n’a pas de sentiment, elle opère de façon franche, directe et sans hésitation, rien ne peut la soumettre ni même l’arrêté, peut-importe vos actions elle agit. Elle n’a ni pitié ni pardon et ne donne jamais de seconde chance, mais parmi elles il y avait un rédempteur qui lui pouvait offrir une opportunité et ce dernier, prisonnier de sa tour d’ivoire, ne pouvait plus opérer à sa guise. Il devenait maintenant qu’observateur pour ce monde de Toril.

Un ordre venait de disparaitre et comme une goutte de pluie qui tombe dans l’océan, devenant elle-même l’océan, l’ordre revint, différent, nouveau et authentique. Il y a sur Toril des lieux qui ne peuvent rester sans gardiens et celui qui fut appelé venait de loin, de très loin, bien au nord d’une contrée que l’on appelait Maztica. De cette contrée inconnue, y vivaient des êtres proches de Toril, qui la servait au lieu de s’en servir, il ne la vénérait pas, ils étaient elle, ils sont les porteurs de la plume du grand héron bleu, parmi eux Meeteewagouweecnee était celle qui avait été choisie pour garder le cercle de pierre dressée. Quand elle approchait de la pierre sacrée, chevauchant le dieu cornu de la forêt, le son des tambours d’eau fit leur effet et le passage s’ouvrit. Meeteewagouweecnee se retournait vers ses proches, se mit la main droite sur le cœur, se retournait vers le passage puis pressait les flancs de sa monture Babagwam, ils avancèrent vers leur nouvelle vie. L’éclat bleuté du portail éclairait les visages heureux de son peuple puis en même temps le cercle des pierres dressées qui de son éclat surprit Moreta qui déposait, non loin de là, Kerlomar. Sur le coup, la barde crut à l’arrivée des Slaads, mais ne voyant pas encore le cercle des pierres dressées, elle ne put rien confirmer. S’approchant pour y jeter un coup d’œil, elle vit dans le cercle un immense cervidé d’une hauteur approximative de deux mètres qu’elle n’avait jamais vus auparavant, son panache était démesuré, grand, imposant, dépassant tout logique et sur son dos une jeune fille habillée de cuir pâle arborant une multitude de colifichets colorés, de perles aux couleurs vives et de plumes diverses qui faisaient partie de sa coiffe noir jais et lisse comme l’eau. Ses cheveux descendaient jusqu’à la taille et tenait dans sa main gauche un bâton simple, traversant son torse un arc finement travaillé et à sa ceinture du côté droit un carquois de peau qui semblait accueillir plusieurs flèches puis à sa gauche une étrange hache de mains. La peau foncée et aux yeux en amande d’un noir jais. Elle souriait de bonheur, prenant le temps de faire un tour complet du lieu où elle venait d’arriver. Il n’y avait aucune selle sur le cervidé qu’une couverture colorée qui faisait office de siège pour la jeune fille et derrière elle deux grandes sacoches de cuir pendait de chaque côté du dos du cervidé et un gros rouleau de peau lui servait de dossier.

Le regard de Moreta et celui de la nouvelle gardienne se croisèrent, cette dernière ne parut pas surprise, prenant un temps pour observer attentivement si l’intruse près du cercle était offensive ou pas. Lorsqu’elle vit que Moreta ne semblait pas une menace, le cervidé prit le devant, s’approchant de la barde. Plus ils s’approchaient, plus que la chanteuse de sort s’apercevait de l’imposante bête, du sol au-dessus du panache il y avait certainement trois mètres, le cervidé était plus gros qu’un cheval de guerre et de trait, son pelage était du noir au brun très foncé et son regard semblait sonder l’âme. La cavalière peu commune se permit de parler, l’intonation était celle d’une question, mais il était difficile d’en saisir le sens réel, une chose certaine, c’était une langue inconnue de Moreta. L’initiative de la barde fut de faire un signe distinctif de la suivre, ce que la monture et sa cavalière firent jusqu’à la hauteur du corps de Kerlomar qui gisait au sol, là, le cervidé descendit son large museau puis la cavalière dit quelque chose. L’instant suivant, le museau du cervidé touchait Kerlomar et la chouette de ce dernier vint naturellement se déposer sur le large panache de Babagwam. La chanteuse de sort perçut une énergie qu’elle désignait possiblement de soins, mais ne pouvait sur l’instant le confirmer. Moreta continuait son chemin pour venir aider les compagnons dans leur mauvaise posture.

Un peu plus loin l’instinct de la druidesse lui fit choisir plusieurs formes animales pour vaincre la situation présente. Son intervention fut un franc succès auprès de l’entrée de la grotte qui sans grande difficulté se fissurait laissant passer une grande quantité d’eau froide qui vint faire la satisfaction de la bleuter. Sans attendre, elle vint aider Ky qui travaillait le sol de pierre pour déloger son compagnon de la mauvaise posture, il utilisait plusieurs formes pour parvenir à ses fins pendant que son compagnon prisonnier, faisait appel à de l’aide curative pour se soigner un peu. Ses pensées l’apportèrent dans ses souvenirs lui faisant passer le temps d’une autre façon, sans s’en rendre compte, le temps se passait autrement pour lui, lui permettant de se rendre compte de plusieurs choses, puis réalisait qu’ils avaient en fin de compte, possiblement réussi. Il semblait douloureux pour le noble de se rendre compte que Floxxnarr avait pris l’anneau, mais de ce fait ceci avait régularisé l’équilibre, donc c’était pour cet aspect de la mission, chose faite.

L’érudit ne chômait pas lui non plus, prestement il demandait la coopération de son rat qui infusé de magie du moment allait quérir de l’information sous la surface. Le résultat fut concluant, Aël était bel et bien vivant, mais juste en mauvaise position, la suite était moins prometteuse, car il perdit tout contact avec son familier, chose très peu commune de son souvenir. Heureusement il ne ressentit pas que ce dernier était dans un mauvais moment, mais s’en contacte. Le vampire coincé devait en être responsable. Le mage ne s’arrêtait pas là, il confectionnait un habille pantin de brindille en forme d’oiseau et l’envoyait quérir de l’aide à un porteur de la broche du loup le plus près d’eux, ce fut vers les chasseurs gardiens qui devaient être sur la route du retour vers le Saule.

Lorsque Moreta arrivait auprès d’eux, elle leur mentionnait la possible arrivée des Slaads et leur montrait les nouveaux arrivés dans le cercle qui eux restait auprès de Kerlomar à les regarder creuser sans bouger. Les compagnons se mirent à creuser, déménageant les roches de tout acabit. Quand le soleil arrivait à la cime des plus grands arbres, ce fut le moment ou l’espérance du noble empierré arrivait, l’eau lui était rendue à la hauteur d’épaule et ses mouvements de tête, pouvait sans problème, lui permettre de boire un peu pour dégager la poussière accumulée dans sa bouche et se désaltérer, si cela lui fit un grand bien il réalisait que l’eau continuait de monter et que bientôt il serait peut-être trop tard, mais d’ici là une autre chose lui prit l’esprit : l’eau avait un goût de fer dans sa bouche, était-ce dû à la poussière, à la composition de la roche ou bien au sang qui s’entremêlait à celle-ci? Au même moment, un cri distinctif d’un vampire dans une très mauvaise posture, laissait savoir qu’il venait de trépasser définitivement, Lorindol en su certain lorsqu’il reprit contacte avec Penn Dû qui par la suite réapparut de l’un des trous présents, laissant savoir à son maitre qu’ils arrivaient très près d’Aël. Le reste de la journée se passait alors ainsi, déménagement de pierre pour heureusement arriver à voir Aël et le libérer de sa prison de pierre. Il était temps, car le prisonnier avait l’eau rougeâtre rendue aux oreilles. Nul présent ne voulut s’imaginer la scène s’ils n’avaient pas dégagé leurs compagnons à temps.

Le soleil n’était pas couché encore, mais derrière les arbres qui laissaient une pénombre dans la clairière qui s’était transformé en petit lac. Le cervidé et sa cavalière ainsi que Kerlomar avaient disparut, d’ailleurs Moreta se rendit compte que l’endroit qu’elle avait laissé le druide était inondé. Cette dernière ne se sentit pas satisfaite, elle savait le meurtrier de ses parents enfin morts, mais se consolait, même si elle n’avait pas réussi à lui mettre la main dessus, elle le savait empierré et noyer. Lui restait dans la gorge un sentiment de satisfaction et en même temps un sentiment de vengeance non accomplie. Chacun à sa façon ils réussirent à rejoindre la nouvelle berge pour enfin atteindre le cercle des pierres dressées qui immuable depuis des millénaires semblait avoir été attaqué fortement la veille. En son centre, auprès d’une pierre sculptée, y était adossé Kerlomar et sa chouette accompagnés d’un immense cervidé au panache impressionnant et à ses côtés Meeteewagouweecnee qui tel une apparition semblait les attendre. Elle radiait une puissance tranquille. C’était le moment de se reposer, se préparer, se soigner et de faire connaissance.

Heureusement, le groupe de chasseur qui pourchassait l’un des deux drakéïdes avait décidé de passer non loin du cercle des pierres dressées pour le retour vers le Saule, cette ancienne piste qui avait été ouverte autrefois par les suivants d’Uther Gardolfsson qui avait gagné sa renommée en envahissant le royaume mythique de Elusk avant de partir plus vers le nord. Là, ses suivants réunis avec les réfugiés de Néthéril qui eux avait formé une dynastie de barbare, les uthgardt. Cette piste longtemps oubliée avait été dernièrement empruntée, du moins c’était ce que l’éclaireur grugach confirmait, et ce, par six drows, dont l’un d’eux était blessé à la jambe droite, il en était certain. Ils avaient donc décidé de suivre cette piste pour nettoyer les éventuels envahisseurs non désirés de la haute forêt. Ce fut vers la fin de la journée que l’oiseau de brindille se déposait sur l’épaule de l’éclaireur grugach pour délivrer le message d’aide. L’éclaireur revint sur ses pas pour en avertir la troupe et d’un commun accord, décidait de poursuivre leur route de nuit pour atteindre le plus rapidement possible les autres gardiens en danger. Malheureusement, l’ensorceleur ne pouvait pas avant le lendemain faire appel à un transport plus rapide, mais ils furent tous d’accord de faire la piste de nuit espérant par le fait même, tomber sur les drows.

La patrouille de la maison Faen Tlabbar qui avait été défait au fort était maintenant en déroute, cherchant à tout prix, à rejoindre le fameux cercle des pierres dressées pour y rejoindre le passage qui les mèneraient là où leur matrone Ghenni leur avait ordonné, il fallait qu’ils rapportent la tête de Whyllayson, sinon les pires souffrances les attendaient. Pour le mage Ayssyyn la mission était des plus urgente, il ne fallait pas échouer, car leur retour à Myth-glaurach serait pour eux la fin. Secrètement il machinait une suite qu’il gardait pour lui, seul le maitre d’armes était au courant de la seconde alternative qu’il avait tramé si jamais ils échouaient à se saisir du succube. Le subterfuge ne laissait pas beaucoup d’alternatives et Ayssyyn l’utiliserait qu’en dernier recourt.

Plus au nord-est, Maïkan, le gardien sylvestre garou, accompagné de sa meute, était aux murs sud de Myth-glaurach, ils allaient à l’aube du 26 Mirtul 1373, pénétrés par un passage révélé par un gardien errant, plus tôt dans journée. Leur mission semblait être une mission suicide, mais nul ne le laissait croire.

Ailleurs dans la haute forêt dans sa petite chaumière presque abandonnée, Xale Starym, fils d’Yvae, conversait avec son demi-frère Jehans du rôle qu’ils avaient joué dernièrement. Sans accuser son demi-frère, Xale faisait comprendre la gravité des actes que ce dernier avait commis avec le père terreux. Jehans comprenait et son seul souhait était bien certainement de se racheter. Il avait payé cher sa cupidité du moment, il avait même failli faire renverser la balance avec ses folies. Tous deux remerciaient Syrynya de les avoir remis sur le droit chemin. Xale laissait couler une larme sur sa joue droite, sa bien-aimée était disparue la veille, lui confirmant qu’il ne la reverrait jamais, tant et aussi longtemps qu’il resterait sur Toril. Jehans mit une main sur l’épaule de son demi-frère et lui dit avec douceur et réconfort que du moment qu’Yvae reviendrait de sa mission, qu’il l’accompagnerait jusqu’à la cité interdite. Qu’ensemble, ils entreraient dans cette cité où vivait maintenant la bien-aimée de Xale, Syrynya, la fille bâtarde de Domel.

Syrynya vint rejoindre Yar auprès de la cheminée qui lui regardait encore le tableau vivant de l’île du lac auprès du cercle des pierres dressées, il lui offrit une coupe qu’elle refusait puis demandait…

-Ils n’ont pas suivi? -Elle répondit tristement…- Non, pas pour l’instant, Xale veut voir son père une dernière fois avant. Jehans le suivra j’en suis certaine. –

Yar tournait la tête pour croiser son regard et ajoutait…- Ce dernier, je sais quoi en faire, il mérite mon pardon, il ne sera pas déçu. -

Syrynya ajoutait encore plus tristement… - C’est enfin terminé tu crois? –

Un large sourire fit apparaitre les deux canines du buveur de sang puis rieur, il ajoutait… - Ici il n’y aura jamais de fin Syrynya, jamais, c’est juste que là, oui, cela se terminera à la fin de la journée du 26 Mirtul 1373, mais j’ai une surprise pour toi, ma très chère, vient allons souper, je te présenterai la suite, Oscar et ses musiciens vont nous jouer ce concerto pour piano de Michael Nyman, tu sais celui inspiré des thèmes folkloriques, Bonnie Jean, fleur de la forêt et de Gloomy winter’s noo awa que tu apprécies tant. -

La maitresse de Xale eu un sourire et rieuse ajoutait…- C’est donc pour cette occasion que tu portes ton kilt? -

Baigné au sein d'une obscurité presque totale, il n'y avait rien à voir. Aussi Aël'Telàwërith se premit de fermer les yeux pour ne se concentrer que sur la prière. Un moyen efficace pour permettre à son esprit de pouvoir s'évader de cette prison tombale faite de pierres et de terre. Combien de temps était-il resté ainsi plongé dans le noir ? Il était absolument incapable de tenir le compte des heures qui passaient. De temps à autre le bruit d'un rocher qui bougeait le ramenait temporairement à sa triste réalité.

Il pensa à sa tante, Alystrae « la guetnorn » avait-elle ressenti le profond désarroi de son petit neveu ? Il était le dernier descendant de cette illustre lignée et il était persuadé qu'elle gardait en permanence un contact avec lui. S'il avait au moins pu lancer un sort... Bloqué comme il l'était c'était tout bonnement impossible. Toute sa magie, qu'elle soit divine ou profane ne lui servait à rien et c'était particulièrement déroutant pour lui.

Le grondement de l'eau s'était peu à peu atténué pour finir par complètement disparaître. Le Gardien de l'Harmonie ne s'était pourtant pas fait d'illusion. La source ne s'était pas tarrie, mais elle devait à présent être totalement submergé. Ce fut la réflexion qu'il eut lorsqu'il sentit le froid le saisir au niveau des membres inférieur. Inexorablement, lentement et silencieusement sa mort approchait. Il était en paix avec lui-même et croyait fermement au fond de son être que son sacrifice ne serait pas inutile, même si nul n'en saurait probablement jamais rien.

L'eau poursuivait son ascension mortelle, elle avait sans encombre le passage qui le retenait prisonnier et recouvrait maintenant son torse. Puis elle arriva au épaules et il put alors boire. Le liquide dessécha sa gorge au suplice pour son plus grand soulagement. Au début, ill ne ressentait que le bien fait du liquide glissant dans sa gorge, puis assez rapidement ce goût métallique qu'il connaissait bien. Du sang... du sang se mêlait à cette eau mais d'où pouvait-il bien venir. Etait-ce le sien qu'il buvait et si oui, il devait bien plus mal en point qu'il ne l'avait pensé de prime à bord. Le sort de soin qu'il était parvenu à lancer aurait dû refermer ses plaies et faire cesser l'écoulement de son fluide vital.

Le cri qu'il perçu alors lui donna l'explication. Il restait au moins un vampire dans cet enchevêtrement minéral. Et l'eau venait de lui être fatale. Un sourire se dessina subrepticement sur ses fines lèvres tremblotante à cause du froid. Celui-ci ne se relèverait plus jamais, une satisfaction en soi. Mais cela mettait aussi en exergue son proche avenir. Cela allait se jouer à peu de chose prêt. Le théurge mystique entendait maintenant très distinctement les efforts de ses compagnons qui œuvraient de concert pour le sortir de ce mauvais pas. Leur abnégation forçait le respect du noble et il verrait chacun d'entre-eux de façon bien différente maintenant. Il en leur serait à jamais redevable. Une situation qui ne l'enchantait guère, mais la mort promise lui plaisait encore moins.

Les gardiens sylvestres devaient être épuisé à force de se battre contre les blocs de roche. Malgré tout, ils poursuivaient inlassablement leur besogne, sans fléchir. Il devaient purtant faire encore plus vite s'ils voulaient vraiment le sauver. Alors le prêtre-mage fit la seule qu'il pouvait faire maintenant.

-

La première voix qui raisonna à la fois à son oreille, mais aussi dans son esprit fut celle du gros chat un peu spécial qui partageait sa vie désormais. Ky tenta de le rassurer en lui disant qu'ils étaient proches. Et effectivement, proche ils l'étaient. Suffisamment pour déloger un gros bloc qui laissa enfin une lumière tellement vive pour lui qui venait de passer des heures dans l'obscurité pa plus totale. Ne pouvant lutter d'avantage, il ferma les yeux pour ne les rouvrir que tout doucement afin de s’habituer à luminosité ambiante. Fort heureusement, le soleil fleurait avec la cime des arbres et sa puissance était bien moindre que lorsqu’il était au zénith.

Pour finir, il fut enfin dégagé de ce piège. Lui qui n'était pourtant pas très tactile accepta avec une joie non dissimulée la fête que lui réservait Ky. Ces deux là venaient de vivre une expérience qu'ils ne souhaitaient pas renouveler de sitôt, mais cela les avaient rapproché comme jamais.
Trempé jusqu'au os, le noble qui n'en avait plus que titre tremblait comme une feuille morte encore attaché à sa branche mais que le vent tentait d'arracher définitivement pour l'envoyer rejoindre ses sœurs sur le sol.

Sale, trempé, tremblant de froid recouvert d'une couche de poussière là où l'eau n'était pas encore arrivée, Aël'Telàwërith faisait peine à voir. Mais il était vivant grâce à son dieu, mais aussi grâce à détermination sans faille de ses amis. Lui qui ne disait qu’extrêmement rarement merci se fendit de remerciements qui n'en finissaient plus. Preuve s'il en fallait qu'il avait senti sa dernière heure arriver. Ylinya pour la seconde fois venait de le terrer. Lorindol aussi était là et le noble le remercia pour l'ensemble de son œuvre. C'était la seconde fois aujourd'hui qu'il le sortait d'un bien mauvais pas. Il n'oublia pas non plus de remercier Penn Dû sa brève présence avait été salvatrice et avait redonné de l'espoir au Seigneur de Mythdaë.

La seconde chose que fit le noble fut de lancer un sort qui allait le protéger contre le froid et instantanément, il cessa de trembler. Ces longues ailes avaient finie par disparaître et ce fut donc en terrien qu'il redescendit la colline avec ses frères et sœur de la Confrérie. La journée n'était pourtant pas terminée. Moretta leur fit savoir qu'ils avaient des visiteurs. Il manquait une bonne partie des informations pour qu'il eut une vision complète de la situation et de ce qu'il s'était passé. Il n'y avait plus trace d'Ashar et de ses troupes. Un petit lac avait prit possession de la clairière, et Kerlomar avait disparu.

Estimant qu'il avait assez baigné pour l'heure, il fit le tour du lac à pied pour se retrouver de l'autre côté près du Cercle de Pierre dressée. Ses vêtements avaient à peine séché lorsqu'il arriva en vue du cercle, mais surtout du magnifique cervidé et de sa cavalière.
L'animal peu commun inspirait le respect et ne pouvait être que monté par un être en étant suffisamment digne. Dépenaillé, les cheveux sale et emmêlés, ses vêtements encore souillé par l'eau ensanglanté, ce fut dans cet état qu'il se présenta donc à la nouvelle venue.

- Alae, qu'une étoile brille sur l'heure cette rencontre. Je suis Aël'Telàwërith Eowëlathaèldir serviteur de la Couronne d'Arvandor, Gardien Sylvestre et Seigneur de Mythdaë. Veuillez pardonner mon accoutrement, mais nous venons de livrer une terrible bataille contre des forces maléfiques qui visiblement en voulaient à ce cercle de pierre... entre autre chose. Puis-je savoir à qui nous avons l'honneur ? Et comment se porte notre ami ?

Aël'Telàwërith patienta que la nouvelle venue se présente à son tour. Mais il n'irait pas beaucoup plus loin dans la discussion. Il se sentait sale, fourbu et souhaiter prendre quelques instants pour se remettre sur pieds. Maintenant qu'il avait retrouvé l'usage de sa magie, elle ferait le reste.

Lui n'aspirait qu'à dresser leur campement magique pour la nuit, y faire une bonne flambée, laver ses vêtements et les mettre à sécher ainsi que lui-même par la même occasion. Il avait aussi terriblement faim et sentait presque prêt à manger du ragoût fait par les nains et même boire une de ces immonde bière rien que pour chasser définitivement le goût amer du sang qui ne voulait pas le quitter. Enfin presque prêt, car il avait beau avoir extrêmement secoué par ce qu'il venait de vivre pour la seconde fois de son existence, il allait probablement opté pour un autre plat de son cru.

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Aël'Telàwërith lance endurance aux énergies destructrives.

Les évènements s'était précipité mais avec finalement une fin heureuse. A la vue des efforts déployés par tous pour extraire de l'amas de pierre Ael, le mage ne put que s'associer à la volonté collective de le tirer de ce mauvais pas.

Retrouvant le contact avec Penn Du, Lorindol confirma à ses compagnons que finalement le mort vivant venait de passer définitivement l'arme à gauche.

La voix faible d'Ael motiva tous le monde à redoubler d'effort. La montée des eaux ne lui avait pas été fatale mais cela avait été de justesse apparemment.

Ael semblait vite se refaire une santé et Lorindol s'en réjouis.

L'objectif immédiat atteint, Lorindol se sentait déjà prêt à couvrir Ael de question sur ce qu'il avait vue dans la grotte, notamment sur le sort nétheril mais Moreta signala à tous l'urgence de se préparer à l'arrivé de Slaad.

Cette urgence passa finalement au second plan face à l'apparition du nouvel arrivant signalé par Moreta et ayant apparemment pris sous son aile Kerlomar. Ael déjà prêt à se présenter devant la nouvelle gardienne du cercle, Lorindol se glissa dans ses pas mais observa attentivement l'intrigante créature sans ouvrir la bouche aidé de sa pierre kiira.

connaissance mystère +23 / nature +18 grâce a kiira

a jeune femme préférait ne pas se focaliser sur le fait que cela faisait tout de même la seconde fois qu’elle se retrouvait à devoir sortir Aël d’une telle situation. Pourtant, pour cette fois, on ne pouvait pas dire que c’était sa faute. Du moins pas aussi directement que la dernière fois… Elle se raccrochait juste à l’espoir qu’il aille bien sous toute cette roche, Ky semblant bien décidé à rejoindre son maître et ami…

Faisant confiance en ses compagnons pour prendre les bonnes décisions, elle s’attela rapidement à la tâche de détruire ce mur qui, initialement, leur avait temporairement sauvé la vie. Son soulagement fut certain lorsqu’il laissa échapper l’eau, sensation délectable pour elle mais aussi signe qu’ils venaient de gagner un temps précieux pour dégager leur compagnon. Malgré une envie, voir un besoin, certain de profiter de cette nouvelle source d’eau courante, la jeune druide s’empressa de rejoindre Ky et ses travaux de déblaiement.

A son tour elle laissa sa conscience glisser dans le corps d’un ours noir, animal imposant à la puissance et à la dextérité suffisante pour leur tâche. Elle oublia bientôt rapidement son environnement, se concentrant sur Aël et sa survie, espérant juste qu’ils ne seraient pas trop lents ou qu’il n’y aurait pas d’autres mauvaises surprises. Surpris, le Noble le fut probablement car lorsqu’il fut enfin extirpé de son piège de pierres, le pauvre malheureux eu droit immédiatement à une étreinte plantigrade tant la Bleutée était soulagée de retrouver son comparse en vie et en relative bonne santé.

Fatiguée, tant mentalement que physiquement, la druide préféra finalement rester sous sa forme animale le temps de rejoindre le Cercle… Lorindol eut même droit à un délicat coup de museau en signe de gratitude lorsque ce dernier annonça la fin du dernier mort-vivant. La psychée d’un animal était toujours plus simple et, en un sens, apaisante, que celle d’un humanoïde. Surtout lorsque l’on songeait à toutes les implications des dernières heures… Le Cercle n’avait plus de gardien, Floxx semblait avoir disparu avec l’artefact qu’ils étaient en charge de retrouver et leur petit groupe n’était pas vraiment dans un état glorieux…

Pourtant, arrivés au Cercle, elle n’eut d’autres choix que de reprendre sa forme « habituelle », la communication avec la nouvelle venue se faisant tout de même plus simplement ainsi. Et c’était sans compter l’inquiétant nouvelle de l’arrivée prochaine des slaads. Ylinya fut soulagée que le Noble entame le dialogue, elle ne savait pas si elle aurait été en mesure de jouer les diplomates de façon aussi efficace… La seule chose qu’elle sentait était que la personne qui leur faisait face semblait elle aussi une serviteuse de la nature...

-Alae, je suis Ylinya des Gardiens Sylvestres…

La druide se plaça aux côtés du Noble… Si son instinct lui soufflait que l’inconnue était probablement de leur coté, ou du moins de celui de la Nature, elle était trop fatiguée pour faire seule confiance à son ressenti. Elle préférait avoir d’abord une réponse claire aux questions qui venaient de lui être posée avant de se forger une opinion… Ensuite… Ils auraient à parer au plus pressant… Comment allait Kerlomar mais aussi tous ceux qui avaient eu le malheur d’être en contact avec les nuées et qui avaient potentiellement beosin d’être soignés. Puis, voir comment ils comptaient accueillir les prochains envahisseurs. Et enfin… Se reposer…

Au couché du soleil le 25 Mirtul 1373 au cercle des pierres dressées en Haute-Forêt.
Vent du nord 40 noeuds, début de pluie forte, 2 ieme quartier de lune.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Lorindol - Jet de compétence : Connaissance (mystères) : 4(d20) +12(deg) +7(Int) +2(éducation)+2 Kiira = 27 vs DD30 ~ Echec
Lorindol - Jet de compétence : Connaissance (nature) : 6(d20) +7(deg) +7(Int) +2(éducation) +2 Kiira = 24 vs DD30 ~ Echec
Aël’Telàwërith - Jet de compétence : Connaissance (mystères) : 10(d20) +15(deg) +5(Int) +2(conn. des sorts) = 32 vs DD30 ~ Réussite
Aël’Telàwërith - Jet de compétence : Connaissance (nature) : 4(d20) +0(deg) +5(Int) = 9 vs DD30 ~ Echec
Aël’Telàwërith - Jet de compétence : Connaissance (religion) : 18(d20) +15(deg) +5(Int) = 38 vs DD30 ~ Réussite
Ylinya - Jet de compétence : Connaissance (mystères) : 11(d20) +0(deg) +1(Int) = 12 vs DD30 ~ Echec
Ylinya - Jet de compétence : Connaissance (nature) : 13(d20) +10(deg) +1(Int) +2(Instinct Naturel) = 26 vs DD30 ~ Echec
Ylinya - Jet de compétence : Connaissance (nature) : 8(d20) +10(deg) +1(Int) +2(Instinct Naturel) = 21 vs DD20 ~ Réussite
Ylinya - Jet de compétence : Connaissance (religion) : 7(d20) +0(deg) +1(Int) = 8 vs DD30 ~ Echec
Ylinya - Jet de compétence : Survie : 17(d20) +10(deg) +5(Sag) +2(Instinct Naturel)/ +16 (appel de la mer) = 32 vs DD15 ~ Réussite
Aël’Telàwërith - Jet de volonté : 10(d20) +11(base) +5(SAG) = 26 vs DD30 ~ Echec
Lorindol - Jet de volonté : 19(d20) +8(base) +1(SAG) +2(gilet) = 30 vs DD30 ~ Réussite
Ylinya - Jet de volonté : 18(d20) +7(base) +5(SAG) = 30 vs DD30 ~ Réussite
Moreta Aliora - Jet de volonté : 10(d20) +7(base) +1 (SAG) +2 (objet) = 20 vs DD30 ~ Echec
Aël’Telàwërith - Jet de compétence : Art de la magie : 1(d20) +14(deg) +5(Int) +2(conn. des sorts) = 22 vs DD20 ~ Réussite
Lorindol - Jet de compétence : Art de la magie : 15(d20) +12(deg) +7(Int) = 34 vs DD20 ~ Réussite
Moreta Aliora - Jet de compétence : Art de la magie : 14(d20) +4(deg) +2(Int) = 20 vs DD20 ~ Réussite
Ylinya - Jet de compétence : Art de la magie : 7(d20) +8(deg) +1(Int) = 16 vs DD20 ~ Echec
Ylinya - Jet de compétence : Connaissance (nature) : 5(d20) +10(deg) +1(Int) +2(Instinct Naturel) = 18 vs DD15 ~ Réussite.

Chaque membre des gardiens ainsi que la chanteuse de sort avaient conjointement travaillé à sortir leur frère d’armes d’une mauvaise situation, la druidesse en changeant de forme animale, Lorindol faisant travailler ses muscles, Moreta ainsi et les compagnons, chacun à leurs façons avait participé à ce sauvetage qui aurait pu terminer dans un drame, mais les yeux de Corellon étaient sur eux indéniablement, d’autres aussi, mais cela viendrait en son temps.

Gluskap grand esprit créateur aimait se jouer des mortels et surtout de ses enfants, humoristique, tricheur et parfois sournois, ce fripon aimait toujours voir ses petits patauger dans l’incertitude, telle était sa nourriture, son boire de vie, le sang du sang qui coule dans la coupe de la vie et de la mort.

Devant eux écoutait la sagama’sqwag, mûre même si jeune, elle était ce qu’elle devait être et assumait, humblement, son rôle de gardienne. Écoutant attentivement, elle devait saisir plus rapidement qui lui était possible. Elle devait savoir et pour ce, lorsque Aël s’avançait et avant qu’il commence à parler, la gelo’tg appuyait sa main droite sur la pierre dressée du centre du cercle ou était adossé Kerlomar et écoutait.

Comme réponse et sur un ton qui résonnait, somme, assez dur, elle parlait sérieuse laissant ses sourcils légèrement contractés, comme si du mécontentement était au jour…

-Wewalin! Nin'amuj Meeteewagouweecnee sagama'sgwaq, negm taluisi gisu'lgw kmu'j Babagwam. Ge'itegeieg giwto'qa'sit. Ginu apoqonmati? Esgmat guntew gegnu'tmuatl Meeteewagouweecnee. Gi'i mntu, etlotok nepitg?-

Pour Lorindol, les deux êtres devant lui venaient surement d’un autre endroit reculé de ce monde, car ni la physionomie de celle qui prit parole et ni celle du cervidé lui disait quelque chose. Même si celle qui venait de prendre parole pouvait peut-être ressembler aux lointaines tribus du Grand Nord sauvages de l’ouest des terres de la horde et plus loin encore, elle avait une peau plus foncée encore et le cervidé était simplement inconnu.

Aël qui avait l’avantage de pouvoir comprendre tous les langages, perçut dans celui-ci une forme intrigante de sentiment controversé, en fait c’était incompréhensible, complexe alliant une fluidité naturelle entre la faune et la flore, de sentiment, d’impression cosmique et d’intonation ambivalente. Il comprit en gros qu’il y avait une présentation, un statut puis une recommandation et une mise en garde. Heureusement la jeune fille eut un sourire puis dans une voix plus mélodieuse à leurs oreilles elle dit dans la langue espuars un peu décousue…

- Bonjours, je suis Meeteewagouweecnee femme chef, lui être dieu cornu de forêt Babagwa. Nous être gardiens de cercle. Nous aider?
Attendre, pierre apprendre à Meeteewagouweecnee.
Toi démon, veut guérir? –

Le noble protecteur dû à ce moment, recevoir un grand affront, car il venait de se faire traiter de démon et en même temps, la jeune fille ne semblait pas avoir peur du démon devant elle, ce qui dénotait soit un grand courage, soit une inconscience juvénile soit autre chose de plus inquiétant. Cette gardienne avait une symbiose avec le cercle de pierre, même s’il ne réussissait pas à comprendre le lien naturel entre eux. Lâchant la pierre, elle regardait Kerlomar puis reprit sur une teinte plus douce, surement que la langue du beau peuple résonnait mieux ou était plus appropriée, car elle semblait l’adopté.



Elle se mit à rire presque de façon mesquine puis …

[B]

Elle se mit à rire fortement et Babagwam faisait balancer ses bois d’un côté et de l’autre puis donnait de violents coups de sabot sur le sol qui laissait des éclairs bleutés apparaitre, faisant résonner les secousses sous leurs pieds. Il n’y avait pas de doute, la puissance que dégageait le cervidé n’était pas à prendre à la légère, l’air présent s’ionisait d’électricité.

Le noble reconnaissait dans cette forme de religion un lien avec le leur, tout simplement que les noms n’étaient pas les mêmes, les paraboles apportées par cette jeune fille était une forme primitive des leurs ou l’inverse, mais chose certaine, c’était une religion de nature neutre, complexe, de justice.

Tout cela semblait drastique, mais ils comprenaient que tout ceci semblait imagé, peint de sentiment étrange, inconnu, contraire. Ylinya reconnut en cette fille une force comparable à celle d’Ashmar. L’énergie qu’elle dégageait était celle des druides et plus encore, mais quelque chose lui échappait, elle n’arrivait pas à saisir de quel dieu l’étrangère parlait. Si personne d’autre n’avait remarqué, elle si proche de la nature ressentait en elle une vitalité accrue depuis qu’elle avait pénétré le cercle. La nature, même au coucher du soleil, prenait de la vie, l’herbe semblait plus verte, l’air était plus frais, le vent du nord qui forçait de plus en plus laissant maintenant plus de vision du ciel qui s’obscurcissait davantage de nuages d’un noir opaque qui annonçait sans équivoque une tempête à venir.

Comment allaient-ils prendre le fait qu’ils étaient tous empoisonnés, comment allaient-ils réagir à l’étrange réaction de la gardienne. Si multiples questions se posaient pour les gardiens sylvestres et pour la chanteuse de sort, ils ressentaient tous qu’ils devaient prendre une décision, quitter l’endroit ou rester. Gluskap de son humour et de sa sournoiserie, choisi pour eux. Meeteewagouweecnee frappait le sol avec son bâton laissant un dôme apparaitre autour du cercle qui disparut aussitôt créé, laissant maintenant un ciel étoilé apparaitre, était-ce bien le leur, pour cela il faudrait étudier et Ylinya y reconnut bien le leur, mais une chose certaine c’était que la température montait pour rendre l’endroit beaucoup plus confortable, le vent qui forçait depuis peu ne semblait plus avoir d’impacte à l’intérieur du cercle, d’ailleurs tous purent voir que les dégâts qui avaient été causés par l’attaque de la veille, ce réparait. Le sol devenait comme un épais tapis d’herbe agréablement odorante de mille effluves naturels et du sol apparaissait de la nourriture qui formait un petit cercle auprès d’eux. La gardienne des lieux vint déposer son bâton au sol et un feu s’y allumait réchauffant instantanément le moral de tout un chacun. Si l’instant d’avant ils étaient encore tous sur le qui-vive, là présentement, ils ressentaient tous le poids de leur journée et une certaine béatitude de repos. Elle continuait un peu plus loin et déposait encore son bâton au sol et il y apparut des bassins en forme de coquillage géant d’où sortait une eau qui laissait voir des vapeurs d’eau en sortir, il y en avait un pour chaque membre présent. Ils étaient divisés en trois bassins dans chacun, l’un pour le corps, un pour les vêtements et un autre pour les familiaux. Entre les bassins se mit à pousser des lierres qui formèrent des paravents végétaux et ainsi de suite l’endroit devint un havre de paix. À l’extérieur du cercle apparaissait en première ligne tout autour du cercle des arbres fruitiers, des poiriers aux couleurs surnaturels, il n’était pas coutume de voir des poires violettes-mauves. Les fruitiers semblaient faire partie du cercle, mais à l’extérieur de celui-ci, délimitant ainsi un plus grand cercle qu’ils n’avaient pas entrevu à leur approche. Pour tous, mis à part Ylinya qui elle le percevait de par la nature même des fruitiers et de celles qui y résidaient, ceux-ci étaient magique, fortement magique, les fruits mûrs devaient avoirs des propriétés intéressantes. Pour la druidesse, c’était des arbres à Dryade, elle en était persuadée.

Aël comprit en se regardant qu’il était couvert du sang du vampire empierré avec lui plus tôt et que c’était le sang de ce dernier qu’il avait bu, comprenant mieux maintenant de quel mal il était empoisonné, s’il ne faisait rien, il deviendrait un vampire. Les autres étaient dans un état lamentable, puant la transpiration ainsi que de leur empoisonnement qui laissait une odeur répugnante se dégager d’eux, aspergé du sang des rats et des loups contagieux, couvert de saletés. Meeteewagouweecnee eut à ce moment un sourire apaisant puis leur montrait les bassins et …



Si Lorindol et Ylinya sentirent sur eux une injonction, Aël et Moreta ne se retinrent pas, les bassins semblaient les invités, ils leur feraient un si grand bien, l’invitation était à point donné.





Le haut de l'image est le nord. Chaque carré est de 4 mètres. le repas est en H-5, les bassins dans le secteur D-7, le feu et bivouacs en F-9.



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linya n’avait pas comprit ce que venait de raconter la jeune femme… Difficile de savoir d’où elle pouvait venir. Cela dit, il se dégageait d’elle quelque chose de suffisamment familier pour qu’elle la mette à l’aise. Un peu comme si elle rencontrait une très lointaine cousine, membres d’une même famille qui ne s’étaient pas encore rencontrés mais partageaient énormément de points communs. Cela dit, le ressenti qu’elle avait en terme de puissance lui donnait plus l’impression de se retrouver face à Isorion que Kerlomar… Si elle comptait déjà initialement agir avec politesse et respect, parce qu’elle n’était pas une sauvage non plus, la druide se montrerait encore plus respectueuse… Et cela se reportait aussi sur l’imposant cervidé qui les fixait de son air sage…

La Bleutée savait qu’ils avaient tous étaient plus ou moins victimes des miasmes portés par les nuées qu’ils avaient eu à affronter… Mais elle n’avait pas senti à quel point Aël était dorénavant affecté. La remarque de la jeune femme lui fit donc immédiatement tourner un regard inquiet vers le Noble. Elle comprenait bien que la demoiselle parlait par image et qu’elle n’allait pas laisser le cervidé simplement et purement éviscérer son compagnon mais cela ne l’empêcha pas de ressentir un petit pincement au coeur. Elle n’avait jamais aimé savoir ses compagnons en danger ou en souffrance. Et elle ne savait pas non plus comment le Noble allait prendre la nouvelle de sa contamination… La jeune femme posa donc une main, qu’elle espérait apaisante et rassurante, sur l’avant-bras d’Aël avant d’adresser un sourire reconnaissant à Meeteewagouweecnee.

-[Elfique] Nous sommes reconnaissants de votre aide ainsi que rassurés de voir que le Cercle est entre de bonnes mains.

La druide jeta un rapide coup d’oeil vers les coquillages qui leurs étaient destinés, appréciant l’idée de pouvoir ainsi s’immerger pour se débarrasser non seulement des effets néfastes de leur rencontre avec les vampires et leurs sujets, mais aussi des inquiétudes qui les avaient mené jusque ici. Même si ce dernier aspect ne serait que temporaire. Bien qu’elle ait été sincère en estimant que le Cercle était entre de bonnes mains sous la garde de Meetee’, il était hors de question qu’il la laisse seule faire face à la menace qu’ils savaient arriver. Même si elle vivait principalement au niveau de la Cité Blanche, son devoir envers Thuldae et la Nature n’en étaient pas moindres et défendre le Cercle de Pierre en faisait partie. Du moins à ses yeux. Elle se doutait qu’il en serait de même pour ses compagnons…

Si la jeune femme sentit l’injonction glisser sur elle, elle n’en dit rien, se contentant de froncer légèrement les sourcils. Le fait même qu’il s’agisse de bains était une invitation suffisante à ses yeux et, pour l’instant, elle se sentait naturellement en confiance pour se laisser tenter. Elle se dirigea donc vers l’un des sets de coquillages, incitant Ernst à la suivre d’un léger claquement de la langue… Elle s’occupa d’ailleurs de lui en tout premier, l’installant dans le « bain » qui lui était destiné, avant de rigoureusement, mais affectueusement, le frotter pour correctement le débarrasser de toutes traces de leur récent combat. Elle comptait bien s’assurer que Kerlomar était aussi correctement soigné avant de profiter elle-même des bains mais la Bleutée espérait rassurer les autres en montrant qu’elle avait suffisamment confiance pour soumettre Ernst à ce traitement...

-[Elfique] Aurez-vous besoin d’aide avec Kerlomar ?

La druide dit cela en désignant le druide encore inconscient, prête à aider à le manipuler si lui aussi devait être immergé dans l’un des coquillages… Sinon elle viendrait à faire comme ses compagnons, laissant son matériel dans le bassin adéquat avant de profiter de celui qui lui était destiné… Les arbres à l’extérieur l’intriguaient aussi suffisamment pour qu’elle ait envie d’aller y jeter un coup d’oeil une fois qu’elle aurait fini. Si il s’agissait bien de ce à quoi elle pensait, elle serait ravie de rencontrer leurs occupantes… Mais pas immédiatement… Il y avait très fort à parier que la druide serait bien la dernière à sortir de l’eau. Même si son dernier contact avec l’eau n’était pas aussi ancien que cela...

Lorindol se sentait soulagé de la présence des deux nouveaux gardiens car lui même aurait du se résoudre à tenter de faire passer l'arme à gauche à Ael. La transformation d'Ael en engeance empirique lui était insupportable, inacceptable. Conscient que libérer son compagnon de cette malédiction était hors de portée aux membres du groupe, il allait bien falloir faire confiance aux gardiens du cercle.

Les dieux se jouait une nouvelle fois d'eux, mais lorindol gardait espoir de sauver Ael par leur entremise, Corellon ne pouvait décidément pas les laisser tomber après sa dernière intervention.

Les gardiens étaient étranges, et socialement loin de leur standard de références. Lorindol comprenait facilement leur difficulté à exprimer clairement leurs idées. L'injonction de la nécessité du bain ne le toucha pas mais il compris la nécessité de se dépêcher à rejoindre le bain salvateur.

Les gardiens semblaient ne pas montrer d’agressivité à leur égard et les éléments perçus par le mage penchait pour la présence d'entité d'un alignement proche de la nature, ce qui le rassura.

Ylinya se glissa vers les bains sans à priori, s’intéressant même au bien être de Kerlomar ce qui conforta sa volonté de se délasser dans la coquille avec Penn du.

- -

Ael et Moreta ne semblant pas trainer des pieds pour rejoindre les bains, Loridnol accéléra le pas.

Ce vingt cinquième jour de la Fonte 1373 resterait, quoi qu'il arrive, gravé à jamais dans la mémoire du théurge mystique. Le combat qu'il avait mené était probablement l'un des plus dangereux qu'il n'eut jamais livré. En comparaison, il aurait presque préféré combattre à nouveau un dragon blanc. Mais ce qui le remplissait d'une joie sans nom, c'était le contact privilégié qu'il avait eut avec son dieu. Il était très probable que rare était ceux qui pouvaient se targuer d'avoir combattus sous les yeux de la Couronne d'Arvandor. Pour autant, si sa magie l'avait guéri de ses maux les plus vifs, elle n'avait pas chassé toute lassitude.

Aussi loin qu'il put remonter dans ses souvenirs, Aël'Telàwërith n'avait jamais présenté une si piteuse apparence. Débraillé, la mine déconfite, en parti vaincu même s'il était encore vivant, et couvert de sang qui n'était pas le sien. Le noble Evereskan faisait pitié à voir. Son moral ne tenait plus qu'à un fil et sans l'expérience divine qu'il venait de vivre, il se serait probablement laissé tomber vaincu par une intense fatigue tant physique que morale. En toutes autres circonstances, il aurait eut honte de se présenter de la sorte devant la nouvelle gardienne et même devant ses compagnons d'armes. Mais il était écrit qu'en ce jour divin, rien ne lui serait épargné.

Les mots prononcés par Meeteewagouweecnee lui firent l'effet d'une claque en plein visage. Pour qui se prenait-elle ? De quel droit l'insultait-t-elle de la sorte ? Lui un noble descendant d'une longue lignée sans tâche. Un prêtre de Corellon Larethian qui recevait chaque jour les pouvoirs divins que lui octroyait son dieu pour agir en son nom. Comment aurait-il pu être un démon ? En temps normal, il aurait réagi sur le champ en s'insurgeant devant tant de blasphèmes. Mais Aël'Telàwërith n'était que l'ombre de lui même et il n'avait plus la force morale de se battre pour des ragots sans fondements. Devant la démonstration de puissance issue manifestement de la nature elle-même, il se posa des questions.

¤ Démon ?!?, mais pourquoi ? ¤

Lui qui avait toujours suivi et servi avec zèle la voie tracée par Corellon Larethian, ne saisi d'abord pas les dires de la cavalière. La réaction du cervidé si étrange fini par l'achever. On voulait lui arracher le cœur. Lui qui servait le Seigneur de la Seldarine ne comprenait pas pourquoi Meeteewagouweecnee s'en prenait à lui de la sorte. Elle ne semblait pas être une puissance du mal. Et pourtant, elle le traitait de démon. La suite de ses propos finir par éclairer un peu le Seigneur de Mythdaë.
Il doutait qu'elle voulu réellement lui arracher le cœur. Si tel avait été son intention, elle ne l'aurait pas prévenu en avance. Il aurait été si simple de profiter de sa faiblesse actuelle pour mettre un terme à son existence. Il y avait autre chose.

Il lui fallu un certain temps pour rassembler toutes ses idées. Un temps que la Gardienne du cercle de pierre dressées avait mit à profit pour concevoir un abri, faire apparaître de la nourriture et même installer une sorte de salle d'eau avec plusieurs petits bassins d'une eau qui semblait si pure.
Ce qui le mit sur la voie fut la notion de pleine lune. Alors, il fut suffisamment intelligent pour faire le rapprochement avec le cri d'épouvante du dernier vampire piégé avec lui sous les tonnes de roches. Dans le noir, il n'avait pas vu la couleur de l'eau qu'il avait bu. Il avait associé le goût métallique à son propre sang. Mais en voyant son état pitoyable, il n'y avait plus de doute à avoir.

Réalisant ce qu'il avait fait bien malgré lui, un haut le cœur le prit par surprise. Comme s'il n'était pas encore assez miséreux, il ne put se retenir de vomir. Un réflexe naturel, comme si cela allait suffire à le purger du sang de vampire qu'il avait ingéré bien malgré lui. Ses jambes finirent par céder. Il se retrouva à quatre pattes dans l'herbe soyeuse qu'il souillait avec les restes du contenu de son estomac.

Moralement vaincu pour le moment, il ne prononça aucun mot. En toute honnêteté, il ne savait que répondre à la Gardienne du Cercle.
Aël'TelàwËrith tête basse obtempéra à l'invitation de se baigner dans ce qui lui était annoncé comme une ablution salutaire. Il n'avait de toute façon plus la force de lutter, et n'avait qu'une envie, se débarrasser des miasmes de vampire qui le souillait.
Péniblement il se remit debout, n'osant regarder aucun de ses compagnons tant la honte le tiraillait. A bout, il se dirigea vers la baignoire la plus proche et obéit simplement à l'injonction de Meeteewagouweecnee. Sans prendre la peine de se déshabiller, il se plongea avec vêtements et armement dans cette baignoire.

Plus déchirant encore, il sentait toute l'inquiétude de Ky. Le noble l'invita mentalement à le rejoindre. Aël'Telàwërith avait terriblement besoin de sa présence tant physique que mentale. Il était illusoire et inutile de vouloir cacher quoi que ce soit au zoomorphe. Le lien mystique qui les unissait faisait en sorte que quoi qu'il pense, quoi qu'il ressente, il l'imposait à son familier. Lui-même sentait toute la détresse de son récent, mais néanmoins fidèle ami et ça lui déchirait le cœur de l'inquiéter de la sorte. Lui qui avait tant fait pour le faire tenir et pour le faire sortir du fond de son trou ne méritait pas ça.
Aël'Télawërith était de temps en temps irrité par le flot parole qui sortait de la bouche de son ami. Cette fois, le gros chat qui avait conservé sa forme première n'avait à priori plus mots. Il était simplement là, auprès de lui et n'avait qu'un désir : celui de le réconforter. Une nouvelle épreuve s'imposa alors à eux. Ils avaient besoin l'un de l'autre et pourtant, le théurge mystique interdit à Ky de venir avec lui dans ce bain. Il était à priori couvert du sang de vampire et ne voulait surtout pas que Ky puisse être infecté comme il l'était lui-même. A contre cœur, il lui donna un ordre déchirant.

, . , . . ?

Le Seigneur de Mythdaë se laissa couler dans le bain jusqu'à s'immerger complètement restant autant que possible sous l'eau. Il se frotta autant qu'il le put pour se débarrasser du sang impie qui le recouvrait entièrement. Puis il se laissa aller.Sa tête reposant sur le bord de la baignoire, les yeux tournés vers la voûte céleste où se perdait son regard. Il ferma ses yeux couleur lavande et commença a essayer de se détendre un peu en se concentrant sur sa respiration.

Son corps se laissait aller, mais son esprit travaillait à plein régime. Il avait compris pourquoi Meeteewagouweecnee le traitait de démon. Il en était tout simplement devenu un à son grand damne. Du moins, il deviendrait s'il ne faisait rien. L'elfe du soleil tenta d'évaluer le nombre de jours qu'il lui restait avant de devenir un monstre.
Il n'y avait pas trente six solutions à ses yeux. La magie qui lui permettrait de pouvoir se soigner ne lui était pas encore accessible. Elle ne le serait pas avant bien longtemps. Du moins bien trop tard pour pouvoir être d'une quelconque aide. A ces yeux, il n'avait que deux possibilités envisageables. Soit il laissait Meeteewagouweecnee user de son art, soit demain il devrait rejoindre Mythdaë par téléportation pour que la Guetnorn le soigne. Cela aurait pour conséquence d'obérer sérieusement les sorts dont il aurait pourtant terriblement besoin pour le combat qui s'annonçait comme presque perdu d'avance.

Les slaads qui semblaient s'apprêter à venir les combattre demain n'étaient pas le genre de monstres que l'on prenait à la légère. Pour être tout à fait honnête, il y avait même de grandes chances qu'il ne vive pas assez longtemps pour se transformer en vampire. La contrepartie favorable était qu'il aurait l'occasion de prendre des conseils auprès son arrière arrière grande tante. Il aurait même l'occasion de pouvoir trouver des renforts à Mythdaë et de revenir avec eux. Cela affaiblirait la position de la Cité Blanche pour la journée, mais peut-être que sa présence pourrait rééquilibrer la balance.
Il savait qu'il pouvait compter sur le dévouement de son Haut Armathor Earïr Ciryumë. Le chantelame avait juré sa protection, il n'avait aucun doute que Théodras Megel le Capitaine de la Garde Sylvestre de la Mythdaë viendrait aussi. Il pouvait également compter sur chacun de ses Ly'Aegisirs pour venir combattre à ses côtés s'il le leur demandait. Mais Aël'TelàwËrith avait aussi suffisamment de sagesse pour savoir que Mythdaë devait lui survivre. S'il l'affaiblissait de trop, elle serait à la merci des premiers assaillants venus. Contrairement à Thüldae, les forces vives de la Cité Blanche étaient par trop limitées et il ne pouvait pas exposer ceux qui lui avaient fait confiance en venant s'installer sous sa protection.



Le féroce grugash était un puissant combattant de la nature et un ami fidèle. Le Ar'Tel'Quess avait eu mainte fois l'occasion de le vérifier et il allait lui manquer pour lutter contre ce qui allait s'abattre sur eux dès demain. Le prêtre-mage espérait que ça allait mieux pour Starym que pour lui.

Là étendu dans son bain, il ferma à nouveau les yeux et tenta de vider son esprit. Il devait réfléchir, mais pour l'heure, il devait surtout se reprendre.

Soirée du 25 Mirtul 1373 dans le cercle des pierres dressées.

À l'extérieur du cercle. Temps pluvieux, vent du nord entre 40 et 50 noeuds avec rafales à 80 noeuds.

À l'intérieur du cercle température de 26 c.

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Lorindol - Jet de compétence : Connaissance (histoire) : 17(d20) +5(deg) +7(Int) = 29 vs DD30 ~ Echec
Lorindol - Jet de compétence : Connaissance (religion) : 20(d20) +12(deg) +7(Int) = 39 vs DD30 ~ Réussite
Lorindol - Jet de circonstance : 11(d100) = 11
Ylinya - Jet de circonstance : 11(d100) = 11
Sunniva - Jet de circonstance Kerlomar : 98(d100) = 98
Lorindol - Jet de dex(mal) : 3(d3) = 3
Lorindol - Jet de con.(mal) : 3(d3) = 3
Ylinya - Jet de con.(mal) : 3(d3) = 3
Ylinya - Jet de dex..(mal) : 3(d3) = 3
Sunniva - Jet de dex..(mal) : 1dX = 1
Sunniva - Jet de dex..(mal) : 1dX = 1
Sunniva - Jet de dex..(mal) : 3(d3) = 3
Sunniva - Jet de dex..(mal) : 1(d3) = 1
Lorindol - Jet de compétence : Connaissance (mystères) : 2(d20) +12(deg) +7(Int) +2(éducation) = 23 vs DD20 ~ Réussite
Ylinya - Jet de compétence : Connaissance (mystères) : 8(d20) +0(deg) +1(Int) = 9 vs DD20 ~ Echec
Aël’Telàwërith - Jet de circonstance : 42(d100) = 42

Le couple de gardiens semblait prendre adéquatement les remerciements reçus puis pendant qu’ils approchaient des bassins, Meeteewagouweecnee semblait prendre possession des lieux. Kerlomar fut apporté au bassin et plongé dans celui-ci avec l’aide des gardiens, puis chacun d’eux entra respectivement dans le leur. Il ne fut pas long avant de recevoir tous les bienfaits des bassins, rapidement cette eau tempérée à chaude, dépendamment le vouloir de chacun procurait les soins voulut. Les bassins prenaient la forme des occupent leur permettant d’avoir une posture des plus agréable et de se détendre à souhait, tellement que la fatigue des uns et des autres fit qu’ils se laissèrent tranquillement aller dans un sommeil réparateur. Avant cela, le mage ainsi que le protecteur saisirent les différents dieux et déesses de cette Meeteewagouweecnee, c’était un savant mélange puis tous deux suspectaient qu’elle pouvait utiliser les esprits, mais aussi que le cercle des pierres dressées possédait à lui seul des ressources surprenante et magique.

Pour le protecteur son bain fut révélateur et empli de reconnaissance à Corellon. Il se rappelait les mots mentionnés de la nouvelle gardienne du cercle lorsqu’il sentit en lui, une fois immergé dans le bain, qu’une chose se produisait. Si l’eau semblait pénétrer son épiderme, une impureté en sortait aussi. Se sentant de mieux en mieux il se laissait aller lui aussi à un repos de courtes durées, mais comment salvateur. Il revit les évènements de la journée et le seul point de mention était sans aucun doute la présence ressentie de Corellon. Une chose importante pour lui était qu’il réalisait qu’ils avaient réussi leur mission; l’anneau était retourné aux mains de celui qui le demandait, même s’il avait un sentiment d’échec dans l’esprit d’Aël et qui plus est, ils avaient nettoyé le cercle de la présence maligne des Arcanistes. Il restait quand même une énigme, celle de la présence d’un succube dans la grotte. Les yeux fermés avec son esprit sur les possibles recours, le seigneur de Mythdaë ne laissait qu’un choix pour son familier qui lui, vint se plonger dans le bassin conçu pour lui. Lorsque les deux furent bien installés, Babagwam et Meeteewagouweecnee vinrent auprès d’eux. La gardienne avait dans la main droite une branche d’une herbe étrangère, elle y avait mis le feu en passant devant le foyer et vint avec l’aide d’une aile qui semblait être celle d’un aigle pygargue, parsemer le fumigène sur les baigneurs. L’odeur presque âcre, laissant penser à un tabac, laissait poindre des effluves sucrés que nul présent n’avait déjà sentis auparavant. La gardienne fit trois fois le tour de la baignoire du seigneur et en fit de même pour les autres puis revint encore une fois autour du protecteur. La séance fut accompagnée d’un chant saccadé aux intonations rythmées que Babagwam accompagnait d’un balancement de ses bois. Une certaine euphorie se prit d’Aël, cherchant un réconfort auprès de ses proches, il sentit en lui, au même moment, un souffle nouveau, de la Voie lactée qu’il avait en vision vint une pluie céleste laissant dans son parcours, des étincelles diaphanes qui illuminaient son for intérieur, le son des tambours d’eau d’un autre continent lui parvint, et un souffle sonore reconnaissable lui susurrait à l’oreille ‘’ Tu es la vie. Tu es le tout en train de devenir un. Fais ton expérience.’’ L’orignal venait d’effleurer son large museau à la surface du bain.


Si pour Kerlomar qui au début était dans un véritable cauchemar atroce, celui-ci laissait place à un monde de félicité. Il était là devant son dieu qui lui, souriait et l’encourageait à guider Moreta vers l’extérieur de la haute forêt, le prévenant qu’il devait partir le plus tôt possible du cercle, et ce, avant l’aube. Il vit le chemin le plus sûr à emprunter, c’était à l’aide de la pierre centrale du cercle. Il entrevit un avenir splendide pour lui, voué à son dieu. Son corps se purifiait de toute scorie négative, lui laissant une marque sur la nuque, celle de son dieu.

Pour Ylinya et Lorindol ce fut autre chose, si paisible et reposant était le bain, le rêve commun qu’ils firent en fut autrement. Ils se virent ensemble au cercle tout juste après l’aube, un orage sévissait l’endroit, la forte pluie et les vents violents secouait de toute part les arbres, le ciel fortement obscurci semblait vouloir leur tomber sur la tête laissant des rafales d’une force incroyable frapper l’endroit. Par-dessus les cimes des arbres, ils virent tous deux un halo de lumière violet qui provenait du nouveau lac formé la veille, ce halo de lumière malsaine indiquait clairement qu’une force sombre venait d’arrivée. Le pire à venir fût lorsqu’ils entrevirent un visage répugnant, celui d’un Slaad funeste, sans aucun doute celui-ci avait le mal en lui et dégageait une force surprenante, puis un autre visage apparut, celui d’un Slaad rouge, ensuite celui d’un bleu et d’un vert, tous semblaient déterminer à se repaitre d’elfes. Un éclair violet vint frapper le dôme où les gardiens se situaient et le tonnerre qui s’ensuivit les réveillait en sursaut tous les deux. Ils entendaient la pluie tomber sur le dôme, ils avaient à peine fermé l’œil, car à voir Meeteewagouweecnee, elle n’avait pas terminé de déballer ses affaires. Le mage et la druidesse étaient persuadés qu’ils venaient de faire un rêve prémonitoire, ils en étaient certains, les Slaads arriveraient justes après l’aube et sortiraient du nouveau lac.


Sortant chacun des bains, Ylinya la dernière, ils ressentirent tous un bien fait, en plus d’être soigné de leurs blessures, ils se sentirent plus vivifiants, surtout Kerlomar qui s’était réveillé et comptait à ses homologues, le rêve qu’il avait fait et précisait qu’il quitterait le cercle avec Moreta de suite après avoir mangé. Il semblait impératif pour lui d’accompagner Moreta. Ce fut fortement différent pour la druidesse et le mage, si pour eux les blessures avaient disparu, leurs dextérités ainsi que leurs constitutions étaient fortement endommagées. Si la maladie était disparue, les effets de celle-ci semblaient faire acte de présence. Ce fut Lorindol qui de ce mystère comprit qu’ils avaient reçu les affres de la maladie tout en étant libéré de celle-ci, il comprenait que ceci ne serait pas permanent et qu’ils retrouveraient leurs capacités d’ici un jour, peut être deux, mais d’ici là, il savait aussi qu’ils devraient rencontrer des Slaads juste après l’aube et que leurs situations n’étaient pas des plus reluisantes.

La druidesse, prenant le temps de digérer ce qui lui arrivait, s’approchait des arbres fruitiers et soudainement, comme elle s’y attendait, une dryade apparut de toute sa splendeur naturelle au-dessus de l’arbre qu’elle approchait. Souriante, dégageant une aura puissante de neutralité, elle dit dans la langue du beau peuple…


-Heureuse rencontre enfant des eaux et de la terre, je t’offre ses fruits avec bienveillance, mais sache que tu ne peux pas en cueillir plus d’un à la fois et qu’il te faut te soustraire de ses attributs avant d’en prendre un second, sinon tu subiras des effets néfastes. Sois sage et profite bien de cette offrande que je t’offre. -