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> 15 de Kythorn 1383, Quartier Ouest, [Zaxiah & Nia]
  écrit le : Vendredi 22 Juin 2018 à 15h27 par Phineas
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15 de Kythorn 1383
Quartier-Ouest, Cour des Vraiécus
Fin de matinée




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Zaxiah n'avait pas eu de difficulté particulière à trouver la cour marchande. Le propriétaire de l'auberge lui avait indiqué la position, et elle s'était rapidement rendue compte qu'il allait lui suffit de suivre la foule. Car, compris t'elle vite, il ne s'agissait pas là d'une vente réservée aux plus riches, aux nobles et marchands les plus fortunés.

La Cour Marchande était effectivement, une cour. Une place de taille plus que conséquente, séparés, pour l'occasion seulement, en trois parcelles concomitantes. De fait, deux d'entre elles ressemblaient bien plus à un marché de gros qu'à une réelle vente aux enchères. En traversant, on se retrouvait plongé au milieu de d'une foule de quelques particuliers, mais surtout de marchands au détail venant se fournir en marchandise de première qualité. La parcelle nord était déléguée à la ventre de bétail. On y trouvait essentiellement deux types de marchands. Deux vendaient des bœufs à la carrure particulièrement impressionnante. Et les trois autres étaient des maquignons dont les destrier étaient évidemment destinée à la grâce ou à la guerre, et certainement pas aux travaux de champs. La parcelle sud, elle était réservée à des marchandises autrement moins bruyantes. Papeterie, verroterie, pièces d'ébénistes et de sculpteurs mais aussi des objets enchantés (souvent plus ornementaux ou utilitaires qu'autre chose par ailleurs).

Si des gardes de la ville, et quelques Dragons patrouillaient bien autour des parcelles, et observaient du haut des murailles qui surplombaient la cour, il était aussi clair que les Vraisécus avaient déployés leurs propres hommes et femmes de mains à l'intérieur de la foule et autour.

Mais ce qui méritait le plus la dénomination de vente aux enchères restait la parcelle la plus à l'ouest. Au fond, on trouvait des échanges d'or et d'argent. Non pas des orfèvres et des joailliers, qui trouvaient également leurs échoppes dans la parcelle réservée au artisan, mais bien des échanges de lingots d'or, d'argent et même de platine et d'autres métaux plus précieux ou plus rares. Et de l'autre côté se trouvait la véritable vente aux enchères.

Il n'y avait pas à proprement parlée de barrière entre le reste de la foule et cette portion là. Mais des gardes plus voyants, en faction et l'évidente différence sociale de ce groupe par rapport au reste rendait obligatoire le sentiment de légitimité, ou une bonne dose de culot, pour les rejoindre. Devant les portes du bâtiment qui se trouvait à coté de la Cour (qui renfermait les bureaux de la famille marchande) avait été dressé une aussi large que longue estrade. Une série de piédestaux ou d'objet haut était aligné derrière, une dizaine toute au plus, camouflés sous des empans de tissus noir et soyeux. L'estrade était elle, sévèrement protégée par des gardes privés en factions.

Toujours était il qu'il n'y avait rien d'impossible à pénétrer dans la foule de ceux qui étaient évidemment plus riches, ou plus élevés socialement.

Pour la sorcière, ce fut comme si il n'y avait eu aucune différence. Sa beauté, son charisme naturel et sa présence diaboliquement envoûtante avait écarté les gardes qui l'avaient saluée au passage comme un druide aurait écarté les eaux d'un fleuve.
Elle entra dans une foule qui, enfin, lui paraissait plus adaptée à son statut. Il y avait là essentiellement de riches marchands et nobles et ce avec une densité qui restait bien moindre. On n'étouffait pas dans cette foule, on y déambulait tranquillement, et si l'on ne souhaitait pas frôler le quidam, on pouvait s'en passer. Zaxiah se rendit compte que quatre lignes de sièges étaient alignés devant l'estrade. Pour le moment, la plus grande partie d'entre eux étaient vide, à la notable exception de quelques uns, remplis des plus âgés des participants. Elle nota aussi vite que, malgré tout, la roture et le commun avait tout de même fait son chemin ici. Quoique se douta t'elle, pas les moins rusés, puisqu'il s'agissait tout de même de se glisser dans une société tout à fait particulière. Laissant trainer ses oreilles, elle entendit qu'on discutait autant des enchères, qui restaient très mystérieuses, puisque personne n'avait l'air d'en connaître le contenu, mais aussi de politique.

Elle vit vite, également, que solitaire parmi une foule qui entretenait déjà des relations, aussi diverses que différente, elle risquait vite de passer pour étrange...


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écrit le : Samedi 23 Juin 2018 à 18h48 par Ashura
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Elle arpentait les étales dans un bain de foule peu commun et se laissa porter un temps par les gens à l’appel des marchands. Curieuse de voir ce que le monde recelait et pour une fois trop occupée pour laisser parler ses démons. Les commissaires-priseurs assuraient aux acteurs, notamment les particuliers, un cadre légal, un haut niveau de sécurité et une certaine transparence, tout en renforçant la compétitivité de la place. Les enchères étaient un remède que la Loi, de Statut et de règlement de la Cour, accordait pour indemniser les créanciers. L’orpheline de Suzail était étonnée d’apprendre que l’objet de la vente était inconnu pour la plupart des gens.

Son chemin l’amena vers l’estrade où se tenait regroupé les gens de la haute-société. Gracieuse et discrète en observant les hommes aux barbes bien peignées et aux fronts découverts. Les dames avaient toutes le teint frais, des bijoux autour du cou et la taille enserrée. Baignant enfin dans une caste familière, la sorcière avait l’impression d’avoir retrouvé la civilisation après un lointain exil. L’occasion rêvée pour la sorcière de prouver qu’elle était digne de devenir membre de la cour d’un seigneur influent. Elle s’évertua de décrypter les visages, les couleurs et les héraldiques pour savoir à qui elle avait à faire, puis tenta d’écouter interagir les personnalités présentes, notamment les conversations politiques qui offraient une accroche idéale pour s’entretenir avec l’un des courtisans.


 
 
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écrit le : Dimanche 24 Juin 2018 à 15h04 par Phineas
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Il y avait là au moins dix ou douze maisons. Pour la plupart, ses connaissances étaient insuffisantes, ou trop floues pour les identifier clairement. Et encore aurait il fallut être certain que toutes et tous portaient leurs blasons ou leur couleurs ce qui, elle en fut vite certaine, était loin d'être le cas.

Elle en reconnut cependant quelques uns. L'évident blason à la Couronne d'Argent de la maison éponyme flottait sur la sublime cape d'une femme dans la force de l'âge. Qui qu'elle soit, la maison à laquelle elle appartenait était l'une des ancienne et puissante du pays. Elle parlait avec une élégance mêlée d'une subtile pointe d'arrogance avec un groupe de nobles et de marchands moins notables. Comme toutes les maisons portant l'argent, il s'agissait de l'une des branches secondaires de la famille royale.

Plus discret, ce qui était sans doute un envoyé moins qu'un membre de la maison qu'il représentait discutait calmement avec une jeune femme. Il portait en broche les armes des Marliir. Quoique toujours exclus de l’aréopage royal, ils étaient la famille la plus puissante d'Arabel et de grands propriétaires terriens. Tout en étant l'une des plus grande ennemie des Argetcouronne. Ce qui expliquait sans doute la distance entre ces deux là.

Mais les yeux de la sorcière ne purent qu'être attirés par un homme. Une barbe blanche finement taillée, des habits de qualité mais discrets, un chanvre poivre et sel sur le crâne. Discutant avec un noble (elle le reconnu à sa chevalière sans être en mesure d'identifier sa maison), se tenait le Seigneur Alaphondar Emmarask, maître de l'une des plus fidèles maison du Royaume, au service de la Couronne et, en l’occurrence, de la Régente. Si elle s'en tenait aux longues chroniques qu'elle avait lu sur l'homme, lui, et toute sa famille, étaient connu pour traiter avec équité l'ensemble des sujets du royaume, nobles ou non. Et, ce qui était plus important pour Zaxiah, pour avoir un regard particulièrement aidant sur les nouveaux venus à la cours.

Elle découvrit vite et sans surprise que quelque soit leur statut, le groupe se séparait en deux : ceux qui faisaient œuvre d'une discrétion calculée et ceux qui, tout en arborant parfois les tabards de maisons ridicules par leur taille, se plongeait jusqu'au cou dans l'ostentation.


 
 
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écrit le : Lundi 25 Juin 2018 à 18h17 par Ashura
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La sorcière se mit à sourire en constatant qu’elle était bien à l’orée de sphères où se mêlaient les failles des fonctions les plus dignes, ainsi que les déroutes des défenses les plus fines et l’émergence des desseins les plus fructueux. L’étiquette et la raideur corporelle de la noblesse ancienne contrastait avec celle des jeunes aristocrates. Les clivages au sein d’une communauté permettaient de dire tout et son contraire. Aussi fallait-il prendre soin de ne pas bousculer les hiérarchies et les dissensions traditionnelles. Combien, maladroits et pauvres dont l’expression de leur reconnaissance était parvenus à offenser ceux qu’ils admiraient. Il fallait des générations entières pour élaborer une convention courtoise de la reconnaissance et un esprit de génialité pour s’insinuer malgré les réticences et les hostilités, que cela soit une attitude sincère ou un rôle obligatoire.

Flottaient à son passage, ses jupons et ses rubans pourpres qui ornaient illusoirement sa robe. Présentable pour cet événement, veillant à ne pas offusquer même les plus sensibles matrones présentes, sa tête était couverte d’un voile fin et sa coiffure sombre était soigneusement coiffée en chignon bas sur la nuque. Les traits de son visage pâle étaient rehaussés de discrètes touches de couleur. La sorcière fendit gracieusement la foule pour rejoindre le seigneur Alaphondar. Elle profita de ses secondes d’attention pour saisir le sujet de leur conversation. Puis elle entra courtoisement dans le champ de vision des deux hommes et prit le soin d’intervenir à l’intersection de deux échanges, au moment le plus opportun. En toute modestie, la sorcière salua l’inconnu en premier puis acheva sa timide révérence à l’encontre du sage de la cour royale :


- Heureuse rencontre que la nôtre, messeigneurs. Elle releva les yeux. Je me devais de rendre hommage aux penseurs de la Cour. L’éclair d’un sourire gêné apparut sur le visage de la sorcière. Permettez mon audace, je suis un peu perdue je dois l’admettre. Personne n’arrive à me renseigner au sujet de l’objet de vente.

Elle secoua légèrement la tête en reprenant d’une voix aimable :

- Mais je manque à mes devoirs, je me présente : Zaxiah, de la Maison Grimaldius, de Suzail.

L’homme qui lui faisait front avait la réputation d’écouter avec complaisance et de répondre avec précisions. Farouche défenseur de la cause de la régente de Fer, et pour un tas d’autres raisons qui en cet instant lui parurent toutes évidentes, elle délaissa l’étiquette glaciale des Cours de ceux qui aimaient se rendre important, pour s’adresser avec humilité un homme qui paraissait l’être tout autant.


 
 
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écrit le : Mardi 26 Juin 2018 à 23h41 par Phineas
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Les deux hommes se tournèrent vers la jeune femme. La sorcière fut immédiatement consciente de son propre effet sur le plus jeune. Sur Alaphondar, autrement plus habitué, c'était plus subtil. Ce fut le plus jeune qui répondit en premier.

- Votre renommée fait toujours son travail, votre Grandeur, dit il à l'attention d'Alaphondar.

Sa Grandeur posa les yeux sur Zaxiah. Ils étaient assez chaleureux mais inquisiteurs. La sorcière fut assez vite certaine d'avoir utilisé la bonne approche. L'examen ne dura qu'un instant, puis il repris.


- Hélas, Eamon, hélas. Je préférerait que la renommée des Emmarask soit plus grande que la mienne, il s'éclaircit la gorge. Dame Grimaldius, je permets votre audace, oui. Xrorn m'a dit que vous cherchiez à vous attirer les faveurs de la cours. Comme tout le monde, j'imagine. Sir Dzavar, si vous le permettez, je suis curieux de m'entretenir avec Madame.

Avec un sourire, Eamon s'éloigna après une légère révérence. D'un mouvement de la main, Alaphondar l'invita à faire quelques pas avec lui.

- Il ne suffisait pas du Bal de l’Été, il fallait que les Vraisécus organisent leur vente la même semaine, évidemment, il sourit, amusé. Personne ne le sait, ils organisent ce genre d'évènements trois ou quatre fois par an. Ils missionnent des chercheurs un peu partout pour trouver des objets et des artefacts d'une rareté hors mesure. Des poèmes perdus, des armes de légendes. Nous avons dû confisquer quelques uns de ces objets, trop dangereux pour être laissés en vente. Et pour dire la vérité, le Haut-Maître du Savoir nous à plusieurs fois demander de tout confisquer, considérant que tous ces objets devaient rejoindre les archives plutôt que des collections privées. C'aurait probablement provoqué un incident aussi grave que l'affaire abraxus.

Il hocha la tête pour saluer un passant en continuant à marcher tranquillement.

- Nous ne pouvons tous que nous réjouir du retour d'une fille perdue du Cormyr. Mais, je suis curieux, comme je l'ai déjà dit. Que cherchez vous, Zaxiah ? La renaissance de votre famille, votre propre gloire, autre chose ? Je sais où votre père vous avait envoyer. Je ne sais pas pourquoi, mais je suppute des capacités particulières. Peut-être est ce que vous cherchez à exploiter ? Ou au contraire, prouver que vos soucis sont derrières vous. Curieux oui. Et permettez moi de vous présenter avant tout mes condoléances, je crains que vous ne soyez que trop seule, malgré votre retour à Suzail.


 
 
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écrit le : Jeudi 28 Juin 2018 à 13h06 par Ashura
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Comme le sont les légendes, il réside en chaque réputation un soupçon de vérité. Généralement les personnes devenues les grands réceptacles de remerciements, l’étaient pour le bien qu’ils avaient eux-mêmes fait ou pour ce que ses prédécesseurs avaient accumulé d’expériences. En l’occurrence, Alaphondar possédait la renommée de sa famille et la reconnaissance des grandes instances du pays. La sorcière était consciente que les personnalités d’influence étaient sujettes à de nombreuses approches intéressées. Reste qu’elle se devait, pour l’instant, obligations d’obéissance et de service aux vassaux du trône royal.

Elle tombait sur quelqu’un qui connaissait son histoire, une fois de plus. C’était un défi que de garder de bonnes cartes en main quand tous Suzail semblaient posséder plusieurs tours d’avance. La récurrence de cette inconfortable situation prouvait à quel point les informations circulaient vite en parmi les loyalistes. Un réseau d’information qu’il serait intéressant de mettre à jour, car cela faisait pour l’instant invariablement pencher les circonstances en sa défaveur. Alors, prenant l’attitude de convenance, honorée de recevoir tant d’attentions, la sorcière écouta son prestigieux interlocuteur en suivant sa marche. Elle se tenait droite, le menton levé et l’air profond. Elle ne sourcilla pas à la mention de ses hypothétiques capacités particulières et lui répondit sans laisser transparaître d’émotions particulières :


- Votre compassion me va droit au cœur, déclara-t-elle humblement. Hier encore, je rêvais naïvement de retrouver mon foyer, de m’enfermer dans une bibliothèque et de n’en ressortir qu’une fois toutes les connaissances de ce monde absorbé. Vous devez vous douter qu’il ne subsiste pas grand-chose de toutes les ambitions que j’ai pu nourrir avant mon arrivée à Suzail.

Elle parlait d’une voix neutre, sur le ton de la confidence.

- Les Grimaldius sont liés à cette cité depuis maintes générations et tous les descendants d’Elphons ont un jour défendus le trône du dragon, déclara-t-elle d’une voix solennelle et le regard perdu dans la foule. Ma famille est dotée d’écrivains passionnés et d’affairistes pertinents, mon héritage est avant tout culturel. J’envisage d’embrasser la profession d’avocate ou de médecin. Il est vrai que je pars avec un handicap en voyant nos acquis spoliés pour mettre retrouvée coupé de ma famille et de mon milieu social, il faudra alors que j’acquière suffisamment de fonds pour prétendre à une nouvelle existence. Une fâcheuse situation.

Malgré toute l’empathie de sa seigneurie, elle décida de ne pas verser de complainte trop larmoyante, et même, d’afficher une certaine indépendance au trône du dragon. Elle devait voir plus large en démontrant qu’elle pouvait être une alliée autonome et utile. La sorcière laissa filer quelques secondes puis planta son regard dans celui du noble. Elle avait l’occasion de déconcerter les mesures de convenances, il fallait désormais agir :

- Mais la situation ne m’aura pas ôté de toutes ambitions. Loin d’être par nature emprunte d’avarice, sachez que ce n’est pas non plus la fierté qui m’anime, ni l’orgueil et les ambitions mesquines, ni le désir des récompenses honorifiques qui m’amènent à vous. Non, je ne suis pas venue mendier votre complaisance si je puis me permettre. Je suis une femme du présent, une humaniste, consciente que l’honneur est une vertu du cœur qu’aucun rang ne pourrait offrir.

Elle arrêta sa marche quand ils furent légèrement en retrait afin de se confier avec plus de quiétude.

- En fait, j’espérais profiter de l’occasion pour vous soumettre un avis personnel. Elle attendit l’accord de convenance et reprit aussitôt : J’ai autant de chagrin à constater le déclin de la Maison Grimaldius que de déception à voir le royaume laisser disparaître ses partisans. C’est certainement le contraste des années et le regard neuf que je porte aujourd’hui, mais il ne m’aura fallu qu’une journée seulement pour constater la perte progressive des structures d’encadrement et ce que la politique « d’étouffement à petites goulées » à apporter aux dissensions du pays. Cela me peine réellement de constater que certaines institutions ont été concédées à des investisseurs peu scrupuleux. Je ne parle pas seulement de sombres rumeurs qui grondent dans le royaume mais bien de certaines coteries qui gangrènent actuellement nos rues.

Elle avait l’œil brillant, une étincelle de détermination.

- Vous m’avez demandé ce que je recherchais seigneur Alaphondar ? M’épanouir, je suppose, comme tout un chacun. Peut-être aussi restaurer l’honneur de mes ancêtres, comme vous l’avez suggéré. Mais avoir le sens de l’honneur c’est savoir ce que l’on doit à son rang et à ce titre : je me dois de me développer loin de l’oisiveté de certains aristocrates et à ne pas m’abaisser aux flatteries et aux perfides trahisons. Je laisse les lumières de la renommée à ceux qui la convoitent, car seule la vérité mène à la justice. Et je lutterais pour les deux. Mon intérêt réside dans le bien commun, dans le combat contre l’ambition étrangère et les dissensions civiles, dans l’entretien de l’héritage qu’aura à sa charge notre prince héritier : car le salut des Grimaldius ne survivra pas sans celui de Suzail.


 
 
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écrit le : Vendredi 29 Juin 2018 à 22h30 par Phineas
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Était-ce Zaxiah qui avait échouée, ou s'attaquait t'elle à trop gros poisson pour elle ? Elle lu immédiatement sur le visage du Sage Royal que son plaidoyer, ses promesses de courage et d'utilité publique avait lamentablement échoués. Mais il ne l'éjecta pas derechef de son entourage, après tout une partie avait été lancée et, déception ou pas, Alaphondar ne pouvait pas décemment abandonnée cette noble perdue dans le banc de requin sans un minimum d'aide. Il croisa ses mains derrière son dos.

- Et bien, Dame Grimaldius, votre loyauté vous honore, pour le moins, il hocha la tête. Il ne cachait pas le moins du monde ses doutes quant aux allégations altruistes de la sorcière mais n'appuya pas plus dessus. Et je ne puis que me réjouir que certains parmi les nôtres envisagent des de ne pas profiter de leurs privilèges pour simplement tenter d'en acquérir de nouveaux.

Il fixa la sorcière avec une chaleur bien moindre qu'au début de son entretien. Elle avait fait une erreur. Pas irréparable, parce qu'elle se savait ce Seigneur prompt à la bonté et donc, qu'elle pourrait tenter de se rattraper. Mais l'erreur était là.

- Je pense que, quoique ce ne soit pas le cas, votre situation est proche d'autres jeunes nobles qui entreront au Palais pour la première fois lors du prochain bal. Vous êtes une inconnue pour la grande majorité des familles. D'autant plus que, celle ci n'ayant jamais été une famille puissante, les Grimaldius n'ont encore jamais eu l'occasion d'assister, et de participer au Bal et au Conseil ouvert. Vous serez donc la première de votre héritage. Pensez y, si vos intentions sont telles que vous les évoquez, ce sera le parfait moment pour vous les exposer, et je vais donc en venir à la suite.

De sa main gauche il lissa sa barbe, pensif.

- Vous avez nombre de doléances à adresser, des droits à défendre, des idées à exposer. Mais votre voix ne sera pas entendue. Vous devrez vous trouver un parrain ou une marraine, suzerain ou non. Rien ne vous oblige à devenir écuyer ou de vous vassaliser. Mais quelqu'un doit vous protéger, amplifier votre voix. Vous êtes belle, charismatique, vous le savez, mais marcher seule pourrait vous êtes d'autant plus dangereux. Je ne remplirais pas ce rôle. Je ne prend pas de pupille et ma position vous desservirait plus qu'autre chose. Mais je ne saurais que trop vous conseiller d'y réfléchir, et à envisager tout les tenants et les aboutissants des liens que vous pourriez chercher à lier. Je trouve, personnellement, regrettable que nos usages nous poussent dans de telles... manipulations. Mais les choses sont ainsi. Sachez également que cette sordide affaire dans votre demeure risque de vous jouer des tours. Je vous conseillerais de prouver au plus vite que vous n'avez rien à voir avec cela.

Le Sage s'interrompit. La foule commencer à se déplacer vers les chaises, un commissaire priseur invitant les acheteurs à se mettre en place pour le début de la vente. Les badauds se pressaient autour sans s'approcher.

- N'êtes vous pas curieuse de cette vente, Dame Grimaldius. Il serait de bon ton de nous approcher.


 
 
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écrit le : Jeudi 05 Juillet 2018 à 00h48 par Urgoll Brisburn
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Nia étouffa un bâillement. Il était rentré bien tard la veille et s'était levé en retard. Plus par reflexe que par effort conscient il passait d'un groupe à l'autre comme un ombre, se fondant dans la masse. Profitant d'un petit effet de foule, il se faufila dans la deuxième partie du marché.

¤Ouf, la vente n'a pas encore commencé !¤

Son début venait à l'instant d'être annoncé, sans doute la raison pour laquelle un flux un peu plus important de monde se pressait autour de ce qui semblait être le rassemblement mondain de la journée.
Sans perdre de temps Chaton se glissa dans le flot des curieux. Il mourrait d'envie de remonter sur les toits pour bénéficier d'un meilleur poste d'observation, mais les gardes et le soleil semblaient indiquer qu'il s'agissait là d'une très mauvaise idée. Il dû se contenter de rester dans la foule, et essaya de ne pas trop s'éloigner de l'avant de l'estrade. Il semblait évident que les potentiels acheteurs se trouveraient parmi les assis, et Nia tenait à identifier qui exactement croulait le plus sous l'or dans toute cette belle assemblée.


¤Je me demande bien quels objets seront vendus. Probablement de belles babioles brillantes...¤

Pourtant l'abondance des biens qu'il avait observé dans la première cour l'amenait à espérer que les lots qui seraient mis en valeur ici auraient plus qu'une simple valeur décorative. Pourquoi en faire tout un foin autrement ?

¤Bah, nous verrons bien. Premier objectif : mettre des noms sur des têtes, et surtout des bourses sur des noms.¤

Il commença à dévisager les premiers rangs autant qu'il le pouvait, caché au milieu des curieux.


 
 
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écrit le : Vendredi 06 Juillet 2018 à 16h07 par Ashura
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- Oui, oui, répondit-elle. Faisons cela

La sorcière eut l’air d’avoir avalé de travers. Son attitude changea. Sobre et discrète, les mains jointes, son expression circonspecte mais les yeux toujours pétillant de malice.

- Je suis si honorée d’avoir pu vous rencontrer, lui dit-elle sur un ton exagéré. Merci d’avoir pris le temps de me conseiller.

Et en plus, il avait l’outrecuidance de l’assimiler aux drames provoqués dans le manoir Grimaldius. L'intérêt de la sorcière s’était estompé à mesure de la conversation. Elle prit bonne note des commentaires et fit révérence avant de renouveler ses remerciements pour le temps partagé, puis s’éloigna gracieusement pour assister à la suite de l’événement.


 
 
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écrit le : Mardi 10 Juillet 2018 à 14h18 par Phineas
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Nia

La première chose que vit le Chaton fut sa folle de camarade. Il la découvrait en temps que noble, alors qu'elle dissimulait la violence et le mal qui nageait au fond de son âme. Chose que Nia n'avait pas mit plus de quelques secondes à voir lorsqu'ils s'étaient rencontrés. Mais il fallait croire que la sorcière était particulièrement douée pour la dissimulation. Elle quittait cependant un homme élégant, relativement âgé, apparemment important vu la déférence que lui accordait ceux qui passaient autour de lui. Ils s'assirent, non loin l'un de l'autre, mais pas ensemble alors que sur l'estrade, le commissaire et ses assistants allaient se mettre en place.

Pour Nia, c'était le moment. Le spectacle allait commencer, les badauds ne s'intéressaient plus à leurs bourses. Et de toute façon, l'agile était trop loin du cœur de l'action pour espérer entendre quoique ce soit d’intéressant pour l'instant, surtout que la zone était encerclé par des gardes des Vraisécus, plus loin par des Dragons, et probablement par des mercenaires en civil.

Malheureusement pour le chultien, sa promenade nocturne, la tension qui en avait résulté et les désillusion quant au contenu de ses rapines l'avait fatigué. Tranquillement, il observait mais ne repéra que quatre bourses à sa portée, sans qu'aucune ne semble vraiment rondouillarde. Il pouvait décider de se concentrer sur le vol à la tire... où s'orienter sur autre chose.



Zaxiah

Alaphondar s'était éloigné avec un regard neutre. Soit Zaxiah n'avait pas eut le moindre effet sur lui, soit il le cachait très bien. Cette suite d'échecs diplomatiques pourrait à terme questionner la puissance séductrice que la sorcière prêtait à son héritage extérieure... A moins que ce soit son mauvais jugement qui la poussait à s'attaquer à des personnages trop expérimentés, loin de ses propres capacités. Ou c'était juste Tymora qui l'avait dans l'os.


Zaxiah et Nia

En tout cas, la vente aux enchères commençait. Sur l'estrade, le commissaire-priseur se préparait, et les assistants se postaient chacun derrière un piédestal. Enfin, il frappa trois fois de suite sur une cymbale posée sur son pupitre, signifiant le début des enchères, ce qui ramena aussi un silence relatif dans l'assistance.

- Mes Dames, Mes Seigneurs, marchands et curieux, bienvenue à cette quatrième vente aux enchères organisée par les Vraisécus. Comme à l'accoutumé, nos trouveurs de trésors, nos marchands, négociants et diplomates ont fait de leur mieux pour obtenir la crème de ce que peut proposer le Royaume, notre monde et plus loin encore !

Quelques applaudissements courtois se firent entendre avant qu'il ne continue.

- Nous commencerons comme toujours par présenter les quatre lots du jour pour vous permettre d'en apprécier les qualités, et d'envisager quel intérêt vous pourriez y porter.

Il agita la main et le premier assistant dévoila avec mainte délicatesse le premier lot. Sur le piédestal se trouvaient cinq lingots de métal disposé en pyramide. Il s'agissait d'une matière si noir qu'elle semblait presque en aspirer la lumière du soleil, à l'exception de quelques lignes écarlates qui donnaient l'impression que le métal saignait.

- Premier lot, cinq lingots de fer hématique abyssal raffiné, certains dans le public, des connaisseurs, étouffèrent un hoquet de surprise. Le minerai brut a été ramené de l’expédition de Feran Temarel dans les Abysses, l'année dernière. Il a ensuite été fondu par les meilleurs artisans du royaume afin de conserver toute ses qualité autant mécaniques que physiques. Le fer hématique est aussi résistant que de l'acier, en plus d'avoir presque une... intelligence, permettant à celui qui manierait une arme composé de ce matériau de toujours faire mouche. Le prix de départ de ce lot est fixé à 3500 lions d'ors.

Des murmures commencèrent à s'élever, qui s'interrompirent lorsque le second assistant dévoila le deuxième lot. Deux dagues, croisés sur un trépied, dont l'éclat ravissait le soleil. Elles étaient particulièrement élégantes tout en semblant d'un tranchant plus qu'inhabituel. Lorsque l'ont bougeait la tête, on remarquait qu'il émettait aussi des éclats verts et que des étincelles s'en échappaient parfois.

- Deuxième lot, une paire de dague jumelles en hizagkuur, œuvre du maître de forge Derval Mangefer, baptisés Alagh et Burakrin, plus impressionnant, ces pièces d'artisanat soulevèrent murmures et applaudissement. On ne pouvait que remarquer que nombre de garde s'y intéressèrent avec plus d'attention. Ce très rare métal contient en son sein même la puissance du feu et de la foudre. Le tranchant de ces lame ne s'émousse que rarement et la qualité de leur fabrication est sans pareil. Il s'agit là d'un cadeau du maître à l'attention des Vraisécus, vendus avec son accord. Le prix de départ est ici fixé à 6000 lions.

Encore une fois, les murmures s’élevèrent. Cette fois, ils ne disparurent pas complètement lorsque le troisième assistant dévoila le lot suivant. Il s'agissait cette fois d'un heaume. Sa facture était relativement simple quoique de bonne qualité. Il avait probablement été restauré.

- Troisième lot, un objet destiné aux collectionneurs, sans aucun doute. Il s'agit du heaume, restauré, du Sergent Aquileus, aux commandes de la seconde escouade à s'engager dans la Guerre gobeline, cette fois, certains murmures évoquaient le choc et l'incompréhension. Sa famille souhaitant que la mémoire de son fils perdu soit conservé, elle désire qu'un acquéreur capable de le conserver avec tout le soin et l'estime que mérite l'héroïque officier. Le Sergent Aquileus mena seul avec ses hommes la bataille dite du Second Jour, qui permit de retenir la horde suffisamment longtemps pour évacuer les civils les plus proches. Frais de ventes exceptés, l'intégralité de la somme sera reversé aux organisations de soutiens aux blessés militaires et à l'effort de reconstruction. L'enchère démarrera à 2000 lions.

Cette fois les discussions furent différentes, il était question de rendre hommage à des héros. Mais aussi peut-être de profiter de l'occasion pour dorer son blason, en participant à un effort de charité. Le commissaire laissa passer un peu plus de temps qu'à l'accoutumé, avant de reprendre. Lorsque le dernier assistant ôta le drap, des murmures impressionnés s'élevèrent dans la foule tant la qualité était manifeste. Il s'agissait d'une robe faite de la soie la plus fine qui soit, parcourue de fil d'argents. Sa couleur était difficile à définir, si le rouge semblait y dominer, des tintes kaléidoscopiques en émanaient lorsque le vent l'agitait. Au bout des manches, autour du décolleté et de l'échancré dorsale (qui la rendait, en plus d'être sublime, quelque peu provocatrice) ainsi qu'au bout du tissu, dont la coupe était terminée en biais, était incrusté des fils d'un étrange matériau qui donnait un effet de flamme diaphanes. Sa facture était exceptionnelle, et c'était sans compter la torque qui allait avec, un anneau à la rondeur parfaite d'argent poli.

- Quatrième lot, Sikstajika, la Merveille Solaire. Il s'agit d'une robe à nulle autre pareille, retrouvée par le trouveur Belner Luisetête lors d'une expédition en Halruaa. Son tissue semble être une soie enchantée capable de changer de couleur en fonction, notamment, de la température et de l'inclinaison de l'astre de Lathandre. Elle est incrustée du plus pur des argent et d'un autre métal issu, selon nos experts d'endroits très particuliers du multivers, capables de donner à n'importe quel matériau la transparence du verre. La torque qui l'accompagne, quoique moins exceptionnelle, est faite du même argent sans impuretés que les incrustations de la robe. Selon les archéologues, cette pièce, en parfaite état, pourrait être daté de l'âge d'or de l'Empire Nétheril. Pour la pièce la plus exceptionnelle que nous n'ayons jamais présenté, l'enchère démarrera à 7000 lions !

Lancers...


 
 
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