L'appel des embruns : 4-Chez les cousins des mers, Aël’Telàwërith, Ylinya, Yvhann

aintenant qu'ils étaient sûrs d'être en sécurité, qu'ils pouvaient vraiment s'arrêter pour se reposer, la jeune femme sentit la fatigue s'abattre sur ses épaules comme la misère sur le peuple. Elle réalisa que, jusqu'à maintenant, une partie d'elle était toujours restée vigilante, surveillant son environnement et s'assurant qu'il n'y ait pas de danger. Ou qu'elle ne fasse pas de bourde diplomatique envers leurs hôtes. C'était un état de tension constante auquel elle n'était pas habituée et qui pouvait rapidement devenir épuisant, particulièrement d'un point de vue mental.

La protection et les vivres fournis par Aël furent les bienvenus et la jeune femme le remercia du fond du coeur de ce dernier effort qu'il venait de fournir avant de lui aussi pouvoir un peu se reposer. Contrairement à ses compagnons, elle ne pouvait pas vraiment compter sur un simple état dissociatif de rêverie. La druide sentait son sang humain la pousser à se rouler en boule dans un coin pour essayer de grappiller un peu de sommeil. Pour autant, elle ne se laissa pas aller dans les bras de Morphée immédiatement. Consciente de la chance qu'elle avait d'avoir survécu jusque-là, et qu'elle le devait en partie à ses exceptionnels compagnons, la Bleutée prit soin d'adresser une longue prière à sa divinité tutélaire. Elle aussi avait veillé à sa survie.

Si elle craignait de s'endormir et de cauchemarder sur un troll en train de l'éviscérer avec toute la fougue que ces créatures pouvaient démontrer, sa fatigue physique la rappela rapidement à l'ordre. De plus elle avait pleinement confiance en ses compagnons Gardiens pour, justement, la garder en sécurité. Elle savait qu'elle pouvait compter sur le solide instinct de Ly'aegisir. Même si reprendre la route devait le démanger, il lui semblait tellement accordé à son environnement qu'elle ne doutait pas qu'il les préviendrait s'il estimait les lieux peu sûrs.

Difficile de savoir de quoi elle avait rêvé exactement et peut-être préférait-elle ne pas s'en souvenir, mais elle finit tout de même par se réveiller, son corps estimant qu'il avait eu tout le repos dont il avait besoin. Se sentant à nouveau d'attaque à affronter les surprises, principalement désagréables, que l'Outreterre ne manquerait pas de leur infliger dès qu'ils quitteraient la protection de la Cité Gnome, la druide ravala le malaise constant qu'elle éprouvait à ne plus être à proximité de l'eau et, pire, à ne pouvoir déterminer le moment de la journée.

-

La druide leur offrit un sourire reconnaissant, avant de rester en retrait. Aël restait le mieux placé pour expliquer pourquoi ils étaient là. Elle ne savait pas encore trop ce qu'ils pouvaient, ou non, dire sur leur situation actuelle et si elle était plus « naturelle » dans sa façon d’interagir avec les autres, la druide avait conscience qu'ils avaient besoin du meilleur diplomate d'entre eux.

La paix de l'âme, l'elfe doré la retrouva en se plongeant dans l'étude du nouveau sortilège qu'il était en train de travailler. Toute son attention était concentrée sur le document. Son déchiffrage avait été assez simple, mais il demandait pas mal de travail avant de pouvoir commencer à le lancer. D'abord, les Alu'Tel'Quessir avaient leur façon à eux d'écrire la magie, il fallait ensuite se familiariser avec les spécificités du mage qui avait écrit ce parchemin. Par chance, il n'était pas trop alambiqué et restait accessible. Les mots, les symboles expliquant la gestuelle à adopter, plus quelques menus détails allaient demander plusieurs heures de travail et une chose était certaine pour le Seigneur de Mythdaë, il ne serait pas capable de le lancer tout de suite.

Profitant de l'éclairage tamisé de l'abri, le prêtre-mage avait donc pris le temps de retirer son armure pour être plus à l'aise. Puis il avait installé son petit coin et s'était enfin installé pour commencer son étude. Combien de temps s'était-il écoulé ? C'était assez délicat à dire, mais les mots commençaient à s'embrouiller, les symboles se mettaient subitement à danser avant de reprendre leur place et obliger le Théurge-mystique à reprendre. En un mot, la fatigue avait raison de lui. Il décida de rouler précautionneusement le parchemin pour le ranger. Adressa une rapide prière à la Couronne d'Arvandor et se laissa gagner par la rêverie.

Le soleil brillait bas sur l'horizon éclairant la forêt alentour de douces lueurs mauve, violette tirant sur le bleu baignant les vapeurs nébuleuses de la brume qui s'attardaient encore sur les environs d'Ilor Thro'ess. Aël'Telàwërith s'était levé aux aurores en cette belle matinée. Ses appartements situés au sommet du temple donnaient sur cette grande terrasse ou commençait déjà à repousser les jardins qui apporteraient un côté plus naturel à la construction séculaire. Son voyage à Thüldae ne l'avait pas laissé indifférent et le noble évereskan avait fait connaître son désir. La beauté végétale de la cité sylvestre ne serait certes pas égalé ici, mais il voulait avoir une beauté naturelle structurée et agencée sous la forme de magnifique jardin qui donneraient en leur temps fleurs, fruits et senteurs sylvestres. On était encore assez loin d'un résultat optimum, mais l'idée était là et ça commençait clairement à ressembler à quelque chose. S'enroulant dans une robe de chambre de velours verte rehaussée de fines broderies dorée représentant des twengars à la gloire du père de tous les elfes et d'une tête de loup sur un fond de croissant de lune, Aël'Telàwërith s'était avancé jusqu'à l’extrémité de la terrasse. En contre-bas, les travaux de réfections allaient reprendre, mais pour l'heure les ouvriers se retrouvaient et mangeaient ensemble. A chaque regard vers lui, le théurge-mystique adressa un signe de la tête ou de la main. Il posa ses mains sur la rambarde de marbre gris-blanc et leva ses yeux lavandes vers l'astre solaire. Il ferma ses yeux en amande et laissa les rayons du soleil caresser sa peau doré. Les premiers pépiements des oiseaux résonnèrent et il ouvrit les yeux pour surprendre le vol joyeux d'hirondelles faisaient la course. Un sourire éclaira ses fines lèvres, il inspira profondément en fermant à nouveau les yeux. Puis expira en les rouvrant sur le plafond gris de l'Outreterre.

Comme pour Yvae, le ciel lui manquait et il avait eu plaisir à revenir quelques mois en arrière à Mythdaë. Sa rêverie terminée il commença à boire une grande rasade d'eau de son outre. Il se leva, et commença sa journée en adressant une longue prière à Corellon Larethian afin qu'il lui octroie certains pouvoirs divins pour affronter cette journée qui pourrait bien être capitale pour l'avenir et la fin de la mission qui avait été confiée aux Gardiens Sylvestres. Il récupéra enfin son grimoire et mémorisa ses sortilèges. Puis, il ressortit son parchemin et avec un esprit plus reposé, il recommença à étudier le sort. Il remarqua le réveille de la bleuté et la salua affectueusement. Comme plus personne ne se reposait, il revêtit son armure sans craindre de réveiller qui que se soit. Un peu plus tard, les représentants de Gonglegaar se présentèrent en personne. Le théurge-mystique roula son parchemin pour le ranger et il sortit de l'abri pour prendre place entouré de ses deux compagnons.

Ainsi donc, on ne leur faisait pas encore assez confiance pour les inviter à pénétrer dans l'enceinte de la ville des svirfnebelins. Un affront ? Nul doute qu'il y avait encore peu le noble elfe aurait réagi très vertement à cela. Ils avaient risqué leurs vies pour sauver celle des leurs et on leur refusait l'entrée. Puis les paroles de l'Ancien revinrent à l'esprit du Ar'Tel'Quess. Ils n'avaient pas de mage, en outre trois individus avaient, à eux-seul, vaincu en ennemi que toute la tribu avait eu du mal à se défaire. De fait, ils étaient clairement une menace et si les rôles avaient été inversé, il n'était pas du tout certain qu'il aurait admi un tel potentiel destructeur entrer à Mythdaë. Il fit donc contre mauvaise fortune bon cœur. Laissant ses compagnons répondre chacun à leur façon aux sollicitations de leurs hôtes avant de prendre la parole.

[elfique]- Alae à vous dignitaires du Conseil, que la bénédiction de la Couronne d'Arvandor soit sur vous et les vôtres. Votre hospitalité nous a effectivement de parfaitement récupérer et d'être en pleine possession de nos moyens.

Voilà, les bases étaient lancées et le jeu diplomatique allait pouvoir commencer. En d'autres termes, les Gardiens Sylvestres étaient en pleine possession de toute la puissance dont ils disposaient, mais ils n'en useraient pas contre les gnomes de l'Outreterre. D'un geste de la main, il invita les membres du conseil à s’asseoir à même le sol, puisqu'ils avaient décidés de tenir conseil ici-même. Le Mah-Faersuoress montra l'exemple en s’asseyant en tailleur. L'objectif était double, tout d'abord il indiqua clairement qu'il allait prendre tout le temps nécessaire pour que cet entretien soit mené à son terme. La seconde fut de diminuer la différence de taille qui les opposait. L'elfe du soleil voulait que son auditoire comprenne qu'il traitait d'égal à égal. Même si pour le noble evereskan cela n'était pas tout à fait le cas. Mais c'était le geste et l'exemple qui comptait.

[elfique]- Je vous en prie, nous en avons pour un moment. Nous sommes les représentants d'un groupe de plusieurs centaines d'âmes qui se battent pour la préservation de la Nature. Nous sommes les Gardiens Sylvestres. Ce nom n'évoquera probablement rien pour vous, car le plus gros de notre action se menait jusqu'à présent dans la Haute-Forêt et les Marches d'Argent, mais notre action s'étend bien au-delà. Il y a peu, avec l'aide des Gardiens Sylvestres et de quelques aux âmes bien née, j'ai libéré un lieu saint elfique qui avait été perverti par les elfes noirs. C'était un héritage qui se situe aux frontières du Cormanthor non loin de Brisétoile. La Confrérie y a élu domicile et notre action s'étend maintenant à cette région. Bien que notre confrérie soit cosmopolite, nous gardons un lien très fort vis-à-vis de mon peuple. Nous avons reçu une mission de la Reine Amlaruil Fleur-de-Lune. Le genre de mission qui pourrait changer les choses à la surface et par voie de conséquence pour l'Outreterre aussi. Nous avons fait un grand voyage pour nous rendre à Arbrelfique, puis nous sommes allés à la rencontre des cousins d'Ylinya au sein de la cité sous-marine Ali'Alsim. En quelque sorte, ce sont vos voisins. Mais nous avons eu la triste surprise d'apprendre que ce peuple se meurt. Si nous ne faisons rien, ils disparaîtront du fond de la Mer de Lune. Vous devez savoir qu'ils gardent une porte que nous avons empruntée pour pénétrer dans l'Outreterre. Évidemment, si cette porte devait ne plus être gardée et que des êtres malfaisants prenaient possession de la cité sous-marine Ali'Alsim, vous seriez probablement impacté un jour ou l'autre.

L'idée du théurge-mystique était de faire comprendre aux svirfebelins que leur avenir pouvait être conditionné par la survie de la tribu des elfes aquatiques. Aël'Telàwërith marqua une courte pause sans perdre du regard chacun des protagonistes de cette réunion. Puis il reprit son monologue.

[elfique]- J'ai fait la connaissance Imleeandthane qui est le seigneur d'Ali'Alsim. C'est un elfe bon et bien intentionné. Nous avons été accueillis avec bienveillance et nous avons pris sur nous de les aider, un peu comme nous avons pris sur nous d'aider Bildishinystil lorsque nous l'avons rencontré en bien mauvaise compagnie. Il existe vraisemblablement un moyen de pouvoir sauver le peule de ces elfes de la mer. En effet, dans les profondeurs de l'Outreterre, il existerait une roche bleue qui traitée convenablement pourrait être salutaire pour leur survie. Il y a fort longtemps, ils l'exploitaient mais quelque chose a décimé ceux qui s'aventuraient vers cette roche. Soucieux de ne pas exposer inutilement son peuple à un péril inconnu, Imleeandthane a décidé de fermer définitivement la porte qui leur permettait d'entrer dans votre domaine sous-terrain. Nous avons décidé de tenter de trouver cette roche et de savoir pourquoi leurs exploitants ne revenaient pas. Nous avons donc pris cette porte et nous sommes partis explorer les galeries à la recherche de cette fameuse roche. Voilà, telle est la raison de notre présence en ces lieux qui nous sont bien étrangers.

L'exposé de la raison de la présence incongrue d'elfes de la surface dans les galeries d'Outreterre. Il restait le plus difficile à expliquer maintenant. Il fallait réussir le tour de force de faire admettre aux gnomes qu'ils avaient un intérêt à les aider et compter sur leur altruisme pour prendre en pitié le sort des elfes d'Ali'Alsim. Mais pour cela, il fallait trouver un bras de levier, un point d'appui pour faire valoir l'intérêt mutuel qu'il y a entre les Svrifebelins et les Alu'Tel'Quessir. Pour cela, le prêtre-mage avait besoin d'en connaître davantage sur la situation des gnomes de Glonglegaar.



La balle était maintenant dans le camps des svrifebelins, seraient enclin à s'exprimer sur leur situation aussi franchement que ce que l'avait fait le Seigneur de Mythdaë ?

Vingt troisième jour du Mois du Crépuscule, année de la magie sauvage.

23 nuiteuse 1372 (CV)
Lieu : Sud de la Mer de Lune
Moment : début de matinée
Météo et températures : 12°C, vent nul

MJ
Narration: Aël’Telàwërith, Ylinya, Yvhann

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Yvhann:

Aël:

Ylinya:

es représentants des deux communautés se faisaient face, non pour user de leurs armes mais pour discuter et faire plus amples connaissances. La barrière de la langue étant préjudiciable à la bonne compréhension, seul l’ancien côté svirfnelin parlait, le seul à connaître approximativement la langue de ses hôtes. Côté gardien sylvestre, le seigneur de Mythdaë comme à son habitude prenait la conversation à son compte, sans doute habitué à ce genre d’exercice ou peut-être tout simplement parce que sa fonction le lui imposait.

En bon diplomate, l’elfe du soleil invita ses interlocuteurs à s’asseoir, avant d’expliquer les raisons de la présence du trio dans un endroit peu fréquenté par les cousins des elfes noirs. Au fil des mots, l’ancien traduisait à ses congénères et Aël dû par moment, rompre son discours pour permettre à chacun une meilleur compréhension. De la Haute-forêt à la cité sous-marine, l’Evereskan n’omettait aucun détail et citait les différents protagonistes rencontrés lors de cette mission. Sur les visages des petits êtres de l’Outreterre, les expressions changeaient au fil de la narration et de temps à autre leurs têtes dodelinaient comme pour indiquer au narrateur qu’ils comprenaient bien ses mots. De leurs côtés, la bleutée et le grugach écoutaient silencieusement.

Une fois terminé et que le silence régna dans la cavité rocheuse, les membres du conseil se mirent à parler entre eux dans leur langue natale, laissant les trois elfes à leurs pensées. Bien sûr cette discussion ne dura pas très longtemps et l’ancien prit la parole.



Il temporisa une poignée de secondes, regardant ses congénères pour percevoir leur accord sur ce qu’il allait révéler aux représentants des gardiens sylvestres.



Le gnome des profondeurs se perdit dans ses pensées laissant le trio dans l’expectative.

L’étude de la diplomatie qu’Yvhann avait commencée fut plus ardue qu’il l’aurait cru. Il y avait un jeu subtil qu’Aêl utilisait et semblait être fondé sur la tranquillité, la sûreté, la quiétude des différents peuples, et le rôle qu’il jouait était de rechercher les moyens susceptibles de régler pacifiquement les conflits qui pourraient menacer la paix existante entre leur peuple. Ce que le sylvestre avait connu était plutôt le mensonge, la fourberie, l'adresse et la ruse ; qualités, comme on le voit, toutes bourgeoises et dont se glorifient les diplomates, honoré de posséder de telles vertus. C’était peut-être le pourquoi qu’il n’avait jamais été porté à s’intéresser à cette pratique. Son M’Ethar le rassurait et comprenait maintenant pourquoi une étincelle avait allumé entre eux, il était un noble juste et compréhensible.
Sans devenir celui qui utiliserait cette forme verbale de diplomatie, ceci lui donnait amplement de ressource pour améliorer ses manières rustres et adoucir son caractère pour une meilleure communication. Même si il restait impassible, l’équarrit forestier était intéressé.
Lorsqu’il entendit que les gnomes des profondeurs connaissaient le chemin pour trouver la pierre qu’ils recherchaient, le grugach sentit en lui l’appel de l’aventure, mais fallait-il en savoir plus sur le chemin à prendre. Sylvanus lui avait offert la possibilité de connaitre les quelques lieux d’Outreterre et il espérait bien que ceci lui serait utile pour trouver le chemin qu’il leur faudrait prendre. Sans s’en apercevoir, il avait fait un pas en avant, montrant ainsi que son intérêt avait été piqué.




Dit-il simplement. Le Ly’ Aegisir était déjà à placer ses bracelets et ajuster ses armes sans même s’en apercevoir. Il n’y avait pas à dire, le druide-rôdeur n’avait jamais aimé rester au même endroit bien longtemps.

Assis en tailleur, l'Armathor de Thüldae écouta avec une grande attention les propos de leur hôte. Droit comme I, le noble Ar'Tel'Quess savait que des choses importantes allaient se jouer à ce moment précis. Il craignit le pire lorsque l'Ancien annonça que son peuple voulait vivre reclus sur lui-même. Il ne pouvait vraiment pas leur en vouloir, Evereska avait vécu longtemps comme ça, jusqu'à ce que les phaeryms et autres créatures maléfiques ne mettent à sac la belle cité. Il n'avait pas été présent lors de cet affrontement. La Guetnorn y avait veillé, du moins Aël'Telàwërith doutait toujours que la mission donné par sa tante qui lui ordonnait de chercher et trouver la Tel'Kiira de sa famille avait coïncidé à peu de chose prêt à ce cette triste période. Lui était donc avec Yvhann à la reconquête de Mythdae. Aël'Telàwërith avait pensé un moment que la fameuse pierre de pouvoir y avait été cachée. Mais pour l'heure, ni lui ni sa tante ne l'avait trouvée. Toujours fut-il qu'Evereska ne dut sa survie qu'à l'aide des alliés qui étaient venus à son secours. Le théurge-mystique aurait voulu leur expliquer que cet isolement à terme n'apporterait probablement rien de bon.

Il s'abstint de reprendre la parole trop tôt, et il fit bien. La patience avait des vertus insoupçonnées.

D'eux-même les gnome des roches abordèrent le passage qui allait attirer toute l'attention du prêtre-mage. Cela confirmait d'une part, que les elfes Ali'Salim avaient bien déjà eut un contact avec les svirfebelins. En outre, ce contact avait été plutôt cordiale si l'on s'en tenait aux propos de l'Ancien. Ce qui allait grandement aider pour la suite. Attentif au moindre paroles lâchée, toute la concentration de l'elfe doré était portée sur ce que lui disait l'Ancien et sur les réactions des autres membres du conseil. Il appuya sur regard lavande sur chacun d'entre-eux pour ne pas qu'ils puissent avoir l'impression de passer en second plan du fait de la barrière de langue.

D'ailleurs l'heure était venue de faire d'user un peu des pouvoirs octroyé par Corellon Larethian à son serviteur dévoué. L'elfe doré adressa une prière qui devrait aider à ce que l'ensemble du Conseil puisse participé. Quelques secondes suffirent pour que le Seigneur de Mythdaë puisse s'adresser à tous et dans leur langue. Il reprit donc la parole en usant de la langue des gnomes. Sachant très bien que s'étaient ses propres compagnons et amis qu'il allait laissé en dehors des conversations. Il estima que ces derniers comprendraient et il leur expliquerait tous. Mais rester en arrière n'était pas le crédo du fougueux grugach qui prit la parole avant lui. Le moins que l'on puisse dire c'était qu'Yvhann n'avait pas grand chose d'un grand négociateur. Il fut direct, comme à son habitude et pour Aël'Telàwërith trop brutale. Il fallait maintenant tenter de rattraper le coup. Si Yvhann avait bien vu où voulait en venir le théurge mystique, la voie pour s'y rendre prendrait quelques détours et contours.

Il fallait d'abord, tenter de faire comprendre au svirfbelin pourquoi, les gardiens sylvestres allaient leur demander de les aider. Pourquoi, le Mah-Faernsuoress de Corellon pensait qu'il y avait un intérêt à s'ouvrir aux autres plutôt que de rester refermer sur eux-même. Une fois, que les membres du conseil comprendraient ce pourquoi, alors peut-être qu'ils accepteraient d'envisager le comment ils pouvaient faire pour venir en aide aux elfes aquatiques et quels en seraient les bénéfices escomptés. Loin de se vexé d'avoir été coupé dans son effort de négociation, Aël'Telàwërith posa avec calme une main aux doigts fins sur l'avant-bras de son ami. Il lui adressa un regard amical puis hochât légèrement la tête en fermant ses yeux. Lorsqu'il les rouvrit, il posa son regard sur son auditoire.

 

Aël'Telàwërith laissa un petit moment pour voir quel serait la première réaction. Mais il les laissa pas encore reprendre la parole. Il poursuivit toujours dans leur langues.

[gnome]Je vous ai dit que j’appartenais à une organisation qui voue ses efforts à la protection de la nature. Les Gardiens Sylvestres ont prit naissance dans une cité d'elfe vert au sein de la profonde Haute-Forêt. Un village que l'on nomm Thüldae. Au départ, elle vivait renfermée sur elle-même n'acceptant que des Tel'Quessir en son sein. Puis un jour dramatique, un démon du nom de Korn et ses hordes d'orques et autres créatures venues des abysses attaquèrent la Cité Sylvestre de Thüldae, là où les gardiens sylvestres croyaient avoir un havre de paix qui les protégeaient. Ce fut un véritable massacre. De nombreux braves tombèrent face à l'ennemi implacable. Là aussi, ils ne durent leur survie qu'à l'intervention d’aillés qui leur prêtèrent main-forte. La victoire fut amère, mais aujourd'hui Thüldae vit encore. Elle sert encore la cause de la protection de la nature grâce à ses alliés. Elle a finit par ouvrir ses portes à d'autres races et cela n'a fait que la renforcée. Vous pouvez me croire lorsque je vous dis que j'ai été élevé dans des préceptes isolationnistes et racistes. Et peut-être que je le suis encore un peu aujourd'hui. Mais si la vie m'a apprit une chose, c'est que l'isolement même s'il fait miroiter une forme de protection illusoire affaiblit bien plus qu'il ne renforce. Ma cité renferme certaines choses qui pourrait nous amener à fermer les portes et vivre reclus caché loin des autres pour notre tranquillité. Mais ce serait, selon moi, une erreur d'agir ainsi. Nous cerné par les drows, à qui nous avons repris Mythdae, sans compter toutes les forces qui pourraient lorgner sur notre cité pour tenter de s'en emparer. Ma défense, c'est d'avoir suffisamment d'alliés fidèles pour dissuader quiconque de venir lever la main contre nous. Même si nous sommes tout à fait à même de nous défendre, les alliances renforcent notre position, nous assure une certaine pérennité et les échanges commerciaux que nous entretiendrons seront bons pour tous.

Le noble Evereska n'avait pas la prétention de faire changer un mode de vie séculaire, mais il espérait du fond du cœur que les Svirfnebelins pourraient comprendre tout l'intérêt qu'ils pourraient avoir à entretenir de bonnes relations avec leur voisins Ali'Salim. Ces deux peuples pourraient tellement s'apporter mutuellement. Les gnomes profiterait des prouesses des mages, et les elfes aquatiques pourraient survivre.

[gnome]Hier je vous ai dit que vous seriez probablement capable de réaliser un miracle. Le mot n'est pas trop faible lorsqu'il s'agit de sauver de l'extinction toute une civilisation. Comme vous le savez, les Ali'Alsim se meurent et vous avez le pouvoir d'y mettre un terme. Vous avez pu constater qu'une aide extérieure peu être bénéfique. Nous l'avons fait pour vous et nous en sommes très heureux. Le combat contre le Troll a bien failli me faire perdre mes compagnons et amis ici présent. Pour autant, s'il fallait le refaire, nous le referions sans hésiter. Et si vous avez besoin de nos services, et que nous sommes en capacité de vous aider, nous le feront. Pour autant, je vais devoir retourner à ma cité, Mythdaë et faire mon compte rendu à la Reine Amlaruil Fleur de Lune. Imaginez que si vous faites en sorte de sauver les elfes aquatiques de la cité voisine d'Ali'Alsim vous aurez des amis prêts à beaucoup pour vous. Que pourrait-on bien refuser à ceux qui réalisent un miracle en sauvant tout un peuple ? Nul besoin de puissante magie, de réalisation divines ou d'être de puissants guerriers. Vous avez un secret qui vaut tout l'or du monde. Vous savez où l'on peut trouver la roche bleu qui sauverait les elfes de la mer. Si vous consentiez à nous y guider, je peux vous promettre que les Ali'Salim auraient une dettes d'honneur qui assurerait de leur soutien indéfectibles. En outre, je suis certain que vos deux peuples ont beaucoup à s'offrir mutuellement sans pour autant empiéter sur vos tranquillités respectives.

Cette fois, Aël'Telàwërith se tut. Il savait que sa proposition serait très probablement débattue et rien n'était gagné. Il faudrait certainement du temps pour arriver à prendre une décision dans un sens ou un autre. Ce qu'il proposait allait l'encontre de ce que le peuple de l'Ancien avait vécu jusque là. Et il était bien placé pour savoir que l'on changeait pas des mentalités si profondément ancrées. Du temps, il allait leur en laisser.

[gnome] - Le temps nous est malheureusement compté, alors voici ce que je vous propose si vous acceptez de nous aider. Comme l'évoquait Yvhann, si vous nous octroyez un guide pour nous mener jusqu'aux roches bleues, afin que nous puissions aider nos amis Ali'Alsim. Nous reviendrons jusqu'ici pour nous assurer que votre guide revienne sain et sauf. Évidemment, et vous le savez mieux que quiconque nous sommes en outreterre et je ne peux vous en faire la promesse. Mais nous mettrons tout en œuvre, au péril de nos propres vies pour faire en sorte que votre volontaire revienne. Cela vous laissera le temps de pouvoir discuter entre vous du bien fondé de pouvoir compter un allié de taille prêt à vous venir en aide lorsque vous ferez appel à eux, voir pousser plus loin une coopération qui pourrait s'annoncer fructueuse pour les deux parties. Seriez-vous prêt à consentir cet effort pour nous ?

Aël'Telàwërith lance Don des langues.

lle savait que les négociations seraient entre de bonnes mains si Aël s’en occupait… De tous il était le plus rodé à cet exercice qui lui venait d’ailleurs naturellement. Du moins était-ce l’impression qu’il donnait. Pour sa part, elle craignait toujours de faire un faux pas involontaire qui viendrait à ruiner tous leurs efforts. Sagement assise à ses côtés, légèrement en retrait, elle se contenta donc d’écouter, espérant que la petite délégation serait porteuse de bonnes nouvelles…

Et si elle fut initialement déçue par leur discours, la jeune druide n’en laissa rien paraître… La Bleutée pouvait tout à fait comprendre la logique derrière un tel raisonnement. La petite communauté de gnomes ne devait certainement pas avoir une vie facile en Outreterre. Plus ils se faisaient discrets, mieux ils devaient s’en sortir. Leur demander de s’impliquer activement dans une situation dont ils n’avaient quasiment pas conscience et qui pouvait potentiellement leur apporter des ennuis dont ils n’avaient pas besoin… En tant que responsables du bien-être et de la survie des membres de cette communauté, le petit groupe avait donc le droit de chercher à protéger les siens…

Cela dit sa déception fut de courte durée. Apprendre qu’ils savaient où se trouvait ce dont les membres de sa famille éloignée avaient besoin et qu’ils semblaient prêts à leur dire… ! C’était une solution inespérée, un rayon de lumière dans cet univers sombre et confiné ! La druide dut prendre sur elle pour ne pas réagir comme son Ly’Aegisir, presque à sauter sur ses pieds et à reprendre la route une fois les directions données. Mais, au-delà de la joie et du soulagement que la nouvelle venait de lui apporter, la jeune femme se doutait que le Noble avait encore quelques détails à régler…

Aussi, bien qu’elle afficha un sourire qui aurait pu être qualifié de solaire si les gnomes avaient eu la chance de croiser le dit astre, Ylinya resta posée et attentive à la suite des négociations. Elle ne fut pas surprise qu’Aël ait trouvé un moyen de mieux communiquer avec leurs hôtes, regrettant juste de ne plus pouvoir comprendre ce qu’il se disait désormais. Au lieu de cela elle guetta avidement les réactions de leurs interlocuteurs. Elle se doutait du sens général du message de son compagnon, puisque ce n’était plus la première fois qu’il prêchait ainsi la cause qu’ils défendaient, mais elle était curieuse de voir comment ce dernier serait accueilli maintenant qu’il était porté plus explicitement et librement par un orateur de talent...

Vingt troisième jour du Mois du Crépuscule, année de la magie sauvage.

23 nuiteuse 1372 (CV)
Lieu : Sud de la Mer de Lune
Moment : début de matinée
Météo et températures : 12°C, vent nul
MJ
Narration: Aël’Telàwërith, Ylinya, Yvhann

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Yvhann:

Aël:
lance Don des langues -> réussite

Ylinya:

es trois elfes réagirent chacun différemment aux paroles de l'Ancien. Yvhann mû par un besoin d'aller de l'avant, alla droit au but, feignant les bonnes manières ou un protocole entre êtres de races différentes. A sa question, l'Ancien eut un petit sourire du coin des lèvres et délaissa, par simple taquinerie, le druide-rôdeur, préférant se concentrer sur les paroles du théurge Evereskan. Car ce dernier surprit son auditoire en prononçant des mots que tous comprenaient, enfin presque, ses deux amis étant maintenant bien involontairement sevrés de compréhension.

Les représentants du conseil écoutèrent avec attention l'histoire d'Aël . L'elfe du soleil parlait avec son cœur et chacun sentit toute l'abnégation qu'il mettait à œuvrer pour la bonne cause... Sa bonne cause. Bien sûr, les gnomes des profondeurs pouvaient titrer un bénéfice de s'allier avec les elfes mais ils savaient aussi qu'une telle alliance déclencheraient aussitôt l'ire de leurs voisins noirs, des voisins d'ailleurs qu'ils ne croisaient qu'en de très rares occasions et dont les relations restaient à ce jour, acceptables. Une fois son petit discours achevé, les svirfnebelins discutèrent entre eux dans une langue étrangère pour les oreilles du seigneur de Mythdaë. Cela ne dura pas très longtemps avant que l'Ancien répondit au trio, choisissant de s'exprimer dans son elfique approximatif pour que tous comprennent.



Ne souhaitant vexer ses hôtes, l'Ancien reprit sa conversation sur un thème moins politique.



L'Ancien tournait autour de pot, sans doute savait-il qu'il allait décevoir les elfes .



Il n'avait plus qu'à attendre la réaction des visiteurs.

Ne réalisant pas l’erreur qu’il venait de commettre en posant une question à l’ancien, compromettant ainsi les efforts diplomatiques de son M’Ethar, Yvhann comprit seulement au moment où les doigts fins effleurèrent son avant-bras. Peu avait osé toucher le sylvestre sans se voir bousculé, seul Aël et Ylinya présentement, le pouvaient. Il comprit que trop tard sa bévue, mais venait de comprendre une facette de la diplomatie, il fallait conter l’histoire autour du sujet que l’on voulait approcher, tout à l’opposé du grugach, qui lui était dans le plus direct et sans détour. Pour le Ly’Aegisir des gardiens errants, c’était de l’art, un grand art qu’il lui faudrait possiblement toute sa vie à cerner. Si le sylvestre avait des difficultés à comprendre le pourquoi de tels artifices, il n’en trouvait pas moins intéressante cette façon de faire, la politesse, le respect et l’attention étaient au rendez-vous.

Suite à l’intervention physique du noble, le sauvageon baissait tranquillement le haut de sa tête puis fit un pas de reculons pour laisser place au reste des parlementaires. Le gardien jetait un œil à sa compatriote, saisissant en elle, le même réconfort de savoir que les gnomes des profondeurs savait où était la pierre qu’ils recherchaient. Les lèvres minces du druide-rôdeur s’étirèrent légèrement laissant apparaître un semblant de sourire de contentement mêlé avec une excuse.

La suite ne le surprit pas, Aël utilisait une aide magique pour pouvoir communiquer dans la langue des gnomes, une attention judicieuse qui ne manquerait pas de faire son effet et de renforcer la diplomatie. Yvhann découvrait un monde étrange et fascinant quoique pompeux à ses goûts rustres et équarris. Les moins étaient qu’il ne comprenait rien et ne pouvait pas par la même occasion, étudier l’art de la parole, mais il comprenait parfaitement le plus que ceci apporterait pour les pourparlers.

Durant les négociations dernières le grugach se repassait les informations que lui avait offertes Sylvanus sur la géographie locale, cette carte c’était imprimé en lui et lui semblait indélébile. Il y voyait maintenant une belle opportunité d’avenir, lui voué à toujours découvrir de nouveaux horizons, cette aide lui serait grandement favorable. Se laissant aller dans ses pensées il entrevoyait aussi la possibilité de créer de nouvelle carte géographique pour le commun des mortelles et pour tout amoureux de l’aventure, il se laissait aller dans cette future entreprise de loisir dans l’attente de la fin des négociations. Si son visage était devenu impassible et son corps au garde à vous, c’était que son for intérieur restait celui qu’il était avant tout, une sentinelle. Soudain l’ancien apportait son lot d’intérêt et le sylvestre sorti de son impassibilité, il allait effrontément couper la parole, mais sut se retenir juste à temps grâce à sa sagesse qui prédominait sur sa témérité. La fin lui parut plus problématique, un maudit portail leur demandait de l’utiliser pour atteindre les pierres bleu… * Et si celui-ci nous portait loin de ce que nous recherchons?* S’interrogeait-il pensant au dernier portail qu’ils avaient emprunté et qui leurs avaient demandé de faire un assassinat et de mettre le feu à un entrepôt pour pouvoir se faufiler en dehors de cette ville qui ne voulait pas d’eux.
Il était certain que les parlementaires ne se termineraient pas là et le grugach reprit sur lui restant toujours immobile malgré les fourmis dans les membres qui le démangeait. Continuant d’en apprendre sur l’art des négociations, il restait silencieux et observateur.

Le sol n'était certes pas confortable et les fesses de l'Armathor commençaient à lui crier de changer de position. L'elfe du soleil repoussa cette supplique dans un coin de son esprit et força sa concentration sur les mots de l'Ancien. Il resta donc droit comme un I, le port de tête souverain dans toute la superbe d'un noble Tel'Quess de haute lignée. Il ne marqua ni déception,, ni satisfactions au différentes répliques qui lui avait été données en réponse à ses efforts diplomatique. Il avait tenté le coup, mais savait que l'on changeait pas la façon de vivre d'un peuple sur quelques bonnes paroles. Aussi le refus d'une éventuelle alliance avec les Al'Salim devrait être revue ultérieurement. Car qui pouvait bien savoir l'avenir qui était réservé au peuple de Glonglegaar. Il y avait aussi autre chose qui le chagrinait s'était de passer sous silence l'aide que les Svirfebelins allaient visiblement leur apporter. Il voulait être certain de la volonté des gnomes avant d'enterrer définitivement le sujet.

[gnome]- Je comprends et je respecte votre point de vue « Na » (Ancien). Loin de moi, le désire de vous attirer le moindre problème, pour autant je souhaiterai être certain de votre position. Vous ne souhaitez pas avoir avoir de partenariat avec le peuple Al'Salim. Il me faut pourtant être honnête avec vous. Si nous parvenons à trouver, grâce à vous ce que nous cherchons pour eux, alors il se peut que vous les voyez repasser de temps en temps pour qu'ils puissent aller se ravitailler eux-même. En outre, je me vois assez mal passer sous silence le rôle capitale que vous jouez dans cette quête. Si vous me le défendez, nous garderons le secret de votre existence. Dans le cas contraire, laissez au moins au Al'Salim le privilège de connaître l'existence de leurs sauveurs. Cela n'engage à rien, mais si un jour malheureux les choses devaient changer pour votre peuple et que votre avenir devienne moins... serrein. Vous pourrez alors compter un allié qui sera redevenu puissant pour vous aider à leur tour si le besoin s'en faisait ressentir. Je vous dirai bien de venir chercher de l'aide auprès des Gardiens Sylvestres, mais sans mage à votre disposition, le voyage sera très long.

Aël'Telàwërith marqua une pause gardant un regard plein de bienveillance sur les petits êtres qui l'entouraient. Ils semblaient tellement insignifiants aux yeux de celui qu'il avait été par le passé, un noble imbu de lui-même, ne considérant les autres races que pour des inférieurs, même les autres elfes devaient le respect aux Ar'Tel'Quessir qui avaient reçu la bénédiction de Corellon Larethian lui-même. Mais il avait changé. Et c'était peut-être ça que sa tante l'avait envoyé chercher en lieu et place de la Tel'Kiira de sa famille. Ses aventures aux côtés d'Yvae et des autres, sa rencontre avec Isorion, ses nouvelles responsabilités et son engagement auprès de la Confrérie lui avait ouvert les yeux sur monde comme il ne l'avait jamais envisagé tant qu'il était resté au sein d'Evereska. Il y avait quelque chose de foncièrement bon et touchant chez les svirfebelins. Le Seigneur de Mythdaë n'aurait pas su clairement définir ce que c'était, mais il ne voulait pas quitter Glonglegaar sans s'assurer qu'ils pourraient bénéficier en cas de besoin de l'aide de ceux à qui ils allaient sauver la vie. Il ne s'agissait que de les guider jusqu'à un portail, mais sans eux, le petit groupe des gardiens auraient pu tourner en rond, ou passer à côté sans même s'en rendre compte. Ils leur faisait, pour le moins, gagner un temps précieux.



Peut-être que l'elfe du soleil abusait de l'hospitalité des ses hôtes, mais il n'avait pas vraiment envie de se lancer tête baissée dans un portail dont il ne connaissait rien. S'ils venaient à ressortir en pleine mer sans s'y être préparé la suite de la visite risquait d'être plus courte que prévue. Idem s'ils débouchaient en plein un nid de troll des cavernes, ou aux coté d'une cité drow. Demander des renseignements ne coûteraient rien et le théurge mystique préférait être certain qu'il aurait les sorts adéquates pour les aider dans leur entreprise.

Le prêtre-mage se retourna vers ses compagnons à sa droite et sa gauche et il leur adressa un sourire de circonstance. Ils les avaient consciemment éloigné de la discussion en utilisant le langage des gnomes, mais il leur devait des explications sur ce qui se disait.



Ce faisant, il décocha un clin d’œil amusé à Yvhann. Cela voulait dire « maintenant mon ami, si tu as une question vas-y pose là. » Il y avait probablement des choses auxquelles il n'avait pas forcément pensé, et que des aventuriers chevronnés comme Ylinya et Yvhann devaient tenir comme évidentes.

e pas pouvoir comprendre ce qu’il se disait était assez perturbant mais le fait qu’elle connaisse le Noble et qu’elle lui fasse confiance faisait beaucoup pour améliorer une situation potentiellement très gênante. Aussi apprécia-t-elle énormément l’effort fourni par l’Ancien lorsque ce dernier répondit aux propos de son compagnon en elfique, permettant ainsi à un plus grand nombre de comprendre ce qu’il se disait. Même si elle ne saurait jamais le contenu exact de ce qui avait été dit, la réponse qu’ils reçurent ne firent que confirmer ce dont elle se doutait…

Aël avait fort probablement cherché à s’allier les gnomes et ces derniers semblaient préférer une position plus neutre. Ce qu’elle comprenait bien qu’elle puisse le regretter. Le fait qu’ils veuillent bien les mener jusqu’à la prochaine étape était déjà fort généreux de leur part s’ils ne désiraient pas se mêler aux affaires des autres. Cela dénotait un fond naturellement bon de leur coté et elle espérait, comme le présentait le Noble, qu’ils n’hésiteraient pas longtemps à se faire connaître auprès de sa famille pour l’aide qu’ils avaient apporté.

La mention d’un portail ne manqua pas de l’inquiéter et cela put se lire dans le regard qu’elle échangea avec ses compagnons. Leurs dernières expériences ne le lui laissaient pas que de bons souvenirs… Et cela pouvait aussi expliquer pourquoi l’accès à cette ressource vitale qu’était cette roche bleue était brusquement devenu impossible. Soit le portail ne menait plus au même endroit, perdant ainsi ceux qui l’empruntaient, un peu comme la mauvaise surprise qu’eux-même avaient expérimenté, soit quelque chose avait changé de l’autre coté...

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Ce n'était qu'une demande de précision, Aël ayant posé la question qu'elle s’apprêtait à formuler. Les connaissances de la Bleutée concernant les portails et tout ce qui pouvait y être associé étaient très limitées malheureusement… Mais cela semblait être un sujet dangereusement récurant ces derniers temps. Elle ne parvenait pas à savoir si c’était quelque chose de général qui touchait ce type de magie en particulier ou si quelqu’un, ou quelque chose, était en train de s’acharner sur eux en particulier…

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