De l'autre côté

MELKIOT, SERANA, ARAKH & ADHEMAR

Gardien féérique

- Des écailleux oui, toutes sortes de lézards, mais aucun dragon. -------------------- A mi-chemin entre créature végétale et Satyre, gardien de Féérie.

La réponse força Serana à réfléchir et à reconnaitre qu’elle n’avait –outre le nom- aucune preuve qu’ils aient quoi que ce soit de féérique. Certains mages les appelaient d’ailleurs Pseudodragons, leur enlevant cette référence. La question du portail dérangeait fortement le Gardien, assez pour que ce soit perceptible.

Gardien féérique

- Hum … Vous n’êtes pas de Féérie, c’est une certitude, et vous n’avez pas la puissance pour faire un voyage entre les plans. Mais un portail … Vous vous expliquerez mais pas à moi. Je suis un gardien, pas un tisseur de chemins de traverse ou autre. -------------------- A mi-chemin entre créature végétale et Satyre, gardien de Féérie.

Au milieu de l’inquiétude des aventuriers, l’interpellation d’Arakh à son gardien minuscule sonnait comme un rire bien plus gai que celui de la Hyène. La fée se détendit, faisant mine de le piquer puis se rétractant à la dernière seconde plusieurs fois avant de s’assoir, les jambes croisées, sur l’épaule quand ses congénères voletaient toujours, menaçantes. Même si c’était difficile à croire et à comprendre, il semblait que les deux s’étaient trouvées dans une compréhension mutuelle.

Le gardien s’adressa alors à Melkiot, se rendant compte que les visiteurs étaient tout sauf unis dans l’adversité et que celui-ci était victime des trois autres.

Gardien féérique

- Je vous emmène chez notre LeShay. Tout ceci me dépasse. Si vous êtes victimes d’un sortilège vous emmenant dans l’Obscur, d’autres puissances sont peut-être en œuvre. Vous ne m’avez toujours pas dit ce que vous cherchiez de si important, ni pourquoi. -------------------- A mi-chemin entre créature végétale et Satyre, gardien de Féérie.

Adhémar n’avait pas facile à accepter l’autorité mais dû reconnaitre le bien être de sa monture qu’il ‘sentit’ aussitôt et comprendre que le Gardien n’était pas foncièrement malveillant. A l’entendre, le seul fait du sort de lumière les avait désignés comme ‘moins dangereux’ que ce que leur arrivée inopinée laissait présumer.

Après quelques minutes de marche forcée, ils approchèrent de ce qui semblait être une clairière illuminée par une lueur lunaire. Quand les derniers arbres s’écartèrent, ils découvrirent ce qui brillait de la sorte. Même sans être sensible à l’art, l’architecture ou à la beauté du monde, on ne pouvait qu’être saisi par l’esthétique du lieu. Un arbre titanesque trônait face à eux dont chaque feuille, chaque branche, chaque racine et morceau d’écorce luisait. Un escalier traversait un entrelacs de racines et menait à une porte de cinq bon mètres de haut. Personne d’autre qu’eux n’était visible.

Ils cheminèrent vivement au sein de cette luxurieuse végétation, chacun posant des regards inquiets ou curieux sur cet environnement hors du commun.

Avant qu'ils ne parviennent à destination, un arbre majestueux abritant en son sein un gigantesque palais, Arakh et la petite créature posée sur son épaule profitèrent de la promenade pour nouer contact.

- "T'es pas une grande bavarde ma belle ! c'est pas un gros défaut, y'a pire! r'garde la tête de pucelle qui s'trimbale sur ce corps décharné... " La hyène désigna d'un signe de tête Melkiot qui marchait devant lui


Si elle ne parlait pas, son esprit était vif et espiègle. Parfois d'un simple signe de tête, parfois en singeant une attitude pour le moins humaine, elle réagissait aux remarques du guerrier, et tous deux profitèrent de ce moment hors du temps et des normes. Ceci fait, Arakh ne demeurait pas moins conscient de l' enjeux et finit par poser la question qui l'inquiétait...

-" Tu sais c'qui nous attend la bas ? On va à abattoir ? " Face au regard incrédule de la petite fée, la hyène sourît à pleine dent - " Mouais, m'étonnerait qu'ça existe ce truc chez vous... d'slé ma belle,je voulais simplement savoir si j'dois avoir peur pour ma vie... Si t'as un conseil pour que j'puisse sauver mon cul, hésites pas !"



Parvenu au pied du monumental édifice naturel, Arakh resta quelques instants ébahis. La lumière s'échappait de toute part et éclairait largement aux alentours...

¤ Pas un bruit, pas un mouvement... Le calme avant la tempête... ? ¤

L'homme des steppes, par réflexe, ouvrît pleinement ses sens pout tenter de détecter ce que le commun des mortels ne pouvait percevoir... Quelques secondes s'écoulèrent... Puis soudainement il éleva la voix

- "Bon maintenant qu'on est là, y a plus le choix ! On s'bouge les miches et on va voir qu'est ce qui se cache dans cette grosse branche ! "

L'esprit de la demie-dragonne se figea à l'évocation du LeShay. Elle chercha dans ses souvenirs de quelconques informations à leurs propos et elle n'en trouva que peu. Mais ce peu n'eut rien pour la rassurer. Les légendes qui parlent d'être plus puissants que les dracosires - aussi difficilement crédibles qu'elles soient à son avis - étaient toujours à prendre avec la plus grande attention. Avoir un père féru de mystères était un avantage certain pour ce genre de précautions. Même si elle n'était sûre de rien, lorsque l'on commençait à comparer quelque chose avec un dragon, c'était qu'on avait craint ou respecté sa puissance. La diplomatie - et, elle le craignait, la déférence - allait être de mise. Elle savait qu'elle était dans de sales draps, mais ça allait peut-être empirer.

Puis, lorsqu'elle arriva en vue de la construction arboricole, son attrait pour la découverte pris un instant le dessus. Elle avait vu, une fois, les pointes en ruine et les balcons sylvestres de Myth Drannor, passage obligé pour elle, la cité étant l'un des lieux préférés du Chevaucheur. Déjà, sa splendeur l'avait un peu rapprochée de sa part elfique. Mais ce qu'elle avait devant elle était à un autre palier sur l'échelle de l'émerveillement. C'était comme si le palais sylvestre était né de la forêt elle même, et d'ailleurs, elle n'en serait qu'a moitié étonnée. Elle s'arrêta un instant pour contempler la structure, sans se soucier de ceux qui la suivait, ou du courroux de leur guide.

Puis elle revint dans la réalité et se rappela qu'il fallait qu'elle se sorte de là, en plus de trouver qui était la créature qui s'amusait à ouvrir des portails vers la Féérie en pleine dracorage. Réflexion faite, elle aurait peut-être dû affronter la créature et s'enfoncer dans la forêt. Elle inspira et tendit ses sens, pour le moment, les fées n'étaient pas excessivement belliqueuses, mais elle craignait que ça ne dure pas. Elle jeta un œil vers Arakh, qui semblait faire de même, puis vers Adhémar qu'elle sentait excessivement tendu. Quant au dernier, elle ne savait toujours pas qu'en penser. Tout en restant prudente elle fit de son mieux pour paraître pacifique et sans danger, même si, elle le savait, dans le coin, ça paraissait compliqué.

- Pas un mot plus haut que l'autre, de la diplomatie, et pas d'armes. Nous sommes tout sauf en situation de provoquer la colère de nos... hôtes, conseilla t-elle assez impérativement aux trois autres.

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Détection pour évaluer le nombre de créatures présentes, perception auditives pour entendre ce qu'ils disent sur eux si il y a lieu (+0). Diplomatie (+6) pour modifier favorablement le comportement des fées ?

La créature qui avait prit la parole n’avait pas l’air d’être agressive vis à vis des aventuriers. Bien au contraire. Elle semblait être simplement là pour empêcher les intrus d’entrer sur son territoire et le protéger de potentielles menaces. Mais le chevalier restait sur ses gardes. « La prudence est mère de sûreté » : cette courte phrase lui avait été dictée par son maître lors de son apprentissage. C’est pourquoi le représentant d’Hoar restait à l’affût du moindre coup fourré.

Tandis que Serena discutait avec la chose, Arakh semblait s’être fait une amie avec une des petites fées. Cette amitié naissante entre les deux protagonistes ne pouvait simplement qu’améliorer la situation du groupe. Après tout ils étaient dans un endroit inconnu, alors toute aide possible qui pouvait être profitable au groupe était bonne à prendre.

Mais ce qui inquiétait le plus le jeune homme était l’intérêt que portait la créature à Melkiot. En effet, celui-ci était acculé de toute part et pouvait se retourner à tous moments contre ses camarades d’infortune. Adhémar n’avait aucune confiance en cet homme mais il ne souhaitait pas qu’il opte pour l’autre camp. Ils n’étaient déjà pas bien nombreux alors en plus si un des leurs quittait le navire, se serait le bouquet.

Le chevalier n’accepta pas facilement la remarque du gardien mais s’y plia volontiers pour ne pas faire d’esclandre. Il est vrai que le poids supporté par Kaemon n’était pas négligeable. Alors Adhémar porta la charge sans dire la moindre parole.

Ce fut seulement à l’approche d’une splendide demeure éclairée de mille feux que le croisé laissa tomber sa charge à terre pour s’exclamer : - « Par tous les Dieux mais qu’est-ce que c’est que ce lieu ? »

MELKIOT, SERANA, ARAKH & ADHEMAR

Le parallèle que Serana dressait entre la construction et certains exemples des ruines de Myth Drannor était tout à fait légitime, un peu d’imagination pouvait en effet permettre d’imaginer qu’avant sa chute, la cité devait profiter de certaines merveilles architecturales comparables. Moins végétales, plus outrageusement grandiloquentes mais comparables.

Au contraire de sa crainte, le Gardien apprécia que les visiteurs soient émerveillés par ce qu’ils voyaient et même que la dragonne marque une pause. Sans sourire, on pouvait percevoir dans son redressement, de la fierté. Ils étaient plus rustres qu’eux, ils venaient d’un plan moins ‘beau’.

Gardien féérique

- Vous l’appelleriez Citadelle. -------------------- A mi-chemin entre créature végétale et Satyre, gardien de Féérie.

Ils étaient là, autour d’eux mais parfaitement invisibles. Chuchotant dans un bruissement de vent dans la ramure d’un saule ou d’un peuplier tremble. Des mots dans une langue proche de l’elfique mais trop éloignée pour être compréhensible, des mots qui firent dresser les oreilles de Kaemon dont le port, déjà majestueux, se fit altier. C’était presque de la musique, des rires, des chants mais rien de tout ça, le langage de Féérie était plus étrange que celui de la Sylve, plus mystérieux, plus ancien.

Il faisait clair comme à l’aube ou à l’aurore.

Tandis qu’ils montaient les premières marches, les fées quittèrent leur position menaçante à côté des aventuriers pour une formation derrière eux. Le Gardien passait en tête, saluant des créatures qui apparaissaient en réponse. Figures presque elfiques, en arme de pied en cape, des gardes aux armes d’hast.

Il n’y avait pas de pièce derrière les gigantesques portes ouvertes de la citadelle, des escaliers végétaux montaient le long des murs extérieurs autour d’une unique salle au centre de laquelle se dressait un trône en bois. Le trône était vide mais juste devant, se dressait le plus grand cerf qu’ils aient pu voir.

Gardien féérique

- Prosternez-vous et ne dites rien tant qu’on ne vous le demande. -------------------- A mi-chemin entre créature végétale et Satyre, gardien de Féérie.

Aucun ne fut dupe, ils savaient être en présence d’une Puissance. Il irradiait. Pas de Bien à la manière des paladins, pas plus qu’il ne transpirait le Mal, c’était autre chose, perceptible même par ceux qui ne manipulait aucune forme de magie.

¤ Dites-moi tout ce qui pourrait vous sauver d’une disparition immédiate. ¤

Le ton était donné.

Au fin fond de son âme, elle sentait un rugissement de rage et de honte qui tiraillait son esprit. Elle avait obéit au guide et d'ailleurs, devant une puissance aussi écrasante, elle n'aurait pas su que faire d'autre que se prosterner. Mais toute sa moitié draconique lui disait que c'était une erreur, que l'avenir lui ferait payer de s'être abaissée à se pencher devant un seigneur de la Féérie. Elle serrait les dents, se forçant à accepter que le moindre geste serait en lui même considéré comme une vindicte. Vindicte évidemment suicidaire.
Sa moitié tel'quessir, elle, était au comble de l'extase. Elle était revenu sur les terres merveilleuses de ses ancêtres, depuis des éons fermés aux mortels. Celle ci aurait bien supplié le Seigneur aux Bois de la laisser vivre ici...

Sauf qu'elle avait toujours préféré son côté draconique.

Toujours était il que sa raison lui faisait comprendre que l'ordre qu'elle venait d'entendre contenait une éventuelle porte de sortie. Oh, certes, il y avait aussi une menace de mort, mais il s'agissait de positiver.

Appuyée sur son genou, à la manière des chevaliers et des paladins, elle releva la tête après que l'instant de silence assurant que la créature quasi-divine avait terminé de parler fut passé.

- Nous ne sommes pas ici par choix. Quelqu'un, ou quelque chose à ouvert un portail vers votre plan, qui nous a aspiré ici. Trouver ce qui est responsable de l'ouverture d'un canal vers un plan où vos ennemis sont déchainés est peut-être une raison suffisante pour nous garder en vie. Et pour ce qui me concerne, je suis aussi à moitié elfe.

Elle n'en disait rien mais elle se doutait que la créature savait déjà son ascendance, alors autant rappeler ce qui pourrait la sauver. Elle était sûre qu'un portail vers Toril en ce moment n'aurait rien pour rassurer les fées, quant au reste... Elle regarda Melkiot du coin, ce n'était pas le moment de faire des mensonges.

Melkiot tourna la tête vers la créature et il commença à entamer une réponse lorsqu'il fut éblouit par la magnificence du lieu dans lequel ils venaient de pénétrer.
"Je viens chercher... Graine..."
Il restait pantois.
*On se croirait chez des elfes.*
Il n'avait jamais vu de demeures elfiques en réalité mais il se l'imaginait de cette façon, dans les arbres, en même temps, il sentait un côté plus sauvage, nul doute que c'était pas le moment de la jouer de façon hostile.

Sa crainte se renforça lorsqu'il vit le grand cerf présent devant eux, il sentait la magie et la puissance à plein nez.
Il se mit à genoux, inclinant la tête devant la créature, attendant que Sérana ait fini pour prendre la parole, d'ailleurs il remarqua le regard en coin qu'elle venait de lui lancer mais ne sut pas trop comment l'interpréter, du moins il savait que c'était encore une forme de violence à son égard.
*M'énerve elle, c'est bon y a pas qu'elle qui sait parler.*

"Messire, une sorte de dryade m'a envoyé quérir une graine, pour ma part c'est la seule chose que j'ai à faire en ces lieux. Peut être dans votre infinie sagesse sauriez-vous où je pourrai la trouver ?"

Le spectacle était grandiose et cette citée magnifique. Ce monde, cette contrée était des plus étranges mais des plus merveilleuses. Montant l’escalier les quatre personnages purent voir progressivement des gardes apparaître tout du long de leur cheminement. Adhémar put reconnaître assez facilement que ces personnes avaient des traits elfiques mais était concentré sur ce qu’ils allaient bientôt voir apparaître tout en haut de ces marches.

Une fois arrivé à l’apogée de la citadelle il leur fut demandé de se prosterner et de ne surtout pas faire de commentaires. Le chevalier regarda Serena poser un genou à terre et fit de même en obtempérant sans broncher. Ce n’était pas le moment de se faire remarquer stupidement. La prudence était de mise et obéir montrerait clairement que les aventuriers n’étaient pas venus ici pour créer des problèmes aux résidents de ces lieux.

La suite fut incroyable. Tout droit sortit de nul part un cerf entouré d’un halo de lumière se mit à parler dans la tête du chevalier. Le croisé habitué à servir pour rendre la justice sentit immédiatement une forme d’autorité supérieure. Le représentant d’Hoar attendit patiemment que Serena et Melkiot aient terminé d’exprimer leur points de vues, puis parla à son tour :

- « Nous sommes ici par la faute de celui-là ! » La délation n’était pas coutumière pour le chevalier mais il faisait face à une puissance inconnue. Et mentir ne serviraient sans doute pas les aventuriers alors Adhémar parla franchement en montrant du doigt le mage et en reprenant : - « Nous avons été projetés dans ces lieux par un portail qui est sorti de nul part. Et mes compagnons ont été emportés par l’aspiration de celui-ci. En ce qui me concerne j’ai eu le choix de m’enfuir mais un représentant d’Hoar ne fuit pas ! Il se doit d’aller au-delà de ses peurs et d’affronter l’inconnu. Alors j’ai pénétré de mon plein gré dans ce passage. Simplement pour venir en aide à la jeune femme qui se trouve juste devant vous. Maintenant je ne connais pas les intentions de mes camarades. Dans tous les cas je suis persuadé que cette histoire de graine est à l'origine de notre venue dans ces lieux. »

Le jeune homme termina son monologue en regardant toujours fièrement son interlocuteur mais tout en espérant que celui-ci se montre clément envers les étrangers qu’ils représentaient.

Sa minuscule bienfaitrice, en quelques battements d'aide, avait rejoint ses comparses laissant à la Hyène un cadeau d'adieu synonyme de menace.

¤ Peu de chance qu'on s'la coule douce la dedans... Fais chier, j'commence à crever de soif moi ¤

Le Shaarien ne goûtait guère à la sobriété, et d'ici peu il ne tarderait pas à remédier à ce problème... Mais en attendant, un immense cerf télépathe lui faisait face. Le ton sans appel de la créature donnait du corps au message de la fée, et il était impossible de se fourvoyer sur sa puissance. Ils étaient face à un être merveilleux, une entité supérieure qui si elle le voulait pouvait les anéantir en un geste.

¤ Mon p'tit doigt m'dit que c'bestiau est pas du genre à discutailler... Il nous a pas ramené ici pour rien.. ¤

Le guerrier secoua ses mains pour profiter de la sensation bienvenue, la douleur avait quitté ses poignets, résultat probable de la magie qui baignait ses lieux... Il laissa courir son regard un peu partout avant de le reporter sur le cerf majesteux.

" Pareil qu'les autres pour ma part ! En tout cas, sacré baraque !" La hyène ploya le genoux et s'inclina " Arakh pour vous servir ! Si j'peux vous aider en quoi qu'ce soit, ce s'ra un plaisir ! Que ce soit pour vous enlever une épine du pied..." Un bref silence s'installa ' "Euh, vous voyez ce qu'jveux dire, désolé j'avais pas pensé que.. que vous en aviez pas... un pied "

[i] Arakh était peu sujet à la pudeur ni adepte des règles de bienséance, l'effort fait en cet instant où il se retrouvait agenouiller en aurait étonné plus d'un...

¤ Moi l'premier... La sagesse qui finît par rentrer dans ma caboche, héhé !!! ¤

Tous

Le LeShay se reprit comme s’il se rendait compte qu’il parlait à des enfants et qu’il devrait adapter son langage autant qu’il devrait leur en dire plus. La forme de cervidé qu’il avait pris le rendait moins hautain, le choix de leur ‘parler’ par télépathie rendait la rencontre moins effrayante aussi. Sans conteste, l’attitude des visiteurs lui plaisait assez pour qu’il leur offre le temps de leur en dire autant que nécessaire. Ils avaient réussi à le convaincre qu’ils n’étaient ni espions, ni ennemis.

¤ La raison de votre présence ici est aussi diverse que vous l’êtes. Je le sens pour ce que vous ne dites pas ou au travers de ce que vous dites… ¤

La suite divergea pour chacun des aventuriers. Sans qu’ils puissent percevoir ce que les autres entendaient, tous comprenaient que la réponse était destinée à chacun indépendamment.


Serana

¤ Les Dragons sont nos ennemis depuis toujours, il est bon que tu le saches. Mais sais-tu que la Rage dont ils sont la proie est de notre fait ? ¤

Alors que la Dragonne sentait son sang bouillir à cette révélation, une image s’imposa à son esprit. Elle vit, comme en rêve éveillé, des images d’un autre temps, des humanoïdes à la peau aussi blanche que leur chevelure, apparaitre au travers de l’écorce d’arbres gigantesques. Devant eux, des Elfes vêtus de tuniques végétales et munis de sagaies, en petits groupes farouches s’inclinaient comme eux-mêmes le faisait aujourd’hui. L’image disparut dans une violence visuelle inouïe sous la forme d’un Grand Ver aux écailles mauves presque invisibles tant le Dragon Noir était vieux. De griffes et de souffles, il fit littéralement fondre les Elfes avant qu’un LeShay ne fasse un pas et de son corps protège l’unique survivant pendant que deux autres détruisaient le Dragon de rayons blancs jaillissant de leurs index tendus.

L’illusion s’interrompit sur l’image de Mages LeShay incantant ensemble et sur l’envol de milliers de dragons, devenus fous, qui s’entre-déchirèrent dans le ciel de Toryl.

¤ Nous avons créé ce Mythal pour offrir aux jeunes peuples une autre vie que la servitude éternelle aux Dragons. Voilà la vérité. Nos deux plans n’ont cessé de s’écarter l’un de l’autre, pour vous protéger. Les Elfes, guidés par les Eladryns, se détachèrent des Dragons pour suivre les voies que nous leur avons montrées. Et tous ont fini par oublier.
Tu cherchais à échapper à la Rage, quitter le plan matériel était la seule bonne manière d’y parvenir. Il te suffit … d’attendre. ¤


Melkiot

¤ Il est évident que tu n’as aucune idée de ce à quoi tu participes, sans quoi vous auriez trouvé un moyen d’échapper à ce Portail ou vous seriez restés à distance. Ce n’est pas une Dryade qui t’envoie, voilà bien longtemps qu’elle ne l’est plus, corrompue par le temps passé loin de son arbre à lui faire perdre la raison et, sans doute, par les murmures de la Reine de l’Air et des Ténèbres vu votre arrivée par Gisombre. Elle a rejeté Titiana, notre Reine la jugeant sans doute responsable de son éloignement. ¤

Melkiot ne connaissait rien du Panthéon féérique mais il comprit que le ‘cerf’, qu’il considérait déjà comme une super puissance, parlait de quelque chose de plus puissant encore.

¤ Pour avoir permis de traverser l’éther, tu dois te douter que cette Graine est bien plus que ce qu’elle semble. Nous ne savons pas ce qu’elle est exactement mais nous savons qu’elle existe et ce qu’elle représente. Les arbres se réjouissent, l’eau des sources souterraines chantent dans l’idée de l’abreuver et de l’aider à germer. Mais si nous le savons, les créatures de la Reine doivent le savoir aussi. Et s’il nous est impossible de l’atteindre malgré notre Puissance, Elle a dû trouver en vous le moyen qu’il nous manque. C’est peut-être finalement une … chance … que vous ayez franchi la frontière, vous allez pouvoir éclaircir tout ça. ¤


Adhémar

¤ Il te faut choisir, représentant d’Hoar ! ¤
La voix était impérieuse, en juste réponse à la violence d’un doigt pointé.
¤ Tu reconnais en cet homme le pouvoir de te forcer à traverser les plans ou préfères-tu considérer que c’est TON choix d’avoir suivi les autres et de pénétrer ici de ton plein gré ? Il était honorable de chercher à défendre celle que tu prends pour une jeune femme et je comprends la complexité de se plier à un code contradictoire, mais … tu devras mettre cette rancœur de côté. Soit tu cherches cette Graine avec tes compagnons, soit tu t’opposes à eux mais ne soit pas une menace pour ceux qui t’aideront à atteindre ton objectif. ¤
La voix dans sa tête retrouva son calme, dans ce qui devrait tenir lieu de conclusion pour lui.
¤ Ni lui, ni elle ne sont responsables. La seule à l’être est une créature qui a fait le Souhait de se venger et d’approcher assez nos plans pour que ce passage soit possible. Une sainte vengeance, comme celle qui force à se promettre de tout faire pour devenir assez puissant que pour être capable de combattre un dragon. Crois au Destin ou au Hasard, en aucun cas le Mage ne peut être tenu responsable. ¤


Arakh

¤ J’apprécie ton offre, Arakh, et compte bien en profiter ! ¤ - Il y avait du rire dans la voix qu’il entendait, contraste rafraichissant avec la menace de mort qu’ils avaient reçue quelques seconde plus tôt.
¤ Tu m’aideras autant que nous t’aiderons. A trouver pourquoi vous êtes en quête de cette Graine, ce qu’elle représente vraiment et ce qu’il convient d’en faire. Je ne peux me charger de cette quête et je ne peux la confier ni à la Dragonne, ni au Vengeur, ni au Mage. Si tu acceptes d’être mes yeux, tu en seras récompensé plus que par le soin de tes blessures. Qu’en penses-tu ? ¤


Tous

Le Gardien hocha la tête, il avait probablement reçu un tout autre message lui aussi.

Gardien féérique

- Il en sera fait ainsi. Voyageurs, je serai votre guide vers la Bordure mais d’abord vous allez vous reposer, ici, pour … hum … éviter que mes frères fassent trop de zèle. -------------------- A mi-chemin entre créature végétale et Satyre, gardien de Féérie.

Le Voltigeur d’Arakh revient à son côté, lui tirant l’oreille pour lui montrer une alcôve à leur gauche avec quatre lits et un espace assez large pour un cheval. Elle venait de ‘pousser’ là, ils l’auraient juré.

Ils étaient tous fatigués et que ce soit pour rêver ou dormir du sommeil des justes, la proposition s’imposait presque d’elle-même.