Le calme agité de l'hiver [Thüldae], Lorindol, Malaric, Godrick et Sphaelin

- Ça fait du bien de se sentir chez soi !

Le nain déambule dans la forêt comme un enfant sur son aire de jeu. L’insouciance le guette, il se sait en sécurité dans ces lieux boisés et protégés par les membres de la Confrérie. Il ne fait même plus attention où il marche et tombe plus que de raison sur le sol neigeux mais néanmoins rempli de bonnes odeurs, celles de la nature environnante. Il profite de ses chutes pour sentir les herbes, respirer à gorge déployée au milieu d’un buisson et caresser les racines des arbres. De temps à autre il confectionne une boule de neige et la balance sans retenu sur ses compagnons. Il vise le druide et se marre à la moindre touche.
En arrivant devant la porte sud, il prend soin de se nettoyer en enlevant toutes les brindilles coincées dans sa barbe, ainsi que la neige dans ses cheveux et sur ses vêtements. Souriant il franchit le hall des visiteurs puis se présente devant Linwëline.

- Alae Très Chère Ambassadrice !

Il écoute le résumé de sa dernière aventure racontée par Lorindol et prononce simplement :

- Non rien à rajouter. C’est parfait tu as tout dit. Merci.

Nickel le résumé Lorindol, j’aurais pas fait mieux !

Après toutes ces épreuves, Malaric avait soudain l'impression de sortir d'un long cauchemar. Devant lui se dressait enfin le Grand Saule Argenté, divinité de majesté incarnée dressant son immensité vers les cieux. Une bienfaisante note, claire et pure, s'éleva dans les airs comme le petit groupe gagnait l'ombre d'O'Sutraari et les traits se détendirent enfin.
Acalante, la bougresse, l'avait ignorée comme s'il n'était que le dernier des arbres morts. * Maudit sang de fée !* Pensa t-il. * Si diablement tentant et si fourbe... * Ajouta t-il aussitôt avec un rictus mêlant envie et dégoût de ses propres inclinaisons.
Quant à Paleo, le sanglier compagnon de Karthad Dikos, il ne lui avait guère consenti plus qu'un petit frétillement de sa queue en tire-bouchon. Ogresire devait être un modèle de tyrannie pour empêcher ainsi l'animal de venir fêter comme il se devait le retour du druide !
Et que dire de la descente vers le lac d'argent qui lui avait valu plus que son content en chûtes et glissages éperdues ? Les jeux de Godrick avaient constitué le summum de son exaspération ! Les rires de ce dernier n'avaient eu d'égal que les vitupérations du serviteur de Silvanus...

Malaric posa sa main sur la plus proche racine de l'arbre, énorme et pulsante d'une vie ralentie par les rigueurs de l'hiver, mais indéniablement intense. Ses compagnons se hâtèrent vers la grande porte ogivale et ouverte qui perçait le flanc du titan de bois, attirés après leur long périple vers la bienveillante lumière éthérée qui, présentement, s'en échappait, tel un crépuscule de début du monde. Le druide s'attarda un instant contre l'écorce froide, caressant cette masse végétale comme s'il se fut agit d'un aîné bienveillant et fidèle. Puis il s'en écarta, s'ébroua comme un chien mouillé et repartit à la suite de autres gardiens sylvestres.

Passant le seuil de l'ouverture béante, il fut accueilli par la voix et le sourire angéliques de Linwëline Arànir qui les saluait en leur demandant des nouvelles de leur mission. Le Haut-Armathor se tenait auprès d'elle, silencieux comme la mort. Même s'il ne pipait mot, Malaric avait la désagréable impression qu'Adlareth se tenait prêt à bondir sur le petit groupe et à les déchiqueter de ses griffes enchantées.
Le druide avait eu le malheur de surprendre bien involontairement l'Elfe de la Lune durant l'une de ses séances d'entrainement, alors qu'il venait de débiter en un éclair l’équivalent de deux chariots de bois mort. Adlareth, qui l'avait tout à coup vu, s'était arrêté en le saluant, un sourire aux lèvres. C'est ce sourire qui avait terrifié le serviteur de Silvanus. Ce genre de masque de façade qui voulait dire "Voilà ce que je peux faire à ceux qui me déplaisent... Alors tiens-toi à carreaux, le druide, car je te garde à l’œil..."
Sans même s'en rendre réellement compte, Malaric se rapprocha du bord de la salle, fuyant le regard inquisiteur qu'il imaginait braqué sur lui. Il s'adossa à la paroi d'écorce nervurée et constellée de cristaux luminescents, puis tenta de prendre l'air le plus naturel possible en commençant à se grattouiller quelques parties intimes.
Alors Lorindol commença à répondre à la prêtresse, jouant tout naturellement, et ce depuis plusieurs jours, le rôle de premier porte-parole du groupe. Et comme toujours avec ce dernier, la réponse dura, dura, dura...
Malaric sourit intérieurement... * HAAA !!! * Pensa t-il. * Bien joué, Œil-Flamme ! Endormir l'adversaire, voilà qui est magistral ! *
Comme à son habitude, Lorindol déroula un rapport circonstancié, précis et exhaustif du déroulement de leur mission, mais le druide n'était pas homme à en saisir toute la perfection. Aussi se mit-il à bailler et finit-il par s'assoir à même le plancher de bois, n'attendant plus vraiment la fin de ce qui devenait à ses oreilles un bruit de fond monacal...

- J’espère avoir été clair, Malaric et Godrick ont peut-être des éléments à rajouter à ma litanie, prononça soudain Lorindol, comme s'il avait deviné les pensées du druide.

- Non rien à rajouter. C’est parfait tu as tout dit. Merci. Ajouta rapidement Godrick Dolric.

Comme trop de regards penchaient vers lui, Malaric, stressé, ne trouva rien de mieux à dire en se relevant et en haussant les épaules que : Nous a bien aidé, la mère Arumawa. Sacrée herboriste que v'là ! Mais y sont quand même dans la mouise, les Gnomes, là où y sont... Devraient pas rester là. Trop près des Orques. Trop loin des amis... J'ai faim !
Balançant son barda sur son épaule et faisant signe à Draak de le suivre, il ajouta : Euh... Y sont planqués où les gardiens des feuilles ? Z'auront besoin de moi avec tout c'qui s'pointe dans not' direction...

Le quatorzième jour de la griffe du couchant – année des dragons renégats
14 Chess 1373 CV


Lieux : Haute-Forêt - Thüldae
Horaire : Zénith


Température la plus basse : -9 °C
Température la plus haute : -1 °C
Température effective : -13 °C
Précipitation : Aucune
Vent : secteur Ouest 24 Km/h entraînant un refroidissement ressenti de - 4°c.
Humidité relative : Matin - basse ; Soir - modérée
Phase de Séluné : 4ème quartier
Nombre de d'heure de Jour : 12 heures 04.
Nouvelle aube : 05 h 47.

MJ
Narration : Godrick Dolric, Malaric, Lorindol

a Teu’Tel’Quess avait écouté avec attention les déclarations du mage de l’Île Verte. Il fallait dire que celui-ci savait captiver l’attention et que son récit ne manquait nullement d’intérêt. Mais pour Adlareth et Linwëline, c’était là encore quelques mauvaises nouvelles supplémentaires qui venaient s’ajouter à celles déjà reçues dernièrement.

Après, la réapparition de l’ombre des démons Fey’Ri, le perte de l’espoir de trouver une solution pour se protéger d’une éventuelle colère des dragons, la disparition de pas moins de deux Ly’Aegisir et la fermeture du portail qui reliait Thüldae avec l’avant-poste de la Confrérie dans le Cormanthor. Voilà qu’il y avait un saccageur tellurique qui rôdait dans le secteur, et qui non content de semer la désolation organisait un rassemblement orque. Mais ce qui intriguait et inquiétait les deux dirigeants de la Cité Sylvestre c’était ce dragon vert qui pouvait être un signe avant-coureur de la menace qui jusqu’à présent n’était qu’une prémonition.

L’ambassadrice de Thüldae posa son regard noisette sur chacun des protagonistes. Elle s’attarda un moment sur Sphaelin qui restait étrangement silencieux et distant. Une attitude dangereuse alors que dans l’ombre l’ennemi menaçait d’infiltrer la Confrérie pour la saper de l’intérieur. Comme à chacun des rapports auquel il assistait, le Haut-Armathor était sous un sortilège de lecture des pensées superficielles. Certes, quelqu’un de bien entraîner pouvait éventuellement passer outre et cacher ses pensées. Mais il fallait bien avouer que ce n’était pas offert à tout le monde. Et pour l’heure excepté une extrême fatigue, une envie d’être au calme, de se restaurer et d’aller dormir, Adlareth n’avait rien détecté de plus chez Sphaelin. Il posa légèrement sa main sur l’épaule de son amie avant de prendre la parole.

Adlareth Mil’Emmondill

- Thüldae vous remercie pour vos précieux renseignements. Je vais transmettre ces informations à Shyvae’Lyr qui va s’organiser. Je ne peux pas dire que se soit de bonnes nouvelles pour nous, mais je vous félicite pour vos actions qui ont menées à la libération des enfants. -------------------- Natif de Raythayllaethor, ce Teu'Tel'Quess est né en 1117CV. En compagnie de son épouse, il se joignit à la Confrérie en 1370. Le chantelame participa à la lutte contre Korn le démon et ses hordes. La victoire fut leur, mais avec la perte tragique et douloureuse de son épouse, le prix payer fut très élevé. Isorion envoya son ami auprès d’Aëlariel pour l'éloigner du lieu du drame, le temps que le chantelame fasse son deuil. Aujourd'hui de retour à Thüldae le Haut-Armathor veille sur la sécurité des dirigeants de la Confrérie, ainsi que sur la Cité Sylvestre.

N’attendant pas d’avantage, le Haut-Armathor salua les Gardiens Sylvestres, puis quitta le Hall des Voyageurs sa cape claqua au vent hivernale lorsqu’il sorti d’Osutraari. La belle elfe lunaire revint aux enfants prodigues et elle reprit la parole.

Linwëline Arànir

- Merci à vous. C’est du très bon travail. Malheureusement, je ne peux que vous conseiller de vous reposer et de vous préparer, car il ne fait maintenant aucun doute que la Confrérie aura à nouveau besoin de vous très rapidement. Lorindol, je vais avertir Nil’Garith de votre trouvaille et de votre souhait. Vous avez fait preuve d’une grande sagesse en ne mettant pas tout de suite cette pierre sur votre front. Qui sait à qu’elle famille elle appartient et quelle est sa puissance. Attendez-vous à la voir rapidement. Quelque chose me dit, que même si elle fort occupée, elle ne perdra pas de temps pour venir vous voir. -------------------- Linwëline et son époux rejoignent la Confrérie des Gardiens Sylvestres en 1370CV. Cette prêtresse elfe de la lune sauvera nombre de vie, pendant le conflit contre Korn, mais pas celle de son mari. Linwëline devient l'ambassadrice de Thüldae, mais également la Ly'Aegisir des Gardiens de l'Harmonie.

Puis ses yeux en amande se posèrent sur le l’étrange druide qui ne manquait jamais de l’intriguer. Malaric était un être étrange qui vivait dans son monde à lui. Parfois, lorsqu’elle y pensait Linwëline se demandait si cela était réellement une bonne chose d’exposer le défenseur de la nature à des dangers dont la prêtresse n’était certaine qu’il en perçu toute l’ampleur. Pour autant, Malaric avait su resté en vie jusque là, et cette fois encore il avait su traverser les embuches et resté en vie. Tous ceux qui avait vu un wyrm vert en colère ne pouvaient pas en dire autant. Linwëline ne put s’empêcher de sourire.

Linwëline Arànir

- Oui Malaric, vous avez raison, il est grand temps de manger. Caeradwyn et Finwë seront ravis de vous revoir et de vous servir de quoi reprendre des forces. Mais avant cela, il va vous falloir penser à quelle branche des Gardiens Sylvestres vous souhaitez être rattaché. Vous avez fait vos preuves et votre noviciat va prendre fin. Lorsque vous serez décidé, ramenez-moi vos broches qu’elles soient rehaussées du symbole qui sera le votre. Prenez votre temps, réfléchissez bien et revenez me voir. Et pour finir, s’il vous revenait un détail que vous auriez omis, n’hésitez pas à venir nous en faire part. Que Labelas vous bénisse et vous garde. -------------------- Linwëline et son époux rejoignent la Confrérie des Gardiens Sylvestres en 1370CV. Cette prêtresse elfe de la lune sauvera nombre de vie, pendant le conflit contre Korn, mais pas celle de son mari. Linwëline devient l'ambassadrice de Thüldae, mais également la Ly'Aegisir des Gardiens de l'Harmonie.

Lorindol, Malaric, Godrick et Sphaelin étaient maintenant libérés de toutes obligations. Ils allaient pourvoir gouter à nouveau à la quiétude de Thüldae. Mais aussi à la paix de l’esprit. Restait maintenant à savoir par quoi ils allaient commencer. Après une telle activité, où le quotidien était réglé par les obligations de la quête qui leur avait été dévolue. Là, ils avaient maintenant toute latitude pour reprendre en main le cours de leur vie.

Quelle satisfaction d’avoir mené une quête à son terme. Le nain n’est pas peu fier de sa performance ainsi que celle de ses camarades. Ils ont sauvé la vie d’un village et réussi à repousser les assauts de l’ennemi. Mais pour combien de temps se demande le rôdeur de Solonor. Son visage s’assombrit, il ne veut pas voir Thüldae disparaître comme aurait pu l’être le village des gnomes. Au bout de quelques instants, il retrouve le sourire, pour le moment il faut se réjouir de leurs bonnes actions et profiter du retour en ces lieux magiques. Il remercie Adlareth pour le temps qu’il leur a accordé et ajoute :

- C’est tout à fait normal, nous ne pouvions pas laisser ces créatures exterminer un village entier. Et c’est le moins que nous puissions faire que de représenter fièrement les Gardiens Sylvestres, qui pour ma part m’ont si bien accueilli. Alae Adlareth. Fidèle et Fraternel !

Une fois que l’attention se pose sur Malaric, qui doit choisir quelle branche suivre pour continuer son apprentissage au sein de la Confrérie, Godrick en profite pour se diriger vers les cuisines. Il se remplit la panse et se désaltère d’autant plus. Une bonne nuit de sommeil le remettra d’aplomb pour la suite des évènements. Il lui tarde de retrouver son petit chez soi, son lit douillé et la quiétude de Thüldae.

Malaric écouta patiemment les réponses d'Adlareth puis de Linwëline Arànir. Godrick se dépêcha de répondre en premier afin de filer au plus vite vers les cuisines de l'Auberge de l'Esprit-Arbre tenue par Caeradwyn et son épouse, Finwë.
Le druide haussa les épaules en émettant un "Humpf !" désapprobateur que tous ignorèrent platement lorsque le Nain rôdeur lui passa devant, sans un regard. Il se tourna alors de nouveau vers les maitres de la cité :

- C'sûr, commença t-il, y fait faim avec c'te froid à vous geler les roubignoles dans leur écrin velu. Ah, j'chang'rai pas d'avis, poursuivit-il. Comme j'viens d'le dire, j'irais fourrer mon groin dans les affaires des Gardiens des Feuilles. Pas que j'sois absolument sûr qu'y z'y comprennent beaucoup aux p'tites choses de la Nature, mais y z'auront b'soin de moi. J'le sens...

Le serviteur de Silvanus fit alors mine de quitter la salle principale du Grand Saule Argenté, se dirigeant vers la grande porte ogivale au-delà de laquelle se découpait la pâle luminescence de cette journée d'hiver. Mais, se retournant au beau milieu de l'entrée, il ajouta encore avec le plus grand sérieux :

- Pis faut qu'je veille à c'qu'aucune maroufline de sang de fée vienne y fourrer ses p'tites fesses. Tout l'monde est pas comme moi à pouvoir résister à leurs mirettes ensorceleuses... Allez Draak, on va s'trouver une salade géante à becter... Quoi t'aime pas ça !? Tu crois qu'j't'ai pas vu m'piquer ma laitue séchée au campement, hier soir ! Draak ? Reviens ici faux j'ton ! Draak...
La voix vociférante s'éteignit avec l'éloignement.

Parvenu à l'extérieur, le druide s'arrêta et leva les yeux vers le ciel. O'Sutraari en masquait une large portion de ses énormes branches sans feuilles autour desquelles dansaient des flocons neigeux secoués par le vent. La vibration caractéristique de l'arbre géant résonnait clairement malgré le bruit des bourrasques. Il resserra son Alassëa et prit la direction de l'Est, vers l'auberge de l'Esprit-Arbre. La perspective du petit kilomètre de marche enneigée qui le séparait de l'âtre fumante de Caeradwyn le rendait maussade, car le vent s'était levé et on n'y voyait plus qu'à quelques pas.
Il croisa bien une Elfe des Bois qui avançait en silence sur le sol poudreux, rejoignant un logis tout proche, mais pas question de s'abaisser à lui demander son chemin.

- Draak, Draak... Appela t-il une fois seul, sans grande conviction et sans réussir à apercevoir son compagnon lupin. D'accord le quatre pattes ! Finit-il par crier, dégouté. J'te filerai ma laitue mais dis-moi où c'est, j'y vois que dalle !!!

Nouveau venu au sein de la confrérie, l'elfe dorée ne manqua pas de noter mentalement la destination de ses deux compagnons d'aventure l'Auberge de l'Esprit-Arbre.

- Godrick, Malaric, même si mon estomac insiste pour vous suivre mon esprit insiste lui pour que je prenne contact avec la gardienne des savoirs de la confrérie, je vous rejoint dès lors que ma demande de rendez vous est prise . -

Laissant la chance le guider, Lorindol arpenta la cité sylvestre recouvert de son écrin blanc, interpellant cordialement les premiers habitants croisés, à la recherche de Nil'Garith.

Content d'avoir enfin mené à terme sa première quête pour la confrérie, le mage s’imprégnait du lieu ou il déambulait, les derniers éléments rapportés et la sécurité renforcée laissant présagée des jours plus sombre à venir.

in du retour au sein de la Confrérie... La suite se passera dans les murs de Thüldae. Ça sera par ici