Le calme agité de l'hiver [Thüldae], Lorindol, Malaric, Godrick et Sphaelin

Le quatorzième jour de la griffe du couchant – année des dragons renégats
14 Chess 1373 CV


Lieux : Haute-Forêt - Thüldae
Horaire : Fin de matinée


Température la plus basse : -9 °C
Température la plus haute : -1 °C
Température effective : -13 °C
Précipitation : Aucune
Vent : secteur Ouest 24 Km/h entraînant un refroidissement ressenti de - 4°c.
Humidité relative : Matin - basse ; Soir - modérée
Phase de Séluné : 4ème quartier
Nombre de d'heure de Jour : 12 heures 04.
Nouvelle aube : 05 h 47.

MJ
Narration : Godrick Dolric, Malaric, Lorindol

a tempête de vent qui s’était levée sur la haute-forêt avait retardé le retour des Novices de la Confrérie à Thüldae. Ils avaient pu profiter une journée de plus de l’hospitalité des gnomes de la forêt qui avaient fait appel à la Confrérie, il y avait quelques jours de cela. Mais, le retour ne pouvait être d’avantage reporté, car les nouvelles qui avaient été découverte méritaient qu’on les rapporte rapidement à la Citée Sylvestre.

Ils n’avaient aucun moyen de savoir que ces nouvelles là, n’étaient malheureusement pas seules qui étaient arrivées à Thüldae ces derniers temps. Aussi, et très légitimement, pour eux il y avait urgence. Alors au petit matin de cette matinée placée sous le signe du froid et d’un ciel nuageux alternant une palette de nuance grise allant du plus foncé au plus clair. Mais au moins, il ne semblait pas que les cieux ne fassent tomber quoi que ce soit de ces nuages. Et voyager au sec, c’était déjà une certaine forme de luxe.

La neige recouvrait le sol de la forêt et malheur à celui qui n’avait pas prit soin de s’équiper d’une bonne paire de bottes. La croute gelée, qui il y avait deux jours avait été balayée par des vents violents était maintenant dure, lisse et glissante. Exception faite du pied des arbres ou buissons où la neige s’était accumulée en de grosses congères. Le terrain n’était pas facile, et il obligeait les voyageurs à une attention de chaque instant pour ne pas glisser. Qu’il devait être agréable dans ses conditions d’être pourvu de quatre pattes munies de griffe comme celles du compagnon de Malaric. Toutefois, emmitoufler sous leur couche de vêtement le petit groupe avançait à un bon rythme.

Le voyage ne serait pas long, et après la rapide pause pour se restaurer au zénith, il ne restait plus que quelques chandelles à marcher pour espérer retrouver la barrière végétale qui les séparerait de la Cité Sylvestre.

Il fallait bien l’avouer, si Thüldae était quasiment invisible durant la longue période où les arbres étaient pourvus de feuille donnant à la Haute-Forêt une impression d’océan verdoyant. L’hiver le camouflage de la barrière végétale magique pouvait se voir aussi bien que le nez au milieu de la figure. Il en allait de même pour les Radolaith ou même les Oltirahd servant de refuge aux Guetteurs qui surveillaient les abords de la Cité pour prévenir de toute forme de mouvement de troupe ou d’individus isolé. C’était exactement ça que les voyageurs guettaient dans les arbres où les refuges se trouvaient suspendus. Si le manque de feuille, les dévoilait, il permettait également aux Guetteurs de voir beaucoup plus loin qu’en plein été. Ce fut Lorindol qui le premier aperçu un petit panache de fumée claire s’élever de la cime d’un gros arbre.

En dessous de cette fumée se trouvait une petite tour de guet à la forme circulaire. Cela signifiait plusieurs choses, et les Novices de la Confrérie le savaient pertinemment. Tout d’abord, ils ne devaient plus se trouver à plus d’une vingtaine de kilomètres de Thüldae, la seconde chose était qu’ils allaient pour faire une petite pause au chaud et la troisième signifiait que s’il les avaient vu, alors les Guetteurs savaient eux aussi qu’un groupe de voyageur approchait.

Il n’y avait aucune surprise, les Novices savaient qu’il allait être intercepté par la Garde Sylvestre. Et ils eurent beau faire attention, cela ne manqua pas. Derrière eux, une voix calme et féminine retentit.

- Alae voyageur ! Vous pénétrez le territoire des Gardiens Sylvestres. Laissez vos mains en évidence et soyez les bienvenus si vous arrivez en paix. Je suis Acalante, de la Garde. A qui ai-je à faire ?

Ce que la Guetteuse n’avait pas mentionné, mais dont tous les Novices étaient clairement conscient, s’était les archers cachés qui devaient les pointer de leurs armes.

Le temps plus clément ayant permis un départ pour Thuldae, le mage elfe ne s'attendait pas à affronter une marche aussi intense physiquement. Passé l'émerveillement de la présence du manteau neigeux, la progression au milieu des congères avait vite refroidi son ardeur.

Calquant ses pas sur ceux de ses compagnons plus vigoureux,Lorindol attendait avec impatience le moment de repos à venir assis devant une bonne flambée et un bon ouvrage.

Plus confiant en ses capacités, la mage était bien décider à se présenter rapidement aux responsables des gardiens des mystères dès lors que leur rapport aurait été effectué sur leurs dernières étranges rencontres.

Le panache de fumée aperçus à la cime du grand arbre était maintenant clairement le signe que les compagnons arrivaient en vue des premiers signes d'activités de la cité sylvestre.

Pointant du doigt la cime du grand arbre au loin - Compagnons ! Il me semble bien apercevoir une trace de présence des guetteurs de la cité, ne reste plus que le comité d’accueil ! -

Sans surprise, Lorindol s'attacha à garder ses mains bien en vue et à se présenter avec précision.
- Alae Acalante, Lorindol Esveneth, novice de la confrérie de retour de quête et impatient de trouver un âtre accueillant - ajouta t'il avec un sourire.

Engoncé dans des épaisseurs de vêtements dignes d'un Ogre, Malaric se releva pour la énième fois depuis qu'ils étaient repartis de leur déjeuner, trop rapidement pris à son goût...

- Mortes-couilles et purée de fientes de Glouks ! Beugla t-il à l'intention du reste du groupe. Et n'faites pas attention à moi surtout !

Nul ne daigna s'enquérir de la nature secrète d'un Glouks, mais l'on devinait aisément quelque créature poilue, puante et stupide.
Depuis qu'ils avaient quitté le village gnome qu'ils avaient secouru, l'humeur du druide d'abord guillerette s'était laissée laminer par une succession régulière de chûtes causées par la couche de neige souvent glissante et par le dépit de ne rien trouver de bon à ramasser dans la forêt sous ce manteau d'hiver. Même Draak le loup restait éloigné de son compagnon humain. Nul besoin d'être bien futé pour comprendre pourquoi.

- Et allez ! Poursuivit-il en activant le pas pour rattraper ses compagnons. Prouvez-moi encore qu'ce pov' Malaric est plus gauche qu'un Gob' éméché !

De fait, entre la démarche légère des Elfes et la capacité des Nains à repousser la neige de chacun de leurs pas, le druide faisait bien pâle figure auprès d'eux en tant que coursier rapide.
La survenue inopinée d'Acalante lui permit soudain de combler le dernier écart qui le maintenait en arrière de la troupe. Il arriva donc parmi eux et laissa tomba son barda avec grand bruit, repoussant une capuche décidément trop gênante. Retenant avec peine de grandes expirations exténuées, il lorgna Acalante telle une pouliche reproductrice sortie tout droit d'une écurie royale. Comme Lorindol finissait, il ajouta :

- Acalante, Acalante... C'est pas toi qu'j'ai vu papillonner au-dessus du Miroir d'Argent ? T'aurais-pas du sang de Fée dans les veines ma p'tite ?

Voilà, c'était du Malaric tout craché ! Encore une déclaration que ne conserverait pas la postérité. Tout le monde à Thuldaë avait entendu parler de lui et de ses bizarreries, et il n'était pas plus difficile à reconnaitre au premier coup d’œil qu'à la première phrase...

De retour dans la forêt, le nain se réjouit au contact de la nature et de la neige. Il s’émerveille au moindre flocon, plongeant dans des souvenirs qui semblent remonter à très loin. Que de chemin accompli depuis qu’il a rencontré Lòmion et la Confrérie. Il se voit courant dans la neige du Grand Glacier chassant le gibier en compagnie de Karmelieth. Depuis longtemps il a appris à s’acclimater au froid polaire et aux intempéries. Il aborde cette traversée de la forêt comme une formalité et n’en ralenti pas la cadence. Ses bottes elfiques lui étant d’un grand secours.
Il regarde Malaric s’apitoyer sur son sort en chutant plus que de raison.

- Alors mon ami, les humains n’auraient-ils pas appris à marcher convenablement !

Il part dans un éclat de rire et l’aide à se relever.

- Tu devrais t’aider d’une branche solide qui te serve de cane. A défaut de ressembler à un vieil emmanché, tu garderas l’équilibre !

La suite du voyage se poursuit dans cette ambiance chaleureuse. Arrivée aux abords des constructions de la Confrérie, Godrick sourit, il arrive chez lui. Il répond à la suite de ses compagnons.

- Alae Acalante, Fidèle et Fraternel. Je me présente Godrick « MarquedeFer » Dolric, fils de Rodrick « Brisecasque », du sang de Ilda « PoignedeFer » du clan Dolric, Gardien Sylvestre, et plus précisément Rôdeur de Solonor. Nous revenons de mission et aimerions au plus vite révéler nos informations.

Tout en parlant, il montre sa broche, symbole de la Confrérie.

- Pouvons-nous passer ? J’ai hâte de savoir ce qu’il s’est passé ici depuis que je suis parti. Des nouvelles ? Rien de particulier ?

Le quatorzième jour de la griffe du couchant – année des dragons renégats
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Lieux : Haute-Forêt - Thüldae
Horaire : Fin de matinée


Température la plus basse : -9 °C
Température la plus haute : -1 °C
Température effective : -13 °C
Précipitation : Aucune
Vent : secteur Ouest 24 Km/h entraînant un refroidissement ressenti de - 4°c.
Humidité relative : Matin - basse ; Soir - modérée
Phase de Séluné : 4ème quartier
Nombre de d'heure de Jour : 12 heures 04.
Nouvelle aube : 05 h 47.

MJ
Narration : Godrick Dolric, Malaric, Lorindol

ontrairement à ce que l’on aurait pu être en droit d’attendre d’un Guetteur. Ce ne fut pas la joie de voir des Gardiens Sylvestres revenir de mission qui emplit les yeux de la demi-elfe des bois. Si la réponse de Godrick faisait mention de son appartenance à la branche des Rôdeurs de Solonor, ce qui sans nul doute était déjà un bon point, ce n’était pas suffisant. Malaric en mentionnant le Miroir d’Argent marquait lui aussi des points. Mais en ce qui concernait le Ar’Tel’Quess sa réponse restait des plus évasive et méritait que l’on s’y attarde un peu.

Il y avait quelques lunes de ça, Isorion avait envoyé en secret des Novices pour aider son alliée Ny’Ath’My, une tribu elfe des bois dirigée par Siannodel Heilyn. Cette tribu avait été du combat contre le démon Korn et ses hordes qui avaient ravagées la cité sylvestre originelle semant la mort et la désolation manquant de marquer la fin de cette guilde de défenseurs de la nature. Les Ny’Ath’My faisaient face à des disparitions multiples des membres de leur tribu et Siannodel voyait sa légitimité de chef remise en cause. Son adversaire direct faisait porter la cause de ses disparitions sur Thüldae et la guerre entre les deux parties menaçait. La petite équipe grâce à son courage, sa pugnacité avait réussi non seulement à trouver l’explication des disparitions, ils avaient libérés les survivants et mit un terme aux menaces de conflit tout en redonnant sa véritable à Siannodel.

Mais en revenant, ils avaient apporté avec eux une nouvelle des plus inquiétantes. En effet, suivant leur dire et il n’y avait aucune raison d’en douter, un ancien ennemi mortel des elfes venait de faire sa réapparition. Les dirigeants de Thüldae avaient décidé de garder cette menace secrète pour plusieurs raisons. C’est pourquoi aucun des Gardiens Sylvestres de retour ne savait de quoi il en retournait. Cela n’avait pas de réelle importance pour quitter la cité sylvestre, c’était une toute autre histoire pour y revenir. Et c’était bien là, la raison qui faisait qu’Acalante n’eut guère la réaction de bienvenue que l’on était en droit d’attendre de retour d’une mission dangereuse.

Le secret couvrait également le rapport complet et notamment l’existence de cet ennemi qui avait précipité la chute d’Eaelann, ni plus ni moins. Les Démon Fey et leurs rejetons vouaient une haine féroce envers les elfes. Thüldae venait de se mettre en travers de leur projet et elle devenait une cible potentielle. L’une des particularités de ces êtres maléfiques est qu’ils sont capables de prendre l’apparence de n’importe qui. C’était d’ailleurs de cette façon qu’ils avaient infiltré les Ny’Ath’My pour leur arracher des secrets. Dès que cette nouvelle fut connue, Adlareth le Haut-Armathor de Thüldae avait donné ses instructions à Shevae’Lyr la Capitaine de la Garde sylvestre chargée de veiller à la sécurité de la Cité Sylvestre. La sécurité avait été grandement renforcée, et il n’était plus si facile d’entrer à Thüldae… même pour ces membres légitimes.

Acalante avait cette responsabilité sur ces épaules, comme tous ceux qui veillaient à la sécurité des Thüldanians. Elle était heureuse de voir les Gardiens Sylvestres revenir sains et sauf, mais fallait-il encore s’assurer qu’ils étaient bien ceux qu’ils prétendaient être. Ce qui n’était pas une mince affaire. Acalante, même en tant que demi-elfe connaissait l’étiquette et la susceptibilité de certain Ar’Tel’Quess, aussi elle veilla à ne pas regarder Lorindol dans les yeux. Mais elle allait devoir l’interroger, elle n’avait pas le choix.

- D’accord, je vous souhaite bon retour chez vous mes frères. Mais avant que je ne vous laisse passer, je veux voir vos broches et que vous répondiez à quelques questions. Maître Esveneth, permettez-moi de commencer pas vous. Qui est l’émissaire de la Confrérie et qui veille sur le Cœur des Mystères ? Vous Malaric, qu’est-ce que le Miroir d’Argent et où va-t-il ? Vous maître nain, qui est votre Ly’Aegisir et qui trône devant O’Sutraari ? Avancez les uns après les autres, s’il vous plait. Je vous attends.

Pour qui habitait Thüldae, les réponses à ces questions étaient simples, mais pour un étranger y répondre ne serait pas si facile.

Acalante ne semblait pas avoir trouver dans les mots du mage suffisamment de chose pour le croire sur parole. Lorindol se repris rapidement.

- Guetteurs ! Honte à moi d'avoir cru que le simple souhait de me blottir auprès d'un âtre accueillant soit une raison suffisante pour être autoriser à pénétrer au sein de notre très chère Thuldae. Je comprend vos impératifs de sécurité, ceux ci vous honore.-

Plongeant ses yeux dans ceux d'Acalante, Lorindol s’exécuta sans rechigner.

-Voilà ma broche, symbole de mon engagement et mon appartenance.

Linwëline est l'ambassadrice de Thüldae, mais également la Ly'Aegisir des Gardiens de l'Harmonie. Louez soit elle, que Corellon veille sur sa destinée.

La belle et sublime Nil-Garith Eärfalas, éminente représentante de ma chère Eternelle rencontre. Magicienne reconnue des adeptes des savoirs profanes dont je fait humblement partie ; veille sur le Cœur des mystères.

Maitre est un peu pompeux, et je risque de me coltiner se sobriquet un moment connaissant mes compagnons de route ici présent. Disons simplement Lorindol.-

Tandis que Lorindol répondait avec sérieux à la demande de la Garde Sylvestre, la posture et l'air d'écolier faussement attentifs du druide, mains jointes dans le dos, étaient trahis par son pied droit qui avait décidé de sa propre initiative de dessiner une arabesque dans l'épaisseur de la neige. Interminables semblaient les tirades du Mage, mais Malaric avait conclu durant leurs dernières aventures que Œil-Flamme était un parleur. Et un parleur, ça avait besoin de parler, aussi faisait-il de son mieux pour ne pas l'interrompre. Mais il n'en rongeait pas moins son frein...

- Hi, hi, hi... Ne put-il s'empêcher de laisser échapper en chuchotant vers son compagnon loup. Regarde ça, Draak ! Elle a rien trouvé d'mieux pour zieuter de plus près ce cher Malaric ! Intelligente la femelle. Qui sait ? C'est p't'être elle qui méritera mes faveurs cett'année ?

Quelques ricanements étouffés et dissipés fusèrent encore de-ci de-là, entrecoupés de commentaires qu'il demeure inutile de préciser mais, globalement, le druide respecta autant que faire se peut le temps de parole de Lorindol, ce qui démontrait déjà un respect certain de ce dernier...

Quand enfin l'Elfe eut terminé, Malaric simula un sursaut de surprise, comme si l'attention soudaine d'Acalante l'avait placé sans crier gare sous le feu des projecteurs.

- Oui ? Oh ? C'est ça que tu veux voir, p'tite ?

Il tira sur sa broche du loup argenté pour la tenir bien haut et s'approcha de l'interrogatrice. Il faisait son maximum pour concentrer en cet instant précis tout le sex-appeal dont il faisait défaut ordinairement, mais tituber dans la neige dans des vêtements épais n'aidait aucunement. Un sourire vint assombrir sa face lorsqu'il révéla une dentition colorée ayant mâchouillé trop récemment quelque improbable substance de la Nature, mais lui était certain de son effet ravageur. D'un clignement d’œil complice, il déclara :

- Alors, t'as vu tout c'que tu voulais voir p'tite ? Si tu veux vérifier autre chose, toi, j'veux bien t'laisser r'garder d'plus prêt...

Laissant perdurer sur sa face son sourire ravagé, il constata que son interlocutrice ne semblait guère soucieuse de répondre à ses déclarations hors de propos. Au bout de quelques secondes d'un silence inquisiteur, il finit par se rendre compte qu'il avait oublié un détail et balbutia un peu en essayant de se rattraper.

- Oh, oui, oui ! L'Miroir d'Argent ! Heu... C'est l'lac de Thuldaë d'où coule le Ruban d'Argent, vers le Nord. En passant le long des berges aux herbes aquatiques des dryades... Tu sais qu'j'avais un certain succès avec ces mijaurées ? Mais baaah, c'est pas mon genre... C'est aussi le lac où j't'emmèn'rai t'baigner, ma p'tite, à la belle saison... On s'mettra nus, hein, parc'qui fait chaud là-bas, et j'te f'rai la danse nuptiale des truites arc-en-ciel qui frayent en bancs de plusieurs centaines. Elles avancent comme ça... Pi elles ondulent comme ça... Tout en dardant un œil aguicheur sur la femelle qu'elles z'ont décidé que c'était la bonne. Ensuite, elles tournent...

Le druide était parti à reproduire de manière hautement fidèle la danse nuptiale en question. Une prouesse qui aurait constitué un véritable enchantement pour tout biologiste averti, mais dont la technicité de haute volée échappait hélas aux spectateurs du moment. Par bonheur quant aux chances de trouver une issue rapide à la présente rencontre, Acalante était passée à ce cher Godrick Dolric à peu près au niveau du mot "Nord".
Pendant ce temps, oublieux des raisons qui avaient présidé à la genèse de cette superbe danse, Malaric poursuivait son mime avec application, commentant pour lui-même comme pour un Draak hautement dubitatif la signification de chacune de ses ondulations du bassin...

* Ce n’est pas dans les habitudes des guetteurs de poser autant de questions. J’ai l’impression qu’ils ont renforcé la sécurité. J’suis sûr qu’il a dû se passer quelque chose à Thüldae. *

- Il n’est rien arrivé de grave j’espère. Je n’ai pas l’habitude d’être questionné ainsi aux abords de Thüldae.

Il prononce cette phrase avant même que ses compagnons aient le temps de répondre. Puis il se tait et écoute. Si la Confrérie est en danger, il est possible qu’ils soient tous surveillés en ce moment. Bien qu’il ait toute confiance en les guetteurs, Godrick se montre méfiant tout à coup. Il se baisse, creuse un trou dans la neige et en sort des brandilles et quelques branches mortes. Le temps que ses camarades répondent aux questions, il confectionne un oiseau de petite taille en utilisant les branches, des feuilles et d’autres éléments de la nature. Au bout de quelques minutes, il sort sa broche et utilise sa magie pour souffler à l’oreille du mannequin animé :

- Ma Ly’Aegisir est l’admirable Jenane Etoilante et si je ne me trompe pas, ce qui trône devant O’Sutraari n’est autre que la Mère Ailée. Fidèle et Fraternel Acalante.

Puis il l'envoie vers son destinataire.

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Narration : Godrick Dolric, Malaric, Lorindol

a justesse des réponses tendaient à prouver que ceux qui s'étaient présentés à elle, étaient bien des Gardiens Sylvestres. Et de toute façon, elle n'avait aucun moyen de pouvoir s'assurer davantage de cette véracité. En outre, elle était heureuse de pouvoir laisser aller sa nature en accueillant les revenants avec un large sourire.

- Fidèle et Fraternel Gardiens Sylvestres. Je suppose que vous n’aurez pas besoin de nous pour trouver le chemin qui vous mènera à Arnoth ? Nous allons pouvoir poursuivre notre patrouille. Soyez les bienvenus à la maison.

Acalante resta un moment dans le vent glacial à regarder les valeureux Gardiens Sylvestres disparaître vers Thüldae. Il fallu encore une bonne chandelle pour que les défenseurs de la nature arrivent en vue de ce qui ressemblait à un grand bosquet. Un entrelacs de branches feuillus couvert de neige et de glace infranchissables se dressait devant eux. A cette époque de l'année, il était étrange de trouver de la végétation, autres que des pinacées. Il n'y avait aucun doute, les gardiens touchaient enfin au but, car ils le savaient derrière la barrière végétales se trouvait Thüldae.

La barrière végétale de la Cité Sylvestre n'avait pas toujours été là. Après la victoire contre l'attaque du démon Korn et de sa horde, la Confrérie n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle était devenue fragile et son anonymat avait souffert de l'union des communautés sylvestres qui s'étaient jointes aux gardiens sylvestre pour assurer la victoire. De fait, il eut un être à la puissance inégalée qui s'intéressa de près à cette guilde. Il s'agissait de Turlang le Haut-Sylvanien. Approuvant les actions de la Confrérie, il lui avait fait cadeau de cette barrière magique empêchant tout franchissement. Il était impossible de pouvoir tailler dans cette végétation qui, à coup sûr, s'évertuerait à refouler l'ennemi, car une fois à l'intérieur il était impossible de pouvoir s'y orienter convenablement. Le seul moyen de pouvoir passer était de trouver l'une des quatre portes qui allait les mener à l'intérieur.

La plus proche de ces portes était Arnoth, la porte sud. Le petit groupe longea donc la barrière pour arriver dans le secteur où se trouvait la forêt la plus dense. Ce qui en faisait un endroit oppressant dominé par des arbres majestueux. En d'autres saisons, la lumière y passait difficilement, mais l'hiver c'était moins le cas. Circulant entre les troncs nus, Godrick, Malaric et Lorindol finirent par se présenter devant deux gros piliers de pierres grises. Les piliers étaient couverts de motif résolument elfiques luisants légèrement d'une aura doré. Dès lors, il était certain que le Veilleurs étaient avertis de leur arrivée et il ne fallut pas longtemps pour deux gnomes des forêts montés sur de gros chiens de selle se présentent à eux.

La tête basse des canidés n'avait rien d'avenant et ce n'était pas les mines sombres de leurs cavaliers qui amélioraient la chose. Mais ce n'était rien comparé au sanglier qui précédait un humain à la forte stature portant une belle armure de cuir clouté et deux lames qui pendaient de chaque côté de ses flancs. La chevelure abondante encadrant un visage joufflu rubicond et l'embonpoint de l'homme ne laissait aucun doute pour les gardiens sylvestre. Devant eux se tenait Ogresire. Le capitaine des Veilleurs de la porte sud méritait son surnom et chacun savait qu'il fallait mieux montrer patte blanche si l'on ne voulait pas se retrouver avec l'une de ses lames dans ses entrailles.

- Hâlte là ! Je suis Kathad Dikos veilleur de la Porte. Annoncez-vous et que voulez-vous ?

Chacun annonça son nom et sa qualité avant de demander le passage pour Thüldae. Afin d’éviter une nouvelle séance d’interrogatoire, chacun pris bien soin de donner suffisamment de détail en exhibant ostensiblement la broche du loup argenté pour qu’aucun doute ne subsiste. Orgesire laissa alors retentir son rire tonitruant et l’ambiance s’allégea immédiatement. Les chiens de selle et leur cavalier changèrent instantanément pour devenir franchement accueillante.

- Soyer les bienvenus à la maison, les enfants. Allez-y entrez, entrez on vous attend au Saule Argenté.

Passant la porte, le petit groupe de gardien se retrouva au sommet d'une petite pente. Au loin, on pouvait déjà entrapercevoir le sommet d'Osutraari. En contre bas, il y avait le Miroir d'argent qui se confondait avec les Terres-Vertes recouvertes de neige. Koehelpiir que l'on nommait aussi Terres-Vertes était en fait le jardin de Thüldae et à sa droite se trouvait le lac qui servait aussi à l'irrigation des terres agricoles. Tout était calme, comme endormi sous la neige et la progression se fit que les gardiens sylvestres ne rencontrent âme qui vive.

Un peu plus tard, ils se trouvaient au centre de vie de Thüldae. Là, il semblait que la vie se déroulait bien loin des turpitudes de l'extérieur. Le pâle soleil à son zénith tendait à expliquer l'activité limitée et sans doute que le froid n'y était pas totalement étranger non plus. Toujours était-il qu'ils étaient, a priori, attendu et tous se dirigèrent directement vers O'Sutraari, le Saule Argenté symbole de la Confrérie.

Dans le Hall des voyageurs, où trônait une grande table d’ébène, ils trouvèrent Lynwëline et le Haut-Armathor. L'ambassadrice de la Confrérie était impatiente de savoir ce que les gardiens avaient à leur apprendre. Toujours à travailler pour que la Confrérie puisse compter sur de nouvelles alliances, Lynwëline attendait le rapport sur la communauté gnome que les valeureux gardiens venait d'aider.

Linwëline Arànir

- Alae enfants de Thüldae, quelle joie de vous revoir en si bonne forme. Alors qu’en est-il de nos amis ? -------------------- Linwëline et son époux rejoignent la Confrérie des Gardiens Sylvestres en 1370CV. Cette prêtresse elfe de la lune sauvera nombre de vie, pendant le conflit contre Korn, mais pas celle de son mari. Linwëline devient l'ambassadrice de Thüldae, mais également la Ly'Aegisir des Gardiens de l'Harmonie.

- Alae Linwëline, c’est avec une joie sans commune mesure que nous retrouvons la douceur de Thuldae mais c’est aussi le cœur lourd que nous venons faire notre rapport de quête.
Le village du patriarche gnome Lérényo a été victime d’une épidémie de boursoufflante cadavérique. Les guérisseurs du village absent nous nous sommes occupées des malades.
L'apparition de cette maladie a coïncidé avec le faite qu’un groupe d'orque venu de l'extérieur de la haute forêt a rejoint le clan autochtone des Lunesnoires. Lerenyo nous a signalé qu’ils sont repartis avec certains de leurs guerriers dont l'un des fils du chef de clan, un dénommé Iruck. Il lui semblait que c’était une ambassade.
Certains de ces guerriers extérieurs, dont un grand orque à l’œil rouge, sont restés chez eux. Enfin plusieurs émissaires d’autres clans plus petits ont été vus chez les Lunesnoires.
Nous avons finis par identifier la source de cette maladie, une mare d’eau corrompue sans toutefois la purifier. L’auteur de ce crime envers la nature est un druide dévoyé, un horrible saccageur tellurique. Nous avons lutté au maximum de nos capacités mais je dois l’admettre, c’est grâce au survole du lieu du combat par un dragon vert et l’intervention du rôdeur humain ShilKerym que nous avons survécu.
Le rôdeur nous a indiqué que les dragons se montreront de plus en plus nerveux et dangereux à la veille de l'arrivée d'une comète appelée la tueuse de dragons. Suite à la malédiction antique, les dragons entreront dans une rage berserker terrifiante, se déchaînant à travers les Royaumes.
De plus, le saccageur tellurique organisait le regroupement d'orques et cherchait à faire prisonnier des enfants, pour une quelconque expérience macabre. La fuite des orques face au dragon nous a permis d’exfiltrer les enfants de ce traquenard et de prendre la route pour le village sans demander notre reste.
Dans le coffre abandonné par les peaux vertes, j’ai identifié entre autres une pierre Kiira que je souhaite présenter rapidement à Nil-Garith Eärfalas pour quelle l’examine. Comment cet objet est arrivé entre leurs mains maudites, cela m’intrigue.
J’espère avoir été claire, Malaric et Godrick ont peut-être des éléments à rajouter à ma litanie.-