Chapitre II : La route vers le Fort, Chapitre II : La route vers le Fort

Le barde hochait ostensiblement la tête à mesure que le Maquar expliquait son point de vue et les raisons qui l'avait poussé à quitter son pays. Si dans son cas, l'appel de l'aventure l'avait conduit hors des sentiers tracés des traditions de son peuple.

Il prit une bonne rasade de bière avant de répondre à son tour aux questions.

- Le Nord effectivement, Illuskan pour être juste... Le sang qui coule dans mes veines est principalement seulement celui de guerriers, l'honneur et le respect se gagne par la force là ou je viens. Les hommes avec des talents comme les miens doivent faire beaucoup pour être reconnu. Les bardes de guerre ne font pas nécessairement l'unanimité parmi les brutes.

Souriant, le barde prit une lampée de soupe, essuyant sa bouche du revers de la main, il poursuivit en frappant doucement le poing sur la table.

- Que Tempus me punisse si j'ai eu tort de quitter mon pays et de m'engager dans la Compagnie des Marches. J'ai pourtant la ferme impression d'avoir fait le bon choix. Mettre mes talents au service d'une organisation dont la cause est noble et dans laquelle je peux m'épanouir, voyager et rencontrer des personnes intéressantes.

Il leva son verre en direction de Sahadeva, avant de prendre une gorgée à sa santé. Après quoi il observa la salle toujours à la recherche de potentiels alliés pour leur quête.

- Et la chance me sourit assez souvent jusqu'à maintenant ; nous trouverons des âmes désireuse de nous suivre dans notre périple j'en suis convaincu. Toutefois, je dois avouer que je pleure le fait de ne plus pouvoir devenir invisible, je commençais à apprécier cette tactique!

- Et bien, vous vous êtes bien trouvés tous les deux, l'homme du Nord et celui du Sud, on en ferait presque une chanson !

La serveuse souriait avec le maternalisme de celle qui a déjà bien vécu et se reconnait dans l'une ou l'autre des explications des deux hommes abandonnés à leur sort.

Une heure était passée depuis le départ de Célestia quand la porte de la grande salle s'ouvrit sur trois nouveaux voyageurs de passage. Vieltal et Sahadeva avaient terminé leur repas, profitant de cette attente presque imposée pour se remettre d’aplomb et de la bienveillance de leur hôte.

- Ah, des voyageurs, je dois vous laisser les enfants.

Nairod, Aimeric & Bistan entrent dans la grande salle

La porte s'ouvrit sur le froid du dehors et trois individus aussi différents qu'ils pouvaient l'être : un homme d'age avancé, un autre tenant un yarting à la main et un troisième au port martial évident et au regard chargé de la conviction d'un clerc au moins. Leur voyage devait avoir été beaucoup plus reposant que le leur ou peut-être venaient-ils de prendre la route car aucune fatigue -à part peut-être celle de l'age pour le plus agé- ne les marquait.

Après avoir laisser sa monture au bon soin du garçon décurie, Tùrambar saisit son bouclier, le fixa solidement sur son bras et entra dans la maison d'accueille.
Le paladin balaya la salle du regard, une lueur bleuté dans le regard. C'est alors qu'ils les remarqua. Deux hommes, un homme du Nord, comme lui et un autre à l’accoutrement et au teint des hommes du Sud. Tùrambar pensa à un calishite. Tous deux portaient le même manteau que Célestia. Il les désigna à ses camarades de voyages, bien que ceux-ci les avaient sans doute remarqué, mais ils semblaient préférer rester en retrait. Ou peut être préféraient ils qu'un homme en armure passe devant, au cas ou cela dégénérerait.
L'ilmate avança donc droit vers les deux hommes.

-Bonjour, messieurs. Je vais être directe, et sans doute passer pour un rustre. Mais j'ai besoin de réponse. Je me nome Tùrambar, je suis un paladin d'Ilmater. J'enquette sur des disparitions ayant eu lieu à Eauprofonde. L'église d'Umberlee semble y être mouillée. Je sais que le grand prêtre de cette église a envoyé des aventurier chercher quelque chose pour lui.
Mes amis et moi même, avons rencontré une jeune femme, Célestia. Qui nous a indiqué que nous vous trouverions ici et que vous pourriez m'en dire plus.
Le paladin laissa alors éclater son auréole de lumière.
-Je voudrais donc que vous me disiez tout ce que vous savez de cette affaire. Et de préférence sans rien omettre.

Sahadeva était content d'en avoir appris davantage sur Vieltal, celui de ses compagnons dont il connaissait le moins de choses mais qui était le seul à poursuivre la mission à ses côtés. Le guerrier d'Estagund acheva ensuite son repas tout en observant les différents convives dans l'espoir de trouver quelqu'un capable de les accompagner.

C'était alors que trois individus étaient entrés dans la salle commune : un vieillard, un homme en armure et un musicien.

¤ Une bien étrange compagnie... ¤ estima le Maquar en les toisant.

Il se dit néanmoins qu'ils pourraient peut-être les rejoindre : l'homme en armure semblait musclé et le musicien était peut-être l'un de ses bardes parcourant les routes à l'instar de Vieltal. Quant au vieillard, Sahadeva doutait de sa condition physique mais pas de ses capacités : le Durpari respectait ses aînés car c'était ainsi qu'il concevait les rapports sociaux et il avait par ailleurs remarqué que bien souvent l'âge s'accompagnait de la sagesse.

Ses réflexions furent interrompues par l'homme en armure qui s'avança droit vers leur table et les aborda après s'être présenté. Il s'avérait que le petit groupe avait rencontré Célestia.

¤ Ainsi, elle ne nous a pas totalement abandonnés et a cherché à nous envoyer des renforts. ¤

Sahadeva répondit au salut du paladin. Il se leva, joignit ses mains et inclina son buste en signe de respect.

- La bonne rencontre, Tùrambar. Je suis Sahadeva, fils de Bûna, Maquar venu du lointain pays d'Estagund. Et voici mon compagnon de route Vieltal 'Vuurdan. Nous voyagions bien avec Célestia, ainsi qu'avec une magicienne elfe du nom d'Azur'ael. Elles viennent de nous quitter, étant retenues par d'autres obligations.

Le Maquar insista légèrement sur ce dernier mot, voulant signifier par là qu'il n'approuvait que modérément l'attitude de ses deux compagnes de route. Il poursuivit :

- Je ne vais rien te cacher : nous avons également appris que de mystérieuses disparitions frappaient Eauprofonde, dont nous venons. Par ailleurs, le clergé d'Umberlie est la recherche du chargement de l'un de ses navires qui se serait échoué quelque part sur la côte du marécage du Lézard. Nous avons accepté de tenter de récupérer la cargaison du navire...

Il crut bon d'ajouter en guise de conclusion :

- Je n'ai aucune sympathie pour les dévots d'Umberlie qui représentent ce que j'abhorre le plus : l'admiration pour le chaos et une certaine forme de cruauté. J'ai accepté cette mission de crainte que ce chargement, qui semble important, ne tombe en des mains plus mauvaises encore. Je ne sais pas s'il existe des liens entre cette cargaison et les disparitions d'Eauprofonde mais je dois bien avouer que l'idée m'a déjà traversé l'esprit. Coïncidence ou pas, nous ne pourrons le savoir qu'en retrouvant l'épave...

Leur entrée dans cette taverne n'avait rien d'originale, ce qui coupa net l'inspiration versificatrice du barde qui remit son instrument dans son dos. En effet, les trois hommes n'étaient que des ombres qui obstruaient de leurs masses respectives la lumière du dehors, ce qui restait assez banal finalement. D'ailleurs les clients de l'endroit, qui tuaient le temps en se divertissant, ne s'y trompèrent en rien lorsqu'ils ne lancèrent pas une seconde leur attention vers les nouveaux arrivants. Aimeric aimait ce genre d'endroit, c'était un creuset des connaissances populaires et mythologies. Cela excita déjà son intérêt. Il lui tardait déjà d'arpenter chaque mètre, de s'asseoir à chaque table en quête d'histoires et de fables. Il tourna plusieurs fois la tête dans la direction d'un coin sombre où naissait une chanson.
Parmi la foule rassemblée, deux hommes captèrent de suite son intérêt. Ils étaient assis à une table, l'un semblait être de ce coin du monde alors que son comparse semblait venir de bien plus loin. Le barde laissa bien sur le paladin prendre les devants, lui, il préférait observer avant de parler. La compagnie échangea donc avec le couple d'aventuriers qui était attablé. C'était bien les personnes indiquées par Célestia, leurs potentiels futurs compagnons de voyage. C'était donc sans malice qu'Aimeric observa ces deux hommes, il aimait connaitre les autres et ce qui voyait lui en apprenait beaucoup. Il garda ses conclusions pour lui quand il les salua poliment

Aimeric Huecòr de la Mer Inviolée, je vous salue.

Il prit le temps de noter mentalement tous ce qui était en train de se dire sur leur mission commune potentielle. Il y avait là bien des mystères et des dangers, de quoi écrire une chanson agréable. Il sourit discrètement notant quelques vers dans un coin de son esprit, au cas ou... La taverne semblait calme, laissant le monde y vivre à son rythme. C'était effectivement un refuge agréable, pensa le barde, le refuge d'une nuit hélas, finit-il en allant chercher de quoi s'asseoir.

Aussitôt la porte ouverte, le barde sut que la chance leur souriait. Il déposa sa bière et se retourna vers les nouveaux arrivants. Ce groupe particulièrement hétéroclite le fit sourire. Il crut d'ailleurs que son expression avait choqué un des membres qui s'avançait à grande enjambée vers la table qu'il occupait avec Sahadeva.

L'homme se présenta comme un paladin, puis il mentionna leur quête et la rencontre avec Célestia. Les paladins ne pouvaient mentir et Vieltal ne pensa pas une seconde que n'importe qui pouvait se targuer d'être paladin...Il se leva d'un bon pour accueillir ses nouveaux compagnons avec qui il partagerait vraisemblablement la route prochainement, confiant que leur motivation était juste.

Il ne fut que plus rassurer lorsque Sahadeva joignit les mains et salua les nouveaux arrivants également en les présentant tout les deux. Vieltal acquiesça lorsque le Maquar mentionna que le temps n'était pas à la tergiversation. Le groupe devrait se rendre sur place pour avoir le fin mot de l'histoire.

Vieltal voulut tout de même démontrer son enthousiasme face à cette aide des plus bienvenues. Il avança la main, tout sourire :

- La bonne rencontre! Je savais bien que Célestia ne nous laisserait pas seuls!

Il ne tarda pas à remarquer le yarting dans les mains du second individu et ne pu réprimer un hoquet de surprise. Puis, il porta son regard vers le vieillard, conscient que l'expérience et la sagesse était une de ces lacunes, il se demanda si la route n'était pas trop ardu pour son age.

Bistan entra après ses deux compères dans l'auberge. Turambar se déplaça directement vers une table où deux hommes discutait. Visiblement, ce devait être le groupe qu'ils allaient rejoindre, il suivi donc le paladin.

Pendant les présentation, Bistan alla prendre une chaise et s'asseya à la table. La route devenait fatiguante pour son grand âge.
Les hommes continuèrent les présentations, puis vint son tour.

-Bonjour, je me nomme Bistan, je suis seulement un vieil homme qui souhaite aider le monde autour de lui. Heureux de vous rencontrer, et j'espère que nous trouverons la réponse à cette énigme, qui à déjà coûter bien trop de vie.

Leurs deux nouveaux compagnons avait l'air d'être dans la force de l'âge. Le maquar, en cas de danger, pourrait s'avérait fort utile, et cela le rassurait vu la mission qui était la leur dorénavant.
Le barde, quant à lui, pourrait bien distraire le voyage un peu plus, et rendre la route moins longue, et ses autres talents devait être utile si le maquar continuait sa route avec lui. Il y aura tout le temps de mieux connaître ce groupe.

Sahadeva avait observé attentivement le barde et le vieillard tandis qu'ils s'exprimaient. Si Celestia avait jugé ces trois hommes dignes de les accompagner, c'est qu'ils devaient constituer des compagnons de valeur dont les capacités pourraient leur être utiles en vue de leur mission.

Seul Bistan avait tacitement indiqué qu'ils acceptaient de se joindre à Vieltal et lui-même. Le Maquar crut donc bon de demander confirmation à Tùrambar et à Aimeric :

- Maintenant que vous connaissez les tenants et les aboutissants de cette histoire, acceptez-vous de poursuivre à nos côtés ? Notre mule s'est reposée et nous ne tarderons pas à reprendre notre route. Je ne pense pas que vous soyez des hommes particulièrement attirés par le gain mais il est évident que nous partagerons notre prime avec vous, en cas de réussite...

Ainsi les nouveaux venus avaient-ils pris la place des deux déserteurs, redonnant à la mission toutes ses chances. Il était tôt, bien trop tôt que pour compter ne pas reprendre la route.

Après une rapide collation pour Tùrambar, Aimeric et Bistan, ils étaient prêts à quitter la halte.

Sahadeva et Vieltal étaient secs et reposés, moralement plus encore que de la nuit qu’ils avaient passée dans l’abri de l’homme-lézard. La mule aurait apprécié rester plus longtemps dans la chaleur du foin sec de l’étable mais ne se fit pas prier outre-mesure pour reprendre la route en compagnie des deux hommes avec lesquels elle faisait preuve d’une bienveillante collaboration. Eux n’avaient pas de monture, forçant les trois nouveaux à une allure modérée, plus prudente.

Il faisait plus froid que frais mais que ce soit du fait de l’exercice physique ou un effet de la géographie, il leur sembla à tous qu’il faisait un peu meilleur à chaque heure passée vers le Sud. Alors que le soir tombait sur la route de commerce, ils avaient croisé une poignée de caravanes en sens inverse et en rattrapait une autre, encore à cinquante mètres, impressionnante non par sa taille mais par sa protection visible de très loin. Huit hommes d’arme en armures sur de solide montures caparaçonnées. Un chariot couvert, noir, tiré par deux chevaux, à l’allure lente imposée probablement par la charge des guerriers.

Plus par hasard que volontairement, un reflet attira le regard d’Aimeric sur le côté gauche de la route. Il y avait là quelque chose, camouflé à la hâte.

Le soleil avait encore des heures de règne devant lui, et le groupe de voyageurs ne pouvait qu'en profiter. Il aurait été inutile de perdre une journée dans cette taverne, alors que l'accomplissement de leur mission semblait pressant. Le barde prit tout de même temps de se nourrir à peu de frais, partir à l'aventure l'estomac vide ne faisait pas partie de ces sacrifices nécessaires, qu'il était prêt à faire pour réussir cette mission. Et il sembla en être de même pour le paladin et le prêtre qui se joignirent à sa tablée. Cela n'avait duré que quelques minutes, un quart d'heure tout au plus, mais cet instant lui avait fait oublier la faim qui le tenaillait jusqu'ici...

Lorsque leurs deux nouveaux compagnons semblèrent s'atteler aux préparatifs de l'escapade, le barbe s'approcha de l'homme qui venait de loin. Il n'avait eu aucun mal à retenir son nom, tant l'intérêt pour l'exotisme était grand chez lui, Sahadeva. Il lui sourit discrètement, il lui devait une réponse qu'il ne lui avait pas encore donnée, non pas par mystère, mais par ce besoin compulsif qu'il avait, d'observer la situation avant de s'y engager. Sa lance à la main et son instrument dans le dos, Aimeric tendit vers le Maquar son autre bras comme pour sceller sa participation à cette quête dont il ne connaissait que peu de chose finalement. Il eut ces mots, car le silence n'était guère l'élément naturel du barde, simplement une précaution:

Je serais heureux de vous accompagner, vous et vôtre compagnon, dans vôtre quête. J'ignore si nous courrons à nôtre perte ou si s'étend devant nous le chemin de la gloire, mais toujours est-il que cette voie là, vous ne pouvez la suivre seuls.

Le barde tendit son bras vers ce qui semblait être un collègue, cherchant probablement son approbation. Il se joignait à une nouvelle compagnie. La dernière fois qu'il avait fait ce choix, il avait erré sur la mer pendant des semaines avant de pouvoir regagner le rivage. Cette fois ci, il n'y avait pas de voyage en mer de prévu, c'était déjà ça de pris, pensa le barde en observant les deux hommes qui s'occupait d'une mule à l'allure fraîche. Sa monture n'avait pas la même allure, mais elle semblait assez forte pour tenir quelques kilomètres de plus. Ce n'était donc pas l'état de sa monture qui le poussa à marcher mais plutôt le fait que leurs nouveaux compagnons n'en n'avaient pas. Il se voyait mal jouer au noble sur son destrier alors que d'autres étaient privés de ce privilège.

Sur cette route qui n'en finissait pas, ils croisèrent un redoux qui n'avait rien de désagréable et maintes caravanes avec lesquelles la troupe échangea des regards amicaux. Mais c'est bien celle devant lui qui intrigua le barde. Elle était lourdement protégée, ce qui n'était pas rare pour une caravane, mais sur cette route réputée sure, cela dénotait avec la bonhomie des autres marchands. Les montures qui portaient les gardes de cette troupe étaient toutes caparaçonnées de couleurs inconnues. Aimeric chercha dans ses connaissances, mais, c'est au moment où une idée lui venait qu'un éclat de lumière lui sauta dans la rétine, l'aveuglant très faiblement, juste assez pour qu'il le remarquât. Il fronça les sourcils comme pour aiguiser son regard d'aigle, tentant de déterminer la source de cette lumière.

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jet de Détection* : 0(Degré) + 2 (modif. SAG) (+1 en milieu polaire) = +2 (+3 en milieu polaire) (pour la source luminueuse).

Jet de Connaissances (noblesse et royauté) : 3 (Degré) + 2 (modif. INT) = +5 (pour les armories des caparaçons)